800 ETABLISSEMENTS HÔTELIERS DANS L'ILLÉGALITÉ
Le ministère du tourisme veut mettre fin à l’anarchie qui prévaut dans l’installation et l’exploitation des établissements d’hébergement touristique au Sénégal

Le ministère du tourisme veut mettre fin à l’anarchie qui prévaut dans l’installation et l’exploitation des établissements d’hébergement touristique au Sénégal. Selon le ministre Alioune Sarr, sur les 901 établissements recensés dans le pays, les 800 sont non classés et pratiquent illégalement l’activité touristique. C’est pourquoi une mission d’évaluation et de classement des établissements d’hébergement touristique qui sera effectuée à partir du 13 mai prochain pour mettre de l’ordre dans le secteur. Le ministre Alioune Sarr l’a annoncé hier lors du lancement des travaux de la Commission nationale de classement des infrastructures hôtelières.
Le nouveau ministre du Tourisme Alioune Sarr a procédé hier au lancement des travaux de la Commission nationale de classement des établissements d’hébergement touristique.
Cette opération va permettre de partager et de mettre à niveau les référentiels à appliquer pour le classement, l’adoption d’une évaluation simplifiée et la proposition d’un programme de la mission qui va démarrer dès lundi prochain.
S’adressant aux membres de la Commission, Alioune Sarr a indiqué qu’il est attendu d’eux «un classement sans complaisances des établissements d’hébergement touristique implantés au niveau des régions de Thiès et Dakar». Sur la base des résultats de ce travail, explique le maire de Notto Diobass, une application stricte des recommandations sera faite afin de pousser ces établissements à disposer d’infrastructures hôtelières de qualité, offrant les meilleures prestations dans des conditions de sécurité appropriées, quelle que soit la catégorie.
A cet effet, le responsable progressiste a rappelé le décret N° 2015-145 du 2 mars 2005 portant règlementation des établissements d’hébergement touristique, qui fixe les conditions d’ouverture et d’exploitation des établissements d’hébergement touristique. « Est considérée, au titre dudit décret, comme établissement d’hébergement touristique toute entreprise commerciale offrant à une clientèle principalement touristique l’hébergement, la restauration et/ou l’organisation de loisirs », a rappelé le ministre.
Ce qui pousse Alioune Sarr à dire que les hôtels, les motels, les villages de vacance, les auberges, les campements villageois, les résidences hôtelières et autres appartements meublés sont considérés comme des lieux d’hébergement touristique.
«Malgré cette règlementation, il a été constaté la création anarchique d’établissements touristiques dans beaucoup de régions du pays et l’intervention de plusieurs autorités administratives qui délivrent les autorisations de nature diverse, permettant à certaines personnes de s’installer et d’exploiter illégalement des établissements d’hébergement touristique», a indiqué le ministre du Tourisme qui renseigne que 901 établissements de types confondus ont été recensés sur le territoire national.
UN REGLEMENT OBSOLETE
Pour prouver ses propos, il soutient que sur ce parc de 910 établissements, « seuls 101 ont été classés, soit un ratio de 11% du total, tous situés sur l’axe DakarThiès ». Ce qui revient à dire que 800 établissements sont non classés et pratiquent illégalement l’activité touristique.
Une situation qui découle, de l’avis de Alioune Sarr, des mutations imposées par le développement économique et technologique du monde qui rendent le règlement obsolète. Par conséquent, il apparaît nécessaire, à ses yeux, de procéder à une mise à niveau du référentiel de classement issu de ce règlement.
Et de renseigner par ailleurs que le classement des hôtels situés sur l’axe Dakar-Thiès entre dans le cadre du défi de l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) prévus en 2022, du Sommet mondial de l’Eau en 2021 et du Forum Chine Afrique qui se tient annuellement à Dakar.
Pour le représentant du président de la Commission de la CEDEAO, Moustapha Kane, l’intérêt de cette mise à jour consiste à avoir le nombre d’établissements qui sont aux normes internationales. « Le secteur hôtelier est très dynamique et très changeant.
La France a procédé à un changement de ses éléments de norme en 2017. Il est important de faire des révisions, car l’essentiel de la clientèle de nos hôtels viennent des pays occidentaux. Cela va nous donner des indications claires par rapport à notre volonté de repositionner la destination Sénégal et de la rendre plus crédible », a souligné Moustapha Kane. Les travaux de classement vont démarrer par des visites qui seront effectuées dans des établissements de Dakar et de Saly, dans la région de Thiès.