ATEPA LANCE UN PROJET DE 3 MILLIARDS DE DOLLARS
La somme colossale de 3 milliards de dollars pour mettre en œuvre son projet de Nouvelle route de l’acier de l’aluminium (NRA). Voilà le projet que porte le Groupe Atépa.

Le Groupe Atépa a lancé, hier, à Dakar, le projet de la Nouvelle route de l’acier et de l’aluminium (NRA). D’un coût approximatif de 3 milliards de dollars américains, il s’est inspiré de la route de la soie. Selon Ousmane Camara, Secrétaire général dudit groupe, ce projet va permettre à l’Afrique de l’Ouest d’exploiter convenablement ses ressources. «C’est un projet ambitieux d’industrialisation. Le projet est africain, innovant, intégrateur et bénéfique pour tout le monde. Nous voulons que l’Afrique soit la garantie de la renaissance de l’acier, a-t-il expliqué dans la présentation de ce projet qui touche 7 pays d’Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, tout le monde est convaincu que le schéma actuel qui consiste à extraire nos ressources et aller les vendre ailleurs ne peut pas prospérer. Il y a des opportunités pour transformer ces richesses». «L’Afrique est immensément riche et étonnement pauvre. C’est un cercle vicieux dont nous voulons sortir pour entrer dans un cercle vertueux de la transformation industrielle», a-t-il lancé, avant d’inviter à un consensus fort autour de ce projet qualifié par les participants «d’ambitieux et révolutionnaire» pour un continent dont l’histoire de la maîtrise de la transformation du fer et de la métallurgie remonte, selon le document de présentation, à plus de 3 000 ans.
«L’Afrique est immensément riche et étonnement pauvre»
«Bâtissons un consensus autour de ce projet. Ce n’est pas un projet déjà bouclé et fermé. C’est un projet qui doit se faire avec les Etats. Nous n’envisageons pas réaliser un projet de telle nature dans un affrontement politique», a-t-il ajouté précisant que le projet comporte, entre autres, un port minéralier à Potou (région de Louga) pouvant accueillir des navires transportant des minerais de fer, de la bauxite et toutes les matières premières déjà disponibles dans la sous-région. Il a aussi fait cas de la réalisation du port de Buba en Guinée-Bissau, ainsi que d’autres infrastructures nécessaires à la bonne exécution du projet. Il est également prévu un parc sidérurgique composé de réseaux de fonderies et d’exploitation de toutes les chaines de valeur tirées des matières premières, capables de transformer non seulement les minerais de fer exploités actuellement ou ultérieurement, mais encore la ferraille collectée dans les ports, dépotoirs et autres lieux de stockage. Un chantier naval pour la construction de bateaux de pêche, et plus tard de bâtiments de très haut tonnage et un chantier de démantèlement de navires et surtout tankers en fin de vie, participant ainsi au recyclage, conformément aux engagements internationaux des pays partenaires en matière de développement durable, figurent en bonne place dans ce projet.
Atépa : «Le moment est historique»
De son côté, le porteur de ce projet, Pierre Goudiaby Atépa, a informé qu’il compte sur l’adhésion de l’Etat du Sénégal. «Nous souhaitons que ce projet soit parrainé par notre pays, par notre président de la République, a déclaré l’architecte. Le plus important est qu’il faut que nous nous décomplexions. Nous avons le développement à portée de main». Ainsi, il a invité les acteurs à s’impliquer pour la réussite de ce projet dont les jeunes sont au cœur du dispositif. «Je pense que le moment est historique, mais il faut que tout le monde puisse y croire. Je voudrais que chacun de vous sache que ce n’est pas de l’utopie : c’est du possible», a sensibilisé Atépa qui a, du reste, invité le secteur privé à s’investir pour qu’«au moins 70% des actions restent ici (Sénégal)».