CES GOULOTS QUI ETRANGLENT L’AGRICULTURE
Les contraintes les plus fréquentes pour les ménages agricoles sont la salinisation, l’acidité des sols et l’ensablement.

La Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques Agricoles (DAPSA) a livré le rapport de la phase 1 de l’Enquête Agricole Annuelle (EAA) 2019-2020. D’après le document, les contraintes les plus fréquentes pour les ménages agricoles sont la salinisation, l’acidité des sols et l’ensablement.
Les ménages agricoles font face à plusieurs contraintes qui limitent leurs capacités de production. La révélation a été faite par la Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques Agricoles (DAPSA) dans le rapport de la phase 1 de l’Enquête Agricole Annuelle (EAA) 2019- 2020.Il ressort du document que les contraintes les plus fréquentes sont la salinisation (35%), l’acidité des sols (21%) et l’ensablement (18%).
Il renseigne également que le niveau de mécanisation de l’agriculture demeure très faible avec l’usage dominant de petits matériels et d’équipements attelés à tous les stades culturaux. «Les équipements motorisés, très peu utilisés (à peine 3% des parcelles), le sont généralement pour la préparation des sols. Les techniques de conservation des sols sont peu utilisées et se limitent généralement à l’installation de digues/diguettes (12,5% des parcelles), et dans une moindre mesure aux brise-vents et haies (moins de 5% des parcelles). La jachère est également utilisée comme moyen de préservation de la fertilité des sols, mais à une petite échelle (seulement 12% des parcelles)», souligne le rapport.
L’EAA, qui est la principale enquête par sondage permettant de disposer d’informations annuelles sur le secteur agricole au Sénégal, précise aussi que les semences certifiées sont utilisées sur seulement 14% des parcelles d’arachides et de céréales (maïs et riz). «L’utilisation de l’engrais minéral reste faible (25% des parcelles). Toutefois, le NPK est l’engrais minéral le plus utilisé (sur 90% des parcelles) et est acquis généralement par le biais de la subvention (55%) ou par achat direct (52%).
Les engrais organiques sont utilisés sur 38% des parcelles ; le fumier reste de loin privilégié (98% des parcelles) contre seulement 7% pour le compost et 2% pour le paillis. Les pesticides sont utilisés surtout pour les cultures importantes du point de vue économique telles que l’arachide (45% des parcelles d’arachides sont traitées aux fongicides), le coton (95% d’herbicides), le riz irrigué (58% d’herbicides) et la pastèque (52% d’insecticides)», révèle le rapport.
L’enquête conduite selon le calendrier agricole met l’accent sur les activités agricoles de saison pluvieuse. Pour cette édition en particulier, une mise à jour du plan d’échantillonnage a été réalisée, avec l’introduction d’une stratification des activités pour mieux cerner celles non pluviales telles que l’élevage et l’horticulture.
Toutefois, le déroulement de l’enquête a été perturbé par la pandémie de la Covid-19 si bien que la seconde phase de la collecte des données qui devait permettre de disposer de données détaillées sur l’élevage et l’horticulture a été reportée à l’édition prochaine. Les résultats présentés dans le rapport sont donc ceux issus de la première phase de l’enquête qui met l’accent sur la caractérisation des exploitations agricoles pluviales en termes de superficies emblavées, d’utilisation d’intrants et de pratiques agricoles.
MOINS DE 5% DES EXPLOITANTS DETIENNENT UN DROIT DE PROPRIETE
«De façon générale, ces résultats font ressortir que la structure de l’agriculture reste caractérisée par la prédominance de l’agropastoralisme (plus de 2/5 des ménages combinent l’élevage à l’agriculture), par de petites exploitations (avec une superficie moyenne cultivée par ménage estimée à 3,36 ha et plus du tiers des parcelles exploitées ont moins d’un ha). Les ménages sont dirigés en majorité par des hommes (à peine un chef de ménage sur 10 est une femme) ; l’arachide et le mil restent les cultures dominantes (plus de la moitié des parcelles sont destinées à ces cultures, soit respectivement 36% et 27% des parcelles cultivées).
La plupart des parcelles exploitées sont la propriété de leurs exploitants, mais très peu (moins de 5%) détiennent un droit de propriété avec document. Les femmes sont moins nombreuses à être propriétaires de leurs parcelles et ont plus tendance à en emprunter», lit-on dans le rapport. La taille moyenne des ménages agricoles est de 9,5 personnes
Si l’on se fie au document, au niveau national, la taille moyenne des ménages agricoles est de 9,5 personnes. Cette moyenne est plus élevée dans la région de Matam où elle atteint 13,1 personnes. Elle est plus faible à Dakar et Saint-Louis avec des valeurs pour 7,2 personnes. L’écrasante majorité des ménages agricoles (90%) est dirigée par des hommes.
Seules les régions de Ziguinchor, Dakar, Saint-Louis et Matam franchissentl e seuil de 11% de ménages dirigés par des femmes. «La majeure partie des chefs de ménage (CM) ont entre 31 et 64 ans, uniformément repartis entre trois classes d’âge (31-44 ans, 45-54 ans, 55-64 ans). Le sexe ne semble pas être un critère discriminant de l’âge des CM : on constate en effet la même structure par âge des CM, quel que soit le sexe. Plus de 91% des chefs de ménage (CM) sont mariés. Cette proportion est plus élevée chez les hommes (96%) que chez les femmes (38%).
En revanche, la proportion de veuves chez les CM de sexe féminin est assez importante (56,47%). D’une manière générale, le niveau scolaire des CM est faible. En effet, 75% des hommes et 80% des femmes sont ‘’sans niveau’’», d’après le rapport.