VIDEODES MINISTRES CRIENT AU GÂCHIS DANS L'INDUSTRIE AUTO
L'usine Sen Iran Auto produit seulement 2 000 véhicules par an alors qu'elle pourrait en fabriquer 10 000. Pendant ce temps, le Sénégal importe jusqu'à 100 000 voitures d'occasion annuellement

Lors d'une visite officielle à l'usine Seniran Auto, deux ministres sénégalais ont pointé du doigt le paradoxe d'une industrie automobile locale sous-exploitée alors que le pays importe massivement des véhicules d'occasion.
Le constat est sans appel. L'usine Sen Iran Auto, capable de produire 10 000 véhicules par an, ne tourne actuellement qu'à 15-20% de sa capacité. Un "énorme gâchis" selon les termes employés par les ministres de l'Industrie et celui des Transports terrestres lors de leur visite d'inspection sur instruction du Premier ministre.
Cette situation devient d'autant plus préoccupante quand on la met en perspective avec les chiffres de l'importation. Le Sénégal fait entrer sur son territoire entre 50 000 et 100 000 véhicules d'occasion chaque année, privant ainsi l'industrie nationale d'un marché considérable.
Le gouvernement a clairement défini sa stratégie de réindustrialisation autour de trois secteurs prioritaires : l'industrie agroalimentaire, l'industrie extractive (phosphate, fer) et l'industrie manufacturière englobant l'automobile, la pharmacie, l'électroménager et l'électronique.
"Quand nous parlons de souveraineté internationale, cela veut dire que nous devons produire nos propres véhicules, produire nos propres habits, produire nos propres besoins en matière d'industrie", ont souligné les responsables gouvernementaux.
Les ministres n'ont pas manqué de rappeler que tous les pays industrialisés ont choisi de protéger leur industrie nationale. L'exemple de Toyota au Japon a été cité pour illustrer cette démarche de protection et de développement de l'industrie automobile domestique.
Cette politique de souveraineté industrielle passe nécessairement par une relance de la demande intérieure, notamment dans le secteur des taxis qui représente un marché naturel pour la production locale.
Au-delà de l'automobile, les autorités envisagent d'étendre la production à d'autres équipements. Le directeur général de Seniran Auto a été invité à réfléchir sur un plan plus ambitieux incluant la fabrication de tracteurs.
Cette diversification répond à un besoin réel : le Sénégal importe actuellement entre 500 et 2000 tracteurs par an en provenance du Brésil, de France et d'autres pays, représentant là encore une opportunité manquée pour l'industrie locale.