LA BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT S’ENGAGE POUR UN SECTEUR PRIVE SENEGALAIS FORT
Le président du Groupe de la Bad, Akinwumi Ayodeji Adesina a manifesté toute sa volonté et son engagement sans faille à accompagner le privé national pour son dynamisme et sa compétitivité

En visite officielle de travail de trois jours au Sénégal, depuis le 26 courant, le président du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad), Akinwumi Ayodeji Adesina, a rencontré, hier jeudi, les hommes d’affaires Sénégalais. A cette occasion, il leur a dit toute sa volonté et son engagement indéfectible à mettre les moyens financiers à leur disposition et à un taux faible pour leur permettre de se développer.
En séance d’échanges avec le secteur privé Sénégalais, hier jeudi, dans le cadre de sa visite officielle de trois jours au Sénégal, le président du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad), Akinwumi Ayodeji Adesina a manifesté toute sa volonté et son engagement sans faille à accompagner le privé national pour son dynamisme et sa compétitivité. «Je m’engage à soutenir le secteur privé, à la condition que des réformes adéquates et nécessaires et urgentes soient apportées», à d’emblée préciser le président Adesina.
A ce propos, il dira : «il faut améliorer le cadre des affaires, mettre en place les infrastructures de base, accommoder une fiscalité juste permettant aux Petites et moyennes entreprises de se développer, attirer les investisseurs, réduire les risques et permettre au secteur bancaire de pouvoir financer raisonnablement le secteur privé…» Dans son propos, il a rappelé qu’en 2014, lors de la présentation du Plan Sénégal Emergent (Pse) aux bailleurs à Paris, bâti à hauteur de 14 milliards de dollars, la Bad s’était engagé pour sa part à hauteur de «1,6 milliards de dollars notamment dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures, de l’eau et de l’assainissement, du transport, de la technologie digitale et du secteur agricole».
Mais, dira-t-il comme l’a souligné le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, la compétitivité des entreprises dépend aussi du marché communautaire très contrasté par le manque d’infrastructures. Donc, il faut que l’intégration régionale soit matérialisée par des infrastructures de qualité. Sur ce, il dit être fière de la construction du pont de la transgambienne qui permet une bonne fluidité des biens et personnes d’un pays à un autre. D’ailleurs, la Bad vient d’accorder un financement pour la construction du pont de Rosso qui lie le Sénégal à la Mauritanie.
PLUS DE 100 MILLIARDS DE DOLLARS DE BESOIN D’INVESTISSEMENTS PAR AN, EN AFRIQUE
Relativement au besoin estimé en financement d’infrastructures annuelles pour le continent, l’économiste agricole soulignera que le déficit de financement en termes d’infrastructures «se chiffre entre 68 et 108 milliards de dollars par an dans les secteurs de l’énergie, du transport, de l’eau, de l’assainissement, de l’agriculture, de la technologie, de la santé, de l’éducation, entre autres.»
PLUS DE 40 MILLIARDS DE DOLLARS DECAISSES, EN 10 ANS
Revenant sur les efforts déployés par la Bad, l’économiste Adesina note que son institution a décaissé plus de 40 milliards de dollars ces dix dernières années, notamment sur le Train Express Régional (TER), l’autoroute à péage, le développement de la zone de Diamniadio, la construction de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) de Diass. C’est dire que les infrastructures sont hautement stratégiques pour le développement d’un pays, sans lesquelles il n’y a point d’émergence pour les Pme. «Pendant longtemps les Etats ont financé à 90% les infrastructures contre 10% pour le secteur privé. Aujourd’hui, l’heure est venue d’inverser la tendance».
UNE LIGNE DE CREDIT POUR LE FINANCEMENT DES PME AVEC UN TAUX D’INTERET MINIMAL
Pour créer la richesse, indique le président Adesina, «il faut un secteur privé dynamique». Et d’ajouter : «la Banque africaine de développement donnera des financements aux banques du Sénégal en tant que ligne crédit pour en retour leur permettre de financer les Pme avec un taux d’intérêt très bas». Convaincu de la nécessité d’aller dans ce sens, il pose un bémol à savoir la facilité de la préparation de projets bancables (structurants). Sur ce, il s’engage à mettre à la disposition du Sénégal, en collaboration avec le ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération, les outils techniques pour l’élaboration des projets. Corrélativement aux risques souvent mis en avant, le président Adesina déclare : «il faut qu’on gère les risques. Ils se gèrent…» Selon lui, «le plus important, c’est comment gérer le risque ; mais pas le risque en question puisqu’il est partout et au quotidien avec nous». Pour ce faire, «il faut une garantie partielle du risque à gérer entre les parties pour faciliter les choses. Et nous avons cette facilité de les gérer ici au Sénégal».
LE SECTEUR AGRICOLE VA ENGLOUTIR 1000 MILLIARDS DE DOLLARS, D’ICI 2030
Par ailleurs, il n’a pas manqué de souligner le secteur stratégique pour son institution bancaire qui priorise l’agriculture ; lequel secteur, d’ici «2030, va engloutir 1000 milliards de dollars». Donc, insiste-t-il, «j’encourage le secteur privé à investir ledit secteur qui offre plus de possibilités et d’opportunités en termes de transformation de valeur ajoutée de toutes spéculations agricoles».