LA CSA DÉNONCE UN "SIMULACRE D'ÉLECTIONS" À SEN'EAU
Le syndicat pointe de "multiples violations" du décret de 1967 et interpelle le ministre du Travail

Les syndicats des travailleurs de Sen'eau poursuivent leur combat contre la direction. Après la sortie de SATES et l'UTIS qui dénonçaient les procédures de l'élection des délégués, cette fois, c'est au tour de la confédération des syndicats autonomes du Sénégal (CSA) de sortir de ses gonds pour condamner les dérives sans précédent de la Sen'eau.
Le mode d'élection de délégués du personnel à la Sen'eau fâche la confédération des syndicats autonomes du Sénégal (CSA). Dans un communiqué parvenu à «L'As», les syndicalistes dénoncent que le refus de la Direction de la Sen'eau de se soumettre à l'injonction de l'Administration du travail d'organiser les élections conformément aux textes en vigueur ne saurait rester sans réaction de la part des Autorités.
«C'est avec stupéfaction que nous avons reçu au-delà de 22h00 les résultats des élections de délégués du personnel de la Sen'eau tenues à Dakar ce 03 juin 2025, pourtant organisées en mode électronique sous le diktat de la Direction Générale, seule conceptrice et seule maître à bord du début à la fin du processus», regrette Elimane Diouf. Pour le syndicaliste, ces élections qui doivent se dérouler du 03 au 19 juin 2025 sans la participation du syndicat majoritaire de l'entreprise ne reposent en réalité sur aucune base légale et réglementaire.
«En effet, la Direction Générale de Sen'eau s'entête à imposer, malgré le refus des deux syndicats majoritaires, un vote électronique avec de multiples violations des dispositions du Décret du 09 décembre 1967 fixant les conditions et les modalités de désignation des délégués du personnel dans les entreprises et définissant leur mission», fulmine le secrétaire général de la CSA. Il souligne que ces violations vont de la non-information par écrit des syndicats intéressés, au non-affichage des listes de candidature en passant par le panachage des listes.
«Nous sommes également navrés de constater que c'est avec l'avènement d'un Inspecteur du Travail à la tête de cet entreprise que le Dialogue Social est biaisé et qui de surcroît n'a jamais fait preuve d'impartialité dans les affaires syndicales, d'où les multiples crises sociales qui secouent régulièrement l'entreprise», dénonce le syndicaliste. A l'en croire, jamais dans cette entreprise, depuis la SONES, des élections de délégués du personnel n'ont été aussi chaotiques. «Les élections se sont toujours tenues en une journée et sur l'étendue du territoire nationale et les résultats proclamés avant 19h», rappelle-t-il. Et d'ajouter : «Serait-il parce qu'il est ex inspecteur du travail qu'il peut se permettre de faire de la réticence abusive en refusant catégoriquement d'appliquer les directives issues des négociations dans le cadre du Pacte de stabilité Sociale ?»
La CSA interpelle le ministre Abass Fall
Condamnant fermement ces dérives sans précédent de la Sen'eau qui constituent une réelle menace aux libertés syndicales, Elimane Diouf appelle par ailleurs la direction de la Sen'eau à mettre un terme à ce simulacre d'élections des délégués du personnel destiné à favoriser les syndicats qui sont sous son emprise. «En outre, nous demandons au Ministère du Travail de l'Emploi et des Relations avec les Institutions, de faire respecter à la SEN'EAU les lois et règlements relatifs aux élections des délégués du personnel et de garantir la tenue d'élections libres et transparentes dans les meilleurs délais», ajoute le Secrétaire Général de la CSA, Elimane Diouf.