Seneplus.com
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
 
26 juin 2025
FacebookTwitterRSS
Seneplus.com
Economie
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP

LA DIFFICILE GESTION DES QUAIS DE PÊCHE

A l’instar de certains quais de pêche du Sénégal, ceux de Rufisque situé à Ndeppé et de Kafountine dans la commune éponyme sont confrontés à d’énormes difficultés. Des problèmes liés à l’environnement, l’assainissement, l’érosion côtière et l’insécurité

Publication 24/02/2022

Quai de pêche de Kafountine, un nid à problèmes 

Comme à l’accoutumée, les alentours du quai de Kafountine sont noirs de monde. Entre les dizaines de voitures et la cohorte de vendeuses assises par terre à la devanture, au milieu de la foule, c’est au sortir d’une intense bousculade que l’on franchit le portail du quai de pêche. Sur les lieux, le tintamarre est à son comble, en cet après-midi. Entre les piliers de l’imposant bâtiment construit en 2009, sont amassés les commerçants. Clients et mareyeurs s’affairent au beau milieu des eaux pestilentielles. Niché au bord de la façade maritime la plus importante de la Casamance dans le département de Bignona à 471 km de Dakar, le poumon économique de la région de Ziguinchor est dans un état d’insalubrité alarmant et chronique. Les fuites d’eaux poissonneuses qui suintent des camions frigorifiques dessinent des arabesques malodorantes sur le sol. L’odeur nauséabonde agresse les narines. Les fuites d’essence des camions frigorifiques mélangées aux eaux poissonneuses noircissent les eaux qui se déversent directement dans la mer, creusant une fosse juste au-dessous de la marche qui mène vers le grand Bleu. Abdoulaye Kâ, un jeune mareyeur, la trentaine consommée, déplore l’état du quai, car ne répondant plus aux normes hygiéniques. «Nous ne pouvons plus vivre et travailler dans ces conditions. Parce que le quai est d’une saleté répugnante.» Juste à ses côtés, une montagne de thons blancs fraichement pêchés des eaux est exposée sur le sol. Les mareyeurs sont obligés de chercher des bâches pour étaler leur produit, à défaut de les exposer à même le sol. Debout dans des bottes jaunes de mareyeur qui lui arrive à hauteur de tibia, Assane Guèye, un mareyeur qui habite Yoff, charge les caisses de poissons à l’aide d’une pelle. Ses camarades et lui forment un groupe chargé de déposer les caisses de poissons dans les camions. Le tout dans un mouvement d’ensemble parfaitement synchronisé. Ils chantent en chœur, les pieds trempés dans les eaux nauséabondes du quai. Tous déplorent l’insalubrité qui sévit dans leur lieu de travail. 

Sur la berge, des sachets en plastique et les tasses de café-Touba vides, retenus par les filets des pêcheurs, laissent le quai dans un piteux état. Une situation qui met en rogne Fatou Sagna. La vendeuse de poisson sec, native de la commune et mère de trois enfants, est nostalgique des belles périodes où le quai était un havre de paix. «Il faisait bon commercer dans cet endroit et il y avait une très bonne organisation. Mais, aujourd’hui, faute de tables, nous sommes obligés d’étaler nos produits à même le sol. Cela repousse la clientèle et nos portefeuilles en pâtissent», regrette-t-elle en balayant d’un regard las le quai de pêche qui a fini de se muer en un dépotoir d’ordures. 

Interpellé par nos soins, le président du service de pêche, Oumar Ndiaye, précise qu’un acte de sous-concession d’une durée de 10 ans renouvelable lie la mairie et les acteurs du (Gie) interprofessionnel. De ce fait, les acteurs sont chargés du nettoyage du quai et la mairie est censée enlever les ordures. «Mais la mairie ne respecte pas sa part du contrat. Nous avons une équipe qui fait un excellent travail de nettoyage. Mais l’enlèvement des ordures revient à la mairie. Le problème majeur que rencontre le quai, c’est l’aménagement de l’espace», fustige-t-il. L’Etat du Sénégal, à travers son département de Pêche, a signé un acte de concession et de sous-concession de 30 ans avec les mairies. Pour ne pas politiser la gestion du quai, la mairie signe, à son tour, un contrat de 10 ans avec les acteurs, notamment le Gie interprofessionnel avec un droit de regard de l’Administration. «Parce que la pêche n’est pas une compétence transférée. L’Etat a consenti de grands efforts d’aménagement pour les quais de pêche de Mbour et Joal. Mais à Kafountine, le chantier reste énorme», soutient le président du service de pêche, Oumar Ndiaye. 

La vétusté du quai, un handicap majeur pour les camions frigorifiques

En atteste la soixantaine de camions frigorifiques venus d’horizons divers en attente d’un stationnement que la vétusté du quai rend presque impossible. Au minimum, plus de 70 camions stationnent par jours à Kafountine. Construit en 2009, le bâtiment n’a plus la capacité pour les accueillir. Ibrahima Coly, président du Groupement d’intérêt économique (Gie) interprofessionnel, par ailleurs gestionnaire du quai de pêche de Kafountine, réclame un quai à la hauteur de Kafountine qui, selon lui, est le poumon économique de la région de Ziguinchor. «Le quai a été construit en 2009. A l’époque, une dizaine de camions frigorifiques y stationnaient. Mais aujourd’hui, nous enregistrons plus d’une soixantaine de camions. Le bâtiment est vétuste et ne peut contenir tous ces camions. Par conséquent, les camions sont obligés de stationner en dehors du quai», déplore-t-il. 

«L’espace de débarquement du quai est menacé par l’avancée de la mer»

La façade maritime la plus importante de la Casamance ne tient plus. L’érosion côtière est en train d’avaler les belles plages de la commune de Kafountine. Les acteurs de la pêche, sous la conduite de leur président Ibrahima Coly, s’inquiètent de cette avancée de la mer. Parce que les pêcheurs ont d’énormes difficultés pour accoster leurs pirogues. «Le grand problème de Kafountine aujourd’hui reste l’avancée de la mer. Nous n’avons pas où accoster nos pirogues. L’espace de débarquement au sein du quai est vraiment menacé par cette avancée», alerte le président du quai de pêche de Kafountine. Pour rappel, plus de 570 pirogues, toutes nationalités confondues, accostent à Kafountine par campagne. Et faute d’espaces, les pêcheurs sont obligés de remonter leurs pirogues jusqu’aux campements réservés aux sites touristiques. Une situation qui pousse certains acteurs du tourisme à se révolter contre ces pêcheurs qui accostent sur leurs plages. Jules Bassène est un guide touristique. Dreadlocks bien entretenus, il peste : «Les pêcheurs sont en train de polluer nos belles plages parce qu’ils accostent ici avec leur matériel de pêche. Nous avons un tourisme balnéaire donc si les acteurs du milieu ne réagissent pas, nous risquons de perdre nos plages.» Et leur business.      
 
QUAI DE PÊCHE NDEPPE DE RUFISQUE : «En l’état actuel des choses, si rien n’est fait, le quai risque de disparaître»

Sur la route qui mène vers le quai de pêche de Rufisque, une longue file de camions frigorifiques stationnés obstrue quasiment le passage. Des véhicules d’où s’échappe une eau puante qui se déverse sur la chaussée. Difficile pour les piétons de mettre les pieds sur cette chaussée complètement couverte de cette eau rougeâtre mélangée aux crottes des chevaux qui assurent le transport des clients et des personnes qui s’activent sur le site. L’exiguïté des lieux ne permet pas de contenir les nombreux véhicules qui font la navette entre Rufisque et les autres régions du pays. A l’intérieur, le décor est écœurant, avec des tas d’ordures un peu partout. La route qui jouxte les lieux se trouve au-dessus du quai. Une sorte de pente qui transforme le quai en un bassin durant chaque hivernage. A cela, s’ajoutent les restes des poissons qui dégagent une odeur nauséabonde. Le réseau d’assainissement qui date des années 80 ne fonctionne presque plus. Seule une conduite qui se déverse sur la mer reste sur ce réseau dont les autres tuyaux sont totalement bouchés par des ordures de toutes sortes. Faute de curage, le trop plein d’eau ajoutée aux eaux maritimes se déversent sur le quai. Un environnement repoussant qui n’empêche pas aux acteurs du quai de faire leur travail. Un quai qui grouille de monde à toutes les heures de la journée. Difficile de trouver une poubelle ou un bac à ordures pour ses nombreux pêcheurs, mareyeurs et vendeurs. Les toilettes publiques ne sont plus fonctionnelles depuis belle lurette. Pour se soulager, les acteurs sont obligés de squatter les maisons environnantes ou de se cacher derrière les grosses pierres de la digue de protection. Et pourtant, la salubrité du marché est du ressort de la mairie. L’assertion est d’Ibrahima Mar, président du comité de gestion. «Sur le contrat, c’est la mairie qui doit s’occuper du nettoiement, de l’éclairage public et de la sécurité. Mais, elle ne s’acquitte pas de ses charges, malgré ses 20%. C’est le comité de gestion qui est obligé d’endosser ces charges de même que les factures d’eau et d’électricité», se désole-t-il. A Rufisque, la gestion du quai se fait en toute collégialité avec le président, le comptable représentant du maire, et le chef du service départemental des pêches. «Les ressources proviennent des tickets imposés aux piroguiers, aux véhicules, aux charretiers, aux vendeurs et aux étalagistes établis au niveau du quai. A la fin du mois, on comptabilise les recettes avant de payer les salaires et on fait le dispatching conformément aux textes qui régissent le contrat de sous-concession», souligne le président du comité de gestion. Selon lui, les 20% sont alloués à la mairie, 50% pour le fonds de réserve, 20% pour le fonds de formation et 10% pour le Gie. «Nous avons en charge les salaires de 9 collecteurs et 1 comptable au-delà des rémunérations des membres du comité.» 

L’avancée de la mer, l’autre problème

Autre problème soulevé, l’avancée de la mer. A Rufisque, elle demeure une réalité et n’épargne pas l’infrastructure. L’affaissement de la partie Est du quai est visible et accentue l’érosion côtière. Pour les responsables du site, si des solutions ne sont pas trouvées, le quai risque de disparaître. L’éclairage public est aussi inexistant. Une situation qui accentue l’insécurité sur le site. Pourtant, ce ne sont pas des démarches qui manquent auprès des autorités pour la modernisation du quai. «Nous avons énuméré tous les problèmes du site dans un mémorandum que nous avons remis au ministre de tutelle, à l’ancien maire de la ville et au président du Conseil départemental», révèle Ibrahima Mar, président du comité de gestion. A l’en croire, le ministre de la Pêche et de l’économie maritime a procédé à une visite technique du quai. Selon lui, la position stratégique du quai permet son extension et sa modernisation. «Nous avons un plan d’eau calme, il suffit d’une étude sérieuse pour dépasser notre statut de quai de débarquement et aller vers un véritable Port de pêche comme en Mauritanie», défend le responsable des lieux. En attendant, le problème reste entier. 

Articles les plus lus

andama.jpg
RENCONTRE AVEC UN PERSONNAGE A LA FOIS CELEBRE ET MYSTERIEUX
Son nom est intimement lié à Diofior, un village sérère connu pour être un bastion de la lutte traditionnelle ...

mbane_.jpg
LE SUCRE DE LA CSS NE DOIT PAS GHETTOÏSER MBANE
C’est Le Quotidien, dans sa Une du jeudi 19 juin 2025, qui donne les détails de l’affaire : la Compagnie ...

capture_decran_2025-06-24_a_16.10.41.png
L’HERITAGE DU 23 JUIN NE S’EST PAS DILUE AVEC LE TEMPS
Le Sénégal a commémoré hier, lundi 23 juin 2025, dans la plus grande sobriété, le quatorzième ...

seydou_ka.jpg
CIVILISATION ET BARBARIE
On pensait en avoir fini avec la fameuse théorie du choc des civilisations (Samuel Huntington) selon ...

touba_gare_routiere.jpg
LES VÉHICULES MBACKE-TOUBA À L’ARRÊT
Le trafic entre Mbacké et Touba a été perturbé ce matin pendant plusieurs heures. Les conducteurs ...

Vos articles préférés de la semaine

capture_decran_2025-06-18_a_09.08.32.png
IL FAUT AIDER LE SOLDAT BASSIROU KÉBÉ, DG DE LA SNHM
Les Américains disent que toute politique est locale. Le citoyen juge l’Etat sur la base de ses actions ...

capture_decran_2025-06-15_a_13.56.37.png
LE FOOTBALL M’A DONNÉ DES FRÈRES ET DES SOEURS AUX QUATRE COINS DU MONDE
Du coiffeur de Salah au professeur d’anglais , de Luis Díaz, des tribunes de Munich aux rues de Paris, ...

capture_decran_2022-01-09_a_21.42.15_0.png
LE SÉNÉGAL VA MAL
Entre morosité et rhétorique politicienne Le contexte actuel du Sénégal prouve, au-delà des promesses ...

ap25164684165554.jpg
"LE MONDE SE MOQUE DU DROIT", SELON LE MONDE
(SenePlus) - Dans un éditorial au vitriol publié mardi 17 juin 2025, Le Monde livre une analyse sans ...

latif_coulibaly_sans_detour_b.jpg
ABDOU LATIF COULIBALY RÉVÈLE LE COMPLOT CONTRE SON FRÈRE
L'ancien secrétaire général du gouvernement sous Macky Sall, Abdou Latif Coulibaly, a fait des révélations ...


La Une

Politique

Economie

International

Sports

Football

Media

People

Opinions

Societe

Annonces

Diaspora

Femmes

Développement

Santé

Éducation

PARTENAIRES DE SENEPLUS

APS
Grand-Place
L'As
L'Enquete
L'Observateur
La Gazette
Le Populaire
Le Quotidien
Le Soleil
Le Témoin
Libération
Nouvel Horizon
Réussir
RFM
RTS
Stades
Sud FM
Sud Quotidien
Sunu Lamb
TFM
Waa Sports

À propos de SenePlus

SenePlus.com est un portail d'informations sur le Sénégal. Nous vous fournissons des articles détaillés, critiques, pertinents sur l'actualité au Sénégal.

Coordonnées

Publicité:
pub@seneplus.com
Informations:
info@seneplus.com
Problèmes techniques:
tech@seneplus.com
Copyright © 2025 SenePlus  |  Publicité  |  Soumettre un Article  |  Nous Contacter  |  Mentions légales  |  Conditions d'utilisation  |  Á propos de nous