LE GOUVERNEMENT MISE SUR LE DIPTYQUE AGRICULTURE-INDUSTRIE
La relance de l’économie post-covid-19 va passer par la création d’un continuum entre l’agriculture et une industrie de transformation.

La relance de l’économie post-covid-19 va passer par la création d’un continuum entre l’agriculture et une industrie de transformation. Le plan de relance sera porté par les secteurs primaire et secondaire comme il est indiqué dans l’exposé des motifs du projet de loi des finances initial 2021. D’où l’augmentation considérable du budget du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural.
Le gouvernement mise sur un continuum entre agriculture et industrie de transformation pour relancer l’économie du pays sévèrement impactée par la pandémie de covid-19. En effet, dans l’exposé des motifs du projet de loi de finances initial 2021, on annonce une hausse significative du budget de l’agriculture pour contribuer à la relance économique et sociale, avec le relèvement du financement de la campagne agricole qui passe de 44 à 60 milliards de FCFA. «Cette hausse a permis de renforcer la diversification des cultures, avec les céréales (notamment le riz) érigées en priorité, de même que la mécanisation de l’outil de production agricole», indique-t-on.
A la faveur d’un hivernage pluvieux, le gouvernement espère des récoltes abondantes qui sont sans aucun doute, à ses yeux, parmi les premiers signes d’un regain de l’économie. A ces projections agricoles s’ajoute le démarrage de plusieurs projets financés par les partenaires du Sénégal qui vont consolider la résilience alimentaire et accompagner les initiatives de relance. Parmi ces projets, on peut citer le projet de valorisation des eaux de ruissellement(PROVAL), le projet d’appui à l’entrepreneuriat agricole pour les jeunes (AGRI jeunes), le projet d’intensification agricole écologiquement soutenable dans les Niayes (PIESAN), le projet d’appui à l’entrepreneuriat rural phase II (PADER II), le projet de réhabilitation des périmètres irrigués villageois (PREPIV) de Podor et du projet de développement de l’irrigation dans la vallée du fleuve Sénégal.
L’élevage constitue également un des leviers sur lesquels le gouvernement compte s’appuyer pour redynamiser l’économie. «Le cheptel, profitant déjà d’un tapis herbacé assez fourni, va bénéficier des investissements pastoraux et d’une couverture sanitaire renforcée avec l’appui du projet régional d’appui au pastoralisme dans le sahel (PRAPS), du projet de développement durable du pastoralisme dans le Sahel (PDDPS) et du programme axé sur les résultats de la Banque mondiale, en vue d’une contribution significative à la politique de renforcement de la sécurité alimentaire et de la relance de l’économie», explique le ministre des Finances et du Budget dans l’exposé des motifs.
AGROPOLES : LES FILIERES RETENUES SONT L’ANACARDE, LA MANGUE, L’ARACHIDE, LES CEREALES, LE LAIT, L’AQUACULTURE ET L’HORTICULTURE
Le secteur de l’industrie considéré comme un pilier important du Plan Sénégal Emergent (PSE) va constituer avec l’agriculture le diptyque pour la relance de l’économie. Le secteur devra consolider ses acquis, selon les projections, avec notamment la réalisation de la phase II de la Plateforme industrielle de Diamniadio, avec l’appui de la coopération chinoise. «Il permettra l’aménagement de nouveaux sites pour mieux accompagner le secteur privé dans l’installation de petites et moyennes industries fortement mises à contribution dans le renforcement des capacités productives du secteur réel et la création d’emplois et de richesse», lit-on dans la note. Le démarrage des agropoles Sud et Centre, de même que la préparation des agropoles Nord et Ouest constituent un espoir pour le gouvernement. «Les agropoles permettront un bon maillage, suivant une approche chaîne de valeurs du territoire en unités industrielles. Les filières retenues sont l’anacarde, la mangue, l’arachide, les céréales, le lait, l’aquaculture et l’horticulture. Ces infrastructures vont permettre d’incorporer plus de valeur ajoutée dans ces produits et hisser le volume des exportations», justifie Abdoulaye Daouda Diallo.