VIDEOAMETH NDIAYE PRESSE LE GOUVERNEMENT À PROPOS DE LA LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE
Invité de l’émission Objection sur Sud FM, dimanche 11 mai, il a aussi rappelé que la réédition des comptes est une exigence normale dans l’espace UEMOA.

Selon le professeur assimilé Ameth Ndiaye, macroéconomiste à l’UCAD, l’État devrait faire voter sans délai la nouvelle Loi de Finances pour redéfinir son cap économique, après la découverte d'une dette cachée estimée à 99 % du PIB par le régime sortant de Macky Sall. Invité de l’émission Objection sur Sud FM, dimanche 11 mai, il a aussi rappelé que la réédition des comptes est une exigence normale dans l’espace UEMOA.
Le professeur assimilé Ameth Ndiaye, spécialiste en macroéconomie au département d’analyse et de politique économique de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, exhorte le régime du président Diomaye à adopter une loi de finances rectificative.
Invité de l’émission Objection sur la radio Sud FM hier, dimanche 11 mai, l’économiste, tout en saluant la dynamique de réduction du déficit budgétaire enclenchée parles nouvelles autorités après la découverte d’une dette cachée par l’ancien régime du président Macky Sall, a souligné que l’État gagnerait à faire voter rapidement une nouvelle loi de finances pour redéfinir le cap économique.
Et pour cause, explique-t-il, la loi de finances initiale, adoptée sans débat le 28 décembre 2024, à la suite de l’invocation de l’article 86 de la Constitution par le Premier ministre engageant ainsi la responsabilité de son gouvernement est devenue caduque à la lumière de la découverte de cette dette cachée.
Ainsi, il recommande donc l’adoption urgente d’une loi de finances rectificative. « Il faut une nouvelle loi de finances. Cela permet de dire clairement aux bailleurs de fonds et aux investisseurs : “Voilà où je vais” », at-il martelé, avant d’ajouter: « Il semblerait que le FMI insiste pour que le diagnostic des comptes soit approfondi. »
Par ailleurs, Interpellé par notre confrère Baye Oumar Gueye sur la signification économique de la reddition des comptes, un sujet au cœur de l’actualité depuis l’ouverture, par le Pool judiciaire financier, de plusieurs procédures contre des responsables de l’ancien régime, le professeur Ndiaye a précisé que cette démarche (réédition des comptes) est une exigence normale dans l’espace UEMOA, notamment en raison de la dette cachée confirmée par la Cour des comptes. « La reddition des comptes est une exigence normale dans la gestion de toute entité économique ou financière. À la fin de chaque exercice, il est impératif de faire un bilan, qu’il s’agisse d’une entreprise privée ou de l’État. Ce dernier doit également rendre des comptes. C’est une exigence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) », a-t-il expliqué non sans préciser que cette procédure est encadrée dans l’espace communautaire :
« Lorsqu’un État est membre de cet espace d’intégration, la reddition des comptes suit un calendrier précis. Le 28 février, le comptable principal de chaque organe doté d’une autonomie de gestion financière établit et présente ses comptes à la Commission de l’UEMOA. Et au 31 mars, le comptable principal de la Commission établit et présente un compte de gestion consolidé pour l’ensemble de l’Union. » a-t-il expliqué avant d’ajouter au sujet de la découverte de cette dette cachée, estimée à 99 % du PIB que cela représente un lourd fardeau pour le nouveau régime, créant une situation imprévue à laquelle il doit désormais faire face avec rigueur et transparence.