LE SENEGAL ET LA GUINEE BISSAU SIGNENT UN NOUVEL PROTOCOLE D’APPLICATION
Cet accord garantit la poursuite de l'exploitation des navires et embarcations de pêche sénégalais dans la zone économique exclusive de la Guinée Bissau ; un développement crucial pour l'industrie de la pêche au Sénégal.

Cet accord garantit la poursuite de l'exploitation des navires et embarcations de pêche sénégalais dans la zone économique exclusive de la Guinée Bissau ; un développement crucial pour l'industrie de la pêche au Sénégal.
Le Sénégal et la Guinée Bissau ont signé, hier à Dakar, un nouveau protocole permettant aux pêcheurs-artisans et industriels sénégalais de poursuivre leurs activités dans les eaux sous juridiction Bissau guinéenne. Ce nouvel accord d’une durée de deux ans a été paraphé Dr Fatou Diouf, Ministre des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires du Sénégal et Mario Musante da Silva Loureiro, Ministre des Pêches et de l’Economie maritime de la Guinée Bissau. Il remplace celui signé, le 1er février 2022, qui avait fait l’objet de deux prorogations dont le terme était arrivé, le 31 juillet 2024. La première convention dans le domaine des pêches maritimes entre les deux pays a été signée, le 22 décembre 1978.
Dr Fatou Diouf a magnifié la qualité des relations entre les deux pays et remercié son homologue bissau-guinéen. Cet accord garantit la poursuite de l'exploitation des navires de pêche sénégalais dans la zone économique exclusive de la Guinée-Bissau, un développement crucial pour l'industrie de la pêche au Sénégal. Pour la pêche artisanale, le quota est de 200 embarcations dont 50 d'une puissance allant jusqu'à 15 CV, 100 d’une puissance comprise entre 15 et 40 CV et 50 d’une puissance comprise entre 40 et 60 CV. Pour la pêche industrielle, la Guinée-Bissau octroie aux navires sénégalais la possibilité de pêcher 1500 tonnes de jauge brute sur les crustacés, 500 tonnes sur les céphalopodes, 350 tonnes sur le poisson démersal et 500 tonnes sur le poisson pélagique ainsi que l’accès de 15 navires thoniers canneurs. Le nouveau protocole prévoit également une possibilité de renégociation si les quantités sont atteintes avant terme.
En contrepartie, le Sénégal en plus des redevances des licences de pêche s’engage à accueillir dans ses écoles de pêche ou de formation maritime des ressortissants de la Guinée Bissau. Les navires de pêche industrielle ont également l‘obligation de débarquer huit tonnes de poissons par navire et par trimestre. Toutefois, il faut noter une légère augmentation de la redevance de 7,5 % pour la pêche artisanale et 2,5 % pour la pêche industrielle. Il y a également une nouvelle taxation qui porte sur la contribution au fonds de développement de la pêche ; celle-ci n'était pas taxée.
LA PECHE JOUE UN IMPORTANT ROLE SOCIO-ECONOMIQUE
Se félicitant de l’accord, les ministres se sont engagés à renforcer la coopération bilatérale notamment dans le domaine de la pêche, la formation et la mutualisation des moyens pour le suivi, le contrôle et la surveillance des pêches mais également pour la recherche appliquée à l’évaluation des stocks halieutiques et à la qualité sanitaire des poissons, mollusques et crustacés. Ils ont insisté sur la nécessité de prendre en compte la gestion durable des pêches, de lutter contre la pêche illicite non déclarée et non réglementée (INN), de promouvoir l’évaluation et la connaissance des stocks des ressources, d’encourager les opérateurs privés à une plus grande formalisation de leurs relations commerciales, pour renforcer la sécurité des entreprises et la durabilité des ressources. Ils ont également réitéré leur engagement de faire de la coopération dans le domaine des pêches maritimes, une priorité entre les deux pays compte tenu de son importance pour le développement socio-économique et la sécurité alimentaire. Au Sénégal, la pêche joue un important rôle socio-économique. C’est un secteur créateur de richesse et d’emplois. Mettant en avant ses relations privilégiées avec ses voisins et d’autres pays, le Sénégal a conclu, dès les indépendances, plusieurs conventions dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture qui ont évolué dans le temps et suivant le contexte.
Ainsi, dans le souci d’offrir des débouchés aux pêcheurs artisans et industriels, le gouvernement a signé également des accords avec la Gambie, le Cap-Vert, la Guinée Bissau et la Mauritanie. Ces conventions permettent aux pêcheurs d’exercer leurs activités dans les mêmes conditions que les nationaux.