L’ETAT VA CREER UN ORGANE DE COORDINATION DES PAIEMENTS ELECTRONIQUES
L’Etat du Sénégal compte mettre en place un organe de coordination chargé de piloter la transition des initiatives de paiement en espèces vers des paiements électroniques que ses services seront appelés à faire.

C’est ce qu’a annoncé, hier, le directeur de cabinet du ministre en charge du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), qui pilote le projet. «Un deadline de 4 à 6 mois au plus a été donné au comité de pilotage pour sortir des conclusions et recommandations pour cet organe dont le nom dépendra du Premier ministre. Mais, dans le fond, la structure permettra d’encadrer, d’accompagner et d’impulser la numérisation des paiements», a expliqué Khayar Mbodji.
Le responsable du PUdC présidait la rencontre de pré-validation des solutions proposées par une étude inspirée des modèles de cinq pays disposant déjà de cet organe de coordination. Selon lui, cet organe de coordination sera rattaché à la présidence de la République ou à la Primature. Une manière d’impliquer davantage les ministères concernés. «L’Etat ne peut pas voir des capitaux entrer et sortir du pays, sans pouvoir les contrôler. C’est une question de souveraineté nationale avec aujourd’hui les mouvements de capitaux énormes», a estimé M. Mbodj qui précise que «le processus devrait conduire à la digitalisation de paiements diverses pour les activités privées comme pour celles des différents services de l’Etat». Il a souligné que c’est dans cette optique que le chef de l’Etat a engagé «une numérisation totale de notre économie. Ce qui s’est traduit par l’adoption par le Premier ministre, du rapport sur la numérisation des paiements au Sénégal, intitulé ‘Numérisation des paiements : des gisements de croissance et de développement inclusifs’».
L’étude, lancée sous la coordination du ministre délégué auprès du Premier ministre en charge du PUdC, avec l’appui de l’Alliance «Better Than Cash Alliance», est inspirée de l’expérience de cinq pays africains ayant déployé avec succès des organes nationaux de coordination des efforts de numérisation des paiements. Les principales recommandations du rapport portent notamment sur la création d’un organe de régulation. «Rien n’est encore arrêté, rien n’est définitif, parce que cette étude est un outil d’aide à la décision», a-t-il dit.
Pour sa part, le représentant de l’Afrique francophone à l’organisation onusienne «Better Than Cash», partenaire technique du projet, Jean Pascal Mvondo, est d’avis que «si le Sénégal réussit à faire un saut en matière de digitalisation de ses paiements, la contribution serait intéressante au niveau de son économie. En effet, le rapport a montré qu’en passant de 6% à 50% de paiements numériques à l’échelle nationale, le pays bénéficierait d’une contribution additionnelle à l’économie de l’équivalent de 2% de son PIB par an. C’est à peu près l’équivalent de l’apport du secteur de la pêche dans l’économie sénégalaise».