PLUS DE 3 200 MILLIARDS FCFA LEVES SUR LE MARCHE REGIONAL AU PREMIER TRIMESTRE 2025
Un niveau en hausse de 1 264,4 milliards par rapport à la même période de 2024. Cette performance s’inscrit dans un contexte marqué par une intensification des besoins de financement des États.

Les pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UeMOA) ont mobilisé 3 275,0 milliards de FCFA sur le marché régional de la dette publique au cours du premier trimestre 2025. Un niveau en hausse de 1 264,4 milliards par rapport à la même période de 2024. Cette performance s’inscrit dans un contexte marqué par une intensification des besoins de financement des États.
Selon le Rapport sur la Politique Monétaire dans l’UMOA rendu public le vendredi dernier, les pays membres de l’Union économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA) ont mobilisé 3 275,0 milliards de FCFA sur le marché régional au premier trimestre 2025. Les bons du Trésor ont représenté 56% du total des émissions, avec un montant global de 1 833,5 milliards de FCFA, contre 1 121,4 milliards un an plus tôt. Les maturités de 12 mois ont été les plus prisées, captant plus de 70% des émissions. Elles sont suivies par celles de 3 mois (15,7%) et 6 mois (13,8%).
Côté obligations, les Trésors publics de l’Union ont levé 1 441,5 milliards, dont 1 136,6 milliards par adjudication (78,8%) et 304,9 milliards par syndication (21,2%). Les émissions ont principalement concerné des titres de 3 ans (47%), 5 ans (33,1%), 7 ans (18,7%) et, dans une moindre mesure, 10 ans (1,2%). Cependant, malgré une détente sur le marché interbancaire, les conditions de financement sur le marché de la dette publique se sont durcies. Les taux de sortie des bons ont atteint 7,41%, soit une hausse de 93 points de base par rapport au trimestre précédent. Cette progression est attribuée à l’augmentation de la prime de risque souveraine, dans un contexte de tensions sécuritaires et d’exposition persistante des banques aux dettes publiques. Du côté des obligations, les rendements ont légèrement augmenté à 7,47%, soit un point de base de plus.
UNE DETTE PUBLIQUE SOUS CONTROLE MAIS EN HAUSSE
Par ailleurs, l’encours de la dette publique totale de l’UEMOA s’établit à 86 004,5 milliards FCFA à fin mars 2025, en progression de 2,4% par rapport à décembre 2024. Rapportée au PIB, la dette reste en deçà du seuil communautaire de 70% et se maintenant à 59,0% contre 58,7% un an plus tôt. Au-delà du marché régional, les pays de l’Union ont mobilisé d’importants appuis extérieurs. La Banque mondiale a apporté 296,2 milliards FCFA, la BADEA 162,1 milliards, et l’AFD 84 milliards. Le Niger, pour sa part, a bénéficié de 31,8 milliards de décaissements du FMI, à la suite de deux revues de programmes d’appui budgétaire. Enfin, le Bénin et la Côte d’Ivoire ont levé un total de 1 604,0 milliards FCFA sur les marchés internationaux via des euro-obligations. Le Bénin a mobilisé 318 milliards en janvier, et la Côte d’Ivoire 1 286 milliards en mars 2025.
ÉVOLUTION DU COMMERCE EXTÉRIEUR DE L’UNION
Toujours au premier trimestre de l’année en cours, le solde des échanges extérieurs de biens de l'Union s’est amélioré de 2 000,6 milliards par rapport à la même période de l'année précédente, pour ressortir excédentaire de 1 656,0 milliards, en raison d'une hausse des exportations (+24,6%) combinée à une baisse des importations (- 1,2%). Cette hausse des exportations résulte de la progression des ventes des produits pétroliers (+65,8%), du cacao (+52,0%), d’or et métaux précieux (+29,5%), du café (+17,6%), du coton (+10,6%) et de la noix de cajou (+1,3%), en lien principalement avec l'orientation favorable des cours de ces produits sur les marchés internationaux à l’exception du coton dont la hausse est imputable aux volumes expédiés.