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par Fadel Dia

TRUMP CONTRE L'AFRIQUE

Pour notre plus grande honte, aucun pays africain n’a manifesté sa solidarité à Pretoria face aux accusations de discrimination envers la minorité Afrikaaner, et l’Union Africaine s’est gardée d’exprimer sa désapprobation

Fadel Dia  |   Publication 21/05/2025

Un voyage à 100 milliards de dollars

La virée fructueuse que le président américain vient d’achever dans les pays du Golfe, sa première vraie sortie officielle hors des Etats-Unis, notamment au Qatar et dans les Emirats Arabes Unis, micro-états (moins de la moitié de la superficie du Sénégal, à eux deux, et à peine les 2/3 de sa population) et macro puissances financières, est révélatrice des priorités de Donald Trump en matière de relations internationales : l’Europe, qu’il a snobée n’est pas sa destination prioritaire et l’Afrique est le cadet de ses soucis.

Pourtant il y a comme un paradoxe entre d’une part le faible intérêt qu’il prête à notre continent, dans son discours comme dans ses programmes, et d’autre part la perfidie des moyens dont il se sert pour l’affaiblir, menacer la cohésion de ses peuples et la préservation de leur bien-être. Il est, avec Ronald Reagan son modèle, le seul président américain, depuis Jimmy Carter, il y a 47 ans, à n’avoir pas foulé le sol africain au cours de son mandat et l’Afrique est pour le VRP qu’il est et qui n’est attiré que par les bonnes affaires « un détail », comme dirait J.M. Le Pen, un continent nébuleux dont il est probablement incapable de citer dix États avec leur emplacement. 

Mais cela ne l’empêche pas, parce que c’est une cible facile, d’en dire du mal, il l’avait traitée de « pays de m... » au cours de son premier mandat et cette fois il lance une grave accusation en prétendant que la minorité Afrikaaner est, en Afrique du Sud, victime de discrimination, voire de génocide, car la mesure n’est pas sa qualité principale. Comme à son habitude, il va contre les faits et contre la vérité parce que l’Afrique du Sud est dirigée par un gouvernement formé par l’alliance entre l’ANC et un parti blanc, que trente ans après la fin de l’apartheid aucun des quatre chefs d’États qui se sont succédé à sa tête n’a réussi à opérer la révolution agraire et foncière qu’espérait la majorité noire, que les Blancs, 7% de la population, possèdent les deux tiers des terres cultivables et qu’il y a encore des résidus d’enclaves blanches qui défient les lois sud-africaines. L’Afrique du Sud, ce n’est ni Israël ni la Birmanie et si Trump veut s’ériger en défenseur des minorités il aurait dû plutôt demander des comptes à la Chine sur le sort des Ouighours.

Vous avez dit minorités ostracisées ?

Mais les mensonges du président américain, si grossiers soient-ils, ne doivent pas être tenus à la légère car ils peuvent mettre en péril l’essentiel de l’héritage laissé par Mandela qui avait tenté d’effacer le sombre passé laissé par l’apartheid et de permettre l’éclosion d’une « Nation arc-en-ciel » dont tous les citoyens auraient les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ses propos constituent d’une certaine manière un appel à la sédition, assimilable à un crime, et la « communauté internationale » aurait sans doute crié au scandale s’il avait accusé la France ou l’Espagne de traiter de la même façon, leurs minorités basques. Pour notre plus grande honte aucun pays africain n’a manifesté sa solidarité à Pretoria et l’Union Africaine s’est gardée d’exprimer sa désapprobation et son indignation. Ces accusations nous choquent mais ne nous surprennent pas, comme d’ailleurs rien de ce que Trump fait ou dit, ce qui précisément le rend dangereux par moments et futile à d’autres occasions. Le seul domaine où Trump a une expertise avérée c’est dire des contrevérités, et l’immobilier. Partout ailleurs, il bafouille, improvise ou se réfère à l’opinion de son entourage. Si l’Afrique du Sud suscite sa colère, c’est parce qu’elle irrite ceux qui comptent à ses yeux, ses enfants tous impliqués dans des arnaques aux crypto monnaies et dans de sulfureux projets immobiliers, son beau-fils dont la famille entretient des liens étroits avec Israël et soutient la colonisation de la Cisjordanie, voire son maitre à penser, Elon Musk, sud-africain honteux, proche des suprémacistes blancs américains, brouillé avec Pretoria et qui cherche, peut-être, à se faire pardonner d’être entré aux Etats-Unis par des voies irrégulières.

Alors Trump fait d’une pierre deux coups : il règle son compte à la patrie d’origine de son conseiller en licenciements d’agents fédéraux et il fait plaisir à Israël qui ne pardonne pas à l’Afrique du Sud d’avoir eu l’audace de déposer devant la Cour Pénale Internationale, une plainte accusant Netanyahou et compagnie de génocide et crime de guerre. S’en prendre à l’Afrique du Sud n’est pourtant qu’un jeu pour Donald Trump qui est fondamentalement un joueur, et pas que de golf, mais cette fois c’est un jeu qui tourne mal puisque la cinquantaine de « réfugiés » Sud-africains blancs, dont les critères de sélection sont inconnus, accueillis en grande pompe n’a fait que déprécier et pervertir le terme même de « réfugié ». Ils sont tournés en dérision par les « vrais » réfugiés, ceux qui ont fui les exactions des Talibans d’Afghanistan, le désordre et la mort au Soudan, les arrestations arbitraires au Mali ou au Burkina Faso..., qui, eux, sont tenus hors du territoire américain ou en sont exclus.

Mais voilà, si Trump accepte des « réfugiés », il les veut Blancs et Chrétiens, et il fait fi de cette autre réalité : au dernier classement de RSF, l’Afrique du Sud occupe le premier rang en Afrique en matière de liberté d’expression, très loin devant les Etats-Unis (27e et 57e rang respectivement) et les Afrikaners ont bien plus de possibilité de manifester leur colère que bien des citoyens américains !

Trump, ce n’est ni Carter, ni Mère Theresa !

L’intrusion de Trump dans la politique intérieure sud-africaine cache probablement d’autres desseins, comme le montre sa décision de s’ériger en médiateur entre la RDC et le Rwanda plutôt qu’entre les factions qui s’affrontent juste à côté, au Soudan, et qui ont fait trente millions de personnes déplacées. Il n’est pas guidé par des raisons humanitaires, même si son rêve ultime, et illusoire sans doute, est de se voir attribuer le Prix Nobel de la Paix. Sa priorité, c’est de faire de bonnes affaires, les richesses des sous-sols rwandais et surtout congolais l’intéressent au plus haut point et il n’a pas hésité à s’accaparer de celles de l’Ukraine, maculées par le sang de la guerre. Pour lui tout est donnant donnant et je me méfierais si j’étais à la place de Netanyahou car le « donnant » préféré de Trump se conjugue en terres rares, en métaux indispensables à l’industrie américaine, en contrats fabuleux... Israël c’est bien beau pour la symbolique et les lobbies, mais avec lui, il faut plutôt s’attendre à donner qu’à recevoir !

Apprenons d’ores et déjà que Donald Trump n’est pas Mère Theresa, il ne nous fera pas de cadeaux et n’hésitera pas à morigéner nos chefs d’Etat plus vulgairement qu’il ne l’a fait face à Zelenski. Avec lui, c’est gare à ceux qui n’ont rien à offrir en échange et nous en avons déjà subi les conséquences comme la suppression de l’AGOA, qui avait ouvert la porte des Etats-Unis aux exportations africaines, ou l’application à Madagascar et au Lesotho, des politiques tarifaires américaines les plus élevées (50 et 47 % !), alors que leur marge de négociation est faible puisque l’essentiel de leurs exportations est constitué de produits dont le seul atout est qu’ils sont fabriqués par une main d’œuvre bon marché...

La guerre par d’autres moyens ?

Mais il n’y a pas que par de fausses allégations et par des tarifs douaniers excessifs que Trump fait la guerre aux Africains. Il leur livre un combat plus sournois aux conséquences encore plus graves, en cherchant à limiter leur accès à la connaissance. Ils sont en effet les victimes collatérales de l’attaque qu’il mène contre les universités privées américaines et qui est sans précédents puisqu’elle vise à les mettre sous tutelle gouvernementale, à leur indiquer quels personnels elles doivent recruter, quels étudiants elles doivent accueillir, quels enseignements elles doivent dispenser, quels doivent être leurs domaines de recherches. Trump n’est pas à une contradiction près, puisque cette politique va à l’encontre du Make America Great Again qu’il chante et qu’elle pourrait provoquer l’affaissement sur la scène mondiale des Etats-Unis dont le soft power repose sur le prestige de leurs universités qui ont fourni 50% des lauréats des Prix Nobel en sciences ! Elles résistent, Harvard en tête, but Harvard c’est, avec à peine plus de 20.000 étudiants de 130 nationalités, la plus grande bibliothèque universitaire du monde et un budget équivalent à la moitié du budget de fonctionnement du Sénégal pour 2025. Pourtant, et c’est peut-être le plus scandaleux dans cette affaire, les universités européennes, soutenues par leurs gouvernements, au lieu de plaider sa cause et de soutenir leurs homologues américaines, se disputent leurs dépouilles en offrant un asile scientifique bien médiocre, aux enseignants et chercheurs réduits au chômage.

Pour les Africains, la conséquence collatérale de la suppression ou du gel des contributions fédérales au budget des universités pourrait être la réduction du nombre de leurs étudiants aux Etats-Unis, voire l’expulsion de leurs chercheurs et enseignants qui, comme Souleymane Bachir Diagne, ont contribué à mieux faire connaitre la pensée, la culture et l’histoire africaines. Ce sont eux aussi que Trump vise en traitant Harvard de « foutoir progressiste » et en accusant les étudiants étrangers de vouloir la destruction des Etats-Unis.

Donald Trump n’est pas le seul à combattre l’Afrique. Il a fait des émules et des admirateurs dans le monde, au Nord (Giorgia Meloni, Viktor Orban) comme au Sud, (Javier Millei) et d’autres aspirants (Nigel Farage au Royaume Uni, Alice Weidel en Allemagne, George Simini en Roumanie...) travaillent à élargir le cercle des gouvernements « illibéraux », populistes, islamophobes, racistes, xénophobes et donc anti-africains.

Les (ex ?) alliés des Etats-Unis, les pays européens, qui sont nos proches voisins et anciens colonisateurs pour certains, nous pointent du doigt et nous ferment leurs portes, et le comble c’est que même leur refus nous coûte de l’argent, puisque selon un document diffusé dans la presse, le rejet de demandes de visa a permis à la France, de faire entrer dans ses caisses plus de 150 milliards CFA entre 2015 et 2024. Il faudra bien que l’Afrique apprenne à « faire d’elle-même » : en 2050 un habitant du monde sur quatre sera Africain !

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