UNE OPPORTUNITE HISTORIQUE POUR SE RELANCER !
Face à l’avenir prometteur de l’industrie numérique, le secteur postal n’a de choix que de s’adapter ou périr, avec les nouvelles offres de services qui sont d’actualité.

Face à l’avenir prometteur de l’industrie numérique, le secteur postal n’a de choix que de s’adapter ou périr, avec les nouvelles offres de services qui sont d’actualité. Et comme si cela ne suffisait pas, la pandémie du coronavirus (Covid-19), n’a pas manqué d’impacter considérablement le secteur déjà en plein dans le déploiement de stratégies de croissance, d’innovations technologiques et de tendances émergentes des perspectives d’ici 2024. D’ailleurs, dans cette dynamique d’émergence de l’économie numérique, le chef de l’Etat a demandé respectivement aux ministres chargé de l’Economie numérique et des Finances de finaliser le Plan de transformation de la Poste d’ici la fin de l’année 2020, eu égard aux nouvelles missions financières assignées à celle-ci. Pour comprendre la finalité d’une telle motivation, Sud quotidien a donné la parole aux acteurs qui esquissent l’intérêt et la portée économique et sociale d’une transformation de la Poste.
MAMADOU NDAO, CHEF DU DEPARTEMENT DU PATRIMOINE ET DES MOYENS GENERAUX POSTEFINANCES : «La poste à l’obligation de s’adapter»
Ces dernières années, les révolutions technologiques ont induit de nouveaux comportements de consommateurs, de nouveaux métiers, de nouveaux marchés. Ce plein essor de l’économie numérique, aux nombreuses opportunités, s’offre également au secteur postal qui doit nécessairement les exploiter pour se tirer d’affaires, en se faisant «l’obligation de s’adapter», soutient Mamadou Ndao, Chef du Département du patrimoine et des moyens généraux à Poste Finances (Dpmg).
Interrogé dans la cadre du plan de relance de la Poste évoqué par la président Macky Sall en Conseil des ministres le mercredi 6 mai dernier, M. Ndao préciser que pour se faire, «il faut mener en profondeur plusieurs reformes, principalement la mutation de Poste Finances en banque postal». M. Ndao, titulaire d’un Master portant sur la mutation de Poste Finances en banque, affirme que «l’activité bancaire proprement dite va relancer les services financiers postaux qui sont fortement concurrencés dans presque tous les pays du monde». Selon lui, «l’ouverture du capital de Poste-Finances qui changera de statut juridique va favoriser l’arrivée de nouveaux partenaires financiers. Avec la Poste comme actionnaire majoritaire, la nouvelle banque aura comme partenaire privilégié l’Etat du Sénégal, mais également sa clientèle de large gamme qui pourra être bien segmentée». Pour ce qui est de l’invite faite par le chef de l’Etat aux ministres en charge des départements du Numérique et des Finances pour la finalisation du Plan de transformation de la Poste d’ici la fin de l’année, eu égard aux nouvelles missions financières, il engage la responsabilité de l’Etat: «Tout dépend de la volonté de l’Etat», a-t-il dit, tout en affirmant que «l’autorité travaille sur un Plan de relance du Groupe La Poste et que la date de 2021 a même été avancée pour procéder aux réformes du secteur». A l’en croire, «en six mois, si le statut et le règlement intérieur sont élaborés, le business plan du projet de demande d’agrément au niveau de la Bceao finalisé, la nouvelle banque pourra exercer ses activités dès le courant du premier trimestre 2021».
MAMADOU NDOYE, RETRAITE «Ce n’est plus la Poste d’avant !»
Pour Mamadou Ndoye, retraité de la fonction publique depuis 2009, rencontré au quartier Dieuppeul Derklé (Dakar), «la Poste, n’est plus celle d’avant!» S’est-il ainsi exclamé tout en se rappelant des beaux souvenirs de celle-ci. «La Poste et les citoyens au sens large, c’est une histoire. Je garde en mémoire, cette relation entre les citoyens, singulièrement les travailleurs, les élèves et les étudiants… D’abord, je m’en souviens, comme hier, ce que je suis en train de vous raconter. Alors que nous étions de jeunes lycéens, sortis des villages pour apprendre au lycée de Valdiodio Ndiaye de Kaolack, on se donnait rendez-vous toutes les fins du mois à la Poste. D’abord, pour avoir les nouvelles de nos parents et amis par l’entremise des enseignants des localités respectifs, venus prendre leurs salaires, pour certains, et recevoir de l’aide (argent) de leurs papas, pour d’autres.
Et pour d’autres même espérer avoir quelques sous des connaissances», a-t-il partagé comme souvenirs. Il souligne : «la Poste, c’était aussi le lieu pour poster et recevoir ses lettres et autres. Donc, la Poste était un lieu de rencontres entre travailleurs mais aussi entre parents et nouvelles connaissances». Et d’ajouter : «pendant les vacances, notre maman nous filait l’information indiquant le jour que Papa va aller percevoir son salaire. Et là, on se mettait tout de suite à réfléchir sur le cadeau que Papa doit nous acheter, après avoir bien travaillé à l’école».
A cette perception, le front haut, M. Ndoye raconte: «Moi aussi, après avoir décroché mon tout premier emploi à la Fonction publique, j’ai tout de suite demandé à être payé à la Poste, parce que je gardais cette belle image de la Poste. Et je puis vous assurer, des amis, des connaissances et des générations avaient cette interrelation avec la Poste. Mais, aujourd’hui, hélas! Année après année, nous constatons, pour le déplorer, que la Poste a perdu son aura. Et cela est largement dû à l’essor du numérique qui a entrainé une rude concurrence avec de nouvelles offres de services dont la Poste doit s’approprier, par l’adaptation, si elle entend durer», a-t-il conseillé.