UNE PRODUCTION HORTICOLE RECORD QUI A COUVERT LE MARCHÉ NATIONAL PENDANT 10 MOIS
Cette année, le Sénégal a connu une production horticole record. Pour les trois spéculations phares, il a été enregistré plus de 400 000 tonnes d’oignons, 120 000 tonnes de pommes de terre et 25 000 tonnes de carottes

Cette année, le Sénégal a connu une production horticole record. Pour les trois spéculations phares, il a été enregistré plus de 400 000 tonnes d’oignons, 120 000 tonnes de pommes de terre et 25 000 tonnes de carottes, qui ont couvert le marché pendant 10 mois. Ces statistiques ont été données hier à Thiès, à l’occasion de l’atelier bilan de la campagne de commercialisation horticole 2021/2022.
Les chiffres fournis hier à Thiès, à l’occasion de l’atelier bilan de la campagne de commercialisation horticole 2021/2022, laissent apparaître une production horticole record au Sénégal. Lors de cette rencontre organisée par l’Agence de Régulation des Marchés (ARM), Samba Ndao, Secrétaire Général du Ministère du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises, a souligné que le pays a connu une production de plus de 400 000 tonnes d’oignons, 120 000 tonnes de pommes de terre, 25 000 tonnes de carottes. Ce qui représente les trois produits phares qui font l’objet d’une régulation systématique et qui ont ainsi couvert le marché national pendant plus de 10 mois pour la pomme de terre, 9 mois pour l’oignon.
Selon lui, il s’agit là d’un bilan satisfaisant, même s’il y a eu des contraintes notées au niveau de la production. Pour lesdites contraintes, il cite la problématique de la conservation et du stockage des produits. Mais, poursuit-il, des stratégies sont développées par le Ministère du Commerce à travers l’ARM, pour prendre en charge cette contrainte. C’est à travers un vaste programme de mise en place d’infrastructures de stockage, et tous les prérequis sont en train d’être installés afin que ce programme puisse commencer les réalisations avec cette année 2022, avec le soutien consenti par le gouvernement, par un financement important. Au-delà de ce programme, dit-il, des opérateurs privés sont également prêts à mettre en place des infrastructures de stockage.
Avec ces initiatives jumelées, il espère que ce goulot d’étranglement, qui a longtemps plombé le développement de la production horticole au Sénégal ne sera plus qu’un mauvais souvenir. A côté de ces démarches pour améliorer la situation horticole, il note que le Ministère du Commerce a inscrit sur les tablettes d’autres programmes comme « la connectivité des marchés et la mise en relation d’affaires, ce qui permet d’accéder aux grandes surfaces, mais aussi de faire des échanges inter régions par rapport à la disponibilité de chaque région. Nous avons également initié le programme de marché à terme qui englobe toutes ces initiatives-là, sans compter la mise en place des coopératives. Ceci pour trouver une solution à la commercialisation».
Mais pour lui, le règlement définitif du problème de stockage reste la piste prioritaire, pour résoudre l’équation de la commercialisation, surtout par rapport à la disponibilité du produit. Il ajoute : « Il y a une période où tous les producteurs mettent en même temps leurs produits sur le marché. Dans ce cas, la voie de la conservation est plus indiquée pour aller ensuite vers une bonne régulation. Parce que si tous les produits arrivent en même temps, l’offre étant beaucoup plus supérieure à la demande, naturellement il y a une chute des prix. Ce qu’il faut faire, c’est avoir des magasins de stockage pour pouvoir conserver ces produits et les mettre sur le marché, selon les besoins. »
Selon lui, l’autre piste, c’est d’aller vers la transformation de ces produits, une bonne manière aussi de commercialiser ces productions et évidemment d’exporter le surplus. Momath Cissé vice-président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), estime qu’au-delà de tous ces efforts, il est temps que les laboratoires s’investissent pour certifier ce que les populations consomment, surtout les limites maximales de résidus (Lmr) de pesticides.
Pour lui, l’Europe est parvenue à résoudre cette question en étant stricte sur ses limites. Il est important à ses yeux d’avoir un regard sur la production des Niayes et de la vallée, en ce qui concerne l’oignon ou la pomme de terre, pour une visibilité sur ce qui est consommé dans les plats. « Sur les prix, on a toujours remarqué que même si les prix baissent au niveau des producteurs, ils flambent à la boutique. Il va falloir apporter des correctifs, en prenant par exemple un arrêté qui encadre les prix en cas de besoin. Ceci est important, il n’est pas question qu’au niveau de l’ARM, l’équidistance qui doit être observée se penche du côté du commerçant au détriment du consommateur », s’est-il désolé.