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«LA DÉMARCHE DU GOUVERNEMENT A CRISTALLISÉ LES FRUSTRATIONS ET EXACERBÉ LE SENTIMENT D’INJUSTICE»

El Cantara SARR, Sg du siens, analyse la crise actuelle que traverse l’école sénégalaise et situe les responsabilités

Mariame DJIGO  |   Publication 09/02/2022

Le système éducatif connait des perturbations depuis le début de l’année scolaire 2021-2022. Les syndicats d’enseignants continuent de paralyser l’école, à travers des débrayages et des grèves, pour exiger la matérialisation des accords signés avec le gouvernement. Cette situation a fini d’inquiéter les parents et les élèves qui ont manifesté un peu partout dans le pays pour réclamer la reprise des cours. Dans cet entretien, le Secrétaire général (SG) national du Syndicat des inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale du Sénégal (SIENS), El Cantara Sarr, analyse la crise actuelle que traverse l’école sénégalaise et situe les responsabilités.

Depuis le début de l’année, le système éducatif est paralysé à cause des grèves des enseignants qui se sont enchaînées ces dernières semaines. Comment comprenez-vous cette pression des syndicalistes ?

Le terme «pression» renverse la perspective et semble placer la responsabilité de la crise actuelle sur les syndicats d’enseignants qui, depuis 2019, malgré les retards enregistrés dans les différents échéanciers définis avec le gouvernement pour la matérialisation des accords et l’exigence de leurs bases, se sont inscrits dans la perspective nationale de résilience face à la pandémie du Covid-19 en faisant un immense effort de décentration mû par la nécessité de préserver l’intégrité du système d’éducation et de formation. Parallèlement, ils ont développé, avec quelques organisations de la société civile, une campagne de plaidoyer qui a mis en exergue les nombreux sacrifices consentis, en allant au «front» malgré la pandémie et les risques liés à un dispositif de prévention et un protocole sanitaire inadéquats, tout en appelant le gouvernement à réactiver le mécanisme de dialogue et de négociation que constitue le monitoring des accords qui a finalement été confié au ministère de la Fonction publique et du Renouveau du service public, consacrant ainsi un retour à l’orthodoxie après une longue période d’errements. Ce dispositif qui est à saluer, maintient le lien du dialogue et permet de faire, à échéance régulière, le point sur le niveau de réalisation des engagements du gouvernement et de corriger, le cas échéant, les dysfonctionnements enregistrés. C’est ainsi que depuis la reprise de ces séances, le 04 octobre 2021, des rencontres sectorielles ont permis de faire un focus sur les difficultés spécifiques et de procéder à des arbitrages et régulations. Au terme de la première séquence clôturée par une plénière de restitution des conclusions, il a été enregistré des avancées et constaté quelques biais d’ordre méthodologique et un statu quo sur certaines questions. De manière spécifique, il s’agit notamment : 1) de l’absence d’un document de synthèse des travaux, 2) de la non prise en charge du passif avec le syndicat des inspecteurs, 3) d’un manque de transparence de la convention Etat/Banques pour l’externalisation des prêts DMC, 4) de l’absence d’avancées sur la question de la correction des iniquités dans e système de rémunération des agents de l’Etat, ainsi que sur celle 5) de la création du corps des administrateurs scolaires, et globalement 6) d’un retard inquiétant sur l’agenda des engagements, pouvant laisser penser à un manque de volonté et à du dilatoire de la part du gouvernement. Cette situation a engendré des recommandations fortes allant dans le sens du traitement du passif avec les inspecteurs de l’enseignement par une réunion sectorielle avec le ministère de l’Education nationale et la tenue d’un atelier pour avancer sur la correction des iniquités du système de rémunération et stabiliser une option définitive sur la demande de création de corps d’administrateurs scolaires dans le secteur public de l’éducation et de la formation. Il faut comprendre que l’incohérence de la stratégie du gouvernement en ce qui concerne la correction des iniquités dans le système de rémunération a été illustrée dans la période par la prise d’actes administratifs attribuant de nouvelles indemnités ou en relevant d’autres pour des corps d’autres secteurs, tout en ignorant les demandes légitimes exprimées par les corps évoluant dans le secteur de l’éducation et de la formation et en contradiction flagrante avec l’option qui avait été annoncée pour une résolution globale. Cette démarche a cristallisé les frustrations et exacerbé le sentiment d’injustice, ce qui ne pouvait qu’engendrer des perturbations qui vont malheureusement, si rien n’est fait, aller crescendo au détriment du système éducatif.

Le gouvernement semble passif par rapport aux mouvements d’humeur des enseignants. Quelle lecture faites-vous de ce dialogue de sourds entre syndicats et gouvernement ?

Les mécanismes de dialogue et de négociations existent (HCDS, CDS/SEF, Monitoring, régulateurs et médiateurs… ). Cependant, il semble que ces dispositifs manquent d’efficacité, car ne s’activant souvent que dans l’urgence, ce qui ne produit que des solutions à court terme pour «sauver l’année scolaire». Alors que les problématiques soulevées par les syndicats d’enseignants sont complexes et profonds car questionnant nos choix sociétaux (l’égalité des citoyens, la légitimité axiologique de la hiérarchisation de fait des professions, la redistribution des richesses du pays, l’âge de la retraire dans un contexte où e travail évolue et change de nature…), et doivent de ce fait impérativement trouver des réponses intelligentes et durables intégrant systématiquement la nécessité impérieuse de préserver l’institution scolaire, socle de production du capital humain moteur de notre politique de développement. C’est ce qui justifie, pour préserver l’équilibre de la société et la cohésion sociale, qu’un consensus fort doit être bâti autour de la nature des réponses apportées aux revendications syndicales récurrentes, ainsi que la matérialisation des accords signés avec les syndicats d’enseignants, notamment en ce qui concerne le système de rémunération des agents de la fonction publique. De ce point de vue, il semble essentiel, au-delà de la tenue de rencontres et de production de narratifs, d’impulser une dynamique génératrice d’un nouveau contrat social sur les questions à forts enjeux comme l’équité sociale, le respect des engagements pris, la sincérité dans le dialogue et les interactions entre acteurs. Et pour cela, il est nécessaire de sortir des jeux d’acteurs et de travailler résolument à mettre en place des conditions de sortie de crise durables, afin d’entrer dans un cycle plus vertueux pour le système d’éducation et de formation.

Les élèves et leurs parents en ont rasle-bol de ces grèves. Beaucoup d’élèves sont descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement. Qu’estce que cela vous inspire ?

Les élèves et les parents sont effectivement les victimes collatérales de cette situation volontairement maintenue par les pouvoirs publics qui semblent plus préoccupés par d’autres priorités que celle d’éduquer et de former notre jeunesse, dans un monde de plus en plus exigeant en matière d’expertise et de compétence. D’ailleurs, la crise du Covid-19 a suffisamment révélé que les pays qui n’investissent pas prioritairement en volume et en qualité dans l’éducation et la formation, sont les moins aptes à se réinventer et à trouver les solutions pertinentes aux algorithmes complexes qu’engendre la pandémie en termes de réflexion, de production, de reconfiguration, d’actualisation et de résilience. Le cri du cœur de ces élèves et parents doit donc être appréhendé dans cette problématique qui requiert, au-delà de l’émotion, une réflexion collective de fond pour requalifier et resituer l’Ecole dans notre société et l’interpellation de l’Etat sur ses responsabilités en tant que garant des droits. A partir de ce moment, tous les acteurs, y compris les syndicats d’enseignants, devront œuvrer à une réconciliation de l’Ecole et de la société, en faisant notamment le lien avec les enseignements et recommandations des Assises Nationales de l’Education et de la Formation (ANEF) et les conclusions des Concertations Nationales sur l’Avenir de l’Enseignement Supérieur (CNAES).

Quelles seront les répercussions de ces grèves sur le quantum horaire et la qualité des enseignements ?

Il est évident que depuis quelques années le quantum horaire est sérieusement agressé non pas seulement par les grèves, mais aussi par diverses perturbations (démarrage tardif des enseignements, non apprêtement des écoles et établissements surtout en milieu rural avec la pléthore d’abris provisoires, anticipation des fêtes…). Ce phénomène est devenu quasi structurel et sédimente les seuils autour d’environ 900 heures, en lieu et place des 1200 heures (en moyenne) poursuivies annuellement. Cela est d’autant plus dommageable aux acquisitions et à la rentabilité du système que les apprentissages se font dans une langue étrangère ou seconde et que le temps de présence de l’enseignant dans l’établissement ou l’école n’est pas forcément équivalent au temps d’apprentissage réel de l’élève. Cette situation questionne ainsi notre professionnalisme, mais aussi les mécanismes et dispositifs de collecte de données relativement au quantum horaire, la motivation des enseignants, les conditions de travail… Et il est évident que les répercussions négatives sur l’efficacité et la rentabilité du système d’éducation et de formation sont réelles. De ce point de vue, les taux d’achèvement à l’Elémentaire (60%) et au Moyen (37%), de même que l’élément factuel qui est que sur «plus de 450.000 inscrits au CI, à peu près 50.000 réussissent au Baccalauréat», soit 11% de la cohorte, tout en sachant que quelques-uns d’entre eux auront décroché avant et que d’autres auront fait d’autres options, sont suffisamment éloquents.

A ce rythme des perturbations, quel est l’avenir du système éducatif sénégalais, quand on sait l’impact de la Covid-19 avec près de 07 mois de vacances forcées est toujours là ?

Dans ces conditions, l’avenir du système est hypothéqué et son effondrement progressif se perçoit à travers la place de plus en plus importante qu’occupe l’initiative privée en matière d’offre éducative et de formation et ce, dans un contexte de pauvreté. Il est donc essentiel que le gouvernement travaille à inverser la dynamique, en confortant les éléments consolidants en termes de dotations (budget, infrastructures, équipement, ressources humaines…) et de mise en place de conditions de performances. Mais aussi et surtout, en corrigeant les iniquités et en restaurant la justice dans le traitement des agents de l’administration publique ; ce qui pourrait déboucher sur une meilleure motivation des agents, avec un impact positif sur les rendements et éventuellement faire passer l’idée d’un pacte de stabilité qui permettrait à l’Ecole publique de «respirer» et d’entamer un processus de guérison salvateur pour le pays.

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