LE SAES DE L’UCAD VILIPENDE, LE MESRI CRIE AU SCANDALE
Le Saes de l’Université Cheikh Anta Diop est dans tous ses états. Ses membres regrettent l’imposition par le gouvernement d’une nouvelle vision de l’enseignement supérieur.

La décision du Ministère de l’Enseignement Supérieur de la recherche et de l’Innovation d’envoyer tous les étudiants dans les universités publiques n’est pas du goût de la section Dakar du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (Saes). Selon le coordonnateur de Saes section Ucad, Abdoulaye Dieng et ses camarades, l’application de cette décision nécessite d’abord des préalables. Par ailleurs, les syndicalistes soutiennent que le Mesri est en train de violer les textes relatifs à l’orientation des étudiants. Ainsi pour une année scolaire apaisée, ils préconisent que leur Ministère de tutelle apporte des réponses concrètes à leurs requêtes
Le Saes de l’Université Cheikh Anta Diop est dans tous ses états. Ses membres regrettent l’imposition par le gouvernement d’une nouvelle vision de l’enseignement supérieur. «La décision du ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation d’orienter tous les bacheliers dans les universités publiques doit obéir d’abord à un certain nombre de préalables. Nous constatons avec regret, depuis quelque temps, que le Gouvernement, avec le Mesri, a décidé d’orienter l’ensemble des bacheliers dans le public sans avoir posé des préalables, mais surtout en violant de la manière la plus flagrante le décret n°2016-1805 relatif à l’orientation des bacheliers», soutiennent-ils.
Selon le coordonnateur du Saes-Ucad Abdoulaye Dieng, le système éducatif au niveau de l’enseignement supérieur est confronté à beaucoup d’écueils qu’il faut lever avant de penser à orienter tous les étudiants dans les établissements d’enseignement supérieur publics. Mieux, ils accusent le Ministère de l’Enseignement Supérieur de s’accaparer du processus de sélection, d’orientation et d’inscription des étudiants dans les universités publiques. «Ce qui constitue une violation de la loi portant sur les libertés et franchises universitaires.» A cet effet, il cite l’article 12 de la loi qui stipule : «Toute mesure ou décision de portée pédagogique et scientifique prise par l’Etat doit être au préalable soumise pour avis aux structures universitaires compétentes.» Abdoulaye Dieng et ses camarades s’érigent en boucliers contre l’accaparement du processus d’orientation des étudiants par le ministère de tutelle. «La coordination Saes campus de Dakar s’oppose farouchement à de tels procédés et pratiques qui occasionnent une décadence de l’enseignement supérieur et crée une surcharge de travail énorme et un inconfort au sein du corps que nous défendons», affirme le coordonnateur de Saes-Ucad.
Pour faire entendre raison au gouvernement, le Saes fait planer le doute sur l’apaisement de l’année scolaire. C’est pour cela qu’il exige du gouvernement l’audit du processus d’orientation des étudiants. «Nous demandons la signature et l’application des textes de gouvernance des universités publiques ; la mise en œuvre des préalables nécessaires à la prise en charge des bacheliers 2019 ; l’audit du processus d’orientation des bacheliers ainsi que sa mise en conformité avec les textes en vigueur, l’achèvement des chantiers en cours dans les universités, la valorisation des conditions de la recherche», indiquent les enseignants du Saes qui s’engagent à accomplir leur mission de manière équilibrée et professionnelle.