LE SAES DÉNONCE LES DÉRIVES DU RECTEUR DE L'UIDT
L’Université Iba Der Thiam de Thiès est à l’arrêt du 16 au 19 mai 2025. C’est le mot d’ordre décrété par le Saes du Campus de Thiès, en concertation avec le Sudes, face à l’agression «inacceptable» d’un de ses membres.

72 heures de grève non renouvelables, du vendredi 16 au lundi 19 mai 2025, avec une Assemblée générale convoquée ce même jour. C’est le mot d’ordre décrété par la Coordination du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) du Campus de Thiès, en concertation avec le Sudes, face à l’agression «inacceptable» d’un de ses membres.
L’Université Iba Der Thiam de Thiès (Uidt) est à l’arrêt du 16 au 19 mai. La Coordination Saes-Thiès, qui dénonce «la mise en œuvre d’une fouille systématique humiliante et dangereuse du personnel (Per et Pats) à l’entrée du campus», trouve «cette mesure attentatoire à la liberté individuelle et à la dignité du personnel, inacceptable dans un lieu de savoir». Elle propose «une alternative respectueuse : présentation de la carte professionnelle, mise en place de macarons et installation de caméras de surveillance». Dr Moussa Dia, membre du Saes-Campus Thiès, explique : «Ce mercredi 14 mai 2025, la ligne rouge a été franchie : un camarade chargé des revendications a été violemment agressé par les vigiles du Recteur à la descente du travail, sous l’œil complice de la direction.» Il exige une élucidation complète et transparente des faits, ainsi que le retrait immédiat des personnes mises en cause de l’espace universitaire.
Saes-Campus de Thiès dénonce les dérives à l’Uidt et exige des mesures immédiates
Il y a quatre (4) ans, se rappelle la Coordination Saes du Campus de Thiès, «l’Isfar quittait l’université Iba Der Thiam de Thiès pour intégrer l’Uadb, en laissant l’intégralité de son budget à l’Uidt. A l’époque, sous la coordination du camarade Mamadou Babacar Ndiaye - aujourd’hui Recteur de l’Uidt-, le Saes s’était battu pour que ces postes libérés soient réattribués. Une lutte similaire s’impose aujourd’hui». Et de poursuivre : «Depuis le 1er janvier 2024, l’Ensa a quitté l’Uidt en laissant dans son sillage un budget conséquent, représentant 31 postes d’enseignant-chercheur et 47 postes de Pats. A ce jour, aucun recrutement n’a été effectué, en dépit de l’urgence académique et institutionnelle.»
La Coordination SaesCampus de Thiès exige «la répartition immédiate des postes laissés par l’Ensa dans les différentes institutions de l’Uidt», dénonce «l’état catastrophique des infrastructures pédagogiques et administratives, notamment aux Ufr Santé, Ses et Set, et exige un plan Marshall d’investissement», «un audit indépendant sur l’utilisation réelle du budget transféré par l’Ensa».
Création d’une Ufr hors la loi
La coordination s’insurge contre «la tentative unilatérale du Recteur de créer une nouvelle Ufr des Sciences agronomiques, agroalimentaires et environnementales, sans validation du Conseil académique, comme l’exige l’article 20 du décret n°2021- 1504». Cette décision, dit-elle, est «illégale, nulle et non avenue, tant qu’elle ne respecte pas les procédures de gouvernance universitaire».
Des pratiques managériales autoritaires et arbitraires
La coordination condamne «la prolongation illégale de Pats à la retraite, alors que de nombreux jeunes qualifiés attendent un emploi», s’oppose «fermement à la coupure arbitraire des primes d’encadrement pour les assistants, jamais versées pour certains depuis leur recrutement, et exige leur paiement rétroactif», rejette «la suppression progressive des avantages sociaux acquis, notamment le carburant et les cartes téléphoniques alloués aux collègues assumant des responsabilités administratives, sous prétexte de décisions opaques du Conseil d’administration».
Appel solennel au Mesri
La coordination tient «le Recteur pour responsable de la dégradation du climat social à l’Uidt», interpelle le Mesri sur «ses responsabilités face à ces dérives répétées», exige «la régularisation immédiate de la situation illégale de la direction de l’Ensa, en fin de mandat depuis sept mois»
Le Saes-Campus de Thiès, qui décide de continuer le combat, se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux et syndicaux pour «restaurer la dignité de nos membres et garantir un fonctionnement universitaire conforme aux textes et à l’éthique républicaine».