LE SUDES DENONCE ET INTERPELLE LES AUTORITES
Des centaines d’élèves ont été privés du baccalauréat cette année par manque d’état civil fiable.

Des centaines d’élèves ont été privés du baccalauréat cette année par manque d’état civil fiable. L’information est du Syndicat unique des enseignants du Sénégal (Sudes) à travers une déclaration. C’est pourquoi, il propose «l’assouplissement des règles administratives pour permettre à ces centaines d’élèves de terminale de pouvoir faire la session de remplacement 2020».
Le Sudes qui s’est félicité du taux de 47% de réussite au baccalauréat 2020, dénonce le fait que des candidats n’ont pas pu passer l’examen. « Ces résultats appréciables à l’examen du Bac ne doivent pas cacher cette année, l’ampleur et le désespoir profond des élèves de terminale privés de faire l’examen par manque d’état civil fiable», lit-on dans une déclaration publique envoyée à la presse hier, jeudi 24 septembre après la réunion en session ordinaire du secrétariat permanent du Sudes le 23 septembre 2020. «Dans la seule Académie de Dakar, au niveau seulement de cinq lycées publics, on dénombre une centaine de cas. Sans aucun doute à l’échelle des 16 inspections d’académie du pays, il y a des centaines d’élèves qui ont été privés de la possibilité de faire cette évaluation certificative très importante dans la vie de chaque élève», a fait savoir le syndicat.
Selon eux, «à la vérité, ces élèves ont été des victimes innocentes de la négligence coupable d’abord de parents ensuite des différents échelons de l’administration scolaire» et «il s’y ajoute les manœuvres frauduleuses de certains agents des mairies en matière d’établissement des actes de naissance». De l’avis du secrétariat permanent du Sudes, «il y a là, une violation flagrante des droits humains en général et des droits de l’enfant en particulier, à laquelle, il convient de mettre fin pour conjurer le scandale d’une certaine apatridie qui frappe ainsi injustement de jeunes sénégalais, en les retardant ou les privant du droit à prétendre à l’enseignement supérieur. C’est injuste et c’est inadmissible !».
Le Sudes propose ainsi «l’assouplissement des règles administratives pour permettre à ces centaines d’élèves de terminale de pouvoir faire la session de remplacement 2020». Mieux, ajoute le syndicat : «cette proposition est d’autant plus fondée que certains élèves disposant d’un dossier complet ont été frappés de forclusion à la date du 17 janvier 2020, d’autres auraient pu être en règle avec un léger recul de cette date de clôture.
En conséquence, il y a des circonstances atténuantes en plus de l’esprit de clémence dont il faut faire preuve pour donner une chance à ces candidats malheureux qui pourraient être traumatisés à vie par cette catastrophe pour eux. Il s’agit de rendre justice à ces jeunes dont l’avenir semble scandaleusement compromis par la faute des parents et de l’Etat ».
Allant plus loin, le secrétariat permanent du Syndicat unique des enseignants du Sénégal interpelle le Président de la République et toutes les autres autorités compétentes pour le « juste règlement des cas de cette année et pour des solutions structurelles à la question d’un état civil fiable pour tous les élèves et plus généralement pour tous les enfants du pays ». Il invite par ailleurs « les fédérations de parents d’élèves, les ONG intéressées par la question dont la COSYDEP mais aussi les syndicats d’enseignants à s’investir dans ce combat pour une cause juste et de portée nationale».
En effet, dans ce contexte de pandémie de covid-19, le Sudes a tenu à préciser que les bons résultats du bac 2020 peuvent susciter des «interrogations légitimes». Toutefois, poursuit-il, «il est indécent que celles-ci conduisent à une quelconque dévalorisation et au discrédit du diplôme acquis de haute lutte par les élèves»