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9 juin 2025
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POUR UNE VÉRITABLE SOUVERAINETÉ ÉDUCATIVE

Derrière les critiques du programme éducatif de Touba se cachent des tensions confessionnelles, selon "Diwânul Mahârif". La plateforme indique que ce projet s'inscrit dans le cadre légal, intégrant des contenus locaux tout en préparant aux examens

Publication 07/05/2025

La Plateforme de Recherche "Diwânul Mahârif" analyse dans le texte ci-après, le projet éducatif de Touba, fruit d'une alliance entre le Khalifat et l'État. Face aux critiques, elle défend ce modèle qui respecte les cadres légaux tout en intégrant les valeurs locales.

"Dans une lettre ouverte, datée du 27 avril dernier, un groupe dénommé « Cadre de Réflexion et d’Actions Tijaani – wàttu sunu diine » (CRAT) a interpellé publiquement le Ministre de l’éducation nationale sur la mise en œuvre du programme éducatif adapté aux populations de Touba, envisagé par l’Etat du Sénégal.

Au vu de la nature des arguments avancés dans ladite lettre, il nous a semblé opportun et d'un certain intérêt, afin que nul n'en ignore, d'élever un peu plus le niveau du débat. En invoquant, quitte même à être un peu long, un certain nombre d'éléments factuels et historiques, omis ou ignorés par les auteurs de cette sortie. Eléments qui s'avèrent pourtant, à nos yeux, d'une importance capitale pour comprendre et encourager l’initiative prise par le Khalife des mourides et l'approche innovante, courageuse et bénéfique pour toute la nation, adoptée par l'autorité publique sur cette question. Ceci, sans verser dans la polémique stérile ou tomber dans le piège facile des divisions confrériques, tendu par ce genre de sorties solitaires, qui n’engagent, en réalité, que leurs seuls auteurs et qui s’opposent à l’esprit de fraternité et de concorde qui a toujours animé nos illustres guides.  Cette solide œuvre d’unité et d’entente, consolidée depuis plusieurs générations (par Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh, Serigne Sidy Moukhtar Mbacké et tous les autres Khalifes de Tivaouane et de Touba), renforcée par les liens de la foi et du sang, ne saurait, en aucun cas, être remise en cause par un quelconque activisme maladroit de « snipers » inconnus et isolés.

La demande éducative à Touba

Il conviendra ainsi, tout d'abord, de reposer la problématique de l'éducation à Touba en des termes moins subjectifs et passionnés (ou moins « confréristes ») ; biais dû certainement à son statut de « cité religieuse », qui peut, souvent, déranger. Mais, plus simplement, de la poser sous l'angle de son rang de seconde ville du Sénégal, en termes d’urbanisation, d’économie, etc. et, désormais, de première métropole du pays, en termes de démographie. En effet, selon les données issues du dernier Recensement général de la Population et de l’Habitat, publiées par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), le département de Mbacké (dont Touba est la principale agglomération) est désormais le plus peuplé du pays, avec 1 359 757 habitants, devant Dakar, la capitale, et toutes les autres grandes villes du pays (une nouveauté qui porte désormais le taux d’urbanisation du Sénégal à plus de 50 %).

Ces données statistiques démontrent incidemment, à nos yeux, une réalité très simple, qu'il conviendra de plus en plus de se rappeler dans toute analyse sérieuse. Les habitants de la ville la plus peuplée du Sénégal ne bénéficient pas encore d'un accès convenable à l'école publique. Alors que celui-ci constitue un droit constitutionnel, théoriquement garanti à tous les citoyens du Sénégal (Articles 21 et 2, Loi n° 2004-37 du 15 décembre 2004, Objectif N°4 des ODD).

Quelles en sont les causes ? Là aussi, les raisons en sont très simples et, d’ailleurs, assez largement connues. Historiquement, les populations de Touba (la communauté mouride, en général), ont toujours eu un problème, jusqu'ici, à se reconnaître dans l'offre éducative proposée par l'Etat post-colonial du Sénégal. Pour un certain nombre de raisons évidentes, dont celles-ci :

- La persistance de la méfiance et du soupçon envers la « mission civilisatrice » historiquement dévolue à l'école coloniale, dont une grande partie de cette communauté percevait l'héritage comme antinomique à la résistance culturelle contre le « Blanc » menée par le fondateur de la ville sainte ;

- La perpétuation, dans une certaine conception de l'école « laïque et républicaine » au Sénégal, de valeurs idéologiques antinomique ou en déphasage avec les principes fondateurs de Touba ;

- Le refus, jusqu'ici, de cette offre publique officielle d'intégrer, de façon sérieuse et inclusive (à part quelques tentatives timides et non décisives), les contenus éducatifs et les valeurs spirituelles fortes auxquels s'identifie une grande partie de ces populations ;

- Le fait de retrouver ces dites valeurs dans le système traditionnel, quoique informel et précaire, des daaras et des autres modèles éducatifs alternatifs (écoles franco-arabes, franco-islamiques, etc.) avait jusqu'ici constitué un palliatif justifiant la préférence de l'écrasante majorité des habitants de Touba pour ce système local endogène, etc.

Ces considérations ont été jusqu'ici, pour l'essentiel, à la base des réticences ou même du rejet dans ce milieu de la forme d'école laïque proposée par l'Etat postcolonial à Touba, aussi bien au niveau d’une partie de sa hiérarchie que des populations (en dehors de certains cas isolés biens connus, comme les écoles franco-arabes érigées par S. Cheikh Gaïndé Fatma, dans les années 60). Elles expliquent également le supposé faible taux brut de scolarisation (TBS) à Touba dont, vraisemblablement, plus de 90% de ces supposés « analphabètes » étudient en réalité dans les 2 339 daaras recensés au niveau de la zone et ont, pour la plupart, mémorisé totalement le Coran et appris les sciences religieuses. L’excellente œuvre réalisée, d’ailleurs, par ces daaras de Touba, dans des conditions souvent précaires, qui se manifeste, entre autres, par les nombreux prix internationaux obtenus, mérite plus que jamais une assistance plus décisive de la part de l’éducation nationale et de tous les acteurs.

Toutefois, les évolutions du monde moderne et un certain nombre de facteurs ont fait évoluer une partie des habitants de Touba sur la question du rejet de l' « école française ». Facteurs ayant pour noms : les nouveaux enjeux socio-économiques de la globalisation, l'urbanisation galopante de la ville sainte (désormais habitée par une population cosmopolite, provenant d'autres centres urbains du pays), les nombreux modèles rassurants de mourides sortis de l' « école toubab » mais nullement acculturés, l'intégration (bien qu'imparfaite) de l'éducation religieuse dans l’élémentaire, l'évolution et la diversité des offres éducatives locales qui intègrent les matières et le curriculum de l’école publique, etc. Une mutation intéressante à noter, en ce sens, est la greffe, dans de plus en plus de daaras et « internats » de Touba, de classes proposant à leurs pensionnaires ayant mémorisé le Coran le programme de l’école publique, avec des curricula spécifiques et raccourcis (3 ans pour le cycle primaire + 4 ans pour le moyen/secondaire) qui permettent de rattraper la durée initiale d’apprentissage du Coran. Les excellentes performances de ce système hybride (avoisinant souvent les 100% de réussite aux examens nationaux) démontrent d’ailleurs l’intérêt, pour l’Etat, de mieux le formaliser et même, pourquoi pas ?, de s’en inspirer pour en bâtir un nouveau, qui permette de raccourcir les cycles actuels, en tirant surtout profit des compétences cognitives offertes par une mémorisation précoce du Saint Coran. Ainsi, quoique toujours attachés à leurs valeurs socioreligieuses de base et à leur identité, de plus en plus de résidents de Touba optent désormais, de façon directe ou indirecte, pour l'inscription de leurs enfants dans l'école publique.

Cette nouvelle tendance se manifeste par une demande éducative croissante, dans un contexte d'insuffisance criarde d'offre d'écoles publiques pour satisfaire cette demande. Les meilleures offres actuelles en la matière consistant essentiellement en structures privées (auxquelles une grande partie des populations locales, aux revenus modestes, ne peuvent prétendre) ou situées en dehors ou aux confins de la ville sainte (Mbacké-Baol, Kéré Mbaye, etc.). Un état de fait qui pose des problèmes de coûts de transport et de restauration scolaire intenables pour la plupart des ménages, en plus d'autres problématiques lancinantes pour les élèves (insécurité, accidents routiers, fatigue due à l'éloignement et aux horaires, décrochage scolaire...). [Voir le film réalisé sur la problématique de l’éducation publique à Touba par le ministère :

https://youtu.be/q0PZ4tetvQU?si=wpq0zh4fNpyzwVNZ.]

Pour mieux illustrer les dysfonctionnements et déficits en écoles publiques créés par cette nouvelle donne, il conviendra de reprendre ici les données statistiques récemment publiées par l'Inspection d'Académie (IA) de Diourbel (cf. « Rapport sur la situation de l'éducation et de la formation dans la Commune de Touba », IA Diourbel, avril 2025). Des chiffres assez édifiants dont ne semblait vraisemblablement pas disposer le CRAT, au moment de sa sortie.

- Sur les 125.604 enfants de la commune de Touba en âge d'aller au préscolaire, seulement 3.230 sont préscolarisés, soit 2,57% (alors que la moyenne de la région tourne autour de 10,4%), soit 7 fois moins que la moyenne nationale (18,2 %) ;

- Sur les 56 structures préscolaires de la zone, seule 1 est publique et 6 communautaires, soit un taux de 87,5% pour le privé ;

- Pour ce qui est de l'élémentaire, la population scolarisable (de 6 à 11 ans) est estimée à 218.600, alors que celle effectivement scolarisée dans les écoles publiques est de 44.587. Soit un Taux Brut de Scolarisation (TBS) de 20,4% (alors que celui de la région est de 54,6%), soit 4 fois moins que la moyenne nationale (81 %) ;

- Sur les 155 écoles élémentaires de la zone, seulement 29 sont publiques et les 126 restantes toutes privées (soit un taux de 18,7% seulement pour les écoles à accès gratuit) ;

- Relativement au niveau moyen/secondaire, sur la population scolarisable (de 12 à 18 ans), estimée à 209.784, celle effectivement scolarisée dans les écoles publiques est de 12.154. Soit un Taux Brut de Scolarisation  (TBS) de 5,8% (alors que celui de la région est de 24,32% pour le moyen et 14,86% pour le secondaire, et qu’au niveau national on a 50,6 % pour le moyen et 30,3% pour le cycle secondaire) ;

- Sur les 60 écoles moyen/secondaires de la zone, seulement 5 sont publiques et les 55 restantes toutes privées (soit un taux de 8,4% seulement pour les écoles à accès gratuit) ;

- Les demandes d'ouverture de daaras modernes, déposées entre juin 2021 et avril 2025 au niveau de l’IA de Diourbel, correspondent à 691, dont plus de 90% proviennent de l'IEF de Mbacké (donc, principalement, de Touba). Avec un décompte de 2.339 daaras recensés à l'IEF de Mbacké, dont la majeure partie est implantée à Touba, la ville sainte est vraisemblablement la commune du Sénégal qui compte le plus de daaras.

- L'analyse de ces données statistiques, rapportée aux standards en matière de scolarisation, fait ressortir un déficit de 332 écoles publiques à combler, pour donner aux enfants de Touba accès à l'éducation nationale (déficit correspondant à un budget de 111,2 milliards sur 5 ans).

Genèse d’un projet éducatif adapté à Touba

C'est dans ce contexte assez particulier, pour ne pas dire inédit, depuis quelques décennies, de l'expression d'une nouvelle demande face à une insuffisance persistante de l'offre publique, que deux dynamiques conjointes et complémentaires - l'une communautaire, l'autre étatique - sont venues proposer un ambitieux et complet programme éducatif destiné à résoudre durablement ce problème.

La première de ces dynamiques est l'initiative majeure, mise en œuvre depuis quelques années par l’actuel Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, d'édifier le Complexe Cheikh Ahmadoul Khadim pour l'Education et la Formation (CCAK). Une structure qui comprend l'Université (avec plusieurs facultés religieuses, scientifiques, technologiques, sciences sociales, langues, santé, etc.) et d'autres composantes éducatives (centre d'enseignement du Coran, un « Majalis », un centre de formation aux métiers, un institut/musée du Coran, des Qasidas, etc.). Cet ambitieux projet, d'une valeur initiale estimée à près de 37 milliards CFA, entièrement financé sur fonds propres, devait, dès sa conception, s'adosser et être le point d'arrivée d'un système éducatif complet, couvrant toutes les étapes de progression de l'enfant de Touba, allant du préscolaire, en passant par l'élémentaire, le secondaire, jusqu'aux études universitaires les plus poussées. Raison pour laquelle le Comité mis en place par le Khalife, dès le début du projet, fut subdivisé en différentes commissions, selon les différents cycles et formats : enseignement du Coran, Majalis, enseignement franco-arabe, niveau universitaire, etc. L'idée était, pour ces mandataires du Khalife, d'étudier tous les formats éducatifs existants dans la ville sainte (daaras, écoles franco-arabes, etc.), d'en évaluer les forces et insuffisances. Puis de proposer des contenus et curricula harmonisés et adaptés à même de combler les gaps constatés chez chacun d'entre eux et de satisfaire les aspirations des populations locales, en matière d'éducation religieuse et d'enseignement « profane ». Ainsi, après la matérialisation de la partie supérieure (universitaire) de la pyramide éducative entamée par Serigne Mountakha, le Khalife entreprit, récemment, d'en faire de même pour les maillons inférieurs, à travers les programmes déjà élaborés et mis à disposition par les commissions qui en étaient chargées. L'une des premières initiatives (et effets bénéfiques) de ce projet est le processus de mise à niveau et d'harmonisation des programmes, actuellement en cours au niveau de tous les établissements scolaires recensés à Touba.

L'autre dynamique, qui vint en confluence avec la volonté du Khalife, fut l'avènement d'un nouveau paradigme de l'Etat du Sénégal. Paradigme articulé autour des concepts de « Société éducative » et de NITHÉ (Nouvelle Initiative pour la Transformation Humaniste de l’Education). Ces concepts, qui s’inscrivent dans son Agenda national de transformation systémique, dénommé Sénégal Vision 2050, ont pour vocation de créer « une nation souveraine, juste, prospère et ancrée dans des valeurs fortes ». Une vision assez ambitieuse et souverainiste de l'éducation des futures générations de sénégalais, portée par le Ministère de l'éducation nationale, qui a exprimé sa forte conviction que « seule une transformation systémique nous permettra d’évoluer, en passant d’un « Système éducatif » à une véritable « Société éducative »». Le Ministre Moustapha Mamba Guirassy entend ainsi impliquer, dans cette nouvelle vision volontariste, l’ensemble de « nos communautés traditionnelles et religieuses », et en faire de véritables « lieux de savoirs fertilisants » (selon ses propres mots). De sorte à ce que celles-ci puissent reconquérir pleinement la dignité dont elles étaient jadis investies en la matière et que beaucoup d’entre elles semblaient avoir cédé à l’école officielle. C’est en ce sens que la nouvelle approche du MEN s’oriente plus que jamais vers « une endogénéisation du système », qui sera harmonieusement alliée à d’autres impératifs et à une prise en compte optimale des problématiques contemporaines, utiles au Sénégal et au monde (Intelligence Artificielle et enjeux du numérique, problématiques environnementales, civisme, etc.). C'est en ce sens également qu'elle s’inscrit dans la nouvelle politique d’éducation et de formation de l’État du Sénégal. A savoir une école du futur, de la réussite et de qualité, adossée, en dehors de tout complexe ou aliénation, à nos valeurs socio-culturelles et religieuses de base. Tel que rappelé, lors du Conseil des ministres du 31 Juillet 2024, par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, en ces termes : «  (...) Notre souveraineté repose notamment sur le renforcement de l’éducation civique, le développement de nos langues nationales, la connaissance véritable de notre histoire et de nos valeurs de civilisation ainsi que la valorisation de notre culture dans le système éducatif. (...) [Le Président de la République] a indiqué au ministre de l’Education nationale l’impératif de renforcer, avec toutes les parties prenantes, l’éducation religieuse dans le système scolaire et d’accentuer la mise en œuvre du programme de modernisation des Daaras. », « [Reconnaissant que] les programmes [actuels] sont en inadéquation avec les réalités nationales. » (Conseil du mercredi 5 juin 2024) Des orientations qui font écho à la conviction récemment exprimée par le Président Diomaye, lors de la 5ᵉ Assemblée générale de la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest (CERAO) : « La religion structure nos valeurs, oriente nos comportements, guide nos activités et façonne nos relations humaines. Elle n’est pas en dehors des politiques publiques : elle en est un pilier essentiel ».

C'est donc, fort de ces nouvelles orientations de l'Etat du Sénégal vers l'édification d'une véritable « école sénégalaise », qui « nous rassemble et nous ressemble », vers un système plus complet qui prend mieux en charge, en dehors de tout complexe ou laïcisme démodé, les préoccupations matérielles, culturelles et spirituelles des citoyens sénégalais, que le Ministère a décidé d'appuyer Touba dans la matérialisation de cette ambition partagée. D'où l'initiative prise, avec la bénédiction du Khalife, qui a délégué le Président du CCAK, S. Ahmad Badawi, pour accompagner l’autorité publique, de procéder à la validation technique et institutionnelle du programme, puis de mettre en place un Comité de suivi, composé des démembrements administratifs concernés (directions, IA, IEF, etc.), des spécialistes et membres de la commission du Khalife ayant réfléchi sur les programmes, des autres acteurs éducatifs de Touba (Institution Al Azhar, Touba Ca Kanam, Hizbut Tarqiya, Ecoles Serigne Cheikh Gaïndé Fatma, écoles privées, etc.) et toute la communauté éducative (députés, syndicats des enseignants, société civile, maîtres coraniques, partenaires techniques et financiers, etc.). Un Comité multidisciplinaire qui s'est récemment réuni (ce 26 avril) autour d'un « Atelier de partage et d'échange sur la mise en œuvre du programme d'éducation de Touba », ayant permis de présenter les problématiques de l'éducation publique à Touba et de dégager des axes pertinents et chiffrés appelés à les solutionner, d'ici l'horizon 2030. Une telle expérience « pilote » devrait permettre, à terme, à l'Etat du Sénégal, en cas de réussite, d'envisager progressivement sa mise à l'échelle sur l'ensemble du territoire national, notamment en faveur des régions et populations jugées prioritaires (notamment les villes religieuses ou zones culturelles ayant des problématiques de résistance similaires à celles de Touba).

Un point important qu'il convient, ici, de mieux préciser est que ce que nous nommons (un peu abusivement) « Programme éducatif de Touba » n'est, à l'analyse, rien de plus qu'une mise en œuvre de dispositions préexistantes dans les textes officiels et orientations régissant l'intégration de « contenus locaux » dans l'école publique. Cette ouverture envers les contenus provenant du milieu d'implantation des écoles a été déjà actée, il faut le dire, depuis l'avènement du PAQUET-EF (Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Équité et de la Transparence, dans le secteur de l'éducation et de la formation), qui privilégiait désormais la demande éducative sur l'offre. Ce qui signifie que le programme prévu pour Touba n'est point en réalité un « programme entièrement à part », élaboré en dehors des dispositifs législatifs et réglementaires du pays. Mais plutôt le programme officiel du Sénégal, réformé, réadapté au contexte local et renforcé par des ajouts portant sur les valeurs et traditions locales (apprentissage du Coran, ouvrages de Cheikh A. Bamba, etc.) comme le prévoit les dispositifs étatiques. L'on en peut prendre pour preuve le fait que les élèves formés à travers ce système passeront exactement les mêmes examens nationaux que tous les autres jeunes sénégalais, à travers les 14 régions.

Pour rappel, parmi les dispositifs déjà mis en place par le système éducatif sénégalais pour encourager l'intégration des contenus locaux dans les programmes scolaires, l’on peut citer :

- La Loi n° 91-22 du 16 février 1991, portant orientation de l'Éducation nationale, qui stipule que l'éducation doit prendre en compte les réalités culturelles et sociales du Sénégal et valoriser le patrimoine culturel national dans l'enseignement ;

- Dans le cadre de la réforme des curricula (à partir de 2012), le Curriculum de l’Éducation de Base (CEB) et le PAQUET-EF avaient introduit des approches pédagogiques valorisant les langues nationales et les savoirs locaux ;

- L’approche par compétences de vie courante (CVC) intégrait déjà les thématiques locales (culture, environnement, traditions) ;

- Dans le cadre de la « valorisation des savoirs endogènes », certains projets éducatifs (comme ceux soutenus par l’UNESCO) encourageaient l’inclusion des connaissances traditionnelles et des partenariats avec les communautés et chefs traditionnels pour transmettre les savoirs endogènes, avec des « projets pédagogiques locaux » permettant aux élèves d’explorer leur héritage local.

- Du moment où latitude a été donnée aux enseignants et formateurs de proposer eux-mêmes, dans certaines matières, comme les modules religieux, les contenus (en adéquation avec les orientations du Ministère) qu’ils jugent pertinents pour renforcer leurs enseignements, la critique, dans une précédente lettre ouverte du CRAT, sur la proposition d’intégrer une œuvre de Cheikh A. Bamba (« Kun Kâtiman ») dans les programmes paraîtra même, dans un sens, sans objet.

Termes du débat, entre rivalités, équité et souveraineté

Après avoir rappelé, ci-dessus, le long processus et les enjeux ayant mené à ces importants résultats, que semble étrangement déplorer le CRAT (dans sa méconnaissance, peut-être, des vrais enjeux), nous pouvons à présent répondre aux questionnements soulevés dans sa lettre ouverte précitée et rappeler, ce faisant, un certain nombre de principes nous semblant importants dans ce débat :

1. Le vieux réflexe de la « rivalité confrérique », qui a souvent constitué un poison puissant (sournoisement inoculé, depuis toujours, par les colons, dans leur stratégie du « diviser (l’islam) pour mieux régner (sur les musulmans) ») et inhibé un grand nombre d'avancées décisives dans notre pays, semble être la principale motivation de ce « groupe de réflexion ». Rien d’autre. Nullement un souci d'équité républicaine. Ce même venin funeste de la zizanie inter-confrérique et des futiles querelles de clochers entre sénégalais que théorisait cyniquement un perfide Paul Marty (en 1912), à travers ces mots terribles et machiavéliques : « Où sera le mal, quand, dans un demi-siècle, les islamisés du Sénégal seront partagés en cinq ou six sectes différentes, très divisées entre elles, d’autant plus divisées que chaque secte sera un produit national, et que ces rivalités religieuses viendront se greffer sur des animosités de race ? ». Au moment où les hiérarchies des communautés soufies du pays (Serigne Mbaye Sy Mansour, Serigne Mountakha, etc. à la suite de leurs nobles prédécesseurs). Au moment où les disciples de celles-ci œuvrent de plus en plus pour éviter les pièges de la division et renforcer leurs fondamentaux communs, surtout contre les menaces et défis qu'elles partagent (velléités anti-soufies de prétendus mouvements « réformistes » ou « wahabites », œuvrant, jours et nuits, pour la destruction des turûq ;  risques d’instabilité pour le pays, dont le modèle de stabilité tant chanté est, en grande partie, fondé sur le « check and balance » ou « contrat social » entre État et confréries, etc.), il est plus que malheureux que des entités obscures s'échinent encore à attiser des « animosités sectaires » et à miner cette dynamique de fraternité et de solidarité cimentée par des liens profonds de foi et de parenté séculaires. D’ailleurs, une question que l’on serait tenté de se poser est, qui sont exactement les membres de cet obscur « cadre de réflexion » ? Qui sont-ils réellement et pourquoi ne consentent-ils point à dévoiler leur véritable identité et à assumer publiquement et courageusement leurs opinions ? Et comment se fait-il qu’ils demeurent parfaitement inconnus au niveau de la hiérarchie de Tivaouane qui a désavoué toute relation avec eux ? Que veulent-ils réellement et de quoi ont-ils peur ?

2. L'erreur commune envers les questions et débats portant sur Touba, commise par la plupart de nos analystes (de bonne ou de mauvaise foi), est de se contenter uniquement de l'angle de sa dimension de « cité religieuse ». Quoique importante et représentant une donne essentielle pour expliquer ses spécificités, il n'en demeure pas moins, et beaucoup ont étrangement tendance à l'oublier dans leurs analyses et postures, que Touba est également une partie du Sénégal, où résident des citoyens et contribuables Sénégalais, qui pèsent lourd sur la balance électorale et démocratique du Sénégal, ayant des besoins (en santé, éducation, bien-être socio-économique, etc.) que doit satisfaire l'Etat du Sénégal. Un Etat qui ne se prive nullement, estèil besoin de le rappeler, de collecter leurs impôts et autres ressources locales générées par les activités de cette première ville Sénégalaise (consommation, évènements religieux, comme le Magal de Touba, qui génère un boom de centaines de milliards pour l’économie nationale, avec un afflux de plus de 6 millions de visiteurs, etc.). Oublier ou faire semblant d'oublier cet état de fait, pourtant trivial, pour des considérations partisanes ou sectaires, est tout simplement inique ou, pis, profondément démagogique.

3. Chaque région ou localité du Sénégal a, certes, des besoins qu'elle partage avec les autres parties du pays. Mais il peut arriver que telle zone particulière ait des manquements et déficits spécifiques plus criards dans certains domaines, par rapport aux autres localités (exemple de la Casamance, avec sa crise, des zones frontalières ou éloignées de la capitale, des zones touristiques, minières, halieutiques, etc.). Des carences pouvant avoir des origines multiples et variées (environnementales, sécuritaires, historiques, culturelles, religieuses, enclavement, etc.). Le rôle d'un Etat équitable consiste, en la matière, tout en se préoccupant de toujours préserver une démarche et un esprit égalitaire envers tous, de chercher les solutions adaptées et culturellement viables pour résorber, à terme, les carences et retards constatés dans cette zone par rapport au reste du pays. Quitte même, quelques fois, à mettre en œuvre une stratégie de « préférence géographique » contextuelle, un « plan d’urgence » localisé ou une sorte de « discrimination positive » pour tenter de rattraper ces retards préjudiciables à l'équité territoriale. Ne pas reconnaître ce principe régalien, pourtant élémentaire, sous prétexte d'une prétendue iniquité jacobine, revient, pour donner un exemple parlant (et ironique), à interdire aux parents d'un enfant malade, la prise en charge du traitement médical de ce dernier, tant qu’ils ne consentiraient pas à en faire de même pour leurs autres enfants pourtant en parfaite santé ! Le régime alimentaire prescrit à un diabétique, à un asthmatique ou au patient sujet à une allergie ou à l’obésité, devrait-il, pour des raisons de « justice » et d’ « égalitarisme » absurde, être étendu à tous les membres d’une fratrie épargnés par ces pathologies !?  A défaut de pouvoir le faire, devrait-on en arriver à en priver ce patient exposé ? Devrait-on, pour prendre un autre exemple, imposer à un époux l'obligation d'acheter exactement les mêmes marques, tailles de chaussures, dimensions, pour toutes ses épouses pourtant de tailles, de corpulences et de besoins différents ! S'il est ainsi avéré que Touba se retrouve en déficit d'écoles publiques par rapport aux autres localités du pays et que le contexte est enfin devenu favorable pour remédier à ce déficit, l'Etat sénégalais devrait-il y renoncer par simple crainte de « représailles inter-communautaristes » infondées et autres tentatives de chantages médiatiques ?

4. Objectivement, et en dehors de toute autre considération subjective, les caractéristiques (démographiques, urbaines, spatiales, économiques, socio-culturelles, religieuses, organisationnelles, etc.) de la ville de Touba ne peuvent être assimilées, avec le même degré d'acuité et de prégnance, à celles des autres métropoles de notre pays. Certes, l’on pourrait, sous un certain rapport, en dire de même de toute autre région ou localité, reconnue comme « religieuse » ou non, du pays ; chacune ayant ses atouts, spécificités et désavantages par rapport au reste du Sénégal. C'est cela, serait-on même tentés de dire, la belle diversité de notre pays. Mais quoi que l'on en dise, Touba, c'est Touba. Et aucune pseudo-analyse ou incantation rhétorique ne pourra gommer cette réalité. En ce sens, la meilleure démarche aurait été, nous semble-t-il, de tenter d'analyser sereinement les besoins spécifiques les plus urgents et les plus prioritaires de chaque localité sénégalaise et de proposer des solutions adaptées aux réalités de ladite localité, pour le bien-être de ses populations. C'est cela, probablement, l'esprit des axes clés de l'équité territoriale, tels que déclinés dans l'Agenda Sénégal Vision 2050, dont le quatrième (Accès équitable aux services sociaux) comporte un volet « Éducation et santé de qualité dans toutes les régions ». Avec comme objectifs à long terme (2050) : (a) Réduire les écarts de développement entre Dakar et les autres régions, (b) Favoriser l’émergence de villes intermédiaires comme pôles économiques, (c) Assurer une cohésion sociale et spatiale pour une croissance inclusive.

5. A-t-on jamais entendu un dignitaire ou « cadre de réflexion mouride » dénoncer les somptueuses résidences d'hôtes et autres centres de conférences construits par l'ancien régime dans presque toutes les cités religieuses du Sénégal, sauf Touba ? Jamais ! Pour la simple et raisonnable raison que Touba n'en avait point besoin, ayant depuis longtemps édifié, sur fonds propres, plusieurs résidences et centres du genre à Touba (et ailleurs dans le monde). Réclamer cette sorte d'équité inéquitable, au détriment de l'argent public, sur fonds de « wujje (rivalité) entre tariqa », comme le fait aujourd'hui le CRAT, aurait été, de la part des mourides, démagogique, contre-productif et contraire à l'esprit de fraternité et de solidarité qui doit unir les croyants. Peut-être aurons-nous besoin de le rappeler. Tout ce qui est fait en faveur de Tivaouane, de Ndiassane, de Yoff, de Thiénaba, de Médina Baye, de Médina Gounass ou ailleurs, à travers le Sénégal, est fait pour Touba, pour Serigne Touba, pour le Khalife de Touba et pour tous les autres Khalifes de l'Islam. Pour le Sénégal et pour les Sénégalais. Et vice-versa. Le récent joyau architectural que constitue la mosquée de Tivaouane n'est-il pas un patrimoine spirituel et culturel commun, appartenant à tous les sénégalais, Tidianes, Mourides, Khadre, Layènes, etc. ? Les services médicaux du futur hôpital de niveau 3, envisagé par l'Etat du Sénégal à Tivaouane, bénéficieront-ils exclusivement aux condisciples Tidianes du CRAT ? Les Niassènes ou Layènes, ou même nos frères Chrétiens, devraient-ils s’opposer à sa réalisation, sous le facile prétexte que leurs foyers religieux devraient également bénéficier exactement de la même infrastructure, même si les données démographiques desdits foyers ne le justifient pas ? Ou même, pourquoi pas ?, pendant qu’on y est, les Mourides, du simple fait que cette infrastructure a coûté à l’État du Sénégal 7 milliards de plus que l’hôpital de Touba, pourtant de même taille (300 lits) et de même architecture, quoiqu’avec une population de loin inférieure (le département de Mbacké étant deux fois plus peuplé que celui de Tivaouane, qui compte 649 187 habitants) ? Ne savent-ils pas que le Complexe Cheikh Ahmadoul Khadim (mis en place par le Khalife des mourides) et l’Université Cheikh A. Bamba (fondée par S. Mamor Mbacké Mourtada), tous deux financés sur fonds propres par la communauté mouride, comptent des étudiants de toutes obédiences et d'appartenance (Tidianes, Khadres, Layènes, etc.), sans discrimination d’aucune sorte ?

Par conséquent, à chaque fois que Seydi El Hadj Malick Sy, Serigne Touba, Cheikh Bou Kounta, Cheikh Ibrahima  Niasse, Seydina Limamou, ou l'un quelconque de nos vaillants « Pères Fondateurs » sera enseigné à l'école publique, à chaque fois qu'un de leurs précieux ouvrages ou enseignements remplacera « Les Précieuses ridicules » de Molière, « Le Cahier d'un retour au pays natal » de Césaire ou un « Candide » de Voltaire, souvenons-nous que c'est un pas de plus vers la réappropriation de notre propre projet de société et de notre imaginaire collectif. Commencer par l'un ou certains d'entre eux, en attendant d'intégrer progressivement les autres, est donc un progrès à saluer, surtout au bout de plus d'un siècle de négation « obscurantiste » envers ce remarquable patrimoine par notre école publique, brave héritière des Lumières et du fardeau colonial de civiliser les Nègres indigènes. En ce sens, une question que l'on serait même tenté de se poser est pourquoi un « cadre de réflexion » qui se réclame des valeurs et enseignements de notre saint Maître Cheikh Ahmad Tijânî et du vénéré Seydi Elhadj Malick Sy, ne consente point à dénoncer ces héritages diffus du paradigme idéologique colonial dans notre système éducatif. Sans hésiter, le moins du monde, à bondir hors de ses gonds lorsqu'il s'agit de rep(a)enser ledit système, à l'aune des valeurs enseignées par l'un de leurs éminents Pairs ? Les idéologues du CRAT trouvent-ils donc moins insidieux ce passé dont notre peuple peine toujours à se dépêtrer ?

 

6. Pour rappel, l’école coloniale, dont la nôtre est subtilement héritière (et à laquelle Touba s’opposait), constitua, aux mains des missionnaires et d'autres précepteurs coloniaux, un formidable outil d'aliénation intellectuelle et culturelle au service de cette prétendue « mission civilisatrice, fardeau de l'Occident ». Car l'Histoire a souvent montré que, là où échoua le fusil, ont souvent triomphé sur les esprits la craie et la plume. C'est cette vision assez subversive de l'école française que démontrent ces aveux de Marie François Joseph Clozel, gouverneur général de l'AOF de 1905 à 1908 : « C'est de la formation intellectuelle et morale de nos indigènes que dépend en majeure partie l'avenir de notre œuvre coloniale. » Démarche que confirmaient d'autres propos non moins fourbes tenus par George Hardy, l'un des plus grands idéologues et artisans de l'école coloniale en Afrique Occidentale française : « Une mise en valeur du pays, un attachement raisonné de l'indigène à notre œuvre, tel est donc l'objet de la nouvelle conquête. Conquête moins rapide, moins brillante que la première, mais aussi féconde et méritoire et dont l'instrument ne peut être que l'école. Joie de donner à la France des domaines heureux et des enfants dévoués, d'étendre au cœur du continent noir le rayonnement de l'âme nationale...» Denise Bouche, dans une de ses études sur les politiques coloniales de la France, a repris une lettre dans laquelle un administrateur a mentionné ceci : « Nous sommes en présence d’une population dont, après la conquête militaire, la conquête intellectuelle et morale est notre objectif. Il faut donc tenter de la rapprocher de nous, de la modeler successivement, de nous emparer de son esprit, de lui imposer notre marque, notre empreinte. ». Ainsi, l’administration coloniale a créé des écoles ayant la principale mission de « répandre notre civilisation, d'amener tous les indigènes au respect et à l’amour de notre belle patrie française » (Circulaire 140, 19 avril 1897) L’éducation que donnait l’école française « constitue le moyen primordial et élitiste de l’assimilation culturelle » (François Zuccarelli, op. cit., p. 103) et devait former un type d’élève qui, à sa sortie de l’école, devait être replacé « dans son milieu indigène et dans son pays d’origine, afin qu’il devienne fatalement, de plein gré ou à son insu, un véritable propagateur de nos idées et de notre influence ». Faut-il rappeler, ici, l’impact pernicieux de cette forme d’école sur le complexe d’infériorité et d’admiration d'une grande partie de nos élites politiques et intellectuelles envers leurs « mère patrie » et « ancêtres gaulois », qui n’a d’égal que l’ignorance de leur propre patrimoine culturel et spirituel, pour ne pas dire leur indifférence condescendante envers le devenir de leur propre peuple ?

En définitive, n'est-ce point, justement, ce même réflexe grégaire, nous ayant depuis toujours poussé, nous Africains, à nous entre-déchirer et à auto-neutraliser nos potentiels, ce réflexe nous incitant, nous Sénégalais, à ne pas faire de nos différences des richesses, mais à plutôt nourrir de la jalousie envers tout progrès de l’un d’entre nous, ce réflexe qui a jusqu'ici affaibli l'Homo-Africanus et permis à d'autres peuples de le dominer facilement, qui anime, aujourd’hui, les activistes anonymes du « CRATÈRE » ? On peut, assez raisonnablement, le conjecturer…

Au vu de tous ces arguments factuels et des principes rappelés ci-dessus, nous réaffirmons, pour finir, notre soutien entier et indéfectible à l’endroit de l’Etat du Sénégal et, en particulier, au ministre de l’Education nationale, dans leur volonté de traduire leur vision souverainiste en une réalité bénéfique, au-delà de Touba, à toute la nation sénégalaise. Nous invitons, ce faisant, l’Etat du Sénégal à ne pas céder aux pressions infondées et tentatives de chantage communautaristes ou partisanes qui, dans le passé, ont très souvent empêché notre pays d’emprunter résolument la voie du progrès, de l’autonomie et de la véritable liberté de pensée et d’action.

La véritable souveraineté éducative est à ce prix."

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