QUAND LA CUEILLETTE DE LA NOIX DE L’ANACARDE VIDE LES ECOLES
Le taux d’absence dans les écoles élémentaires de la région de Sédhiou a connu une hausse en cette période de récolte de la noix de cajou.

Les élèves préfèrent déserter les classes pour se livrer à cette activité qui suscite un regain d’intérêt de la part des populations.
La campagne de commercialisation de l’anacarde bat son plein dans la région de Sédhiou. Comme chaque année, le phénomène suscite un réel engouement auprès des populations. Les plantations grouillent de monde. Même les tout-petits ne sont pas en reste dans cette activité. Nombre de secteurs connaissent, en cette période, une véritable paralysie. Même les écoles n’échappent pas à la règle. Un peu partout, on note une hausse du taux d’absentéisme dans les classes.
Dans le département de Goudomp, le phénomène a fini de prendre des proportions inquiétantes. Boubacar Diafouné, le directeur de l’école élémentaire de Soukoutoto, une commune rurale de Mangaroungou, de souligner ainsi : « La récolte de la noix d’anacarde est à l’origine de nombreuses absences chez les élèves de mon établissement. C’est un constat global dans tous les départements de la région ». Selon lui, ces élèves bénéficient même de la caution de leurs parents dans cette opération, ajoutant que « c’est un moment de se faire un peu d’argent ».
Abondant dans le même sens, son adjoint, El Hadj Abdoulaye Niass Bitèye, a, en plus, invité les parents à changer de comportement durant cette période. « Ils doivent être plus responsables et ne pas encourager leurs enfants à fuir l’école pour se rendre dans les plantations », a-t-il déclaré. M. Bitèye n’a pas caché son amertume face à ce problème.
Les absences répétitives des élèves du département de Goudomp en cette période de campagne de ramassage des noix de cajou préoccupent au plus haut point les autorités académiques de la zone. Ces dernières ne ratent aucune occasion pour mener le plaidoyer afin d’inverser cette tendance qui risque de porter un coup dur sur l’excellence dans les écoles. « Quelle que soit la situation de leurs parents, les élèves ne doivent pas abandonner l’école au profit de l’argent », a soutenu Moussa Diatta, l’Inspecteur de l’éducation et de la formation (Ief) de Goudomp. Il a noté même le risque qu’encourent les enfants en se livrant à cette activité et rappelé que la haute tension qui traverse une bonne partie de la forêt peut être une source de danger. « Les parents doivent envoyer leurs enfants à l’école et non pas dans les plantations », a martelé l’inspecteur.