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ÉTAT DES LIEUX DU #METOO AFRICAIN

Si le mouvement de libération de la parole reste faible sur la Toile, le travail de sensibilisation aux abus sexuels sur les femmes est bien en marche en Afrique

Le Point Afrique  |   Eva Sauphie  |   Publication 03/04/2019

« Doyna » (ça suffit en wolof) « Fini les chuuuut », « J'ai décidé de vivre », « Say no », autant de campagnes digitales créées en réaction aux violences et abus sexuels faits aux femmes qui résonnent du Sénégal au Bénin, de la Côte d'Ivoire au Cameroun. Dernièrement, c'est le hashtag #MêmePasPeur qui a fait du bruit lors de la 26e édition du Fespaco, le festival du cinéma panafricain de Ouagadougou (Burkina Faso). C'est dans le cadre d'une conférence sur la place des femmes dans l'industrie du cinéma africain et de la diaspora organisée au Marché africain du cinéma et de la télévision (Mica) que les langues se sont peu à peu déliées.

Des témoignages poignants...

Il y a d'abord eu le témoignage bouleversant de Nadège Beausson-Diagne. Après dix-huit ans de silence, l'actrice franco-ivoirienne a révélé avoir été harcelée sexuellement et menacée de viol sur deux tournages différents. Puis c'est Azata Soro, la deuxième assistante du réalisateur burkinabè Tahirou Tasséré Ouédraogo, qui s'est exprimée en avouant les violences qu'elle a subies par ce dernier sur le plateau de la série Le Trône. Aujourd'hui défigurée, elle reste le visage des violences faites aux femmes qui sévissent en toute impunité dans l'industrie du cinéma africain. Si son agresseur a été jugé et condamné, il aura fallu attendre une table ronde en présence des médias pour que la profession agisse et que le cinéaste se voit radié de la compétition à la suite de l'appel au boycott impulsé par les organisatrices. Cette prise de parole publique est historique en Afrique, et a fait couler de l'encre dans la presse européenne et africaine. Pourtant, l'opération n'aura pas eu le même impact que ses pendants occidentaux sur les réseaux sociaux.

... dans un contexte international de défiance par rapport aux abus

Le mouvement #MeToo a éclaté en octobre 2017 aux États-Unis avec l'affaire Weinstein et a pris une ampleur mondiale. Il a rapidement été suivi par sa version francophone, #BalanceTonPorc, dénonçant le harcèlement et les abus sexuels dont sont victimes les femmes dans le milieu professionnel. De son côté, l'Afrique a toujours été discrète sur la question. Pourtant, selon une enquête des Nations unies, une femme africaine sur trois serait victime d'une agression sexuelle au cours de sa vie. Les révélations au Burkina et la création de #MêmePasPeur auraient pu déclencher le mouvement viral de libération de la parole tant espéré. Or aucun témoignage digital n'est venu renforcer l'élan de solidarité féminine amorcé en février dernier sur le terrain. « Les femmes africaines n'ont pas pris l'habitude de communiquer avec des hashtags, mais il n'y a pas un jour sans qu'elles témoignent dans des groupes physiques ou digitaux privés », tient à souligner Minou Chrys-Tayle, web-activiste camerounaise de 26 ans, qui reçoit des quantités de messages « inbox » via Twitter et Facebook depuis le lancement de sa campagne J'ai décidé de vivre.

Comment cela s'explique-t-il ? 

Pour Pascale Obolo, productrice et réalisatrice membre du collectif des cinéastes non alignées – à l'origine de la table ronde de Ouaga –, les raisons sont aussi symboliques. « L'industrie du cinéma est telle sur le continent qu'il n'existe aucune star africaine femme qui jouisse d'une exposition mondiale suffisante pour porter le mouvement », estime-t-elle. Or Minou Chrys-Tayle considère que les femmes ont besoin de mettre un visage sur la lutte. C'est pourquoi cette représentante de la nouvelle génération de féministes en Afrique, elle-même victime de violences par son compagnon au Bénin, a décidé de stariser le combat à travers son opération digitale aux allures de couverture de magazine féminin. Pour incarner la justice, qu'elle juge aveugle dans les sociétés africaines, celle qui se définit comme une survivante a choisi de photographier l'avocate Alice Nkom, lauréate du prix Amnesty des droits de l'homme en 2013, aux côtés de femmes « fortes ». Minou Chrys-Tayle espère d'abord laisser une trace du mouvement pour les générations en place et à venir. Elle s'apprête à lancer une plateforme de recueil de témoignages et d'informations réservés aux femmes africaines victimes de violences courant mai 2019.

Quid des structures de lutte en place ? 

Si les structures ne manquent pas, leur visibilité est faible. « Les associations travaillent dans l'ombre et ne fédèrent qu'une petite poignée de militantes, constate Laetitia Tonyè Loè, réalisatrice du documentaire Les Prisonnières du silence, sorti cette année pendant la Journée internationale des droits de la femme. Or, sans exposition, il ne peut pas y avoir d'éveil collectif », reconnaît la féministe camerounaise. Cette dernière a également créé la campagne de libération de la parole « Fini les chuuuut » sur Twitter. Celle-ci a eu la chance de bénéficier du soutien de l'Association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF) au Cameroun. Cofondée par Aissa Doumara Ngatansou, récemment auréolée du prix Simone Veil pour son action par le président français Emmanuel Macron, cette organisation plaide auprès des décideurs pour mettre fin aux mariages forcés et précoces et à toutes sortes de violences faites aux femmes. Parce que, selon les militantes, la lutte doit d'abord passer par les foyers et une série de réformes des textes juridiques relatifs à la famille. La seule manière de faire bouger les lignes et les mentalités. « Les lois au Cameroun condamnent les viols, mais la société continue à juger les victimes. C'est donc encore très difficile pour elles de parler », concède Laetitia Tonyè Loè, pour qui il a été extrêmement difficile de réunir des témoignages en raison de la pression familiale. Le pays investit dans le ministère de la Promotion des femmes et de la famille, « mais aucun ministère du droit des femmes n'existe", s'indigne Minou Chrys-Tayle. "On fait tout pour éviter les divorces, même si demeurent au sein de la famille des violences et viols conjugaux ! » accuse-t-elle. Le regard de la société est tel que les populations sont les premières victimes de la désinformation. La Journée internationale des droits de la femme qui se tient le 8 mars a des allures de grande parade festive, comme dans la plupart des pays de l'Afrique de l'Ouest. « On confond cette journée militante et d'accès à la connaissance de nos droits avec la fête des Mères, s'indigne Minou Chrys-Talye. On organise des soulevés de kabas, ça frôle l'indécence », renchérit Laetitia Tonyè Loè.

La sensibilisation, une question-clé

Selon un sondage réalisé par Doyna, un mouvement citoyen sénégalais lancé sur sa page Twitter (plus de 2 000 followers) pendant la campagne internationale "16 jours d'activisme contre les violences sexistes », 50 % des femmes seraient favorables au travail de sensibilisation, contre 18 % seulement à la prise de parole. Une tendance qui révèle l'urgence de mener un travail d'encadrement et d'éducation auprès des victimes. Les besoins sont bien réels, mais les réalités ne sont pas les mêmes qu'en Occident. Raison pour laquelle Laetitia Tonyè Loè a choisi de ne pas diffuser son film à la télévision, mais de privilégier des projections-débats pour favoriser l'échange avec le public et « créer une vraie expérience », pour que les femmes repartent en connaissant leurs droits. Des ateliers voient le jour en Afrique, mais finissent par disparaître faute de financements et de soutien. « Il faut centraliser les problématiques liées aux violences contre les femmes et trouver des fonds via des institutions locales ou internationales », assure Pascale Obolo, qui espère mettre en place, via son collectif de cinéastes, des safe spaces dans plusieurs villes africaines qui fonctionneront de manière autonome. Outre le partage d'expériences, ces ateliers auront pour ambition d'encadrer et de former juridiquement les femmes travaillant dans le milieu du cinéma.

« En France, la plupart des actrices ont des agents qui connaissent les textes de loi sur les violences sexuelles et sexistes. En Afrique, les femmes n'ont ni argent ni agent et ne savent même pas qu'elles peuvent porter plainte. » Mais, qu'il s'agisse du milieu professionnel ou privé, la bataille contre les violences faites aux femmes a un coût. « Il faut un soutien étatique pour en finir avec ce problème de santé publique en Afrique, parce qu'il s'agit bien de sauver des vies », conclut Minou Chrys-Tayle.

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