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LE QUAI D'ORSAY "DÉCONSEILLE" LE BURKINA AUX VOYAGEURS, OUAGADOUGOU VOIT ROUGE

Devant la dégradation sécuritaire, le ministère français des affaires étrangères a revu sa carte du pays. Une prescription qui génère des frustrations côté burkinabè

Le Monde Afrique  |   Cyril Bensimon  |   Publication 04/12/2019

La palette des cartographes du Quai d’Orsay s’est réduite à deux couleurs pour le Burkina Faso : le rouge et l’orange. Après le vert, le jaune a disparu de la carte de conseils aux voyageurs lors de sa réactualisation du 18 novembre. En clair, cela signifie que pour le Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère des affaires étrangères, l’ensemble du territoire burkinabé est désormais « formellement déconseillé » ou « déconseillé sauf raison impérative » aux touristes et hommes d’affaires français.

Les zones jugées les plus dangereuses demeurent celles qui bordent la frontière malienne, dans le nord et l’ouest, auxquelles sont venues s’ajouter l’ensemble des provinces de l’est, frontalières du Niger, du Bénin et du Togo. Ouagadougou, la capitale, demeure en zone orange, couleur qui affecte désormais toute la partie centrale et méridionale du pays. Cette dernière était encore récemment en jaune, synonyme de « vigilance renforcée ». Schématiquement, la carte du Burkina Faso est désormais chapeautée d’un accent circonflexe rouge vif.

Depuis août 2015, les attaques, lancées tout d’abord par des groupes installés au Mali, se sont progressivement endogénéisées, intensifiées en nombre et en violence, étendues géographiquement. Les attentats, enlèvements et assassinats ciblés perpétrés par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, du Touareg malien Iyad Ag Ghali), par Ansaroul Islam, le premier groupe djihadiste burkinabé, ou par des cellules rattachées à l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), ont fait près de 700 morts, selon un décompte de l’AFP, et provoqué, d’après les Nations unies, la fuite de 500 000 personnes, aujourd’hui déplacées à l’intérieur des frontières ou réfugiées à l’extérieur.

« Cette mesure ne fait qu’accentuer la psychose »

Si le constat de la dégradation sécuritaire est partagé tant par les autorités burkinabées que françaises, les modifications de la carte de conseils aux voyageurs suscitent quelques tensions et incompréhensions entre partenaires affichés dans la lutte contre l’islamisme armé. « Officiellement, je vous dirai que ces changements ne concernent que les chancelleries dans leur relation avec leurs ressortissants. Mais en étant honnête, je trouve anormal que des pays qui ne montrent pas une grande diligence pour nous aider nous pénalisent. Comment voulez-vous qu’on règle ce conflit si on nous inflige toutes les peines ? », s’agace, sous couvert d’anonymat, une source gouvernementale à Ouagadougou.

Les griefs exprimés envers cette « solidarité incomplète » se fondent notamment, d’après cette source, sur la lenteur des processus de décaissement des aides promises et sur la crainte de voir des investisseurs potentiels se détourner du pays alors que le secteur du tourisme, autrefois dynamique, est en berne et que celui des mines subit les assauts violents des djihadistes. Le 6 novembre, l’attaque sur la mine d’or de Boungou (nord-ouest) a ainsi causé la mort de 39 personnes.

« En 2016, la mise à jour de la carte nous était tombée dessus sans prévenir et nous avions protesté auprès de l’ambassade. Cette fois, nous avons été prévenus, mais cette mesure ne fait qu’accentuer la psychose. On pourrait traiter cela de manière moins tonitruante, sans porter discrédit à un pays qui tente de résister », considère le dignitaire burkinabé précédemment cité.

Depuis son petit bâtiment sans charme posé dans l’enceinte du ministère français des affaires étrangères, Eric Chevallier, le directeur du CDCS, se dit « très conscient des implications économiques » du travail des 90 diplomates, magistrats, psychologues, agents des ministères de la défense et de l’intérieur qui officient sous ses ordres. Les pressions des gouvernants étrangers mécontents, les coups de fil d’ambassadeurs français mis en difficulté dans la relation bilatérale, les messages de la présidence qui interrogent le bien-fondé d’un avis ou les critiques des professionnels du tourisme font partie du quotidien de cette structure créée en 2008.« Notre seule boussole est la sécurité des Français », martèle, en guise de réponse, M. Chevallier.

Les analyses de ses équipes ne sont « pas une science exacte » et n’ont « aucune valeur légale », mais le directeur du CDCS souligne que celles-ci sont construites sur une exigence de rigueur et un volume important de sources. « Nous avons une équipe de rédacteurs qui travaille en lien avec nos ambassades, nos directions géographiques, les services de renseignements, nos principaux partenaires, mais aussi avec des sources ouvertes venues des centres d’analyse ou de la presse. Nous envoyons des missions sur le terrain. Nos constatations ne sont pas statiques, nous avons déjà effectué environ 1 500 réactualisations depuis le début de l’année », dit-il.

En interne, on assure que « pour le Burkina Faso, l’évolution des conseils aux voyageurs s’est essentiellement fondée sur l’intensification en fréquence, en intensité et en dispersion géographique des actes terroristes ». 

La Mauritanie, toujours pas « fréquentable »

A peine plus d’une semaine après le Quai d’Orsay, le département d’Etat américain a suivi la même voie, alarmiste ou prudente selon les avis, en plaçant le Burkina à l’échelon le plus élevé de menaces pour ses ressortissants, « en raison du terrorisme, de la criminalité et des enlèvements ». L’ambassadeur américain Andrew Young s’est dans le même temps fendu d’une déclaration vidéo pour expliquer « la difficile décision d’envoyer hors du pays nos [22] enfants mineurs, pour […] mettre notre ambassade sur le pied de guerre, pour aider le Burkina Faso à mieux se confronter à cette menace difficile ».

L’attaque menée samedi 30 novembre sur la localité de Yendéré, le principal poste-frontière entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, est venue attester que le danger s’est diffusé sur l’ensemble du territoire, au nord comme au sud, à l’est comme à l’ouest, même si la fréquence des incidents demeure moins importante dans les régions méridionales et occidentales.

A Paris, l’une des inquiétudes porte sur « l’incapacité des autorités à maîtriser un appareil militaire extrêmement divisé ». Le renversement par la rue du président Blaise Compaoré, en 2014, a fait souffler un vent de démocratie sur le Burkina mais a aussi déstabilisé ses services de sécurité. Le regain de popularité des idées de Thomas Sankara, jamais réellement éteintes dans le pays qui a vu naître ce capitaine chantre de la lutte anti-impérialiste, pousse aussi une partie de la classe politique à se déclarer suspicieuse envers toute aide occidentale, en premier lieu française. « Il nous faut des signaux politiques clairs sur l’acceptabilité de notre alliance », remarque un décideur français qui dément toute volonté de « punir » les autorités burkinabées à travers la réactualisation de la carte de conseils aux voyageurs.

Si aucun observateur du Sahel ne vient sérieusement contester l’aggravation de la situation au Burkina, se pose la question du retour parmi les pays « fréquentables » lorsque la situation le permet de nouveau. La Mauritanie est un exemple éloquent. Dans la ligne de mire des djihadistes lorsque ceux-ci, fuyant l’Algérie, se sont installés dans le nord du Mali en 2003, ce pays, aujourd’hui membre de l’alliance militaire du G5 Sahel, n’a fait l’objet d’aucune attaque depuis près de dix ans. Pourtant, selon les recommandations du ministère français des affaires étrangères,« la situation au Sahel et en particulier au Mali voisin expose le territoire mauritanien à des risques d’infiltration de groupes hostiles. AQMI [Al-Qaïda au Maghreb islamique] continue de menacer les intérêts et les ressortissants français dans tout le Sahel, y compris en Mauritanie ».

Une large bande de terre de plusieurs centaines de kilomètres, longeant les frontières du Mali, de l’Algérie et du Sahara occidental, reste « formellement déconseillée » aux voyageurs. Depuis des années, Nouakchott pousse pour que ce classement soit réévalué. La renaissance du secteur touristique, qui fut des années durant une source importante de revenus pour l’Etat et les populations, en dépend. Une haute responsable du CDCS s’est rendue sur place une semaine en février, afin d’évaluer l’évolution de cette menace latente et imprévisible.

Interrogé par Le Monde Afrique, le nouveau chef de l’Etat, Mohamed Ould Ghazouani, juge incompréhensible que « certaines zones demeurent rouges alors qu’on voit, ailleurs, des colorations jaunes ou vertes attribuées à des endroits où la situation est pire » ; il estime que le statut des zones doit être revu « en fonction des efforts consentis ». Une preuve qu’au temps du djihad mondialisé, alors que les attaques meurtrières visent aussi bien les casernes du Sahel que les cafés parisiens, il devient difficile d’accepter une indexation immuable.

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