LE RETRAIT AMÉRICAIN DU SAHEL POURRAIT ÊTRE DÉVASTATEUR
L'Etat islamique et Al quaida disposent d'une force de plusieurs milliers de combattants qui pourrait embraser toute la zone - La question a été évoquée lors de la visite du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo à Dakar. Le Washington Post s'inquiète

Ce n’est pas le moment pour les Etats-Unis de se désengager du Sahel, estime un éditorial du Washington Post paru ce lundi 2 mars. Selon les Nations Unies, les attaques terroristes dans la région ont été cinq fois plus importantes de 2016 à 2019. Pire, Al Quaida et l’Etat islamique auraient formé une alliance de plusieurs milliers de combattants en train d’essaimer, de la Mauritanie au Niger, à en croire la presse américaine. Dans ce contexte, comment comprendre la décision de retrait des forces américaines de cette zone, s’interroge l’éditorialiste du Washington Post, qui estime que cela pourrait être à long terme, une grave erreur pour les Etats-Unis.
Car, même si est moins en vue que son homologue français, le Pentagone joue un rôle crucial dans la lutte anti-djihadiste au Sahel, à travers son appui logistique et ses renseignements, avec des équipements dont seuls les Etats-Unis disposent. Mais vu de Washington, le Sahel n’évoque pas grand-chose à l’opinion publique. Et Donald Trump se verrait bien comme celui qui a mis fin à cette guerre « sans lendemain ? ».
En visite à Dakar le mois dernier, le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo avait simplement indiqué que son pays veillerait à faire "ce qu'il faut" en Afrique tout en laissant ouverte la question d'un éventuel retrait des troupes américaines.