L'OEIL DU CYCLONE BATISIRAI TOUCHE LE MADAGASCAR
Le cyclone Batsirai a touché terre sur la côte est de Madagascar, le samedi 5 février à 20h, au nord de la ville de Mananjary. Il traversera la Grande Île d'est en ouest dans la nuit et dimanche matin, « en restant globalement à un stade dangereux »

Le cyclone Batsirai a touché terre sur la côte est de Madagascar, le samedi 5 février à 20h, au nord de la ville de Mananjary. Il traversera la Grande Île d'est en ouest dans la nuit et dimanche matin, « en restant globalement à un stade dangereux », indique la direction de la météorologie à Madagascar. Batsirai charrie avec lui des vents moyens de 165 km/h et des rafales plafonnant à 230 km/h qui ont fait de premiers dégâts.
Le cyclone Batsirai a frappé la ville de Mananjary à 20 h locales, sur la côte est de la Grande Île. Dès hier plusieurs régions du pays ont été placées en alerte rouge cyclonique, les autorités ont appelé la population à se barricader.
À Mahanoro, à 150 km de l'oeil du cyclone, les habitants se préparent, font des provisions, élaguent des arbres, renforcent les toitures. Mais en même temps, ils étaient très calmes, se promenaient dans la rue, se tiennent sur le perron de leurs maisons barricadée en attendant le cyclone, a constaté notre envoyée spéciale Laure Verneau.
Pourtant, les signes avant-coureurs sont bien là : bourrasques de pluie, rafales, vagues de cinq, six mètres de haut.
La situation est aussi très précaires pour ceux qui sont réfugiés dans les centres d'hébergement en prévision du cyclone. Ils ne savent pas quand ils vont pouvoir rentrer chez eux ni si leur maison sera détruite. Des réfugiés sont déjà malades à cause du manque d'eau potable. La nourriture manque aussi. 35 millions de dollars sur 50 ont été débloqués par l'Etat malgache pour la catastrophe naturelle. Pourtant, les seuls sacs de riz que ce centre d'hébergement a reçus venaient d'opérateurs privés.
Des vagues immenses à Mananjary
« De nombreuses cases détruites, des arbres tombés qui barrent la route et une ville inondée par la montée de la mer, des vagues immenses qui retombent avec beaucoup de force », c'est ce que décrit le commandant de la compagnie de la gendarmerie de Mananjary, commune d'entrée du cyclone. « Les toits de plusieurs sites d'hébergement se sont envolés et les déplacés qui s'y trouvaient ont été transférés dans le collège de la ville », poursuit le capitaine Heninjoa Ravahalahy, qui précise qu'il est pour l'heure impossible de sortir pour évaluer les dégâts à cause de la puissance du vent, rapporte Laetitia Bezain à Antananarivo.
À 100 km au nord, à Nosy Varika, plusieurs poteaux électriques sont tombés, décrit un membre des forces de l'ordre. Plus au sud, à Manakara, les vents et les pluies sont aussi très intenses. Un peu plus de 6000 personnes ont été déplacées.
Neuf régions et six districts de la côte est et des Hautes Terres sont en alerte rouge de danger imminent. Des centaines de foyers sont privés d'électricité. Celle ci a été coupée par précaution à cause de la force des rafales de vent et des pluies, ont indiqué les autorités. « Les dégâts sont encore difficiles à évaluer », explique le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes. Un peu plus de 40 000 habitants de toute l'île ont été évacués dans des écoles, des gymnases ou encore des églises avant l'arrivée du cyclone.
Selon les prévisions de la direction de la Météo de Madagascar, Batsirai sortira en mer demain après-midi dans le canal du Mozambique.