MALI-CEDEAO : L’ALGERIE PROPOSE SA MEDIATION
Alger entend jouer un rôle de facilitateur pour trouver une issue à la crise entre le Mali à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a déclaré, lundi, à Bamako, l’Envoyé spécial de l’Algérie pour le Sahel, Delmi Boudjemaa

Alger entend jouer un rôle de facilitateur pour trouver une issue à la crise entre le Mali à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a déclaré, lundi, à Bamako, l’Envoyé spécial de l’Algérie pour le Sahel, Delmi Boudjemaa,
“Nous avons estimé que le moment est venu, après les sanctions extrêmement dures qui ont été imposées au Mali, de faire en sorte que nous puissions jouer ce rôle de facilitateur » , a déclaré l’émissaire algérien, à sa sortie d’une audience que lui a accordée le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, .
Cette médiation algérienne a pour objectif de permettre « aux frères africains de se retrouver autour d’une table et de dialoguer sereinement sur la meilleure manière d’envisager les problèmes et de les régler ”.
Le diplomate algérien, également président du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger (CSA), a révélé que la proposition de son pays consiste à proroger la Transition au Mali de seize mois pour permettre aux autorités d’organiser des élections crédibles.
Delmi Boudjemaa a souligné que cette proposition faite lors de la dernière réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS), a été avalisée. Elle comporte « deux paragraphes extrêmement importants, proposés et acceptés par le CPS et l’Union africaine UA, qui peuvent servir de base de travail » à cette concertation.
Il a poursuivi que la médiation algérienne s’inscrit dans une logique de dialogue, de consultation pour éviter le blocage ou la confrontation qui pourrait nuire aux intérêts de la Région sahélo-saharienne.
«Si cette facilitation est acceptée, il est clair que nous allons la faire accompagner par des mesures qui consisteraient à suspendre les sanctions qui frappent le Mali», a-t-il annoncé.
Avant d’expliquer que les autorités algériennes sont en relation quotidienne avec les membres de la CEDEAO pour faire en sorte que cette facilitation soit acceptée, qu’elle puisse travailler sur la base des principes qui sont ceux du Mali mais, également, des autres pays de l’organisation sous-régionale.
« L’Algérie attache beaucoup d’importance à la sécurité, à la stabilité, à l’unité et à la préservation de l’intégrité territoriale du Mali. Mais, également, à la souveraineté et l’indépendance de ses décisions politiques », a encore dit l’Envoyé spécial Boudjemaa.
Il a indiqué que sa mission s’inscrivait dans le cadre des concertations normales entre deux pays frères qui entretiennent « des relations historiques, bonnes et prometteuses ».
Delmi Boudjemaa, également, porteur d’un message du président Abdelmadjid Tebboune au président de la Transition, a confié avoir écouté le colonel Assimi Goita sur son évaluation des derniers événements de la Région. « Une évaluation qui, selon lui, parait extrêmement objective et, peut-être, permettre que ces consultations puissent produire un effet positif sur le Mali et sur l’ensemble de la région sahélo-saharienne ». L’audience au palais de Koulouba, s’est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères et de Coopération internationale, Abdoulaye Diop, du ministre secrétaire général de la Présidence, Mamadou Oulalé, et des membres du cabinet du chef de l’État.