MOUSSA FAKI MAHAMAT A BAMAKO : L’UA PLAIDE POUR UNE APPROCHE CONSENSUELLE
Moussa Faki Mahamat, à la tête d’une forte délégation, a été reçu, par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Au menu des échanges, le processus de transition en cours dans notre pays.

Le président de la commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, en mission à Bamako, mardi, a expliqué qu’un compromis sur une approche consensuelle de la crise entre le Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) devra préserver les intérêts fondamentaux du Mali et, conformément aux textes de la CEDEAO et de l’organisation panafricaine 9Lire suite sur lessor.ml).
Moussa Faki Mahamat, à la tête d’une forte délégation, a été reçu, par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Au menu des échanges, le processus de transition en cours dans notre pays.
Après plus d’une heure d’échanges, en présence des membres du cabinet présidentiel et de la délégation de l’UA, le président de la commission a eu un tête-à-tête avec le chef de l’État. À l’issue de la rencontre, M. Mahamat, s’adressant à la presse, a souligné qu’il était venu en mission au Mali pour écouter, s’informer et échanger avec les autorités sur le processus de transition dans ce pays africain. «Dernièrement, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a pris un certain nombre de sanctions contre le Mali. L’Union africaine, à travers le Conseil paix et sécurité s’est penchée également sur la question. Il a entériné un certain nombre de décisions conformément aux textes en vigueur», a rappelé le président de la commission de l’UA.
Selon lui, le plus important est de voir comment il faut soutenir la transition au Mali, échanger sur une approche consensuelle qui puisse « préserver les intérêts fondamentaux de ce grand pays africain et conformément aux textes qui régissent l’organisation sous-régionale et continentale ». Moussa Faki Mahamat a rappelé que notre pays est un membre fondateur, et de la CEDEAO et de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et de l’Union africaine. « Notre souci majeur est d’apporter un soutien pour pouvoir dépasser cette brouille passagère comme elle a été qualifiée par le Premier ministre. Et revenir autour d’une table pour discuter et pousser le processus d’une sortie de crise », a-t-il insisté.
Il a ensuite souligné que le Mali, depuis une dizaine d’années, fait face à une crise sécuritaire qui s’étend d’ailleurs sur l’ensemble du Sahel. De ce fait, reconnait-il, il a une situation particulière dont il faut tenir compte. «Nous mobilisons le continent et ses partenaires pour soutenir le Mali pour dépasser cette crise conjoncturelle et asseoir un Etat fort dans l’intérêt du peuple malien, de la région et de l’ensemble du continent», a déclaré Moussa Faki Mahamat.
Auparavant, le président de la commission de l’UA avait discuté avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Moussa Faki Mahamat a fait savoir que l’objectif de sa visite est de soutenir et d'accompagner le Mali à revenir à un ordre constitutionnel. «Nul ne sait mieux que les Maliens là où le bât blesse », a-t-il, avant de signaler que l’UA travaille avec la CEDEAO selon les principes de la subsidiarité et de la complémentarité.
Pour sa part, le chef du gouvernement a rappelé les aspirations de la population malienne. Il s’agit, selon lui, de la lutte contre l’insécurité, la corruption, l’impunité et de faire des reformes politiques et institutionnelles. Dr Choguel Kokalla Maïga a expliqué qu’il est immuablement inscrit dans notre constitution que le Mali est prêt à céder tout ou partie de sa souveraineté pour construire l’unité africaine. «Notre peuple compte sur l’Union africaine pour sortir de cette crise. Nous sommes convaincus qu’avec nos frères de la CEDEAO avec lesquels nous sommes dans une brouille passagère, nous trouverons la voie de l’entente», a affirmé Dr Choguel Kokalla Maïga. Et d’assurer que le peuple malien, son gouvernement ne veulent pas tourner le dos à la construction de l'Unité africaine.
«Notre seul souci c'est de rendre au peuple malien son honneur, sa dignité, sa souveraineté et son indépendance. Sans cela toute la région va être déstabilisée», a insisté le Premier ministre, ajoutant que son gouvernement travaille pour faire en sorte que ce soit la «dernière intervention de l'armée sur la scène diplomatique».
La délégation du président de la commission de l’UA a, aussi, rencontré le corps diplomatique. Elle s’est rendue à la résidence de feu Ibrahim Boubacar Keïta, ancien président, pour présenter ses condoléances à la famille.