VIDEOTRUMP RESSUSCITE SON "TRAVEL BAN" CONTRE L'AFRIQUE
Sur les 12 pays visés par la nouvelle interdiction de voyager du président américain, la moitié sont africains. Une mesure qui entre en vigueur lundi et ravive les polémiques du premier mandat

(SenePlus) - Le président américain Donald Trump a signé mercredi une nouvelle interdiction de voyager visant 12 pays, principalement africains et du Moyen-Orient, ressuscitant une politique controversée de son premier mandat, rapporte le New York Times.
Cette interdiction, qui entre en vigueur lundi, "interdit les voyages vers les États-Unis aux citoyens d'Afghanistan, du Myanmar, du Tchad, de la République du Congo, de la Guinée équatoriale, de l'Érythrée, d'Haïti, de l'Iran, de la Libye, de la Somalie, du Soudan et du Yémen", selon les informations du quotidien américain.
Trump a également "imposé des restrictions, mais s'est arrêté avant une interdiction complète, sur les voyages depuis le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela", précise le New York Times. Parmi ces sept pays soumis à des restrictions partielles, quatre sont également africains : le Burundi, la Sierra Leone et le Togo. "Les personnes de ces pays ne peuvent pas venir aux États-Unis de manière permanente ou obtenir des visas touristiques ou étudiants."
Dans un message vidéo annonçant cette mesure, Trump a déclaré : "La récente attaque terroriste à Boulder, Colorado, a souligné les dangers extrêmes posés à notre pays par l'entrée de ressortissants étrangers qui ne sont pas correctement contrôlés, ainsi que ceux qui viennent ici en tant que visiteurs temporaires et dépassent la durée de leurs visas. Nous ne voulons pas d'eux", rapporte le New York Times.
L'administration justifie cette interdiction en citant "des problèmes avec le contrôle de sécurité dans certains pays" et affirme que "les immigrants de ces pays dépassent fréquemment la durée de leurs visas", selon le quotidien américain.
Une politique déjà contestée
Cette nouvelle version de l'interdiction de voyager "ressuscite une politique du premier mandat de Trump, qui avait causé le chaos dans les aéroports et conduit à des contestations judiciaires", souligne le New York Times. La mesure s'inscrit dans "la répression généralisée de Trump sur l'immigration, après qu'il ait bloqué l'asile à la frontière sud, interdit aux étudiants internationaux de l'Université de Harvard et ordonné des raids d'immigration à travers le pays".
Des exemptions sont prévues pour "les personnes avec des visas existants", ainsi que "les détenteurs de cartes vertes, les athlètes voyageant aux États-Unis pour la Coupe du monde ou les Jeux olympiques, et les Afghans éligibles au programme de visa spécial d'immigrant", destiné à ceux qui ont aidé le gouvernement américain pendant la guerre en Afghanistan.
La représentante démocrate Pramila Jayapal a dénoncé dans un communiqué une politique "discriminatoire" qui "non seulement va à l'encontre de ce que notre pays est censé représenter — elle sera nuisible à notre économie et à nos communautés qui dépendent des contributions des personnes qui viennent en Amérique depuis cette large gamme de pays", cite le New York Times.
Becca Heller, dirigeante de l'International Refugee Assistance Project, a déclaré que "la proclamation est un autre exemple du président qui se moque des lois sur l'immigration et la sécurité nationale afin de punir les races, religions et idées qu'il n'aime pas".
Précédents juridiques
Selon les experts juridiques interrogés par le New York Times, "la version actuelle de l'interdiction de voyager est plus susceptible de résister à l'examen juridique que les efforts initiaux de Trump pendant son premier mandat". Stephen Vladeck, professeur au Georgetown University Law Center, estime qu'"ils semblent avoir tiré des leçons des trois différentes séries de litiges que nous avons traversées pendant la première administration Trump".
Durant son premier mandat, Trump avait tenté d'appliquer deux versions d'une interdiction de voyager, mais les tribunaux les avaient bloquées. La Cour suprême avait finalement autorisé une interdiction réécrite affectant les citoyens de huit nations, dont six à majorité musulmane.
Le président Joe Biden avait révoqué ces interdictions de voyager peu après son entrée en fonction en 2021, les qualifiant de "tache sur notre conscience nationale" et "incompatibles avec notre longue histoire d'accueil de personnes de toutes confessions et sans confession du tout", rappelle le New York Times.