L'OEIL DU TEMOIN DE CE MARDI

KEEMTAAN GI – DIVERSION
C’est à croire qu’on a enfumé ce charmant pays avec de savoureux effluves de chanvre indien au point que ses habitants sont tous dans les vapes. Tous dans les nuages à délirer. Un pays sens dessus-dessous. Ça parle encore d’un viol imaginaire, de certificats médicaux, de test Adn et autres arguties juridiques ou médicales. Des hommes politiques et juristes contredisent les médecins et se disent plus expérimentés qu’eux dans leur science. Pendant ce temps, celui qui est aux manettes et qui a mis en place, il y a quelques mois, un gouvernement de combat, est dans les airs. Il voyage, voyage sans que cela se sente sur notre vécu. Il dit porter la parole d’un continent qui peine à s’entendre. Dans son pays, lui-même ne s’entend pas avec son opposition. Et voilà que ces messieurs du pouvoir se découvrent lamentablement. Pendant qu’ils cogitaient pour nous sortir de la misère, un gros scandale relatif à un contrat en armements et estampillé « Secret Défense » est mis sur la place publique. Leurs tentatives de noyer le poisson ont laissé tout le monde dubitatif. En fait, personne n’a cru à leurs laïus avant que leurs accusateurs ne viennent corser la note. Autour de cette nébuleuse transaction, il y aurait une grosse surfacturation. Tout cela n’a pas intéressé le Procureur qui semble avoir d’autres vies à briser. Des voleurs reconnus comme tels sont impunis. Ils n’ont rien fait, voyons, vu qu’ils appartiennent au régime en place ! Face à la polémique qui enfle sur les 45 milliards, il fallait ouvrir un contrefeu et faire diversion. Ce fut d’abord le déploiement spectaculaire des forces de sécurité et l’arrestation de la garde rapprochée de leur plus sérieux adversaire lors de son audition par le doyen des juges. Ça a fait pschitt !! Alors, ils ont arrêté le pauvre Pape Alé Niang. On lui reproche des propos de nature à nuire à la défense nationale et des manœuvres tendant à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles. Rien que ça ? On lâche le gros morceau d’une gigantesque surfacturation pour du menu fretin. Diversion, diversion !!!!
KACCOOR BI - LE TEMOIN
MEDIAS : LE PROCUREUR AMADY DIOUF EXPLIQUE LES RAISONS DE L’ARRESTATION DE PAPE ALE NIANG
Le procureur de la République, Amady Diouf, a justifié hier les raisons de l’arrestation ce dimanche du journaliste Pape Alé Niang. « Il a été constaté depuis un certain temps des attaques répétées, non fondées et inacceptables dirigées contre les forces de défense et de sécurité. Les dernières en date qui portent manifestement atteinte à l’autorité de ces institutions républicaines visent des officiers généraux dans le but évident de les délégitimer et de fragiliser la cohésion et la discipline collective indispensables au bon fonctionnement et à l’efficacité de ces corps habillés de l’Etat » a indiqué le procureur de la République dans un communiqué de presse. Amady Diouf poursuit en indiquant que « ces actes, qui distillent par ailleurs un doute pernicieux, sapent le moral des troupes et désignent les forces de sécurité comme des cibles majeures à l’attention de tous ceux qui souhaitent s’en prendre à l’autorité de l’Etat constituent des menaces pour l’ordre public et sont susceptibles de caractériser des atteintes à la défense nationale outre la diffusion de fausses nouvelles et la divulgation de secrets défense ». « C’est pour ces raisons que j’ai demandé au commissaire chargé de la Sureté Urbaine, dans le respect des exigences de la liberté de presse et des instruments internationaux garantissant les libertés fondamentales, d’ouvrir immédiatement une enquête sur ces faits constatés et de me rendre compte de l’évolution de la procédure, laquelle enquête devant être conduite avec toute la rigueur nécessaire, au vu de la gravité des faits » conclut le procureur de la République.
ARRESTATIONS DE PAPE ALE NIANG LES ASSOCIATIONS DE PRESSE DENONCENT ET APPELLENT A LA RESISTANCE
C’est le branle-bas de mobilisation de la presse sénégalaise contre l’arrestation du journaliste Pape Alé Niang. Autour de la Coordination des Associations de Presse (CAP), les organisations des médias notamment APPEL – CEDEPS – CJRS – CORED – CTPAS – SYNPICS – UNPJS – URAC ont publié une déclaration pour dénoncer l’arrestation du propriétaire du site Dakar Matin. « Pape Alé NIANG est accusé de «Divulgation de documents militaires sans autorisation de la hiérarchie de nature à nuire à la défense nationale ; appel à la subversion ; recel et diffusion de documents administratifs estampillés secret et propagation de fausses nouvelles ». Les articles 60, 80 et 363 du Code pénal sont visés. La Coordination des Associations de Presse condamne vigoureusement son arrestation et exige sa libération immédiate et sans conditions » souligne la CAP. « Pape Alé NIANG a été arrêté pour des délits de presse. La CAP rappelle à l’Etat du Sénégal le respect de la Constitution notamment en ses articles 8 et 10 mais aussi ses engagements internationaux relatifs à la dépénalisation des délits de presse. La CAP réitère que la liberté de presse, d’investiguer et d’informer n’est pas négociable. La CAP s’insurge contre la tendance répressive et à la diabolisation de la presse, autant parle pouvoir que par l’opposition. La CAP appelle tous les défenseurs des Libertés à se mobiliser et à faire face aux tentatives d’intimidation et de musellement de la presse. La CAP saisit les organisations de défense des libertés de presse nationales et internationales sur les dérives totalitaires de l’Etat du Sénégal, et finalise son plan d’actions. La CAP œuvre pour un journalisme professionnel, libre et responsable, respectueux des règles d’éthique et de déontologie » a déclaré hier Mamadou Thior, du Cored, en lisant un communiqué de la CAP.
REPORTERS SANS FRONTIERES EXIGE UNE LIBERATION IMMEDIATE DE PAPE ALE NIANG
Ce n’est pas seulement la presse nationale qui exige la libération immédiate de Pape AléNiang. La presse africaine et internationale aussi. C’est ainsi que Reporters Sans Frontières a exigé hier la libération du journaliste d’investigation. «RSF appelle à sa libération immédiate et au respect de la liberté de la presse», a posté l’organisation.
ARRESTATION DE PAPE ALE NIANG : OUSMANE SONKO AVANCE D’AUTRES RAISONS
Le leader de Pastef a vivement dénoncé hier l’arrestation du journaliste Pape Alé Niang. Ousmane Sonko a exigé une libération immédiate du patron du site Dakar Matin. « Pape Alé Niang ne sera pas une autre victime de la bêtise étatique et de leur volonté de bâillonner toutes les voix discordantes ». L’avertissement est du leader de Pastef, qui s’est fendu d’un post sur les réseaux sociaux pour exprimer son soutien au journaliste arrêté, dimanche, par les éléments de la Sûreté urbaine, sur instruction du procureur. Contrairement aux chefs d’accusations d’appel à la subversion, recel et diffusion de documents estampillés « secret défense » et propagation de fausses nouvelles avancés, Ousmane Sonko a révélé qu’il serait finalement « reproché au journaliste Pape Alé Niang, d’avoir divulgué un document de la police nationale, pris en prélude à l’audition d’un leader politique et instruisant des mesures sécuritaires ; d’avoir publié un autre document concernant les sapeurs-pompiers ; d’avoir détenu un document volé, estampillé confidentiel ».Ousmane Sonko de préciser que « Pape Alé Niang a soutenu avoir vu le document de la police en question sur Internet, comme tout le monde, et n’avoir jamais publié le document des sapeurs-pompiers. Après des heures de concertation, le pouvoir a finalement dévoilé le vrai motif de l’arrestation : le rapport interne de la gendarmerie qui met sens dessus-dessous toute la sphère des comploteurs d’Etat. Parce qu’ils en connaissent toutes les implications et ont peur de mettre en exergue ce document explosif. Peine perdue ! Ce document est bien là et où il faut ». L’opposant a fini par exiger la libération du journaliste.
AFFRONTEMENTS DE TCHIKY RETOUR DE PARQUET POUR LES GARDES DU CORPS D’OUSMANE SONKO
Ce n’est pas encore le bout du tunnel pour les cinq membres de la garde rapprochée du leader du Pastef arrêtés depuis mercredi dernier au moment de l’audition de leur patron Ousmane Sonko dans l’affaire Sweet Beauty. Des arrestations qui se situent dans le cadre de l’enquête sur les heurts survenus le 30 octobre dernier à Tchiky, dans la commune de Diass, lors du passage de la caravane du Neméku Tour. Momo Diaw et compagnie sont maintenus en garde à vue à la brigade de recherches de Saly. Au terme de leur interrogatoire hier dans les locaux du tribunal de grande instance (Tgi) de Mbour, les gorilles du leader de Pastef ont bénéficié d’un retour de parquet. Ils doivent de nouveau faire face au procureur ce jour. Ces gardes du corps ont été arrêtés jeudi dernier au tribunal de Dakar lors de l’audition du leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko. Ils sont accusés des chefs de coups et blessures volontaires et destruction de biens appartenant à autrui.