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17 mai 2025
L'HEURE DU CHOIX
Deux visions diamétralement opposées s'affrontent: d'un côté la pérennisation d'un système établi, de l'autre l'avènement d'une nouvelle ère de changements. Un tournant majeur dans l'histoire politique récente du pays
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 24/03/2024
Les Sénégalais sont appelés aux urnes ce dimanche 24 mars pour élire leur président de la République. Ils devront départager deux candidats aux projets de société radicalement opposés: Amadou Ba, représentant de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar, et Bassirou Diomaye Faye, qui porte les couleurs de l'ex-Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), formation dissoute par le gouvernement en juillet dernier. Selon le politologue Moussa Diaw, cité par le journal Le Monde, "jamais, dans leur longue histoire démocratique, la tenue d’une présidentielle n’aura été aussi éprouvante".
En effet, cet intense scrutin, inédit de par son accouchement difficile, consacre une nette polarisation entre les partisans d'une continuité politique et les tenants d'une rupture franche. D'un côté, Amadou Ba, ancien premier ministre et ministre des finances de 62 ans, prône une stabilité dans la gouvernance du pays. De l'autre, Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, dauphin de l'opposant Ousmane Sonko, défend des changements radicaux notamment dans la lutte contre la corruption et la réforme de la gouvernance.
Cette division se reflète également sur les plans économique et diplomatique. Candidat décrit comme "pro-français" par ses adversaires, Amadou Ba propose de poursuivre les relations privilégiées avec la France, premier partenaire économique et commercial du Sénégal. Bassirou Diomaye Faye, issu de l'ex-Pastef qui milite pour une sortie du franc CFA et la remise en question des accords liés à l'exploitation future des hydrocarbures, appelle à une plus grande souveraineté et à un rééquilibrage des alliances du pays.
Sur le plan économique, le Fonds monétaire international a conditionné son soutien financier au maintien du programme d'ajustement structurel, comprenant une réduction des subventions. Or, selon Abdourahmane Diouf, allié de la coalition "Diomaye président", "le Sénégal est un pays souverain qui décide des secteurs de son économie à subventionner ou non". L'opposition, méfiante vis-à-vis des plans d'ajustement, promet de trouver "d'autres financements alternatifs".
Fort de son image d'intégrité forgée par son leader Ousmane Sonko, ancien agent des impôts "qui n'a jamais rien détourné", l'ex-Pastef peut compter sur une partie de la jeunesse et de l'élite urbaine, lasses des "acteurs classiques (...) déconnectés des réalités" selon M. Diaw. Le parti s'est hissé à la troisième place à la présidentielle de 2019 avant de rafler près de la moitié des sièges au Parlement en 2022.
Amadou Ba tente pour sa part d'attaquer la probité de son rival, régulièrement accusé, sans preuves, de corruption. Tout porte ainsi à croire que les Sénégalais devront trancher, lors de ce scrutin crucial, entre la continuité d'un modèle établi et une remise en question profonde des équilibres sociétaux et géopolitiques actuels.
LES URNES COMME EXUTOIRE
Après des semaines de tensions liées au report de l'élection, les Sénégalais sont enfin appelés aux urnes ce dimanche. Mais le processus électoral aura été éprouvant pour la démocratie, entre crise politique, manifestations violentes et mort d'hommes
Les Sénégalais se rendent aux urnes ce dimanche pour élire un nouveau président de la République, ultime étape d’un processus électoral dont la mise en œuvre au forceps a éprouvé comme jamais les fondements institutionnels du pays.
Les 7 371 890 électeurs sont appelés aux urnes pour élire le successeur de Macky Sall, au pouvoir depuis 12 ans et qui ne se représente pas pour un nouveau mandat après en avoir fait deux à la tête du pays.
Dix-neuf candidats sont en lice pour ce scrutin. Deux parmi ceux retenus par le Conseil constitutionnel ont annoncé leur retrait de la course au profit du candidat Bassirou Diomaye Faye.
Le scrutin de ce dimanche a été précédé par des péripéties ayant abouti à la réduction de la durée de la campagne électorale, finalement arrêtée à douze jours contre 21 selon la loi électorale.
La limitation de la durée de la campagne électorale est l’une des conséquences des perturbations du processus électoral, un temps interrompu par l’annonce, le 3 février dernier, de l’abrogation du décret portant convocation du collège électoral.
Cette décision du chef de l’Etat est intervenue à quelques heures de l’ouverture officielle de la campagne électorale pour l’élection présidentielle alors prévue le 25 février.
Il s’en est suivi une crise politico-institutionnelle dont le point final a été le rejet par la Cour suprême des recours en annulation des décrets portant sur la tenue du scrutin le 24 mars.
Le recours rejeté le 15 mars par la plus haute juridiction du pays à l’issue d’une audience publique, était introduit par des candidats recalés et des responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS), dont la candidature du leader, Karim Meissa Wade, avait été rejeté par le Conseil constitutionnel.
La décision de la Cour suprême a levé tout doute sur la tenue d’un scrutin marqué en amont par des incertitudes jusqu’à la fixation, au 24 mars, de la date définitive de l’élection par le président de la République.
Motivant sa décision de geler la convocation des électeurs pour le 25 février, le chef de l’Etat avait invoqué, lors d’une adresse à la nation, des divergences entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel sur fond de soupçons de corruption à l’encontre de juges parmi ceux qui avaient contrôlé la régularité des dossiers de candidature à l’élection présidentielle.
Ces accusations ont été portées par le Parti démocratique sénégalais qui avait demandé et obtenu la création d’une commission d’enquête parlementaire pour enquêter sur cette affaire.
Le Conseil constitutionnel constate l’impossibilité de tenir le scrutin le 25 février
L’un des points culminants de cette crise politique a été sans doute le vote par les députés d’une loi constitutionnelle fixant au 15 décembre la tenue de la présidentielle, deux jours après l’interruption de facto du processus électoral.
Le Conseil constitutionnel, saisi par des députés opposés à ce report, a rejeté cette loi constitutionnelle et annulé le décret pris le 3 février par le chef de l’Etat pour renoncer à la convocation du collège électoral.
Dans sa décision rendue le 15 février, le Conseil constitutionnel avait invité l’autorité compétente, notamment l’exécutif incarné par le chef de l’Etat, à organiser l’élection présidentielle ‘’dans les meilleurs délais’’, après avoir constaté l’impossibilité de la tenir à la date initialement prévue, le 25 février.
Réagissant à ce développement, le président Macky Sall, dans un communiqué rendu public le lendemain, s’était engagé à ‘’pleinement appliquer’’ la décision de la haute juridiction.
Le Conseil constitutionnel s’est de nouveau illustré le 6 mars, en jugeant ‘’contraire à la Constitution’’ la tenue de l’élection présidentielle au-delà du 2 avril, ce qui sous-entend que le président sortant ne peut pas rester en fonction au-delà du 2 avril.
Cette décision faisait suite à une saisine du chef de l’Etat pour avis sur les conclusions du dialogue national organisé le 26 et le 27 février, à l’initiative du président de Macky Sall, afin de trouver les voies et moyens de permettre au pays de surmonter la crise politique qu’elle traversait.
Les sept ‘’sages’’ se rallient au chef de l’Etat pour la tenue du scrutin le 24 mars
Les participants à cette concertation, boycottée par seize des dix-neuf candidats à l’élection présidentielle et de nombreuses franges de la société civile, avaient notamment recommandé la tenue au 2 juin du scrutin et la possibilité pour le président sortant de rester au pouvoir jusqu’à l’installation de son successeur.
Le Conseil constitutionnel a également maintenu la liste des 19 candidats déjà retenus pour participer à l’élection présidentielle, en considérant que l’existence d’un consensus issu d’un dialogue postérieur à la décision arrêtant la liste définitive des candidats, ne fait pas partie des causes de modification de cette liste, limitativement énumérées par les articles 29, alinéa 2, et 34, alinéa premier de la Constitution.
Dans la foulée, la haute juridiction en matière électorale, a répondu favorablement à une requête introduite par des candidats et fixé la date du 31 mars, en considérant la carence de l’autorité chargée de prendre une telle décision.
La juridiction se rangera le lendemain derrière la décision du chef de l’Etat contenue dans un décret convoquant le corps électoral le 24 mars, ouvrant la voie à la tenue du scrutin.
Entre temps, les réactions de désapprobation et les manifestations qui s’en sont suivies ont provoqué le décès de quatre personnes à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor.
Ces personnes ont péri dans des échauffourées entre des manifestants opposés aux report de l’élection et les forces de défense et de sécurité.
Ces violences ont été suivies d’un vent de décrispation avec la sortie de prison de centaines d’activistes et militants détenus pour des activités en lien avec leur engagement politique.
Cette initiative d’apaisement et de réconciliation a été matérialisée quelques jours plus tard par un vote à l’Assemblée nationale d’un projet de loi d’amnistie portant sur les faits liés aux manifestations politiques ayant secoué le pays entre février 2021 et février 2024.
La promulgation de cette loi a débouché sur l’élargissement de prison d’Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye, les deux principaux responsables du Parti africain du Sénégal pour le travail l’éthique et la fraternité (Pastef), une formation politique dissoute.
Cette sortie de prison, six jours après l’ouverture de la campagne électorale, a donné au candidat Bassirou Diomaye Faye l’opportunité de rejoindre la course aux suffrages pour l’élection du prochain locataire du palais de la République.
VIDEO
FRANC CFA : LA FIN D’UN CARCAN ?
Ndongo Samba Sylla et Mahamadou Lamine Sagna relèvent l'anachronisme d'un ancrage monétaire figé depuis les indépendances. Plus qu'un simple débat d'experts, il s'agit d'un choix politique majeur conditionnant l'avenir des économies africaines
Le débat autour du franc CFA continue encore à animer les discussions dans les capitales ouest-africaines. Lors d'une conversation animée sur ce sujet brûlant, l'économiste hétérodoxe Ndongo Samba Sylla et le sociologue Mahamadou Lamine Sagna ont échangé leurs analyses perspicaces, sous la modération avisée de l'ancien ministre Amadou Tidiane Wone.
Dès les premiers instants, Sylla a mis en lumière le caractère « existentiel » de ce débat monétaire, touchant aux notions fondamentales de souveraineté et de confiance en soi pour les pays africains. Qualifiant la défense du statu quo de "défensive et réactionnaire", il a démonté méthodiquement les justifications avancées en faveur du franc CFA.
Selon lui, ni les performances commerciales ni l'attractivité des investissements directs étrangers dans la zone franc ne plaident en sa faveur. La fixité du taux de change à l'euro, héritée du pacte colonial, ne se justifie plus au regard de la diversification des partenaires économiques actuels.
Sagna a abondé dans ce sens, soulignant la « violence symbolique » et les conditionnements mentaux qui persistent autour de cette monnaie, 64 ans après les indépendances. Un tel attachement psychologique au franc CFA de la part de certaines élites africaines interroge et nourrit les soupçons d'une perpétuation des intérêts d'une certaine "Françafrique".
Les deux intervenants ont insisté sur la nécessité d'un ancrage monétaire plus légitime et représentatif des nouvelles réalités économiques. Certains proposent le recours aux droits de tirages spéciaux du FMI comme étalon potentiel, plus stable que l'euro ou le dollar seuls. D'autres plaident pour la création par les pays africains de véritables réserves à même de garantir leur future monnaie souveraine, comme ce fut le cas historiquement avec l'étalon-or.
Au-delà des considérations techniques, le dilemme récurrent est revenu lors de ce débat : faut-il des monnaies nationales ou l'intégration dans une nouvelle zone monétaire solidaire mais indépendante ? Un choix politique devant être guidé par la volonté d'émancipation économique.
Une chose est certaine, à l'issue de ces échanges de richesses : le statu quo monétaire actuel dans la zone franc, loin de favoriser le développement, apparaît comme un carcan à délaisser. Un vent de changement souffle indubitablement sur les archaïsmes du franc CFA.
PAR Samba Gadjigo
LIBERTÉ
En cette veille des élections présidentielles du 24 mars 2024 qui marquent un tournant décisif dans l’histoire de notre peuple, il me plait de partager avec tous les patriotes sénégalais ce poème de feu Ousmane Sembène
En cette veille des élections présidentielles du 24 mars 2024 qui marquent un tournant décisif dans l’histoire de notre peuple, il me plait de partager avec tous les patriotes sénégalais ce poème intitulé Liberté de feu Ousmane Sembène (1923-2007). Ce poème inaugural de la carrière littéraire et artistique de Sembène, publié à Marseille en 1956, demeure plus que pertinent aujourd’hui dans notre combat pour la construction d’une Nation africaine réunifiée, indépendante, libre, prospère, juste et ancrée dans nos valeurs.
Ousmane Sembene
Action Poétique, Marseille, 1956
Extrait :
Ne pleure pas, frère,
Ne pleure plus.
Que ta nudité ne soit pas de l'ignorance.
Que ton savoir
Ne te fasse pas oublier ton devoir.
Il y a seulement quelques—années,
On se le murmurait.
Maintenant, des milliers de gens en sont hantés.
C'est par de multiples exemples
Que ces révoltes muettes sont dispersées.
J'entends les gémissements des jeunes,
Les pleurs des orphelins,
Les plaintes des mères dont le lait se tarit.
La patience de nos aînés.
Le tout est un nuage qui recèle
La force et la tempête.
Est-ce de l'indifférence ? de la résignation ?
Non. . .c'est de l'attente,
Quoi ? . . .
Ce vent-qui écrase les bourgeons,
Sur son passage, entre le clair matin et l'aube,
Ce souffle néfaste qui prolonge l'obscurantisme,
Cette nuit d'ignorance s'évaporant,
Trouveront réunis la force des âmes et les volontés,
Rassemblées en un seul fagot.
Je ne me plains pas, frères,
Ne pleurez plus, frères,
La faiblesse et la stérilité de l'occupant sévissent.
Il ne sait que distribuer des coups,
Propager des calomnies.
Cette aube naissante
Fera ployer la force des armes
A ce Zénith qui nous verra libre.
Je rends hommage
A notre Afrique tout entière—Notre pays—
Qui se fond et se confond en nous,
Nos légendes, nos mythes,
Ce pays est nôtre.
Ses poètes, nous les chercherons,
Ses philosophes, nous les retrouverons,
Sa nature vierge, nous l'exploiterons,
Des monuments pour ses héros, nous en construirons.
Ses fils d'hier—vendus—reviendrons.
Son peuple d'aujourd'hui—nous,
Nous taillerons dans la brutalité,
La servilité,
Une nation.
Nos fils se promèneront libres,
Dans un univers libre.
Hommage à l'Afrique libre.
LA CRISE DE 1962 HANTE TOUJOURS LE SÉNÉGAL
Si le pays se targue d'une tradition démocratique, un épisode fondateur reste tu : la confrontation Senghor-Dia. De cette lutte pour le pouvoir naquit un régime présidentieliste dont les dérives entravent encore aujourd'hui le pluralisme démocratique
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/03/2024
Alors que le Sénégal s'apprête à élire un nouveau président le 24 mars prochain dans un contexte de fortes tensions, le pays porte encore aujourd'hui les stigmates de la crise politique majeure survenue en décembre 1962 entre Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia. Cet épisode, qui a conduit à l'avènement d'un régime présidentialiste autoritaire, est à l'origine de l'hyperprésidentialisme encore à l'œuvre actuellement selon une analyse publiée sur le site d'information XXL Afrique.
Pourtant, à son indépendance en 1960, le Sénégal avait opté pour un régime parlementaire, rompant avec le choix présidentialiste fait par la plupart des autres nouveaux États africains. La Constitution du 29 août 1960 mettait en place un régime parlementaire avec un président aux pouvoirs limités. Mais les relations se détériorent rapidement entre le président Senghor et le Premier ministre Mamadou Dia, notamment sur les orientations économiques à donner au pays.
Les tensions éclatent au grand jour fin 1962, avec le dépôt d'une motion de censure contre le gouvernement Dia par des députés pro-Senghor. Le 17 décembre, l'envoi des gendarmes à l'Assemblée nationale par Dia pour empêcher le vote de la motion va précipiter sa chute. Dans la nuit, l'armée se range du côté de Senghor, Dia est arrêté. Le 18 décembre, l'Assemblée vote le transfert de tous les pouvoirs exécutifs au président de la République.
En quelques heures seulement, le Sénégal passe d'un régime parlementaire à un régime présidentialiste. Selon plusieurs témoignages, Senghor envisageait déjà ce changement de régime avant la crise, n'acceptant pas son rôle secondaire derrière le Premier ministre. La nouvelle Constitution de 1963, rédigée sous l'influence de conseillers juridiques français, instaure un "présidentialisme concentrationnaire" selon Mamadou Dia.
Dès lors, le Sénégal entre dans l'ère du parti unique avec un président omnipotent, sans contre-pouvoirs, élu sans concurrence jusqu'en 1978. La tentative de succession démocratique de Senghor par Diouf en 1980 se fait sans élection. Les crises politiques des années 1980-90 découlent de ce système hyper-présidentialiste hérité de 1962, les présidents tentant systématiquement de s'accrocher au pouvoir.
Les révisions constitutionnelles ultérieures n'ont pas réglé le problème, l'exécutif dominant toujours le jeu politique. La décision historique du Conseil constitutionnel en février 2024 de censurer le report de l'élection souhaité par Macky Sall marque peut-être une évolution positive, 60 ans après la crise de 1962 qui a instauré ce présidentialisme excessif, toujours source de tensions politiques.
LES CHIFFRES CLÉS DE LA PRÉSIDENTIELLE
Plus de 50 000 forces de sécurité sont déployées, près de 14 milliards ont été investis : aucun moyen n'a été épargné pour garantir la réussite de ce rendez-vous démocratique majeur pour l'histoire du Sénégal
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/03/2024
Les Sénégalais sont conviés aux urnes demain, dimanche 24 mars 2024, pour élire le cinquième président de la république. Une échéance électorale cruciale, qui mobilise d'importants moyens logistiques et sécuritaires à en croire les autorités.
Lors d'un point de presse jeudi, le ministre de l'Intérieur Mouhamadou Makhtar Cissé a indiqué qu'un effectif record de 50.000 éléments de sécurité avait été déployé sur l'ensemble du territoire pour assurer le bon déroulement du vote. Plus de 2400 observateurs nationaux et internationaux ont également été accrédités par la Commission électorale nationale autonome (CENA) pour superviser le scrutin.
Selon le ministre, l'organisation de cette présidentielle a nécessité une enveloppe globale d'environ 14 milliards de francs CFA, mobilisés par l'Etat sénégalais. "Aucun moyen financier ou logistique ne sera épargné pour la réussite de cette importante échéance démocratique", a-t-il assuré.
Plus de 7 millions d'électeurs inscrits
Au total, ce sont 7 371 854 Sénégalais qui sont inscrits sur les listes électorales pour ce premier tour, d'après les chiffres officiels communiqués. Sur le territoire national, 7 033 854 électeurs sont répartis dans 15 633 bureaux de vote.
La diaspora n'est pas en reste, avec 338 040 électeurs inscrits dans 807 bureaux de vote à travers le monde. Soit au total 16 440 bureaux de vote qui accueilleront les opérations de vote sur l'ensemble du territoire national et à l'étranger.
Un électorat majoritairement âgé
D'après les statistiques communiquées par la CENA, l'autorité chargée d'organiser les élections, l'électorat sénégalais est plutôt âgé. Ainsi, 86% des inscrits ont plus de 36 ans.
Plus précisément, 57% ont entre 41 et 85 ans. Ceux âgés de 36 à 40 ans représentent 29%. Seuls 13% des électeurs sont âgés de moins de 35 ans, d'après la CENA.
Au-delà du profil du futur locataire du palais de Dakar, cette élection revêt des enjeux cruciaux pour l'avenir du Sénégal. La gestion de l'économie fragilisée, la lutte contre la vie chère, ou encore la souveraineté alimentaire seront sans doute au cœur des débats. Le prochain président héritera ainsi de défis titanesques.
L’OBSERVATOIRE PANAFRICAIN DES ÉLECTIONS DEMANDE AUX ACTEURS POLITIQUES DE RESTER LÉGALISTES
L’ONAPEL exhorte ainsi, les politiques «à ne jamais cesser d’être respectueux des dispositions électorales en vigueur en République du Sénégal, dont le code électoral en est le socle et l’édifice intangible».
A travers un communiqué, la mission internationale de l’Observatoire Panafricain des Élections (OPANEL) informe de sa présence au Sénégal dans le cadre de l’élection présidentielle du dimanche 24 février.
Selon ladite note, les observateurs demandent aux acteurs politiques d’ être fair-play pour ce scrutin.
L’ONAPEL exhorte ainsi, les politiques «à rester légalistes jusqu’au bout, puis à ne jamais cesser d’être respectueux des dispositions électorales en vigueur en République du Sénégal, dont le code électoral en est le socle et l’édifice intangible».
Par ailleurs, les observateurs panafricains demandent à tous les Sénégalais d’aller retirer les cartes d’électeur qui sont en souffrance dans les préfectures afin d’exercer leur droit.
L’UKRAINE NIE TOUTE IMPLICATION DANS LA FUSILLADE DE MOSCOU
pour le président Russe Vladimir Poutine, cette revendication des djihadistes n’est qu’une façade car les vrais commanditaires ne sont pas les islamistes. Et d’ajouter que l’attaque ne restera pas impunie.
Une fusillade a été perpétrée dans une salle de concert à Moscou ce 22 mars faisant plus de 60 morts et des centaines de blessés.
Cependant, pour le président Russe Vladimir Poutine, cette revendication des djihadistes n’est qu’une façade car les vrais commanditaires ne sont pas les islamistes. Et d’ajouter que l’attaque ne restera pas impunie.
Toutes les personnes ou les pays qui y sont mêlées, de près ou de loin, vont en subir les conséquences. Dans un discours, il a fait des menaces appuyées à l’encontre des ses «ennemis».
Par contre des informations reçues par les renseignements russes, montrent que les 4 personnes qui ont perpétré la fusillade ont des contacts en Ukraine.
«Après avoir commis l’attentat terroriste, les criminels comptaient franchir la frontière russo-ukrainienne et avaient des contacts appropriés du côté ukrainien», ont indiqué les Services de Sécurité Russes (FSB).
Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, a affirmé que son pays «n’a absolument rien à voir» avec l’attaque. Plus tard, le renseignement ukrainien est allé sensiblement plus loin en déclarant: «L’attentat terroriste de Moscou est une provocation planifiée et délibérée des services spéciaux russes sur ordre de (Vladimir) Poutine. Son objectif est de justifier des frappes encore plus dures contre l’Ukraine et une mobilisation totale en Russie».
PRÉSIDENTIELLE 2024, LE CUDIS INVITE À CHOISIR LE MEILLEUR DIRIGEANT
Le Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (Cudis) appelle les différents acteurs du processus électoral au «sens élevé de la responsabilité dans la préservation et la transmission des fondements de la paix et du vivre-ensemble au Sénégal».
Le Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (Cudis) appelle les différents acteurs du processus électoral au «sens élevé de la responsabilité dans la préservation et la transmission des fondements de la paix et du vivre-ensemble au Sénégal».
Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al amine et Cie convoquent les valeurs telles que la parenté, le métissage, la tolérance religieuse, un legs que les candidats ont «l’obligation de préserver». Selon l’organisation, garantir la continuité de ces valeurs vaut mieux que protéger des ressources comme «l’or, le pétrole ou le gaz». Pour le Cudis, le peuple est tenu de «choisir le meilleur dirigeant pour aujourd’hui et pour demain».
SECRET DU VOTE, LES RECOMMANDATIONS DES PERSONNES VIVANT AVEC UN HANDICAP
"Il faut prévoir des guides audio pour les personnes vivant avec un handicap lors du vote. Faire en sorte qu’elles n’aient plus recours à une personne pour voter parce que cette dernière peut ne pas respecter votre choix", indique une handicapée visuelle.
Le vote est secret, selon le Code électoral sénégalais. Dans la pratique, il ne l’est pas. Le constat est fait par des personnes souffrant de handicap. Lors d’une rencontre organisée par le Collectif des organisations de la Société civile pour les élections (Cosce) et dont le thème portait sur «La jeunesse sénégalaise face aux défis de l’élection présidentielle du 24 mars 2024», ces personnes ont formulé des recommandations à l’endroit des décideurs.
Fatou Faye, une handicapée visuelle, de dire : «Il faut prévoir des guides audio pour les personnes vivant avec un handicap lors du vote. Faire en sorte qu’elles n’aient plus recours à une personne pour voter parce que cette dernière peut ne pas respecter votre choix. Éditer les documents électoraux comme les codes en braille.» Khadim Dieng, président de la Fédération départementale des personnes vivant avec un handicap de Diourbel d’ajouter : «Il faut prévoir des rampes pour l’accès aux bureaux de vote».