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17 mai 2025
PRÉSIDENTIELLE À DAKAR, LE TAUX DE PARTICIPATION EST DE 45% À 14H
"Le scrutin a commencé depuis 8 heures. Les problèmes sont minimes et négligeables pour une si grande élection. Jusqu’ici il n’y a pas d’incident majeur", selon le gouverneur de Dakar.
iGFM - (Dakar) À Dakar, le taux de participation au scrutin présidentiel de ce dimanche, est à45% à 14 heures. Le chiffre a été dévoilé par le Gouverneur de Dakar.
«Le scrutin a commencé depuis 8 heures. Les problèmes sont minimes et négligeables pour une si grande élection. Jusqu’ici il n’y a pas d’incident majeur. À 14 heures le taux de participation était bon. Car les gens étaient venus très tôt dans les bureaux de vote. Le taux était estimé à 45% à 14 heures», a expliqué Al Hassan Sall.
UNE MOBILISATION INÉGALE
Les premiers taux de participation observés à midi révèlent des situations contrastées selon les localités. De 26% à Goudomp à 36% à Gossas, tour d'horizon des données officielles dans plusieurs départements
L’élection présidentielle en cours dans le pays montre des taux de participation variés à midi dans plusieurs localités, reflétant les diverses dynamiques électorales à l’œuvre. Voici un résumé des taux de participation enregistrés à 12h00 dans différents départements, selon les sources officielles locales :
Goudomp : La participation s’élève à 26% selon les données fournies par la préfecture, marquant un démarrage modeste pour ce département.
Oussouye : Un peu plus engagé, Oussouye affiche un taux de 30% à la même heure.
Podor : Le département, sous la surveillance du préfet Makhtar Diop, rapporte un taux de 23%, le plus bas des taux observés à ce stade.
Sédhiou : Avec un taux de 27,20%, Sédhiou se situe dans la moyenne des participations constatées.
Bambey : Ce département montre un enthousiasme légèrement supérieur avec un taux de 31,1%, d’après Aïssatou Touré Bâ, préfet du département.
Goudiry : Le taux de participation atteint 29%, suggérant un intérêt modéré de la part des électeurs.
Ziguinchor : Avec un taux de 29%, ce département, sous l’égide du gouverneur Mor Talla Tine, montre un engagement comparable à celui de Goudiry.
Bounkiling : Légèrement inférieur à la moyenne, Bounkiling enregistre un taux de 27,34%.
Bakel : Présentant un taux de 25,33%, Bakel se positionne parmi les taux les plus bas à ce stade de l’élection.
Fatick : Ce département affiche un taux encourageant de 30%, indiquant une participation active.
Medina Yoro Foula : Avec un taux de 31%, MYF se range parmi les départements les plus mobilisés.
Bignona et Kanel : Ils affichent respectivement des taux de 31% et 31,91%, montrant un engagement significatif des électeurs.
Matam : Présente un taux de 29,78%, indiquant une participation respectable.
Fatick : 30%
Foundiougne : 30,91%
Gossas : 36%
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SÉNÉGALITÉ EXCLUSIVE, GAGE DE GOUVERNANCE SOUVERAINE ?
Les Sénégalais ont une position très claire sur l’article 28 de la constitution sénégalaise qui porte sur l’exclusivité de la nationalité sénégalaise pour être candidat à la Présidentielle.
Les Sénégalais ont une position très claire sur l’article 28 de la constitution sénégalaise qui porte sur l’exclusivité de la nationalité sénégalaise pour être candidat à la Présidentielle. Si certains rêvent de voir cet article, abrogé un jour d’autres ne veulent pas en entendre. Au contraire, ils souhaitent que la disposition soit corsée parce que c’est aussi bien la souveraineté nationale que la sécurité du pays qui est en jeu. Voir les réactions dans ce numéro d’Opinions sur rue,
Ce dimanche 24 mars, les Sénégalais vont finalement aller aux urnes pour choisir leur prochain président après une longue période de tension sur diverses problématiques.
En effet, la renonciation hors délai de sa nationalité française par Karim Wade, entrainant le rejet de facto, de sa candidature, a cristallisé le débat sur l’exclusivité de nationalité sénégalaise pour tout candidat à la Présidentielle au Sénégal clairement exprime dans l’article 28 de la Constitution.
« Tout candidat à la présidence de la République doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de tous ses droits civils et politiques, être âgé trente-cinq 35 ans au moins et 75 ans au plus, au plus tard le jour du scrutin ».
Le premier énoncé a évidemment, « être exclusivement de nationalité sénégalaise » fait couler beaucoup d’encre et de salive chez certains candidats et responsables politiques. Mais dans les rues, aussi, les citoyens ont aussi leur avis clair. Ils comprennent très parfaitement les enjeux de cet article et la plupart le défendent.
MACKY SALL LOUE LES INSTITUTIONS ÉLECTORALES
Saluant les garanties offertes par le processus électoral, le président sortant a souhaité que les électeurs puissent s'exprimer librement, le choix final leur appartenant.
Le président de la République, qui a accompli son devoir civique, dimanche au Centre Thierno Mamadou Sall, a souhaité que les Sénégalais ”puissent aller voter et rentrer tranquillement’’ chez eux, soulignant que le Sénégal avait ”un système électoral éprouvé”.
‘’Je souhaite que tous nos compatriotes puissent aller voter et rentrer tranquillement chez eux en sachant que nous avons un système électoral éprouvé’’, a-t-il déclaré à sa sortie du bureau 3 du centre Thierno Mamadou Sall, de la commune de Fatick.
‘’L’ensemble des candidats sont représentés dans les bureaux de vote, de même que les représentants de la commission électorale nationale autonome (CENA)’’, a-t-il ajouté.
Il a relevé que ”c’est à l’issue du vote, ce soir que les résultats seront publiés devant chaque bureau de vote et juste après les commissions départementales de recensement des votes vont entrer en action (…)”. Et le Conseil constitutionnel va donner les résultats définitifs, a-t-il poursuivi.
Macky Sall qui n’est pas candidat à sa propre succession a rappelé qu’il n’appartient ni à un candidat ni à un camp de proclamer les résultats.
‘’Ce soir les bureaux de vote vont parler et refléteront le choix des Sénégalais. Nous espérons que ce choix sera le meilleur pour les Sénégalais’’, a-t-il encore soutenu, accompagné de son épouse la première Dame, Marième Faye Sall.
Macky Sall, au pouvoir depuis 12 ans, ne se représente pas pour un nouveau mandat après en avoir fait deux à la tête du pays.
Il s’est dit ”ému” de sacrifier à son devoir de citoyen en ce jour d’élection présidentielle.
Il a remercié les populations du Sénégal pour leur soutien au cours de ces 12 années qu’il a passées à la tête du pays.
Les Sénégalais se rendent aux urnes ce dimanche pour élire un nouveau président de la République, ultime étape d’un processus électoral dont la mise en œuvre au forceps a éprouvé comme jamais les fondements institutionnels du pays.
Au total, 7 371 890 électeurs sont appelés aux urnes pour élire le successeur de Macky Sall, au pouvoir depuis 12 ans et qui ne se représente pas pour un nouveau mandat après en avoir fait deux à la tête du pays.
Dix-neuf candidats dont une femme sont en lice pour le scrutin.
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IDRISSA SECK ASPIRE À UNE NOUVELLE ÈRE
De retour des urnes, le candidat à la présidentielle a diffusé une déclaration apaisante aux Sénégalais. Il a lancé un vibrant appel au calme pour les jours à venir, exprimant aussi sa vision d'un pays uni
Dans une déclaration sobre mais pleine d'espoir, le candidat Idrissa Seck a détaillé à la nation ses vœux pour des fêtes de Ramadan et de Carême apaisées. Après avoir accompli son devoir civique, il a lancé un appel solennel à la paix et à la sérénité durant cette période électorale cruciale.
Seck aspire à l'avènement, sous la prochaine présidence, d'une ère nouvelle pour le Sénégal - une ère de stabilité, de sécurité renforcée, de prospérité économique et d'emplois massifs pour la jeunesse.
Il a conclu en exprimant l'espoir fervent que le Sénégal, uni, sorte vainqueur et renforcé de ce scrutin démocratique. Un message apaisant, en cette période de tous les possibles.
BON DÉPART DES OPÉRATIONS DE VOTE À LINGUÈRE
Le dispositif sécuritaire est en place et les membres des bureaux présents pour accueillir les premiers électeurs
Les opérations de vote ont démarré à 8 heures dans la commune de Linguère (nord) notamment au centre El’hadji Daouda Dia, a constaté un reporter de l’APS.
Les opérations ont également démarré dans les quatre autres centres de vote.
Considéré comme l’un des plus importants lieux de vote de la commune de Linguère, ce centre compte 7 bureaux de vote en son sein avec au total 2559 électeurs inscrits. Un dispositif sécuritaire composé des éléments du Groupement mobile d’intervention (GMI) veille au grain.
À la porte d’entrée dudit centre, chaque personne est tenue de présenter sa pièce d’identité ou carte professionnelle pour pouvoir y accéder. Le temps de procéder aux vérifications. Dans les bureaux de vote, les bulletins des 19 candidats sont visibles. Les membres des bureaux sont également présents.
Plusieurs électeurs commencent déjà à rallier ce centre pour venir accomplir de leur droit civique.
Le candidat à l’élection présidentielle, Aly Ngouille Ndiaye est attendu dans ce même centre à 10 heures où il va accomplir son devoir civique au bureau numéro 4Au total, la commune de Linguère compte 5 centres de vote avec au total 24 bureaux de vote.
LE SCRUTIN A DEBUTÉ AU STADE DEMBA DIOP
Les opérations de vote ont commencé dans le calme, les électeurs étant nombreux à faire la queue dès l'ouverture des bureaux
Les opérations de vote ont démarré au stade Demba Diop de Dakar qui compte 24 bureaux, a constaté l’APS.
“Tout se passe bien. Le matériel est en place”, a assuré Ndeye Tabara Sylla, la présidente bureau de vote numéro 13.
Les électeurs en rang sont venus nombreux dans le centre Stade Demba Diop.
Les Sénégalais se rendent aux urnes ce dimanche pour élire un nouveau président de la République, ultime étape d’un processus électoral dont la mise en œuvre au forceps a éprouvé comme jamais les fondements institutionnels du pays.
Au total, 7 371 890 électeurs sont appelés aux urnes pour élire le successeur de Macky Sall, au pouvoir depuis 12 ans et qui ne se représente pas pour un nouveau mandat après en avoir fait deux à la tête du pays.
Dix-neuf candidats dont une femme sont en lice pour le scrutin.
L'HEURE DU CHOIX
Deux visions diamétralement opposées s'affrontent: d'un côté la pérennisation d'un système établi, de l'autre l'avènement d'une nouvelle ère de changements. Un tournant majeur dans l'histoire politique récente du pays
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 24/03/2024
Les Sénégalais sont appelés aux urnes ce dimanche 24 mars pour élire leur président de la République. Ils devront départager deux candidats aux projets de société radicalement opposés: Amadou Ba, représentant de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar, et Bassirou Diomaye Faye, qui porte les couleurs de l'ex-Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), formation dissoute par le gouvernement en juillet dernier. Selon le politologue Moussa Diaw, cité par le journal Le Monde, "jamais, dans leur longue histoire démocratique, la tenue d’une présidentielle n’aura été aussi éprouvante".
En effet, cet intense scrutin, inédit de par son accouchement difficile, consacre une nette polarisation entre les partisans d'une continuité politique et les tenants d'une rupture franche. D'un côté, Amadou Ba, ancien premier ministre et ministre des finances de 62 ans, prône une stabilité dans la gouvernance du pays. De l'autre, Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, dauphin de l'opposant Ousmane Sonko, défend des changements radicaux notamment dans la lutte contre la corruption et la réforme de la gouvernance.
Cette division se reflète également sur les plans économique et diplomatique. Candidat décrit comme "pro-français" par ses adversaires, Amadou Ba propose de poursuivre les relations privilégiées avec la France, premier partenaire économique et commercial du Sénégal. Bassirou Diomaye Faye, issu de l'ex-Pastef qui milite pour une sortie du franc CFA et la remise en question des accords liés à l'exploitation future des hydrocarbures, appelle à une plus grande souveraineté et à un rééquilibrage des alliances du pays.
Sur le plan économique, le Fonds monétaire international a conditionné son soutien financier au maintien du programme d'ajustement structurel, comprenant une réduction des subventions. Or, selon Abdourahmane Diouf, allié de la coalition "Diomaye président", "le Sénégal est un pays souverain qui décide des secteurs de son économie à subventionner ou non". L'opposition, méfiante vis-à-vis des plans d'ajustement, promet de trouver "d'autres financements alternatifs".
Fort de son image d'intégrité forgée par son leader Ousmane Sonko, ancien agent des impôts "qui n'a jamais rien détourné", l'ex-Pastef peut compter sur une partie de la jeunesse et de l'élite urbaine, lasses des "acteurs classiques (...) déconnectés des réalités" selon M. Diaw. Le parti s'est hissé à la troisième place à la présidentielle de 2019 avant de rafler près de la moitié des sièges au Parlement en 2022.
Amadou Ba tente pour sa part d'attaquer la probité de son rival, régulièrement accusé, sans preuves, de corruption. Tout porte ainsi à croire que les Sénégalais devront trancher, lors de ce scrutin crucial, entre la continuité d'un modèle établi et une remise en question profonde des équilibres sociétaux et géopolitiques actuels.
LES URNES COMME EXUTOIRE
Après des semaines de tensions liées au report de l'élection, les Sénégalais sont enfin appelés aux urnes ce dimanche. Mais le processus électoral aura été éprouvant pour la démocratie, entre crise politique, manifestations violentes et mort d'hommes
Les Sénégalais se rendent aux urnes ce dimanche pour élire un nouveau président de la République, ultime étape d’un processus électoral dont la mise en œuvre au forceps a éprouvé comme jamais les fondements institutionnels du pays.
Les 7 371 890 électeurs sont appelés aux urnes pour élire le successeur de Macky Sall, au pouvoir depuis 12 ans et qui ne se représente pas pour un nouveau mandat après en avoir fait deux à la tête du pays.
Dix-neuf candidats sont en lice pour ce scrutin. Deux parmi ceux retenus par le Conseil constitutionnel ont annoncé leur retrait de la course au profit du candidat Bassirou Diomaye Faye.
Le scrutin de ce dimanche a été précédé par des péripéties ayant abouti à la réduction de la durée de la campagne électorale, finalement arrêtée à douze jours contre 21 selon la loi électorale.
La limitation de la durée de la campagne électorale est l’une des conséquences des perturbations du processus électoral, un temps interrompu par l’annonce, le 3 février dernier, de l’abrogation du décret portant convocation du collège électoral.
Cette décision du chef de l’Etat est intervenue à quelques heures de l’ouverture officielle de la campagne électorale pour l’élection présidentielle alors prévue le 25 février.
Il s’en est suivi une crise politico-institutionnelle dont le point final a été le rejet par la Cour suprême des recours en annulation des décrets portant sur la tenue du scrutin le 24 mars.
Le recours rejeté le 15 mars par la plus haute juridiction du pays à l’issue d’une audience publique, était introduit par des candidats recalés et des responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS), dont la candidature du leader, Karim Meissa Wade, avait été rejeté par le Conseil constitutionnel.
La décision de la Cour suprême a levé tout doute sur la tenue d’un scrutin marqué en amont par des incertitudes jusqu’à la fixation, au 24 mars, de la date définitive de l’élection par le président de la République.
Motivant sa décision de geler la convocation des électeurs pour le 25 février, le chef de l’Etat avait invoqué, lors d’une adresse à la nation, des divergences entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel sur fond de soupçons de corruption à l’encontre de juges parmi ceux qui avaient contrôlé la régularité des dossiers de candidature à l’élection présidentielle.
Ces accusations ont été portées par le Parti démocratique sénégalais qui avait demandé et obtenu la création d’une commission d’enquête parlementaire pour enquêter sur cette affaire.
Le Conseil constitutionnel constate l’impossibilité de tenir le scrutin le 25 février
L’un des points culminants de cette crise politique a été sans doute le vote par les députés d’une loi constitutionnelle fixant au 15 décembre la tenue de la présidentielle, deux jours après l’interruption de facto du processus électoral.
Le Conseil constitutionnel, saisi par des députés opposés à ce report, a rejeté cette loi constitutionnelle et annulé le décret pris le 3 février par le chef de l’Etat pour renoncer à la convocation du collège électoral.
Dans sa décision rendue le 15 février, le Conseil constitutionnel avait invité l’autorité compétente, notamment l’exécutif incarné par le chef de l’Etat, à organiser l’élection présidentielle ‘’dans les meilleurs délais’’, après avoir constaté l’impossibilité de la tenir à la date initialement prévue, le 25 février.
Réagissant à ce développement, le président Macky Sall, dans un communiqué rendu public le lendemain, s’était engagé à ‘’pleinement appliquer’’ la décision de la haute juridiction.
Le Conseil constitutionnel s’est de nouveau illustré le 6 mars, en jugeant ‘’contraire à la Constitution’’ la tenue de l’élection présidentielle au-delà du 2 avril, ce qui sous-entend que le président sortant ne peut pas rester en fonction au-delà du 2 avril.
Cette décision faisait suite à une saisine du chef de l’Etat pour avis sur les conclusions du dialogue national organisé le 26 et le 27 février, à l’initiative du président de Macky Sall, afin de trouver les voies et moyens de permettre au pays de surmonter la crise politique qu’elle traversait.
Les sept ‘’sages’’ se rallient au chef de l’Etat pour la tenue du scrutin le 24 mars
Les participants à cette concertation, boycottée par seize des dix-neuf candidats à l’élection présidentielle et de nombreuses franges de la société civile, avaient notamment recommandé la tenue au 2 juin du scrutin et la possibilité pour le président sortant de rester au pouvoir jusqu’à l’installation de son successeur.
Le Conseil constitutionnel a également maintenu la liste des 19 candidats déjà retenus pour participer à l’élection présidentielle, en considérant que l’existence d’un consensus issu d’un dialogue postérieur à la décision arrêtant la liste définitive des candidats, ne fait pas partie des causes de modification de cette liste, limitativement énumérées par les articles 29, alinéa 2, et 34, alinéa premier de la Constitution.
Dans la foulée, la haute juridiction en matière électorale, a répondu favorablement à une requête introduite par des candidats et fixé la date du 31 mars, en considérant la carence de l’autorité chargée de prendre une telle décision.
La juridiction se rangera le lendemain derrière la décision du chef de l’Etat contenue dans un décret convoquant le corps électoral le 24 mars, ouvrant la voie à la tenue du scrutin.
Entre temps, les réactions de désapprobation et les manifestations qui s’en sont suivies ont provoqué le décès de quatre personnes à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor.
Ces personnes ont péri dans des échauffourées entre des manifestants opposés aux report de l’élection et les forces de défense et de sécurité.
Ces violences ont été suivies d’un vent de décrispation avec la sortie de prison de centaines d’activistes et militants détenus pour des activités en lien avec leur engagement politique.
Cette initiative d’apaisement et de réconciliation a été matérialisée quelques jours plus tard par un vote à l’Assemblée nationale d’un projet de loi d’amnistie portant sur les faits liés aux manifestations politiques ayant secoué le pays entre février 2021 et février 2024.
La promulgation de cette loi a débouché sur l’élargissement de prison d’Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye, les deux principaux responsables du Parti africain du Sénégal pour le travail l’éthique et la fraternité (Pastef), une formation politique dissoute.
Cette sortie de prison, six jours après l’ouverture de la campagne électorale, a donné au candidat Bassirou Diomaye Faye l’opportunité de rejoindre la course aux suffrages pour l’élection du prochain locataire du palais de la République.
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FRANC CFA : LA FIN D’UN CARCAN ?
Ndongo Samba Sylla et Mahamadou Lamine Sagna relèvent l'anachronisme d'un ancrage monétaire figé depuis les indépendances. Plus qu'un simple débat d'experts, il s'agit d'un choix politique majeur conditionnant l'avenir des économies africaines
Le débat autour du franc CFA continue encore à animer les discussions dans les capitales ouest-africaines. Lors d'une conversation animée sur ce sujet brûlant, l'économiste hétérodoxe Ndongo Samba Sylla et le sociologue Mahamadou Lamine Sagna ont échangé leurs analyses perspicaces, sous la modération avisée de l'ancien ministre Amadou Tidiane Wone.
Dès les premiers instants, Sylla a mis en lumière le caractère « existentiel » de ce débat monétaire, touchant aux notions fondamentales de souveraineté et de confiance en soi pour les pays africains. Qualifiant la défense du statu quo de "défensive et réactionnaire", il a démonté méthodiquement les justifications avancées en faveur du franc CFA.
Selon lui, ni les performances commerciales ni l'attractivité des investissements directs étrangers dans la zone franc ne plaident en sa faveur. La fixité du taux de change à l'euro, héritée du pacte colonial, ne se justifie plus au regard de la diversification des partenaires économiques actuels.
Sagna a abondé dans ce sens, soulignant la « violence symbolique » et les conditionnements mentaux qui persistent autour de cette monnaie, 64 ans après les indépendances. Un tel attachement psychologique au franc CFA de la part de certaines élites africaines interroge et nourrit les soupçons d'une perpétuation des intérêts d'une certaine "Françafrique".
Les deux intervenants ont insisté sur la nécessité d'un ancrage monétaire plus légitime et représentatif des nouvelles réalités économiques. Certains proposent le recours aux droits de tirages spéciaux du FMI comme étalon potentiel, plus stable que l'euro ou le dollar seuls. D'autres plaident pour la création par les pays africains de véritables réserves à même de garantir leur future monnaie souveraine, comme ce fut le cas historiquement avec l'étalon-or.
Au-delà des considérations techniques, le dilemme récurrent est revenu lors de ce débat : faut-il des monnaies nationales ou l'intégration dans une nouvelle zone monétaire solidaire mais indépendante ? Un choix politique devant être guidé par la volonté d'émancipation économique.
Une chose est certaine, à l'issue de ces échanges de richesses : le statu quo monétaire actuel dans la zone franc, loin de favoriser le développement, apparaît comme un carcan à délaisser. Un vent de changement souffle indubitablement sur les archaïsmes du franc CFA.