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17 mai 2025
PAR Aminata K. Dioukhané
LA VÉRITABLE RUPTURE, C’EST ÉLIRE UN PRÉSIDENT AUX MAINS LIBRES POUR GOUVERNER
Mahammed Boun Abadallah Dionne est ce président qui, en s'engageant à faire un unique mandat de 5 ans, pourra gouverner librement, sans passion ni pression
De quoi le Sénégal a-t-il besoin pour les années à venir ? D’un président libéré de toute contingence politique. Car les calculs politiciens du régime en place pour se maintenir au pouvoir, combinés aux pratiques « des oppositions » pour le conquérir, nous ont conduit à la crise politique actuelle.
Cette liberté totale d’action du futur président ne sera possible que pour un président qui se limiterait à un seul mandat de 5 ans. Le Sénégal se trouve aujourd’hui dans une impasse politique et il lui faut imaginer des solutions politiques de sortie de cette crise. Il lui faut innover dans la manière de faire la politique et d’exercer le pouvoir.
Imaginons un président élu par les Sénégalais pour un mandat de 5 ans. Ce président ne consacrera pas de temps à des intérêts partisans, mais se concentrera entièrement sur le bien-être du peuple sénégalais.
Imaginons un mandat unique de 5 ans qui serait une garantie pour un exercice du pouvoir concentré et efficace porté par un président de la République défenseur de la Constitution, des libertés individuelles et collectives, et de l'égalité ; un président qui assurerait le strict respect de la séparation des pouvoirs et refuserait toute manipulation de la justice dans des affaires délicates. Et surtout un président qui travaillerai à apporter les réformes politiques, économiques et sociétales qui aujourd’hui s’imposent.
Enfin imaginons un président qui rompra pour la première fois dans l’histoire du Sénégal avec la quête d’un second mandat, source de tension et de compromis, voire de compromission.
Mahammed Boun Abadallah Dionne sera le premier président du Sénégal aux mains libres
Un seul mandat de 5 ans pour un président libre et efficace : c’est une rupture dans les pratiques politiques du Sénégal et c’est une innovation. Voilà la véritable rupture anti système qui pourrait permettre de transformer durablement le Sénégal. Voilà la véritable révolution dont le Sénégal, qui traverse une crise politique, a besoin. Et cette rupture commence tout simplement par montrer que la conservation du pouvoir à tout prix n’est pas le but ultime de la politique. Le 5ème président de la République du Sénégal pourrait être le premier à se détourner de la politique politicienne pour se concentrer sur la gouvernance de la cité. Celui qui pourra guérir le Sénégal de ses pathologies politiques. Réparer le Sénégal et unir les Sénégalais.
Nous ne devrions jamais oublier ceci : le Sénégal se trouve dans la situation actuelle à cause d’une guerre entre pro et anti 3ème mandat, une guerre qui aura duré 5 années. Nous ne devrions pas nous tromper : seule une rupture dans les pratiques politiques peut apporter des transformations profondes au Sénégal. Et le fait de se limiter à un mandat en serait le premier jalon.
Mahammed Boun Abadallah Dionne est ce président qui, en s'engageant à faire un unique mandat de 5 ans, pourra gouverner librement, sans passion ni pression. Sans attaches politiques partisanes, car sans parti politique, il a régulièrement déclaré à ses partisans et sympathisants : « je ne cherche pas de militants mais des compagnons, je ne cherche pas de foule apathique mais des citoyens engagés et participatifs ».
Il affirme clairement son intention lors de ses diverses prises de parole : après avoir exercé la fonction de Premier ministre pendant 5 ans, quitté le gouvernement pendant les 5 années suivantes, il sollicite le suffrage des sénégalais pour les 5 prochaines années pour terminer sa mission. Sa démarche le positionne en outsider, mais un outsider expérimenté et rassurant, capable de réformer le système de l'intérieur. C’est le paradoxe Dionne. En tant qu'outsider, il s'est détaché de son parti d'origine pour se présenter sous la bannière de la Coalition Dionne2024. Son expérience en tant que Premier ministre et ses compétences avérées d'homme d'État lui confèrent une connaissance approfondie des mécanismes du pouvoir et de la marche de l’État.
5 années pour réparer, réconcilier, travailler ensemble et transmettre à la jeune génération
Les arguments en faveur d’un seul mandat ne manquent pas : liberté d’action du président sans la pression de la réélection et possibilité de se concentrer sur l'accomplissement de ses objectifs à long terme sans être distrait par des calculs politiques à court terme ; absence de pression politique afin de pouvoir prendre des décisions basées uniquement sur l’intérêt du pays ; contribution au renouvellement démocratique. Plus précisément, il pourra se concentrer sur les réformes proposées par son programme et la réconciliation des sénégalais.
Les principaux arguments contre, à savoir, le manque d’expérience ou la perturbation des projets en cours, peuvent être balayés d’un revers de la main : Mahammed Boun Abdallah Dionne est le candidat qui a le plus d’expérience gouvernementale et celui qui a participé à la conception et à la mise en œuvre d’une grande partie des projets du PSE.
Est-il besoin de rappeler qu’au Sénégal comme dans beaucoup d’autres pays en Afrique, la vie sociale et économique tourne autour de la politique car les possibilités de s’enrichir ou d’accéder à des postes prestigieux sont concentrés autour du régime en place et de l’élite que ce régime produit.
S’engager à exercer un seul mandat, c’est aussi autoriser les sénégalais à s’éloigner de la quête des dividendes économiques et sociaux liés à la politique, auxquelles les pratiques politiques les ont malheureusement habitués.
S’engager à exercer un seul mandat c’est travailler à réparer le Sénégal épuisé par ces années de combat pour la conservation du pouvoir du côté du régime ou pour sa conquête du côté « des oppositions ».
Ces cinq années seront essentielles pour nous remettre du traumatisme causé par la lutte acharnée pour le pouvoir que nous avons traversée et pour réfléchir sur nous-mêmes et définir notre cap. Ensemble. Avec un président expérimenté, rassembleur, capable de transcender les clivages, d'apaiser les tensions et d'agir rapidement et efficacement dès son élection, nous pourrons avancer. Une période durant laquelle nous aurons l'opportunité de nous questionner sur nos aspirations collectives tout en collaborant pour mettre en œuvre les réformes nécessaires.
par Adama Dieng
HAÏTI : IL EST TEMPS D’AGIR MAINTENANT AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD
Pourquoi une action internationale efficace et rapide est-elle si tragiquement tardive alors qu’une population victime étouffe et qu’il existe une chance, aussi complexe soit-elle, de renverser la situation ?
Le 1er janvier 1804, date qui devait marquer l'épilogue d'une révolution épique et historique contre les autorités coloniales françaises, Haïti proclamait son indépendance sous la houlette de Jean-Jacques Dessalines. Anciennement Saint-Domingue, « Haïti », le « pays des montagnes » en langue taïno, devient ainsi la première nation noire indépendante de l'hémisphère occidental, et bien plus tard, membre fondateur des Nations Unies, de l'Organisation des États américains, de l’Association des États de la Caraïbe et de l’Organisation internationale de la Francophonie.
219 ans plus tard, le 1er janvier 2023 exactement, une tribune intitulée « Prise en otage, Haïti se meurt. Agissons maintenant » que j'avais initiée a été publiée. Je remercie sincèrement les personnalités éminentes des cinq continents qui ont cosigné cette tribune, parmi lesquelles des chefs d'État actuels et anciens, le président de la Commission de l'Union africaine et des intellectuels de renom.
Plus d’un an après la publication de la tribune, on se demande si le cri du cœur que nous avons lancé a été clairement entendu. En effet, depuis lors, la situation en Haïti s'est profondément détériorée et est devenue encore plus désespérée. Néanmoins, reconnaissance, appréciation et encouragement doivent être offerts à toutes les entités et personnalités, telles que le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, et le gouvernement de la République du Kenya, sous la direction du président William Ruto, qui se sont depuis lors engagées à poursuivre leurs efforts à soutenir le peuple haïtien dans ses moments les plus difficiles où il en a besoin. En octobre dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé le déploiement en Haïti d'une mission multinationale dirigée par le Kenya pour tenter de rétablir l'ordre face à la spirale de la violence des gangs et à l'effondrement de l'ordre public.
Cependant, ce déploiement, déjà retardé par une procédure judiciaire kenyane, pourrait être rendu plus difficile par les complications politiques et les réalités en Haïti même. Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, le Bangladesh, la Barbade, le Tchad et la Jamaïque ont officiellement notifié aux Nations Unies leur intention de fournir du personnel à une force internationale. La Communauté des Caraïbes (CARICOM) a déployé des efforts remarquables en faveur de la paix en Haïti. Par ailleurs, l'évolution la plus récente semble indiquer que le gouvernement du Bénin, sous la direction du président Patrice Talon, serait également prêt à engager ses forces pour contribuer à la stabilisation de ce pays caribéen si emblématique pour de nombreux pays africains. En effet, Haïti, terre plongée dans les traditions africaines, est intrinsèquement liée à l'Afrique à travers l'histoire, la culture et la spiritualité.
Pourquoi une action internationale efficace et rapide est-elle si tragiquement tardive alors qu’une population victime étouffe et qu’il existe une chance, aussi complexe soit-elle, de renverser la situation ? L’humanité doit écouter et répondre aux cris du peuple haïtien. Le Premier ministre d'Haïti, Ariel Henry, a annoncé sa démission il y a quelques jours. La communauté internationale appelle à la mise en place d'un gouvernement de transition qui pourrait libérer le pays de la violence.
Dans un pays ruiné et débordé, dont les services de base nécessaires à l’existence de la population, notamment les hôpitaux, les écoles et les entreprises, se sont effondrés, des gangs criminels contrôlent la majeure partie de la capitale tandis que les gens tentent désespérément de s’échapper et de chercher refuge dans les pays voisins ; pour un pays où l'accès à l'aéroport principal est bloqué ; son palais présidentiel et ses commissariats ont été pris d'assaut ; pour un pays dont les deux principales prisons ont été attaquées, entraînant la fuite de plus de 4 000 prisonniers ; pour un membre de la famille des nations, peut-être l’un des plus fragiles, qui saigne devant nous tous avec un risque élevé de guerre civile totale; pour Haïti, une inertie ou une hésitation persistante équivaudrait à un crime de non-assistance. Le Conseil de transition réclamé par la communauté internationale sera, espérons-le, composé de personnalités des principaux partis politiques, du secteur privé, de la société civile et des groupes religieux. Mais aucun des dirigeants n’a de mandat légitime. Certains sont même sous les sanctions des Nations Unies ; ils sont tous très divisés ; d'autres ont été inculpés de graves crimes dans leur pays et à l'étranger.
L’héroïque peuple haïtien, mille fois meurtri, trahi à maintes reprises, mérite plus et mieux, malgré la complexité de la situation actuelle. L'Alliance Panafricaine pour la Transparence et l'Etat de Droit (PATROL), dont l'objectif est de favoriser la transparence et le respect de l'État de droit et d'agir comme moteur de développement, est prête à user de ses bons offices et à servir de canal de communication afin de faciliter le rapprochement entre les différentes parties en Haïti. Le Conseil d'administration, l'organe directeur central de notre organisation, composé de personnalités de premier plan dans les domaines de la transparence, de la justice et des réformes de l'état de droit, de la gouvernance et des droits de l'homme du monde entier, a confirmé que PATROL est prête à jouer un rôle de catalyseur et de conseil dans la promotion des réformes de la justice compatibles et adaptées au système judiciaire national et à la culture d’Haïti. Nous voulons être à l’écoute et disponibles pour le peuple haïtien - les Haïtiens de l’intérieur et ceux de la diaspora - et servir toutes les parties souhaitant œuvrer pour un retour de la stabilité et la restauration d'institutions de gouvernance crédibles et légitimes.
Plus spécifiquement, PATROL serait honoré de contribuer humblement à l'avenir d'Haïti en renforçant le système de justice pénale, en luttant contre l'impunité et la corruption, en améliorant le système pénitentiaire et en soutenant la sécurité et les droits de l'homme. Il est temps d’agir sans calculs politiques ou géopolitiques. À cet effet, PATROL est prête à s'engager et à travailler avec des partenaires locaux et internationaux pour faire avancer et atteindre ces objectifs.
Haïti a survécu aux profonds tourments de la traite transatlantique des esclaves. Haïti a survécu aux énormes ravages causés à la fois par la nature et par l'homme, tels que les tremblements de terre, la déforestation disproportionnée, la pauvreté abjecte et la misère, des institutions de gouvernance faibles, voire absentes, l'instabilité politique et des conditions humanitaires désastreuses, y compris une épidémie de choléra importée au pays. Haïti, une nation dotée de magnifiques auteurs, poètes, grands artistes et musiciens, a également survécu aux gangs, à la violence sexuelle et aux orgies de violence. Haïti a continué à survivre à des cauchemars récurrents. Ce à quoi ce peuple merveilleux, cette terre extraordinaire ne survivra pas, c’est le manque d’action efficace, qui serait une autre trahison aux proportions épiques. L’humanité doit agir et agir rapidement pour soutenir le peuple haïtien pour la reconquête de son pays sur la base de la justice, de l’équité et du progrès socio-économique. Aidons sincèrement, généreusement et courageusement les Haïtiens à reprendre leur destin en main et à vivre en paix.
En effet, nous pourrions tous être coupables de ne pas avoir porté assistance à ce peuple remarquable en danger.
Pour la « Perle des Antilles », l’humanité a les moyens de faire en sorte qu’il ne s’agisse pas là d’un vœu pieux.
Adama Dieng est président fondateur de PATROL
Ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU/Conseiller spécial pour la prévention du génocide.
Ancien Expert Indépendant sur la Situation des Droits de l'Homme en Haïti.
Ancien Greffier du Tribunal Pénal International pour le Rwanda.
Ancien membre du conseil d'administration de l'Institut international pour la démocratie et l'assistance électorale.
par Ousmane Ndoye
POURQUOI VOTER POUR KHALIFA DIMANCHE
Notre attente pour cette nouvelle étape de l’histoire de notre pays est que le prochain président de la République soit un homme assez clairvoyant, responsable et expérimenté pour asseoir de manière durable des règles consensuelles
C’est aujourd’hui une lapalissade de dire que les élections sont piégées au Sénégal. Les trois dernières élections présidentielles qui se seront tenues de 2012 à ce dimanche 24 mars 2024 auront fait l’objet de manipulations qui en ont, sans nul doute, affecté leurs résultats. En 2012, le forçage de la candidature de Wade a favorisé l’arrivée au pouvoir de Macky Sall. En 2019, ce dernier, toujours avec la méthode favorite de l’instrumentalisation des institutions, a éliminé les candidats Khalifa Sall et Karim Wade, pour se faufiler au 1er tour.
En 2024, il tentera le même coup de Wade en mixant son propre ingrédient de neutralisation de candidats, mais la résistance forte du peuple sénégalais l’amena à renoncer à briguer un 3e mandat et faussa son système de sélection de candidats à l’élection présidentielle.
En définitive, si le combat du peuple a fait échec au projet de Macky, il reste que la victoire porte un goût d’inachevé, avec la non-participation d’Ousmane Sonko, qui était un des favoris de l’élection, et son remplacement à la dernière minute par son camarade Diomaye Faye, moins connu des Sénégalais. Ainsi notre élection présidentielle de 2024, pour ne pas dire notre démocratie, est encore piégée. Que faire face à ce piège ? Pour qui voter dimanche ?
Le désir de changement est, et à juste titre (nul besoin de revenir sur les justifications tant la gouvernance de Macky Sall a été destructrice pour le pays), le sentiment le mieux partagé par le peuple sénégalais. Notre expérience des élections nous conforte dans l’idée que, comme dans le passé, le vote utile sera à l’œuvre dans cette élection et nous conduit inexorablement dans un choix entre Khalifa et Diomaye, pour porter le flambeau du changement.
Pour nous, quel que soit celui qui sera choisi, le prochain mandat ne pourra être qu’un mandat de transition : transition vers un vivre-ensemble mieux organisé, avec des institutions fortes, indépendantes et respectables, une effectivité des principes de redevabilité à tous les niveaux de l’Etat, une administration publique restructurée, et une citoyenneté plus éveillée et exigeante.
En effet, le legs Macky Sall est particulièrement lourd, avec un endettement faramineux de plus de 14 000 milliards de FCFA (contre 3 000 milliards en 2012), des investissements couteux en subventions d’exploitation et à la rentabilité économique souvent douteuse (ex. TER), une désorganisation de l’administration et un système éducatif et de santé à l’agonie. Ce legs ne pourra être transformé en « émergence » ou en « développement » en l’espace de 5 ans, et ceci malgré les recettes tirées de l’exploitation du pétrole et du gaz qui ne changeront pas fondamentalement le profil budgétaire du pays.
Aussi, au regard de la situation dans laquelle le Sénégal se trouve, la question du choix se pose surtout en ces termes : faire un saut dans l’inconnu avec un candidat que nous ne connaissons pas bien et espérer qu’il saura naviguer et sortir le bateau Sénégal dans le creux de la vague où l’a mené Macky Sall ; ou choisir un candidat avec qui nous avons eu du vécu, avec qui nous avons travaillé et dont nous connaissons les forces et les faiblesses.
Nous avons retenu cette seconde option en portant notre choix sur Khalifa Sall pour être le prochain président du Sénégal et mener les réformes majeures inspirées des conclusions des Assises nationales, et sur lesquelles nous nous sommes entendues, pour avoir un meilleur vivre-ensemble. Parmi les réformes les plus importantes, on notera une réforme constitutionnelle qui consacre l’effectivité de la séparation des pouvoirs ; l’incompatibilité entre la fonction de président de la République et la fonction de chef de parti politique ; la réforme du Conseil supérieur de la magistrature présidé par le Président de la Cour Suprême ; le renforcement de la Cour des Comptes en la dotant de pouvoir d’initiation de poursuites judiciaires ; l’institution du référendum d’initiative citoyenne ; l’abolition des dispositions attentatoires aux libertés, en particulier toutes celles qui rendent obligatoires la détention sur simple réquisition du procureur ; la fixation des parts minimales pour les dépenses d’éducation, de santé, de l’agriculture selon les standards internationaux ; l’adoption d’une nouvelle réglementation (montant, gestion et contrôle) des Fonds spéciaux conforme à la bonne gouvernance et aux meilleurs standards en vigueur ; et la mise en place d’un système de compétition transparente pour l’accès aux emplois de l’État.
Ces réformes, et bien d’autres, inclues dans le programme du candidat Khalifa permettront, nous pouvons certainement en convenir, d’asseoir des fondations solides pour enclencher un véritable processus de développement économique et social du Sénégal.
Comme toujours quand il s’agit de choisir un candidat, il restera la question de la personne, de ses capacités, de ses valeurs et convictions. Notre expérience de Khalifa Sall est qu’il est un homme qui respecte ses engagements. Dans nos débats budgétaires à la Mairie de Dakar, il tenait toujours à respecter les engagements pris avec les populations, mais également avec les conseillers municipaux que nous étions, en particulier sur les investissements de la Ville de Dakar dans les secteurs éducatif et de la santé. Khalifa a également de grandes capacités de résistance aux différentes pressions venant de toutes parts, en témoigne son adoption de la budgétisation participative, y compris dans les investissements de la Ville de Dakar au niveau des communes, malgré les résistances de plusieurs de ses alliés maires de commune. Sur ce plan, les commerçants qui occupaient de manière anarchique les rues de la ville de Dakar nous confirmeraient certainement sur la capacité de Khalifa à mener jusqu’au bout les initiatives nécessaires à l’intérêt général.
En conclusion, notre attente pour cette nouvelle étape de l’histoire de notre pays est que le prochain président de la République soit un homme assez clairvoyant, responsable et expérimenté pour asseoir de manière durable des règles consensuelles et effectivement appliquées pour la justice, la paix et un plus grand respect des droits humains de tous, contribuant à mobiliser tout notre peuple dans l’effort de développement économique et social du pays. Notre conviction est qu’à cette étape historique, cet homme est Khalifa Sall.
Bon vote et vive le Sénégal !
Ousmane Ndoye est Secrétaire national chargé de l’administration LD Debout.
par Fatou Kassé-Sarr
MAHAMMED BOUN ABDALLAH DIONNE, LES RAISONS D’UN CHOIX
Après le mortal kombat Sonko/Sall, assisterons-nous à un mauvais remake avec les seconds choix Faye/Ba ? Dionne incarne la compétence et l'engagement nécessaires pour stimuler l'économie , mettre en œuvre des réformes...
L’incarnation d’un slogan : l’industrialisation au service d’un Sénégal réparé et uni, un Sénégal juste
Tels sont les slogans du candidat Mahammed Boun Abdallah Dionne. Un slogan est une promesse. Ce que l’on sait du candidat de la coalition DIONNE2024 est-il une incarnation de sa promesse ? Cette interrogation revêt une importance cruciale, car en en période électorale, chaque candidat lance des slogans, souvent pour dire aux sénégalais ce qu’ils ont bien envie d’entendre. Je pense que les promesses contenues dans un slogan de campagne, doit refléter la personnalité, le parcours de celle ou celui qui l’incarne et qui prétend vouloir diriger l’avenir de tous les Sénégalais.
Un profil porté sur l’industrialisation : quel intérêt ou quel avantage pour diriger le Sénégal ?
Un tel profil est l’ADN qui façonne sa vision. Cela signifie donc qu’il est pleinement conscient de la nécessité de faire passer un nouveau cap au Sénégal : celui de l’industrialisation, de l’exploitation et de la transformation locale de toutes les richesses du pays. La notion de souveraineté et l’objectif de création d’emplois, dans chaque secteur et territoire concernés sont donc au cœur du programme. Mahammed Boun Abdallah Dionne possède le profil qu’il faut pour relancer l'économie, mener des réformes industrielles et créer des emplois au Sénégal grâce à son expérience et ses compétences avérées. En tant qu'ancien Premier Ministre et homme d'État, Dionne a démontré sa capacité à gérer des responsabilités gouvernementales de manière efficace et stratégique. Son engagement envers le Sénégal, illustré par sa longue carrière politique et son dévouement constant au service du pays, fait de lui un leader crédible et dévoué. Dionne a dirigé la mise en œuvre la première phase du Plan Sénégal Émergent (PSE) pendant son mandat de Premier ministre, enregistrant des progrès significatifs dans divers secteurs clés tels que les infrastructures, l'éducation, la santé et l'inclusion sociale. Car c’est durant cette période que le Sénégal a lancé des réformes avec de meilleurs résultats. Son parcours professionnel diversifié, allant de l'Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) à la BCEAO, en passant par des postes au ministère sénégalais de l'Industrie, démontre sa connaissance approfondie des enjeux économiques et industriels. Sa formation en ingénierie informatique et en sciences économiques renforce son expertise dans ces domaines cruciaux pour le développement économique du pays.
La sobriété : le vrai leadership est-il dans l’action ou dans le bruit ?
La capacité reconnue de DIONNE à apaiser les tensions et à assurer la stabilité politique est un atout majeur pour relancer l'économie sénégalaise. Elle est en adéquation avec sa promesse de réconcilier et réparer le Sénégal. Son calme se reflète jusque dans sa campagne. Au point que certains déplorent qu’il ne fasse pas autant de bruit que les autres candidats. Me poussant à me poser les questions suivantes : le bruit et la fureur sont-ils les moteurs du choix ? Le Sénégal, aujourd’hui n’a-t-il pas besoin de sérénité en lieu et place des invectives ? La qualité d’un candidat se mesure-t-elle à la quantité d’argent qu’il est prêt à déverser ? Après le mortal kombat Sonko/Sall, assisterons-nous à un mauvais remake avec les seconds choix Faye/Ba ? Ce qui a d’ailleurs déjà commencé préfigure d’une continuité des tensions dans un Sénégal qui a besoin de reprendre son souffle. Les Sénégalais ont besoin de se remettre au travail, les entreprises sont fatiguées, les jeunes n’en peuvent plus. La lutte pour le pouvoir a ceci qu’elle est souvent violente, agressive, car le pouvoir tel que pratiqué dans des pays où la séparation des pouvoirs n’est pas claire, et où l’hyperprésidentialisme est une règle, choisir revient quasiment à élire un président de la République qui concentre tous les pouvoir entre ses mains, c’est-à-dire un « souverain ». Cette campagne restera dans les annales : le niveau de désinformation, de manipulation a atteint des niveaux inquiétants et avec une facilité tout aussi inquiétante. Avons-nous le désir de poursuivre sur cette voix du tumulte ?
Un mandat unique, une transition centrée sur l’industrialisation au service d’un Sénégal réparé et uni
La décision de Mahammed Boun Abdallah Dionne de se limiter à un seul mandat a de quoi surprendre dans ce contexte où conquérir le pouvoir pour se l’accaparer semble devenir l’objectif premier. Pourtant la logique de cet engagement mérite d’être examinée pour en saisir l’intérêt. C’est d’abord un objectif clair de consacrer les 5 années à réparer, réconcilier le pays tout en lançant son processus urgent d’industrialisation. Un seul mandat de 5 ans : c’est aussi une approche qui permet de se libérer des pressions politiques liées à une réélection potentielle, lui offrant ainsi la liberté nécessaire pour prendre des décisions sans contraintes et pour le collectif. C’est un point qui mérite que l’on sarrète un moment. Nous avons constaté ce qui a gangréné la politique au Sénégal : les stratégies et manœuvres pour maintenir un personnel politique dans le but de gagner élection sur élection. Le résultat en est une politisation extrême de l’administration et des postes de gouvernement, avec un partage en fonction du poids local de tel ou tel. Ce phénomène est assez problématique puisqu’il institue de fait la conditionnalité qui est de maintenir sa base pour garder son poste. Ensuite on transhume vers une herbe plus verte ailleurs. Une véritable catastrophe et les conséquences sont entre autres celles d’une société qui se délite. Courant mars dernier DIONNE a lancé un appel à toutes les forces vives sans exclusive, car il n’a pas l’intention de diriger seul, camp contre camp. Car sa vision et sa méthode consistent à consulter les forces vives, mener des réformes en collaboration avec toutes les forces politiques sans exclusive, par ce que sont d’abord des sénégalais. C’est un trait de sa personnalité, une manière de mener des projets pour laquelle il est reconnu.
Ensuite un seul mandat de 5 ans, c’est aussi une transition : car le Sénégal a sincèrement besoin d’une pause dans le tumulte, pour se recentrer sur l’essentiel.
En s’engageant à ne pas chercher de second mandat, le candidat Mahammed Boun Abdallah Dionne envoie un message fort de responsabilité et d’engagement envers le peuple sénégalais. Une démarche qui pourrait encourager une culture politique plus axée sur les résultats et les actions concrètes plutôt que sur la simple conservation du pouvoir. En fin de compte, cette posture pourrait renforcer la confiance des citoyens dans le leadership politique et ouvrir la voie à des changements significatifs et durables pour le Sénégal.
Et si jamais il est tenté de renier sa promesse, les mécanismes existent pour contester, lui rappeler et l’obliger. Les évènements récents ont prouvé au monde entier que les Sénégalais n’oublient pas certaines promesses et qu’ils sont particulièrement attachés à leurs institutions. Le monde a pu voir avec admiration que leur capacité à protéger leurs droits et leurs institutions est d’autant plus forte lors de l’élection présidentielle. Pour eux trahir les promesses liées à cette élection est non négociable.
Les orientations programmatiques de Mahammed Boun Abdallah Dionne, déclinées dans ses slogans, laissent entrevoir un type de gouvernance concentré sur la réforme profonde du Sénégal, de la gouvernance à la question des valeurs, en passant par l'industrialisation génératrice d'emplois pour tous ces jeunes qui se jettent à la mer par désespoir, alors que le potentiel inexploité est là au vu et au su de tous. L’histoire politique du monde, et au Sénégal nous prouve que le vote contre où le vote de colère, peut conduire à des choix malheureux que nous finissons par regretter. Les populismes font leur grand retour à travers le monde avec l’arrivée au pouvoir des extrêmes, mais aussi, aidés des nouveautés de ce siècle qui sont les moyens modernes de désinformation et de manipulation des opinions. Les populismes ont de cela qu’ils savent user des colères et des frustrations pour fédérer. Et les mécontents, à juste titre, sont nombreux. On note également que la stratégie du populisme est aussi, savamment utilisée par des élites pour garder leur pouvoir en jouant sur les peurs, cette fois peur de perdre des privilèges ? Le 24 mars 2024, j’ai trouvé ma réponse à ces questions que je me suis posées : voulons-nous d’un Sénégal réconcilié et au travail dans l’efficacité, dans l’unité ? Le dégagisme est-il un argument de vote ?
J’ai choisi Mahammed Boun Abdallah Dionne, car aussi bien dans son parcours que dans sa personnalité, il peut être celui qui incarne la compétence et l'engagement nécessaires pour stimuler l'économie sénégalaise, mettre en œuvre des réformes industrielles et créer des opportunités d'emploi pour les citoyens du Sénégal.
Fatou Kassé-Sarr est Directrice Générale de Labell’Com, vice-Présidente de la Commission Culture CoalitionDionne2024.
DIOMAYE FAIT SA DÉCLARATION DE PATRIMOINE
Du détail de ses terrains et biens mobiliers à celui de ses emprunts bancaires, le candidat de la coalition Diomaye Président livre sa situation financière. Il appelle ses concurrents, notamment ceux déjà passés par des charges publiques, à faire pareil
Le candidat à l'élection présidentielle Bassirou Diomaye Faye a dévoilé sa déclaration de patrimoine dans un tweet le 22 mars 2024. L'inspecteur des impôts et des domaines depuis 2007 a publiquement affiché la transparence souhaitée sur sa situation financière avant le scrutin du 24 mars.
Le patrimoine foncier déclaré par M. Faye s'élève à plus de 43 millions de FCFA. Il comprend notamment un terrain agricole de 4,3 ha dans la commune de Sandiara, acquis en 2022 pour 15 millions, et sur lequel des investissements de près de 30 millions ont été réalisés pour l'irrigation et l'exploitation. Le candidat indique aussi être propriétaire d'un terrain nu de 200m2 à Thiès évalué à 700 000 FCFA, et d'un terrain de 80m2/40 à Ndiaganiao acquis en 2017 pour 3 millions.
Concernant son patrimoine bâti, M. Faye déclare une maison construite sur le terrain de 200m2 qui lui a été attribué par le syndicat des impôts à Mermoz, et sur laquelle des travaux ont été effectués de 2017 à 2021 grâce à des fonds propres et des prêts bancaires depuis remboursés.
Ses avoirs mobiliers comportent deux véhicules d'occasion, une Focus 2012 à 6,5 millions et une Ford Explorer Platinum à 19 millions, ainsi que des comptes bancaires créditeurs d'un total de plus de 3,5 millions à la UBA et BICIS.
Enfin, le candidat indique avoir contracté deux prêts bancaires, l'un de 30 millions à la UBA et l'autre de 8 millions à la BICIS, ainsi qu'un prêt d'un ami de 10 millions pour son exploitation agricole.
Dans cette déclaration signée, M. Faye affirme la sincérité et l'exactitude des informations fournies, qui seront également transmises au Conseil constitutionnel en cas de victoire le 24 mars, après actualisation des valeurs foncières. Une initiative de transparence qu'il appelle les autres candidats, dont Amadou Ba, à reproduire face aux Sénégalais.
— Bassirou Diomaye Faye Officiel (@DiomayeFaye) March 22, 2024
LE BALAI DE DIOMAYE RAPPELLE CELUI DE MADIOR DIOUF EN 93
L’image peut paraître insolite, mais elle est significative . Elle renvoie à la volonté de balayer le régime en place ainsi que tous son cortège de dégâts.
Certains observateurs ont dû sourire en voyant le candidat Bassirou Diomaye Faye faisant sa caravane brandissant un balai du haut de sa voiture. L’image peut paraître insolite, mais elle est significative . Elle renvoie à la volonté de balayer le régime en place ainsi que tous son cortège de dégâts. Même si certains donnent un sens mystique au balai de Diomaye.
Mais l’image n’est pas une trouvaille du mentor de Ousmane Sonko encore moins de ses alliés de la coalition “Diomaye-Président”. En effet à la présidentielle de 1993 le candidat Madiior Diouf avait battu campagne avec un balai à la main. Et chaque temps d’antenne il ne cesser de seriner sa volonté de balayer Abdou Diouf et le régime socialiste avec. Certains le surnommait même “Madior borom balai bi,( NDLR : Madior l’homme au balai)”.
PRÉSIDENTIELLE 2024, LA GUERRE DES SONDAGES
À quelques jours de l’élection présidentielle, les sondages fusent de partout, entraînant des débats passionnants dans les réseaux sociaux entre partisans des différents candidats. Il est difficile de confirmer la véracité de certaines enquêtes d’opinion.
Alors que les partis politiques usent et abusent des enquêtes d’opinion, soit pour affiner leurs stratégies soit à des fins propagandistes, les médias sont privés, en période électorale, de publier des sondages, même réalisés par des cabinets sérieux, privant ainsi les citoyens de l’accès à ces informations qui peuvent être précieuses.
À quelques jours de l’élection présidentielle, les sondages fusent de partout, entraînant des débats passionnants dans les réseaux sociaux entre partisans des différents candidats. Difficile de confirmer la véracité de certaines enquêtes d’opinion qui se répandent comme une traînée de poudre sur la toile.
Dans l’une d’elles, le candidat de la majorité présidentielle, Amadou Ba, est donné victorieux dès le premier tour de l’élection prévue le 24 mars 2024, avec un score flatteur de 59 %. Il est curieusement suivi d’Idrissa Seck avec 8 %, Khalifa Ababacar Sall avec 6 %, au moment où Bassirou Diomaye Faye n’est crédité que de 5 %.
OpinionWay, une entreprise française, est citée comme réalisatrice de ce sondage plus que douteux.
Le 10 mars, Bruno Jeanbart, vice-président de l’entreprise française spécialisée dans les études marketing et d’opinion, a démenti sur Threads la publication. ‘’Ce sondage n’existe pas et n’a jamais été réalisé par OpinionWay. Il donne des résultats aberrants. C’est une fake news. Merci de supprimer immédiatement votre tweet’’, réagissait-il alors que cette infox était devenue virale en quelques jours sur les réseaux sociaux et avait engagé un débat houleux entre principalement les partisans d’Amadou Ba et ceux de celui qui est présenté comme son principal rival, à savoir le candidat de la coalition Diomaye-Président, Bassirou Diomaye Faye.
Ces derniers ne sont pas en reste dans ce qui peut se présenter comme la guerre des sondages. À en croire les patriotes, leur candidat serait en pole position pour remporter le scrutin de dimanche dès le premier tour. Dans un post en date du 20 mars, publié sur sa page Facebook, Sadikh Top, membre de la cellule de communication du parti dissous d’Ousmane Sonko, affirme avec force : ‘’Tous les sondages, tous sans exception, le dernier sorti ce mercredi, annoncent Diomaye devant au premier tour. Allons donc récupérer nos cartes et sécurisons le vote.’’
Interpellé par ‘’EnQuête’’, ce dernier précisera que son candidat aurait, selon les sondages en question, 54 % des intentions de vote. Mais comme tous les autres, on ne saura ni le cabinet qui l’a réalisé encore moins les détails de la méthodologie utilisée.
Pour sa part, Khalifa Ababacar Sall a aussi eu son temps de ‘’victoire’’ dans les sondages. De supposées enquêtes l’ont donné qualifié au second tour grâce à un score de 26,98 %, derrière le candidat de la majorité Amadou Ba (30,32 %), juste devant Bassirou Diomaye Faye avec 25,34 %, Déthié Fall (8,85 %)... Et pour créditer un peu plus ‘’l’information’’, elle a été présentée comme la une du quotidien national ‘’Le Soleil’’ avec une jolie photo de l’ancien maire de Dakar en illustration.
Dans cette guerre des sondages, même les recalés et les exclus ont leur mot à dire, afin d’espérer influencer l’opinion et de se positionner sur l’échiquier politique. Avant-hier, Karim Wade y allait lui aussi de son sondage. Dans un tweet, il disait que le second tour était inéluctable, selon les cabinets qui l’accompagnent et aucun des candidats en lice n’obtiendrait le score qui aurait été le sien s’il n’avait pas été exclu de la course. Très vite, le tweet a été supprimé et remplacé par un autre où il n’y a aucune trace de résultats de sondage.
Aux origines d’une interdiction
Mais d’où viennent donc ces sondages ? Qui en sont les commanditaires, qui sont les cabinets auteurs de ces enquêtes ? Très souvent, c’est mystère et boule de gomme. Il n’y a ni présentation formelle des résultats ni le nom des agences et instituts qui sont à l’origine de telles enquêtes. Cela est d’autant plus nébuleux que la publication de ces enquêtes est interdite par la réglementation. À l’origine de cette interdiction, croit savoir ‘’Jeune Afrique’’, la manipulation des sondages par Abdoulaye Wade dans les années 1980. ‘’À l’époque, Abdoulaye Wade agitait, à tort et à travers, des sondages fantaisistes dont les journaux proches de lui, comme ‘Sopi’, ‘Le Démocrate’ ou ‘Takussan’, se faisaient l’écho’’, rapporte le magazine qui cite un journaliste sénégalais.
Joint par téléphone par ‘’EnQuête’’, le journaliste formateur Tidiane Kassé se souvient plutôt du cas d’un journal nommé ‘’République’’ qui avait publié des sondages donnant Wade devant Diouf à Dakar. C’était vers 1983, au début du multipartisme intégral. Selon le doyen Kassé, ce journal mis en place par Abdou Salam Kane dit ‘’Asak’’, un ancien du ‘’Soleil’’, avait été fermé dès son premier numéro à cause de cet article. C’est dans ce contexte, en tout cas, que le régime d’alors a initié des démarches dont l’objectif était d’encadrer la réalisation et la publication de sondages.
Selon ‘’JA’’ qui a parcouru le texte, cette loi visait à ‘’protéger l’opinion publique contre toute manipulation à des fins politiques ou commerciales’’ des sondages. À cet effet, un ensemble de règles ont été instituées pour imposer un contrôle strict des enquêtes d’opinion. Parmi ces règles, il y a : la mise en place d’une ‘‘commission nationale des sondages’’ qui est chargée de ‘’donner un agrément aux instituts de sondages désirant se lancer dans cette activité’’, mais aussi d’‘’autoriser la publication ou la diffusion des sondages d’opinion après contrôle des conditions de leur réalisation’’, informe ‘’JA’’ qui cite l’exposé des motifs du projet de loi.
Doyen Tidiane Kassé : ‘’Cette interdiction est devenue une hérésie. Il faut plutôt veiller sur la fiabilité des enquêtes.’’
Il convient cependant de signaler que l’interdiction des sondages n’est pas seulement valable au Sénégal. À en croire ce chercheur dans un cabinet britannique de veille et de sondage basé au Sénégal depuis quelques années, c’est par souci de fiabilité et d’orientation partiale que ces méthodes quantitatives sont parfois interdites par certains pays. ‘’Les partisans de l'interdiction des sondages électoraux mettent en avant plusieurs arguments. Ils soutiennent que les sondages peuvent fausser le processus démocratique en influençant l'opinion publique et en créant des tendances autoréalisatrices. De plus, ils affirment que les sondages peuvent être manipulés par des acteurs politiques pour des gains partisans, sapant ainsi la crédibilité des élections’’, explique-t-il sous le couvert l’anonymat.
À l’ère de la libéralisation, estime le doyen Tidiane Kassé, cette interdiction est devenue une ‘’hérésie’’. ‘’Aujourd’hui, tout le monde fait des sondages. Ce qui n’est pas interdit, d’ailleurs. C’est la publication qui est interdite. Je pense que c’est une hérésie. On ne peut pas être dans une démocratie et que les gens n’aient pas la possibilité d’interroger l’opinion pour savoir ce qui se passe’’.
Toutefois, essaie-t-il de comprendre, ‘’l’interdiction s’explique par le fait que les sondages peuvent être à l’origine de toutes les manipulations’’.
Selon le doyen Kassé, si on arrive à mettre en place ‘’une technique acceptée par tout le monde’’ et mise en œuvre par ‘’de vrais professionnels’’, on devrait pouvoir évoluer.
À l’instar du doyen Kassé, de nombreux observateurs expriment des inquiétudes quant à l'impact de cette interdiction sur la démocratie sénégalaise. Le droit à l'information des citoyens est un pilier fondamental de toute démocratie et l'interdiction des sondages pourrait restreindre ce droit en limitant l'accès à des données cruciales pour la prise de décision éclairée des électeurs.
Alioune Diop, membre de la société civile, propose à l’État d’adopter de nouvelles méthodes plus équitables. Pour lui, il est important d’avoir une solution équilibrée qui concilie la nécessité de garantir l'intégrité des élections avec le respect des droits démocratiques des citoyens. Cela pourrait impliquer la mise en place de mesures de transparence et de supervision accrues pour réguler les sondages électoraux, tout en préservant la liberté d'expression et le droit à l'information.
SONDAGE
Avis d’expert avec Moubarack Lo
Ingénieur statisticien, souvent cité dans certains sondages, Moubarack Lo estime que le texte encadrant les sondages existe certes, mais il ne fonctionne pas. Sans l’agence chargée de veiller sur la fiabilité des enquêtes, chacun fait pratiquement ce qu’il veut.
‘’La loi n’existe que sur le papier. Les outils qu’elle a mis en place ne fonctionnent pas, non plus. À ce jour, je ne connais aucune personne qui fait des sondages. Il y a certes des cabinets de sondage, mais ils font autre chose’’, renseigne le spécialiste.
Aujourd’hui, pense-t-il, il urge de revoir la loi qui date de très longtemps (1986). Sous le régime de Wade, indique M. Lo, il y a eu des tentatives, notamment quand Moustapha Mamba Guirassy était ministre de la Communication. ‘’Mais cela avait été renvoyé par la suite aux calendes grecques. Je pense qu’il faudrait remettre ça sur la table et remettre de l’ordre’’, préconise-t-il.
À l’en croire, les sondages sont devenus une demande sociale qu’on ne peut plus continuer à interdire. ‘’Tout le monde a besoin de sondages pour avoir le pouls de la situation et ajuster sa campagne. Ne pas en faire, c’est comme un malade qui fonctionne sans vérifier sa température. Il faut savoir ses chances, ses limites… Dans toutes les grandes démocraties, les sondages existent. Encore faudrait-il que ce soit des sondages fiables. Ce ne sont pas ces sondages pour lesquels on reste dans son bureau et faire ce qu’on veut’’, soutient-il, tout en précisant qu’il ne faut pas confondre les enquêtes de marketing commercial des sondages politiques. ‘’Je suis d’accord qu’il faut mettre de l’ordre. Parce qu’on peut tout faire avec les sondages. Si ce n’est pas encadré, cela peut être à l’origine de dérives. Il faut donc réguler, agréer les cabinets, définir des normes scientifiques, mettre en place un comité chargé de contrôler et d’autoriser avant la publication, s’assurer que ce qui est publié est sincère et respecte les normes scientifiques. Sinon, c’est la cacophonie’’.
Quand Wagner s’en mêle
En cette veille de Présidentielle, les sondages viennent de partout. Cette semaine, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (ex-Pastef, dissous) ont relayé des sondages qui donneraient largement victorieux leur candidat.
Selon ladite enquête, les trois candidats parrainés par Sonko s’accapareraient à eux seuls jusqu’à 81 % de l’électorat ; Amadou Ba, lui, n’aurait que 10 %, talonné par Idrissa Seck avec 9 %. ‘’Ce sondage, selon ‘JA’, émane du compte X de ‘’Luka Malle’’, dont la devise affichée – ‘’Panafricaniste, fier d’être africain, mon rêve est une Afrique libérée du colonialisme’’ – dissimule un compte de propagande satellite de la firme russe de mercenaires Wagner’’.
RETRAIT DES CARTES, LES ÉLECTEURS SE FONT ENCORE DÉSIRER
À deux jours du scrutin, certaines mairies à Dakar sont toujours inondées de cartes d’électeurs. Mais les opérations de distribution des cartes se font à petit pas malgré l’appel incessant des candidats.
À deux jours du scrutin, certaines mairies à Dakar sont toujours inondées de cartes d’électeurs. Lancées depuis le 11 janvier dernier puis interrompues après la déclaration du report de la présidentielle, les opérations de distribution des cartes se font à petit pas malgré l’appel incessant des candidats en campagne électorale. À la mairie de Fann point E, Amitié, les électeurs arrivent en petit nombre pour récupérer leurs cartes, en cette matinée de dernier jour de campagne. Selon le président de la commission, Amadou Ndiaye, l’affluence attendue n’est pas au rendez-vous, même s’il note l’engagement de quelques citoyens pour cette élection.
Tout bleu vêtu devant les cartes bien rangées par ordre alphabétique, le sexagénaire explique : «nous avons démarré depuis le 11 janvier. C’est après l’annonce reportant l’élection puis recalé pour le 24 mars qu’on a recommencé la distribution des cartes. Je peux dire que les gens viennent mais pas de façon régulière ».
Même constat au niveau de la commission installée à la mairie de la Médina, délocalisée au niveau de l’Inseps situé au sein du stade Iba Mar Diop. Venue prendre sa carte d’électeur afin de remplir son devoir citoyen, Tidiane Touré au visage rempli de désespoir, risque de ne pas pouvoir poser son acte de citoyen car sa carte reste introuvable. Inscrit très tôt pour effectuer un changement de lieu de vote, le jeune homme compte désespérément retourner à Pikine, son lieu de vote habituel pour retrouver sa carte d’électeur.
«j’étais venu récupérer ma carte d’identité mais ils m’ont dit qu’elle n’est pas encore disponible alors qu’on est à deux jours de l’élection. Tout ce qu’il me reste à faire c’est d’essayer de retourner à Pikine pour voir si mon nom est toujours là-bas sur les listes », a-t-il regretté. Thierno Alioune Kane, quant à lui, ne pensait pas avoir besoin de sa carte d’identité pour voter. En effet, l’homme habillé en caftan marron, le casque de sécurité sur la tête croit « qu’il suffisait juste du récépissé délivré après l’inscription pour voter alors qu’il me faut impérativement ma carte d’électeur pour passer aux urnes ».
La campagne électorale prend fin ce vendredi à 00h. Ainsi, il ne sera plus autorisé aux candidats de poser le moindre acte faisant appel aux votes. Les électeurs n’auront donc qu’un seul moyen pour soutenir leurs candidats c’est de récupérer les cartes d’électeur dans les différentes commissions. C’est d’ailleurs l’appel du président de la commission de Dakar Plateau, Abdou Aziz Bâ : «nous sommes dans la cinquantaine de retrait par jour et je trouve que c’est insuffisant par rapport à la foule qui dégage derrière les candidats ».
SÉNÉGAL vs GABON, OPÉRATION RACHAT POUR LES LIONS
L'équipe du Sénégal va effectuer sa première sortie depuis son élimination en huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des Nations. Ce soir à Amiens (France), les Lions défient le Gabon en amical à 19h30 avec comme objectif : renouer avec le succès.
iGFM (Dakar) L'équipe du Sénégal va effectuer sa première sortie depuis son élimination en huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des Nations. Ce soir à Amiens (France), les Lions défient le Gabon en amical à 19h30 avec comme objectif : renouer avec le succès pour oublier l'échec à la dernière CAN.
Le Sénégal, éliminé dès les huitièmes de finale de la CAN face au futur vainqueur, la Côte d'Ivoire (1-1, 4 tab à 5), espère faire bonne figure pour cette première sortie après le tournoi continental. Ce sera sans le milieu Mamadou Lamine Camara, l’arrière gauche Fodé-Ballo Touré ainsi que le défenseur central polyvalent Abdou Diallo, tous trois blessés. En revanche, les débuts de plusieurs nouveaux sont attendus : l'ex-international Espoirs français Habib Diarra (Strasbourg), Arouna Sanganté (Le Havre), Seydou Sano (Al-Gharafa/Satar), Amara Diouf (Génération Foot), le jeune défenseur prometteur du Barça Mikayil Faye et le milieu havrais Rassoul Ndiaye.
Du côté du Gabon, absent de la dernière CAN, on peut remarquer l'absence notable de Pierre-Emerick Aubameyang, le buteur de l'Olympique de Marseille, dont le cas fait couler beaucoup d'encre. Blessé, le buteur du Los Angeles Galaxy Denis Bouanga ne sera pas non plus de la partie. Il a été remplacé par Jérémie Obounet Moussango, jeune attaquant (21 ans) du FC Košice en Slovaquie, qui grossit les rangs des nouveaux venus, comptant aussi Junior Bayanho Aubyang, Loïc Owono, Lionel Obame, Yannis Mbemba, Edlin Essang Matouti et Eric Bocoum.
Par ailleurs, la sélection gabonaise a comme souvent été secouée par une affaire et le milieu Guélor Kanga a été exclu du rassemblement des Panthères pour “indiscipline”. Aaron Boupendza a également été zappé par le sélectionneur Thierry Mouyouma pour les mêmes raisons, conférant à Mario Lemina le statut de rare cadre présent.
TOUT EST FIN PRÊT POUR L’ORGANISATION DU SCRUTIN, ASSURE UN RESPONSABLE DE LA DGE
‘’Aujourd’hui, tout est prêt pour l’organisation de cette élection’’, a déclaré Birame Sène soulignant que ‘’tout le matériel électoral a déjà été déployé depuis presqu’une semaine au niveau des 46 départements mais également au niveau de la diaspora’’.
Dakar, 22 mars (APS) – Le Directeur de la formation et de la communication à la Direction générale des élections a assuré vendredi que tout était fin prêt pour le scrutin présidentiel du dimanche 24 mars.
‘’Aujourd’hui, tout est prêt pour l’organisation de cette élection’’, a déclaré Birame Sène soulignant que ‘’tout le matériel électoral a déjà été déployé depuis presqu’une semaine au niveau des 46 départements mais également au niveau de la diaspora’’.
Il s’agit, selon lui, ‘’du matériel lourd comme les urnes, les isoloirs, mais aussi du petit matériel constitué des cachets, des encriers et autres’’.
Le Directeur de la formation et de la communication rappelle qu’il y a ‘’46 commissions départementales de recensement des votes’’.
La diaspora, qui compte 8 départements, a 8 commissions de recensement des votes logées à la Cour d’appel de Dakar.
Selon M. Sène, ‘’le Premier Président de la Cour d’appel a eu déjà à désigner les membres des 46 commissions de recensements des votes mais également au niveau des commissions de la diaspora’’.
Le Directeur de la formation et de la communication a également démenti toute existence de ‘’bureaux fictifs’’, relevant qu’il ne peut pas y avoir de bureau fictif dans le système électoral sénégalais.
”Dans des localités où il n’y a pas beaucoup d’infrastructures scolaires, on installe des abris provisoires mais qui sont localisés par les électeurs et les mandataires”, a-t-il dit, estimant que ”le terme même de bureau fictif est inapproprié”.