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24 mai 2025
Texte Collectif
LES CANDIDATS DÉCRIENT LE SABOTAGE EN COURS DE L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE PAR MACKY SALL
Les opérations électorales peinent à reprendre leur cours normal malgré la décision du Conseil constitutionnel. Tout fonctionne au rythme de la mauvaise volonté du président. Sa responsabilité personnelle reste engagée dans cette périlleuse entreprise
Depuis la Décision du Conseil constitutionnel du jeudi 15 février 2024 annulant le report de l'élection présidentielle tenté par le régime de Macky Sall et enjoignant l'indication d'une nouvelle date dans les meilleurs délais, une lenteur inexplicable est constatée.
Rien n'a été entrepris. Pourtant, le cadre légal est clairement fixé et aucun obstacle juridique ou de fait ne se dresse contre la fixation d'une date que le Sénégal et la communauté internationale attendent avec impatience et inquiétude.
De plus, nous constatons que les opérations électorales peinent à reprendre leur cours normal malgré la décision du Conseil constitutionnel exigeant leur poursuite.
En effet, les mandataires des candidats rencontrent des difficultés pour prendre possession du fichier électoral et tout fonctionne au rythme de la mauvaise volonté du président Macky pour déclencher le processus de sa succession inévitable.
Il est manifeste que cette situation révèle un refus du président de la République de prendre en charge sa mission régalienne d'organisation d'une élection libre et transparente.
Nous prenons acte de la décision du Conseil constitutionnel mettant à jour une nouvelle liste de 19 candidats, ce qui vient confirmer, s'il en était encore besoin, l'impérieuse nécessité de poursuivre le processus électoral en cours.
Le cas du Sénégal est au bout de toutes les lèvres et écorne l'image de notre pays jadis considéré comme une vitrine de la démocratie en Afrique.
Tout porte à croire que Macky Sall n'arrive pas à digérer la mise en échec par le Conseil constitutionnel et le peuple de sa tentative de saboter l'élection présidentielle.
Le FC 25 dénonce les tentatives de discréditer nos institutions, notamment le Conseil constitutionnel.
Le FC 25 précise que la responsabilité personnelle de Macky Sall reste engagée dans cette périlleuse entreprise et met également en garde tous ceux qui contribuent, de près ou de loin, au sabotage de l'élection présidentielle.
Le FC25 est déterminé à défendre les droits du peuple et convie la presse nationale et internationale à une conférence de presse le jeudi 22 février 2024 pour annoncer une série d'actions visant à garantir la tenue du scrutin dans les délais impartis.
Il est impératif que le président Macky Sall respecte la volonté du peuple sénégalais et fixe une date pour l'élection présidentielle.
En tout état de cause, le FC 25 rappelle qu'à compter du 2 avril 2024, il ne sera plus président de la République du Sénégal. Il doit respecter le peuple sénégalais qui a toujours fait preuve de maturité en choisissant son président de la République. Il ne faut pas lui voler cette occasion ! On ne négocie pas la démocratie et le respect du droit fondamental de voter.
Le FC 25 condamne fermement toute tentative de retarder le processus électoral et de violer les droits légitimes des candidats.
Les Signataires :
Aliou Mamadou DIA
Mamadou Lamine DIALLO
Elhadii Mamadou DIAO
Cheikh Tidiane DIEYE
Déthié FALL
Pape Djibril FALL
Diomaye Diakhère FAYE (représenté par son mandataire Amadou BA)
Malick GAKOU
Serigne MBOUP
Aly Ngouille NDIAYE
Daouda NDIAYE
Anta Babacar NGOM
Khalifa Ababacar SALL
Thierno Alassane SALL
Habib SY
Boubacar CAMARA
LES CANDIDATS DITS SPOLIÉS DEMANDENT DES COMPTES AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Le Front Démocratique Pour une Election Inclusive impute au juge constitutionnel une "série de décisions pleines de contradictions et d'incongruités consacrant en réalité la caducité de la date du scrutin". Il juge la reprise du processus "non négociable"
Le Front Démocratique Pour une Election Inclusive (FDEI) a tenu ce jour un point de presse pour réagir à la décision prise récemment par le Conseil constitutionnel modifiant la liste des candidats à l'élection présidentielle du 25 février 2024 au Sénégal.
Dans leur communiqué, les leaders du FDEI prennent acte du retrait de la candidature de Madame Rose Wardini en raison de sa binationnalité, tout en soulevant la question de savoir "si elle est la seule binationale du groupe". Ils soulignent également que le Conseil constitutionnel a "délibérément tronqué un article de la Constitution" en omettant volontairement la dernière phrase de l'alinéa premier de l'article 34. Cette phrase cruciale précise en effet que "la date du scrutin est maintenue", ce qui remet en cause la décision de reconduire la liste des candidats strictement liée au 25 février.
Selon les termes du Front, "cette série de décisions pleines de contradictions et d'incongruités consacre en réalité la caducité de la date du scrutin". Juridiquement, "un autre scrutin présidentiel et un autre processus électoral deviennent inévitables". Ils appellent donc le président de la République à ouvrir sans tarder un "dialogue national" rassemblant l'ensemble des forces vives, qui serait "la seule voie d'une réconciliation nationale véritable".
Le FDEI indique qu'il ne renoncera pas à obtenir "la réparation des préjudices subis du fait de la violation de [leur] droit de concourir à l'expression des suffrages". Tout en constatant l'"approfondissement de la crise globale", il exprime son souhait d'arriver à un "consensus" dans le cadre de la prochaine concertation nationale. L'ensemble des acteurs politiques sont invités à un "sursaut national patriotique" pour préserver l'intérêt supérieur du Sénégal.
PAR René Lake
LE COUP D’ÉTAT CONSTITUTIONNEL NE SEMBLE PLUS RAMPANT
EXCLUSIF SENEPLUS - La stratégie de Macky se dessine à travers les propos de sa ministre de la Justice : utiliser le dialogue pour imposer un agenda. L'appel à des idées fortes et à des actions civiles non-violentes est plus que jamais pertinent
Au cœur d'une période délicate de son histoire politique, le Sénégal voit se dessiner la stratégie du président Macky Sall, à travers les déclarations de son ministre de la Justice, Aissata Tall Sall. Cette stratégie soulève un débat profond sur les enjeux démocratiques et les mécanismes de gouvernance.
À travers les propos de son ministre de la Justice, Aissata Tall Sall, lors de sa conférence de presse de ce mardi 20 février 2024, se dessine une volonté de naviguer dans les tumultes constitutionnels et politiques avec une approche qui semble à la fois conciliante et calculatrice.
Aissata Tall Sall, en sa qualité de ministre de la Justice, vice-présidente du Conseil supérieur de la magistrature, éclaire la position officielle du gouvernement face à la décision du Conseil constitutionnel, mentionnant explicitement que le président Macky Sall “a pris acte“ de cette décision et invite au dialogue.
Cette ouverture au dialogue, selon elle, est destinée à écouter toutes les parties prenantes. Toutefois, elle reconnaît l'incertitude quant aux résultats de ce dialogue, soulignant une situation où la voie à suivre reste indéterminée, en particulier concernant la vacance de pouvoir annoncée pour le 2 avril.
Elle s’interroge concernant le dialogue, “qu'est-ce qu'il en sortira“ ? “Je ne sais pas“, répond-elle avant d’ajouter, « par contre, ceux qui disent qu’à partir du 2 avril il y a vacance de pouvoir, moi j'ai ma réponse en tant que juriste. C'est un débat entre juristes, entre constitutionnalistes et ma réponse importe peu. Le 2 avril arrivera, prions tous d'être là et observons ce qui se passera“.
“Ce à quoi nous sommes astreints, c'est d'organiser l'élection dans les meilleurs délais. C'est quand le meilleur délai ? C'est lorsque les acteurs du dialogue se mettront ensemble et diront ce qu'ils pensent des meilleurs délais. Moi j'ai ma façon de penser les meilleurs délais, mais ce n’est pas ça qui intéresse. Aujourd'hui, le président de la République a sa façon de penser, il aurait pu dire voilà ce que je pense et l’imposer, mais il a trouvé que c'était plus sage de réunir tous les acteurs et de s'entendre. Donc, sous les meilleurs délais, vous aurez la signification des meilleurs délais du Conseil constitutionnel“.
Aissata Tall met donc l'accent sur l'obligation d'organiser les élections dans les “meilleurs délais“, pour indiquer qu’il s’agit là d’une formulation qui prête à interprétation et qui devra être précisée par le consensus des acteurs du dialogue national. Cette démarche qui dans de toutes autres conditions pourrait apparaître comme démocratique et consensuelle, n’est rien d’autre qu’un masque d’une stratégie bien plus nuancée, voire machiavélique, de la part du président Macky Sall.
Premièrement, en insistant sur l'utilisation du dialogue pour définir les “meilleurs délais“, Macky Sall semble embrasser une tactique de dilatoire, retardant potentiellement la date de l'élection pour manœuvrer selon ses intérêts politiques du moment.
Deuxièmement, en ramenant la question de la date limite de son mandat à un débat juridique, il cherche à minimiser l'importance politique de cette échéance, la réduisant à une simple question technique.
Cette stratégie révèle une tentative de Macky Sall de contrôler le narratif autour de la fin de son mandat, en utilisant le Droit comme un outil pour légitimer une approche qui s'éloigne des principes démocratiques. Par ailleurs, cette approche marginalise la voix du citoyen et réduit l'espace public de débat à une arène technique inaccessible au grand public.
Il est impératif de reconnaître que, au-delà des arguments juridiques, la question de la gouvernance et du respect des délais constitutionnels est fondamentalement politique.
Elle concerne le respect des règles du jeu démocratique et la légitimité du pouvoir en place. Le dialogue national, tout en étant nécessaire dans d’autres conditions que celles actuelles, ne doit pas servir de prétexte pour éluder ces questions fondamentales ou pour imposer un agenda politique qui sape les fondements de la démocratie.
Face à cette situation, il est crucial que les forces vives de la nation, au-delà des clivages politiques et juridiques, se mobilisent pour exiger la transparence, le respect des procédures démocratiques et l'engagement envers les principes qui fondent le vivre-ensemble. Il s'agit non seulement de répondre sur le terrain du droit, mais surtout sur le terrain politique, où chaque citoyen a le droit de s'exprimer et d'exiger le respect des engagements pris.
L'appel à des idées fortes et à des actions civiles non-violentes est plus que jamais pertinent pour contrer la réussite de toute tentative de coup d'État constitutionnel. La mobilisation citoyenne, informée et pacifique, reste l'outil le plus puissant pour défendre la démocratie et assurer que le futur politique du Sénégal reflète la volonté du peuple, dans le respect des normes démocratiques et constitutionnelles qui ont uni la nation.
L’AFRIQUE DEVRAIT RESTER LA DEUXIÈME RÉGION AVEC LA PLUS FORTE CROISSANCE EN 2024
L’Afrique devrait rester la deuxième région connaissant la croissance la plus forte après l’Asie, selon les estimations de la Banque africaine de développement.
Dakar, 20 fév (APS) – L’Afrique devrait être la deuxième région connaissant ‘’la plus forte croissance’’ au monde en 2024, selon les estimations de la Banque africaine de développement (BAD), dans la dernière édition de son rapport intitulé ‘’Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique’’ (MEO, en anglais).
‘’L’Afrique devrait rester la deuxième région connaissant la croissance la plus forte après l’Asie. Les onze premiers pays africains, qui devraient connaître de solides performances économiques en 2024, sont le Niger (11,2 %), le Sénégal (8,2 %), la Libye (7,9 %), le Rwanda (7,2 %), la Côte d’Ivoire (6,8 %), l’Éthiopie (6,7 %), le Bénin (6,4 %), Djibouti (6,2 %), la Tanzanie (6,1 %), le Togo (6 %), et l’Ouganda (6 %)’’, note la banque panafricaine.
Globalement, le rapport annonce une croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de l’Afrique qui ‘’devrait s’établir en moyenne à 3,8 % cette année et 4,2 % en 2025’’.
En comparaison, le document indique que ces chiffres sont supérieurs aux moyennes mondiales estimées à 2,9 % et 3,2 %, sur la même période.
Ces belles promesses s’expliquent selon Kevin Urama, l’économiste en chef et vice-président de la BAD, par une série de facteurs.
Il a notamment cité ‘’la diminution de la dépendance à l’égard des matières premières grâce à la diversification économique, l’augmentation des investissements stratégiques dans les secteurs de croissance clés, la hausse de la consommation publique et privée, ainsi que des évolutions positives sur les principaux marchés d’exportation’’.
Le rapport souligne également que les perspectives de croissance à moyen terme pour les cinq régions du continent s’améliorent lentement, signe de la résilience continue des économies africaines.
Toutefois, il appelle à un optimisme prudent compte tenu des défis posés par les risques mondiaux et régionaux, à savoir la montée des tensions géopolitiques, l’augmentation des conflits régionaux et l’instabilité politique, qui pourraient perturber les flux de commerce et d’investissement et maintenir les pressions inflationnistes.
Le rapport ‘’Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique’’ (MEO), une publication semestrielle qui paraît au premier et au troisième trimestre de chaque année, complète les ‘’Perspectives économiques en Afrique’’ (PEA), qui sont axées sur les questions de politique émergentes clés, pertinentes pour le développement du continent.
Il fournit une évaluation actualisée, basée sur des données probantes, des performances macroéconomiques récentes du continent et des perspectives à court et moyen terme dans un contexte d’évolution dynamique de l’économie mondiale.
LE CHAVIREMENT D’UNE PIROGUE FAIT TROIS MORTS À CAP-SKIRRING
‘’Le bilan actuel de ce chavirement d’une petite pirogue fait état de trois morts, un porté disparu et 7 rescapés’’, a indiqué Madiara Lakhone, le président de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal à Cap Skirring.
Ziguinchor, 20 fév (APS) – Trois pêcheurs ont péri dans le chavirement d’une pirogue à l’embouchure du fleuve Casamance, près de Cap Skirring (nord), a appris l’APS mardi, auprès des responsables du quai de pêche de ce village du département d’Oussouye (sud).
‘’Le bilan actuel de ce chavirement d’une petite pirogue fait état de trois morts, un porté disparu et 7 rescapés’’, a indiqué Madiara Lakhone, le président de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal à Cap Skirring.
Il a précisé que la pirogue de pêcheurs avait pris départ dans la nuit du lundi au quai de pêche de Cap Skirring.
Au total, 11 personnes étaient à bord de l’embarcation, selon M. Lakhone, soulignant que les opérations de secours sont en cours.
TOUSSAINT MANGA LIMOGÉ DE SON POSTE DE MÉDECIN CHEF
L'ancien parlementaire et membre de l'ex-Pastef, vient d’annoncer son limogeage de son poste de médecin-chef du centre de santé de Ngor. Une décision qui intervient quelques jours seulement après sa libération.
Toussaint Manga, membre de l'ex-Pastef, vient d’annoncer son limogeage de son poste de médecin-chef du centre de santé de Ngor. Une décision qui intervient quelques jours seulement après sa libération.
«D'abord je fus arrêté pour des raisons politico-politiciennes. Puis libéré sans raison. Enfin limogé du poste de médecin chef du centre de santé NGOR et mis en attente pour être probablement affecté dans un futur centre pas encore construit. Aucune injustice ne peut freiner notre engagement pour le Sénégal», a annoncé Toussaint Manga sur sa page Facebook.
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LIBÉRATION DE SONKO ET DIOMAYE, LE SORT DES EXILÉS REVENUS, CE QU’EN DIT LA GARDE DES SCEAUX
Me Aïssata Tall Sall s’est exprimée ce mardi sur plusieurs questions, notamment sur celle des détenus dits politiques.
Me Aïssata Tall Sall, le ministre de la Justice, a fait face à la presse ce mardi. Elle s’est exprimée sur plusieurs questions, notamment sur celle des détenus dits politiques. Elle a révélé le nombre de prisonniers libérés et s’est aussi exprimée sur les cas Sonko, Bassirou Diomaye. ci-dessous quelques extraits.
Les exilés de retour seront-ils interpellés ?
«Il y a des mandats d’arrêt qui ont été lancés, ils sont actuellement à la police. Les mandats d’arrêt s’exécuteront et après quand les Juges décideront de mesures de clémence ou de bonne compréhension en toute indépendance. Est-ce qu’il y a une sanction administrative pour abandon de poste ? Je sais qu’il y a juste une procédure disciplinaire qui relève de la fonction publique qui à son tour appréciera.»
Les cas Diomaye et Sonko
«Une liberté provisoire se prépare-t-elle pour Bassirou Diomaye Faye et monsieur Ousmane Sonko. Ce que nous sommes en train de faire on ne le fait pas de façon massive pour notre bon vouloir ou à la tête du client. Nous le faisons parce qu’il y a des dossiers qui s’apprécient au cas par cas en fonction des éléments objectifs qu’il y a dans le dossier. Tout est possible selon la loi, tout est possible selon la procédure selon les éléments qui figurent dans le dossier.»
Plus de 500 détenus liébérés
«344 personnes ont bénéficié de liberté provisoire. Il en reste encore 272, puisque c’étaient 500 et quelques ici à Dakar. Je ne parle pas des autres régions où la même chose est en train d’être faite. C’est-à-dire : examiner au cas par cas, pour voir si les conditions sont réunies pour une liberté provisoire et demander au procureur de demander au Juge d’instruction qui, s’il l’accepte, mettra en œuvre.»
Bassirou Diomaye sera-t-il consulté
«Est-ce que Bassirou Diomaye Faye ira au dialogue ? Il y a deux conditions à cela : qu’il soit libre et qu’il accepte. Voilà les conditions. S’il est libre et qu’il accepte, il sera au dialogue. Quand-est ce qu’il sera libre ? J’y ai répondu. Si on estime que les conditions sont réunies.»
PAR Thierno Guèye
POURQUOI DEVONS-NOUS FORCER LE PRÉSIDENT MACKY SALL À REDEVENIR LIBRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le sens commun et certains dictionnaires généralistes ont pris l’habitude de définir la liberté comme l’absence de contrainte. Mais, autant dire tout de suite qu’il n’en est rien. Selon moi, la liberté est la seconde âme de l'humain
Le sens commun et certains dictionnaires généralistes ont pris l’habitude de définir la liberté comme l’absence de contrainte. Mais, autant dire tout de suite qu’il n’en est rien. Selon moi, la liberté est la seconde âme de l'humain. C'est ce qui fait qu'on peut le condamner ou le porter aux nues, le punir ou le récompenser... Quiconque perd cette liberté, on ne peut plus lui demander légitimement des comptes, il redevient comme l'enfant ou même l'animal. C'est uniquement grâce à elle qu'il est imputable et qu'on peut le mettre sur le banc des accusés. Une personne dont la liberté n'est pas attestée ne saurait être justement condamnée, lorsqu’elle pose des actes répréhensibles. Point d'enfer ni de paradis sans liberté ! Perdre sa liberté, c’est perdre sa responsabilité !
À ce sujet, Jean-Jacques Rousseau nous rappelle que la liberté ne saurait se confondre avec l’indépendance. En effet, une posture sous-jacente à l’indépendance est de considérer que les personnes indépendantes les unes des autres peuvent faire ce qu’elles veulent. Or, dit Rousseau : « Quand chacun fait ce qu’il lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d’autres, et cela ne s’appelle pas un état libre[1]. » En quoi consiste alors la liberté ?
Selon Rousseau : « La liberté consiste moins à agir selon sa volonté qu’à n’être pas soumis à celle d’autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d’autrui à la nôtre. » Ce qui signifie que je reste libre tant et aussi longtemps que ma volonté n’est soumise à aucune autre volonté et que ma volonté ne soumet aucune autre volonté. Si telle est la liberté du citoyen, qu’en est-il de la liberté du Maître ?
La réponse de Rousseau à cette question est sans appel : « Quiconque est maître ne peut être libre, et régner c’est obéir. » Le secret du commandement est dans la servitude et l’abandon de soi au profit exclusif de sa communauté. Ce fut le cas de l’empereur du Ier siècle, Othon, qui pour éviter de plonger son empire dans une guerre civile, a préféré mettre fin à ses jours. C'est ainsi que le 16 avril 69, il se suicida après avoir déclaré, d’après l’Histoire romaine de Dion Cassius : « Je vais me libérer afin que tous (sic) puissent apprendre de l'événement que vous avez choisi pour votre empereur celui qui ne vous abandonna pas pour se sauver lui-même, mais choisit plutôt de s'abandonner pour vous sauver[2]. »
Concernant la mort de cet empereur, Suétone nous dit ceci : « Othon décida de se suicider. Il est plus probable que sa conscience l'empêcha de continuer à risquer des vies et des trésors dans une quête à la souveraineté que penser que ses hommes étaient devenus démoralisés et peu fiables... » Ses hommes, cependant, lui restèrent fidèles, même dans la mort. « Plusieurs soldats se rendirent sur son lit de mort où ils lui baisèrent les mains et les pieds, le louant comme l'homme le plus courageux qu'ils aient jamais connu, et le meilleur empereur que l'on puisse imaginer[3]... »
Bien entendu, personne ne demande au président Macky Sall de se suicider, mais simplement de faire la seule chose qui fait de nous des sénégalais libres et dignes : obéir aux lois que nous nous sommes collégialement fixées et auxquelles nous avons décidé de nous soumettre tant qu’elles seront en vigueur.
Selon le théoricien du Contrat social, il n’y a de volonté vraiment libre que celle à laquelle nul n’a le droit d’opposer de la résistance. « Dans la liberté commune, nul n’a le droit de faire ce que la liberté d’un autre lui interdit, et la vraie liberté n’est jamais destructive d’elle-même. Ainsi la liberté sans la justice est une véritable contradiction ; car comme qu’on s’y prenne tout gêne dans l’exécution d’une volonté désordonnée[4]. » Puisque la liberté est impossible sans la justice et qu’aux fondements de cette justice il n’y a pas n’importe quelles lois, mais des lois justes. C’est pourquoi : « Il n’y a donc point de liberté sans Lois, ni où quelqu’un est au-dessus des Lois : dans l’état même de nature, l’homme n’est libre qu’à la faveur de la Loi naturelle qui commande à tous. »
En définitive, si les Sénégalais restent libres, c’est parce qu’ils ne servent ni le président Macky Sall ni aucune autorité autre que la Loi qui est au-dessus de tous et que personne ne peut surplomber ou mettre sous son coude. Ce qu’il faut que le Président et ses alliés sachent pour de bon, c’est qu’« Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux Lois, mais il n’obéit qu’aux Lois et c’est par la force des Lois qu’il n’obéit pas aux hommes. (….). Un peuple est libre, quelque forme qu’ait son Gouvernement, quand dans celui qui gouverne il ne voit point l’homme, mais l’organe de la loi[5]. »
Si le président de la République et ses acolytes refusent d’être libres, malgré tout, nous, en tant que peuple et partie prenante du contrat initial qui nous lie les uns aux autres, devons, par pure générosité citoyenne, les forcer à rester libres en usant de tous les moyens prévus par la Loi et particulièrement notre Loi fondamentale, la Constitution de la République sénégalaise. Rousseau ne dit rien d’autre lorsqu’il affirme que :
Afin donc que le pacte social ne soit pas un vain formulaire, il renferme tacitement cet engagement qui seul peut donner de la force aux autres, que quiconque refusera d’obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps : ce qui ne signifie autre chose sinon qu’on le forcera à être libre ; car telle est la condition qui donnant chaque citoyen à la patrie le garantit de toute dépendance personnelle ; condition qui fait l’artifice et le jeu de la machine politique, et qui seule rend légitimes les engagements civils, lesquels sans cela seraient absurdes, tyranniques, et sujets aux plus énormes abus.
Jean-Jacques Rousseau (2001), Du contrat social ou principes du droit politique, Éditions Mozambook, p. 27
Seriñ Tuuba ne : « Kuy def lu ko neex, dina daje ak lu ko naqari ta du ko mën a faj. » Seriñ Saam Mbay yokku si ne : « Ku la yàqal sa adduna, nga yàqal ko alaaxiraam. »
[1] Rousseau, Jean-Jacques, Lettres écrites de la Montagne. In Œuvres, Tome II, Bibliothèques de la Pléiade, Ed. Gallimard, p. 841
[4] Rousseau, Jean-Jacques, Lettres écrites de la Montagne. In Œuvres, Tome II, Bibliothèques de la Pléiade, Ed. Gallimard, p. 841
[5] Rousseau, Jean-Jacques, Lettres écrites de la Montagne. In Œuvres, Tome II, Bibliothèques de la Pléiade, Ed. Gallimard, p. 841
Thierno Guèye est Docteur en Philosophie et M.A. en Science politique, Enseignant-chercheur/Formateur à la FASTEF [U.CAD], syndicaliste/Membre du Collectif des Universitaires pour la Démocratie [CUD]. Auteur et co-auteur du Manuel de Philosophie : Cours et textes pour apprendre à philosopher, présenté au public en janvier 2024.
[1] Rousseau, Jean-Jacques, Lettres écrites de la Montagne. In Œuvres, Tome II, Bibliothèques de la Pléiade, Ed. Gallimard, p. 841
[4] Rousseau, Jean-Jacques, Lettres écrites de la Montagne. In Œuvres, Tome II, Bibliothèques de la Pléiade, Ed. Gallimard, p. 841
[5] Rousseau, Jean-Jacques, Lettres écrites de la Montagne. In Œuvres, Tome II, Bibliothèques de la Pléiade, Ed. Gallimard, p. 841
LE STATUT DE CANDIDAT NE FAIT PAS LA LOI
Alors que des voix s'élèvent pour demander la libération de Bassirou Diomaye Faye afin qu'il puisse faire campagne, Aissata Tall Sall a répondu fermement qu'aucun statut politique ne pouvait faire prévaloir les intérêts individuels sur l'état de droit
La Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aissata Tall Sall, a précisé, mardi, que le fait d’être candidat à l’élection présidentielle n’était pas une condition pour obtenir une liberté provisoire.
”Il faut le rappeler et que cela soit clair pour tout monde. Le fait d’être candidat à l’élection présidentielle n’est pas une condition pour obtenir la liberté provisoire au Sénégal”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse sur l’actualité judiciaire.
Interrogée sur la situation de Bassirou Diomaye Faye, candidat à l’élection présidentielle, placé sous mandat de dépôt depuis le 18 avril 2023 pour ”actes de natures à compromettre la paix publique, outrage à magistrat et diffamation à l’encontre d’un corps constitué”, la ministre a expliqué que ”le Sénégal est un Etat de droit où la loi s’applique à tous de la même manière, sans distinction”.
Selon la Garde des Sceaux, ”c’est au juge d’instruction de décider, sur la base d’appréciation d’éléments objectifs de son dossier, s’il doit ou non, être libéré”.
Bassirou Diomaye Faye est candidat à l’élection présidentielle sous la bannière ”Diomaye président”. Ses partisans et de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer sa libération afin de lui permettre de battre campagne.
La ministre de la Justice a par ailleurs souligné, concernant le retour d’exil d’un des cadres de l’ex Pastef, Ngagne Demba Touré, que tous les mandats d’arrêts émis jusqu’ici, s’exécuteront également, conformément à la loi.
AAR SUNU ÉLECTION INVITE MACKY SALL À ORGANISER LA PRÉSIDENTIELLE DANS LES LIMITES FIXÉES PAR LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Dans la lutte pour la tenue de l’élection présidentielle dans les plus brefs délais, le collectif prévoit un rassemblement populaire le samedi 24 février.
Dakar, 20 fév (APS) – La plateforme ‘’Aar Sunu élection’’ a annoncé, mardi, avoir adressé une requête au chef de l’Etat pour attirer son attention ‘’sur l’urgence’’ de publier le décret fixant la date de l’élection présidentielle en tenant compte des limites fixées par le Conseil constitutionnel.
Dans ce courrier, les responsables de la plateforme ont indiqué que la date de l’élection présidentielle doit être fixée au plus tard le dimanche 03 mars pour permettre au chef de l’Etat d’inscrire son action ‘’dans le respect des délais fixés’’ par la Constitution, conformément aux dispositions rappelées dans la décision du Conseil constitutionnel.
Aar Sunu election, une plateforme regroupant des organisations se réclamant de la société civile, a appelé à un nouveau rassemblement, samedi, pour exiger la tenue de l’élection présidentielle avant l’échéance du mandat du président de la République.
“Dans la lutte pour la tenue de l’élection présidentielle dans les plus brefs délais, nous prévoyons un rassemblement populaire le samedi 24 février. Le lieu de cette activité sera communiqué ultérieurement’’, a déclaré Malick Diop, un responsable de la plateforme, lors d’une conférence.
Des milliers de personnes ont manifesté le samedi 17 février sur les Deux voies de Liberté VI, un quartier de Dakar, à l’appel de la plateforme ‘’Aar Sunu election’’ (protéger notre élection), pour réclamer, entre autres, le respect du calendrier électoral.
Le Conseil constitutionnel a annulé une loi votée 5 février par l’Assemblée nationale pour reporter au 15 décembre l’élection présidentielle initialement fixée au 25 février.
La haute juridiction a estimé que cette loi portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution est ‘’contraire à la Constitution’’.
Dans un communiqué, le chef de l’État a promis de mener, ‘’sans tarder’’ et ‘’dans les meilleurs délais’’, les ‘’consultations nécessaires’’ pour l’organisation de l’élection présidentielle.