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28 mai 2025
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LE SÉNÉGAL SUR LA CORDE RAIDE
L'enjeu pour Macky Sall est moins de prolonger son mandat que de garder la main sur l'issue de l'élection. Décryptage de la situation de crise en cours depuis le report du scrutin présidentiel sur VOA avec René Lake, Samba Dialimpa Badji et Mamadou Thior
L'enjeu pour Macky Sall est moins de prolonger son mandat que de garder la main sur l'issue de l'élection. Décryptage de la situation de crise en cours depuis le report du scrutin présidentiel sur VOA avec René Lake, Samba Dialimpa Badji et Mamadou Thior. Ils sont invités de l'émission hebdomaire Washington Forum.
LA CNES CONDAMNE LE REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE
Selon Adama Lam et Cie, la perception positive du Sénégal auprès des investisseurs locaux et étrangers sera grandement affectée au regard du risque pays élevé que cette situation va engendrer.
La Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal (CNES) a condamné, jeudi, le report de l’élection présidentielle par le président de la République Macky Sall, dans un communiqué reçu à Walfnet. «Cette décision ternit l’image de notre pays et participe également à fragiliser la paix sociale déjà si fortement éprouvée par les évènements de 2021 et 2023», peut-on lire dans le document.
Selon Adama Lam et Cie, la perception positive du Sénégal auprès des investisseurs locaux et étrangers sera grandement affectée au regard du risque pays élevé que cette situation va engendrer. «La CNES invite solennellement le Président de la République, garant de la Constitution, de prendre de toute urgence les dispositions utiles et nécessaires pour le respect du calendrier électoral et de la Constitution », ajoutent-ils.
La CNES lance un appel à l’ensemble des populations en particulier la classe politique, à faire preuve de retenue et de responsabilité afin d’éviter à notre pays les chemins de la division et de l’instabilité, terreau fertile aux menaces extérieures déjà présentes à nos portes.
La CNES reste par ailleurs disposée à participer à toutes initiatives visant à préserver la paix sociale et la stabilité.
LE SUDES/ESR CRIE À L'ARBITRAIRE
Selon le syndicat des enseignants, la "pseudo crise institutionnelle actuelle" qui a mené à la suspension du processus électoral par le Parlement et l'Exécutif "est un acte extrêmement grave qui installe le Sénégal dans l'incertitude institutionnelle"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 08/02/2024
Le Syndicat Unitaire et Démocratique des Enseignants du Sénégal (SUDES/ESR) a publié une déclaration le 8 février 2024 pour s'alarmer de la situation politique actuelle dans le pays. Dans ce texte dont nous avons obtenu une copie, l'organisation syndicale "n'est pas dans sa coutume d'admonester l'exécutif et le législatif" mais juge que "certains moments de la vie d'une nation requièrent que toute organisation, toute personne se détermine clairement".
En effet, selon le SUDES/ESR, la "pseudo crise institutionnelle actuelle" qui a mené à la suspension du processus électoral par le Parlement et l'Exécutif "est un acte extrêmement grave qui installe le Sénégal dans l'incertitude institutionnelle". Le syndicat y voit une décision prise "à l'initiative de groupes politiques coalisés" et qui "expose le pays à tous les dangers".
De plus, le SUDES/ESR déplore que ce report électoral se soit fait "en prenant prétexte d'accusations extrêmement graves portées, sans mesure ni retenue, contre des membres du Conseil constitutionnel", ce qui pour l'organisation "fait voler en éclats les derniers vestiges de l'État de droit au Sénégal".
Face à cette situation qu'il juge inacceptable, le syndicat "demande au chef de l'État et au Président du Parlement qu'ils cessent d'interférer sur le processus électoral sénégalais et s'assurent que chacune des parties prenantes du processus puisse faire correctement son travail" et qu'ils "annulent tous les actes illégaux qui ont été pris".
Le SUDES/ESR affirme par ailleurs que le président Macky Sall, jusqu'au 2 avril 2024, "est le garant de l'intégrité des Institutions qu'il a juré de servir et de préserver". Il l'enjoint "solennellement" à assurer "que le processus menant au libre choix par le peuple sénégalais de son successeur arrive à son terme avant la fin de son mandat".
Le syndicat conclut en disant qu'il s'associera "à toutes les actions nécessaires au rétablissement de la démocratie sénégalaise" et en tendant "la main à tous les syndicats et à toutes les organisations de la société civile pour la mise en place d'un plan d'action efficace".
EXPLOSION DE GAZ À LA CITÉ BARAKA
Selon le chef de quartier de Liberté 6 extension, Khadim Diouf, vers les coups de 7 heures, une bonbonne de Gaz a explosé faisant plusieurs victimes dont une femme enceinte.
A peine inaugurés par le chef de l’Etat, les nouveaux immeubles flambant neufs de la cité Baraka ont connu un drame en cette matinée du 8 février. Selon le chef de quartier de Liberté 6 extension, Khadim Diouf, vers les coups de 7 heures, une bonbonne de Gaz a explosé faisant plusieurs victimes dont une femme enceinte. L’explosion serait partie de la défaillance d’une tête de gaz.
«Je l’ai su vers 11h 45. Je suis allé sur les lieux et on m’a expliqué ce qui s’est passé. Selon les résidents, la victime est venue emprunter une tête de gaz à sa voisine la veille. Le matin, vers 7 heures, celle-ci est venue réclamer la tête de gaz. Sa voisine en essayant de déboulonner la tête, le gaz a explosé », explique-t-il. Poursuivant, il souligne que l’incident s’est produit dans un appartement au troisième étage chez une dame avec une grossesse très avancée.
«Le feu s’est propagé. Elle a eu peur car ses habits ont pris feu. Elle a donc sauté de la fenêtre. Heureusement, grâce aux fils de téléphone suspendus, elle a pu s’accrocher dessus. Elle aurait pu mourir n’eût-été ses fils. La vieille dame qui vivait avec elle, qui a entendu les cris, est sortie de la chambre et a pu sauver les deux enfants qui étaient dans une autre pièce. Le voisinage a appelé la police et les sapeurs-pompiers pour leur venir en aide. L’un des enfants, qui a été le moins touché par le feu, a été envoyé au centre de santé Mamadou Diop », ajoute le chef de quartier.
La femme enceinte et l’autre enfant ont été acheminés à l’hôpital de Grand Yoff à cause de la gravité de leurs blessures et la vielle dame à Dalal Jam. Le chef de quartier de préciser que la famille a tout perdu dans le feu. Ainsi, mis au courant, le préfet a fait le déplacement pour s’enquérir de la situation
LE MONDE UNIVERSITAIRE INVITÉ À PARTICIPER À LA LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
Il est nécessaire et indispensable d’identifier des données qui permettent de construire des innovations et des besoins renforcement de capacités nécessaires pour répondre aux défis du changement climatique.
Dakar, 8 fev (APS) – La vice-recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) en charge de la pédagogie et de la recherche, Pr Aminata Niang Diène, a invité le monde universitaire à participer à la recherche de solutions dans la lutte contre les changements climatiques à travers des recherches pertinentes et des données pouvant aider les pouvoirs publics à la prise de décisions.
“Comme le changement climatique est un phénomène international qui intéresse et impacte tout le monde, le monde académique doit participer à la recherche de solutions sur les changements climatiques”, a déclaré Mme Diène.
Elle intervenait lors de la troisième session des webinaires du Centre ouest-africain de service scientifique sur le changement climatique et l’utilisation adaptée des terres (WASCAL), organisée en collaboration avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD).
L’objectif de cette session est de décrire avec les Universités ouest africaines les voies et les priorités de la recherche, de l’innovation et du développement des capacités dans le domaine des services climatiques pour la réduction des risques.
“C’est pour cela que l’UCAD qui est connue comme un creuset sur le plan de la recherche scientifique donne sa contribution en participant à cette troisième session du Centre ouest-africain de service scientifique sur le changement climatique et l’utilisation adaptée des terres (WASCAL) qui nous réunit aujourd’hui et qui contribue en même à la recherche de solutions pertinentes et à la production de données pour aider à la prise de décision”, a-t-elle expliqué.
Ce webinaire qui entre dans le cadre d’événements régionaux réunit des experts, des décideurs politiques, des universitaires et des praticiens.
Après Lomé, en septembre, Abidjan, en novembre, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar abrite la troisième session sur le thème ”Impacts climatiques et résilience dans les scénarii actuels et futurs”.
Selon Aminata Niang Diène, ce webinaire est organisé “pour discuter sur les questions liées aux changements climatiques et échanger des expériences et des pratiques pour permettre d’aider à la prise de décisions politiques”.
“Nous allons dans ce cadre œuvrer pour la formalisation de meilleurs politiques publiques en Afrique, pour prendre en charge ces questions de changements climatiques à la fois dans nos vies quotidiennes et sur la question des infrastructures et services qui subissent tous les effets des changements climatiques”, a-t-elle-ajouté.
Depuis 2012, l’Allemagne contribue à ce projet WASCAL à hauteur de 100 milliards de francs CFA
L’Ambassade France à Dakar et l’Ambassade la République Fédérale de l’Allemagne à Dakar sont des partenaires du Centre ouest-africain de service scientifique sur le changement climatique et l’utilisation adaptée des terres (WASCAL) dans le cadre de ces webinaires.
Laurent Viguié, conseiller de coopération et action culturelle à de l’ambassade de France à Dakar s’est dit très ravi d’être associé à ce sujet ”majeur et urgent”.
Il est nécessaire et indispensable d’identifier des données qui permettent de construire des innovations et des besoins renforcement de capacités nécessaires pour répondre à ces défis, a t-il souligné.
“Nous travaillons dans le cadre de ce séminaire en amont, sur la connaissance qui permet une adaptation et cette résilience. Nous sommes engagés en collaboration avec l’Ambassade d’Allemagne qui est partenaire majeur dans ce domaine”, a poursuivi M. Viguié.
Pour sa part, Soule Siemon, ambassadeur de l’Allemagne à Dakar, a rappelé l’urgence de l’action climatique qui ne connait pas de frontière.
Il a réaffirmé l’engagement de son pays à travailler avec les différents acteurs pour la recherche de données scientifiques pouvant aider à la prise de décisions.
“Depuis 2012, l’Allemagne contribue à ce projet WASCAL, à hauteur de 100 milliards de francs CFA. Et nous continuerons à nous engager dans la lutte commune contre le changement climatique aux côtés de nos partenaires ouest africains et internationaux”, a assuré le diplomate, relevant que leur engagement s’appuie sur une base scientifique avec le soutien des chercheurs qui vont faire une planification et livrer des données scientifiques fiables et importantes pour la prise de décisions politiques.
RETRAIT DU MALI, DU BURKINA FASO ET DU NIGER, LA CEDEAO ÉVOQUE UNE DÉCISION PRÉCIPITÉE
‘’Il n’y a aucun fondement réel dans les raisons avancées par les trois pays pour leur retrait de Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest’’
Dakar, 8 fév (APS) – La Cedeao, par la voix du président de sa Commission, Omar Alieu Touray, a de nouveau déploré, jeudi à Abuja, le ‘’retrait précipité’’ du Mali, du Burkina Faso et du Niger, estimant qu’il ne prenait pas en compte les conditions de retrait et d’adhésion de l’organisation.
‘’La décision précipitée de retrait de l’adhésion à la CEDEAO n’a pas pris en compte les conditions de retrait de l’adhésion telles qu’elles sont énoncées dans le Traité révisé de de 1993’’, a-t-il déclaré lors de la session extraordinaire du Conseil de médiation et de sécurité de l’organisation.
Il a fait observer que les trois États concernés n’avaient pas réfléchi aux implications de cette décision pour les citoyens.
‘’Il n’y a aucun fondement réel dans les raisons avancées par les trois pays pour leur retrait de Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest’’, a insisté Dr Alieu Touray à l’ouverture de la réunion.
Dans des propos rapportés par un communiqué, le président de la Commission de la Cedeao a déclaré que les événements qui se déroulent dans la région constituent une menace pour la paix et la stabilité politique de la communauté ouest-africaine.
De son côté, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, a estimé que les décisions de retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger avaient suscité une inquiétude considérable.
Il a qualifié la réunion de cruciale pour trouver des solutions aux défis présentés par ces décisions, en évoquant la nécessité de rester attacher aux aux principes de gouvernance démocratique et sauvegarder le droit des peuples à d’élire librement leurs dirigeants.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont dans un communiqué conjoint rendu public le 28 janvier dernier annoncé leur retrait avec effet immédiat de la Cedeao. Les trois pays ont chacun procédé à la notification officielle de la décision aux autorités de l’organisation communautaire le lendemain (29 janvier).
L'OPPOSITION SAISIT LE JUGE CONSTITUTIONNEL
Un groupe de Trente-sept députés ont saisi le Conseil constitutionnel afin de dénoncer l'inconstitutionnalité de la loi adoptée pour reporter le scrutin au 15 décembre
Un groupe de trente-sept députés de l’opposition ont déposé jeudi au greffe du Conseil constitutionnel une saisine en inconstitutionnalité contre la loi portant report au 15 décembre prochain de l’élection présidentielle du 25 février, a appris l’APS de bonne source.
Ayib Salim Daffé et Samba Dang, députés à l’Assemblée nationale, agissant à leur nom et au nom et pour le compte de trente-sept autres parlementaires ont notamment déposé une saisine en inconstitutionnalité contre la loi portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la constitution, a indiqué la source.
Cette saisine du Conseil constitutionnel survient après que l’Assemblée nationale a adopté lundi tard dans la soirée une proposition de loi reportant au 15 décembre prochain l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février.
Quarante-heures avant, le chef de l’Etat, dans une brève adresse à la nation, a annoncé l’abrogation du décret convoquant le corps électoral le 25 février.
Macky Sall, élu et réélu en 2012 et en 2019, a réaffirmé sa volonté de ne pas se présenter à cette élection, une promesse qu’il avait faite en juillet dernier.
Pour reporter l’élection, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
Une commission d’enquête parlementaire a été constituée à la demande de l’ex-parti au pouvoir, le PDS, dont le dossier de candidature a été rejeté par le Conseil constitutionnel en raison de la double nationalité de son candidat, l’ancien ministre Karim Wade.
Ce parti a demandé et a obtenu la création d’une commission d’enquête parlementaire après l’invalidation de la candidature de M. Wade.
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SÉBASTIAN HALLER LIVRE LES SECRETS DE LA CÔTE D'IVOIRE
Auteur du but qui a conduit la Côte d'Ivoire en finale de la CAN 2023, Sebastian Haller a dévoilé la force de son équipe, après le succès face à la RD Congo en demies.
iGFM (Abidjan) Auteur du but qui a conduit la Côte d'Ivoire en finale de la CAN 2023, Sebastian Haller a dévoilé la force de son équipe, après le succès face à la RD Congo en demies.
LE REPORT DE MACKY FAIT CHUTER LES EUROBONDS DU SÉNÉGAL
Les euro-obligations du Sénégal ont fortement chuté après que le président Macky Sall a reporté sine die les élections présidentielles et que les autorités ont coupé l’accès à l’internet mobile.
iGFM - (Dakar) Un malheur ne vient jamais seul dit l’adage. Depuis que le président Macky Sall a engagé le pays dans la très polémique logique de report de la présidentielle, la valeur des Eurobonds du Sénégal a chuté.
Les euro-obligations du Sénégal ont fortement chuté après que le président Macky Sall a reporté sine die les élections présidentielles et que les autorités ont coupé l’accès à l’internet mobile dans un contexte de crise constitutionnelle. C’est ce que rapporte Bloomberg. Pis, la chute des eurobonds et renforcée par l’incertitude qui prévaut actuellement au pays de la Téranga.
«La police a renforcé la sécurité dans la capitale lundi, au lendemain d'affrontements avec des partisans de l'opposition dans les rues de Dakar qui ont conduit à l'arrestation de responsables, dont l'ancienne Première ministre Aminata Touré et la candidate à la présidentielle Anta Babacar Ngom», écrit le groupe financier américain spécialisé dans les services aux professionnels des marchés financiers et dans l'information économique et financière.
UN MAGISTRAT RECADRE ISMAILA MADIOR FALL
La sortie de Ismaila Madior Fall, ministre des affaires étrangères, n’a pas du tout plu au magistrat Youssoupha Diallo, ex-procureur. Il a tenu à porter la réplique à l’ex-ministre de la Justice qui, à la Rts, s’exprimait à propos de la loi sur le report.
La sortie de Ismaila Madior Fall, ministre des affaires étrangères, n’a pas du tout plu au magistrat Youssoupha Diallo, ex-procureur. Il a tenu à porter la réplique à l’ex-ministre de la Justice qui, à la Rts, s’exprimait à propos de la loi sur le report de la présidentielle ainsi que sur le sort des recours déposés devant Conseil constitutionnel. Ci-dessous son texte.
Réponse au Pr Ismaïla Madior FALL : RESPECTER LA SEPARATION DES
POUVOIRS!
En dépit de son droit de réserve, le magistrat peut, comme l'y autorise l'article 11 de son Statut, traiter dans les médias des sujets d'ordre professionnel ou technique.
Dans une interview accordée à un organe de presse, le Pr Ismaila Madior FALL, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur, avec le drapeau national mis en exergue, s'est prononcé sur beaucoup de points suite au report annoncé de l'élection présidentielle du 25 février 2024 et le vote par l'Assemblée nationale d'une loi entérinant ce report au 15 décembre 2024.
Sur l'éventualité d'un recours devant le Conseil constitutionnel, il est revenu en détails pour faire des développements sur la nature de la loi votée à l'Assemblée nationale. Il la qualifie de loi constitutionnelle et estime qu'elle est particulière et couverte d'une certaine « injusticiabilité». Ajoute-t-il, conformément à sa jurisprudence constante, le Conseil constitutionnel « se déclare incompétent pour contrôler la loi constitutionnelle... le pouvoir constituant est souverain ... si elle était attaquée le Conseil constitutionnel se déclare incompétent ».
Etant membre du Gouvernement actuel, du pouvoir exécutif, il devrait s'abstenir de prendre une telle position dès lors que le Conseil constitutionnel pourrait être saisi de recours contre cette loi. Cette démarche publique, empreinte de certitude dans son propos affirmatif, viole la séparation des pouvoirs proclamée et garantie par la Constitution du Sénégal avec son corollaire, l'indépendance de la justice. Les révolutionnaires de 1789 l'ont déjà gravée dans l'article 16 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, en ces termes : « toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution ».
Ce principe général de droit qui prévoit des attributions propres pour les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire comporte des implications plus avancées, à savoir, le respect par un membre d'un pouvoir donné des attributions de l'autre pouvoir. Toute déclaration tendancieuse de nature à porter atteinte, à influencer ou à gêner l'office du juge est à proscrire. Ces pouvoirs coexistent dans un Etat démocratique; les hommes ou femmes qui les incarnent doivent par conséquent faire preuve de retenue sous peine d'installer la confusion des rôles, décrite par Montesquieu dans L'Esprit des lois comme l'un des « plus grands dangers ».
Du respect de la séparation et de l'équilibre des pouvoirs dépendent la perception positive ou négative du citoyen de sa justice et sa confiance dans les Institutions de la République.