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2 août 2025
PRÉSIDENTIELLE 2024, LA GUERRE DES SONDAGES
À quelques jours de l’élection présidentielle, les sondages fusent de partout, entraînant des débats passionnants dans les réseaux sociaux entre partisans des différents candidats. Il est difficile de confirmer la véracité de certaines enquêtes d’opinion.
Alors que les partis politiques usent et abusent des enquêtes d’opinion, soit pour affiner leurs stratégies soit à des fins propagandistes, les médias sont privés, en période électorale, de publier des sondages, même réalisés par des cabinets sérieux, privant ainsi les citoyens de l’accès à ces informations qui peuvent être précieuses.
À quelques jours de l’élection présidentielle, les sondages fusent de partout, entraînant des débats passionnants dans les réseaux sociaux entre partisans des différents candidats. Difficile de confirmer la véracité de certaines enquêtes d’opinion qui se répandent comme une traînée de poudre sur la toile.
Dans l’une d’elles, le candidat de la majorité présidentielle, Amadou Ba, est donné victorieux dès le premier tour de l’élection prévue le 24 mars 2024, avec un score flatteur de 59 %. Il est curieusement suivi d’Idrissa Seck avec 8 %, Khalifa Ababacar Sall avec 6 %, au moment où Bassirou Diomaye Faye n’est crédité que de 5 %.
OpinionWay, une entreprise française, est citée comme réalisatrice de ce sondage plus que douteux.
Le 10 mars, Bruno Jeanbart, vice-président de l’entreprise française spécialisée dans les études marketing et d’opinion, a démenti sur Threads la publication. ‘’Ce sondage n’existe pas et n’a jamais été réalisé par OpinionWay. Il donne des résultats aberrants. C’est une fake news. Merci de supprimer immédiatement votre tweet’’, réagissait-il alors que cette infox était devenue virale en quelques jours sur les réseaux sociaux et avait engagé un débat houleux entre principalement les partisans d’Amadou Ba et ceux de celui qui est présenté comme son principal rival, à savoir le candidat de la coalition Diomaye-Président, Bassirou Diomaye Faye.
Ces derniers ne sont pas en reste dans ce qui peut se présenter comme la guerre des sondages. À en croire les patriotes, leur candidat serait en pole position pour remporter le scrutin de dimanche dès le premier tour. Dans un post en date du 20 mars, publié sur sa page Facebook, Sadikh Top, membre de la cellule de communication du parti dissous d’Ousmane Sonko, affirme avec force : ‘’Tous les sondages, tous sans exception, le dernier sorti ce mercredi, annoncent Diomaye devant au premier tour. Allons donc récupérer nos cartes et sécurisons le vote.’’
Interpellé par ‘’EnQuête’’, ce dernier précisera que son candidat aurait, selon les sondages en question, 54 % des intentions de vote. Mais comme tous les autres, on ne saura ni le cabinet qui l’a réalisé encore moins les détails de la méthodologie utilisée.
Pour sa part, Khalifa Ababacar Sall a aussi eu son temps de ‘’victoire’’ dans les sondages. De supposées enquêtes l’ont donné qualifié au second tour grâce à un score de 26,98 %, derrière le candidat de la majorité Amadou Ba (30,32 %), juste devant Bassirou Diomaye Faye avec 25,34 %, Déthié Fall (8,85 %)... Et pour créditer un peu plus ‘’l’information’’, elle a été présentée comme la une du quotidien national ‘’Le Soleil’’ avec une jolie photo de l’ancien maire de Dakar en illustration.
Dans cette guerre des sondages, même les recalés et les exclus ont leur mot à dire, afin d’espérer influencer l’opinion et de se positionner sur l’échiquier politique. Avant-hier, Karim Wade y allait lui aussi de son sondage. Dans un tweet, il disait que le second tour était inéluctable, selon les cabinets qui l’accompagnent et aucun des candidats en lice n’obtiendrait le score qui aurait été le sien s’il n’avait pas été exclu de la course. Très vite, le tweet a été supprimé et remplacé par un autre où il n’y a aucune trace de résultats de sondage.
Aux origines d’une interdiction
Mais d’où viennent donc ces sondages ? Qui en sont les commanditaires, qui sont les cabinets auteurs de ces enquêtes ? Très souvent, c’est mystère et boule de gomme. Il n’y a ni présentation formelle des résultats ni le nom des agences et instituts qui sont à l’origine de telles enquêtes. Cela est d’autant plus nébuleux que la publication de ces enquêtes est interdite par la réglementation. À l’origine de cette interdiction, croit savoir ‘’Jeune Afrique’’, la manipulation des sondages par Abdoulaye Wade dans les années 1980. ‘’À l’époque, Abdoulaye Wade agitait, à tort et à travers, des sondages fantaisistes dont les journaux proches de lui, comme ‘Sopi’, ‘Le Démocrate’ ou ‘Takussan’, se faisaient l’écho’’, rapporte le magazine qui cite un journaliste sénégalais.
Joint par téléphone par ‘’EnQuête’’, le journaliste formateur Tidiane Kassé se souvient plutôt du cas d’un journal nommé ‘’République’’ qui avait publié des sondages donnant Wade devant Diouf à Dakar. C’était vers 1983, au début du multipartisme intégral. Selon le doyen Kassé, ce journal mis en place par Abdou Salam Kane dit ‘’Asak’’, un ancien du ‘’Soleil’’, avait été fermé dès son premier numéro à cause de cet article. C’est dans ce contexte, en tout cas, que le régime d’alors a initié des démarches dont l’objectif était d’encadrer la réalisation et la publication de sondages.
Selon ‘’JA’’ qui a parcouru le texte, cette loi visait à ‘’protéger l’opinion publique contre toute manipulation à des fins politiques ou commerciales’’ des sondages. À cet effet, un ensemble de règles ont été instituées pour imposer un contrôle strict des enquêtes d’opinion. Parmi ces règles, il y a : la mise en place d’une ‘‘commission nationale des sondages’’ qui est chargée de ‘’donner un agrément aux instituts de sondages désirant se lancer dans cette activité’’, mais aussi d’‘’autoriser la publication ou la diffusion des sondages d’opinion après contrôle des conditions de leur réalisation’’, informe ‘’JA’’ qui cite l’exposé des motifs du projet de loi.
Doyen Tidiane Kassé : ‘’Cette interdiction est devenue une hérésie. Il faut plutôt veiller sur la fiabilité des enquêtes.’’
Il convient cependant de signaler que l’interdiction des sondages n’est pas seulement valable au Sénégal. À en croire ce chercheur dans un cabinet britannique de veille et de sondage basé au Sénégal depuis quelques années, c’est par souci de fiabilité et d’orientation partiale que ces méthodes quantitatives sont parfois interdites par certains pays. ‘’Les partisans de l'interdiction des sondages électoraux mettent en avant plusieurs arguments. Ils soutiennent que les sondages peuvent fausser le processus démocratique en influençant l'opinion publique et en créant des tendances autoréalisatrices. De plus, ils affirment que les sondages peuvent être manipulés par des acteurs politiques pour des gains partisans, sapant ainsi la crédibilité des élections’’, explique-t-il sous le couvert l’anonymat.
À l’ère de la libéralisation, estime le doyen Tidiane Kassé, cette interdiction est devenue une ‘’hérésie’’. ‘’Aujourd’hui, tout le monde fait des sondages. Ce qui n’est pas interdit, d’ailleurs. C’est la publication qui est interdite. Je pense que c’est une hérésie. On ne peut pas être dans une démocratie et que les gens n’aient pas la possibilité d’interroger l’opinion pour savoir ce qui se passe’’.
Toutefois, essaie-t-il de comprendre, ‘’l’interdiction s’explique par le fait que les sondages peuvent être à l’origine de toutes les manipulations’’.
Selon le doyen Kassé, si on arrive à mettre en place ‘’une technique acceptée par tout le monde’’ et mise en œuvre par ‘’de vrais professionnels’’, on devrait pouvoir évoluer.
À l’instar du doyen Kassé, de nombreux observateurs expriment des inquiétudes quant à l'impact de cette interdiction sur la démocratie sénégalaise. Le droit à l'information des citoyens est un pilier fondamental de toute démocratie et l'interdiction des sondages pourrait restreindre ce droit en limitant l'accès à des données cruciales pour la prise de décision éclairée des électeurs.
Alioune Diop, membre de la société civile, propose à l’État d’adopter de nouvelles méthodes plus équitables. Pour lui, il est important d’avoir une solution équilibrée qui concilie la nécessité de garantir l'intégrité des élections avec le respect des droits démocratiques des citoyens. Cela pourrait impliquer la mise en place de mesures de transparence et de supervision accrues pour réguler les sondages électoraux, tout en préservant la liberté d'expression et le droit à l'information.
SONDAGE
Avis d’expert avec Moubarack Lo
Ingénieur statisticien, souvent cité dans certains sondages, Moubarack Lo estime que le texte encadrant les sondages existe certes, mais il ne fonctionne pas. Sans l’agence chargée de veiller sur la fiabilité des enquêtes, chacun fait pratiquement ce qu’il veut.
‘’La loi n’existe que sur le papier. Les outils qu’elle a mis en place ne fonctionnent pas, non plus. À ce jour, je ne connais aucune personne qui fait des sondages. Il y a certes des cabinets de sondage, mais ils font autre chose’’, renseigne le spécialiste.
Aujourd’hui, pense-t-il, il urge de revoir la loi qui date de très longtemps (1986). Sous le régime de Wade, indique M. Lo, il y a eu des tentatives, notamment quand Moustapha Mamba Guirassy était ministre de la Communication. ‘’Mais cela avait été renvoyé par la suite aux calendes grecques. Je pense qu’il faudrait remettre ça sur la table et remettre de l’ordre’’, préconise-t-il.
À l’en croire, les sondages sont devenus une demande sociale qu’on ne peut plus continuer à interdire. ‘’Tout le monde a besoin de sondages pour avoir le pouls de la situation et ajuster sa campagne. Ne pas en faire, c’est comme un malade qui fonctionne sans vérifier sa température. Il faut savoir ses chances, ses limites… Dans toutes les grandes démocraties, les sondages existent. Encore faudrait-il que ce soit des sondages fiables. Ce ne sont pas ces sondages pour lesquels on reste dans son bureau et faire ce qu’on veut’’, soutient-il, tout en précisant qu’il ne faut pas confondre les enquêtes de marketing commercial des sondages politiques. ‘’Je suis d’accord qu’il faut mettre de l’ordre. Parce qu’on peut tout faire avec les sondages. Si ce n’est pas encadré, cela peut être à l’origine de dérives. Il faut donc réguler, agréer les cabinets, définir des normes scientifiques, mettre en place un comité chargé de contrôler et d’autoriser avant la publication, s’assurer que ce qui est publié est sincère et respecte les normes scientifiques. Sinon, c’est la cacophonie’’.
Quand Wagner s’en mêle
En cette veille de Présidentielle, les sondages viennent de partout. Cette semaine, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (ex-Pastef, dissous) ont relayé des sondages qui donneraient largement victorieux leur candidat.
Selon ladite enquête, les trois candidats parrainés par Sonko s’accapareraient à eux seuls jusqu’à 81 % de l’électorat ; Amadou Ba, lui, n’aurait que 10 %, talonné par Idrissa Seck avec 9 %. ‘’Ce sondage, selon ‘JA’, émane du compte X de ‘’Luka Malle’’, dont la devise affichée – ‘’Panafricaniste, fier d’être africain, mon rêve est une Afrique libérée du colonialisme’’ – dissimule un compte de propagande satellite de la firme russe de mercenaires Wagner’’.
RETRAIT DES CARTES, LES ÉLECTEURS SE FONT ENCORE DÉSIRER
À deux jours du scrutin, certaines mairies à Dakar sont toujours inondées de cartes d’électeurs. Mais les opérations de distribution des cartes se font à petit pas malgré l’appel incessant des candidats.
À deux jours du scrutin, certaines mairies à Dakar sont toujours inondées de cartes d’électeurs. Lancées depuis le 11 janvier dernier puis interrompues après la déclaration du report de la présidentielle, les opérations de distribution des cartes se font à petit pas malgré l’appel incessant des candidats en campagne électorale. À la mairie de Fann point E, Amitié, les électeurs arrivent en petit nombre pour récupérer leurs cartes, en cette matinée de dernier jour de campagne. Selon le président de la commission, Amadou Ndiaye, l’affluence attendue n’est pas au rendez-vous, même s’il note l’engagement de quelques citoyens pour cette élection.
Tout bleu vêtu devant les cartes bien rangées par ordre alphabétique, le sexagénaire explique : «nous avons démarré depuis le 11 janvier. C’est après l’annonce reportant l’élection puis recalé pour le 24 mars qu’on a recommencé la distribution des cartes. Je peux dire que les gens viennent mais pas de façon régulière ».
Même constat au niveau de la commission installée à la mairie de la Médina, délocalisée au niveau de l’Inseps situé au sein du stade Iba Mar Diop. Venue prendre sa carte d’électeur afin de remplir son devoir citoyen, Tidiane Touré au visage rempli de désespoir, risque de ne pas pouvoir poser son acte de citoyen car sa carte reste introuvable. Inscrit très tôt pour effectuer un changement de lieu de vote, le jeune homme compte désespérément retourner à Pikine, son lieu de vote habituel pour retrouver sa carte d’électeur.
«j’étais venu récupérer ma carte d’identité mais ils m’ont dit qu’elle n’est pas encore disponible alors qu’on est à deux jours de l’élection. Tout ce qu’il me reste à faire c’est d’essayer de retourner à Pikine pour voir si mon nom est toujours là-bas sur les listes », a-t-il regretté. Thierno Alioune Kane, quant à lui, ne pensait pas avoir besoin de sa carte d’identité pour voter. En effet, l’homme habillé en caftan marron, le casque de sécurité sur la tête croit « qu’il suffisait juste du récépissé délivré après l’inscription pour voter alors qu’il me faut impérativement ma carte d’électeur pour passer aux urnes ».
La campagne électorale prend fin ce vendredi à 00h. Ainsi, il ne sera plus autorisé aux candidats de poser le moindre acte faisant appel aux votes. Les électeurs n’auront donc qu’un seul moyen pour soutenir leurs candidats c’est de récupérer les cartes d’électeur dans les différentes commissions. C’est d’ailleurs l’appel du président de la commission de Dakar Plateau, Abdou Aziz Bâ : «nous sommes dans la cinquantaine de retrait par jour et je trouve que c’est insuffisant par rapport à la foule qui dégage derrière les candidats ».
SÉNÉGAL vs GABON, OPÉRATION RACHAT POUR LES LIONS
L'équipe du Sénégal va effectuer sa première sortie depuis son élimination en huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des Nations. Ce soir à Amiens (France), les Lions défient le Gabon en amical à 19h30 avec comme objectif : renouer avec le succès.
iGFM (Dakar) L'équipe du Sénégal va effectuer sa première sortie depuis son élimination en huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des Nations. Ce soir à Amiens (France), les Lions défient le Gabon en amical à 19h30 avec comme objectif : renouer avec le succès pour oublier l'échec à la dernière CAN.
Le Sénégal, éliminé dès les huitièmes de finale de la CAN face au futur vainqueur, la Côte d'Ivoire (1-1, 4 tab à 5), espère faire bonne figure pour cette première sortie après le tournoi continental. Ce sera sans le milieu Mamadou Lamine Camara, l’arrière gauche Fodé-Ballo Touré ainsi que le défenseur central polyvalent Abdou Diallo, tous trois blessés. En revanche, les débuts de plusieurs nouveaux sont attendus : l'ex-international Espoirs français Habib Diarra (Strasbourg), Arouna Sanganté (Le Havre), Seydou Sano (Al-Gharafa/Satar), Amara Diouf (Génération Foot), le jeune défenseur prometteur du Barça Mikayil Faye et le milieu havrais Rassoul Ndiaye.
Du côté du Gabon, absent de la dernière CAN, on peut remarquer l'absence notable de Pierre-Emerick Aubameyang, le buteur de l'Olympique de Marseille, dont le cas fait couler beaucoup d'encre. Blessé, le buteur du Los Angeles Galaxy Denis Bouanga ne sera pas non plus de la partie. Il a été remplacé par Jérémie Obounet Moussango, jeune attaquant (21 ans) du FC Košice en Slovaquie, qui grossit les rangs des nouveaux venus, comptant aussi Junior Bayanho Aubyang, Loïc Owono, Lionel Obame, Yannis Mbemba, Edlin Essang Matouti et Eric Bocoum.
Par ailleurs, la sélection gabonaise a comme souvent été secouée par une affaire et le milieu Guélor Kanga a été exclu du rassemblement des Panthères pour “indiscipline”. Aaron Boupendza a également été zappé par le sélectionneur Thierry Mouyouma pour les mêmes raisons, conférant à Mario Lemina le statut de rare cadre présent.
TOUT EST FIN PRÊT POUR L’ORGANISATION DU SCRUTIN, ASSURE UN RESPONSABLE DE LA DGE
‘’Aujourd’hui, tout est prêt pour l’organisation de cette élection’’, a déclaré Birame Sène soulignant que ‘’tout le matériel électoral a déjà été déployé depuis presqu’une semaine au niveau des 46 départements mais également au niveau de la diaspora’’.
Dakar, 22 mars (APS) – Le Directeur de la formation et de la communication à la Direction générale des élections a assuré vendredi que tout était fin prêt pour le scrutin présidentiel du dimanche 24 mars.
‘’Aujourd’hui, tout est prêt pour l’organisation de cette élection’’, a déclaré Birame Sène soulignant que ‘’tout le matériel électoral a déjà été déployé depuis presqu’une semaine au niveau des 46 départements mais également au niveau de la diaspora’’.
Il s’agit, selon lui, ‘’du matériel lourd comme les urnes, les isoloirs, mais aussi du petit matériel constitué des cachets, des encriers et autres’’.
Le Directeur de la formation et de la communication rappelle qu’il y a ‘’46 commissions départementales de recensement des votes’’.
La diaspora, qui compte 8 départements, a 8 commissions de recensement des votes logées à la Cour d’appel de Dakar.
Selon M. Sène, ‘’le Premier Président de la Cour d’appel a eu déjà à désigner les membres des 46 commissions de recensements des votes mais également au niveau des commissions de la diaspora’’.
Le Directeur de la formation et de la communication a également démenti toute existence de ‘’bureaux fictifs’’, relevant qu’il ne peut pas y avoir de bureau fictif dans le système électoral sénégalais.
”Dans des localités où il n’y a pas beaucoup d’infrastructures scolaires, on installe des abris provisoires mais qui sont localisés par les électeurs et les mandataires”, a-t-il dit, estimant que ”le terme même de bureau fictif est inapproprié”.
PLUS DE 2400 OBSERVATEURS POUR LE SCRUTIN DE DIMANCHE
”Il y a dix organisations et structures, 1568 observateurs nationaux, 889 observateurs internationaux’’, a détaillé M. Sène, par ailleurs président de la Commission d’accréditation des demandes concernant l’observation électorale.
Quelque 2457 observateurs ont été accrédités pour l’élection présidentielle sénégalaise prévue ce dimanche, a-t-on appris, vendredi de source officielle.
”Au moment où je vous parle, on a reçu au total 81 dossiers qui ont été déjà instruits, 71 organisations et structures étrangères, pour au total 2457 observateurs accrédités’’, a déclaré Birame Sène, Directeur de la formation et de la communication à Direction générale des élections, lors d’un atelier d’échange avec les observateurs sur le processus électoral sénégalais.
”Il y a dix organisations et structures, 1568 observateurs nationaux, 889 observateurs internationaux’’, a détaillé M. Sène, par ailleurs président de la Commission d’accréditation des demandes concernant l’observation électorale.
Le Directeur de la formation et de la communication a précisé qu’une dizaine de dossiers d’observateurs ont été rejetés à cause de leurs exigences.
Birame Sène a salué le rôle des observateurs dont les recommandations permettent toujours ‘’d’améliorer le processus électoral’’.
C’est pour cette raison qu’il leur a demandé aux observateurs de ‘’toujours déposer leurs rapports’’ après le scrutin.
Selon lui, l’observation électorale occupe une place importante dans le cadre du processus électoral.
Birame Sène a rappelé que dans le Code électoral sénégalais, 9 dispositions concernent l’observation électorale.
”Il s’agit de l’article L25 du code électoral concernant la partie législative consacrée à cette observation électorale. Il y a aussi, la partie réglementaire R16 jusqu’à R24, on a des dispositions qui sont relatives à l’observation électorale”, a expliqué M Sène.
PROMESSES ELECTORALES, LA CAMPAGNE DANS TOUS SES ECLATS
Amadou Ba promet un gouvernement d’union s’il est élu président de la République du Sénégal. Aussi, le candidat de Benno bokk yaakaar s’est engagé à dégager mille milliards, uniquement pour la région de Ziguinchor durant les trois premières années.
Amadou Ba promet un gouvernement d’union s’il est élu président de la République du Sénégal. Aussi, le candidat de Benno bokk yaakaar s’est engagé à dégager mille milliards, uniquement pour la région de Ziguinchor, qu’il va investir durant les trois premières années de son magistère.
Amadou Ba promet 1000 milliards à Ziguinchor
Annoncé à 11 heures, le candidat de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby) est arrivé à Ziguinchor à 17 heures passées. Mais malgré la faim et la soif avec la canicule, les militants et sympathisants, massivement sortis, ont attendu et réservé un accueil chaleureux à l’ancien Premier ministre. Ainsi, devant un monde «fou», à la Place Aline Sitoé Diatta, Amadou Ba a promis une enveloppe de mille milliards, rien que pour la région de Ziguinchor, qu’il va dégager dès ses trois premières années au pouvoir. «Je ne parle pas encore des autres régions qui forment la Casamance naturelle, comme Sédhiou ou Kolda. Ce programme devra permettre à la Casamance, dans les trois années à venir, de régler intégralement les questions liées à l’approvisionnement en eau, les questions liées à l’approvisionnement en électricité, les questions liées à la mobilité, à la voirie et à l’assainissement», a-t-il dit. «C’est à ce moment seulement qu’on va remplir les conditions devant nous permettre de pousser la Casamance à devenir le grenier du Sénégal, et je m’y engage», fait comprendre Ba.
Amadou Ba était manifestement content de l’unité retrouvée au sein de Benno de Ziguinchor. En effet, les responsables politiques de Benno se sont donné la main pour mobiliser ensemble, au grand bonheur du candidat de Bby, selon qui la Casamance est partie intégrante du Sénégal, qui doit poursuivre son rayonnement, aller à l’émergence et être le grenier du Sénégal. Et ce, dans tous les domaines. «Dans le domaine sportif, mais aussi dans le domaine culturel, du fait de la diversité culturelle que nous avons ici en Casamance», explique-t-il, avant de réitérer son engagement à être le Président de l’emploi des jeunes, qui va augmenter le taux d’emploi des jeunes et des femmes. «Mon programme de développement sera mis en œuvre à partir de cette année. Dès juin, les projets vont commencer. Ensemble on va construire, ensemble on va approfondir ce qu’on a au Sénégal», s’est engagé Amadou Ba.
Il s’est, par ailleurs, engagé à former un gouvernement d’union, une fois élu président de la République. «Un gouvernement de convergence pour que l’expérience que nous avons eue à travers Benno puisse être amplifiée, puisse être approfondie, parce que c’est ça le Sénégal. Nous avons besoin d’un Sénégal de paix, un Sénégal d’unité», a déclaré Amadou Ba. Il poursuit : «Je veux qu’ensemble on puisse engager les réformes nécessaires pour que notre pays puisse devenir émergent en 2030.»
Pour l’ancien Premier ministre, la Casamance devra jouer un rôle important dans le pays. «Je veux que la Casamance devienne le grenier du Sénégal. Je veux que les jeunes du pays puissent se retrouver ici, parce que vous aurez fini d’avoir tous du travail et que vous dégagez un excédent devant permettre aux autres compatriotes de venir ici en Casamance travailler. Le potentiel est là dans l’agriculture, la pêche, le tourisme, l’artisanat», a déclaré le candidat de Bby.
PRESIDENTIELLE 2024, LES NOTES CULTURELLES DES CANDIDATS
La campagne électorale est le moment pour les candidats de vendre leurs projets et programmes aux électeurs. Dans cette foire aux promesses, ils rivalisent d’offres. Mais, pour leur volet culturel, l’innovation n’est pas vraiment au rendez-vous.
La campagne électorale est le moment pour les candidats de vendre leurs projets et programmes aux électeurs. Dans cette foire aux promesses, ils rivalisent d’offres. Mais, pour leur volet culturel, l’innovation n’est pas vraiment au rendez-vous. «Le Quotidien» a lu les propositions de quelques candidats engagés dans la course.
Amadou Ba : Revitaliser et protéger le riche patrimoine culturel
Le candidat de l’Alliance pour la République (Apr) propose un projet culturel novateur visant à revitaliser et protéger le riche patrimoine culturel du pays, tout en stimulant les créations artistiques contemporaines. Avec un engagement ferme en faveur de la collaboration avec les acteurs du secteur, Amadou Ba propose une vision inclusive où la culture devient un puissant levier de cohésion sociale et du développement économique. La sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel occupent une place centrale dans ce programme. Amadou Ba prévoit de soutenir la création artistique, dynamiser le secteur culturel et offrir de nouvelles opportunités aux talents émergents du pays. Il envisage un renforcement de l’industrie culturelle à travers des mécanismes de rémunération pour «copie privée», assurant ainsi une compensation équitable pour les artistes. De plus, le développement de l’infrastructure culturelle, notamment avec l’accélération de la construction de l’Enamc et de la Cité du cinéma et de l’audiovisuel, est une priorité pour stimuler les industries culturelles et créatives du pays. «Garantie d’un accès équitable à la culture pour tous les citoyens, en particulier pour les groupes marginalisés, les minorités, les femmes et les jeunes», s’engage Amadou Ba. Aliou Mamadou Dia : Rendre le patrimoine culturel plus accessible
Le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur), dirigé par Aliou Mamadou Dia, met en avant une stratégie de valorisation culturelle. Avec la création d’un Institut national des arts (Ina) et le développement du tourisme religieux, le Pur vise à «rendre le patrimoine culturel plus accessible et stimuler la création artistique». Le candidat à l’élection présidentielle s’engage à redonner vie à l’essence-même de la culture sénégalaise à travers une série d’initiatives. «Renforcement du patrimoine culturel et artistique, promotion de la création et de la diffusion culturelles, la formation et l’éducation artistique» sont des axes du projet présidentiel que AMD entend porter. Le développement du tourisme religieux, en mettant en avant le patrimoine immatériel et matériel des villes saintes, pour «enrichir l’offre touristique et valoriser l’héritage spirituel du pays», propose le candidat du Pur. Dans le but de promouvoir la création et la diffusion culturelles, le Pur propose des initiatives innovantes. AMD annonce la création d’espaces culturels numériques endogènes, pour «encourager la création, la production, la diffusion et la conservation des œuvres et des savoirs». De même, un agenda culturel national dynamique sera mis en place pour célébrer la diversité culturelle à travers le pays, renforçant ainsi les capacités des acteurs culturels régionaux. Le candidat compte également créer un musée d’exposition permanente pour «les œuvres d’artistes nationaux et internationaux, fournissant une plateforme de reconnaissance et de visibilité». Conscient de l’importance de l’éducation artistique, AMD souhaite également établir une Ecole nationale de cinématographie et d’art numérique pour «former les futurs talents dans les domaines du cinéma et des nouvelles technologies artistiques».
Khalifa Sall : Faire de la culture un levier de cohésion et de création d’emplois
De son côté, le candidat Khalifa Ababacar Sall de la Coalition «Khalifa Président» souhaite faire de la culture un levier de cohésion nationale et de création d’emplois. Ses propositions incluent la protection des œuvres et des auteurs, la réhabilitation du patrimoine historique et la promotion de l’art contemporain. Khalifa Sall envisage également d’élaborer et de mettre en œuvre un programme de protection et de réhabilitation du patrimoine historique national, à la fois immatériel et matériel. Une des mesures phares de son programme est la réhabilitation de l’Ecole nationale des arts et la création d’écoles de formation dans toutes les régions pour «développer une véritable offre de qualité dans les différents métiers des arts et de la culture». Khalifa Sall s’engage également à redynamiser la Biennale de Dakar et à promouvoir l’art contemporain en créant un musée dédié à l’art moderne et contemporain. Soucieux de garantir une équité territoriale dans le soutien aux initiatives et acteurs culturels, Khalifa Sall propose également d’encourager le développement d’une économie culturelle robuste, soutenue par un système de financement adapté aux entreprises et projets culturels. Il prévoit aussi l’instauration d’un mécanisme transparent et pérenne de financement des activités culturelles, appuyé par un cadre institutionnel national et décentralisé. Khalifa Sall propose également dans son programme, la création d’un fonds de garantie pour les entreprises et projets à vocation culturelle, ainsi que le financement de la culture par les établissements financiers. Il souhaite aussi renforcer l’articulation entre le tourisme, les industries culturelles et l’artisanat d’art, pour en «faire un levier économique puissant».
Bassirou Diomaye : Valoriser le patrimoine national
Le programme culture de la Coalition «Diomaye Président» met l’accent sur la valorisation du patrimoine national et la création artistique, avec des initiatives visant à soutenir les industries culturelles et à promouvoir les contenus numériques. Bassirou Diomaye Faye ambitionne de donner un souffle nouveau à la culture et propulser les arts, sous toutes leurs formes, du cinéma à la littérature, en passant par les arts plastiques et la danse. «Nous mettrons en place un fonds de soutien à la mobilité internationale des artistes pour permettre notamment aux talents émergents de se rendre dans des festivals, des biennales, des expositions, foires et salons en Afrique et dans le monde», lit-on dans son programme. «Nous soutiendrons efficacement les industries et les entreprises culturelles dans la création, la production, la diffusion et l’archivage des œuvres par la mise en place de mécanismes de financement et l’actualisation de ceux déjà existants : Fonds pour la promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica), Fonds de développement des cultures urbaines (Fdcu), Fonds d’aide à l’édition, fonds de soutien aux manifestations culturelles.» Dans un monde de plus en plus connecté, la Coalition «Diomaye Président» entend également mettre l’accent sur la création de contenus culturels numériques, avec une attention particulière portée aux «arts graphiques, photographiques, cinématographiques et musicaux, tant traditionnels que modernes». Idrissa Seck : Construire un Palais de la culture
Le candidat d’«Idy 2024» propose une politique culturelle axée sur la valorisation du patrimoine national, le soutien à la création artistique et l’éducation culturelle, notamment à travers la construction d’un Palais de la culture et le développement des agendas culturels régionaux et départementaux. «Construire dans chaque capitale régionale, un Palais de la culture à l’effet de créer un cadre de rencontre des acteurs culturels et d’organisation d’évènements culturels», indique le programme du candidat. Serigne Mboup : Promouvoir les valeurs ancestrales et renforcer la citoyenneté
Mettre en avant la valorisation des valeurs ancestrales et la promotion de la citoyenneté, avec des mesures visant à renforcer le civisme et à protéger le patrimoine culturel et religieux. C’est ce que préconise le candidat Serigne Mboup : une intégration de ces valeurs dans les curricula dès le primaire. Parallèlement, la valorisation du riche patrimoine culturel sénégalais est au cœur des préoccupations de Serigne Mboup. Son projet présidentiel prévoit la construction de musées dédiés à l’histoire et à la culture nationale, ainsi que des initiatives visant à réviser le calendrier des fêtes nationales pour favoriser une participation plus large de la population. Pr Daouda Ndiaye : Revitaliser les secteurs de la culture
Les propositions du Pr Daouda Ndiaye visent à revitaliser les secteurs de la culture, de la communication et de l’artisanat, avec un soutien financier accru à la presse et des subventions spéciales pour les artistes. Malick Gakou : Positionner le Sénégal comme un leader continental
Avec une vision ambitieuse, mettant en avant la richesse culturelle du pays comme moteur essentiel de développement économique et social, Malick Gakou cherche à se démarquer. Son programme vise à positionner le Sénégal comme un leader continental dans les domaines de la culture, de l’art, du tourisme et de l’artisanat. Au cœur de son projet, Malick Gakou met l’accent sur l’exportation de la culture sénégalaise. Mais Malick Gakou va plus loin en proposant la création d’une véritable industrie culturelle axée notamment sur la musique et le cinéma. Pour ce faire, il envisage un soutien financier conséquent, une formation adaptée et une promotion active. Papa Djibril Fall : Prôner le made in Sénégal
Dans son programme, le député Papa Djibril Fall met en avant le made in Sénégal avec un soutien accru aux industries culturelles et créatives, et la rénovation des structures culturelles existantes. Dans son programme, PDF envisage la restauration des orchestres musicaux emblématiques des années 1960, reflétant un engagement à préserver le riche patrimoine culturel du Sénégal.
Par Dr Cheikh GUEYE
CHERS CANDIDATS, LA VRAIE RUPTURE SERA SOCIÉTALE !
On est encore en train de passer à côté, de rater le train de l’histoire, d’une histoire qui bégaie à chaque alternance ou changement de régime. Les programmes déjà publiés arrivent trop tard pour faire l’objet de débats scientifiques sur leur faisabilité
On est encore en train de passer à côté, de rater le train de l’histoire, d’une histoire qui bégaie à chaque alternance ou changement de régime. Les programmes déjà publiés arrivent trop tard pour faire l’objet de débats scientifiques sur leur faisabilité et leur financement et souffriront d’un manque d’appropriation de la grande majorité des citoyens. En tout état de cause, ils se ressemblent beaucoup dans le caractère superficiel des constats, dans la faiblesse des visions et dans leurs contenus. Au demeurant, je souhaite personnellement qu’il y ait une victoire de l’un ou l’autre camp au deuxième tour de l’élection, pour que le nouveau régime soit le produit d’alliances fortes et durables, avec des projets conjugués et cohérents, et présente les garanties d’une surveillance mutuelle entre acteurs. Ce schéma me semble plus adapté à la situation et au besoin d’asseoir une large base sociale des grandes réformes dont le Sénégal a besoin.
Vers une co-gestion du pouvoir quelle que soit la mouvance gagnante ?
L’ère des messies et des pouvoirs solitaires est derrière nous. Le Sénégal doit s’inscrire dans une dynamique vertueuse d’une trentaine d’années, avec leadership collectif moralement exemplaire et généreusement bienfaisant, dont le comportement ruisselle vers les services étatiques et les citoyens. Les résultats futurs de l’élection présidentielle de 2024 risquent d’être une invite claire à la co-gestion et à la mise en place de coalitions transpartisanes et de gouvernements négociés. Notamment si on passe au régime parlementaire. Les résultats des dernières élections législatives consacrant une multiplicité de groupes parlementaires aux forces moins déséquilibrées qu’auparavant, étaient déjà un indicateur d’une redistribution des cartes après l’élection présidentielle qui avait donné au Président Macky Sall, son second et dernier mandat. Concomitamment, s’observe une recomposition du paysage politique qui se dessinait depuis une dizaine d’années avec la fin de l’ère des partis post-indépendances (PS, PDS, notamment) qui ont incarné la «bipolarisation» du jeu électoral le débat politique. L’émergence ou la résurgence d’une mouvance souveraino-nationaliste, décoloniale et moralisatrice est le fait majeur de ce nouveau temps. J’ai l’impression qu’en dehors du candidat de Benno Bokk Yaakar, au moins 15 des 18 autres candidats s’emploient à démontrer leur légitimité, leur capacité et leur volonté de rupture.
Ne pas rater la vraie révolution : les réformes sociétales encore oubliées ?
En dehors des aspects économiques qui vont exorbiter des programmes des candidats, la véritable révolution que les candidats risquent de rater concerne les aspects sociétaux. Comment reconstruire le sénégalais dans sa meilleure version et refaire nation ? Comment ressouder les liens religieux et ethniques malmenés par les disputes politico-juridiques de ces dernières années ? Comment sauver et reconstruire le cercle familial en déliquescence voire en voie de disparition ? Comment revenir à une véritable vision de refondation du système éducatif à la place des réformettes parcellaires observées depuis les assises nationales de l’éducation de 2013 ?
De manière plus globale, les candidats ne doivent pas occulter la nécessité fondamentale d’une refonte constitutionnelle pour une République vraiment sénégalaise avec une constituante impliquant toutes les couches de la communauté nationale. Si d’autres pays ont attendu des manifestations dramatiques de la crise de l’Etat dans son lien avec la nation (guerres civiles, coups d’état militaire ou constitutionnels, djihadisme, régionalisme exacerbé, revendications de périphéries territoriales par rapport aux centres de décision), le Sénégal a l’opportunité ici et maintenant, d’identifier les lignes de ruptures de la société et les facteurs d’inerties, les conflits latents entre acteurs et groupes et de trouver des mécanismes d’amélioration des fondements de notre vivre ensemble.
La vraie révolution sera de s’intéresser aux véritables déterminants du malaise des sénégalais, de leur dualité paradoxale d’être des grands croyants déclarés et des mauvais citoyens dans l’espace public, d’être si intenses en pratiques cultuelles et d’avoir des comportements aussi blâmables dans leurs relations à l’autre.
La vraie révolution sera de réconcilier les valeurs et les pratiques par des politiques publiques qui redonnent à la famille sa vocation de protection et de transmission des codes de notre culture légendaire de convivialité dans un contexte de révolution numérique qui redéfinit les liens entre les hommes, éloignant les proches et rapprochant les éloignés.
La vraie révolution sera d’oser restreindre pour nos enfants les applications et outils qui les détruisent de l’intérieur et de manière insidieuse leur faisant embrasser des cultures qui sont aux antipodes de leurs valeurs religieuses et de leur identité (homosexualité, drogue, etc.).
La vraie révolution sera d’institutionnaliser les chefferies religieuses en reconnaissant leur rôle d’éducation et d’encadrement spirituels et moraux pour légitimer et objectiver les appuis nécessaires au renforcement de leurs capacités d’organisation et d’action dans des fonctions bien précisées et contractualisées.
Mais pour retrouver une cohésion nationale, dans ses dimensions verticale (conjonction entre les composantes de la nation et leurs institutions), horizontale (renforcement des liens entre composantes sociales et religieuses entre elles) et transversale (prise en charge des problématiques sociétales au sein des institutions supérieures), il faut des mesures et stratégies pour reconnecter le sénégalais avec lui-même, ses principes et valeurs de civilisation. Cette perspective essentielle est consubstantielle à toute révolution nationale. Elle passe par un plan spécial pour les daaras (300 milliards sur 5 à 7 ans) pour commencer à rattraper son retard historique sur le système éducatif classique, l’introduction ou le renforcement de l’éducation religieuse et morale dans les différents segments et secteurs éducatifs et les médias, la mise en place d’un Conseil Supérieur des Religieux (CCR) pour anticiper sur les conflits intra et interreligieux et constituer une force de médiation indispensable dans une société en mutations rapides et conflictuelles.
Dieu, l’oublié de la campagne électorale
Une des marques du milieu politique sénégalais, c’est l’absence de Dieu dans la présentation de la «profession de foi» des leaders et dans l’engagement des candidats. Qui est candidat pour rechercher uniquement l’agrément de Dieu ? Qui considère qu’être candidat est un acte de foi? Que signifie le service à l’autre et à la communauté dans la démarche spirituelle des candidats ? Que nous disent-ils sur leur statut spirituel dans ce qu’il va avoir comme impact sur leur éthique de gestion, leurs vertus et leur comportement devant le vice et les tentations ? Ont-ils conscience qu’ils jouent leur place au paradis ?
A l’inverse, les citoyens savent-ils qu’en contribuant à un mauvais choix de candidat pour le Sénégal, ils partageront avec l’élu concerné les pêchés qu’il aura commis ? Cette dimension spirituelle est peut-être le plus grand absent de la campagne électorale et du jeu politique sénégalais, et ceci pourrait expliquer certains comportements et pratiques aux antipodes de nos valeurs, notamment la tortuosité, les renoncements par rapport à ses convictions et à ses engagements. Globalement, les enjeux sociétaux sont déterminés par nos comportements individuels et collectifs qui, eux-mêmes, dépendent pour beaucoup de nos imaginaires et de nos croyances. Le leadership vertueux dépend du niveau d’exigence morale des citoyens et à l’inverse, la vertu des citoyens dépend de l’exemplarité éthique du leader. La clé du changement souhaité au Sénégal réside ainsi dans cette conjonction heureuse que nous peinons à atteindre.
La recherche scientifique pour le développement de systèmes alimentaires durables et résilients, de systèmes de soins s’appuyant sur la prévention et la production locale de médicaments, la transformation locale de nos ressources naturelles, des systèmes de protection sociale et de solidarité nationale performants, la mise en adéquation entre les politiques sectorielles et les réalités sociales et culturelles, la préférence nationale et les boucles locales de production et de consommation vont constituer les défis majeurs des prochaines années. Mais les ruptures économiques vers la souveraineté et le patriotisme économique ne doivent jamais faire oublier que l’économie doit servir l’homme et que la paix, la convivialité et la stabilité valent mieux que le pétrole, le gaz, et l’or.
LES AVANCEES TECHNOLOGIQUES ONT REVOLUTIONNE LA GESTION ET LE SUIVI DES FORETS
L’innovation et les avancées technologiques” ont révolutionné la gestion et le suivi des forêts dans le monde, a-t-on appris de la direction des eaux et forêts, chasses et de la conservation des sols (DEFCCS).
Dakar, 21 mars (APS) – ”L’innovation et les avancées technologiques” ont révolutionné la gestion et le suivi des forêts dans le monde, a-t-on appris de la direction des eaux et forêts, chasses et de la conservation des sols (DEFCCS).
‘’En permettant une récolte de données plus efficace fondamentale pour la prise de décision dans l’utilisation des terres et la lutte contre le déboisement’’, souligne cette direction dans un document transmis à l’APS à l’occasion de la Journée internationale des forêts célébrée ce jeudi.
Cette année, l’évènement a pour thème : ‘’Forêts et innovation : de nouvelles solutions pour un monde meilleur’’.
La DEFCCS signale qu’à propos de l’innovation technologique, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, (CCNUCC), a fait état de réductions d’émissions de dioxyde de carbone forestier s’élevant à 13,7 milliards de tonnes ainsi que d’autres progrès accomplis, grâce à un système transparent et novateur de surveillance des forêts.
Dans son document, elle relève que ”la réduction du déboisement et de la dégradation des forêts ne peut également se faire sans de réelles avancées technologiques’’.
Elle rappelle que ”ces innovations technologiques sont essentielles aux systèmes d’alerte précoce, à la production durable des produis forestiers, à la cartographie des terres et à l’accès au financement climatique’’.
Dans le secteur forestier, le document précise que ”l’utilisation des innovations technologiques mise sur l’utilisation des drones’’. ‘’Les drones sont des appareils très utiles dans ce secteur, plus précisément dans la cartographie, la gestion forestière, ou la protection des forêts’’, a-t-il relevé.
Ces appareils ”sont utilisés pour semer des graines dans des zones difficiles d’accès de même que dans la régénération naturelle assistée par la technologie’’, a-t-il expliqué, signalant qu’en matière de surveillance des réserves forestières, ”des technologies telles que les satellites et les capteurs (Internet des objets) sont utilisées pour surveiller et cartographier les forêts”.
Le drone permet, selon le texte, une meilleure gestion des ressources forestières et une détection précoce des incendies de forêt et des activités illégales de déforestation.
‘’Ces outils favorisent également la détection précoce et systématique des feux de brousse, la localisation précise des départs de feux, mais également la transmission instantanée des informations’’, a-t-il ajouté.
La DEFCCS note que la biotechnologie forestière est utilisée pour développer des variétés d’arbres résistantes aux maladies, aux insectes et aux conditions environnementales changeantes, ainsi que pour accélérer le processus de croissance des arbres.
S’agissant de l’utilisation durable des ressources forestières, des solutions innovantes telles que la production de biocarburants à partir de biomasse forestière, la création de matériaux de construction durables à partir de bois, et le développement de produits forestiers non ligneux comme les produits pharmaceutiques et cosmétiques, sont développées de plus en plus pour promouvoir, une utilisation durable des ressources forestières.
Quant au financement vert, ”des mécanismes de financement innovants, tels que les paiements pour services environnementaux et les marchés du carbone, sont utilisés pour encourager, la conservation des forêts et récompenser les pratiques forestières durables”, mentionne le document.
par Lamine Niang
POURQUOI CHOISIR BASSIROU DIOMAYE FAYE
Macky Sall et son candidat, Amadou Ba, nous lèguent un pays économiquement agenouillé et socialement fracturé. Nous rêvions d’en finir un jour avec leur régime et l’occasion nous est ainsi donnée ce dimanche de reprendre notre destin en main
Nous sommes dans la dernière semaine de la campagne électorale. Dimanche, le 24 mars 2024, les Sénégalais iront aux urnes pour élire leur nouveau président de la République. Dix-neuf candidats sont en lice pour occuper ce fauteuil si convoité. L’élu présidera ainsi aux destinées de notre Nation les cinq prochaines années. C’est un moment crucial dans la vie d’un peuple et un mauvais choix dans les urnes pourrait être extrêmement regrettable. Ces douze dernières années, nous n’avons cessé de crier sur tous les toits notre vive colère et nos profondes frustrations. Macky Sall et son candidat, Amadou Ba, nous lèguent un pays économiquement agenouillé et socialement fracturé. Nous rêvions d’en finir un jour avec leur régime et l’occasion nous est ainsi donnée ce dimanche de reprendre notre destin en main en prenant une décision suffisamment éclairée dans le secret de l’isoloir.
De tous les candidats qui concourent à cette course présidentielle, nous estimons que Bassirou Diomaye est le mieux indiqué pour diriger le Sénégal. De toute évidence, l’homme fait actuellement la meilleure campagne électorale en s’appuyant sur l’efficace machine de sa grande Coalition. En compagnie de son frère de parti et leader charismatique de Pastef, Ousmane Sonko, sa caravane draine partout des foules sur son passage et leurs discours enflammés sont bien accueillis par un public surexcité et conquis.
Cependant, au-delà de l’effet de masse et du concours de popularité, les électeurs devront faire un choix objectif et dépouillé de toute émotivité. Les témoignages élogieux d’Ousmane Sonko sur Bassirou Diomaye Faye auraient pu suffire pour convaincre tout électeur sceptique, mais notre compagnonnage avec Bassirou Diomaye, ces dernières années, à travers l’aventure de Jotna Media Group, nous a permis de découvrir d’autres facettes de l’homme. À l’échelle de la gestion d’un pays, cela peut paraitre anecdotique, mais cette relation politico professionnelle nous renseigne suffisamment sur ses qualités. Au-delà du parcours académique et professionnel qui singularise chaque candidat, nous estimons que l’élection présidentielle du 24 mars doit également se jouer sur un élément fondamental qui passe malheureusement sous le radar. Il s’agit des valeurs.
Un homme de parole
Dans l’un de nos derniers articles, en appelant vivement à la libération du candidat Bassirou Diomaye Faye, nous rappelions la haute portée de l’acte de voter et que celui-ci, loin d’être une simple formalité citoyenne, doit nécessairement s’appuyer sur ce que l’électeur aura d’abord entendu de la bouche de chaque candidat avant de pouvoir faire un choix éclairé. Par conséquent, rien n’est plus injuste et antidémocratique dans une compétition électorale que de priver de parole un candidat au profit des autres. Justement, Bassirou Diomaye est un homme de parole. En effet, il est fréquent d’entendre de la part des candidats des promesses, les unes plus mirobolantes que les autres, dans le simple but d’obtenir le vote de l’électeur. Cependant, toutes les personnes qui ont travaillé avec Diomaye peuvent témoigner qu’il ne dit jamais à son interlocuteur ce qu’il a envie d’entendre. Cela peut paraitre froid et déstabilisant, mais Bassirou s’assure d’argumenter et de prendre le recul nécessaire avant d’émettre un avis. Ses positions ne dépendent point de l’affinité qui le lie à l’autre ou de la simple volonté de plaire, mais elles procèdent toujours d’une mûre réflexion.
Lorsque nous lancions Jotna Media Group, Bassirou Diomaye Faye, à la suite de notre sollicitation, nous avait promis de tenir une chronique hebdomadaire pour appuyer la nouvelle chaîne médiatique. Malgré ses lourdes charges professionnelles et politiques qui lui laissent peu de temps libre, il s’organisait toujours pour être présent tous les samedis à l’enregistrement de l’émission. Nous avons pu tourner avec lui une quarantaine de numéros. Lorsqu’il a compris qu’il ne pouvait plus honorer ses engagements, Diomaye nous a clairement expliqué qu’il allait céder sa place à quelqu’un d’autre tout en nous conseillant su le choix des meilleurs profils pour lui succéder. De la générosité et une grande fiabilité.
Un humanisme naturel et la tête sur les épaules
L’épisode Ndingler a révélé Bassirou Diomaye Faye à beaucoup de Sénégalais lorsque le puissant industriel Babacar Ngom cherchait à faire main basse sur les terres des habitants de Ndingler et que Bassirou s’y était farouchement et publiquement opposé. Le pays a suivi les différentes péripéties de cette affaire, devenue un débat national, qui avait contraint d’ailleurs le président-directeur général de SEDIMA à faire une sortie largement médiatisée (fait rarissime) pour tenter de se défendre. Si le propriétaire de la SEDIMA, du haut de sa toute-puissance financière, avait réussi à obtenir le soutien de la quasi-totalité de la presse qui le faisait passer pour le bon samaritain devant les villageois, en travestissant volontairement la réalité, Diomaye ne s’est laissé nullement impressionner ou intimider, bien au contraire. En portant sur ses épaules ce combat pour la restitution des terres à leurs propriétaires, il a réussi à mobiliser une grande vague de solidarité des Sénégalais pour ce qui paraissait pourtant aux yeux de beaucoup de personnes comme une bataille de David contre Goliath.
L’exploitation du pétrole et du gaz sénégalais va susciter beaucoup d’appétits et de convoitises des multinationales et de certaines puissances occidentales. Et si des pays ont échappé à la malédiction des ressources naturelles grâce à une bonne gouvernance de leurs hydrocarbures, permettant ainsi un partage équitable des richesses aux populations, c’est parce qu’ils ont des dirigeants suffisamment patriotes et capables de négocier au profit exclusif de leur pays. Cela nécessite d’avoir les épaules assez solides pour faire face à toutes les formes de pression, d’où qu’elles puissent venir. Ce qui s’est passé à Ndingler et la posture héroïque de Diomaye devant cette affaire nous donnent un aperçu de la solidité des épaules de l’homme dans la protection et la défense des intérêts exclusifs de ses compatriotes.
De plus, pour les mauvaises langues qui tentaient un raccourci politique dans sa prise de position, Diomaye précisait dans l’une de ses chroniques que : « c’est d’abord une question éminemment humaine, ensuite d’incapacité notoire chez moi à regarder l’injustice sans m’indigner.» En effet, plutôt que de faire étalage de ses connaissances en fiscalité ou d’aborder des thèmes purement techniques, Diomaye faisait toujours le choix de traiter de sujets sociaux dans ses chroniques. Il reste extrêmement sensible au sort du monde rural et à l’injustice que vivent les couches les plus vulnérables de la société. Entre les conséquences désastreuses de la Centrale à charbon sur les populations de Bargny et le traitement salarial injuste des agents de sécurité (ASP), chaque chronique était une occasion pour lui d’exprimer son indignation sur ce que vit le Sénégalais d’en bas avant de formuler des solutions.
Une écoute active et une ouverture à la contradiction
Avant de devenir Secrétaire général du parti Pastef, Bassirou Diomaye Faye était le responsable de la diaspora et coordonnateur du Mouvement des cadres patriotes. La diaspora et les cadres sont deux groupes assez particuliers d’une organisation politique. Si l’une est composée de Sénégalais de l’extérieur caractérisés par leur expérience unique acquise au contact d’autres cultures et d’autres méthodes de travail, l’autre regroupe des Sénégalais, aussi bien à l’intérieur du pays que dans la diaspora, qui se singularisent par leur riche parcours académique et professionnel. Diriger cumulativement ces deux branches d’une formation politique requiert des prédispositions à l’écoute et une grande ouverture d’esprit. Tous les témoignages recueillis convergent vers les mêmes observations : Bassirou Diomaye sait écouter attentivement son interlocuteur même s’il n’est pas d’accord avec lui. Il sait en prendre sur les épaules, mais il faut toujours être prêt à entendre sa réplique qui, du reste, demeure toujours convaincante et respectueuse. Si les cadres lui ont fait totalement confiance également, c’est parce qu’il a les qualités intellectuelles qui forcent le respect et l’admiration des membres du MONCAP.
En somme, nous pouvons dire que nous avons enfin la possibilité de confier notre pays à un homme qui, en plus de son intégrité professionnelle confirmée par son passage sans faille à l’Inspection des impôts et domaines depuis une quinzaine d’années, jouit d’une grande probité morale. Mieux, il dispose surtout de grandes qualités humaines. Des qualités enseignées dans les grandes écoles de gestion à tous les futurs leaders.