SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
2 août 2025
par Djibril Sambou
LE SÉNÉGAL DOIT-IL CONTINUER AVEC LE FCFA ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Aucun pays au monde ne s’est développé sans utiliser sa propre monnaie. De même aucun pays au monde ne s’est développé avec une monnaie communautaire. Cependant, une monnaie nationale, à elle seule, ne suffit pas pour le développement
Le programme de Diomaye président intitulé « pour un Sénégal souverain, juste et prospère » a eu le mérite de poser le débat, en campagne électorale, sur l’abandon du franc CFA. Mes collègues économistes ont tendance à aborder le sujet en utilisant des concepts que le Sénégalais lambda ne peut facilement comprendre. C’est pourquoi, dans cette contribution, je vais essayer d’aborder le sujet de façon très simple, en évitant autant que possible le jargon monétaire. Mais avant, je voudrais m’appesantir un peu sur l’importance de la monnaie. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la monnaie n’est pas un seulement sujet technique, c’est aussi un sujet politique qui touche à la souveraineté et à l’indépendance d’un pays. La monnaie bien gérée joue un rôle fondamental dans le développement économique en fournissant la stabilité, la flexibilité et la souveraineté nécessaires pour favoriser la croissance à long terme et améliorer le bien-être économique des citoyens.
Historique du Franc CFA
D’abord, il convient de souligner que le FCFA est une monnaie étrangère. Pour être plus précis, elle n’appartient pas au Sénégal ou aux autres pays de la Zone franc. C’est un bien de la France. En effet, le franc des colonies françaises d'Afrique (Franc CFA) a créé par un décret du gouvernement français. Ce décret a été promulgué le 26 décembre 1945, alors que le Sénégal était encore une colonie. C’est pour cette raison que l’Assemblée nationale du Sénégal ne peut d’ébattre de réformes relatives au franc CFA. Cela est entièrement dévolue au Parlement français. C’est aussi pour cette raison que les billets de FCFA (de mauvaise qualité) sont fabriqués en France, plus précisément à Chamalières, près de Clermont-Ferrand, pour maintenir l’expertise monétaire et les emplois en Hexagone.
Ensuite, beaucoup de personnes ignorent que la création du FCFA était d’inspiration nazie. Durant la période d’occupation, les Allemands avaient imposé à la France un système monétaire qui reposait principalement sur l’ouverture d’un compte d’opérations à la Banque centrale Allemande et une pseudo monnaie (des « pseudo Marks») avec une parité fixe avec le franc français. Ce système permettait aux nazis, par un simple jeu d’écritures comptables, de s’accaparer gratuitement les richesses de la France occupée. Cette pratique monétaire choisie et imposée par le vainqueur n’était que l’expression d’une politique délibérément punitive à l’encontre de la France défaite. Les Allemands avaient aussi ouvert des comptes d’opérations pour chacun des autres pays occupés et demandaient à ces pays de leur exporter des biens et services qu’ils voulaient. En échange, les Allemands, par un simple jeu d’écritures comptables, créditaient les comptes d’opérations avec les « pseudo Marks » de la domination. Les banques allemandes ne reconnaissaient pas ces « pseudo Marks » qui ne pouvaient pas être utilisés en Allemagne. Les nazis avaient des représentants à la Banque de France pour contrôler les décisions monétaires. Ce qui leur a permis de vassaliser et de piller les ressources de la France occupée. À la fin de la guerre, la France était complètement ruinée par le système monétaire imposé par les nazis. Elle devait donc se reconstruire et s’assurer du monopole sur les matières premières de ses colonies, en empêchant la moindre concurrence avec le marché mondial. C’est pourquoi, dès sa sortie du système monétaire nazie, la France va imposer le FCFA (sa pseudo monnaie) en 1958 à ses colonies d’Afrique pour s’octroyer des pouvoirs d’achat exorbitant en pays conquis, s’assurant ainsi l’exploitation gratuite de toutes les richesses africaines. Ayant subi un enrichissement sans cause par le biais d’une pseudo monnaie, la France va appliquer intégralement ce système à toutes ses colonies avec une dose de cynisme incroyable. C’est comme si elle voulait se venger, non pas sur l’Allemagne, mais sur ses colonies d’Afrique. C’est ce système monétaire nazie, avec une pseudo monnaie à parité fixe et des comptes d’opérations, qui est l’ancêtre du franc CFA.
Par ailleurs, même si le FCFA a, plus d’une fois, changé de nom à la suite de réformes cosmétiques, l’acronyme est demeuré. Aujourd’hui, seules les anciennes colonies françaises dont la population est composée majoritairement de noirs continuent d’adopter cette monnaie coloniale. Des pays comme le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, Madagascar et la Mauritanie ont quitté cette monnaie coloniale dès leur indépendance et ont adopté leur propre monnaie. La Guinée en avait fait de même. Aucun de ses pays n’est revenue sur sa décision de quitter le giron monétaire colonial. À noter que par l’opération secrète dénommée Persil, la France a saboté la nouvelle monnaie guinéenne dès sa mise en circulation car elle voyait d’un mauvais œil le rejet du FCFA par un pays d’Afrique noir francophone. L’opération Persil a permis de démultiplier la monnaie guinéenne et de l’a déverser par les airs dans tout le pays. La conséquence a été l’asphyxie de l’économie de la Guinée puisse que beaucoup de travailleurs qui avaient ramassé des liasses de billets étaient restés chez eux et ne travaillaient plus. Le Togo indépendant avait voulu quitter la monnaie coloniale, mais le président Olympio a été assassiné à la suite d’un complot ourdi par les services secrets français. Conséquemment, cet assassinat avait définitivement enterré le projet quasiment achevé de création du franc togolais. Le FCFA est actuellement la monnaie commune de 14 pays d’Afrique noire francophone.
Le 11 janvier 1994 à Dakar, la France imposait une dévaluation du franc CFA. Cette diminution de valeur de 50% avait permis de remplir, en devises, les caisses du compte d’opérations du Trésor français contre le bien-être socio-économique des Sénégalais et des africains.
Le 21 décembre 2019 à Abidjan, la France, soutenue par la Côte-d’Ivoire, annonçait un projet de réforme comportant le changement de nom du FCFA qui devait devenir l'Éco en juillet 2020, le retrait « virtuel » des administrateurs français de la Banque Centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), la fin du compte d'opérations et du dépôt des devises au Trésor français. En réalité cette réformette visait à saborder la création d’une monnaie unique de la CÉDÉAO et à calmer la jeunesse africaine opposée au FCFA. Le projet de réforme n'est pas entièrement à terme du fait que la pandémie de COVID-19 ne permettait pas l’avènement de l’Éco qui devait inéluctablement s’accompagner d’une dévaluation.
Fonctionnement du franc CFA
En Afrique de l’Ouest, le FCFA est théoriquement géré par la banque centrale (BCEAO). Cette banque ne fonctionne pas comme une vraie banque centrale, mais comme une super banque commerciale qui s’enrichie au dépend des banques commerciales. En effet, avec la parité fixe du FCFA et la fabrication des billets en France et par la France, la BCEAO ne possède pas toute l’expertise requise en matière de gestion monétaire. Qui plus est, elle ne rend pas des services à l’économie et à la société, et sa « politique monétaire » est dictée par les institutions françaises. En réalité la BCEAO est une succursale de la Banque centrale européenne par l’entremise du ministère français des finances (Bercy) et de la Banque de France. Aucune décision majeure ne peut être prise par la BCEAO ou par la Conférence des chefs d’États sans l’accord des institutions françaises. Les autres faiblesses de la BCEO sont liées à son manque d'indépendance, sa capacité limitée à répondre aux chocs économiques, le manque de transparence dans sa gouvernance, ainsi que son exposition aux influences des institutions financières internationales.
Le FCFA se distingue par son arrimage à l’euro avec une parité fixe. Cela signifie que la valeur du FCFA fluctue en fonction de celle de l’euro sur le marché des changes. Il se distingue également par la convertibilité illimitée « garantie » par le Trésor français, en contrepartie d’une centralisation des réserves de change (stock de devises et d’or des africains) dans les comptes d’opérations. Cela signifie que la France encaisse dans son Trésor public, c'est à dire le budget de l’État (et non pas la Banque de France), l’argent provenant des exportations du Sénégal et des autres pays de la Zone franc. En réalité, la convertibilité illimitée est un leurre car la France ne dispose pas de quantité illimitée de devises à prêter.
Quand les pays de la Zone franc importent des produits ou services, ils sont obligés d’emprunter des devises à la France. Celle-ci puise dans les comptes d’opérations pour leur prêter leurs propres devises avec des intérêts en sus. C’est pour cela les pays africains prennent la France comme un bienfaiteur alors qu’elle les endette avec l’argent qu’ils ont durement gagné. C’est cet endettement des pays africains par la France et par des capitaux africains que j’appelle l’esclavagisme monétaire voulu et subi.
La confiscation des stocks de devises et d’or, sous prétexte de garantir le franc CFA, a pour conséquences principales le surendettement des pays comme le Sénégal et l’impossibilité de s’industrialiser. En réalité, le FCFA est garanti par les africains eux-mêmes à travers leurs dépôts de devises et d’or en France. La France utilise l’argent des africains pour financer ses découverts budgétaires et à amortir sa dette.
Comme autre contrepartie de la garantie du franc FCA, le Sénégal et les autres pays de la Zone franc doivent déposer leurs états financiers en France à la fin de chaque année fiscale. C’est une manière de rendre compte à la France, propriétaire-garant du FCFA. Ce qui permet à ce pays étranger de peser sur les décisions budgétaires des pays africains. Il y a aussi que le FCFA n’est convertible que dans sa Zone. Tout comme le Dalasi gambien n’est convertible que dans sa Zone, c’est-à-dire sur le territoire gambien. Le franc n’est pas du tout une monnaie convertible. La France prétend garantir le FCFA, alors qu’aucune banque sur son territoire n'accepte cette pseudo monnaie. Il est quand même étonnant que la France garanti ce qui n’a aucune valeur sur son territoire.
La France impose également la libre transférabilité. Cela signifie que tout l’argent gagné par les entreprises, en particulier françaises, peut être converti en devises, sans aucune perte de change et transféré en France le même jour, sans aucune restriction. Plus clairement, la libre transférabilité n’est rien d’autre qu’une fuite savamment organisée des capitaux de la Zone franc vers l’étranger. En réalité, c’est ce qui travesti le taux de croissance enregistré par les pays de Zone franc et accentue le chômage et la pauvreté. Cela est illustré par le plus récent classement de l’indice de développement humain (IDH). Dans le classement IDH des pays africains, le sept majeur ne comporte aucun pays de la Zone franc. Dans ce classement aussi la moitié des dix derniers pays est constituée de pays de la Zone franc. Je me passe des comparaisons avec la Corée du Sud qui, en 1960, avait pratiquement le même niveau de développement que le Sénégal.
La maîtrise de l'inflation est le point le plus vanté par les adeptes du FCFA. L'inflation est exaltée comme étant la plus basse dans la Zone franc que dans la plupart des autres pays du continent. Cependant, nous constatons que le panier de la ménagère est plus cher, par exemple, au Sénégal qu’en Gambie et en Côte-d’Ivoire qu’au Ghana. La comparaison du coût de la vie suite la même tendance alors que le taux d’inflation est beaucoup plus élevé en Gambie et au Ghana. Quel paradoxe! Ces deux pays ont la particularité de posséder leur propre monnaie. L’économiste que je suis ne peut s’empêcher de questionner la pertinence des données et la méthode utilisées par la BCEAO pour calculer le taux d’inflation. Je souhaite que cette institution rendre public ses données et sa méthode de calcul pour plus de transparence. Quel serait le taux d’inflation dans l’hypothèse où les pays de l’Afrique de l’Ouest de la Zone franc éliminait toutes les subventions à la consommation ?
Autres avantages que la France tire du franc CFA
La France peut utiliser le FCFA comme un levier pour accéder aux marchés régionaux des pays membres, en facilitant les échanges commerciaux et en favorisant les investissements français dans la région. En outre, la France, à travers ses accords avec les pays membres, exerce une influence sur la politique monétaire de la région, ce qui peut être bénéfique pour ses intérêts économiques et géopolitiques. Le FCFA sert également d'outil pour maintenir une influence politique et économique dans les pays africains membres, renforçant ainsi les relations bilatérales entre la France et ces pays. Enfin, la France peut utiliser la planche à billets de son usine de Chamalières pour financer ses entreprises installées dans un pays de la Zone Franc. Ceci est d’autant plus facile que contrairement à l’Euro, les billets de FCFA sont numérotés par des lettres (la lettre K identifie les billets émis pour le Sénégal). Elle peut émettre des FCFA pour son propre compte, les envoyer dans un pays cible en Afrique pour les convertir là-bas en Euro et rapatrier facilement la somme en France.
Le FCFA contribue à vassaliser le Sénégal et à maintenir la pauvreté
Le Sénégal a accepté de renoncer à sa souveraineté monétaire au profit, non pas de la CÉDÉAO, mais de la France. Pour ce faire, le pays paie un loyer au propriétaire-garant du FCFA, et ce, à chaque opération financière qui rapporte des devises (dollars, euro, yen, yuan, etc.). En d’autres termes, ce loyer ou titre de garanti du FCFA se traduit par une renonciation à toutes les devises que gagne le Sénégal, au profit de la France.
Lorsque le Sénégal exporte, par exemple des produits aux États-Unis, il est payé en dollars. Supposons que lors d’une opération d’exportation le Sénégal gagne 100 M$. Parce que le Sénégal doit payer un loyer à la France sur cette opération, les Américains vont transférer la totalité du montant à la France. Ce pays dépose une moitié de la somme (50 millions de dollars) au Trésor Français. L’autre moitié est encore confisquée par le Trésor française, cette fois-ci, pour permettre la fabrication des billets de FCFA qui seront envoyés au Sénégal à place des 500M$. À noter que le Sénégal ne recevra pas l’équivalent exact de cette somme car la France va défalquer les frais d’impression et de transport des FCFA à destination de la BCEAO. Sur cette opération de commerce extérieur sénégalais, la France a légalement confisqué la totalité des 100M$ et le Sénégal a volontairement cédé ses devises à la France. C’est ce qu’on appelle la servitude volontaire, coté sénégalais ou l’enrichissement sans cause, côté français. En suivant le même procédé, la France récupère également toutes les devises que les émigrés sénégalais envoient au pays et même les emprunts en devises du gouvernement auprès des bailleurs de fonds.
Supposons maintenant que le Sénégal décide d’acheter du pétrole pour un montant total de 20M$. Le pays doit emprunter cette somme à la France. Ce pays va prêter 20M$ au Sénégal pour acheter le pétrole. Donc chaque opération d’importation du Sénégal en dehors de la Zone franc se traduit par une augmentation de sa dette.
Il est donc illusoire de penser que le Sénégal pour se développer avec ce système monétaire qui limite le bien-être socio-économique de ses citoyens et qui ne fait que servir les intérêts de la France. Ce système est unique au monde. L’ancien vice-premier ministre italien, Luigi Di Maio, avait raison de dire que « La France est l'un des pays qui, en imprimant de l'argent pour 14 États africains, empêche leur développement économique et contribue au fait que les réfugiés partent et meurent en mer ou arrivent sur nos côtes. »
En définitive, l’usage du CFA justifie et légalise les sacrifices inouïs imposés sans cesse aux peuples africains par leurs chefs d’États et le gouvernement français. Les pays qui ont quitté cette monnaie se portent beaucoup mieux qu’avant. Aucun pays au monde ne s’est développé sans utiliser sa propre monnaie. De même aucun pays au monde ne s’est développé en utilisant une monnaie communautaire. Les pays de l’union européenne se sont d’abord développés, chacun avec sa propre monnaie, avant de migrer ensuite vers une union monétaire. Celle-ci ne profite qu’au pays économiquement dominant de la zone. Dans le cadre de la CÉDÉAO, une monnaie communautaire profiterait plus au Nigéria qui représente à lui seul 60 % du PIB de cette région. La monnaie incarne la souveraineté d’un peuple et est un outil précieux de développement social, économique et culturel. Pas de monnaie, pas d’économie solide, pas d’indépendance politique et financière. Il est donc pertinent que le candidat Bassirou Diomaye Faye qui prône la souveraineté de son pays puisse inclure dans son programme la création d’une monnaie nationale. Cependant, une monnaie nationale, à elle seule, ne suffit pas pour permettre le développement. Pour produire les effets recherchés, la monnaie nationale doit être accompagnée par des institutions solides, une bonne gouvernance budgétaire, politique, social et économique. Elle requière également d’être gérée de manière transparente par une banque centrale totalement indépendante du pouvoir exécutif, et ce, pour éviter un usage abusif de la planche à billets.
DANS LE NEW YORK TIMES, BOUBACAR BORIS DIOP ENTERRE LA PRÉSIDENCE CHAOTIQUE DE MACKY SALL
Dans le prestigieux quotidien new-yorkais, l'écrivain passe au crible les dérives du pouvoir sortant. Entre crispations autocratiques et répression sanglante des manifestants, le règne de Macky est dépeint comme un cauchemar pour la démocratie du pays
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 22/03/2024
Dans un éditorial publié dans le New York Times du 21 mars 2024, l'écrivain Boubacar Boris Diop dresse un portrait sans concession du président Macky Sall, dont le règne trouble touche bientôt à sa fin. Alors que le Sénégal s'apprête à élire un nouveau chef d'État ce dimanche 24 mars, M. Diop décrit les dernières années du mandat de Macky Sall comme "brouillonnes et parfois grotesques", menaçant de fragiliser la stabilité chèrement acquise par le pays.
Selon l'auteur, les ennuis du président ont commencé en février dernier lorsqu'il a reporté in extremis l'élection présidentielle, prévue ce mois-là, après avoir pris l'engagement de ne pas se représenter pour un troisième mandat. Cette décision, perçue comme une tentative de contourner la Constitution, a plongé le Sénégal dans une crise majeure, avec manifestations, troubles parlementaires et remise en cause de l'ordre démocratique. Bien que contraint par le Conseil constitutionnel à respecter le calendrier initial, Macky Sall a sérieusement écorné son image en agissant de la sorte.
Depuis lors, poursuit Diop, le chef de l'État sortant n'a cessé de s'embourber, entre comportements excessifs à l'égard de ses ministres et velléités autocratiques accrues ces dernières années. Après avoir réprimé violemment les manifestations pro-opposition à partir de 2021, faisant au moins 40 morts selon des ONG, il a bâillonné la société civile en emprisonnant plus de 1000 militants. Macky Sall, qui se targuait en 2012 de resserrer les limites du pouvoir exécutif, s'est finalement révélé autoritaire et de plus en plus enclin à bafouer les règles démocratiques.
Si le bilan économique et social de ses deux mandats reste positif, l'éditorialiste estime que Macky Sall, "le quatrième président de l'histoire du Sénégal post-indépendance", est le premier à qui l'on accole l'étiquette de "dictateur". Il conclut en mettant en garde contre les troubles potentiels qui pourraient survenir autour ou après l'élection, notamment si les résultats étaient contestés. Pour Diop, le président sortant porte l'entière responsabilité de cette incertitude politique inédite, alors que le Sénégal a toujours su faire figure de modèle démocratique en Afrique.
par Abdoul Mbaye
LES ENJEUX D’UN MODÈLE MONÉTAIRE POUR UNE AFRIQUE FACE À SES DÉFIS
Mon souci sur cette question du Franc CFA reste d’éviter de l’enfermer dans des querelles politiciennes et des réformettes. Elle doit provoquer des réponses réalistes à la construction de souverainetés et de croissances partagées
Les promesses électorales sont souvent faciles à faire par slogans et propos populistes. Celles sur la monnaie se doivent d’être plus prudentes car elles peuvent en 24 heures détruire une économie et appauvrir des millions de personnes.
J’ai récemment répondu à la question d’un journaliste me demandant ce que je pensais du Sénégal sortant de la zone CFA. Ma réponse décrivait en quelques mots et à grands traits ce que pourraient en être les conséquences immédiates, et parfois dès l’appréhension de ce risque par les agents économiques sous forme d’anticipations. Cela ne veut pas dire que je sois contre la nécessaire réforme d’un dispositif qui présente des limites sérieuses.
J’en ai exposé quelques unes et des pistes de réponses à plusieurs reprises. Je partage ce texte datant de déjà deux années qui est celui de ma dernière intervention publique sur le sujet.
Mon souci sur cette question majeure reste d’éviter de l’enfermer dans des querelles politiciennes faciles et des réformettes pour essayer de les éteindre. Elle doit par contre provoquer des réponses réalistes à la construction de souverainetés et de croissances partagées au sein d’un espace panafricain.
Conférence organisée par le Forum des Initiatives citoyennes
Dakar – Terrou Bi – le 26 mai 2022
Intervention de M. Abdoul Mbaye, ancien Premier ministre
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs,
Je commencerai par féliciter le « Forum Initiatives citoyennes » pour cette initiative particulière, venue à point nommé sous la forme d’un débat sur une question essentielle et d’actualité ; aussi parce que je suis convaincu que les initiatives citoyennes constituent la juste voie du futur entre les propositions relevant de dogmes et d’idéologies d’une part, du populisme d’autre part.
Je voudrais également saluer tous ceux qui sont présents et ont préféré un « remue-méninge » plutôt qu’un repos de jour férié.
Puisqu’il s’agit d’introduire et de contribuer à provoquer un débat, je tâcherai d’être le plus synthétique possible, réservant le retour à des détails plus précis en réponse à d’éventuelles questions qui ne manqueront pas d’être posées.
Le thème de la conférence est un appel à des propositions. Les miennes vous sont proposées en deux chapitres principaux :
En première partie, et parce que les systèmes monétaires n’ont pas attendu notre conférence pour s’inventer, je retiendrai que le modèle existe déjà sans être optimal, et proposerai un fil conducteur pour le transformer en exemple.
En seconde partie, des propositions porteront sur les ruptures nécessaires pour transformer le modèle retenu en exemple attrayant (dans l’objectif de son possible élargissement) ou à imiter (dans le souci de sa reproduction dans d’autres sous régions de notre Continent).
Le modèle existe sans être optimal en raison des leçons de l’histoire récente qui détermine les prochains défis de notre planète que je vois défis de souveraineté dont le caractère crucial a été mis en exergue par la crise du covid 19 puis la guerre Ukraine-Russie. La nouvelle géopolitique planétaire accouchera d’un nouvel ordre ou nouvel équilibre mondial. La périphérie de ce monde, essentiellement occupée par l’Afrique, s’éloignera encore davantage de la route de la prospérité. Le développement autocentré est le nouveau chemin. Il n’est possible que dans le cadre de nations regroupées pour devenir fortes ensemble.
L’heure est d’ailleurs déjà celle des grands ensembles dictant leurs règles et exigences, fussent-elles idéologiques, géopolitiques, économiques et commerciales. Le modèle ne peut être celui du format réduit, mais plutôt celui du regroupement et de l’intégration entre pays au sein d’une région ou d’une sous-région. Sans toutefois perdre de vue que l’ambition du périmètre trop étendu peut créer de l’inefficacité et de la lenteur mesurée en termes de décades perdues.
Le modèle monétaire que nous recherchons aujourd’hui ne peut donc être que d’intégration monétaire d’une part, et ne peut cependant servir un ensemble en termes de progrès économique global qu’en existant dans le cadre d’une intégration économique d’autre part.
C’est le modèle qu’offrent au monde l’UEMOA et l’UMOA depuis au moins 1994 lorsque la création de l’Union Économique a été retenue comme indispensable pour consolider et préserver l’Union Monétaire après le choc de l’unique dévaluation que le franc CFA ait connu. C’est ce modèle qui a ensuite été imité par l’Union européenne. Il n’est cependant pas le modèle parfait.
Ce modèle reste en effet à mes yeux imparfait et figé. C’est pourquoi il a été longtemps soumis à de vives critiques. Celles-ci ont imposé les réformes de décembre 2019. Mais je pense que ces réformes sont insuffisantes lorsqu’elles n’ont pas correspondu à de simples leurres.
Il me semble par conséquent nécessaire de faire le choix de véritables ruptures qui pourraient nous conduire vers le juste modèle en mesure de créer un mouvement global d’émergence économique partagé entre les différents membres d’une union économique et monétaire constituée. L’objectif étant bien entendu que chaque membre gagne davantage en union que seul. C’est également ce principe qui doit permettre la mesure de la réussite du projet.
Toutes les réformes ou ruptures que je souhaite proposer pour cheminer vers un modèle monétaire optimal le sont à l’aune des défis de souverainetés, qu’il s’agisse de la protection, du renforcement ou de la recherche de souverainetés en dyptique :
1-souveraineté globale de l’ensemble concerné, et
2-souveraineté individuelle de chaque pays membre.
Pourquoi ?
Revenons à la guerre Russie-Ukraine, et avant cela au gel des avoirs de pays que l’on cherche à détruire (exemple de l’Iran).
Les avoirs à l’étranger sont constitutifs des réserves en devises, elles-mêmes contrepartie essentielle de l’émission monétaire et instrument indispensable pour le commerce et la croissance d’une nation.
Le blocage de ses avoirs est devenu une arme de combat majeure pour contraindre un pays souverain à baisser les armes, à abandonner des postures jugées par lui d’intérêt national.
Les réserves apparaissent comme l’élément majeur de souveraineté d’un État. En dépendent :
La sécurité militaire (achat armements),
La sécurité alimentaire (achat de produits alimentaires essentiels ou en complément de productions nationales),
La sécurité sanitaire (achats médicaments et équipements)
et même la sécurité intérieure mise en cause par les conséquences d’un manque de devises en termes de pénurie et de hausse des prix.
La politique monétaire se doit donc de replacer le rôle des réserves et celui de leur nature comme primordial avant même ce qu’elles produisent comme monnaie dont elles ne sont qu’une des contreparties.
Plus près de nous, au sein de la zone UEMOA, des décisions de sanction ont été prises par la Conférence des chefs d’état de l’Union (9 janvier 2022) endossant celles de la CEDEAO contre le Mali. Ces sanctions ont été prises en l’absence des représentants de cet état, comme moyen d’agir contre de nouveaux pouvoirs nationaux et donc comme attentat à une souveraineté nationale (sans jugement de valeur à porter) ; elles l’ont donc été en violation de la règle principale de l’unanimité des Traités devant permettre la prise de décisions par les organes supérieurs en charge de la gouvernance des institutions communes. Cela doit par conséquent conduire à une double réflexion :
Sur l’exposition au diktat des autres pays membres ligués contre lui d’un pays membre d’une union monétaire, alors qu’il a renoncé à son pouvoir régalien de battre monnaie au profit de la Banque centrale unique ;
Sur l’exposition de l’ensemble des pays membres à des sanctions contre leur organisation décidées de l’étranger.
Imaginons que demain, les pays occidentaux pourraient par exemple décider de geler les avoirs chez eux des pays UMOA parce que ces derniers ne soutiendraient pas suffisamment la cause LGBTQ.
Quelles ruptures nécessaires pour transformer le modèle retenu en exemple ?
Ayant retenu que l’UEMOA et l’UMOA étaient des modèles, bien entendu améliorables, proposés au reste de l’Afrique et du monde, permettez que la suite de mon intervention les prenne comme références pour toutefois aboutir à des principes et recommandations qui conserveront leur caractère général à l’échelle au moins africaine.
Des constats faits en introduction de ma présentation et des problématiques majeures identifiées, je tire les conclusions suivantes avec
D’une part le souci d’un intérêt pour l’essentiel, notamment la sauvegarde de la souveraineté en toutes circonstances,
Et d’autre part le refus de privilégier les réformettes légères, quelque puisse être la force de leur exigence.
Ainsi, il faut réaffirmer avec force que le franc CFA est bien une monnaie africaine, ayant cours légal au sein de pays africains. Elle est une monnaie commune à 8 pays africains. Elle est donc en sus panafricaine et ce n’est pas rien. Elle a même été modèle mondial inspirant l’Euro, cette dernière répétition n’est pas inutile.
Mais sa nature de monnaie africaine n’est pas synonyme de souveraineté assurée ni pour l’ensemble des membres constitués en union, ni pour chacun d’eux pris séparément (exemple récent du Mali).
Il faut donc le réformer.
Des réformes ont été annoncées en décembre 2019. Mais elles sont caractéristiques d’une fausse réforme parce que parfois insuffisante et parfois tromperie.
Sous la pression de la jeunesse africaine et d’un débat également entretenu par des universitaires, le 21 décembre 2019 les changements suivants ont été annoncés par le président de la France et celui de la Conférence des chefs d’états de l’UEMOA
En réponse aux activistes :
Le changement de la dénomination du franc CFA au cours de l’année 2020 ;
Le choix d’intégrer la nouvelle zone d’émission de la future monnaie de la CEDEAO qui s’appellera « Eco » ;
La fin de la présence de ressortissants français dans les instances de gouvernance de la zone UMOA ;
En réponse aux économistes et à la communauté des détenteurs de francs CFA :
Le maintien de la parité fixe par rapport à l’Euro (dans l’attente de l’intégration à la zone Eco) ;
Le maintien d’une « garantie illimitée » du franc CFA par la France mais excluant la contrainte de dépôt obligatoire d’une partie des réserves de la BCEAO dans les livres du Trésor français.
Les engagements pris et relevant de l’État français ont été respectés. Ils ont donné lieu à la signature d’un nouvel accord de coopération liant l’État français et les États membres de l’UMOA signé le 21 décembre 2019.
Ceux pris par le président du Conseil des ministres de l’UMOA ne l’ont pas été : ils concernaient le passage du franc CFA vers l’Eco en 2020. C’est une première déception : les engagements pris devant son ou les peuples d’une Communauté doivent être respectés !
Je propose de passer au crible des souverainetés les points de cette réforme qui fut annoncée majeure :
Le changement de la dénomination du franc CFA au cours de l’année 2020 ;
Il était important d’y donner suite car correspondant à une demande forte ; mais force est de reconnaître que le passage vers la dénomination Eco fut annoncé comme un leurre visant à « calmer le jeu » car cela était impossible dans de tels délais. Cette promesse de nouvelle dénomination devrait être tenue ; la seule problématique significative est celle du coût des remplacements des signes monétaires.
Toutefois retenons qu’un changement de dénomination n’apportera aucun gain en termes de souveraineté. Le faire croire est un autre leurre.
Le choix d’intégrer la nouvelle zone d’émission de la future monnaie de la CEDEAO qui s’appellera « Eco » ;
Ce fut un second leurre fait pour calmer les activistes en affichant une volonté de rejoindre l’Afrique en s’éloignant de la France ; mais ceux qui prenaient cet engagement savaient pertinemment que ce projet entamé en 2009 ne serait pas tenu avant très longtemps. Relevons qu’il n’y aurait pas eu d’évolution en termes de souveraineté.
La fin de la présence de ressortissants français dans les instances de gouvernance de la zone UMOA ;
C’est certes un acquis mais qui reste toutefois mineur, puisque des rapports écrits (art 5 de l’Accord de coopération du 21/12/2019) se substituent à des présences physiques. Les rencontres physiques étant organisées sur demande (art 6), le retour d’un représentant de la France étant prévu en cas de crise (art 8). Il n’y a donc pas d ‘évolution majeure en termes de souveraineté.
Le maintien de la parité fixe par rapport à l’Euro (dans l’attente de l’intégration à la zone Eco) ;
C’est un maintien de dépendance par la parité ; il n’y a donc pas de gain de souveraineté. Et dans l’hypothèse d’un franc CFA qui serait surévalué par rapport à l’Euro, c’est le choix de privilégier le commerce avec la zone Euro, donc un frein à une indépendance commerciale accrue.
Le maintien d’une « garantie illimitée » du franc CFA par la France mais excluant la contrainte de dépôt obligatoire d’une partie des réserves de la BCEAO dans les livres du Trésor français;
La suppression du compte d’opérations n’empêche pas la nécessité de détenir des réserves en euros ; la garantie illimitée est le maintien d’une illusion qui crée un lien de dépendance, et donc affaiblit le degré de souveraineté. Cette posture de garant conservé par la France contribuera à ralentir la marche vers l’Eco en maintenant la suspicion des autres États membres de la CEDEAO. Soulignons enfin qu’une monnaie émise par une banque centrale compétente n’a pas besoin de garant financier.
Ces constats conduisent ainsi à l’interrogation suivante : où se trouveraient donc les vraies réformes en sus du changement de dénomination du franc CFA qui ne serait d’ailleurs qu’une petite réforme bien que symbolique, et au coût élevé ?
Évoquons d’abord les réformes créant ou renforçant une souveraineté globale :
Mettre fin à la garantie illimitée par la France. Parce qu’elle n’existe pas dans les faits, elle n’est pas nécessaire sauf si nous admettons l’incompétence de la BCEAO à défendre la monnaie qu’elle émet depuis plus de 60 ans d’indépendance. Pour se prémunir contre le risque possible d’une conjoncture particulièrement défavorable et surprenante qui épuiserait les réserves de la BCEAO en quelques jours, il suffirait de remplacer cette « pseudo garantie » par des accords de prêts à court terme avec des institutions majeures internationales ;
Rendre l’essentiel des réserves (sauf celles nécessaires aux opérations de clearing périodiques) comme insusceptibles d’être bloquées sous quelque prétexte que ce soit. Il faudrait donc les conserver principalement en or ou métaux précieux sur les territoires nationaux et les constituer essentiellement grâce aux productions nationales de ces métaux.
Faire le choix d’une parité flexible par rapport à un panier de devises plutôt que par rapport au seul Euro.
A présent les réformes créant ou renforçant la souveraineté nationale :
Il n’y a pas de distinction à faire entre une perte de souveraineté acceptable et celle qui ne le serait pas. A l’intérieur de la zone monétaire commune, il est indispensable d’adopter un mode de gouvernance partagée et collégiale de la Banque centrale commune. L’édifice construit doit reposer sur le principe que le renoncement à sa monnaie nationale conduit à faire de la banque centrale commune sa banque centrale nationale. Il faut rejeter le principe d’une Banque centrale qui serait systématiquement gouvernée par un ressortissant proposé par l’état économiquement le plus fort. C’est d’ailleurs le seul moyen de faire évoluer l’UMOA vers une zone Eco en rassurant les nouveaux partenaires sur l’acceptation de ce principe fort.
Il faut réaffirmer l’indépendance totale des institutions de l’UEMOA vis à vis des politiques ; également le principe des prises de décisions à l’unanimité (Conférence Chefs d’État) accordant à chaque État membre un droit de veto.
Il faut concevoir des contraintes à créer au niveau des États affaiblissant le stock de réserves commun pour qu’en contribuant à la construction de la souveraineté globale ils créent ou renforcent la leur propre. Le seul respect des critères de convergence ne suffit pas sans contraintes organisant le retour vers leur respect.
Enfin des réformes de politiques monétaires et de change peuvent contribuer à la construction ou au renforcement de certaines indépendances et donc sécurités. Je pense en particulier à la sécurité alimentaire en rapport avec le développement de l’agriculture (l’un des enjeux majeurs nés d’une vive croissance démographique), et aux sécurités sanitaires et même militaires qui dépendent du développement industriel.
A ce titre, le seul objectif de lutte contre l’inflation ne saurait suffire à la Banque centrale commune.
L’objectif affirmé doit également être de faire de l’UEMOA puis de la CEDEAO une nouvelle puissance économique sous régionale puis régionale en trouvant les bons compromis entre la lutte contre l’inflation d’une part, et le soutien à la croissance et à l’emploi d’autre part.
Car si la lutte contre l’inflation est indispensable pour protéger le pouvoir d’achat des populations et la valeur externe de la monnaie émise, la croissance qui crée la richesse et l’emploi dépend avant tout de l’investissement et par conséquent de toute une stratégie nationale reposant sur un bon environnement des affaires et des systèmes de financement adéquats.
Dans le souci de garantir un environnement économique globalement favorable à l’investissement, la politique monétaire se donnerait donc un objectif principal de maintien de la hausse des prix dans des limites raisonnables. Pour le projet CEDEAO /ECO, l’objectif de hausse des prix serait mis en réduction progressive par rapport au taux de 10%, norme retenue pour l’accès à la zone Eco.
Cependant pour aider l’investissement porteur d’émergence économique, la politique monétaire devra également veiller à assurer des taux de crédit bas à l’investissement, dans un cadre protégé par une réglementation des changes adéquate contribuant à éviter les effets pervers de taux faibles sur la position extérieure globale de la zone d’émission de la monnaie.
Bien évidemment de telles postures de principes et de priorités pourront être remises en cause par des conjonctures spécifiques.
Pour terminer, je souhaite également aborder la question du périmètre optimal d’une union monétaire.
Au nom d’un panafricanisme présenté comme de principe, il faut éviter de créer des ensembles inefficaces où on se retrouve « entre frères » pendant un siècle sans jamais véritablement avancer.
La construction d’une nouvelle zone monétaire sous la forme d’une communauté monétaire achevée utilisant une monnaie unique ne saurait être un objectif en soi. Ce doit être un objectif au service d’une intégration économique retenue comme moyen d’accélérer la croissance de la zone concernée au profit de l’ensemble de ses membres.
Il convient de retenir que le principal obstacle à une telle intégration économique est constitué en Afrique de l’Ouest par des structures de production et de consommation qui les relient davantage au reste de l’économie mondiale qu’à d’autres économies africaines voisines ou éloignées.
Les productions minières, agricoles et de services, constitutives de l’essentiel des PIB des différents pays membres, ne s’échangent pas pour l’essentiel au sein de la zone. Cela est en partie la conséquence des politiques coloniales qui n’avaient d’autres rationalités que de mettre les économies des colonies au service des besoins des métropoles. On peine encore aujourd’hui, après plus de 60 années d’indépendance politique, à s’extraire de cette spécialisation coloniale.
La juste solution à l’intégration économique se trouve donc dans la mise en œuvre de politiques agricoles et industrielles coordonnées au niveau régional, visant à satisfaire des marchés nationaux intégrés. La monnaie doit être un des instruments facilitant le fonctionnement de ces marchés échangeant des productions nationales.
Soulignons qu’une telle démarche est aussi un projet de construction de souveraineté globale.
On peut donc retenir que la qualité et la stabilité de la future monnaie ainsi que sa protection contre l’inconvertibilité, dépendront moins du respect de critères de convergence que d’une véritable intégration des économies constituant sa zone d’émission.
Une autre problématique est sous-jacente à cette inversion de priorités qui place l’intégration économique et commerciale avant l’intégration monétaire : cherchant à délimiter le périmètre optimal de la nouvelle zone de communauté monétaire ECO, il n’est pas certain que celle de l’UMOA soit plus justifiable sur le plan économique qu’une nouvelle zone présentant un contour différent. L’UMOA ne doit pas se présenter comme « zone monétaire optimale » face aux autres membres de la CEDEAO.
Tout au plus peut-elle faire valoir sa grande expérience en matière de gouvernance d’une zone d’intégration économique et de communauté monétaire avec un statut de « zone monétaire achevée » par la mise en place d’institutions et de mécanismes idoines. C’est en ce sens qu’elle peut être acceptée comme modèle, mais modèle à parfaire comme nous l’avons relevé.
Dans une perspective d’intégration économique, la coordination des politiques agricoles, industrielles et des services, alliant objectifs de transformation locale de nos productions, création d’industries dans un souci de complémentarité mais aussi de compétition et de concurrence, doit être la base sur laquelle se greffent une monnaie et une politique monétaire communes.
C’est seulement ainsi que l’Afrique pourra prétendre jouer un rôle économique majeur à l’échelle mondiale dont dépendra ses souverainetés, le respect de ses partenaires et la préservation de sa dignité retrouvée.
J’insiste sur ce mot : c’est cette dignité que réclame la jeunesse africaine. Il ne faut pas laisser les populistes profiter de cette forte requête en proposant des réformettes monétaires inefficaces. Mais il est grand temps que les dirigeants africains, actuels ou futurs, le comprennent s’ils souhaitent résister au vent de grand changement dont les premiers souffles se sont déjà levés.
Je vous remercie de votre attention."
par Thierno Alassane Sall
LETTRE AUX SÉNÉGALAIS
À toutes ces femmes, à tous ces hommes, je dis : je vous ai entendus. J’appelle chacune et chacun de vous à faire le choix de la probité, de la responsabilité, de la compétence. Afin qu’au soir du 24 mars 2024 s’ouvre, au Sénégal, une nouvelle ère
Dimanche, nous allons voter pour l’avenir de nos enfants et pour changer le destin de notre nation.
Le Sénégal, notre pays, est le fruit de plusieurs combats menés par nos illustres prédécesseurs. C’est un creuset de plusieurs legs historiques, culturelles, sociales, économiques et juridiques.
Le Sénégal est la terre où s’est déroulée la révolution Torodo conduite par Thierno Souleymane Baal ayant mis fin à la domination des Maures et à la traite des esclaves. C’est le territoire qui a enregistré un acte héroïque, à jamais gravé en lettres d’or dans notre histoire, le « Talaatay Nde r», où les femmes de Nder ont préféré la mort, plutôt que la vie dans le déshonneur et l’humiliation de la captivité. C’est le pays qui a été héroïquement défendu par d’illustres résistants tels que Aline Sitoé Diatta, qui s’était érigée farouchement contre la colonisation française ; Maba Diakhou Bâ, qui s’était investi dans la protection des populations les plus faibles et l’unification du pays ; Alpha Molo Baldé, qui a vaincu les troupes Mandingues de l’empire du Gabou pour défendre l’intégrité territoriale. C’est la terre de la tolérance et du vivre ensemble, cultivés et entretenus par les différents Cheikh qui se sont succédés à la tête des confréries soufies Qādiriyya, Tijāniyya, Lāhīniyya et Mourīdiyya ainsi que par les archevêques ayant assuré la guidance de la communauté chrétienne. De façon plus contemporaine, plusieurs acteurs politiques d’envergure ont combattu la domination coloniale, puis parachevé le processus de décolonisation et asseoir les bases d’une Nation intégrée avec un État structuré.
Cet héritage est l’aboutissement de sacrifices, d’efforts, d’abnégation et d’initiatives créatrices de plusieurs générations de femmes et d’hommes. Il crée des liens entre nos illustres devanciers et nous. Il s’impose donc à nous tous. C’est un legs que nous avons le devoir de préserver, de fructifier, puis de transmettre aux générations à venir.
Malheureusement, force est de constater que cet héritage est en train de s’éroder à une vitesse exponentielle pour donner lieu à une nation divisée, antagoniste, clivante et intolérante. Le climat social et politique délétères qui prévalent aujourd’hui sont révélateurs de l’existence de de l’affaiblissement de nos valeurs culturelles. Cela prouve, si besoin est, la faillite des personnes entre les mains desquelles sont déposées les destinées du pays.
En plus de cette déchéance révélatrice de l’effritement des valeurs et porteuse de menaces sur la pérennité de notre commune volonté de vivre ensemble, cette situation charrie des difficultés croissantes pour les Sénégalaise et les Sénégalais dans leur vie quotidienne. Une grande partie de la population a vu ses conditions de vie se dégrader. Les politiques économiques et sociales mises en œuvre sont loin de poser les bases d’une émergence.
Le Sénégal connaît une baisse de son activité économique comme en atteste la chute du taux de croissance au cours de ces dernières années. Les nominations partisanes de personnes inexpertes, l’absence d’une culture du suivi et de l’évaluation des effets et impacts des politiques et programmes ainsi que tant d’autres facteurs ont fini de rendre inopérants, voire inefficaces les différentes initiatives mises en place au profit des PME qui constituent l’essentiel de notre tissu économique. En dépit des slogans et des discours d’autoglorification du gouvernement, la mise en œuvre des différents programmes annoncés n’a pas permis d’améliorer le bien-être des populations. Au-delà de la pauvreté monétaire, les conditions de vie des Sénégalais sont très difficiles. Les populations sont confrontées à des tensions inflationnistes qui ont provoqué la cherté de la vie, particulièrement celles des produits alimentaires. Ces tensions inflationnistes se sont considérablement faites ressentir sur le panier de la ménagère. La souveraineté alimentaire tant chantée par le gouvernement n’est pas au rendez-vous. Les niveaux du chômage et du sous-emploi sont élevés, et la plupart des Sénégalais travaillent dans l’informel. Le programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes, « Xëyu ndaw ñi », a été élaborée dans la précipitation en réponse à une situation de crise sociale aiguë post-émeute survenue en mars 2021. D’où plusieurs lacunes importantes dans sa conception et dans sa mise en œuvre. Ce qui n’a permis l’atteinte des objectifs initialement visés. Le déficit budgétaire est important et ne cesse de se creuser. Ce qui conduit systématiquement l’État à recourir à des emprunts importants pour boucler ses budgets et, subséquemment, à accroitre considérablement l’endettement du pays. La gouvernance administrative, économique et financière est défaillante en charriant une absence de reddition systématique des comptes, une corruption devenue gangrène et une faible imputabilité.
Je mesure, personnellement et de visu, ce délitement généralisé. Le constat est le même partout dans le pays : les Sénégalais sont fatigués et se sentent délaissés !
Les souffrances de mes concitoyens ont toujours été ma boussole, guidant chacun de mes pas, en tant que citoyen, dans ma vie professionnelle ou d'homme politique. Mon engagement envers ce pays est inébranlable, animé par la loyauté et la dévotion d'un patriote et d'un républicain. Mon dévouement est indéniable envers le Sénégal. J’ai une profonde passion pour ce pays.
Chers compatriotes,
J’ai été destinataire de nombreux messages émanant de citoyens appartenant à tous les segments de la population sénégalaise, qu’ils soient militants ou apolitiques. À toutes ces femmes, à tous ces hommes, je dis : je vous ai entendus.
Mon offre programmatique est articulée autour des réalités du pays, du vécu quotidien de nos compatriotes, de l’état de la situation économique, sociale, culturelle, industrielle, démocratique, sécuritaire et diplomatique du Sénégal. Mes propositions pour changer le destin de notre pays s’enracinent dans nos valeurs et s’adossent sur les règles qui organisent et déterminent le fonctionnement d’une République. Elles sont innovantes, créatrices de plus-value et porteuses d’ambitions généreuses pour le Sénégal et les sénégalais. Elles visent à consolider les acquis et à préparer notre pays à entrer, de plain-pied, dans le cénacle des pays qui comptent.
Si le peuple sénégalais me fait confiance, en me portant à la magistrature suprême de notre pays, la mise en œuvre de mon programme permettrait d’assurer, au terme de mon mandat quinquennal :
un meilleur fonctionnement de nos institutions : la normalité républicaine sera retrouvée et les mœurs de la vie politique assainies ;
un Sénégal qui entre, de plain-pied, dans l’ère numérique en utilisant toutes les potentialités et opportunités de développement qu’elle offre ;
une souveraineté économique retrouvée en donnant priorité aux entrepreneurs nationaux et en parvenant à l’autosuffisance alimentaire ;
un capital humain mieux valorisé avec des programmes de formation, de santé publique et de protection sociale plus adaptés et couvrant plus de risques sociaux ;
une sécurité intérieure renforcée et un leadership sous-régional retrouvé.
Chers compatriotes,
L’élection présidentielle de 2024 est une étape cruciale dans la vie de notre pays. Elle est la plus ouverte depuis notre accession à la souveraineté internationale. Le changement sera à notre portée. Voilà pourquoi j’appelle chacune et chacun de vous à faire le choix de la probité, de la responsabilité, de la compétence. Afin qu’au soir du 24 mars 2024 s’ouvre, au Sénégal, une nouvelle ère démocratique, de justice, de transparence, de travail et de prospérité.
Je vous remercie.
Vive la République
Vive le Sénégal
WADE VOTE DIOMAYE FAYE
"L'idée qu'un État puisse être confisqué au service d'intérêts privés et égoïstes nous est profondément intolérable", écrit l'ancien président, qui appelle le PDS à se mobiliser pour la victoire du candidat de la coalition Diomaye Président
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du PDS signé de son secrétaire général national, Abdoulaye Wade, en date du 22 mars 2024, appelant à voter pour Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle du 24 prochain.
"Mes chers compatriotes,
Le soutien du Parti démocratique sénégalais (PDS) a été sollicité par la plupart des candidats en lice à l'élection présidentielle après l'élimination scandaleuse de notre candidat, Karim Wade, par le Conseil Constitutionnel, décision qui nous a profondément révoltés.
Nous sommes à un moment charnière de notre histoire, où les votes d'aujourd'hui définiront le paysage de notre avenir commun.
Compte tenu de la situation actuelle, le PDS a le devoir impérieux de prendre position.
L'idée qu'un État puisse être confisqué au service d'intérêts privés et égoïstes nous est profondément intolérable.
Dans cet esprit de responsabilité envers notre patrie, et avec la volonté inébranlable de défendre les principes de notre démocratie et l'intégrité de notre République, notre formation politique a choisi d'apporter son total soutien à la Coalition Diomaye Faye pour le scrutin présidentiel de dimanche prochain.
Je suis convaincu que le renouveau de l'Etat de droit et la garantie d'une justice pleinement indépendante sont indispensables pour bâtir un Sénégal prospère et juste. La Coalition Diomaye Faye a pris des engagements forts dans ces domaines.
Je lance un appel à tous les Sénégalais, sans distinction, à nous rejoindre dans cette marche vers un Sénégal renouvelé. Un Sénégal où chaque citoyen aura la garantie de ses droits fondamentaux et où l'État remplira véritablement son rôle de protecteur du bien commun.
Nous devons nous mobiliser pour une victoire qui symbolisera l'aspiration de tout un peuple à une gouvernance fondée sur la morale, l'éthique et l'inclusivité.
Conscient des enjeux capitaux de la préservation de nos acquis démocratiques et attaché à la quête incessante du bien-être des Sénégalais pour lesquels je me suis battu durant toute ma vie, je vous invite à voter dès le premier tour avec conviction pour la Coalition Diomaye Faye."
IDRISSA SECK VEUT FAIRE DU SÉNÉGAL LA PREMIÈRE PUISSANCE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST
«Je ferai du Sénégal la première puissance de l’Afrique de l’Ouest dans le secteur de l’agriculture en proposant une agriculture productiviste avec des récoltes maximales et des rendements élevés, grâce à l’utilisation de nouvelles technologies », dit-il.
Considérant son projet PACTE (Paix, Autorité, Compassion, Travail et Espoir) comme «la seule chance pour le développement futur du Sénégal», le leader de Rewmi révèle qu’il peut rendre le Sénégal l’une des premières puissances de l’Afrique de l’Ouest.
Pour Idrissa Seck, son projet peut rendre le Sénégal beaucoup plus rayonnant à la face du monde en se basant juste sur l’agriculture.
«Je ferai du Sénégal la première puissance de l’Afrique de l’Ouest dans le secteur de l’agriculture en proposant une agriculture productiviste avec des récoltes maximales et des rendements élevés, grâce à l’utilisation de nouvelles technologies », propose-t-il.
Concernant l’emploi des jeunes, l’ancien maire de Thiès veut mettre en place des mécanismes de financement dans le secteur du transport afin de permettre aux taximen, aux Jakarta men et aux transporteurs en général de développer leur secteur.
KARIM WADE RÉVÈLE S’ÊTRE ENTRETENU AVEC LE CANDIDAT BASSIROU DIOMAYE FAYE
D’après le candidat déchu, Bassirou Diomaye Faye a pris contact avec lui afin de discuter avec lui de possibles retrouvailles comme lors des dernières élections législatives.
La coalition Diomaye Président veut étendre sa formation pour s’assurer d’une large victoire au soir du 24 mars 2024. Pour ce faire, elle veut obtenir le soutien du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) tant convoité par le candidat de BBY, Amadou Ba.
C’est du moins ce qu’a affirmé Karim Wade à travers une déclaration écrite. D’après le candidat déchu, Bassirou Diomaye Faye a pris contact avec lui afin de discuter avec lui de possibles retrouvailles comme lors des dernières élections législatives. Ainsi, informe-t-il, «après sa rencontre avec le Président de notre Groupe Parlementaire, le frère Lamine Thiam, le candidat Diomaye Faye m’a téléphoné hier ».
«Nous avons échangé sur la situation des libertés et de la démocratie dans notre pays, il m’a dit son souhait et celui de ses alliés de voir renouvelée l’alliance que le PASTEF avait tissée avec le PDS lors des dernières élections législatives qui avaient permis à l’opposition d’obtenir une représentation significative à l’Assemblée Nationale. Je l’ai informé que j’allais rendre compte à notre Secrétaire Général National, Maître Abdoulaye Wade », a-t-il révélé. Et de poursuivre :
«Le candidat Diomaye Faye m’a demandé de le saluer respectueusement et de lui transmettre ses remerciements pour toutes ses grandes réalisations et pour son combat pour la défense de la démocratie et la conquête des libertés ».
Dénonçant «le plan de confiscation de la volonté populaire du candidat Amadou Ba» en volant le vote des Sénégalais, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade a accusé par la même occasion le Conseil Constitutionnel dont «certains membres ont été corrompus pour rejeter sa candidature à l’élection présidentielle».
Décès du candidat recalé Mamadou Yatassaye
Candidat recalé à la présidentielle, Mamadou Yattassaye est décédé hier. Investi par le «Mouvement S'unir Pour Demain» pour participer aux joutes électorales, sa candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel pour modification de la fiche donnée par la Direction générale des élections (DGE). Entrepreneur, Mamadou Yattassaye a reçu en octobre 2023 le prix du meilleur investisseur de l’Afrique de l’Ouest, décerné par le cabinet Eco Finance Entreprise. Homme d’affaires, le défunt était le PDG de l’Aquaterra, une marque d’eau minérale.
Amadou Ba peiné par le décès de Yatassaye
Sur la route vers Pikine, Amadou Ba a appris le décès de Mamadou Yattassaye, candidat recalé à l'élection présidentielle en cours. Le candidat de Benno Bokk Yaakaar qui se dit très peiné par la nouvelle révèle : «J'ai parlé avec lui au téléphone, il y a 3 jours. Il avait l’intention de venir soutenir notre candidature». Ainsi, il a présenté ses condoléances à la famille du défunt.
Un militant du PUR tué par un camion
Un camion a fauché un militant du PUR qui est décédé sur le coup. P. Seck, un jeune habitant à Mbour, a été mortellement fauché par un camion à Thiadiaye. Le jeune militant du PUR était venu pour accueillir le candidat à la présidentielle de son parti, Aliou Mamadou Dia. C’est après la caravane, lorsqu’il a pris le chemin du retour, qu’un camion fou l’a accidentellement heurté.
Rappel à Dieu du fils cadet d’El Hadj Abdoul Aziz Sy Dabakh
La communauté Tidjane est en deuil. Serigne Mame Ousmane Sy, fils cadet d’El Hadj Abdoul Aziz Sy Dabakh, est décédé hier à Dakar. Né en 1904 à Tivaouane, Mame Abdoul Aziz Sy est le fils de Seydi El Hadji Malick Sy Maodo. Troisième khalife général des Tidjanes, Mame Abdou symbolisait l’exemple type du régulateur social
Le SYTJUST décrète une grève de 48 heures
Le Syndicat des travailleurs de la Justice (SYTJUST) a décrété une grève de 48 heures, hier et aujourd’hui. Dans un communiqué parvenu à L’As, le SYTJUST dénonce par ailleurs l’incompétence et le tâtonnement érigés en moyen de management du ministère de la Justice. En effet, explique le texte, la grève qui paralyse le service public de la Justice jusqu’à l’agonie, depuis le 23 novembre 2023, aurait pu être empêchée s’il y avait au ministère de la Justice une autorité de compétence avérée. Malheureusement, il y a eu erreur de casting à ce niveau lors des deux dernières formations de gouvernement, indique le document. Face à l’absence d’interlocuteur crédible, précise le communiqué, le SYTJUST interpelle le président de la République qui est le garant de la Justice. Pour les syndicalistes, le chef de l’État a l’obligation morale et historique de s’impliquer directement dans la résolution de la crise qui est en train d’affaiblir la Justice sénégalaise.
Arriérés de salaires au Cnts
Guy Marius Sagna exprime toute sa solidarité aux 150 prestataires journaliers du centre national de transfusion sanguine (CNTS) qui n'ont pas été payés depuis plus de 04 mois, alors que ce sont eux qui font 90% du travail permettant d'avoir une poche de sang finie. Pour le député, c'est criminel de ne pas les payer surtout en cette période de Carême et de Ramadan où il y a déjà une tension sanguine. Guy Marius Sagna indique que c’est pourquoi à l'Assemblée il s’est battu et continue de se battre pour une gestion démocratique, transparente et conforme au règlement intérieur de l'Assemblée nationale du budget de l'Assemblée nationale. Toute mort due à l'absence de poche de sang, selon lui, aura pour cause la politique du Président Macky Sall que son candidat Amadou Ba veut, de sa propre bouche, continuer.
Démenti de la rumeur sur la maladie de Boun Dionne
L'information selon laquelle le candidat Mahammed Boun Abdallah Dionne serait gravement malade est totalement fausse, selon le directoire de la coalition Dionne 2024. Dans son communiqué, l’entourage de Boun Dionne précise que leur candidat est et reste dans la course à la présidentielle du 24 mars 2024. Selon le document, l’ancien Premier ministre est bien portant et reçoit des leaders politiques de tous bords pour renforcer sa grande coalition. Mieux, précise le texte, il est en contact permanent avec les membres de son directoire de campagne. Félicitant l'ensemble des responsables et compagnons pour leur mobilisation exceptionnelle, le directoire de la coalition Dionne 2024 salue l'accueil des caravanes par les populations à travers les régions du Sénégal. Il demande ainsi à tous les compagnons de rester mobilisés pour assurer la victoire le dimanche 24 mars 2024.
La circulation inter-régions des véhicules interdite le dimanche
La circulation inter-régions des véhicules est interdite sur l'étendue du territoire nationale le dimanche 24 mars 2024, à cause de la présidentielle. Selon un communiqué du département ministériel dirigé par Mamadou Makhtar Cissé, il peut toutefois être accordé, à titre exceptionnel, des autorisations de circuler délivrées par le ministre de l'Intérieur et par les gouverneurs de région, pour les véhicules allant de région à région.
El Hadji Diouf vote Amadou Ba
L'international sénégalais El Hadji Diouf s'est affiché hier, au meeting de Benno Bokk Yaakaar, à Pikine, aux côtés d’Amadou Ba. Mais, il ne s'est pas limité à observer. Il a pris la parole pour vendre le profil du candidat de Benno Bokk Yaakaar. Le double ballon d'or fait le choix de voter Amadou Ba et a appelé à suivre son vote. Car Dioufy est convaincu que voter Amadou Ba, c'est faire un vote utile pour le Sénégal.
Rejet du désistement de Habib Sy et Cheikh Tidiane Dièye
Deux candidats à l’élection présidentielle ont désisté à moins d’une semaine du scrutin. Dr Cheikh Tidiane Dièye et Habib Sy ont rejoint la coalition Diomaye Président. Seulement, le Conseil Constitutionnel n’a pas encore entériné leur désistement. Puisque l’accès aux locaux du Conseil Constitutionnel a été interdit à leurs mandataires qui étaient partis déposer les requêtes de leurs mandants. Sans doute, reviendront-ils aujourd’hui soit avec leurs avocats soit avec un huissier pour saisir officiellement les 7 sages de leur requête de désistement. Affaire à suivre.
Sécurisation du vote
La Jeunesse patriote de la commune de Diamaguène Sicap Mbao qui soutient le candidat Bassirou Diomaye Faye à l'élection présidentielle a organisé un grand rassemblement hier, pour expliquer le programme de leur candidat. Occasion saisie par sa coordonnatrice Awa Diop pour inviter les jeunes à sécuriser le scrutin, afin de permettre à leur candidat de gagner dès le premier tour pour matérialiser le projet d’Ousmane Sonko et redresser le pays.
Adhésion à BBY Saint-Louis
La coalition Benno Bokk Yakaar a pêché de gros poissons à 48 heures de l’élection présidentielle du 24 mars 2024. Deux anciens députés ont décidé de soutenir le candidat Amadou Ba. Il s’agit de Dr Ahmadou Dia du Parti socialiste et de Me Alioune Abatalib Guèye. Ces deux personnes très empreintes du mouvement associatif, disposent de bases fidèles. Leur apport peut véritablement peser sur la balance à Saint-Louis. Mansour Faye et ses hommes qui multiplient les visites de proximité comptent gagner la commune de Saint-Louis ainsi que le département éponyme. La bataille pour le contrôle de Saint-Louis est partie pour être âpre.
BBY remobilise ses troupes
Les responsables de la coalition Benno Bokk Yaakaar ont sillonné hier la commune de Dakar plateau. Le député Moussa Diakhaté qui conduisait la délégation en a profité pour appeler la population dakaroise à maintenir la mobilisation afin de relever le défi. Pour lui, le plateau est prêt pour élire Amadou Ba au soir du 24 mars. Il ne s’agit pas seulement d’élire un Président mais, dira-t-il, de barrer la route aux amateurs et de permettre au Sénégal de continuer à émerger.
La promesse de Mamadou Lamine Diallo aux Podorois
Le candidat de la coalition «MLD Tekki 2024» à l’élection présidentielle du 24 mars a exprimé son vœu de faire du département de Podor le «centre de gravité» de la souveraineté alimentaire du Sénégal. «Au regard de [son] riche potentiel, de l’importante production obtenue dans de nombreuses spéculations dont le riz, l’oignon, la tomate, la pomme de terre, nous avons une bonne base pour booster l’agriculture ici, pour en faire le centre de gravité de notre souveraineté alimentaire», a lancé Mamadou Lamine Diallo. Il s’exprimait à la place de l’Indépendance de Podor, au terme d’une caravane qui a sillonné plusieurs quartiers de la ville dans la soirée de mercredi à jeudi. Le candidat au scrutin de dimanche a souligné la nécessité de régler, au préalable, la question de la dette auprès des banques, qui étrangle les paysans. Il préconise la mise en place d’un mécanisme de financement plus adapté et plus souple, pour ainsi créer des conditions favorables à la productivité, baisser les prix des denrées et permettre l’accroissement des revenus des ménages. «Mon programme accorde une priorité également à l’industrialisation qui est une source de création d’emplois. Je ne fermerai pas d’usines de production d’huile sous l’injonction du FMI [Fonds monétaire international]», a-t-il promis, selon l’Aps. Mamadou Lamine Diallo n’a pas manqué de s’engager, s’il est élu président de la République, à appliquer les accords signés avec les syndicats d’enseignants et relatifs aux enseignants décisionnaires, au plus tard au mois de juin prochain. Il promet de décongestionner l’UCAD en vue d’en faire une université à visage humain, avec la délocalisation de la faculté des Sciences juridiques à Keur Massar et la faculté des Lettres à Guédiawaye.
Diomaye Faye promet d’améliorer la qualité des semences
Le candidat de la coalition «Diomaye président», Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a promis, jeudi, d’améliorer la qualité des semences d’arachide et de mettre fin à la cherté du prix de l’engrais. «Nous allons améliorer les semences pour la culture de l’arachide. L’engrais sera accessible parce que l’on ne peut pas avoir une usine qui produit du phosphate aux Industries chimiques du Sénégal (ICS) et à Ndendory et puis avoir un problème de cherté du prix de l’engrais pour les paysans», a-t-il expliqué, d’après l’Aps. Le candidat de la coalition «Diomaye président» est arrivé peu avant 2 heures du matin à Mbacké. Sur place, une foule nombreuse composée en majorité de jeunes l’attendait au rond-point Darou Salam, à la gare ferroviaire, à la station Elton et au boulevard Ndoyène où il a finalement fait sa déclaration. Une bonne partie des militants et sympathisants sont venus de la ville de Touba. Ils ont escorté son convoi en dansant sur plusieurs kilomètres et en scandant «la victoire au premier tour pour Diomaye». Les cultivateurs achètent des sacs d’engrais entre 20 à 30 mille francs CFA, a-t-il déploré. Il a promis de mettre fin à la cherté de cet intrant s’il remporte la présidentielle. Bassirou Diomaye Faye a également promis de régler le problème de l’eau et de l’assainissement à Touba, ce qu’a échoué à faire l’actuel régime pendant ses douze années au pouvoir, selon lui. «C’est un manque de sérieux», a-t-il fustigé, soulignant qu’il revient à sa coalition de régler ces deux problèmes dans la capitale du mouridisme.
LES LIONS DIMINUES, MAIS PRETS
Les poulains d’Aliou Cissé affrontent, aujourd’hui, le Gabon à Amiens. Cette rencontre entre dans le cadre de la préparation des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026.
Les poulains d’Aliou Cissé affrontent, aujourd’hui, le Gabon à Amiens. Cette rencontre entre dans le cadre de la préparation des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. A la veille de ce duel, le coach national Aliou Cissé a fait face à la presse. Les Lions sont certes diminués mais prêts pour la confrontation.
Les Lions ont procédé hier à l’ultime entraînement avant d’en découdre avec le Gabon au stade de la Licorne à Amiens. Les protégés d’Aliou Cissé font ainsi leur première apparition après leur défaite concédée face à la Côte d’Ivoire lors de la dernière CAN. Les Lions joueront deux matchs amicaux avant de faire face à la RD Congo et la Mauritanie en juin prochain. Face à la presse pour le briefing d’avant match, Aliou Cissé ne s’est pas débiné et beaucoup de questions ont été abordées.
D’emblée, le coach national soulignera l’absence d’Arona Sangante et de Pape Guèye. Les joueurs ont subi des blessures lors des entraînements d’avant match. Il a cependant tenté d’apaiser les esprits pour expliquer qu’ils seront prêts pour la seconde rencontre face au Bénin. « Arona Sangante a reçu un coup à la jambe et Pape Gueye a eu un petit souci au niveau du genou. En réalité, tout le monde sera apte pour le mardi prochain» a révélé Aliou Cissé.
Selon le coach, les joueurs qui sont arrivés tôt restent très motivés. Ce qui leur a permis de procéder à quatre séances d’entraînement avant leur rencontre contre les Panthères du Gabon.
A l’en croire, il a préféré jouer les deux matchs amicaux pour non seulement ouvrir la tanière, mais donner également du temps de jeu aux autres. «Ce sont deux matchs très importants dans la mesure où j’ai appelé plusieurs joueurs. Nous savons qu’on n’aura plus l’opportunité avant la trêve internationale de juin. C’était le moment d’ouvrir la tanière et nous l’avons ouverte d’une façon assez spéciale. Effectivement, l’objectif est de donner du temps de jeu à des joueurs qui n’ont pas l’habitude de jouer. On va essayer d’intégrer d’autres. Sur ces deux matchs, on aura une équipe du Sénégal différente à ce que le peuple sénégalais a l’habitude de voir. Ça nous permettra d’avoir un bon noyau au mois de juin» a-t-il ajouté avant de confier qu’il est important de tourner l’effectif.
En dépit de l’élimination des Lions à la dernière CAN et le fait qu’il ait fait neuf ans la tête de la tanière, Aliou Cissé croit qu’il bénéficie toujours de la confiance des supporters et des décideurs. « Je suis un jeune entraîneur qui n’a à peine que dix ans de carrière. Vous me traitez comme si j’avais 70 ans et que j’avais fait 40 ans de carrière. J’ai à peine quatre CAN et deux Coupes du Monde. Mais mon objectif n’est pas ça, c’est au-delà de ça. Dix ans, ce n’est rien du tout dans ce métier. J’espère encore faire ce métier jusqu’à l’âge de 70 ans. Je ne suis pas fatigué et je me sens très bien. On a un groupe compétitif qu’on est en train de régénérer. J’ai la confiance des décideurs. Donc que les gens ne s’inquiètent pas sur ma force mentale, je ne suis pas fatigué» a poursuivi coach Cissé.
Interrogé sur son système de jeu qui semble faillible, Aliou Cissé de remarquer qu’il ne joue pas avec un seul système. « Nous jouons avec trois systèmes. On a préparé ce système à trois défenseurs. Nous l’avons bien préparé contre le Cameroun. C’est un système qui nous a valu beaucoup de satisfaction. Pour moi, ce n’est pas un problème de système, car les joueurs connaissent ce système et le pratiquent très bien. J’ai des joueurs de très haut niveau. Donc, je pense que ce n’est pas le système qui les arrête. Ils ont une envie de jouer ensemble et de partager des objectifs communs.
Le système n’est pas le plus important dans le football », a-t-il conclu avant de donner aux supporters rendez-vous lors des prochaines sorties.
UN NOUVEAU SOUFFLE EMERGE AVEC DES HORIZONS PROMETTEURS !
Déclinant sa mission en un engagement concret, la compagnie nationale Air Sénégal s’est engagée à desservir un éventail de destinations domestiques, régionales et internationales, contribuant ainsi à l’essor de l’aviation civile africaine.
Dans un élan résolument tourné vers l’avenir, Air Sénégal révolutionne sa communication et annonce des perspectives éblouissantes. Fondée en 2016, la compagnie aérienne a amorcé ses opérations en 2018 en inaugurant la ligne Dakar-Ziguinchor. Porté par une vision ambitieuse, notre fleuron national aspire à devenir le chef de file du transport aérien en Afrique de l’Ouest, s’appuyant sur son hub stratégique qu’est l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd) pour connecter l’Europe, les États-Unis, l’Afrique de l’Ouest et le Moyen-Orient.
Déclinant sa mission en un engagement concret, la compagnie nationale Air Sénégal s’est engagée à desservir un éventail de destinations domestiques, régionales et internationales, contribuant ainsi à l’essor de l’aviation civile africaine. Son réseau en pleine expansion couvre désormais 19 destinations tant domestiques que régionales et intercontinentales, offrant ainsi une connectivité inégalée.
Au cœur de son succès, se trouve une flotte de pointe, composée de divers appareils, notamment des A330-900 Neo, des A321, des A319, des ATR 72-700 et des L410 NG. Cette flotte, configurée pour répondre aux besoins variés des passagers, incarne l’excellence, le prestige, la sureté et le confort.
Le service à bord ne fait pas exception à cette quête d’excellence. Avec une offre de divertissements inégalée comprenant une pléthore de films, de musiques et de jeux, Air Sénégal promet une expérience de voyage enrichissante et divertissante. En outre, la compagnie met en avant une gastronomie raffinée, mêlant des plats locaux et internationaux, ainsi qu’une connectivité Wi-Fi de qualité supérieure.
La sécurité demeure une priorité absolue pour Air Sénégal, qui s’appuie sur une culture d’entreprise axée sur l’esprit de la Teranga, la satisfaction client et la performance opérationnelle et financière. En témoigne l’obtention récente de la certification IOSA (IATA Operational Air Transport Association), gage de qualité et de fiabilité.
Les avantages découlant de cette certification sont multiples, allant du renforcement de la sécurité et de la qualité de service à la reconnaissance internationale et aux opportunités de développement interligne. En effet, il nous plait de rappeler qu’Air Sénégal a déjà conclu des accords stratégiques avec des compagnies telles que la Royal Air Maroc et Air Côte d’Ivoire, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives commerciales et opérationnelles.
Par ailleurs, la désignation d’Air Sénégal en tant que transporteur officiel du Hajj 2024 par l’État sénégalais témoigne de la confiance croissante accordée à la compagnie nationale. Cette reconnaissance marque une étape significative dans son parcours, soulignant son engagement envers la communauté et sa responsabilité sociale.
Bref, de l’atterrissage au décollage en passant par le service voire l’assistance au sol, Air Sénégal s’affirme comme un acteur majeur de l’aviation africaine, conjuguant innovation, excellence et responsabilité sociale pour façonner un avenir radieux dans les cieux de l’Afrique et du reste du monde.