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7 juin 2025
IMBROGLIO
L’idée de laisser une vraie trace dans l’histoire habite le président Macky Sall. La fonction éminente qu’il occupe le prédispose à prendre les bonnes décisions, quitte à faire pâle figure.
L’idée de laisser une vraie trace dans l’histoire habite le président Macky Sall. La fonction éminente qu’il occupe le prédispose à prendre les bonnes décisions, quitte à faire pâle figure.
Samedi 3 février, face aux Sénégalais, il paraissait blême, le regard absent. Sans doute la saturation a fait son effet. Combien de fois, en si peu de temps, s’est-il adressé à la nation ?
En plus des rendez-vous inscrits dans la tradition, les circonstances en ont accru la fréquence avec pour conséquence immédiate d’atténuer l’intérêt auprès d’une opinion publique de plus en plus circonspecte parce que de moins en moins incrédule.
D’ordinaire, les discours du 4ème président sont marqués au coin du bon sens. Mais le dernier, servi dans un contexte particulier, a fait l’effet d’une onde de choc mêlée à une indifférence qui en dit long sur la rupture de sympathie qui est en train de s’opérer entre lui et l’opinion.
En a-t-il conscience ? Mesure-t-il le danger qui plane ? En juillet 2023 lorsqu’il coupait court en renonçant à se porter candidat pour la troisième fois, Macky Sall s’affichait en héros face au tragique. Rare privilège : ses compatriotes à l’unisson ainsi soulagés, le plébiscitent et le portent au pinacle. Même les sceptiques à son endroit perdaient voix devant son acte si décisif.
Depuis, il répétait sans enthousiasme débordant qu’il s’en tenait à cette ligne de crête, jouant à l’équilibre sans pour autant occulter la délicatesse de sa nouvelle situation. Entouré de gens (les uns plus proches que les autres) aux avis et motivations différents, il naviguait entre récifs et houles, entre bourrasques et orages dans une mer en eau profonde et durablement agitée !
Les instances formelles de sa coalition politique choisissent le Premier ministre Amadou Ba comme le candidat représentatif de ce camp traversé de courants contraires. Tout le monde avait pactisé. Les couteaux étaient rangés mais restaient à portée de main, en attendant meilleure (ou pire) opportunité pour les brandir.
Dans ses tournées dites économiques, le Président sillonne le pays toujours flanqué de son chef de gouvernement dont l’immersion dans les régions ressemblait à une sorte d’introduction. Il se mettait légèrement en retrait par prudence pour ne pas ravir la vedette à son patron très attentif aux humeurs de la foule, de l’opinion et des masses.
Autant Macky Sall aère le jeu en désignant son éventuel successeur, autant il ne lâchait pas prise sur l’APR, le parti qu’il a forgé de ses « mains nues » et avec lequel il a conquis en 2012 le pouvoir devant un Wade médusé et penaud.
En clair, il ne voudrait pas s’éloigner en tenant le gouvernail du sa formation politique. Il pourrait, grâce à la puissance d’agitation de ce levier, peser sur les options futures. Au mois de septembre prochain, si tout se passe bien, les investitures devraient être en vue.
Or quel que soit le président élu en février, la dissolution de l’actuelle l’Assemblée nationale serait envisagée ne serait-ce que pour refléter la conjoncture politique du moment. Cette perspective tenaille le président. Il surveille ses arrières et se projette dans un futur proche tout en étant sensible aux lignes qui bougent ici et là.
Maky Sall demeure séduit par le « regroupement de la famille libérale », ce qui le rapproche de Abdoulaye Wade dont le fils Karim constitue une « équation politique » à résoudre. L’ancien président échafaude un scénario auquel adhère implicitement le locataire du Palais du Plateau.
Une fois cet « accord » plié, ne restait plus qu’à surmonter l’étape des parrainages et la validation de sa candidature par un Conseil Constitutionnel à la vigilance accrue pour faire de l’exilé du Qatar la pièce maîtresse d’une élection présidentielle « ouverte », « inclusive », « transparente ».
Mais Karim recalé pour une tardive renonciation à la nationalité française, n’exclut pas de se payer la tête de certains hauts magistrats, responsables à ses yeux de son malheur. Que se serait-il passé si sa candidature avait été retenue ? Aurait-il tu ce qu’il sait ? Place-t-il son intérêt personnel au-dessus des intérêts supérieurs de la nation ?
Point n’est ici question de nier son droit légitime d’utiliser les moyens de droit pour faire respecter ses propres droits. On fantasme des scandales dès qu’il est question d’argent dont sont frinds les Sénégalais, toutes couches sociales confondues.
Ainsi, son parti, le PDS, déballe et indexe une corruption de fait avant de demander l’institution d’une commission d’enquête parlementaire sur les faits allégués et surtout de repousser la date de l’élection en introduisant une proposition de loi prolongeant l’actuel mandat du Président Macky Sall.
Lequel, dans son discours du 3 février, au contenu sibyllin et abscons, conclut à une crise (pas évidente) pour annoncer le report sine die de la présidentielle et l‘ouverture d’un dialogue politique devant apaiser le climat et organiser un scrutin plus inclusif.
Il n’a échappé à personne l’insistance du Président sur le caractère « inclusif » à imprimer à la présidentielle repoussée sans délais et sans date fixe. En vérité, le Président a trouvé en Karim Wade un adversaire indolore.
L’amorce d’une légère concession faite au cas Karim a pour but d’endiguer le flot pastéfien et contenir les éventuelles embardées du candidat de Benno, adoué par Moustapha Niasse et Aminta MBengue Ndiaye.
A qui profite le report de l’élection majeure de notre pays ? Le gel du scrutin annonce-t-il le retour en grâce de l’enfant « prodige » des Wade ? Qui serait l’agneau du sacrifice ? S’achemine-t-on vers une disgrâce en pointillé de l’actuel Premier ministre dont le choix comme champion de son camp obéit à la fois au réalisme politique et à une objectivité circonstancielle ?
Amadou Ba ne fait certes pas l’unanimité mais il est l’atout majeur. D’ailleurs existe-t-il celui-là même qui ferait taire les divisions en jetant les rancunes à la rivière ? La parenthèse ainsi ouverte risque de se refermer avec douleur, un jour pas lointain. Les prochaines semaines vont nous édifier.
D’autant que pour prospérer, l’initiative parlementaire du PDS a reçu le soutien ostentatoire des députés de l’APR. En interrogeant le passé, nulle trace d’une complicité aussi active que celle en cours entre les deux formations qui revendiquent somme toute un ancrage libéral sur fond de nuances de circonstance.
La formation politique de Me Abdoulaye Wade n’est plus que l’ombre d’elle-même. Son départ du pouvoir l’a d’autant plus affaiblie que voilà deux élections présidentielles sans présenter de candidat attitré. Ce recul mérite une introspection plutôt que d’inscrire désormais son action dans les intrigues de palais.
Baadoolo - Tik todj
Cheuuuteuuuut... On nous oblige encore à fumer ce Juin, comme l’avait fait le gouvernement depuis ce mois chaud. Aujourd’hui encore c’est le blocage de l’internet mobile qui va encore faire des dégâts. Je ne sais pas qui lui a mis la puce à l’oreille, mais l’Etat perd le réseau. Même les chômeurs, accrocs à Tik Tok, vont vers tik todj deukk bi comme le Brt, le Ter... Bon, cette limitation des données, c’est peut-être aussi pour le pass illimix de 6 mois ou d’un an. Une décision sans crédit.
Après la coupure de son signal - La licence de Walf définitivement retirée
Le ministre de la Communication, des télécommunications et du numérique a acté le «retrait définitif avec effet immédiat» de la licence de Walf Tv. Me Moussa Bocar Thiam en a décidé, invoquant l’article 142 du Code de la presse, qui autorise la révocation de la licence de diffusion si le bénéficiaire ne respecte pas les obligations légales, réglementaires, et contractuelles, notamment le paiement des taxes et redevances ou le non-respect des prescriptions relatives à la licence. Selon lui, cette décision fait suite à «des violations répétées des conditions d’autorisation d’établissement et/ou d’exploitation, enfreignant l’article 94 de la loi portant Code de la presse». Le groupe est également accusé de «récidive, ayant précédemment fait l’objet de sanctions telles que des suspensions d’activités en mars 2021, février 2023, et une suspension plus longue du 1er juin au 1er juillet 2023, avec avertissement en cas de récidive». Jugeant «les violations commises par le groupe Walfadjri, volontaires et menaçantes pour la sécurité et la stabilité du pays».
Retrait définitif de la licence de Walf Tv - Les droits-de-l’hommistes appellent l’Etat à reconsidérer sa décision
La Raddho, Amnesty International Sénégal, Article 19 Sénégal et Afrique de l’Ouest, la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) et AfricTivistes appellent le gouvernement à «reconsidérer cette mesure de retrait de la licence de Walf Tv et à respecter les principes qui sous-tendent la liberté d'expression». Dans un communiqué, ces organisations rappellent que l’État a «la responsabilité de faciliter l’accès à l’information et de tolérer la diffusion de toute information, activité et communication publique liées aux événements politiques, notamment les élections».
Sondage Afrobaromètre «53% des citoyens voient le pays moins démocratique qu’il y a 5 ans»
La décision du Président Macky Sall de reporter l’élection présidentielle au Sénégal s’inscrit dans le contexte d’un «solide soutien populaire à la démocratie, mais d’un mécontentement croissant quant au fonctionnement de celle-ci dans le pays», révèle Afrobarometer dans une publication parue ce 5 février 2024. Ce réseau de sondage souligne que parmi les 39 pays sondés en 2021/2023, le Sénégal enregistre «la troisième plus grande proportion de citoyens préférant la démocratie à tout autre système politique». Les résultats ajoutent que la proportion de Sénégalais qui se déclarent «assez satisfaits» ou «très satisfaits» du fonctionnement de la démocratie dans le pays a fortement diminué, passant de 64% en 2014 à 48% en 2022. «Plus de la moitié (53%) des citoyens déclarent que le pays est moins démocratique aujourd’hui qu’il ne l’était il y a cinq ans et les trois quarts (76%) des Sénégalais affirment que leur président doit toujours obéir aux lois et aux décisions de justice, même s’ils pensent qu’elles sont erronées», indique Afrobaromètre.
Distinction - Dangote fait commandeur dans l’Ordre national du Lion par Macky
L’homme d’affaires nigérian a été élevé vendredi dernier, au grade de Commandeur dans l’Ordre National du Lion par le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall. C’est la plus haute distinction conférée par la République du Sénégal à des personnalités civiles et militaires émérites. Réagissant à cette décoration, le patron de la cimenterie «Dangote SA» déclare, en marge de l’audience : «J’ai été très honoré d’entendre le Président dire que je mérite cette distinction pour tout ce que je fais au Sénégal et en Afrique. Au nom de mon groupe, je remercie son Excellence M. le Président Macky Sall de m’avoir élevé au grade de Commandeur dans l’Ordre National du Lion. C’est un geste que j’apprécie à sa juste valeur car il vient renforcer les relations de notre groupe et de notre pays, le Nigeria, avec le Sénégal. Cela va nous motiver à investir davantage dans ce pays.» Et l’investisseur nigérian d’ajouter : «Nous avons eu des discussions fructueuses avec son Excellence, et nous avons l’intention d’investir dans d’autres secteurs économiques du pays, notamment les phosphates.»
Non-paiement de leurs indemnités - La colère de l’Intersyndicale des travailleurs de l’Asecna
L’intersyndicale des travailleurs de l’Asecna du Sénégal est très remontée contre l’Aibd. Dans un communiqué, les syndicalistes soutiennent souffrir de plusieurs mois d’arriérés de leurs indemnités. Selon eux, depuis près de vingt ans, une indemnité de sécurité aérienne a été instaurée pour le personnel de la quasi-totalité des structures exerçant dans le secteur des transports aériens au Sénégal. Cette indemnité a toujours été financée par l’État du Sénégal à travers un prélèvement sur les ressources nationales provenant du secteur aéronautique, notamment les redevances passagères. Cependant, regrettent-ils, il y a des retards dans le paiement, ce alors que les autres structures du secteur perçoivent la totalité de leur rémunération à date échue et incluse dans leurs salaires. Les travailleurs prévoient ainsi d’organiser un point de presse pour dénoncer leur situation et le silence de l’Aibd
EXCLUSIF SENEPLUS - Le président s’est comporté en fossoyeur de la République. La véritable crise découlera de cette décision inédite remettant en cause le calendrier électoral et dont il est l’unique initiateur
Ce 3 février 2024, le président Macky Sall, en interrompant in extremis et illégalement le processus électoral, a plongé le pays dans une torpeur inédite et a embarqué celui-ci dans une aventure aux lendemains plus qu’incertains. Le plan de liquidation de la démocratie sénégalaise, que le régime en place déploie depuis une douzaine d’années, trouve son bouquet final dans cet acte d’annulation du processus électoral. Pour des accusations de corruption, à ce jour non étayées, de membres du Conseil constitutionnel, le président de la République, avec la complicité d’une majorité circonstancielle à l’Assemblée nationale, a fini de corrompre durablement notre tradition démocratique en interrompant ainsi brutalement le processus électoral en cours. Pourtant rien dans l’échafaudage institutionnel ne lui en donne la prérogative en l’état actuel des choses. Rien dans la trajectoire singulière du Sénégal ne pouvait lui servir de viatique pour poser un tel acte qui risque d’être le marqueur d’un avant et d’un après, pour l’histoire du Sénégal indépendant. Le président Macky Sall a fini de porter un redoutable coup au calendrier républicain qui faisait la singularité et la fierté du Sénégal et constituait le baromètre de la vitalité de notre système politique.
La décision par laquelle le président Macky Sall a abrogé le décret n° 2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024 est, sans conteste, aux antipodes des principes élémentaires du Droit et de la Démocratie. Les arguments qui le sous-tendent sont à la fois faux et légers, et la décision elle-même viole littéralement plusieurs dispositions constitutionnelles. D’un ton qui s’est voulu solennel, le président Macky Sall a décliné les raisons qui l’ont poussé à prendre la décision qui porte un terrible coup à notre République et à la démocratie sénégalaise. Il a d’abord prétexté une crise institutionnelle qui résulterait d’un conflit entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale. Selon les députés du PDS qui ont sollicité la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire, l’établissement de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle aurait été faite sur fond de corruption de membres du Conseil constitutionnel. La mise en place d’une commission d’enquête parlementaire par l’Assemblée nationale suffit à ses yeux pour établir l’existence d’une crise. Il s’agit bien évidemment d’un argument fallacieux qui ne résiste à aucune analyse sérieuse. D’une part, le président Macky Sall a agi dans la précipitation pour accomplir sa forfaiture. Il est en effet étonnant qu’il se soit fondé sur de simples accusations dont les auteurs n’ont pas encore montré un début de preuve, pour arguer d’une crise institutionnelle. Il aurait été plus raisonnable d’attendre le rapport de la commission d’enquête parlementaire pour être plus crédible dans l’accusation de corruption. D’autre part, quand bien même il y aurait eu une crise institutionnelle, la Constitution prévoit des voies de résolution qui ne peuvent pas s’accommoder de l’attitude despotique du président Macky Sall. À rebours de son rôle de garant du fonctionnement régulier des institutions qu’il tire de l’article 42 de la Constitution, il s’est comporté en l’espèce en fossoyeur de la République. La véritable crise, c’est celle qui découlera de cette décision inédite remettant en cause le calendrier électoral et dont il est l’unique initiateur et l’ultime responsable.
Outre l’argument de la crise institutionnelle, le président Macky Sall a tenté de justifier sa décision par le fait qu’il existe une candidate à l’élection présidentielle qui ne serait pas exclusivement de nationalité sénégalaise, contrairement aux exigences de l’article 28 de la Constitution. Il a alors jugé opportun d’enfiler son manteau de « gardien de la Constitution » afin d’éviter que le scrutin ne soit biaisé. On tient là la preuve que notre « gardien de la Constitution » ignore tout du contenu de notre Charte fondamentale. Il n’y avait pas besoin de faire de ce cas de figure un prétexte dans la mesure où l’alinéa 1er de l’article 34 de la Constitution propose une solution. La candidate pourrait en effet être invitée à se retirer de la course ou, si le procureur ouvre une information judiciaire à son encontre dans le cadre des poursuites en cours, être déclarée définitivement empêchée. Dans ces deux hypothèses, le Conseil constitutionnel modifierait sa liste et la date du scrutin serait maintenue, comme le prévoit la Constitution.
En prenant la décision en question, le président Macky Sall s’est attribué des prérogatives qu’il ne tient ni de la Constitution, ni d’aucune loi de la République. L’artifice du parallélisme des formes sous-entendu est un prétexte ridicule pris par l’auteur de la forfaiture. En droit, il n’est pas toujours vrai que quand on a édicté un décret, on a systématiquement la latitude de prendre un autre décret pour abroger le premier. Pour prendre un exemple simple, un décret de nomination d’un membre du Conseil constitutionnel ne peut pas être abrogé ou retiré par le président de la République dans le but de mettre fin de manière anticipée au mandat du juge concerné. L’abrogation du décret portant convocation du corps électoral implique des conséquences juridiques d’une extrême gravité. À travers sa décision annulant le scrutin, Macky Sall a piétiné les articles 27 et 103 qui interdisent respectivement que le président de la République puisse faire plus de deux mandats ou que la durée du mandat du chef de l’Etat soit modifiée. L’improbabilité de pouvoir tenir l’échéance du 2 avril 2024 vide ces deux articles de toute leur substance. Le Conseil constitutionnel avait d’ailleurs rappelé dans sa décision n° 1/C/2016 du 12 février 2016 que le mandat du président de la République est intangible en des termes on ne peut plus clairs : « Considérant, en effet, que ni la sécurité juridique, ni la stabilité des institutions ne seraient garanties si, à l’occasion de changements de majorité, à la faveur du jeu politique ou au gré des circonstances notamment, la durée des mandats politiques en cours, régulièrement fixée au moment où ceux-ci ont été conférés pouvait, quel que soit au demeurant l’objectif recherché, être réduite ou prolongée » (cons. 32).
La décision de Macky Sall constitue, enfin, une défiance à la Constitution qui dispose en son article 92 que les décisions du Conseil constitutionnel s’imposent à toutes les autorités administratives et juridictionnelles. Il s’agit sans doute d’un refus d’appliquer la décision du Conseil arrêtant la liste des candidats à l’élection présidentielle.
En application de cette disposition de la Constitution, ni la loi, ni un décret ne peuvent modifier ou abroger la décision du Conseil constitutionnel établissant la liste définitive des candidats. Cette liste ne peut être modifiée que par une décision du Conseil constitutionnel et pour des motifs limitativement énumérés par les articles 29 à 34 de la Constitution. Cette défiance des pouvoirs politiques (Président de la République et Assemblée nationale) envers la juridiction constitutionnelle, arbitre suprême du jeu électoral, est la véritable source de crise institutionnelle.
C’est une évidence que depuis quelques années, ce régime nous a maintenus dans une crise quasi-permanente : disparitions de soldats dans des circonstances troubles, morts de manifestants, intimidations, arrestations, hordes de nervis, harcèlements judiciaires, malversations, corruption, reniements, impunité. Aujourd’hui pour les intérêts d’un homme et d’un clan, sous le fallacieux prétexte d’une crise institutionnelle, le Sénégal vient de gravement régresser dans son histoire démocratique. En effet, ce qui est en jeu les heures et les jours à venir, c’est la survie de l’idée de République ; c’est-à-dire notre volonté de vivre ensemble et d’inventer perpétuellement la société sénégalaise en tant qu’horizon et futur. Il est inadmissible de vouloir, pour le bénéfice d’un homme, d’un parti, d’un groupe de courtisans d’une autre époque, compromettre l’avenir d’une Nation qui a eu, un certain 19 mars, la ferme volonté d’entrer dans le nouveau millénaire pour s’inventer un présent et un futur de démocratie, de justice, de liberté, d’équité et simplement d’un vivre-ensemble harmonieux sénégalais. Il s’agit pour les Sénégalais de s’ériger contre cette forfaiture, d’exiger le respect du calendrier Républicain, de faire rétablir le droit par le Conseil constitutionnel, de faire à nouveau nation et de résolument restaurer leur République et leur idéal de vie commune.
Vous pouvez signer cette déclaration en indiquant votre nom et affiliation dans la fenêtre des commentaires.
1 - Babacar GUÈYE, Professeur titulaire, Agrégé en droit public, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
2 - Felwine SARR, Professeur titulaire, Agrégé en Sciences Économiques, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
3 - Maurice Soudiéck DIONE, Professeur assimilé, Agrégé en sciences politiques, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
78 – Mounirou DIALLO, Maître de conférences titulaire, Philosophie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
79 – Lamine DIÉDHIOU, Maître de conférences titulaire, Philosophie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
80 – Abdou Salam SALL, Professeur des universités de classe exceptionnelle, chimie inorganique, Ancien Recteur, Ancien Président ANEF, Ancien Secrétaire général du SAES, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
81 – El Hadji Malick CAMARA, Maître de conférences titulaire, Sociologie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
82 – Ndèye Fatou LECOR, Enseignant-chercheur, Droit privé, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
83 – Aliou DIAW, Maître de conférences, Lettres modernes, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
84 – Oumar DIOP, Enseignant-chercheur, Mathématiques appliquées, Université numérique Cheikh Hamidou Kane (ex UVS) ;
85 – Ndiogou SARR, Maître de conférences assimilé, Droit public, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
86 – Ameth NDIAYE, Maître de conférences titulaire, Droit public, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
87 – Babacar FAYE, Phd, Formateur en anglais, Groupe AFORP, Paris ;
88 – Boubacar KANTÉ, Maître de conférences titulaire, Sciences politiques, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
89 – Cheikh KALING, Maître de conférences titulaire, Histoire, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
90 – Laina Ngom DIENG, Maître de conférences, Psychologie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
91 – Papa Alioune FALL, Professeur assimilé, Électronique et Télécommunications, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
92 – Oumy NIASSE, Enseignante-chercheuse, Data Science, Université numérique Cheikh Hamidou Kane (ex UVS) ;
93 – Ibrahima D. DIONE, Maître de conférences titulaire, Sociologie, Université Assane Seck de Ziguinchor ;
94 – Abdoulaye NGOM, Maître de conférences titulaire, Sociologie, Université Assane Seck de Ziguinchor ;
95 – Amary NDOUR, Maître de conférences assimilé, Histoire du droit, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
96 – Aboubekr THIAM, Enseignant-chercheur, Communication multimédia, Université numérique Cheikh Hamidou Kane (ex UVS) ;
97 – Alioune Badara THIAM, Maître de conférences titulaire, Droit privé, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
98 – Papa SY, Maître de conférences titulaire, Droit privé, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
99 – Ibra SÈNE, Associate Professor of History & Global and International Studies, The College of Wooster (USA) ;
100 – El Hadji Malick Sy CAMARA, Maître de conférences titulaire, Sociologie, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
101 – Alpha DIA, Enseignant-chercheur, Économie, Université numérique Cheikh Hamidou Kane (ex UVS) ;
102 – Bara AMAR, Maître de conférences assimilé, Droit public, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
103 – Ibrahima SILLA, Maître de conférences titulaire, Sciences politiques, Université Gaston Berger de Saint-Louis ;
104 – Papa Fara DIALLO, Maître de conférences, Sciences politiques, Université Cheikh Anta Diop de Dakar ;
Les universitaires qui souhaitent signer cette déclaration peuvent rajouter leur nom et affiliation dans la fenêtre des commentaires, ci-dessous.
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LE MANDAT PRÉSIDENTIEL ALLONGÉ
Les députés de Benno Bokk Yaakaar et de Wallu ont voté, sous haute tension, le report de l'élection initialement prévu le 25 février au 15 décembre 2024. Les opposants ont bloqué la séance pendant plus d'une heure avant de boycotter le vote
Les députés de Benno Bokk Yaakaar et de Wallu ont voté, lundi soir, la proposition de loi reportant l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février au 15 décembre 2024.
Ce vote sans débat s’est déroulé sous la surveillance des gendarmes après que les opposants ont bloqué pendant plus d’une heure la séance plénière.
Ils n’ont pas finalement assisté au vote.
Le mandat du président Macky Sall prend officiellement fin le 2 avril.
Cette présente loi qui apporte une dérogation aux dispositions de l’article 31 de la constitution donne droit également au président de la République en exercice de poursuivre ses fonctions jusqu’à l’installation de son successeur.
Les députés ont entamé, lundi, vers 13h, l’examen de la proposition de loi dont l’adoption marquera une étape décisive vers le report de l’élection présidentielle du 25 février, alors que le chef de l’Etat, Macky Sall a abrogé le décret convoquant le corps électoral, entrainant de fait une interruption du processus électoral.
La très controversée proposition de loi émane de parlementaires du Parti démocratique sénégalais (PDS), dont la candidature de son leader, Karim Wade, a été déclarée irrecevable par le Conseil constitutionnel pour cause de double nationalité.
Elle fait suite à une résolution adoptée par l’Assemblée nationale en vue de la création d’une commission d’enquête parlementaire visant à faire la lumière sur des accusations de supposées de corruption et de conflits d’intérêt visant certains membres du Conseil constitutionnel.
Ces accusations ont été portées par le Parti démocratique sénégalais, la formation politique de l’ancien président Me Abdoulaye Wade (2000-2012).
Les députés du groupe Liberté et démocratie ont bénéficié des voix des députés de la majorité présidentielle, Benno Bok Yaakar (BBY), pour faire passer cette résolution.
"Il s’agit tout simplement d’un coup d’État constitutionnel, orchestré par le régime en place, en complicité avec la CEDEAO, l’Union européenne", a de son côté réagi le président du groupe parlementaire de la coalition Yewwi Askan Wi de la l’opposition, Biram Souleye Diop.
WALFADJRI PRIVÉE DE LICENCE
Le gouvernement accuse la chaîne privée d'avoir encouragé les affrontements du week-end dernier et de ne pas avoir respecté ses engagements
Le ministre de la Communications, des Télécommunications et de l’Economie numérique a annoncé, lundi, le retrait de la licence de diffusion des programmes du groupe Walfadjri ‘’de manière définitive avec effet immédiat’’.
Dans la foulée des violences qui ont éclaté dimanche à Dakar après que des candidats à l’élection présidentielle ont appelé leurs partisans à un rassemblement pour lancer la campagne électorale qui devait débuter le même jour, en dépit de la suspension du processus électoral par le chef de l’Etat, le signal de la chaine de télévision privée Walf TV a été coupé par les autorités pour ‘’incitation à la violence’’.
Le ministre de la Communication Moussa Bocar Thiam a invoqué les dispositions de l’article 142 du Code de la presse selon lesquelles "l’autorité compétente procède à la révocation de la licence si son bénéficiaire ne paie les redevances après mise en demeure ; n’observe pas les prescriptions législatives, réglementaires et contractuelle relatives à la licence…’’.
Selon lui, le groupe Walfadjri ‘’est en état de récidive manifeste’’ pour avoir fait l’objet de mesure de suspension à trois reprises.
Il précise que ces ‘’violations répétées des prescriptions législatives, réglementaires et contractuelles relatives à la licence sont volontaires et visent à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays’’.
La mesure de retrait de la licence de Walfadjri a suscité une vague de condamnation des organisations de défense des droits de l’homme.
« La liberté de la presse est un pilier fondamental de toute démocratie, garantissant la pluralité et la diversité des médias. Nous appelons le gouvernement sénégalais à reconsidérer cette mesure de retrait de licence de Walf TV et à respecter les principes qui sous-tendent la liberté d’expression’’, ont déclaré Amnesty International Sénégal, ARTICLE 19 Sénégal et Afrique de l’ouest, La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) et Africtivistes.
LA PLÉNIÈRE DE L'ASSEMBLÉE BLOQUÉE PAR LES OPPOSANTS
Les élus des groupes Yewwi askan wi, Taxaw Sénégal et autres ont dit non à un vote du texte sans débat proposé par le groupe Wallu. Le président Amadou Mame Diop a dû quitter la salle
Les députés de l’opposition ont décidé de bloquer, lundi soir, la séance plénière consacrée à l’examen de la proposition de loi portant report de l’élection présidentielle du 25 février.
Le président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop a dû quitter la salle.
Les élus des groupes Yewwi askan wi, Taxaw Sénégal et autres ont dit non à un vote du texte sans débat proposé par le groupe Wallu.
Les députés ont entamé, lundi, vers 13h, l’examen d’une proposition de loi dont l’adoption marquera une étape décisive vers le report de l’élection présidentielle du 25 février, alors que le chef de l’Etat, Macky Sall a abrogé le décret convoquant le corps électoral, entrainant de fait une interruption du processus électoral.
La très controversée proposition de loi émane de parlementaires du Parti démocratique sénégalais (PDS), dont la candidature de son leader, Karim Wade, a été déclarée irrecevable par le Conseil constitutionnel pour cause de double nationalité.
Elle fait suite à une résolution adoptée par l’Assemblée nationale en vue de la création d’une commission d’enquête parlementaire visant à faire la lumière sur des accusations de supposées de corruption et de conflits d’intérêt visant certains membres du Conseil constitutionnel.
Ces accusations ont été portées par le Parti démocratique sénégalais, la formation politique de l’ancien président Me Abdoulaye Wade (2000-2012).
Les députés du groupe Liberté et démocratie ont bénéficié des voix des députés de la majorité présidentielle, Benno Bok Yaakar (BBY), pour faire passer cette résolution
FONK SA REEW DÉNONCE UN COUP D'ÉTAT
Le mouvement appelle à la mise en place rapide d'un vaste front patriotique, démocratique et républicain à travers tout le pays" pour faire échec à ce qu'il qualifie de "complot contre la République et la Démocratie, inédit dans l'histoire du Sénégal
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 05/02/2024
A moins de 3 semaines du scrutin présidentiel prévu le 25 février 2024 au Sénégal, le climat politique est tendu. Le mouvement citoyen "Fonk Sa Reew" a en effet dénoncé une tentative de "coup d'État constitutionnel" ourdi par le président Macky Sall.
Dans une déclaration publiée le 4 février, Fonk Sa Reew affirme sans détour que "le report sine die, voire l’annulation de l’élection présidentielle du 25 février 2024 vise le renversement illégal de l’ordre constitutionnel au Sénégal". Le mouvement cite ajoute que "aucun président avant M. Macky Sall ne l’a fait. Ni le président de la République, ni l’Assemblée nationale n’a l’autorité constitutionnelle d’annuler ou même de reporter l’élection présidentielle."
Fonk Sa Reew dénonce une "crise institutionnelle totalement factice" servant "d’écran de fumée à un putsch constitutionnel contre l’État sénégalais et ses traditions républicaines et démocratiques". Le mouvement accuse le régime de Macky Sall d'emprunter "une trajectoire anti démocratique" après avoir "vainement tenté de saboter le processus électoral par la gestion nébuleuse du système de parrainage des candidats".
"Tous les mécanismes et subterfuges en train d’être mis en place méthodiquement ne visent que cela : exproprier la souveraineté du peuple sur le choix du prochain Président", alerte Fonk Sa Reew. Le mouvement fait notamment référence à "la collusion actuelle des députés libéraux (PDS et APR) pour voter une loi d’anéantissement des élections, sous prétexte d’enquête contre des juges du conseil constitutionnel".
Fonk Sa Reew lance un "appel à la mise en place rapide d'un vaste front patriotique, démocratique et républicain à travers tout le pays" pour faire échec à ce qu'il qualifie de "complot contre la République et la Démocratie, inédit dans l'histoire du Sénégal". Le mouvement exige le "strict respect du calendrier électoral" et affirme que "le 25 février 2024, le peuple sera dans les urnes, sinon dans la rue".