iGFM - (Dakar) « Je condamne fermement ce retrait de licence de la télévision Walfadjri et sa fermeture immédiate par la police commandée de Macky Sall.
Support principal de la démocratie sénégalaise, Walfadjri demeure patrimoine national qu’aucun pouvoir ne peut et ne doit porter atteinte.
Cette dictature de fin de règne ne passera pas et j’appelle Macky Sall President sortant de son état à la raison et à la lucidité. »
APRÈS LATIF COULIBALY, EVA MARIE COLL SECK DÉMISSIONNE
Mme Eva Marie Coll Seck, qui fut ministre de la Santé, aujourd’hui présidente de l’Itie, a démissionné. L’information est livrée par la Rfm qui ajoute que la décision est liée au contexte politique actuel
Après Abdoul Latif Coulibaly qui a rendu le tablier samedi dernier, c’est au tour d’une autre ponte du régime de Macky Sall de démissionner ce mardi.
Mme Eva Marie Coll Seck, qui fut ministre de la Santé, aujourd’hui présidente de l’Itie, a démissionné. L’information est livrée par la Rfm qui ajoute que la décision est liée au contexte politique actuel.
En effet, le président Macky Sall avait engagé le pays sur la voie d’un report de la présidentielle dès samedi dernier où il avait abrogé le décret de convocation du corps électoral.
Le report a finalement été adopté hier à l’Assemblée nationale par sa majorité et les députés du Parti démocratique sénégalais qui ont voté la Proposition de loi sur le report de la présidentielle qui était prévue durant ce mois de février.
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LE REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE EST UN COMPLOT OURDI CONTRE LE PREMIER MINISTRE
Après l'annonce du report, peut-il encore rester Premier ministre ? Au micro de Christophe Boisbouvier, Mamoudou Ibra Kane, soutien du chef du gouvernement, reconnaît que les relations entre les deux têtes de l'exécutif ne sont plus au beau fixe
Le leader de « Demain C’est maintenant » n’a pas tardé à se prononcer sur le report de la présidentielle. Dans un entretien sur RFI, le soutien d’Amadou Ba ne décolère pas face à l’acte posé par le chef de l’Etat. Selon lui, cela a été une manœuvre pour évincer Amadou Ba.
«Le président de la République est en train, en connaissance de cause, de violer la Constitution pour se maintenir au pouvoir», clame Mamoudou Ibra Kane Selon lui, c’est parce qu’il estime que le candidat qu’il a choisi est incapable de gagner l’élection.
«C’est un complot qui est ourdi contre le premier ministre Amadou Ba. On parle de sondage. Première chose, depuis quand des sondages peuvent être utilisés pour reporter une élection présidentielle. Deuxième chose, sondage pour sondage, le président Macky Sall en 2012 savait très bien qu’il ne pouvait pas remporter l’élection présidentielle face à Abdoulaye Wade et aux autres candidats, dès le premier tour. Il s’est contenté de 26% qui le qualifiaient au deuxième tour. Et sur la base des sondages qui existent et qui sont avérés, le candidat Amadou Ba est très bien placé pour tout, au moins l’emporter au second tour », déclare-t-il.
Pour le directeur d’Emédia, «Macky Sall est en train d’assouvir un désir secret». «On se rend compte qu’au fond le président Macky Sall avait renoncé sous la pression. Cela confirme que ce n’était pas une volonté mais tout simplement, il avait cédé à la pression. Mais aujourd’hui, il révèle sa vraie nature. Qui consiste à s’accrocher au pouvoir», ajoute-t-il.
Le président du mouvement « Demain C’est maintenant » est allié à Amadou Ba dont il soutient la candidature.
Par Kaccoor Bi
DEMOCRATIE AVACHIE
Jamais le débat politique ne s’était également trouvé si cannibalisé, et les actes si abjects
Jamais assurément notre pays n’avait atteint un tel niveau de délabrement.
Jamais le débat politique ne s’était également trouvé si cannibalisé, et les actes si abjects. Avec ce qui se passe depuis samedi, qui constitue une première et qui pourrait ouvrir la porte à toutes les incertitudes, on peut dire que nous sommes tombés bien bas.
Personne ne pourra venir nous dire que ce qui a été fait repose sur des lois de la République. Cela procède plutôt de la volonté de gens jamais repus qui veulent continuer à se maintenir au pouvoir par tous les moyens possibles et imaginables.
Par des artifices juridiques notamment. On apprend ainsi que le mandat de sept ans que l’on ne pouvait toucher pour le ramener à cinq ans du fait de la Constitution, peut désormais être prolongé ô de si peu, de huit mois seulement !
Et si le 15 décembre, il y a un second tour, le Chef pourra rester tranquille jusqu’en début 2025. Et plus si troubles, contentieux électoral ou crise institutionnelle il y aura ! Ainsi donc, il est impossible de diminuer un mandat mais permis de le prolonger de quelques mois. C’est là où réside la belle et flagrante duplicité de celui à qui on pourrait enlever toute confiance car ayant fait pire que la pauvre candidate accusée de parjure.
Pour faire passer leur loi scélérate et tuer dans l’œuf toutes contestations, ils se sont appuyés sur les forces de défense et de sécurité qui leur servent de boucliers face à un peuple qui les a vomis et qui était prêt à en finir avec eux par la voie des urnes.
YOUSSOU NDOUR N’EST PAS D’ACCORD AVEC LE REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE
Resté aphone depuis le début du processus électoral, le chanteur et conseiller du président Macky Sall a réagi à la suite du vote de la loi sur le report de la présidentielle.
Resté aphone depuis le début du processus électoral, le chanteur et conseiller du président Macky Sall a réagi à la suite du vote de la loi sur le report de la présidentielle. Montrant de prime abord son désaccord, le PDG du groupe Futurs médias, lance un appel. En effet, Youssou Ndour se disant très dépassé par les évènements récents qui se sont produits au Sénégal, demande aux acteurs politiques de revenir à la raison car la situation politique devient inquiétante.
«La situation du pays m’inquiète. Sans équivoque, je ne suis pas d’accord avec le report de l’élection présidentielle. Nos rendez-vous démocratiques s’imposent à nous tous et le peuple souverain sera le dernier juge! La situation du Sénégal m’inquiète encore plus car il y a trop d’animosités dans ce pays et ce n’est pas NOUS. Ce n’est pas le Sénégal. À cet effet, je lance un appel à toute bonne volonté pour qu’on œuvre à apaiser ce pays. Nos compatriotes ne méritent pas ça », écrit-t-il sur son compte X
A noter que la date de la présidentielle prévue le 25 février 2024 a été renvoyée au 15 décembre 2024.
Par Ndiaga SYLLA
L’INTERRUPTION DU PROCESSUS DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE : UN PROJET INOPPORTUN, FUNESTE ET ILLEGAL !
L’initiative du report de l’élection présidentielle assimilable à un coup d’Etat constitutionnel ternit le modèle démocratique sénégalais et risque de menacer sérieusement la paix sociale et la stabilité du pays
Le Président de la République, dans son message à la Nation du 3 février 2024, a décidé, de manière unilatérale, brusque et sans aucun motif valable de freiner la conduite du processus de l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024, à la veille de l’ouverture de la campagne électorale officielle. Cette décision ne repose sur aucun fondement juridique. Plus grave encore, elle viole la Constitution, la loi électorale et les traités internationaux.
SUR LA VIOLATION DE LA CONSTITUTION DU SÉNÉGAL
La proposition de loi constitutionnelle en procédure d’urgence portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution ne devrait prospérer, dès lors qu’elle intervient à la suite de la publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel par décision n°2/E/2024 du 20 janvier 2024 ;
Qu’elle viole les dispositions de l’article 92 de la Constitution en son alinéa 3 : «Le Conseil constitutionnel juge de la régularité des élections nationales et des consultations référendaires et en proclame les résultats», ainsi qu'en son alinéa 4 : «Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles» ;
Qu’elle n’est conforme ni avec l’esprit ni avec la lettre des dispositions de l’article 30 de la Constitution en ce qu’elles énoncent que «Trente-cinq jours francs avant le premier tour du scrutin, le Conseil constitutionnel arrête et publie la liste des candidats. Les électeurs sont convoqués par décret» et que le décret a été pris avant la modification de l’article LO.137 du Code électoral ;
Qu’en vertu de l’article 27, alinéa premier de la Constitution : «La durée du mandat du Président de la République est de cinq ans» ;
Qu’elle remet en cause, la clause d’éternité énoncée à l’article 103, alinéa 7 de la Constitution qui dispose que «La forme républicaine de l’Etat, le mode d’élection, la durée et le nombre de mandats consécutifs du Président de la République ne peuvent faire l’objet de révision», tout comme le dernier alinéa du même article : «L’alinéa 7 du présent article ne peut être l’objet de révision» ;
Que l’article 42 de la Constitution, dont se prévaut Monsieur le Président de la République se heurte aux dispositions pertinentes de l'article 88 rappelé dans le dernier communiqué du Conseil constitutionnel et qui énonce : «Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Il est exercé par le Conseil constitutionnel, la Cour suprême, la Cour des Comptes et les Cours et Tribunaux» ;
Qu’au surplus, elle entraînera de nouvelles dépenses et l’aggravation des ressources publiques. Une nouvelle date du scrutin suppose que les documents électoraux (près de 180 millions de bulletins de vote, enveloppes, affiches ...) soient repris après que l’Etat eut déjà dépensé plusieurs milliards ;
Que dire à propos du lourd préjudice que le report causera aux différents candidats qui ont déjà engagé d’énormes dépenses ?
Qu’enfin le principe de sécurité juridique et la préservation de la stabilité des institutions fondant la jurisprudence du Conseil constitutionnel constituent des moyens juridiques fondés pour écarter ce projet funeste pour la démocratie, l’Etat de droit et la paix. ·
SUR LA VIOLATION DU CODE ÉLECTORAL :
En annonçant lui-même que «compte tenu des délibérations en cours à l’Assemblée nationale réunie en procédure d’urgence, et sans préjuger du vote des députés, j’ai signé le décret n° 2024-106 du 3 février 2024 abrogeant le décret n° 2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral», le Président de la république admet avoir annulé un décret avant que ne soit adoptée la proposition de loi portant dérogation à l’article 31 de la Constitution. Il semble méconnaitre que le premier décret a été signé en application des dispositions de l’article LO. 137 du code électoral qui précise que le décret de convocation des électeurs est pris au plus tard 80 jours avant la date du scrutin.
SUR LA VIOLATION DU PROTOCOLE A/SP1/12/01 de la CEDEAO :
Attendu que le Protocole A/SP1/12/01 sur la Démocratie et la Bonne gouvernance Additionnel au Protocole relatif au Mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité stipule en son article 2 : premièrement: qu’«aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques» et au deuxièmement que «les élections à tous les niveaux doivent avoir lieu aux dates ou périodes fixées par la Constitution ou les lois électorales». ·
SUR LA VIOLATION DE LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HOMME
Que la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 énonce en son article 21/3 que : «la volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote». ·
POUR UN DÉROULEMENT RÉGULIER DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE OFFICIELLE
Pour rappel, en période de campagne électorale, les réunions se tiennent librement sur toute l’étendue des départements et communes. En effet l’article L.59 du code électoral dispose en son premier alinéa : «par dérogation aux dispositions des articles 10 à 16 de la loi n°78-02 du 28 janvier 1978 relatifs aux réunions et aux articles 96 et 100 du Code pénal, les réunions électorales qui se font pendant la campagne officielle électorale se tiennent librement sur l’ensemble du territoire national».
Toutefois, tel que précisé dans le deuxième alinéa, il faut adresser une déclaration préalable adressée au Préfet ou au Sous-préfet, responsable de la circonscription, vingt-quatre (24) heures avant l’évènement. Pendant que le décret 2023-339 du 16 février 2023 portant fixation de la date de la prochaine l’élection présidentielle est encore en vigueur, nul ne serait fondé à faire entrave aux activités de campagne électorale des candidats officiels sous prétexte de l'annulation absurde d'un décret relatif à la phase électorale ultérieure (le jour du scrutin).
En conséquence, la sagesse, l’attachement à la légalité ainsi que le respect aux droits des candidats et à ceux du Peuple commanderaient que la campagne électorale suive son cours normal jusqu’à la promulgation de la loi portant révision de la Constitution et éventuellement celle portant modification du code électoral.
En guise de conclusion, l’initiative du report de l’élection présidentielle assimilable à un coup d’Etat constitutionnel ternit le modèle démocratique sénégalais et risque de menacer sérieusement la paix sociale et la stabilité du pays. Par-delà la compétition électorale, nous ne devrions pas perdre de vue ce qui nous unit. Il revient à l’ensemble des acteurs, au Chef de l’Etat en particulier, de promouvoir, comme le proclame la Constitution dans son préambule, «le respect et la consolidation d’un Etat de droit dans lequel l’Etat et les citoyens sont soumis aux mêmes normes juridiques sous le contrôle d’une justice indépendante et impartiale.»
Vive la République !
Dieu préserve le Sénégal.
Ndiaga SYLLA
Expert électoral
LE DECRET PUBLIÉ APRÈS L’ADOPTION DE LA LOI
Le report de la présidentielle a débouché sur un autre suspense politique
Le report de la présidentielle a débouché sur un autre suspense politique. Le décret a été finalement publié hier, juste après l’adoption de la proposition de loi. Il est contresigné par le Premier ministre et date effectivement du 3 février. Cependant, des députés ont proposé une motion de censure ou une audition par l’Assemblée.
Le décret portant abrogation de celui convoquant le corps électoral a été publié dans la soirée, quelques minutes après l’adoption de la proposition de loi portant report de l’élection présidentielle. Ce décret de tous les débats a été contresigné par le Premier ministre et date du samedi 3 février. Les interrogations ne manquent pas sur la lenteur observée sur sa publication. Et la question a été au menu des débats à l’Assemblée. Des députés comme Ahmed Aïdara ont fustigé une «manœuvre frauduleuse» et une «violation flagrante» de la loi. Dans le viseur des proches du président, le Premier ministre voit une motion de censure planer sur sa tête. Avec toutes les conséquences politiques qu’impliqueraient une telle tournure dans les événements en cours, Amadou Ba risque aussi une audition devant les députés. «Nous avons eu écho que c’est parce que Amadou Ba a démissionné qu’il n’a pas contresigné le décret. Donc, nous convoquons ici, devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre pour qu’il nous donne des explications», a demandé le député maire Bara Gaye. Pendant qu’au Conseil constitutionnel, les candidats sont à l’assaut du Président Macky Sall.
Contre toute idée de report du scrutin, plusieurs d’entre eux ont déposé au niveau de l’Institution des requêtes aux fins de poursuite du processus électoral. Outre les candidats, Thierno Alassane Sall, Cheikh Tidiane Dièye, Malick Gakou, Bassirou Diomaye Faye et Mamadou Lamine Diallo, c’est Mame Boye Diao, dissident du pouvoir, qui s’est signalé hier dans l’après midi au greffe pour le même motif.
LA REPRISE DES COURS A L’UCAD SERA-T-ELLE REPORTEE ?
Les pensionnaires de l’Université Cheikh Anta Diop espéraient retrouver les amphis après la Présidentielle du 25 février. Malheureusement, suite au report du scrutin, leur chance de refouler le temple du savoir semblent aussi en suspens.
Les pensionnaires de l’Université Cheikh Anta Diop espéraient retrouver les amphis après la Présidentielle du 25 février. Malheureusement, suite au report du scrutin, leur chance de refouler le temple du savoir semblent aussi en suspens.
L’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) devra probablement encore attendre pour ouvrir ses portes à ses pensionnaires. La reprise des cours en présentiel devient de plus en plus incertain. Avec le report de la présidentielle du 25 février et la situation sociopolitique, l’avenir des étudiants semble déjà compromis.
Suite à plusieurs rencontres et discussions, les autorités universitaires avaient émis une volonté de reprendre les enseignements en présentiel après l’élection présidentielle qui était prévue le 25 février. La fermeture prolongée de l’université aura inéluctablement des conséquences désastreuses sur le futur de l’enseignement supérieur au Sénégal.
La décision de l’assemblée de l’université de délocaliser les cours dans d’autres endroits hors du temple du savoir a provoqué déjà un sentiment de découragement absolu de certains étudiants n’ayant la possibilité de loger et payer les frais de déplacement pour rejoindre ces locaux. Ce qui pourrait engendrer un taux d’abandons élevé. A cela s’ajoutent ceux qui éprouvent des difficultés de connectivité pour suivre les cours en ligne. Etant donné également que la qualité des cours dispensés en ligne laissent à désirer.
Par conséquent, tous ces paramètres provoquent des taux d’échec exponentiel aux différents examens prévus. Les retards dans les soutenances de thèses et mémoires et le problème de démarrage d’une nouvelle année sont des défis majeurs pour les autorités de l’Université. Reste à savoir quelle décision sera prise dans les jours à venir par l’assemblée de l’Université suite au report de la Présidentielle. Parce que les autorités académiques ne cachent pas que la reprise des cours dépend de l’atmosphère politique.
LE SAEMSS ET LE CUSEMS EXIGENT LE RETRAIT DE LA PROPOSITION DE LOI
Les syndicats enseignants aussi mettent en garde contre les conséquences de ce report de l’élection présidentielle. Le Saems et le Cusems dénoncent une «énième forfaiture».
Les syndicats enseignants aussi mettent en garde contre les conséquences de ce report de l’élection présidentielle. Le Saems et le Cusems dénoncent une «énième forfaiture».
Suite au report de l’élection présidentielle, le Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss) et la Cadre unitaire des syndicats du moyen secondaire (Cusems) ont fait des sorties pour exprimer son désaccord.
Le Saemss qui condamne avec la dernière énergie la décision du président de la République Macky Sall, portant abrogation du décret n 2023-2283 du 29 novembre portant convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, «exige le retrait de la proposition de loi portant report de l’élection présidentielle». Selon El hadji Malick Youm et ses camarades du Saems, «cette décision unilatérale» du président Sall est une «énième forfaiture qui représente un recul démocratique sans précédent pour le Sénégal».
Ce syndicat estime que «cet acte illégal et anticonstitutionnel, qui risque de faire basculer le Sénégal dans une crise sociopolitique sans précédent aux conséquences pernicieuses pour notre pays, requiert de la part de toutes les forces vives de la nation un engagement et une détermination sans faille pour porter le combat pour le respect des principes de l’État de droit».
Le Saemss appelle ainsi «toutes les organisations professionnelles, celles de la société civile et les centrales à la mobilisation pour barrer la route aux fossoyeurs de la démocratie en veillant au strict respect du calendrier républicain».
Le Cusems aussi considère que «cette décision, anticonstitutionnelle, confirme la dérive liberticide observée depuis quelques années». Ndongo Sarr et Cie d’ajouter : «Le Cusems condamne vigoureusement cette forfaiture lourde de dangers pour notre pays, totalement inacceptable et que ses auteurs tentent maladroitement de justifier par un prétexte à la légèreté sidérante. Le Président de la République qui, en recevant les recalés du parrainage, clamait l’impossibilité de revenir sur la décision du Conseil constitutionnel et les invitait à s’y conformer ne devrait point, en tant que clé de voûte des institutions, passer outre.».
LE CUDIS INVITE LES ACTEURS A INTRODUIRE DES RECOURS JURIDIQUES
Dans un communiqué publié dimanche, il dit constater avec «stupéfaction et inquiétude l’arrêt du processus électoral par la décision du président de la République…».
A l’image de la société civile et de l’opposition, le Cadre unitaire de l’islam (Cudis) a exprimé sa position sur le report de la Présidentielle. Dans un communiqué publié dimanche, il dit constater avec «stupéfaction et inquiétude l’arrêt du processus électoral par la décision du président de la République…».
Selon Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Amine et Cie, «cette mesure prise à quelques heures du démarrage d’une campagne électorale longuement préparée par les candidats et tout l’écosystème politique, génère un lourd préjudice à notre pays en termes d’image et de continuité du processus démocratique». Une occasion pour le Cudis d’appeler «le chef de l’État à prendre toutes les mesures nécessaires pour l’expression des libertés de manifester», avant d’inviter «les acteurs à introduire des recours juridiques pour aboutir au respect du calendrier républicain».
Devant ce développement inattendu et les incertitudes que cette décision suscite, le Cudis réitère sa position de principe exprimée le jeudi 1er février rejetant de manière catégorique tout report de l’élection présidentielle. «Nous demandons ainsi au président de la République de laisser continuer le processus électoral et à l’Assemblée Nationale de surseoir au vote d’une loi qui va faire rentrer notre jeu électoral dans une période de crise aux conséquences incommensurables » , déclare-t-il.
Par ailleurs, le Cudis a rappelé «la nécessité de préserver, dans ces moments troubles, les fondements de la stabilité légendaire de notre pays et invite les populations à respecter l’intégrité des biens publics et privés lors des manifestations sur la voie publique»