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7 juin 2025
par Moustapha Dieye
AUX DÉPENS DE LA RÉPUBLIQUE, LES SOUPÇONS DE LA HONTE
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette brèche créée par le PDS et exploitée par Benno, en soi, n’est pas surprenante. Elle souligne que le PDS empêché de transformer la République en monarchie n’a pas rompu avec ses vieilles habitudes
Sur la base de ‘‘soupçons’’ de corruption pesant sur certains membres du Conseil constitutionnel, Wallu, coupablement appuyée par Benno, vient de faire adopter une loi pour la reprise du processus électoral afin de rétablir Ndiombor fils, dans la course à la présidence. Le Watchacha lui, abroge par décret, le décret portant convocation du corps électoral pour remédier à un ‘‘conflit institutionnel ouvert’’ à l’aide un dialogue. Un coup qu’il ne fallait surtout pas porter à l’Etat de droit et à la démocratie sénégalaise.
Ce report à peine assumé parce que juridiquement lourd dans sa forme initiale (révision constitutionnelle oblige) est d’une grande violence symbolique. Il éloigne du Sénégal, le droit le plus apprécié de son électorat, celui qui lui permet de choisir son président.
La raison majeure qui avait calmé Samba Ndoumbélane qui en avait déjà marre de vivoter et de voir ses droits fondamentaux bafoués par le tyran en herbe du Plateau, c'est qu'il ne s'imaginait pas dealer avec lui au-delà du 25 février 2024. Le sentiment de la colocation forcée est ravivé par ce poignard que les voix du peuple viennent d’enfoncer dans son dos et en son nom à l’Assemblée nationale. Le Watchacha, chef agonisant de parti, en mal de repères dans une coalition Tass Yaakaar qui échappe à son autorité et acculé par une opposition qu’il sait à la hauteur de l’échéance à venir, s’agite. La pilule ‘‘Diomaye moy Sonko’’ ne passe pas et le cheval Amadou a du mal à amadouer au sein de l’écurie marron beige.
‘‘Le guddël jell’’ ou le report de la déchéance électorale est le propre du président Ndoumbélanien. Père Léo qui est d’ailleurs l’exception qui confirme cette règle, avait cette phrase à la bouche : ‘‘Nguur kenn du ko ñedd’’ (On ne s’accroche pas à un pouvoir fini). Le Watchacha, sur les traces de ses prédécesseurs Ndioufa et Ndiombor, se déploie de toute son envergure pour se maintenir en tant que chef d’une République au sein de laquelle, il ne dispose plus que de la courtoisie constitutionnelle qui l’autorise à occuper le Palais jusqu’à l’expiration de son mandat, ce 2 avril 2024. Au-delà, Macky Gassi, et sans regrets !
L'alternance fait partie de l'ADN de l'électorat sénégalais et l'histoire démontre qu'elle se veut de plus en plus courte : Parti socialiste 40 ans, Parti Démocratique Sénégalais 12 ans. Plus un régime s'entête dans ses tentatives de se pérenniser au pouvoir, plus l'électorat alourdit la sanction à son égard. Les dernières élections législatives et locales sont un excellent laboratoire pour analyser cette tendance. Le bassin électoral de Benno a énormément régressé et son capital sympathie ne s’est pas renfloué auprès de l’opinion publique.
Cette brèche créée par le PDS et exploitée par Benno, en soi, n’est pas forcément surprenante. Ultimement, elle souligne la non dislocation de la grande famille libérale malgré sa fragmentation. Elle souligne par ailleurs que le PDS d’Abdoulaye Wade que l’on a empêché de transformer la République du Sénégal en monarchie avec la sur-promotion de Ndiombor fils ou K-Qatar, n’a pas rompu avec ses vieilles habitudes. Et le fait que Benno se soit greffée de façon intéressée à l’initiative de Wallu peut être une bonne chose.
En effet, cela éclaire la lanterne du Ndoumbélanien dont le subconscient avait déjà commencé à blanchir le candidat Karim Meissa Wade dont la délinquance a été constatée et sanctionnée par la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Et plus largement, cela donne une vision assez claire de la position du Parti Démocratique Sénégalais dont les méthodes de conquête et d’exercice du pouvoir laissent à désirer.
Cette élection présidentielle, spécifiquement, doit être symboliquement chargée. Benno mérite une sanction électorale qu’aucun régime n’a connue jusqu’ici. Il faut qu’à la lecture du résultat des urnes, chaque aspirant ou détenteur du pouvoir, puisse comprendre que la sacralité du suffrage universel ne se monnaie ni ne se négocie à Ndoumbélane.
LA CAP ANNONCE UNE JOURNÉE SANS PRESSE
La Coordination des associations de presse a condamné, mardi, la coupure du signal de WALF TV et le retrait définitif de sa licence d’exploitation, dans un communiqué à l’issue d’une réunion avec les responsables de médias et de journalistes.
La Coordination des associations de presse a condamné, mardi, la coupure du signal de WALF TV et le retrait définitif de sa licence d’exploitation, dans un communiqué à l’issue d’une réunion avec les responsables de médias et de journalistes. « Le ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, auteur de l’ordonnance, a
outrepassé ses prérogatives. Il a ignoré toute la procédure prévue par les lois et règlements en vigueur en matière de suspension de signal et de retrait définitif de licence d’une radio ou d’une télévision», lit-on dans le document.
Selon la CAP, aucun journaliste ou entité des médias ne peut jusqu’ici dire quelle faute Walf TV a commise pour mériter cette sanction d’une telle gravité.
« Si l’autorité qui est chargée de veiller à l’application des textes, les viole allègrement, il y a de quoi s’inquiéter », se demande-t-elle. Les acteurs des médias ont décidé de mettre en œuvre toutes les actions nécessaires à la restitution de la licence de WalfT V abusivement retirée.
Par ailleurs, les associations de presse demandent instamment au gouvernement de rapporter cette ordonnance inique de retrait de licence, mais aussi de prendre l’engagement de ne plus couper l’Internet mobile au Sénégal.
Ainsi, la rencontre de ce mardi, a permis de mettre en place un plan d’action qui démarre à partir de ce mardi 6 février. « Il comprend entre autre action, journée sans presse, Conseil des médias, saisine du président de la République, un éditorial commun, une rencontre avec les patrons de presse et les organisations de la société civile, une veillée nocturne devant les locaux de Walfadjri», précise le communiqué. En plus, les organisations de la CAP ainsi que tous les acteurs des médias s’engagent à poursuivre le combat jusqu’au retour à la normale mais aussi l’obtention d’un engagement du gouvernement à ne plus couper l’Internet mobile qui entrave sérieusement l’économie des médias et le droit du public à l’information garanti par la Constitution.
L'OHADA RECLAME SES ARRIERES DE COTISATIONS
Le Secrétaire permanent de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), Mayatta Ndiaye Mbaye, a invité mardi les pays membres à reverser intégralement leurs arriérés de cotisations.
Dakar, 6 fév (APS) – Le Secrétaire permanent de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), Mayatta Ndiaye Mbaye, a invité mardi les pays membres à reverser intégralement leurs arriérés de cotisations.
La 57ème session du conseil des ministres de l’OHADA s’est ouverte aujourd’hui. Elle prend fin mercredi.
‘’J’espère qu’au sortir de cette session, outre l’adoption du budget, nous allons nous retrouver devant un paiement intégral des arriérés qui constituent un goulot d’étranglement pour notre organisation’’, a dit M. Mbaye à l’ouverture de la rencontre.
‘’Nous espérons que pour 2024 les choses vont s’améliorer et que les ressources financières vont être disponibles à temps pour réaliser au mieux le programme d’activités que nous avons pu identifier dans l’intérêt des Etats membres de l’organisation’’, a-t-t-il ajouté.
Le traité relatif à l‘OHADA a été adopté le 17 octobre 1996. Cette organisation intergouvernementale, regroupe 17 pays : Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Congo, Comores, Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée-Equatoriale, Mali, Niger, République démocratique du Congo, Sénégal, Tchad et Togo.
Il a indiqué que la session de ce jour est consacrée à l’examen, la validation et l’adoption du budget au titre de l’année 2024 ainsi qu’à l’examen d’autres documents financiers.
Cette session permettra de réunir, en 2024, les ministres des Finances des pays membres pour réfléchir de manière concrète et définitive sur la situation financière de l’organisation, a expliqué M. Mbaye.
Le ministre sénégalais des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Bâ, a déclaré qu’une session spéciale des ministres des Finances se tiendra cette année au titre de la gestion 2024 et que les ressources financières nécessaires pour la bonne marche de l’organisation seront mobilisées dans les délais requis.
»La réalisation de notre ambition commune et tous les objectifs que nous nous sommes fixés demandent des moyens importants, d’où l’exigence pour les Etats membres de verser régulièrement leurs contributions’’, a ajouté M. Bâ.
par Ndeye Astou Ndiaye et Saliou Ngom
L’ÉTHIQUE EST-ELLE ENCORE POLITIQUE AU SÉNÉGAL ?
Lorsqu’il relève de la politique en Afrique, la ruse et un degré surélevé de machiavélisme suffisent à décrire ceux et celles qui l’incarnent. A contrario, le pouvoir sans éthique dénude l’image d’un État, de ses institutions et de ses socles de cohérence
Ndeye Astou Ndiaye et Saliou Ngom |
Publication 06/02/2024
La récente décision du président Macky Sall de reporter l'élection présidentielle, initialement prévue pour le 25 février 2024, et que plusieurs observateurs ont qualifié de « putsch institutionnel », pose de sérieuses questions quant aux acquis démocratiques du Sénégal.
Cette sortie du chef de l’État engage l’éthique, l’histoire politique et la sociologie politique du Sénégal sans pour autant omettre la part belle du droit, cet instrument fondamental garantissant l’ordre, la justice et le fonctionnement harmonieux d’une société. Au Sénégal, depuis quelques années, il est légitime de se demander où se trouve le droit ? Cette voie sacro-saint, par laquelle passent les normes jusqu’ici, hiérarchisée.
Toute politique devrait reposer sur l’éthique ; ce domaine qui constitue le cadre cruciforme qui explore les fondements moraux et les principes qui sous-tendent l'organisation et la gouvernance des sociétés humaines. À la croisée de la morale et du pouvoir, l'éthique interroge la justice, la légitimité, la responsabilité, la vertu, mais surtout la redevabilité dans la gestion des affaires publiques. Très souvent, lorsqu’il relève de la politique en Afrique, la ruse et un degré surélevé de machiavélisme suffisent à décrire ceux et celles qui l’incarnent. A contrario, le pouvoir sans éthique dénude l’image d’un État, de ses institutions, et de ses socles de cohérence.
Depuis 2012 au Sénégal, et de façon crescendo, le régime en place ne cesse de dégarnir le droit, la science, les libertés individuelles, l’éthique et la justice. Cette gouvernance anti-démocratique se fonde sur le régime de la peur, des intimidations, des menaces et de l’emprisonnement. Ipso facto, deux camps ont fini par se dessiner: celui des pro qui sont à l’abri de toute poursuite, et celui des opposants dont tous les droits sont bafoués. Cette rupture de l’égalité républicaine a fini par affaiblir la confiance aux institutions. Cette volonté de contrôle exclusif de l’espace politique, qui remet en cause le pluralisme, est la caractéristique essentielle qui différencie les régimes autoritaires des régimes démocratiques.
Le pouvoir en place outrepasse toutes les normes, mêmes les plus fondamentales, pour conforter sa position, pour que le président Macky Sall soit l’homme fort, celui que tout le monde craint. L’interdiction systématique des manifestations, la restriction des libertés d’association et d’expression, , des lois votées sans débats au sein de l’Assemblée nationale, symbole du palabre, qui devient un lieu d’aisance des forces de l’ordre et de défense sans compter une presse brimée, sont devenues des modalités courantes d’étouffements de la volonté populaire. Où est donc le droit et l’éthique dans cette façon de gouverner?
Au centre de l'éthique, surtout politique, se trouve la question fondamentale de la manière dont le pouvoir devrait être exercé et réparti dans une société. Le Sénégal s’en éloigne en empruntant la voie de l’injustice, du déséquilibre à outrance, du non-respect du droit international, et de la répression du mouvement social. Ce régime en place, a travaillé à languir de façon ostentatoire, les institutions, partant de la première à savoir la famille jusqu’à la suprême, l’État. L’image que reflète le Sénégal est au plus mal.
Jamais dans son histoire politique, le Sénégal n’a connu autant d’émeutes, de situations de crises qu’entre 2012 et 2024. Jamais la crédibilité des institutions n’a été aussi viciée.
Les populations n’ont jamais été aussi désespérées, tristes, dépressives, même craintives. Il n’est pas besoin de s’interroger sur le départ accru des jeunes même leur violence.
Monsieur le président de « ce qui reste de la République », les Sénégalais souffrent au plus haut point. Vous ne semblez néanmoins pas être ébranlé. Les valeurs et normes qui symbolisaient le Sénégal, anciennement vitrine de stabilité politique et de démocratie en Afrique, se meurent. La morale examinant les obligations des individus envers l'État et envers la société, ainsi que les limites du pouvoir politique et celle de l’autorité envers la société n’a plus d’audience. Où sont donc la justice, l’équité et le respect voué de jure au peuple, seul détenteur de la souveraineté et tant défendu par le contractualiste Rawls. Qu’en est-il de l’empathie qui relève de l’essence d’une gouvernance ? Gilligan la magnifie mais sans doute en n’ayant aucune idée du proverbe wolof qui dit que l’autorité doit se munir de commisération pour être dignement reconnu par les siens.
L’emblème par essence de l’éthique au Sénégal est le trépas ! Elle est morte après avoir reçu les foudres du vote sans débat de la loi sur le parrainage, l’élimination des candidats en 2019, toutes les morts de jeunes activistes lors des différentes manifestations, l’emprisonnement du leader de l’opposition dans des conditions déplorables et encore floues. Les défenseurs des droits n’ont jamais cessé de dénoncer, avec vigueur, les centaines d’ arrestations arbitraires de manifestants, de politiques et de journalistes. C’est le cas de l’un des candidats à la présidentielle dont le processus est malheureusement suspendu contre vents et marrées par la seule volonté d’un groupuscule de Sénégalais. À cela, s’ajoutent des violations flagrantes du droit à l’information avec la coupure de l’Internet mobile et la fermeture de groupes de presse. En 12 ans de gouvernance, la démocratie sénégalaise n’a jamais été aussi bousculée. Elle agonise.
Qui nous avait dit que jamais, il ne toucherait à la date de l’élection présidentielle, inscrite dans la Constitution ? L’annonce d’une suspension du processus électoral fut pourtant faite, ce 3 février 2024, après avoir fait attendre des millions de Sénégalais et de Sénégalaises pendant près de deux heures. Quelle inélégance !
Qui est Karim Meïssa Wade ? Ce Sénégalais si particulier, qui de loin, il arrive à perturber un système déjà à terre et que certain.es ont espoir de reconstruire. L’injustice supposée subie par Karim mérite-t-elle qu’on vous accorde un mandat supplémentaire ? Quelle est cette crise si profonde dont vous parlez et qui justifierait votre décision? Plus obscure que les émeutes et l’année blanche de 1988, que l’assassinat de Maitre Babacar Seye en 1993, la démission du Juge Kéba Mbaye, en mars de la même année ? Convainquez-nous ! La politique n’est pas un jeu, une suite de ruses.
L’absence de concertation, la façon dont la loi a été votée à l’Assemblée nationale avec cette majorité mécanique, comme tout le dispositif policier et de renseignements généraux mis en place pour museler les manifestants, montrent qu’il s’agit d’un véritable coup de force anti-démocratique, un coup d’État , tout bonnement.
Si des changements doivent être apportés à la Constitution, ils doivent être effectués conformément aux procédures prévues par celle-ci. Le respect du texte fondamental implique donc le respect des actions de modification constitutionnelle et le respect des principes de démocratie et de représentativité lors de ce processus.
Toute le monde le sait ! Une loi, jusqu’ici ne supplante pas les dispositions de la Constitution, telle est la logique de la pyramide Kelsenienne. C’est d’autant plus inadmissible que la Constitution ne permet une quelconque modification du mandat présidentiel en cours.
Au-delà de la dimension juridique, c’est surtout une atteinte à l'éthique en politique. Nous sommes témoins d'une triste réalité où les valeurs démocratiques et les principes moraux sont persiflés au nom d'intérêts et de calculs personnels et politiques. Ces actes contournent les règles les plus élémentaires de la démocratie et sapent la confiance du peuple en ses institutions.
Il est temps de reconnaître que nos dirigeants actuels, loin de respecter les valeurs et les coutumes qui ont forgé notre société, ne pensent qu'à servir leurs propres intérêts et leur ego démesuré. Nous devons rester vigilants face à de telles dérives et engager de vraies réflexions et actions pour conserver la primauté du droit et les acquis démocratiques. Les politiques modernes devraient s'inspirer des rois qui ne manquaient pas une occasion d’honorer leur parole. Il leur suffisait juste de jurer sur la ceinture de leur père. Le « ngor » n’a pas besoin d’être dit. Il se prouve et se vit. Souvenons-nous en !
Nous devons nous interroger sur l'avenir de notre démocratie et sur les valeurs que nous voulons défendre en tant que nation. Il est temps de réaffirmer notre engagement en faveur de l'éthique en politique, du respect des normes démocratiques et de la parole donnée. Enfin, ces différentes controverses montrent que quelle que soit la qualité de nos institutions, leur efficacité dépend de la valeur des hommes qui les incarnent.
Ndeye Astou Ndiaye est Maitresse conférences titulaire en science politique.
FSJP/UCAD
Saliou Ngom est chargé de recherche titulaire en sociologie politique.
IFAN/UCAD
L'UEMOA INVITE A SOUTENIR LES POLITIQUES D’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Le Premier ministre Amadou Ba a invité le secteur financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), mardi, à Diamniadio (ouest), à contribuer au financement des politiques d’adaptation au changement climatique
Diamniadio, 6 fév (APS) – Le Premier ministre Amadou Ba a invité le secteur financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), mardi, à Diamniadio (ouest), à contribuer au financement des politiques d’adaptation au changement climatique, avec le soutien de projets respectueux de l’environnement.
‘’Le secteur financier de l’UEMOA […] doit jouer un rôle notable dans les politiques d’adaptation au changement climatique’’ et mener des ‘’actions’’ capables de ‘’contribuer davantage aux initiatives publiques mises en œuvre par les États dans la mise en œuvre de leurs engagements internationaux en matière de climat’’, a dit M. Ba.
Il intervenait à la cérémonie d’ouverture d’une conférence internationale sur le rôle des banques centrales dans les politiques d’adaptation au changement climatique.
La rencontre est organisée par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BECEAO).
Amadou Ba dit attendre des institutions financières de l’UEMOA ‘’des actions concrètes’’ pouvant ‘’favoriser les investissements dans les projets respectueux de l’environnement telles que les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, qui contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre’’.
Ces institutions doivent se mobiliser parce que ‘’les engagements pris par la plupart des partenaires extérieurs ne sont pas concrétisés’’, a souligné le Premier ministre.
Selon lui, les partenaires financiers de l’Afrique ont pris des engagements financiers portant sur 100 milliards de dollars US par an pour soutenir les politiques gouvernementales de transition écologique.
‘’Toutefois, a relevé Amadou Ba, force est de constater que les engagements pris par la plupart des partenaires extérieurs ne sont pas concrétisés.’’
‘’Ces ressources sont pourtant nécessaires pour financer les actions’’ envisagées en matière de climat par les États africains pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et ‘’s’adapter aux effets du changement climatique’’, a-t-il rappelé.
Amadou Ba, citant la Banque africaine de développement (BAD), affirme que l’Afrique a besoin de 1.300 à 1.600 milliards de dollars US, entre 2020 et 2030, pour mettre le programme continental d’action sur le climat.
‘’L’agriculture, qui concentre plus de 40 % de la main-d’œuvre des pays de l’UEMOA et représente 26 % de son produit intérieur brut, demeure un secteur particulièrement exposé’’ au changement climatique, a relevé M. Ba.
Selon une étude de la Banque mondiale, a-t-il dit, l’UEMOA pourrait subir en moyenne des pertes estimées à 1 milliard de dollars US, environ 611 milliards 253 milliards de francs CFA par an, en termes de cultures vivrières, à cause de ‘’sècheresses’’ causées par le changement climatique.
Le gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, a lancé un appel à une ‘’coopération internationale soutenue entre toutes les banques centrales, les autres parties prenantes […] du secteur bancaire et financier, et les partenaires au développement’’.
Il estime que ‘’la problématique du changement climatique transcende les frontières nationales’’.
UN SÉNATEUR AMÉRICAIN SONNE L'ALERTE SUR LA DÉRIVE AUTORITAIRE AU SÉNÉGAL
Ben Cardin, président de la commission sénatoriale des relations étrangères, estime que "le retard du scrutin place le pays sur une voie dangereuse vers la dictature et ne doit pas être toléré". Il appelle Macky Sall à "annuler cette décision imprudente"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 06/02/2024
Le sénateur américain Ben Cardin, président de la commission sénatoriale des relations étrangères, s'est dit inquiet par l'annonce du président sénégalais Macky Sall de reporter les élections présidentielles prévues en février 2024.
Dans une déclaration publiée ce mardi 6 février 2024, le sénateur démocrate du Maryland a estimé que "le retard de l'élection présidentielle au Sénégal place le pays sur une voie dangereuse vers la dictature et ne doit pas être toléré". Selon Cardin, "le mépris flagrant du président Macky Sall pour la constitution sénégalaise et son manque de respect pour le soutien du peuple sénégalais à la démocratie sapent des décennies de progrès depuis l'indépendance dans ce qui était autrefois considéré comme l'une des démocraties les plus fiables et les plus dynamiques d'Afrique."
Le sénateur appelle Macky Sall à "annuler cette décision imprudente et veiller à ce que les élections aient lieu avant la fin de son mandat constitutionnel", soulignant ainsi les inquiétudes à Washington quant au risque de dérive autoritaire au Sénégal.
LE RAPPEL À L'ORDRE DE LA CEDEAO
"Aucune action ou déclaration ne doit contrevenir aux dispositions de la Constitution du pays", met en garde l'instance ouest-africaine. Elle rappelle également aux acteurs leur "responsabilité de maintenir la paix et la stabilité
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 06/02/2024
La Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) suit avec préoccupation l'évolution de la situation politique au Sénégal. Dans son communiqué n°2 publié le 6 février 2024, elle appelle l'ensemble des acteurs à "shunner la violence" et à respecter les dispositions de la Constitution sénégalaise.
"Aucune action ou déclaration ne doit contrevenir aux dispositions de la Constitution du pays", met en garde l'instance ouest-africaine. Elle rappelle également aux responsables politiques et à la population sénégalaise leur "responsabilité de maintenir la paix et la stabilité". Ces mises en garde interviennent alors que le climat politique se tend ces dernières semaines autour des élections prévues en 2024.
La CEDEAO "encourage vivement la classe politique à prendre d'urgence des mesures pour restaurer le calendrier électoral conformément aux dispositions constitutionnelles". Comme le soulignait Martin Luther King, "l'avenir de la démocratie sénégalaise est aujourd'hui mis à l'épreuve". La Commission régionale appelle ainsi l'ensemble des acteurs "à bannir la violence" et exhorte les forces de l'ordre à "faire preuve de la plus grande retenue" tout en protégeant les droits fondamentaux des citoyens.
Alors que la stabilité démocratique du pays est menacée, la CEDEAO assure qu'elle "continuera de surveiller l'évolution de la situation" afin de "soutenir les efforts du gouvernement et du peuple sénégalais pour préserver leur tradition démocratique".
PAR Massamba Diouf
LE SÉNÉGAL EN SITUATION DE MORT CÉRÉBRALE
Nous avons tous compris que le simulacre de "crise institutionnelle" relève de la ruse. Difficile pour notre pays de recevoir ce cadeau rempli de poison, toute honte bue, pour notre démocratie et notre vivre-ensemble
Huit ans de pouvoir avec l’ancien régime, 12 ans de pouvoir avec son propre régime, soit 20 ans de pouvoir absolu. Comme si cela ne suffisait pas, il est toujours assoiffé de pouvoir. Un vrai « pouvoiriste » qui est prêt à ravaler son engagement moral, à trahir sa parole et travestir son serment constitutionnel pour s’éterniser encore au pouvoir. Diantrement étrange !
Nous avons tous compris que le simulacre de "crise institutionnelle" relève de la ruse. C’est plutôt une démarche machiavélique, longtemps recherchée avec moult provocations du peuple qui a su rester stoïque puisque ne voulant pas tomber dans un piège « prétextogene » pour lui donner l’occasion de justifier un report et poursuivre la destruction de notre cher pays déjà en situation de mort cérébrale. Comment a-t-il osé, impitoyablement, user de son instinct inquisitoire et créer dans son vil esprit une situation qui peut déboucher sur un chaos politique, économique et social ? Un vrai coup de Jarnac ou de tabac qui ne sera pas sans conséquences pour lui-même puisque le peuple en mesurera sans délai la gravité et en apportera indubitablement la réplique.
Difficile pour notre cher pays de recevoir ce cadeau rempli de poison, toute honte bue, pour notre démocratie et notre vivre-ensemble et venant d’un homme qui a tout reçu de ce même peuple.
Tristes nous sommes pour ce beau pays jadis respecté et cité en exemple par la communauté internationale et donné en exemple par les autres pays africains. Qui pourra bomber le torse et se présenter comme Sénégalais lors des rencontres scientifiques internationales ? Nous universitaires, étant par ailleurs ambassadeurs itinérants de notre cher pays, aurons le masque désormais surtout au regard de la situation apocalyptique de notre université qui continue de subir.
L’une des conséquences, évidente et fâcheuse de ce report reste la fermeture prolongée de notre espace de travail qui certainement n’ouvrira pas de si tôt. Autrement, la descente aux enfers de l’université va aller crescendo. Les organisations de défense des intérêts matériels et moraux des PER et PATS sont interpellées. Elles ne resteront probablement pas muettes et sauront prendre leurs responsabilités puisqu’elles sont le peuple.
Qu’Allah sauve le Sénégal !
PAR El Hadji Malick Sy Camara
IL FAUT SAUVER LA RÉPUBLIQUE EN ARRÊTANT SES FOSSOYEURS
L’actuel locataire du palais de la République se distingue par sa boulimie du pouvoir. Notre client affectionne l’arbitraire. Mais nul n’est tenu d’obéir à une loi arbitraire. L’heure de la désobéissance a sonné
El Hadji Malick Sy Camara |
Publication 06/02/2024
La décision du président de la République d’abroger le décret convoquant le corps électoral le 25 février 2024 est la énième forfaiture de celui qui est considéré comme la clé de voûte des institutions. En réalité, après le wax waxeet sur la réduction de son premier mandat de 7 à 5 ans, les Sénégalais ne devraient plus accorder du crédit au désormais champion des iniques volte-faces politiciennes. Comme son prédécesseur Wade- qui soutenait sans vergogne que les promesses n’engagent que ceux qui y croient- l’actuel locataire du palais présidentiel a encore choisi une mauvaise porte d’entrée dans l’histoire en prétextant un simulacre de crise institutionnelle qui aurait frappé le Conseil constitutionnel. Pourtant, cette même institution, au nom de la Charte fondamentale, qui lui avait permis de trouver une porte dérobée pour qu’il revienne sur sa parole donnée « j’ai pris l’engagement de réduire mon mandat ». Hélas, il faut s’attendre au pire quand joue avec un faux-amoureux qui n’hésite à donner à ses prétendants un « baiser de Juda ».
Mais qui est le premier fossoyeur de République ?
L’actuel locataire du palais de la république se distingue par sa boulimie du pouvoir. Notre client affectionne l’arbitraire. Pour rappel, c’est celui qui, en sa qualité de ministre de l’intérieur, s’était permis de façon cavalière, de voter en présentant une carte d’électeur désuète. Du reste, il a été élu comme maire de commune. Il n’est pas donc à son premier coup d’essai. Il croit foncièrement à ce qu’écrit Rousseau dans Du contrat social : « le plus fort ne restera jamais fort tant qu’il ne transforme sans force en droit et l’obéissance en devoir ». Mais je dois ajouter que nul n’est tenu d’obéir à une loi arbitraire. L’heure de la désobéissance a sonné parce que le contrat social a été rompu par celui qui devait en être le premier garant qui, en se drapant des habits de Prudhomme dans sa conquête des suffrages des Sénégalais en 2012, a abusé d’honnêtes citoyens imbus de valeurs démocratiques et républicaines.
Chers députés, je vous invite solennellement à placer au-dessus de tout l’intérêt du peuple pour lequel et par lequel vous avez été élus !
Chers compatriotes, chers citoyens d’ici et de la diaspora, il faut arrêter les fossoyeurs de la République.
En effet, arrêter les fossoyeurs, c’est sauver la République. Sauver la République, c’est la préserver contre ceux qui ont capturé l’État en développant des stratégies funestes de prédation et de patrimonialisation des ressources et de personnalisation du pouvoir.
Il n’existe pas de destin forclos chers compatriotes.
Restons debout pour arrêter le « roi nu » et sauver la République !
Dr. El Hadji Malick Sy Camara est sociologue, FLSH
par Alioune Dione
DE LA DÉMOCRATIE À LA DÉROUTE
L’absence de progrès moral dans la sphère politique sénégalaise entrave tout progrès de justice et de paix dans une société en pleine dégénérescence
Le Sénégal est devenu une nation soumise à la volonté d’un tyran qui n’aspire ni à gouverner par voies et moyens légaux ni à être gouverné par ces derniers. Cette gabegie institutionnelle instaurée au plus haut sommet de l’État pour des intérêts crypto-personnels et politiques sonne le glas de l’agonie d’une démocratie mal en point depuis quelques années.
L’abrogation du Décret n°2023-2283 portant convocation du collège électoral pour l'élection présidentielle du 25 février 2024 est un outrage envers le peuple sénégalais. Dans une société qui aspire à une prétendue démocratie, à une harmonie collective et à la paix sociale, y respecter le calendrier électoral est un principe sacro-saint pour garantir son idéal social.
Comment peut-on concevoir dans une société régie par des lois et règlements définis dans une charte fondamentale qui fixe l'organisation et le fonctionnement du pays qu’un président sortant dépourvu de toute légitimité sociale et politique puisse confisquer la volonté du peuple de choisir son successeur ? Une première pour le Sénégal dixit l’historien Mbaye Thiam. Depuis 1960, aucun président n’a repoussé une élection présidentielle nous révèle le professeur. Cet acte indigne d’un digne souverain marque une régression lamentable du Sénégal dans la quête de son idéal social.
L’absence de progrès moral dans la sphère politique sénégalaise entrave tout progrès de justice et de paix dans une société en pleine dégénérescence. Le nombrilisme des hommes politiques sénégalais est un cancer qui corrode le corps et l’esprit de cette nation jadis vitrine d’un modèle politique et social dans la sous-région. On ne saurait comprendre comment un imbroglio de binationalité et un supposé corruption de magistrats peuvent entraver tout un processus électoral jusqu’à imposer un règne non défini ?
Un chaos faussement instauré pour refuser de faire face à ses opposants sur le terrain politique et qui permet au Président sortant de se maintenir illégalement au pouvoir. La volonté du président sortant de continuer à gouverner un peuple qui ne l’a pas choisi par voie de suffrage est une spoliation du droit le plus élémentaire des citoyens. Gouverner par la force sans le mérite et la légitimité d’être choisi ne rend pas plus puissant un Président de République mais vil à l’égard du peuple souverain.
Chaque action entreprise par ce régime dans sa posture totalitaire montre cette flétrissure que ses partisans essayent de dissimiler sous l’arrogance et la condescende. Montesquieu affirmait dans : De l’esprit deslois : « il vaut mieux dire que le gouvernement le plus conforme à la nature est celui dont la disposition particulière se rapporte mieux à la disposition du peuple pour lequel il est établi », Ce qui traduit que le peuple sénégalais vous a choisi pour deux mandats pas plus, il n’a encore souhaité ni vous réélire ni prolonger votre mandat donc ayez la grandeur de lui rendre son dû. Tripatouiller la loi électorale pour des intérêts éphémères n’est pas digne d’un souverain.
Le mépris que le gouvernement et ses partisans ont à l’égard du peuple sénégalais montre juste leur échec envers une nation qui s’est battue farouchement en 2011 pour leur donner aisance et opulence. Mais, de par l’ingratitude, ils oublient le devoir de mémoire, l’amnésie est le pire ennemi du mnémo. Depuis son instauration, ce régime n’a excellé que dans une chose : la rétrogression des acquis démocratiques. Son irrévérence envers la justice et les justiciers rend impossible la séparation des pouvoirs, indicateur fondamental de la démocratie.
Depuis son vœu d’instaurer l’oppression comme système de gouvernance, l’État est devenu un monstre aliéné dont l’incrédulité se projette dans toutes ses actions et réactions. Sous ce régime, la politique est devenue une arène stratégique où les acteurs les plus rusés et les moins scrupuleux réussissent le mieux.
L’État à travers le président de la République a failli à ses responsabilités car il n’y a d’échec plus abominable pour un souverain que celui qui consiste à se faire avilir par son peuple. Vous avez fait du Sénégal un cimetière où reposent tous les espoirs. « Le Sénégal est plus grand que ma personne », disiez-vous, une expression dont le sens vous fait défaut.
D’ailleurs, une emphase sarcastique qui montre votre écart à adjoindre l’acte à la parole. Cette forfaiture ne manifeste qu’une chose : le peuple sénégalais fait face à un gouvernement qui joue avec la vie de ses citoyens, un conglomérat de suprémacistes qui n’ont cure de l’avenir du pays. Monsieur « le président de la République », renoncer à cette forfaiture avant qu’il ne soit trop tard. Penser aux conséquences de vos actions avant qu’elles soient irréversibles. Référez-vous à l’ouvrage du professeur Boubacar Ly, La morale de l'honneur dans les sociétés Wolof et Halpulaar traditionnelles où il affirme que : « L’homme d’honneur a beaucoup de respect pour lui-même. Le sentiment qu’il a de sa dignité personnelle est puissant. Il craint par-dessus tout, la honte ».
Ne pas craindre la honte pour un souverain conduit au dénouement de Charles VI.
Alioune Dione est socio-anthropologue, auteur : Afrique et Contemporanéité.