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24 mai 2025
DANS LA PRÉCIPITATION ET SOUS LA MENACE
La mission de l'ONU poussée hors du Mali est forcée par les agissements de la junte au pouvoir à précipiter son départ et à saboter le matériel laissé derrière elle, avant de risquer la vie de ses Casques bleus sur la route faute d'autorisations de vol.
La mission de l'ONU poussée hors du Mali est forcée par les agissements de la junte au pouvoir à précipiter son départ et à saboter le matériel laissé derrière elle, avant de risquer la vie de ses Casques bleus sur la route faute d'autorisations de vol.
La Minusma est poussée vers la sortie après que la junte aux commandes depuis 2020 a réclamé son retrait en juin, proclamant "l'échec" de la mission et dénonçant "l’instrumentalisation" qu'elle aurait faite de la question des droits humains. Voici un tableau de cette opération d'ampleur et à risques qui met fin à dix années d'efforts pour tenter de stabiliser un pays en proie au jihadisme et à une crise multidimensionnelle profonde.
La Minusma, dont les effectifs ont tourné autour des 15.000 soldats et policiers et dont plus de 180 membres ont été tués dans des actes hostiles, est censée être partie d'ici au 31 décembre.
Les différents acteurs armés se disputant le contrôle du territoire dans le nord cherchent à profiter de l'évacuation des camps de la Minusma. L'armée s'empresse de les récupérer. Les groupes séparatistes à dominante touareg qui s'y opposent ont repris les hostilités contre l'armée. Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, a, lui, multiplié les attaques.
La Minusma décroche donc en pleine escalade militaire, rendue plus dangereuse par ce qui est perçu comme les restrictions imposées par les autorités à ses capacités de manoeuvre.
Contingents attaqués
Après avoir quitté cinq camps depuis août, la Minusma a achevé dimanche son "retrait accéléré" de Tessalit. Elle l'a fait, dit-elle, dans un contexte "extrêmement tendu et dégradé, mettant en danger la vie de son personnel", avec des tirs contre un de ses avions cargo et sur ses positions les jours précédents.
Une partie du contingent, essentiellement tchadien, est parti par avion. Mais le reste a pris la route pour Gao. Plus de 500 kilomètres de désert, sous la menace constante des groupes armés. Même cas de figure avec le retrait, le lendemain, d'Aguelhok, faute d’autorisation de vol.
Ces convois ont subi des attaques à l’engin explosif qui ont fait des blessés, selon la Minusma. Elles ont été revendiquées par le GSIM. Un conducteur de camion a été gravement blessé et deux autres légèrement jeudi quand des hommes armés ont ouvert le feu sur un convoi logistique parti d'Ansongo, autre camp à évacuer, a rapporté la mission.
Matériel abandonné
La Minusma s'est dite contrainte de détruire ou mettre hors service des équipements comme des véhicules, des munitions ou des générateurs, suivant les règles de l'ONU, faute de pouvoir les emporter. "De telles pertes auraient pu être évitées" si 200 camions n'étaient pas bloqués à Gao depuis le 24 septembre par des restrictions de déplacement de la part des autorités, a-t-elle dit.
Des camions citernes destinés à ravitailler les convois sont également coincés à Gao. "La douane explique que la quantité de carburant ne se justifie pas", assure un responsable de la mission. Un policier malien basé à Gao argue de la crainte des autorités "de voir la Minusma livrer du carburant aux jihadistes".
Défiance exacerbée
Une telle allégation, fondée sur aucune preuve, reflète la défiance entre Minusma et junte. Une note confidentielle consultée par l'AFP et destinée au Conseil de sécurité de l'ONU par le département des opérations de maintien de la paix liste les obstacles à surmonter par la Minusma: rétention des autorisations de vol ou de déplacement, mais aussi embargo sur les importations à son attention ou impossibilité de patrouiller autour de ses propres camps pour leur surveillance. La Minusma a élaboré un plan B de retrait comprenant des mesures en dernier ressort.
Le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a accusé l'ancien allié français, que la junte a également poussée dehors, de ne ménager "aucun effort en vue de faire fuir la Minusma".
En accélérant le mouvement, la Minusma bouscule les plans de l'armée, qui refuse de laisser le champ libre aux séparatistes. "La junte a pris la décision de virer la Minusma, mais ils se font imposer le tempo du retrait", estime Jonathan Guiffard, expert associé à l’Institut Montaigne.
Et maintenant Kidal
Les tensions risquent d'augmenter avec le départ de Kidal, fief de la rébellion touareg, enjeu majeur de souveraineté. Le départ était initialement envisagé la deuxième moitié de novembre. Il pourrait aller plus vite, un responsable de la Minusma parlant d'une affaire de quelques jours.
Un responsable de la mission a indiqué que les effectifs non-essentiels avaient commencé à s'en aller. "Nous n'allons pas rester les bras croisés et mettre en danger nos troupes", dit un officier tchadien. Plusieurs interlocuteurs gardent l'anonymat compte tenu de la sensibilité du sujet.
AFP
DELOCALISATION DU VOTE DE TOUBA A MBACKE, LE SURSIS DU KHALIFE DES MOURIDES
Les électeurs pourront bien voter lors de la prochaine présidentielle à Touba. Le khalife a décidé d’accorder un sursis pour la délocalisation des bureaux de vote à Mbacké.
Les électeurs pourront bien voter lors de la prochaine présidentielle à Touba. Le khalife a décidé d’accorder un sursis pour la délocalisation des bureaux de vote à Mbacké.
Les lieux et bureaux de vote qui sont implantés dans le périmètre du titre foncier de Touba seront fonctionnels lors de la prochaine présidentielle de février 2024. L’annonce a été faite par le porte-parole du khalife général des mourides. Par cette décision, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké soulage les organi- sateurs des élections. Livrant la décision du guide spirituel des mourides, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre dira : «Le Khalife général des mourides m’a demandé de vous informer que la décision de ne pas voter dans le périmètre sacré de Touba qu’il avait prise est reportée. La mesure sera effective après l’élection présidentielle de février 2024. S’agissant de la mesure proprement dite, il avait chargé son secrétaire particulier Khadim Diop, de faire des propositions au chef de l’Etat. Ce document transmis au Président
Macky Sall qui l’a ensuite imputé au ministre de l’Intérieur, a été minutieusement étudié. A la suite de cela, les services du ministère de l’Intérieur ont fait comprendre que matériellement et techniquement, il était impossible d’appliquer la mesure. Que la mesure si, elle venait à être appliquée, allait causer des problèmes dans le déroulement de l’élection parce qu’il va falloir déplacer les électeurs et au besoin imprimer de nouvelles cartes d’électeurs. Ce qui est impossible pour le moment. Avec ces informations, le khalife a décidé d’accor- der un sursis et laisser les électeurs voter lors de l’élection présidentielle prochaine». Cette période de grâce va prendre fin après l’élection présidentielle de février 2024. Lors de ce face-à-face avec les journalistes à Touba, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre a réitéré les interdits dans la cité religieuse de Touba.
Le procureur traque ceux qui ont fuité le dossier de Sonko
Le procureur de la République lance la chasse contre ceux qui ont fuité le dossier médical d’Ousmane Sonko. Le parquet a constaté la diffusion, sur des supports de communication, d'une correspondance administrative et interne émanant de la direction de l'administration pénitentiaire et adressée à Mme le garde des Sceaux, ministre de la Justice. A cet effet, il a ordonné l'ouverture d'une enquête pour identifier les auteurs de cette publication et toutes personnes impliquées aux fins d'engager des poursuites judiciaires à leur encontre. Outre la violation des droits du détenu, ces faits d'une particulière gravité constituent toute une panoplie d'infractions relatives à la diffusion de données à caractère personnel, renseigne un communiqué du parquet.
Me Doudou Ndoye est passé à côté de la plaque
L’avocat s’est gouré. Me Doudou Ndoye qui avait soulevé un vice de procédure en soutenant n’avoir jamais vu un juge notifier une décision à Préfet, ignore la procédure spéciale visée par l’article L.34 du code électoral. Selon l’expert électoral Ndiaga Sylla, la notification de la décision au Préfet de Ziguinchor par le juge Sabassy Faye est conforme à la loi. A l’en croire, le président du tribunal d'instance de Ziguinchor a appliqué la procédure régie par le Code électoral en matière de contentieux sur la révision des listes électorales. A l’en croire, s'agissant de la notification de l'ordonnance rendue le 12 octobre 2023, le juge s'est conformé aux formalités spéciales prévues par l'article L.43 du code électoral, dernier alinéa qui dispose : « Le Président du Tribunal d'Instance, saisi dans les formes décrites à l'alinéa 2 du présent article, statue dans les délais fixés à l'alinéa 3 de l'article L.39 puis notifie sa décision dans les deux (2) jours à l'intéressé, au préfet ou sous-préfet ». Il convient de souligner, selon l’expert électoral, que cette procédure a été également rappelée dans le décret n° 2023-464 instituant la révision exceptionnelle des listes électorales en vue de l'élection présidentielle du 25 février 2024.
Falla Fleur écope de 3 mois de prison
Elle devait humer l’air de la liberté hier. Mais Ndèye Fatou Fall dite Falla Fleur va devoir attendre son second procès prévu pour le 30 octobre prochain. La sympathisante de Pastef a été relaxée hier du délit d'actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou entraîner des troubles politiques graves. Par contre, elle est déclarée coupable du délit de provocation à un attroupement non armé et condamnée à 3 mois ferme. Elle a déjà purgé plus que cette peine.
Racine Sy rachète la DTV
L’ancien magnat du tourisme, Racine Sy, est en train de devenir un magnat de la presse. Selon nos informations, le maire de Podor a racheté la DTV qui est en plein déménagement à la cité Keur Gorgui. Même si les détails de la vente n’ont pas encore filtré, il est clair que le PDG du groupe hôtelier King Fahd Palace veut détenir l’empire médiatique le plus puissant du pays. Pour rappel, Racine a racheté en premier temps le journal «L’info» de Thierno Talla.
Wanted
Mais où est donc passé le très volubile ministre Abdoulaye Sow ? Le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, très prompt à prendre la défense du troisième mandat, est devenu absent des plateaux de télévision après le dernier remaniement et il n’a été aperçu nulle part. Que se passe-t-il ? Est-il frustré ? En tout état de cause, selon certains de ses proches, il serait frustré de ne pas avoir hérité du ministère des Sports qui était dans ses cordes.
Accord trouvé entre travailleurs de l’Aftu et patronat
Les travailleurs de l'Aftu et leurs patrons qui étaient à couteaux tirés ont fumé hier le calumet de la paix. Ils ont trouvé un accord après 5 heures de négociations au siège de l'Aftu. Le patronat a décidé non seulement de revoir à la hausse les salaires des chauffeurs pour les porter à 130 mille francs contre 100 mille francs par le passé et pour les receveurs à 100 mille francs contre 75 mille francs, mais les rations journalières ont été également amenées à 3000 francs pour les chauffeurs et 2 000 francs pour les receveurs. Pour la contractualisation des travailleurs, le processus sera également entamé bientôt.
Dalal Jamm va devenir un hôpital de niveau 4
Dalal Jamm de Guédiawaye va bientôt passer à un hôpital de niveau 4. L’annonce est de la Directrice générale des établissements de santé, Dr Fatou Mbaye Sylla qui effectuait une visite de chantier du futur centre de procréation médicalement assisté (Pma) et du centre de greffe. Elle est satisfaite de l’état d’avancement des travaux et félicite le Directeur de l’hôpital, Moussa Sam Daff.
L’agresseur dérobe presque un million
Agresseur notoire, B. Touré, sur sa moto, armée d’un couteau, croyait échapper à ses victimes après avoir attaqué en pleine rue la dame T. Camara gérante d’une agence immobilière. Il a réussi à dérober 550 mille francs, une enveloppe de 380 mille francs, 15 mille et un chèque. Le mis en cause qui s’aventurait à détrousser des passants après des séances de lutte, avait pu prendre la fuite. Mais il sera alpagué aux abords de Colobane et remis aux pandores qui l’ont mis à la disposition des limiers de la Médina. La victime a reconnu son agresseur qui va passer aux aveux lors de son audition. Il est déféré au parquet pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis en violence et avec utilisation de moyen roulant et menaces avec arme blanche.
Arrestation de dealers
Au cours d'opérations de sécurisation, les limiers de la Médina ont interpellé plusieurs personnes en détention de drogue. Les hommes du Commissaire Abdou Sarr ont mis hors d’état de nuire le commercial A. Nd, le récidiviste, P. B. Mbaye, le cireur de chaussures M. Sow, l’apprenti chauffeur S. Bah et P. T. Fall. B. S. Ndiaye lui, a été interpellé en possession de 50 grammes de haschich,
La DEEC dotée de matériel d’un coût de 30 millions
Le PROCASEF met à la disposition de la Direction de l’Environnement et des établissements classés (DEEC), un important lot de matériels informatiques d’une valeur de 30 millions de Fcfa, en appui au suivi environnemental et social du projet. D’après un communiqué parvenu à « L’As », il s’agit de 15 ordinateurs portables, 15 photocopieurs et d’une imprimante multifonction d’une valeur de 30 millions de Fcfa. Cet appui matériel entre dans le cadre de la mise en œuvre du protocole d’accord que le PROCASEF et la DEEC ont signé le 08 décembre 2022 dans la perspective du suivi du plan de gestion environnementale et sociale. La cérémonie de remise du matériel informatique s’est déroulée au ministère de l’Environnement, en présence du coordonnateur national du projet cadastre et sécurisation foncière, Mouhamadou Moustapha Dia.
K. Gassama ampute le doigt de L. Touré
Pour une histoire de balançoire, K. Gassama a amputé le doigt de L. Touré. Les faits se sont produits sur la Corniche ouest de Dakar. La prévenue était en compagnie de son fils de 8 ans et de ses neveux pour prendre de l'air. Sur place, elle s'est disputée avec L. Touré sur l'usage d'une balançoire. Avec l'aide de ses deux sœurs, celle-ci aurait fait passer un sale quart d'heure à K. Gassama. Pour se tirer d’affaire, elle a mordu l’index de la victime jusqu’à lui amputer le doigt. La coupable s’est réfugiée ensuite au commissariat de Rebeuss. Elle sera placée en garde à vue puis déférée au parquet. C’était le 25 septembre dernier. Mais elle a bénéficié d’une liberté provisoire. Attraite devant le prétoire du tribunal de grande instance de Dakar, la prévenue a reconnu le délit de coups et blessures volontaires. Elle prétend avoir agi en légitime défense. A l’en croire, elle a été humiliée par la partie civile et ses sœurs en déchirant ses habits et tirant ses mèches. Par sortir de leurs griffes, elle a mordu L. Touré. Me Ousseynou Ngom a fustigé la liberté provisoire accordée à la prévenue. Selon lui, même un milliard ne peut réparer le préjudice. Me Ngom demande 10 millions pour la réparation du préjudice. La défense pense que la plaignante a essayé de travestir les faits. La robe noire plaide pour une application bienveillante de la loi. Le tribunal l’a condamnée à trois mois de prison ferme. En sus de la peine, elle devra payer 500 mille francs à la partie civile en guise de dommages et intérêts.
La marine marocaine sauve 415 migrants sénégalais
La marine marocaine a porté secours à 415 migrants sénégalais, dont cinq femmes et 120 enfants mineurs, mercredi, dans le territoire maritime du royaume, a appris l’Aps, jeudi, d’une source diplomatique sénégalaise basée au Maroc. Deux pirogues transportant 274 et 141 passagers sénégalais ont été secourues ce mercredi par la marine royale marocaine. Le convoi compte cinq femmes et 120 enfants mineurs, dont certains voyagent avec leurs parents, a précisé la même source. S’exprimant sous le sceau de l’anonymat, elle ajoute que les migrants ont été emmenés dans des centres d’accueil et d’hébergement de Bir Gandouz (sud). La même source signale l’existence, parmi ces migrants sénégalais, de blessés et de malades pris en charge dans des établissements de santé de Dakhla. Les services consulaires sénégalais vont déployer à Bir Gandouz une équipe chargée de fournir assistance et protection aux rescapés, a-t-elle assuré, sans faire état de pertes en vies humaines. Cette équipe va examiner, avec les autorités locales marocaines, les moyens de faciliter leur séjour en raison de la présence d’un important nombre d’enfants mineurs et de femmes. Selon elle, ce jeudi, 596 migrants sénégalais attendaient d’être rapatriés de Dakhla.
EL HADJ IBRAHIMA SALL MET LA COMMISSION DE REGULATION AU BANC DES ACCUSES
Interpellé sur la hausse du prix de l’électricité dont le débat est loin de connaître son épilogue, El Hadj Ibrahima Sall, qui était l’invité de l’Entretien de E-Media, tous les jeudis à 21h, a répondu : «Tout est cher au Sénégal. C’est insupportable"
Bés Bi le Jour |
Cheikh Moussa SARR |
Publication 27/10/2023
Ancien ministre et économiste, El Hadj Ibrahima Sall était l’invité de l’Entretien spécial des rédactions du groupe E-Media, hier, dans son rendez-vous consacré aux candidats déclarés à la prochaine élection présidentielle de février 2024. L’économiste a abordé plusieurs questions dont l’électricité et l’endettement.
Interpellé sur la hausse du prix de l’électricité dont le débat est loin de connaître son épilogue, El Hadj Ibrahima Sall, qui était l’invité de l’Entretien de E-Media, tous les jeudis à 21h, a répondu : «Tout est cher au Sénégal. C’est insupportable ce qui se passe dans nos vies. En tant qu’économiste, on peut analyser les faits comme étant une inflation-monnaie. Mais au bout de six mois, cette surchauffe devrait baisser. Ce qui nous arrive sur le coût de la vie, ce n’est pas une inflation substantielle. C’est à cause de l’absence de la régulation de l’économie que le coût de la vie est élevé au Sénégal».
Pour répondre à la question sur la hausse des factures de l’électricité, le président du parti Demain la République et candidat à la Présidentielle, a expliqué : «Pour le cas de la Senelec, on doit suivre tous les jours les sociétés publiques qui ont le monopole. Il y’a une commission de régulation de l’électricité qui ne régule pas les prix. Maintenant, pourquoi on a abandonné la régulation ? C’est parce qu’on a tout cédé à la Cedeao. Et la première décision c’est que le Sénégal doit avoir ses instances de régulation, même s’il a donné ses attributs à cette instance internationale : la Cedeao. Deuxièmement, il faut une bonne organisation de notre production.»
«Notre endettement a dérapé»
S’agissant de l’injonction du Fmi demandant à l’Etat du Sénégal de retirer les 100 milliards de subvention qu’il allouait à la Senelec, El Hadj Ibrahima Sall, indique que c’est parce que «notre endettement a dérapé». «Si vous empruntez de l’argent partout à un moment donné, on est obligé de vous orienter. C’est ce que le Fmi fait avec le Sénégal», a-t-il soutenu. Sur la question de savoir qu’est-ce qu’il faut pour diminuer les prix de l’électricité ? Il a affirmé qu’il faut réduire le train de vie de l’Etat. «Ce n’est pas la subvention qui va régler la question. Il y’a aussi la question de la fraude fiscale et la question de la corruption qu’il faut régler dans notre pays. C’est vrai que Macky Sall et son gouvernement ont réussi à régler les contraintes liées à l’électricité. Mais, il faut une planification intégrée pour gérer la situation dans laquelle on se trouve», a-til rétorqué. Toutefois, il a affirmé avoir fait beaucoup de recommandations à l’Etat du Sénégal et il espère qu’elles seront appliquées pour le bienêtre des Sénégalais.
L’UCAD TIENT DES ASSISES POUR SE REFONDER
Les différentes composantes de la communauté universitaire se penchent depuis deux jours sur la situation de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), fermée depuis juin dernier à la suite des violences qui ont suivi le verdict du procès de SONKO
Les différentes composantes de la communauté universitaire se penchent depuis deux jours sur la situation de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), fermée depuis juin dernier à la suite des violences qui ont suivi le verdict du procès de l’opposant Ousmane Sonko. La sécurité et l’introduction de modules transversaux figurent parmi les points qui seront débattus lors de ces assisses de l’Ucad. La réouverture des campus social et pédagogique de cette université n’est pas inscrite à l’ordre du jour malgré les exigences des étudiants qui menacent de paralyser le système éducatif national dans son ensemble s’ils n’obtiennent pas satisfaction sur cette revendication.
Depuis quatre mois, c’est-à-dire les manifestations du 01er juin dernier, les portes de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar sont fermées. Au cours de ces manifestations, des édifices et des véhicules avaient été saccagés et incendiés. Les dégâts avaient été énormes. Selon les autorités académiques, les conditions actuelles à l’université de Dakar ne permettent toujours pas une reprise des cours malgré les exigences des étudiants qui sont déjà en mouvement et qui menacent de paralyser tout le système éducatif national si cette université et son campus social ne sont pas rouverts. Or, les autorités n’entendent pas céder à la pression des étudiants qui ont annoncé la couleur en délogeant des écoles à Dakar, Diourbel, Kaolack...
Selon le recteur de l’Ucad, Pr Amadou Aly Mbaye, «la réouverture de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar n’est pas à l’ordre du jour contrairement à ce qui a été annoncée». Les assises de l’université de Dakar se tiennent depuis deux jours mais, a-t-il assuré, «la réouverture n’est pas à l’ordre du jour».
Soutenant que cet établissement d’enseignement supérieur a été confisqué, il estime qu’il faut faire en sorte aujourd’hui qu’elle puisse retrouver sa vocation première, c’est-à-dire être un lieu d’enseignement bien sécurisé. «Ces assises ont été convoquées par le recteur après avis du conseil académique autour d’un certain nombre de points. Le premier est relatif à la nécessité d’une plus grande imbrication dans la formation. L’Ucad ne peut pas rester à la marge des évolutions pédagogiques que tout le monde connait. Nous sommes une grande université, aussi reconnue partout à travers le monde comme étant une très grande université. Nous ne devons pas dormir sur nos lauriers. Nous devons faire comme toutes les grandes universités, et entrer de plain-pied dans la modernité. Il faut aussi réfléchir sur les questions de sécurité. Je crois que ce qui se passe à l’Ucad, dans beaucoup de domaines et surtout dans le domaine social, dépasse l’entendement. Une fois, le New York Times a fait un reportage sur le campus social de l’Ucad. Tous les acteurs et tous les diplômés de l’Ucad ont été embarrassés. Cela avait révélé à la face du monde quelque chose qui nous fait honte et nous devons faire face à la réalité. On ne peut plus avoir une institution où les étudiants sont à 10 dans une chambre. Ce n’est pas possible. Il faut qu’on réfléchisse à tout ça. Les conditions de sécurité, les résidents de l’Ucad qui ne sont pas des étudiants, les trafics de toutes sortes autour du Coud et qui sont un champ fertile à ce qui nous est arrivé la fois passée… il faut qu’on réfléchisse à tout ça», a insisté le Pr Amadou Aly Mbaye.
Persistant et signant, le recteur indique que «tous les membres du Conseil académique sont là. Ce n’est pas statutaire, c’est de nature à prendre des décisions. L’université n’a jamais été fermée. Nous sommes passés du dispositif présentiel à celui distanciel. Il faut l’introduction des modules transversaux et la sécurité. Il s’agit de les soumettre aux différents acteurs. Il ne s’agit pas de prendre des décisions sur les activités étant donné que l’université n’a jamais été fermée ».
Pour sa part, le directeur du Coud (Centre des œuvres universitaires de Dakar), M. Maguette Sène, pense que la réouverture du campus social pourrait se faire en janvier. Mais si et seulement si le climat social est apaisé, si la situation le permet et si les travaux sont bouclés. «Il n’est pas question aujourd’hui de réouverture du campus. Il est plutôt question de la mise en œuvre d’un ensemble de mesures qui ont été arrêtées soit par le conseil académique de l’université soit par le conseil d’administration du Coud. Des mesures qui vont dans le sens de préparer la réouverture. Il ne s’agit pas d’ouvrir pour ouvrir mais ouvrir à quelles conditions ! Si on doit ouvrir dans les mêmes conditions qu’on avait fermé le 01er juin, cela veut dire qu’on n’a même pas besoin de rouvrir parce qu’on va fermer à nouveau. Mais ouvrir en prenant la responsabilité de prendre les mesures de sécurité qui s’imposent, faire de telle sorte que, lorsqu’on va rouvrir, qu’il y ait le climat social qu’il faut pour les études. C’est ce qui est le plus important. Parce qu’il ne s’agit pas de faire dans le cosmétique, il est plutôt question de faire des choses viables. L’université a été profondément atteinte, des choses inadmissibles ont été faites dans l’espace universitaire. Il est de notre responsabilité d’y aller avec froideur et de dire qu’on va ouvrir parce que l’université n’a pas été faite pour fermer. Mais pour ouvrir, il y a des mesures à prendre. La sécurité va être renforcée. Le contrôle aux accès doit être règlementé. Les questions d’hébergement doivent être assainies. En tout cas, l’environnement social et pédagogique doit être amélioré de sorte que, lorsque les cours reprendront, on soit sûr que l’espace sera apaisé et qu’on ne va pas ouvrir pour fermer à nouveau».
M. Sène précise que le délai de deux mois annoncé a été très mal interprété. «A l’occasion du conseil d’administration, les gens m’ont demandé si l’ensemble de ces mesures je pense les mettre en œuvre. Je leur ai dit que je suis spécialiste en passation des marchés. Que les procédures normales de passation des marchés pourraient nous prendre six mois. Mais, avec la sensibilité de la question et l’urgence de la réouverture, avec les services compétents du ministère des Finances, notamment la Dcmp, on pourrait avoir des procédures d’urgence. Un raccourci qui devrait nous permettre de pouvoir tout boucler dans un délai minimum ou maximum de deux mois» a confié en conclusion le directeur du Coud, M. Maguette Sène.
Par Abdoul Aly KANE
SENEGAL, DE LA REGRESSION AU RAIDISSEMENT
Jadis réputée pour sa jovialité, son sens de l’accueil, sa « téranga », le Sénégal est en train de se transformer sous nos yeux en un lieu de désespérance. La tristesse et l’angoisse du lendemain sont perceptibles partout, surtout chez les jeunes
Jadis réputée pour sa jovialité, son sens de l’accueil, sa « téranga », le Sénégal est en train de se transformer sous nos yeux en un lieu de désespérance. La tristesse et l’angoisse du lendemain sont perceptibles partout, surtout chez les jeunes, force vive de la nation. Les élections présidentielles, naguère perçues comme l’occasion de choisir ceux qui vont nous gouverner pendant les cinq ou sept prochaines années, se présentent sous la forme d’une « sélection » de ceux qui pourront y participer, et des non-partants, du seul fait du « Prince ».
Pour l’instant, les candidats à la candidature non encore frappés d’inéligibilité pour insuffisance de parrains ne s’expriment pas trop sur la façon dont ils vont gouverner le pays, une fois élus. Comme programme économique, ils ne proposent que quelques slogans et ce qu’ils croient être leurs atouts ou coefficients personnels.
A l’approche de la date fatidique de l’élection présidentielle, les inquiétudes se manifestent et le pessimisme quant à l’avenir est le sentiment le plus partagé au sein de la population. Les couches défavorisées subissent de plein fouet la hausse des prix des produits alimentaires et de l’énergie. Les familles peu aisées qui s’en sortent sont celles bénéficiant de transferts monétaires d’émigrés.
Cela explique que, quel qu’en soient les risques, l’émigration soit considérée comme la meilleure solution selon les jeunes et leurs parents.
La classe moyenne constituée d’actifs et de retraités, à force de subir des coupes sévères sur son pouvoir d’achat du fait des effets conjugués de l’inflation et de la non indexation des revenus, subit la crise tout en s’interrogeant avec inquiétude sur l’avenir.
L’Etat lui-même donne des signes d’essoufflement en matière de trésorerie. N’ayant plus comme ressources financières tangibles que l’endettement auprès des bailleurs de fonds institutionnels à des taux d’intérêt concessionnels, l’Etat est bien obligé de s’éloigner des marchés obligataires dont l’effet est d’alourdir davantage une dette dont les conditions deviennent de plus en plus insoutenables (taux d’intérêt moyen de 10% pour une maturité courte).
L’endettement privé extérieur butte en effet sur la notation du pays en termes de risque et de capacité de remboursement par les agences de notation. L’endettement privé intérieur devient intenable pour les entreprises du secteur privé local.
Elles sont créancières de l’Etat pour les subventions à elles accordées et non encore payées; et de ce fait, elles doivent elles-mêmes « nourrir » ces créances dues par l’Etat sur leur trésorerie propre. L’actuelle crise de liquidités est imputable à l’Etat. La gestion budgétaire publique est loin d’être optimale. Un budget de dépenses, absorbé pour une large part par la masse salariale et le paiement de la dette, ne saurait générer une croissance endogène substantielle génératrice de revenus. Les PPP (partenariats public-privé) ont fini de démontrer que l’essentiel des revenus des sociétés de patrimoine servent à rembourser les emprunts ayant servi à ériger les infrastructures (SONES, TER entre autres). Parmi les solutions, la restructuration du budget de la nation est indispensable. Il faut agir sur les postes de dépenses les plus lourds et on n’a pas besoin du FMI pour le faire. À sa décharge, le FMI est juste une banque qui ne sollicite personne à priori. Comme un pompier, on l’appelle lorsqu’on n’arrive plus faire face à ses engagements financiers. Il prête des liquidités et, en retour, entend être remboursé de ses débours. Elle a un droit de regard sur la comptabilité de ses clients pour s’assurer que la capacité de remboursement est réelle. En cas de déséquilibre pouvant mettre en péril les crédits qu’elle accorde, elle pose des conditions ou conditionnalités pour bien dégager la capacité du « repayment ». Ce qu’on doit lui reprocher, c’est de financer de l’improductif et de ne pas tenir compte de l’impératif de développement économique. La masse salariale de la fonction publique doit être réduite via la digitalisation des procédures administratives, la promotion de l’enseignement à distance, mesures accompagnées de la reconversion de l’effectif excédentaire dans le tissu économique. Le train de vie de l’Etat doit être drastiquement réduit, les gaspillages éradiqués, les détournements de deniers publics sévèrement sanctionnés, la maintenance du patrimoine public effectuée à bonne date pour en préserver la qualité parmi tant d’autres réformes à faire.
Au-delà des mesures d’ajustement que nous devons opérer de notre propre chef, il reste que le développement est consubstantiel à la bonne valorisation de nos matières premières sur le marché international et à leur transformation industrielle.
En effet, la mondialisation est pleine de paradoxes pour l’Afrique qui est le continent le plus riche en ressources naturelles mais le plus endetté. Par où passe sa richesse ? Ne parlons pas de mal gouvernance car les sommes détournées par ses dirigeants corrompus sont vite reprises dès leur cessation de fonction au titre de biens mal acquis ; la liste est longue : Abacha, Bongo, Mobutu, Bokassa, Dos Santos, avec des menaces qui planent sur d’autres dirigeants en activité.
Le commerce africain constitué essentiellement de l’exportation des matières premières indispensables au développement agro-industriel mondial fait à peine 2% du commerce mondial. Cela signifierait-il que ces matières premières (or, zircon, cobalt, lithium, platine, bauxite, platine, titane, diamant, chrome, manganèse, pétrole, gaz etc.), sont acquises en monnaie de singe ?
Il ne s’agit plus d’une détérioration des termes de l’échange, ou d’un échange inégal ; c’est du vol !
Dans la structure du ratio Endettement/PIB, ce n’est pas la dette qui est lourde, c’est plutôt le PIB, somme des richesses annuelles créées, qui est faible. La dette de l’Afrique est la conséquence de la spoliation qu’elle subit dans l’exploitation de ses ressources. A ce titre, il est permis de dire que le pacte colonial est toujours en vigueur. C’est la raison pour laquelle le phénomène des « boat people » sénégalais perdure et prend chaque jour plus d’ampleur.
On nous prête ce qu’on nous ôte de la bouche et on fait mine de nous faire cadeau des remboursements ou alors de « restructurer » notre dette. Quelle farce ! On en rirait si la situation n’était pas aussi tragique !
En sa qualité de nouveau pays pétrolier et gazier, le Sénégal semble être, comme d’habitude, le champ d’expérience pour maintenir le statu quo en matière d’exploitation. Alors que le pétrole et le gaz, donc de l’énergie, dictent leur loi dans l’économie mondiale, les compagnies pétrolières comme BP annoncent un désengagement des divers champs. En contrepartie on promet au Sénégal de fortes compensations s’il consent à s’orienter vers la transition énergétique en se détournant progressivement des énergies fossiles. Faudrait-t-il accepter cela ? Pourquoi ce deux poids deux mesures ? Quelles mesures prendre pour sortir de ce diktat non imposé aux pays pétroliers et gaziers du Moyen-Orient ? Voilà un thème de campagne essentiel pour nos candidats, plus porteur pour les populations et l’économie que des discours enflammés sur des projets de révision de la Constitution.
Le monde entier observe le Sénégal !
L’exploitation efficiente du pétrole et du gaz permettrait à nos entreprises de hisser la compétitivité du «made in Sénégal » sur le marché mondial. Faute de disposer de ces ressources énergétiques, les pays de l’Union européenne affichent présentement une croissance économique inférieure à celle de la Russie. Il est urgent que le Sénégal fasse entendre sa voix. Certes le Président Macky Sall a fait état de ce diktat à l’opposé des intérêts du Sénégal, mais il faut prendre les décisions qui s’imposent. Jouer au bon élève des institutions de Bretton Woods ne mène à rien, sauf à l’impasse.
En conclusion, la situation du Sénégal est regardée de très près au plan international. Le monde nous observe par rapport à l’affaire Sonko et l’émigration massive de jeunes vers les côtes espagnoles au risque de leurs vies.
L’image renvoyée est celle d’un déficit en termes de partage des fruits de la croissance, de démocratie et de respect des droits humains.
L’échec économique du régime de Macky Sall est illustré parla politique d’emplois des jeunes. Arrivé au terme de sa magistrature et de son Programme d’insertion socioéconomique et d’emploi des jeunes ‘’Xëyu ndaw ñi’’, mis en œuvre en avril 2021 pour un montant de 450 milliards de francs CFA sur trois ans, on peut affirmer sans craindre de se tromper que le Président Macky Sall n’a plus aucune solution pour l’emploi.
De toutes façons, ce programme manquait d’envergure puisqu’il ne prévoyait que 65.000 emplois créés pour la période 2021-2023 alors que la demande moyenne annuelle est de 300 000 jeunes par an sur le marché du travail ( ref Sophie Naudeau de la Banque Mondiale).
S’agissant pour l’essentiel d’emplois non salariés, furent mises à contribution des structures de financement comme la DER et la BNDE. Fort d’une telle expérience en milieu bancaire, nous avions attiré l’attention sur les écueils déjà rencontrés dans ce type d’initiatives, en rappelant les difficultés de la Délégation à l’Insertion, à la Réinsertion et à l’Emploi (DIRE) de la fin des années 80 dans la mise en œuvre de divers programmes en faveur des « maîtrisards », des banques en difficultés comme la BIAO Sénégal en matière de déflation/réinsertion d’effectifs dans la vie économique.
Au-delà de la question du financement, nous avions identifié à l’époque les principaux écueils à franchir pour la réussite de tels programmes à savoir l’identification de profils répondant au métier d’entrepreneur (leadership, connaissance techniques et financières, désir d’entreprendre), l’identification des secteurs d’activités porteurs, la qualité des études de marchés et de faisabilité, et enfin l’accompagnement et le coaching des promoteurs sur la période de démarrage.
L’expérience du financement de l’emploi non salarié de la DER n’a pas été concluante. Elle s’est heurtée à l’absence d’un package et finalement s’est plus assimilée à du saupoudrage teinté de politique qu’à autre chose.
Face aux difficultés de tous ordres, on observe un raidissement du régime d’un Macky Sall sur le départ.
En réaction, peu de contre pouvoirs se manifestent et, lorsqu’il en existe, les actions manquent de coordination.
Des pétitions d’intellectuels sur les dérives nées de ce raidissement voient le jour mais, au vu des listes des signataires et de l’absence de démarches de mise à jour, il est permis de penser que le nombre de signataires est moins important que leurs qualités et casquettes.
L’institution judiciaire, qui est un pouvoir institutionnel, est la plus fortement mise à l’index dans le traitement des litiges, politiques en particulier. La presse, à quelques exceptions près, n’échappe pas à cette caractérisation de « souteneurs du pouvoir en place ». Les autorités religieuses ne sont pas épargnées dans ces accusations de collusion.
Refusant pour certaines de se placer en position d’intermédiation, ou alors prédisant l’issue du scrutin à venir, elles sont généralement considérées comme prenant fait et cause pour les régimes en place, qu’eux-mêmes d’ailleurs considèrent comme étant de droit divin.
Les syndicats sont moins engagés que par le passé dans l’arène politique à l’instar de leurs devanciers comme l’UGTAN, l’UNTS et même la CNTS.
La faible fréquence des renouvellements de dirigeants des organisations syndicales, consuméristes et même de la société civile, n’alimenterait-elle pas le sentiment d’un alignement de la plupart d’entre eux sur les positions du pouvoir ?
En généralisant l’observation, on pourrait parler alors de culture démocratique à tendance autocratique dans notre pays tellement les dirigeants d’institutions, d’organes, d’associations et autres rechignent à passer le témoin. Ce phénomène est d’ailleurs observable jusqu’au niveau du quartier et du village. A titre d’exemple, nous avons pu observer dans certains villages du pays que les cartes d’électeurs des populations étaient soigneusement gardées dans les malles d’un notable désireux de pérenniser son pouvoir, et ressorties le jour du vote avec des indications précises sur le choix à opérer moyennant rétribution.
La problématique du pouvoir autocratique est d’ordre sociétal. Il faudrait donc craindre que l’issue, quelle qu’elle soit, de l’élection de février 2024 ne suffise à restructurer la démocratie dans notre pays.
Aussi croyons-nous que les prochaines « Assises nationales » devraient inclure dans leur programme la remise en question de « l’homo senegalensis » actuel par rapport au pouvoir.
En définitive, dans un Sénégal pré-électoral, tous les signaux indiquent une tendance à la régression sur tous les plans.
Le niveau de violence et d’insécurité atteint durant les évènements de mars 2021 et de juin 2023 a fini de convaincre que notre société pourrait facilement atteindre un point de bascule à la moindre étincelle.
Faute de solution en interne faite de dialogue et de participation des citoyens à la gestion de la cité, le pouvoir actuel a pris l’option de se raidir pour se perpétuer.
Il revient au Président Macky Sall, en sa qualité de garant de la paix sociale, de privilégier l’apaisement en desserrant l’étau dont il connait le mécanisme mieux que quiconque.
UN EMISSAIRE DU PRESIDENT EMBALO DE GUINEE-BISSAU REÇU PAR SALIF SADIO
Salif Sadio, le chef d’Atika, la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), est bel et bien en vie.
Jean Diatta, Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 27/10/2023
Salif Sadio, le chef d’Atika, la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), est bel et bien en vie. Du moins si l’on se fie à une vidéo dans laquelle on le voit en train de s’adresser à une personne présentée comme un émissaire envoyé par le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo.
Dans cette vidéo, le chef d’Atika commence par se réjouir par l’acte d’Embalo consistant à lui envoyer un émissaire. Pour lui, cela prouve que le chef de l’Etat bissau-guinéen est conscient des liens ancestraux qui existent entre les habitants de la Casamance et le peuple bissau-guinéen. Des liens que personne ne pourra enlever, assure le vieux chef de guerre. Il demande à l’émissaire de Embalo de dire à ce dernier qu’il est encore vivant. Comme si cet émissaire ne l’avait pas constaté de lui-même ! Toutefois, dans sa courte intervention d’à peu près 5 minutes, il n’a pas dévoilé le contenu du message dont l’émissaire est porteur. Mais quand on sait l’engagement du numéro un bissau-guinéen dans la recherche de la paix en Casamance (matérialisée par les récentes rencontres entre des représentants du gouvernement sénégalais et du Mfdc à Bissau avec ses bons offices), on peut estimer qu’il s’agit d’un message de paix.
‘’Moro, si vous arrivez, vous direz à votre envoyé, mon frère, son excellence le président de la République de Guinée-Bissau... Transmettez-lui mon message. Comme je l’ai toujours dit à certains de mes frères, qu’ils le veuillent ou pas, la fraternité qu’il y a entre la Guinée-Bissau et la Casamance, c’est une fraternité ancestrale que nous avons trouvée ici, c’est une fraternité ancestrale. Je ne serai pas long. Mais dites-lui que, en ce vendredi 4 août 2023, vous êtes arrivé à moi Salif. Alors, s’il croyait que je suis mort, pour le moment, je ne suis pas mort parce que je suis un petit Jésus Christ, quand je meurs, en général, je ressuscite. Je suis tout à fait content du fait qu’il soit conscient qu’il a encore des frères ici. Ça me plaît beaucoup. Et moi, je l’ai dit, que je le veuille ou pas, je suis également son frère, on n’y peut rien, nous l’avons trouvé comme ça’’, s’est-il exclamé à l’endroit de l’émissaire.
Il poursuit en demandant à ce dernier de transmettre au chef de l’Etat bissau-guinéen la question de savoir si lui aussi est prêt à recevoir, à son tour, un émissaire qu’il lui enverra. ‘’Le message qu’il vous a confié pour moi m’est parvenu. Mais je ne serai pas long, je lui pose juste une simple question : est-ce que c’est possible que je lui envoie quelqu’un qu’il va rencontrer comme je vous ai rencontré ? Parce qu’on ne peut pas parler au téléphone’’.
Le chef de Atika dit qu’il est prêt à mourir pour la liberté de son peuple. Et parlant de peuple, il affirme que son peuple ne se limite pas aux Casamançais puisque les Bissau-guinéens, les Sénégalais et tous les ressortissants des pays limitrophes constituent tous des frères, donc son peuple. Salif impute la guerre qui oppose le Mfdc à l’Etat du Sénégal ‘’à l’ennemi’’ d’hier qui est le colon qui, selon lui, joue le rôle de manipulateur. Ilmartèle que le Mfdc n’a jamais souhaité cette guerre fratricide qui l’oppose au Sénégal.
DES DOCUMENTS OFFICIELS SUR LA SANTE DE SONKO SE RETROUVENT SUR LA PLACE PUBLIQUE
L’Etat les aurait-il fait fuiter ? Cela pourrait être assez surprenant de voir l’Etat à travers d’abord l’Administration pénitentiaire et ensuite les services de l’Hôpital Principal décider de communiquer directement sur la santé du président de Pastef
Cela pourrait être assez surprenant de voir l’Etat à travers d’abord l’Administration pénitentiaire et ensuite les services de l’Hôpital Principal décider de communiquer directement sur la santé du président de Pastef Ousmane Sonko. Jusqu’ici toutes les informations sur la santé du célèbre opposant étaient données par ses avocats. Mais une fuite délibérée organisée par l’Etat fait qu’on retrouve deux courriers de l’Administration pénitentiaire et de l’Hôpital Principal sur l’état de santé du leader de Pastef sur la place publique. L’Etat cherche-t-il à gagner la bataille de l’opinion après avoir été largué sur ce terrain ?
La question mérite d’être posée. Et si la réponse était affirmative, cela voudrait dire que l’Etat est dans une logique de rattrapage au niveau de l’opinion où les nouvelles inquiétantes communiquées par l’avocat Me Ciré Clédor Ly sur l’état de santé de son client ont fini d’émouvoir. Jusque-là du 31 juillet, date d’arrestation du leader de Pastef, à nos jours, toutes les informations sur l’état de santé d’Ousmane Sonko étaient données par ses avocats. Les plus récentes ont été livrées par Me Ciré Clédor Ly qui a lancé une alerte sur la dégradation de la santé du président Ousmane Sonko qui serait plongé « dans un coma profond » suite à un malaise. « La situation d’Ousmane Sonko est alarmante et son état de santé s’aggrave de façon inquiétante. Il est entré dans un profond coma ce lundi 23 octobre 2023, ce qui a surpris même le Service hospitalier et conforte les inquiétudes que j’avais avancées après l’avoir visité la veille. Ce qui est arrivé hier matin prouve que l’irréversible peut à tout moment se produire puisque le Service de contrôle et de soins peut être pris au dépourvu à tout moment… » écrivait le mardi 24 octobre Me Ciré Clédor Ly dans un communiqué.
L’administration pénitentiaire confirme Me Ciré Clédor Ly
A la même date, c’est-à-dire le 24 octobre, le nouveau directeur de l’Administration pénitentiaire, le colonel de gendarmerie Abdoulaye Diagne, après avoir reçu un compte rendu du médecin-commandant, médecin chef de l’Administration pénitentiaire décide alors d’informer le ministre de la Justice, Me Aissata Tall Sall. Le document de compte-rendu « fuite » sur la place publique à travers les réseaux sociaux. « J’ai l’honneur de vous rendre compte de la situation médicale du détenu particulièrement signalé Ousmane Sonko, en service de Réanimation de l’Hôpital Principal de Dakar depuis le 17 août 2023. En effet depuis 48 h, le sus nommé présente une fièvre à 40 degrés avec frissons et vomissements, le tout accompagné de perte de connaissance ayant nécessité des soins de réanimation. La cause de la fièvre n’étant pas encore connue malgré un bilan biologique, une antibiothérapie probabiliste a été démarrée. Il est aussi à noter qu’en dehors des épisodes de perte de connaissance, Monsieur Ousmane Sonko tient des propos délirants et incohérents. Il exprime le souhait de retourner à la Maison de Correction de Sébikotane malgré son état de santé délicat qui nécessite, d’après le médecin chef de l’Administration pénitentiaire, son maintien dans un service de réanimation » écrit le colonel Abdoulaye Diagne à la nouvelle ministre de la Justice, l’avocate Me Aïssata Tall Sall.
L’hôpital Principal confirme le coma de Sonko
La nouveauté c’est que ce mercredi, pour la première fois, l’Hôpital Principal communique sur l’état de santé du leader de Pastef. Le Département d’Anesthésie-Réanimation Urgences-Hémodialyse transmet au médecin-commandant, Médecin-chef de l’Administration pénitentiaire un compte-rendu d’hospitalisation. « Mr Ousmane Sonko, 49 ans a été hospitalisé le 17 août 2023 pour : coma au décours d’une hypoglycémie profonde. Patient transféré en urgence le 17/08/2023 à partir du service de Téranga de l’hôpital Principal de Dakar pour un coma au décours d’une hypoglycémie profonde. Il aurait été en diète complète depuis le 29 juillet et interné à la maison d’arrêt et correction de Sébikotane avec plusieurs épisodes d’hypoglycémie dont l’une d’entre elle avait nécessité son transfert d’urgence au pavillon Teranga de l’hôpital Principal de Dakar le 06/08/2023. A l’arrivée au niveau de ce service, une hypoglycémie sévère à 0,56 g/l aurait été constatée avec des céphalées intenses avec une hypotension artérielle à 102/70 mmHg, une fréquence cardiaque à 84 batt/min. Il aurait reçu du sérum glucose…Le premier bilan réalisé au pavillon Teranga avait retrouvé une altération de la fonction rénale. Le patient aurait continué à présenter des épisodes d’hypoglycémies à répétition avec des céphalées et vertiges. Devant l’apparition d’un coma le 17/08/2023 à 1h30 du matin, son transfert en urgence en réanimation a été effectué » écrit le Département d’Anesthésie l-Réanimation-Urgences-Hémodialyse.
L’Etat dans la bataille de l’opinion
Visiblement, l’Etat a fait « fuiter » volontairement des informations sur l’état de santé du président Ousmane Sonko. La coïncidence est en tout castroublante de l’apparition simultanée sur les réseaux sociaux de la lettre du directeur de l’Administration pénitentiaire, le colonel Abdoulaye Diagne, au ministre de la Justice et celle des services de réanimation de l’hôpital Principal. L’Etat cherche surtout à faire dans le rattrapage informationnel pour renverser le retard qu’il a accusé sur ce registre. Car jusqu’ici, l’information sur la santé du président Sonko est uniquement livrée aux Sénégalais et à l’opinion internationale par les avocats du président de Pastef.
BIENTOT UN POLE AQUACOLE DANS LA COMMUNE DE NDIAGANIAO
Un pôle aquacole d’un coût de 481 millions de Fcfa sera bientôt construit dans la commune de Ndiaganiao (Mbour), a appris l’APS de Tening Sène, maire de la commune, par ailleurs Directrice générale de l’Agence nationale d’aquaculture (ANA).
Ndiaganiao 27 oct (APS) – Un pôle aquacole d’un coût de 481 millions de Fcfa sera bientôt construit dans la commune de Ndiaganiao (Mbour), a appris l’APS de Tening Sène, maire de la commune, par ailleurs Directrice générale de l’Agence nationale d’aquaculture (ANA).
»Le financement global du projet est estimé à 481 millions de Fcfa et va générer plus de 192 emplois dans la commune », a soutenu Tening Sène.
Le pôle aquacole qui verra le jour au début de l’année 2024 dans le village de Soussoum sera composé d’une écloserie de production d’alevins, d’un bassin de pré-grossissement et de grossissement de poissons entre autre.
L’infrastructure aura également, selon Mme Sène, un bâtiment administratif, un site de travail pour le tri des poisson, un centre de transformation et d’un centre de formation sur les techniques de pisciculture.
La production de deux espèces de poissons le tilapia et le poisson chat est prévue avec plus de 436 tonnes de poissons par an à travers la commune, a indiqué la DG de l’ANA.
Une aubaine pour la commune qui emploiera grâce à ce projet une centaine de personnes et formera les jeunes aux techniques de pisciculture.
La construction de ce pôle aquacole entre dans la cadre du Projet de Gestion des Ressources naturelles au Sénégal (PGRNS) dont la composante aquaculture est financée à hauteur de 6 milliards et exécutée par l’ANA dans 8 régions du Sénégal.
Dans le cadre de la mise en place de ce pôle aquacole, plusieurs activités de sensibilisation ont été organisées dans la commune, selon le représentant du coordinateur du PGRNS Ousseynou Niang qui a souligné l’importance de »l’appropriation communautaire » d’un tel projet.
»Plusieurs évaluations et études de faisabilité sont en train d’être menées sur le site pour le respect des exigences environnementales et sociales », a ajouté M. Niang.
LA LIGUE PRO PRONE LE FAIR-PLAY ET LA BONNE CONDUITE POUR LE DEBUT DU MARATHON
Le duel entre le Stade de Mbour et Génération Foot, championne en titre prévu demain samedi 28 octobre à 17h au stade Caroline Faye va donner le coup d’envoi du championnat de Ligue 1 (2023-2024).
Le duel entre le Stade de Mbour et Génération Foot, championne en titre prévu demain samedi 28 octobre à 17h au stade Caroline Faye va donner le coup d’envoi du championnat de Ligue 1 (2023-2024). En prélude à ce match phare de la première journée, la Ligue sénégalaise de football a rappelé hier au cours de conférence de presse d’avant match les règles de bonne conduite et les dispositions prises pour honorer le football local. En l’absence du coach et du capitaine du stade de Mbour, le coach Balla Djiba et son capitaine en ont profité pour lancer le premier défi et décliner leur ambition pour la saison.
La Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) a mis le fair-play et la bonne conduite au premier plan sur le championnat de Ligue 1 qui va démarrer demain samedi 28 octobre. Le duel qui va opposer le Stade de Mbour à Génération Foot, championne en titre, sera la rencontre phare de cette première journée. «Nous allons vers l’ouverture de la nouvelle saison et toutes les dispositions prises par la Ligue seront appliquées. Le premier acte pour la nouvelle saison était le trophée des champions et nous allons vers le deuxième avec le démarrage du championnat de Ligue 1. Le match phare de la première journée va opposer Génération foot au Stade de Mbour. Le champion en titre de l’année dernière fera le déplacement à Mbour. C’est un match important car, ce sont deux équipes avec des régimes différents. La télévision diffusera ce match, ils doivent avoir une bonne tenue pour honorer le blason du foot pro », indique Amsatou Fall lors de la conférence de presse d'avant match tenue hier, jeudi, au siège la LSFP. Le responsable de la Ligue pro a toutefois relevé l’absence du coach mbourois et de son capitaine.
«Les Stadistes ont manqué à l’appel pour des contraintes de déplacement d’après leurs dires. On ne va pas s’appesantir sur leur absence pour ne pas tenir la conférence. Ce que nous faisons, on le fait à l’endroit des clubs et des journalistes. Nous attendons de savoir les vrais motifs de leur absence pour pouvoir déterminer la suite», note-t-il.
GENERATION FOOT LANCE LES PREMIERS DEFIS DE SA SAISON
Ce qui n’a pas empêché Génération Foot, championne en titre de lancer le premier défi qui l’attend lors de son déplacement au stade Caroline Faye. Pour l’entraineur, Balla Djiba, il s’agit surtout de bien démarrer la compétition et de revenir avec un point .
«Pour ce premier match du championnat, nous allons essayer de bien démarrer la compétition. Avec le Stade de Mbour, c’est souvent un résultat positif et négatif à la fois. C’est une équipe dont on ne pas connaît sa préparation. Mais, on va aller pour faire un bon résultat. La défaite contre le Teungueth FC lors du trophée des champions, nous servira de leçon pour bien débuter la compétition», promet-il.
L’équipe championne en titre s’attend à un marathon du championnat plus disputé. «Cette année, ce sera différent de l’année précédente. Ce sera un championnat très serré parce que toutes les autres équipes se sont réorganisées. On craint d’avoir le même scénario que l’année dernière si on voit que la moitié de l’effectif est partie. On a quasiment 8 joueurs en sélection U-17. Ça sera un peu difficile mais on va se battre pour maintenir le cap».
Malgré les départs Seydina Aliou Thiam, le capitaine des Grenats pense que son équipe sera à la hauteur des attentes. Il estime que la défaite concédée devant Teungueth FC a permis à son équipe de corriger les erreurs. «On ne prend aucun match à la légère parce qu’on sait ce qui nous attend. Contre le stade de Mbour, on s’est bien préparés et on sera à la hauteur de nos attentes. C’est un match très important pour nous car nous voulons avoir un bon résultat. Soit un nul ou une victoire. Le Stade de Mbour est une bonne formation mais Génération foot est une équipe joueuse. Du coup, on fera tout pour avoir un bon résultat. La défaite contre le TFC était inévitable mais à partir de ce match, on a pu connaître nos erreurs et ce qui nous avait fait perdre», souligne-t-il.