Louga, 22 sept (APS) - Le Conseil régional de la consommation (CRC) de Louga a fixé jeudi les nouveaux prix du ciment après une concertation avec les acteurs.
L’adjoint au gouverneur de Louga, chargé du développement Daouda Sène, a présidé la rencontre du CRC, en présence des acteurs concernés par l’homologation des nouveaux prix du ciment.
Pour les départements de Louga et Kébémer, le prix plafond de la tonne de ciment est fixé à 77.000 francs CFA. Le sac de 50 kg est vendu à 3.850 francs CFA.
Concernant le département de Linguère, le prix plafond de la tonne de ciment est fixé à 78.000 francs CFA et le sac de 50 kg cédé à 3.900 francs CFA.
Les participants à la réunion ont recommandé l’affichage des prix dans les lieux de vente.
Le ministère du Commerce a fixé et homologué les nouveaux tarifs du ciment. Le prix de la tonne sortie usine est désormais fixé à 67.000 francs CFA. Le prix distributeur (prix commerçant) est arrêté à 73.000 francs CFA.
LUTTE CONTRE LE PALU, LE VIH ET LA TUBERCULOSE, LA STAGNATION DES FINANCEMENTS INQUIÈTE
Le fonds mondial de lutte contre le paludisme visait 18 milliards de dollars US pour son prochain cycle de financement de 3 ans. En l’état, 14,25 milliards de dollars US ont été mobilisés. Ce qui « met en péril l’objectif visé…
Le fonds mondial de lutte contre le paludisme visait 18 milliards de dollars US pour son prochain cycle de financement de 3 ans. En l’état, 14,25 milliards de dollars US ont été mobilisés. Ce qui « met en péril l’objectif d’obtenir suffisamment d’investissements » pour « sauver 20 millions de vies supplémentaires du paludisme, du VIH et de la tuberculose », alerte la Directrice Générale par intérim du Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme, Dr Corine Karema.
Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a annoncé que sa septième conférence de reconstitution des ressources, organisée à New York, aux États-Unis, par le président Biden, a permis de collecter un total de 14,25 milliards de dollars US. Le communiqué reçu à Emedia précise que d’autres promesses sont attendues au cours des prochaines semaines.
Le document ajoute que le gouvernement américain a promis 6 milliards de dollars supplémentaires, pour mettre fin aux trois maladies, dont le paludisme, tout en remerciant l’ensemble des donateurs et des gouvernements qui ont reconnu « la gravité de la situation » et ont « considérablement augmenté leurs engagements », notamment le Canada, la Commission européenne, la France, l’Allemagne et le Japon.
En revanche, le partenariat, tout en se félicitant « de l’augmentation significative » des contributions d’un certain nombre de pays endémiques du paludisme, et reconnaissant qu’il s’agit « d’une période économiquement difficile », a annoncé que les investissements annoncés aujourd’hui sont inférieurs à l’objectif de 18 milliards de dollars US que s’est fixé le Fonds Mondial pour son prochain cycle de financement de 3 ans. Ce qui, s’inquiète-t-il, « met en péril l’objectif d’obtenir suffisamment d’investissements » pour « sauver 20 millions de vies supplémentaires du paludisme, du VIH et de la tuberculose. »
En 2020, la maladie a causé 627 000 décès, soit 69 000 de plus que l’année précédente
Aussi, « le Fonds mondial étant l’une des principales sources de financement de la lutte contre le paludisme dans le monde, le Partenariat RBM et la communauté mondiale de la lutte contre le paludisme s’inquiètent de l’impact que pourrait avoir le fait de ne pas combler le déficit actuel », alerte le document. Lequel ajoute que le Partenariat RBM continuera à « plaider en faveur des communautés touchées par cette maladie. »
« Nous félicitons le gouvernement des États-Unis pour son leadership, ainsi que tous les donateurs qui ont contribué à la reconstitution record d’aujourd’hui - cet argent permettra de sauver des milliers de vies du paludisme, a plaidé la Directrice Générale par intérim du Partenariat RBM pour mettre fin au paludisme, Dr Corine Karema. Cependant, nous sommes préoccupés par le fait que le total des promesses de dons d’aujourd’hui n’a pas encore atteint l’objectif que le Fonds Mondial s’était fixé pour remettre la lutte contre le paludisme en avant. Ce financement est vital - non seulement pour fournir des programmes de sauvetage du paludisme, mais aussi pour renforcer la résilience des systèmes de santé de manière plus générale et contribuer à nous protéger des futures pandémies."
Elle ajoute : « aujourd’hui, la lutte contre le paludisme se trouve à un stade précaire. En 2020, la maladie a causé 627 000 décès, soit 69 000 de plus que l’année précédente, en partie attribuées à la pandémie de COVID-19. L’impact de la stagnation des financements, des urgences humanitaires, ainsi que les menaces croissantes de la résistance aux médicaments et aux insecticides, ont encore affecté notre capacité à progresser. » Avant de poursuivre : "nous appelons les gouvernements, les philanthropes, le secteur privé et les pays endémiques qui ne se sont pas encore engagés à faire un pas en avant et à s’engager. Le temps est compté pour que les gouvernements s’engagent - chaque dollar compte vraiment pour sauver des vies. Il n’est pas trop tard pour que les gouvernements, en particulier ceux qui ont déjà fait preuve d’un tel leadership et d’un tel engagement en faveur de la santé mondiale, agissent. Les pays où le paludisme est endémique dans le monde entier nous regardent et nous attendent. »
Le communiqué souligne que la reconstitution des ressources du Fonds Mondial « est essentielle aux efforts de lutte » contre le paludisme car elle permet « de mobiliser et d’investir des fonds pour le financement de programmes de lutte contre le paludisme dans 94 pays. Le Fonds Mondial a estimé qu’un Fonds Mondial entièrement reconstitué permettrait : De réduire les cas de paludisme de 66 %, soit de 239 millions en 2020 à 81 millions en 2026, d’augmenter la couverture des moustiquaires imprégnées d’insecticide en Afrique de 43 % en 2020 à 52 % en 2026, de traiter 550 millions de cas de paludisme grâce aux systèmes du secteur public entre 2021 et 2026, et d’éliminer le paludisme dans 6 pays supplémentaires d’ici 2026.
LA GUINEE ET LE MALI DANS LE VISEUR DE LA CEDEAO
Un sommet de la Cédéao très attendu se tient jeudi 22 septembre en fin de journée à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Convoqué par la présidence bissau-guinéenne, il sera essentiellement consacré aux situations en Guinée et au Mali…
Un sommet de la Cédéao très attendu se tient jeudi 22 septembre en fin de journée à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Convoqué par la présidence bissau-guinéenne, il sera essentiellement consacré aux situations en Guinée et au Mali, sources de tensions entre l’organisation régionales et les deux capitales.
En fin de compte, le sommet extraordinaire de la Cédéao va être l’événement africain de cette Assemblée générale de l’ONU. Il a été voulu avec insistance par la présidence bissau-guinéenne et il se tiendra dans un bâtiment adjacent aux Nations unies, en fin d’après-midi.
À l’agenda, selon le président de la Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embalo : « le réexamen de la situation en Guinée et Mali », source de tensions entre l’organisation régionale et les deux capitales.
Car si le président en exercice de l’organisation a exprimé sa satisfaction envers la transition au Burkina Faso – qui dit-il « respecte la feuille de route » convenue avec la Cédéao -, il n’en va pas de même avec les autorités de transition de Guinée et du Mali. C’est pourquoi il a voulu ce sommet extraordinaire de New York.
De « lourdes sanctions » sont « sur la table »
Ce sera l’occasion pour l’ancien président béninois Thomas Boni Yayi, médiateur de la Cédéao, de briefer les chefs d’État sur sa récente mission à Conakry, fin août : celui-ci devrait lister les points d’accord et de désaccord avec les autorités de la transition guinéenne et faire des recommandations à Conakry et aux États membres.
Le désaccord majeur porte sur la durée de la transition. Pour le président Embalo, les 24 mois convenus ne sont « pas négociables » et l’hypothèse de « lourdes sanctions » est « sur la table ».
S’agissant du Mali, le point de crispation est la question des 46 soldats ivoiriens détenus depuis le 10 juillet, dont la Côte d’Ivoire demande la libération immédiate. Mais aussi l’application du chronogramme établi à Accra au mois de juillet, en même temps que la levée des sanctions frappant Bamako et devant « conduire à des élections et au rétablissement d’un régime civil » d’ici 2024. Avec Rfi
L'ART DE MANQUER LA CIBLE
Le régime de Macky Sall a toujours accusé sa communication, sanctionné les responsables, pour justifier ses échecs. Le dernier remaniement a vu d'importants changements dans ce domaine. Décryptage avec le journaliste-chroniqueur Abdoulaye Cissé
De Latif Coulibaly à Yoro Dia, en passant par Souleymane Jules Diop, Abou Abel Thiam, Mamadou Tounkara, El Hadji Hamidou Kassé, Seydou Guèye, le régime du Président Sall a toujours accusé sa communication, sanctionné les responsables, pour justifier ses ‘’échecs’’. Lors du dernier remaniement, des changements importants ont été enregistrés dans ce domaine. Décryptage avec le journaliste-chroniqueur Abdoulaye Cissé.
C’est en des termes assez pathétiques que le président de la République, Macky Sall, déplorait il y a quelques jours le déficit de reconnaissance des Sénégalais. Magnifiant ses œuvres pour Touba où les électeurs n’ont presque jamais voté pour lui, depuis 2012, le président de la République regrettait le manque d’encouragements. ‘’Quand quelqu’un travaille bien, la moindre des choses c’est de l’encourager. Cela aide à persévérer. Malheureusement au Sénégal, les gens sont très prompts à critiquer. On n’y peut rien, on l’accepte. Ce que je puis vous assurer, c’est que tout ce que je dois faire pour Touba, je continuerai à le faire. Rien ni personne ne peut le changer, parce que c’est mon devoir en tant que Président, mais aussi pour Serigne Touba’’, déclarait le Président un tantinet amer.
Mais pourquoi si peu d’adhésion et d’engouement pour ‘’toutes’’ ces réalisations pour lesquelles l’auteur lui-même semble s’émerveiller et s’enorgueillir ? Est-ce un échec ou une incompétence des responsables chargés de la Communication du régime ? Serait-ce plutôt dû à une certaine ingratitude des Sénégalais ? A chaud, dans son commentaire à Touba, Macky Sall semblait plutôt pencher pour la seconde hypothèse. Mais, avec le recul, il a peut-être été amené à réfléchir sur l’autre option. C’est peut-être des défaillances au niveau de la Communication qui, du reste, a toujours été incriminée. Une chose est sûre, à la faveur du dernier remaniement ministériel, un énorme coup de balai a été apporté à la Com. présidentielle et gouvernementale. Les deux principaux meneurs, Seydou Gueye pour la Présidence, Oumar Guèye pour le Gouvernement, ont été sortis et remplacés par d’autres profils, en l’occurrence Yoro Dia pour la Présidence et Abdou Karim Fofana pour le Gouvernement.
De Yoro Dia, le chroniqueur de la TFM Abdoulaye Cissé disait ceci dans son jàngat d’hier : ‘’Je serai surpris qu’il soit quelqu’un qui va au front. Il risque d’être un Goebbels –ce n’est pas méchant quand je le dis- un propagandiste. A la différence d’un El Hadji Kassé qui est plus un idéologue de la Communication, lui va se présenter en stratège ; quelqu’un qui est plus dans les intrigues. Encore une fois ce n’est vraiment pas péjoratif. La finalité pour lui est de réussir la mission qui lui a été confiée et pour laquelle il est payé. S’il réussit sa propagande, son employeur est content, peu importe la manière.’’
A en croire le journaliste de GFM, entre Seydou Gueye qui part et Yoro Dia qui arrive, il y a une nette différence, aussi bien dans le style que dans le parcours. Et la comparaison au propagandiste allemand semble loin d’être fortuite. Selon Monsieur Cissé, il va surtout ‘’essayer de faire dire…’’. Et dans ce registre, c’est surtout la presse qui a intérêt à faire attention. Le journaliste chroniqueur prévient : ‘’Dans ce rapport entre le communicant qui a un objectif et le journaliste, le communicant va toujours essayer d’établir un rapport de domination, d’avoir l’avantage dans ce rapport de force. Quitte parfois à user de moyens déloyaux pour discréditer le journaliste.’’ Un journaliste averti en vaut en tout cas plusieurs.
En sus de la Présidence, le Macky Sall a aussi opéré des changements, en ce qui concerne la communication du Gouvernement. Porté jusque-là par le désormais ancien ministre des Collectivités territoriales, Oumar Guèye, dont la grande innovation avait été ‘’Le Gouvernement face à la presse’’, cette communication reposera désormais sur les épaules de l’ancien ‘’ministre des réseaux sociaux’’ Abdou Karim Fofana, dont le retour dans ce contexte est loin d’être anodin.
Si Yoro Dia de la Présidence peut user de la confraternité pour avoir des entrées dans les médias, lui n’est pas journaliste mais a pu disposer de solides soutiens dans le milieu de la Presse, en plus de sa proximité avec beaucoup de figures qui jouissent d’une certaine présence les réseaux sociaux, notamment des activistes. A tel enseigne qu’à un moment, quand il était au cœur du régime, certains l’accusaient d’être le commanditaire de plusieurs faux-comptes pro-régime. Que sont devenus ces comptes et amitiés ? Va-t-il les réactiver pour faire face à la prédominance de l’opposition, particulièrement de Pastef dans les RS ? Qu’adviendra-t-il du Gouvernement face à la presse, innovation de taille de son prédécesseur et belle tribune pour vendre les réalisations du Gouvernement ? Les jours qui viennent seront à coups sûrs édifiants sur la nouvelle stratégie du Président Sall.
Les raisons de l’échec
Selon le jàngat d’Abdoulaye Cissé, trois raisons pourraient principalement expliquer l’échec supposé de la Communication présidentielle. Souvent, l’on accorde beaucoup d’importance sur le contenant, moins sur le contenu. ‘’Il y a des choses que même un sorcier ne saurait défendre. Or, eux, ils pensent que le communicant a l’obligation de tout faire pour que tout puisse passer comme lettre à la poste, que tout soit lisse. Si le produit n’est pas bon, il sera difficile pour le communicant de le vendre…’’, fait-il remarquer non sans préciser que la Communication n’est pas une panacée.
Aussi, le journaliste avertit ceux qui pensent que la communication, c’est d’être hyper présent dans le landerneau médiatique. ‘’Certains pensent qu’ils ont réussi leur mission, quand ils parviennent à faire parler de leur client ou de ses actions partout dans les médias ; que les journalistes puissent en dire du bien. La communication est bien plus complexe que ça. Le tout n’est pas : rapport avec les médias. Dans les grandes agences, on est surtout dans le lobbying, dans les grandes publications des grands magazines… Mais ici, ça compte au nombre de clics, au nombre de Unes, d’invitations sur les plateaux…’’
Même s’il n’est pas pionnier de la pratique, Wade ayant eu son Chérif Elvalide Sèye, Macky Sall lui a donné une autre ampleur. Depuis son arrivée au pouvoir, les journalistes ont toujours été au cœur de la communication de son régime. Cela avait commencé avec Abdou Latif Coulibaly et n’avait pas toujours bien tourné. Il y a également eu Abou Abel Thiam, Souleymane Jules Diop ; Mamadou Thiam ; Mamadou Tounkara, en sus d’El Hadj Hamidou Kassé, jusqu’à Yoro Dia aujourd’hui. Seul Seydou Guèye semble avoir résisté à cette règle. Tous semblent partager ce dénominateur commun de ne pas satisfaire aux exigences de leur mentor. Du coup, le département de communication est devenu celui des plus instables.
L’autre grande raison de cet échec, de l’avis du chroniqueur de la TFM, c’est la suivante : ‘’C’est difficile de porter la parole de quelqu’un avec qui on n’échange pas sur les sujets. Sur bien des questions, on n’a vraiment pas cette impression que le Président échange avec ses conseillers. On ne peut gérer convenablement la Com de quelqu’un, sans être au fait de ce qu’il veut. Nous avons des exemples patents que le PR ne partage pas… C’est le cas, par exemple, quand il s’est agi de défendre la suppression du poste de PM ; on peut également citer l’affaire Petrotim…’’.
Au-delà de ‘’Goebbels’’ et du ‘’ministre des réseaux sociaux’’ qui font leur grande première dans la coordination de la communication présidentielle et gouvernementale, le chef de l’Etat pourrait également compter sur son Premier ministre réputé ‘’ami’’ des médias, mais aussi et surtout, sur sa toute nouvelle recrue, la ministre de l’Economie Oulimata Sarr, qui dispose de plusieurs amitiés chez les activistes et autres ‘’influenceurs’’. Les semaines et mois à venir vont pouvoir édifier sur le caractère gagnant ou non de la toute nouvelle tactique présidentielle.
NOUVEL EPISODE D'UN PROCÈS CONTRE L’INDUSTRIE DE LA FARINE DE POISSON
La longue lutte contre l’industrie de farine et de l’huile de poisson en Afrique de l’Ouest semble avoir atteint, aujourd’hui, une nouvelle étape.
La longue lutte contre l’industrie de farine et de l’huile de poisson en Afrique de l’Ouest semble avoir atteint, aujourd’hui, une nouvelle étape. Comme le souligne un communiqué de Greenpeace Afrique parvenu à Emedia, c’est un groupe de femmes transformatrices de poisson, de pêcheurs artisans et d’autres habitants de la ville de Cayar qui ont entamé une procédure judiciaire contre l’usine de farine de poisson qui, selon eux, constitue une grande menace à leur droit à un environnement sain, d’autant plus que selon le texte, l’unité industrielle pollue l’air et la principale source d’eau potable de la ville.
Le collectif Taxawu Cayar qui est à l’initiative du procès, a annoncé que la société espagnole Barna a vendu ses parts de l’usine de Cayar à l’équipe de gestion locale, à la suite d’une campagne soutenue par les communautés et les organisations de la société civile.
Cette nouvelle situation intervient alors que Greenpeace Afrique révèle, toujours selon le communiqué, qu’un rapport du groupe de travail de la FAO confirme que les principales espèces de poissons ciblées par l’industrie de farine et d’huile de poisson sont "surexploitées" et que "l’épuisement des stocks de petits pélagiques côtiers constitue une menace sérieuse pour la sécurité alimentaire" en Afrique de l’Ouest. Les représentants des communautés côtières et Greenpeace Afrique ont déjà mis en garde sur l’impact négatif du déclin des stocks de poissons sur les moyens de subsistance des 825 000 personnes au Sénégal qui tirent leurs revenus de la pêche.
Ainsi, toujours selon notre source, un grand nombre de résidents de Cayar se sont rassemblés au Tribunal de Grande Instance de Thiès ce jeudi matin, pour montrer leur soutien au collectif face à l’injustice que constitue l’usine de farine de poisson. Toutefois, les avocats de la défense ont demandé au juge et obtenu l’ajournement du procès jusqu’au 6 octobre. Ce que Maty Ndao, une transformatrice de poisson de Cayar et membre du collectif Taxawu Cayar, tente de justifier. "Il semble que les propriétaires de l’usine aient besoin de temps pour trouver des excuses. Mais nous sommes prêts, les preuves scientifiques dont nous disposons révéleront au monde entier qu’ils ont enfreint la loi. Le fait que les anciens propriétaires s’enfuient après que nous ayons protesté contre eux nous rend encore plus déterminés dans notre combat. Ils polluent la terre, l’eau potable et détruisent la mer. Notre ville est empestée d’une terrible odeur nauséabonde. La santé de nos enfants et notre capacité à gagner notre vie sont en jeu. C’est pourquoi nous n’abandonnerons jamais", explique-t-elle.
Une détermination que Maître Bathily, avocat du Collectif, comprend très bien. Pour la robe noire, "les procès de ce type sont rares dans notre pays, voire dans la plupart des pays africains. C’est un moment historique pour nos institutions de protéger les droits environnementaux des communautés locales lorsque ceux-ci sont violés par des entreprises qui ne sont mues que par le profit". Il reste convaincu que "l’usine a enfreint à plusieurs reprises le code de l’environnement et l’étude d’impact réalisée avant son ouverture présente clairement d’énormes lacunes."
Il s’agit d’une position confortée par les arguments du scientifique. Car pour le Dr Aliou Ba, responsable de la campagne Océans de Greenpeace Afrique, "les usines de farine de poisson comme celle de Cayar se permettent de priver les populations locales de leur poisson et de l’exporter sous forme de farine et d’huile en Europe et en Asie pour nourrir des animaux. Elles concurrencent les marchés locaux de consommation, poussent les acteurs de la pêche à la faillite et privent les ménages sénégalais de poisson abordable pour leur subsistance". Dr est convaincu que "cette façon inhumaine de faire des affaires sur le dos des communautés locales sape la sécurité alimentaire de plusieurs millions de personnes et il est temps que cela s’arrête car elle ne profite qu’aux pays riches."
UN ADVERSAIRE NOMMÉ CONJONCTURE
Le nouveau gouvernement n’aura pas d’état de grâce, tant de nombreux dossiers l’attendent dont certains avec une charge sociale avérée. Il s’installe alors que les Sénégalais font face à une inflation généralisée
Le nouveau gouvernement n’aura pas d’état de grâce, tant de nombreux dossiers l’attendent dont certains avec une charge sociale avérée. Il s’installe alors que les Sénégalais font face à une inflation généralisée. Au plan économique, le contexte international n’incite pas à l’optimisme. Amadou Bâ doit reconduire la politique de soutien aux prix, à défaut de réchauffer le front social à 17 mois de la présidentielle.
Le chaudron qu’est devenue l’Assemblée nationale avec une représentation presque égale de l’opposition et la relative proximité de la présidentielle de 2024 ne sont pas les seuls corsets du nouveau gouvernement. Le vrai adversaire de la nouvelle équipe se nomme ‘’conjoncture’’.
L’équipe d’Amadou Bâ va, en effet, faire face à une demande sociale inédite, car accentuée par le sentiment d’abandon des consommateurs face à la spéculation sur les prix des denrées et d’autres produits comme le ciment. Le constat est sans bavure. Dans sa 5e Note stratégique publiée le 1er septembre 2022, le Bureau de prospective économique (BPE) dirigé par l’économiste sénégalais Moubarack Lô, dresse un tableau alarmant de l’évolution de l’inflation au Sénégal, ces deux dernières années.
L’organe logé au Secrétariat général du gouvernement affirme que le renchérissement des produits alimentaires s’accélère depuis mai 2021 (1,6 % ce mois-là), atteignant 5,4 % en décembre 2021, 10,6 % en février 2022 et 17,2 % en juillet 2022. Il est vrai que c’est là une crise d’une autre nature après celle, terrible, de la Covid, qui a obligé le gouvernement à instituer le Programme de résilience économique et social (Pres).
Il était question de relance pour accélérer le Pap2A, quand la guerre en Ukraine est venue noircir le tableau des perspectives économiques. Le conflit a provoqué une perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales et une pénurie de produits essentiels tels que le pétrole, le gaz et les céréales importés d’Ukraine et de Russie.
Ainsi, les prix des produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA, exprimés en francs CFA, se sont accrus de 46,2 % en mai 2022, comparés à la même période de l’année 2021, après un accroissement de 30,6 % le mois précédent, tirés par la hausse des prix du blé (+77,2 %), des huiles (+54,0 %), du riz (+35,9 %) et du sucre (+28,5 %). Or, plus de 70 % du riz et tout le blé consommé au Sénégal sont importés, dont 64 % de Russie et d’Ukraine, pour ce qui concerne le blé. Il y a une semaine, l’Inde a décidé de restreindre ses exportations de riz.
Une réalité faite de privation
Au-delà de ces chiffres très parlants du reste, il s’agit de saisir une réalité faite de privations, de difficultés liées au coût de la vie et de désagréments que les Sénégalais ont traduits dans les urnes par un vote favorable à l’opposition dans les grands centres urbains (Dakar, Touba, Thiès, Saint-Louis, Tivaouane) et en Casamance. Parmi les courants idéologiques qui ont installé une tête de pont à l’Assemblée nationale depuis les élections du 31 juillet dernier, il y a une, très visible, qui atteste qu’une large part de nos difficultés provient de ‘’nos intérêts divergents avec la France’’.
Ce courant ‘’anti-impérialiste’’, incarné par certains députés de Yewwi Askan Wi, dont Guy Marius Sagna membre de Frapp France dégage, pourrait trouver du grain à moudre avec l’autre raison de la tension économique : le handicap monétaire matérialisé par la chute vertigineuse de l’euro (donc du F CFA) par rapport au dollar américain. La semaine dernière, la BCEAO a été obligée de hausser ses taux directeurs pour répondre à l’inflation.
Le Premier ministre Amadou Bâ et son gouvernement n’ont pas une grande marge de manœuvre et devraient continuer sur la lancée de ce qu’on a connu ces derniers mois : laisser filer le déficit budgétaire, pour favoriser une relance rapide de l’économie et soutenir le pouvoir d’achat des ménages, à travers des subventions et des abandons de taxes.
C’est à un jeu d’équilibriste qu’un gouvernement, quel qu’il soit, serait astreint, en attendant les rentrées liées à l’exploitation du gaz attendues dans le deuxième semestre de 2023.
L'IMAM QUI MURMURAIT À L'OREILLE DES PRÉSIDENTS
Le président de l’association des imams et oulémas du Sénégal, Imam Moustapha Guèye est décédé lundi dernier à Paris. En 2028, EnQuête avait réalisé le portrait de cet homme multidimensionnel
Le président de l’association des imams et oulémas du Sénégal, Imam Moustapha Guèye est décédé lundi dernier à Paris. En 2028, EnQuête avait réalisé le portrait de cet homme multidimensionnel. Vous pouvez découvrir l’homme et son parcours.
Accueillant, humble et disponible, Moustapha Guèye est connu pour son franc-parler. Il fait partie de ces hommes qui ne mettent pas de gants lorsqu’il s’agit de parler de religion. En plus, il n’hésite pas à s’exprimer, de temps en temps, sur certaines questions. ‘’Dernièrement, sur certaines dérives, il a eu à rappeler à l’ordre la jeunesse sénégalaise et surtout la classe politique. De temps en temps, il arrive qu’il s’exprime sur les questions d’actualités et de prendre position’’, témoigne le coordonnateur du Réseau des journalistes pour l’information religieuse (Rejir), Mouhamadou Barro, par ailleurs membre du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct).
Représentant des familles et des cercles religieux au sein de cette institution, le natif de Thiarène dans le département de Matam est considéré par ses collaborateurs comme le ‘’symbole’’ d’un leader religieux et d’un imam. Au sein de cette institution, l’homme se distingue par le travail qu’il accomplit aux côtés du président Ousmane Tanor Dieng.
Son histoire avec la presse
Très connu à travers le petit écran de la Radiotélévision sénégalaise (RTS), et grâce à son émission ‘’Tontou Bataxaal’’ ou ‘’Lettres des auditeurs’’ qu’il a initiée et plus connue sous le nom ‘’Lettres musulmanes’’, Moustapha Guèye a une ‘’légitimité religieuse’’ qui a une empreinte dans la durée. L’imam a intégré, dès son retour au Maroc où il était de 1961 à 1966, le milieu de l’enseignement arabe. Enseignant de profession, le fils d’Alpha Guèye s’est lancé dans la presse, après un concours organisé par le directeur de l’Information à l’époque, Moustapha Niasse, pour recruter des journalistes arabophones. Sur 10 candidats, il a été reçu avec deux autres camarades. Il s’agit d’El Mamoune Sylla et Thierno Kandji Diallo.
‘’Nous détenons une revue arabe Ahlil-Jadid devenue Almasira qui existe toujours. C’est un mensuel. Quand Niasse est parti, il fut remplacé par Boubacar Latmingué Faye. Ce dernier m’a nommé conseiller’’, narre-t-il. Avec nostalgie, il explique qu’il fut des années où aucun journal arabe n’était diffusé au Sénégal sans son aval. Une mission que l’animateur de Kaddu Islam va assurer pendant des années. En 1970, quand Ablaye Ousmane Camara fut nommé ministre de l’Information, il a continué à collaborer avec la tutelle.
Ainsi, l’homme politique et le religieux œuvraient en parfaite harmonie pour des missions publiques, sociales et politiques, se rendant de conférence en conférence pour sensibiliser les citoyens. ‘’Un jour, on a organisé une rencontre à la mairie de Dakar et j’animais la conférence. Après, j’ai reçu trois lettres de satisfaction du ministre que je garde soigneusement jusqu’à présent. Elles font partie de mes dossiers’’, confie-t-il avec satisfaction.
Collaboration avec la Primature et la présidence
Un évènement marque le début de son histoire avec la Primature et la Présidence. Contacté pour la première fois par Abdou Diouf qui était le chef du gouvernement, à l’époque, il sera son conseiller chargé des affaires arabo-islamiques, lorsqu’il deviendra président de la République du Sénégal. Très impliqué dans les questions étatiques et surtout en rapport avec le fonctionnement de l’Etat, Moustapha Guèye est resté à ce poste pendant des années. Il a été aux côtés des Premiers ministres Habib Thiam, Moustapha Niasse, avant d’être affecté à la Présidence occupée alors par Léopold Sédar Senghor. Par la suite, il est resté le conseiller des présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. ‘’C’est cette longue durée de travail pour asseoir un certain équilibre au sein de la société qui lui donne cette légitimité, malgré son âge’’, confie Mouhamadou Barro.
Mais, comme l’a dit Alfred de Musset : ‘’le cœur de l'homme n'a pas d'âge’’, en plus, la justesse de l’imam dans ses prêches, de même que sa maîtrise de l’histoire des prophètes, ont fait que la RTS ne veut pas encore se séparer de l’homme de Dieu. ‘’Je suis fatigué, mais ils me sollicitent pour que je continue d’animer des émissions comme Tontou Bataxal et Kaddu l’Islam. Cependant, je n’ai jamais encaissé l’argent d’une radio ou d’une télé’’, rapporte l’ancien chef de desk religieux à la chaîne nationale. Peu importe ‘’Allahou ahlam’’ (Dieu Seul Sait), et l’imam ne compte pas sur cet argent pour entretenir sa famille. Et ce média d’Etat n’a pas été le seul organe à faire appel à ses services.
Il a également été chez Sidy Lamine Niasse. ‘’Je ne pouvais pas refuser sa requête, parce que c’est un de mes anciens élèves. Je dis souvent que les élèves les plus terribles parmi les arabophones furent les miens. Il s’agit de Sidy Lamine Niasse, Bamba Ndiaye et Dame Ndiaye’’, dit-il tout souriant. Ainsi, chaque matin, après la prière de l’aube, sur Walfadjri Fm, c’est cette voix sereine du prêcheur qui attirait l’attention des auditeurs.
L’Imam, Wade et les Lébous
La force de l’esprit religieux de Moustapha Guèye marque son envergure. C’est ce qui lui a valu d’être désigné par Abdoulaye Wade, en 2000, comme le conseiller n°1 chargé des affaires religieuses et coutumières. Et naturellement, il fut son interprète auprès des Lébous, des notables de la capitale entre autres, jusqu’à la fin de son mandat en 2012. Durant cette période, le Président Wade l’a nommé Commissaire général au pèlerinage à La Mecque pendant 4 ans. Ceci grâce à Pape Diop, l’ancien maire de Dakar. ‘’Il a tout réglé. Il m’a juste appelé pour demander mon aval. Je lui ai dit que j’allais accepter cette responsabilité pour trois raisons. D’abord, parce qu’il était un ami et je n’avais rien réclamé ; c’est lui qui m’a désigné, donc je ne pouvais pas refuser. Deuxièmement, l’offre d’un chef d’Etat ne se décline pas et troisièmement, c’est un honneur pour le fils d’une famille religieuse qu’on me charge de gérer des affaires concernant ma religion’’, explique-t-il.
A la fin de son mandat, il revint au sein de l’Association des Imams du Sénégal ; et au rappel à Dieu de Mamadou Sylla, il lui succéda sur décision du congrès. ‘’Abdoulaye Wade a fait une déclaration à la radio pour dire que Moustapha Guèye remplaçait Imam Mamadou Sylla (Ndrl qui était aussi Imam de la Grande mosquée)’’, rapporte-t-il. Vu que c’étaient les propos d’un chef d’Etat, l’Imam n’a pas polémiqué. Mais pour la Grande mosquée de Dakar, il confie qu’il ne pouvait pas la diriger. ‘’Je ne le voulais pas. C’est une responsabilité des Lébous. Donc je n’allais ni me battre ni me quereller pour ça. Cependant, vu que c’est le président de la République qui l’avait annoncé, je n’ai rien fait. J’ai continué à gérer mes activités au sein de l’association et j’ai laissé la gestion de la mosquée aux Lébous’’, avoue-t-il. Sur ce, il observa de loin la guéguerre de l’imamat entre les dignitaires lébous durant 4 ans.
L’étudiant révolutionnaire
S’il est resté en dehors de cette histoire, cela a été une toute autre musique lorsqu’il a fallu se dresser contre les autorisés sénégalaises pour réclamer des bourses pour les étudiants arabophones. Moustapha Guèye est monté au créneau. Car la religion, comme le dit Emile Durkheim, ‘’n'est pas seulement un système d'idées, elle est avant tout un système de forces’’. Cette force, il en a fait usage quand il le fallait. Au Maroc, l’imam a fédéré des mouvements estudiantins. Il a dirigé l’Union des étudiants sénégalais en langue arabe. ‘’On a une fois organisé une manifestation et brûlé l’ambassade du Sénégal au Maroc. Nous revendiquions nos bourses. A l’époque, les étudiants arabophones n’avaient pas droit à une bourse, alors que les autres en avaient. On était 76 étudiants. Parmi nos aînés, il y avait Mamadou Sow qui était le président, Amadou Iyane Thiam, le secrétaire général. On a affronté la police et il y avait eu des arrestations parmi nous. C’était en mai 1963’’, indique le Haut-commissaire de cette association.
Quelques jours après cet incident, ils furent tous rapatriés et, précisément, le 27 mai de la même année coïncidant avec l’inauguration de la mosquée de Touba. Ils furent conduits sur le champ au Commissariat central où ils passèrent un jour avant d’être transférés au palais de Justice. ‘’Les jeunes continuaient à faire des revendications. Ils ont décidé alors de nous amener à la prison civile. On a passé là-bas trois jours. Mais tous les chefs religieux avec en tête Baye Niasse, Mame Thierno Seydou, Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma se sont levés et ont fait bloc’’, explique-t-il. Avant de confier que l’implication de leaders religieux, comme Baye Niasse, dans ce combat n’est pas fortuite. Au-delà de la cause estudiantine, Moustapha Guèye était élève et fervent disciple du guide de Médina Baye.
Chantage politique
En effet, après avoir quitté la maison de son oncle maternel El Hadji Madato Diatta, en 1951, où il a été pour l’approfondissement de ses connaissances religieuses depuis l’âge de 10 ans, imam est allé chez Baye Niasse dans le Saloum. De là, il s’est rendu au Royaume chérifien. Donc, ces érudits de l’Islam ont demandé à Senghor de faire libérer ces étudiants. Mais, cette libération fut conditionnelle. ‘’La condition, c’était que j’accepte de militer pour leur parti à savoir le Ps et ils voulaient que je sois membre du Mouvement des jeunes du Ps. Ce que j’ai accepté. Parce que je voulais que tout le monde retourne étudier au Maroc. Ils nous ont ainsi donné 3 cartes de membre du parti. C’est sur ce qu’ils nous ont tous laissés y retourner’’, raconte-t-il.
A la tête de la délégation, il est retourné au Maroc la même année. Ce n’est qu’en 1966 qu’imam va fouler à nouveau le sol sénégalais. Ce chantage politique, l’homme religieux ne l’a pas regretté, vu que c’était le seul moyen pour lui de poursuivre son rêve. Et aujourd’hui, avec fierté, il affirme que si les étudiants en arabe ont pu bénéficier de bourses d’études, c’est grâce à eux, au combat qu’ils ont mené.
A propos de son implication dans les affaires de la cité et de l’Etat, l’animateur de ‘’Kaddu l’Islam’’ peut être considéré, selon ses admirateurs, comme ‘’un symbole’’ pour le Sénégal. ‘’Je l’appellerai institution. C’est une personnalité qui travaille et ce qu’ils font n’est pas visible’’, renchérit le journaliste spécialiste des questions religieuses. Sa particularité, c’est un imam qui n’a jamais été empêché par le poids de son âge. Il continue d’officier dans sa mosquée, de faire le tafsir. C’est aussi un spécialiste de la vie du Prophète (Psl), son histoire et celle de ses compagnons. Malgré une santé fragile liée à l’âge, il continue d’accomplir cette mission d’éducation et de transmission du savoir. Mais, comme le dit notre prêcheur ‘’Allahou Ahlam’’ (Dieu Seul Sait).
LE CNLS ET LE MCA QUITTENT LA PRÉSIDENCE POUR LA PRIMATURE
La restauration du poste de Premier ministre a apporté des changements dans la répartition des services de l’Etat et du contrôle des établissements publics entre la présidence de la République et la Primature.
Avec le Décret n°2022-1777 portant sur la répartition des services de l’Etat entre la présidence de la République, la Primature et les ministères, il est noté quelques changements. Par exemple, le Cnls et le Mca, qui étaient rattachés à la Présidence, sont maintenant logés au niveau de la Primature.
La restauration du poste de Premier ministre a apporté des changements dans la répartition des services de l’Etat et du contrôle des établissements publics entre la présidence de la République et la Primature. Dans le nouveau Décret n°2022-1777 portant sur cette question, il est noté que le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls) et le Millenium challenge account Sénégal (Mca-Sénégal II) ont quitté la Présidence pour la Primature.
Autre constat, le Comité national de régulation du secteur de l’électricité, logé jusque-là au ministère du Pétrole et des énergies, est devenu la Commission de régulation du secteur de l’énergie, désormais logée à la présidence de la République. Dans le nouveau décret, il est noté que la Haute autorité du Waqf a quitté le Secrétariat général du gouvernement pour le ministère des Finances et du budget. S’agissant des autres structures, il n’y a pas de changements particuliers.
Dans ce cadre, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), la Commission d’évaluation et de suivi des politiques et programmes publics, le Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (CosPetrogaz), le secrétariat du Conseil supérieur de la magistrature, le secrétariat du Conseil supérieur de la Cour des comptes sont toujours rattachés à la présidence de la République. Avec la restauration du poste de Premier ministre, les structures comme la Cellule de coordination et de suivi des projets et programmes, le Conseil national de développement de la nutrition, le Haut-conseil national de la sécurité sanitaire mondiale «One Health», le Secrétariat exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire, le Comité interministériel de restructuration des entprises publiques et parapubliques, le Comité interministériel à la prévention et à la sécurité routières, la Commission d’évaluation des agences d’exécution, l’Ecole nationale d’administration sont rattachés à la Primature.
NIAKHATE ET MORY DIAW, DES «BLEUS» AU PARLOIR !
Aliou Cissé a encore démontré ses qualités de chasseur de binationaux. Le coach des Lions a en effet décroché deux joueurs prometteurs : le défenseur, Moussa Niakhaté, et le gardien, Mory Diaw
Aliou Cissé a encore démontré ses qualités de chasseur de binationaux. Le coach des Lions a en effet décroché deux joueurs prometteurs : le défenseur, Moussa Niakhaté, et le gardien, Mory Diaw. Réactions.
Niakhaté : «Comment Mané m’a convaincu»
Passé par l’Equipe de France Espoirs, Moussa Niakhaté a finalement fait le choix de défendre les couleurs du pays de ses origines, le Sénégal.
Convoqué pour la première fois pour les matchs amicaux contre la Bolivie (le 24 septembre) et l’Iran (le 27 septembre), le défenseur central de Not-tingham Forest a expliqué son choix ce mercredi en conférence de presse, en mettant en avant le rôle joué par Sadio Mané.
«Sadio m’a contacté et ça m’a touché. (…) Il est venu vers moi et m’a demandé si je comptais jouer pour le Sénégal, si j’avais la motivation pour défendre les couleurs des Lions, donc bien évidemment, je lui ai dit ce que j’avais sur le cœur, il l’a très bien reçu, il était très content et derrière, il en a parlé au coach. Quand Sadio m’a dit : «Moussa, j’aimerais que tu viennes nous aider parce qu’on a de grands objectifs», ça m’a touché, ça m’a surpris et ça montre encore la grande personne qu’il est», a encensé le transfuge de Mayence, qui a réalisé un choix fort car il avait, à 26 ans, encore un petit espoir d’atteindre l’Equipe de France.
A noter que Moussa, venu à ce regroupement pour les deux matchs, est forfait contre la Bolivie.
Mory Diaw : «Je viens tranquillement pour essayer de me faire une place…»
Appelé suite au forfait de Edouard Mendy et au manque de compétition de Alfred Gomis, Mory Diaw, le gardien de Clermont, a été interrogé par les internautes sur le compte Twitter de la Fédération sénégalaise de Football (Fsf). Le néo-Lion a d’abord parlé de ses objectifs.
«Mes objectifs en club, c’est de continuer à performer, d’aider l’équipe dans ses objectifs qui sont le maintien. En sélection, je viens tranquillement, essayer de faire ma place et d’apporter mon expérience à un groupe qui vit très bien.»
Par rapport à la concurrence en sélection, il semble ne pas pressé.
«Franchement, moi je viens d’arriver. Mon but, c’est de rester en sélection. Maintenant, il y a une concurrence qui est là et il faut la respecter. Le principal, c’est qu’on soit tous unis pour faire avancer le Peuple sénégalais, l’Equipe nationale, et que tout le monde soit content.»
Qu’en est-il de son parcours avant d’arriver en sélection ? «Je suis formé au Paris Saint-Germain. Après, j’ai été au Portugal. Ensuite, j’ai fait une saison sans club parce que j’avais résilié mon contrat au Portugal. J’ai fait six mois en Bulgarie. Mais, là-bas, ça s’est mal passé. Après, j’ai résilié mon contrat et j’ai refait un an sans club. Puis, j’ai été en Suisse, en Quatrième Division au début, avant d’être repéré par Lausanne-Sport où j’ai fait trois ans pleins et je me suis imposé en tant que titulaire. Là, je viens de rejoindre Clermont.»
Enfin Mory raconte une anecdote quand Aliou Cissé l’a appelé. «En fait, moi, je suis quelqu’un quand mon téléphone sonne, si je ne connais pas le numéro, je ne réponds pas, il faut que la personne m’envoie un message. Là (avec Aliou Cissé), je vois un numéro que je ne connaissais pas et je me suis dit «c’est qui celui qui m’appelle ?»… J’étais avec deux jeunes de l’équipe, il y en a même un qui est sélectionné avec les U23 du Sénégal, Baba Diallo… Je décroche et j’entends : «Allô, oui Mory, c’est le sélectionneur Aliou Cissé.» J’ai dit : «Dieu merci j’ai répondu.» Et voilà, après on en est là (rires).»
«LA TELEVISION N’EST PLUS L’ECRAN NUMERO 1»
Le mythe de la télévision s’est cassé. Apparaître sur le petit écran n’est plus devenu un privilège aujourd’hui. Nous sommes maintenant très loin de l’époque où ceux ou celles qui apparaissaient sur la petite lucarne étaient considérés comme des stars
La télévision est en train de ne plus être l’écran numéro 1, surtout avec l’émergence de nouveaux types de moyens de diffusion de contenus depuis l’avènement d’internet. C’est ce qui explique la fin d’un mythe annoncée par les spécialistes qui disent que l’alerte avait été faite dans les années 90.
Le mythe de la télévision s’est cassé. Apparaître sur le petit écran n’est plus devenu un privilège aujourd’hui. Nous sommes maintenant très loin de l’époque où ceux ou celles qui apparaissaient sur la petite lucarne étaient considérés comme des stars. On les regardait de haut. Ils impressionnaient leur monde. Le journal de 20 heures à la Rts était le passage obligé pour s’informer. Les parents d’élèves exigeaient à leur progéniture de se mettre devant le petit écran pour s’informer. Il y avait une certaine élite à qui l’accès à ce médium était réservé. Ce n’est plus le cas avec maintenant le petit écran devenu le lieu de fréquentation de n’importe quelle catégorie sociale, pourvu que celle-ci soit en phase avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, communément appelées les Ntic. Celles-ci ont participé, dans une large mesure, à tuer le mythe de la télévision en démocratisant son accès à n’importe quel individu qui veut faire passer son message. Adama Sow, journaliste spécialiste des métamédias, reconnait que la télé connait une crise qui dure depuis bientôt deux décennies.
Dans l’émission Les Guignols de l’info, qui passait sur Canal, l’alerte avait été lancée dans les années 90 selon lui. «Si vous vous souvenez d’ailleurs, le générique de cette émission Les Guignols de l’info sur Canal, c’était quoi ? C’était vous êtes en train de suivre l’ancêtre d’internet. C’était déjà une anticipation des années 90. Parce que Les Guignols de l’info, c’est vrai que c’était une émission parodique mais pleine de sens. Déjà à cette époque, certains professionnels des médias voyaient un peu, avec l’avènement d’internet, que la télé va bientôt faire son temps. Qu’on le veuille ou non», argumente M. Sow, avant de surligner que ce bouleversement que connait ce médium «maintenant encore, s’est rendu plus prégnant du fait de l’avènement de nouveaux modes de consommation, de l’image qu’on vous montre, de diffusion des contenus». «On ne parle pas assez de ça. Mais je pense que l’évènement, quand Netflix a vu le jour, c’est le streaming. Ce dernier est vraiment le mode de diffusion. Maintenant, au lieu d’attendre les rendez-vous d’émission devant la télé, les gens peuvent avoir un flux de contenus de qualité supérieure de divertissements, d’infos, de magazines, de documentaires en continu. C’est-à-dire non seulement en continu, mais avec une nouvelle technique qui est le replay», poursuit-il.
Si la télévision tenait sa force de ses rendez-vous, ce n’est plus le cas avec d’autres modes de consommation de contenus. «La télé, c’étaient des rendez-vous. Par exemple au Quotidien, nous avons rendez-vous tous les matins avec vous. La force des médias traditionnels est que ce sont des médias de rendez-vous. Par exemple, à la Rts, les journaux télévisés de 20 heures, 13 heures, 6 heures du matin, la matinale, etc., ce sont des rendez-vous. Déjà le streaming, c’est un mode de consommation et de diffusion de l’info avec les Vod, Vidéo à la demande, replay streaming. C’est dire qu’il n’y a plus de rendez-vous», fait-il remarquer. «Si vous rentrez chez vous, le soir par exemple, le week-end, pour vous détendre un peu parce que vous ne travaillez pas le dimanche, vous pouvez regarder des contenus audiovisuels en continu sur votre Laptop ou votre tablette, sur votre téléphone. Ce sont des séries, des films et même des journaux, des magazines d’information, des débats. Nous sommes affranchis de la force de la télévision, c’est-à-dire elle nous donnait des rendez-vous qui marquaient des moments. La télévision n’est plus le principal écran», renchérit Adama Sow.
En plus d’une floraison de chaînes de télévision inondant l’espace télévisuel, il suffit d’avoir dans son smartphone, une connexion internet pour faire passer son message. Il y a l’émergence de nouveaux types de télévision sur les réseaux sociaux. A travers un article sur France 24 publié en 2018, l’on se posait la question de savoir si bientôt on ne devait pas aller sur Facebook ou Twitter pour regarder ses programmes préférés ? Après Netflix et Amazon, ce sont les réseaux sociaux qui s’attaquent au monde de la télévision avec un avantage de taille : une parfaite connaissance de leurs utilisateurs. Le poste téléviseur est titillé par les smartphones et autres appareils téléphoniques, qu’on se prend à dire que la télévision est maintenant à portée de main. «Chacun a sa chaîne de télévision», a-t-on l’habitude de dire pour faire ressortir la réalité qui veut que chacun dispose de sa télévision dans sa poche. Contrastant avec l’époque où ne disposait pas encore de ces moyens de communication dont dispose l’actuelle génération qui peut se permettre de produire des contenus en s’improvisant journaliste ou animateur sans pour autant passer par une école de formation. Et cela déteint sur la qualité des productions qui sont loin de ce qu’on avait l’habitude de nous servir à l’époque, où il n’y avait qu’une seule chaîne de télévision au Sénégal, la Rts.
Ayant perdu l’exclusivité de la diffusion de contenus en 1994, avec la libéralisation des médias et l’ouverture des premières chaînes de télévision privées, la télévision sénégalaise est loin encore de l’époque où ceux qui sont devenus aujourd’hui de grands artistes lui faisaient les yeux doux pour se faire promouvoir à travers les émissions télévisuelles qui passaient à cette époque sur ladite chaîne. Boubou Sall, directeur des Systèmes d’information à la Rts, de mettre l’accent sur la démocratisation de la télévision qui en fait un médium qui n’est plus hors de portée d’une certaine catégorie sociale qui semblait être exclue de son fonctionnement. «Il n’y avait qu’une chaîne, la Rts, maintenant c’est tout un chacun qui fait de la télé. Maintenant c’est un médium accessible à n’importe qui. Des gens font des productions. Ils sont beaucoup plus suivis et tout ça participe à démystifier la télévision», avance le directeur des Systèmes d’information à la Rts, qui se rappelle les bons souvenirs où la Rts était courue par ceux qui sont aujourd’hui devenus de grands artistes. «Donc ce que les observateurs ne comprennent pas, avant même de rentrer à la Rts, c’était un problème. Les grands artistes, tous faisaient le pied de grue. Ils s’asseyaient sur les escaliers pour attendre Maguette Wade (le regretté animateur de l’émission Télé-variétés qui passait à la Rts)», raconte Boubou Sall pour montrer les efforts que ces artistes déployaient pour pouvoir passer à l’émission de télévision animée par le regretté Maguette Wade, pour faire leur promotion.
Si à cette époque, c’étaient les artistes qui couraient après la télévision, ce sont maintenant les télévisions qui sollicitent les artistes pour se produire en casquant fort. «On les paye maintenant. La donne a changé. Pour faire prester Dip Doundou Guiss, il faudra payer beaucoup d’argent. Les chroniqueurs sont payés. La démocratisation de la télé est passée par là. Avant, la télé était réservée à une certaine élite. Même pour faire leur promotion, il faut les payer», renchérit M. Sall. «Nous avions quand même payé à Viviane Ndour, 4 (quatre) millions si je ne trompe, pour prester avec son orchestre à la Rts. Si Waly devait prester, on aurait déboursé 8 (huit) millions», ajoute-t-il.
L’effritement du mythe de la télévision est symbolisé par l’accessibilité des moyens de diffusion qui se traduit à travers la facilité que les utilisateurs ont pour faire passer leur message actuellement, contrairement à une époque où c’était la croix et la bannière pour le faire. «Pour passer un message, on n’a pas besoin d’écrire, il suffit d’un vocal ou d’une vidéo pour arriver à ses fins», soutient M. Sall. Indiquant que «le poste téléviseur est appelé à disparaître», M. Sall de s’exprimer au sujet de la perte de crédibilité de la télévision dont l’information était toujours considérée comme une vérité. Et M. Sall de soutenir qu’on en est arrivé à un moment où «l’information peut être manipulée». «Tout dépend de la ligne éditoriale. Tu peux manipuler l’information comme tu veux. Avant c’était la Rts, on disait que tout ce qui passe à la Rts c’est vrai. Et effectivement je peux le prouver. Une information, avant d’être diffusée, est traitée, on fait les recoupements. Maintenant c’est la course sur tout ce qui est scoop», soutient-il. «La démocratisation a mené à cette médiocrité. Auparavant pour faire de la télé, il fallait beaucoup de moyens. Maintenant avec son téléphone, on peut faire de la télé», indique-t-il.
Alioune Ndiaye, journaliste et patron de Pikini Production, de soutenir que la télévision n’est plus de «la magie». «Il y a des gens qui sont des stars de la médiamétrie au Sénégal. Il y a des gens qui sont plus connus que les présentateurs télé. Auparavant tous les présentateurs étaient bien connus. Aujourd’hui, tout le monde connait Nabou Dash, Adamo…», avance Alioune Ndiaye, ancien journaliste à la Rfm. «La démocratisation de ce médium s’est faite sans encadrement», selon Alioune Ndiaye. Le manque de diversité dans la manière de faire, amène notre interlocuteur à dire ceci : «Souvent j’ai l’habitude de le dire, il y a quinze enseignes au Sénégal, mais il y a une seule chaîne. Toutes les chaînes proposent le même programme, le même type de contenu», déclare-t-il. Parlant de la télévision, Alioune Ndiaye de souligner que ce médium a plusieurs rôles à jouer. «Le rôle des médias en général, c’est d’informer, distraire. Les gens ne regardent pas la télé pour apprendre, les gens regardent la télé pour se distraire», fait-il savoir.