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20 juin 2025
POURQUOI AAR SENEGAL ETAIT DANS LE DECOR
Au sein de la coalition ‘’Aar Sénégal’’, conduite par Thierno Alassane Sall, l’ancien ministre du président Macky Sall, on rumine sa déception, au lendemain du scrutin.
Au sein de la coalition ‘’Aar Sénégal’’, conduite par Thierno Alassane Sall, l’ancien ministre du président Macky Sall, on rumine sa déception, au lendemain du scrutin. Les premiers résultats issus des urnes des élections Législatives du 31 juillet 2022 ne satisfont pas ses membres.
Invité de l’édition spéciale d’iRadio, l’analyste politique, Ibrahima Malick Thioune, explique pourquoi ses leaders n’ont pas bénéficié de l’effet de la nouveauté qui a souvent prévalu.
« Là, il faut revenir à la sociologie du vote sénégalais, a-t-il rembobiné. Les Sénégalais votent toujours de la même manière. Cela veut dire qu’ils ont toujours une appétence particulière pour la nouveauté. Souvenez-vous de Djibo KA, de Moustapha Niasse. À chaque fois qu’ils sont venus avec des nouveautés, les gens ont suivi. C’est cet effet-là qui a profité à Pape Djibril Fall et à sa liste. »
Mais, pour ce qui est de ‘’Aar Sénégal’’, ils n’ont pas pu profiter de cette effet nouveauté. Selon le juriste, « ils étaient lus comme des acteurs politiques, mais la faiblesse de ‘’Aar Sénégal’’ contrairement à Yewwi, c’est qu’ils n’ont pas d’ancrage national. Ils sont des dissidents d’une opposition globale qui s’était faite contre Macky Sall. N’ayant pas cet ancrage national-là, il leur était difficile de battre campagne. Après, la figure de Ousmane Sonko a été trop envahissante dans cette élection. Du coup, les gens ont lu l’opposition qu’à travers la figure de (Sonko). »
Autre frein à l’expansion de ‘’Aar Sénégal’’, selon lui, ses membres « ne sont pas des politiciens typés mais des intellectuels qui ont voulu se mêler à une chose politique dont ils ne maitrisaient pas les arcanes. Ils en ont payé les frais ».
LUEUR D'ESPOIR POUR LES SERVITEURS
Le mouvement Les Serviteurs dirigé par le journaliste Pape Djibril Fall, tire un bilan satisfaisant de sa première participation à une élection. Il est loin du trio gagnant : Yewwi - Wallu et Benno. Mais, il coiffe au poteau des coalitions d’envergure
Le mouvement Les Serviteurs dirigé par le journaliste Pape Djibril Fall, tire un bilan satisfaisant de sa première participation à une élection. Il est loin du trio gagnant : Yewwi - Wallu et Benno. Mais, il coiffe au poteau des coalitions d’envergure comme Aar Sénégal et Bokk Gis Gis.
Abdoulaye Cissé, tête de liste proportionnelle (Suppléants) du mouvement exulte. « On avait fait notre déclaration le 22 mai 2022 à deux semaines de la clôture des parrainages. Par la suite, on a réussi à franchir toutes ces étapes. Beaucoup de personnes ne nous attendaient pas », a-t-il réagi, ce lundi, lors de l’édition spéciale d’Iradio, décryptant les élections Législatives 2022.
Pour lui, cette percée augure des « lendemains meilleurs » pour les Serviteurs.
par Momar Dieng
POUR MACKY SALL ET BBY, LA GRANDE DÉSILLUSION DE JUILLET
L’affinement des résultats devrait donner un aperçu des rapports de forces dans une Assemblée nationale largement renouvelée. Pour le chef de l'État, c’est peut-être le temps des grandes remises en cause et des incertitudes
A l’issue des élections législatives sénégalaises de ce 31 juillet 2022, on se dirige vers un bouleversement des forces au niveau de l’Assemblée nationale, suivant les tendances provisoires des résultats égrenés par les médias après la fermeture des bureaux de votes à 18 heures. La coalition d’opposition Yewwi Askan Wi regroupée autour d’Ousmane Sonko ferait une entrée fracassante au parlement au détriment de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) du président Macky Sall.
Pour l’heure, difficile de donner avec exactitude la répartition des sièges entre les protagonistes dans la nouvelle assemblée, mais il semble que la majorité écrasante de BBY dans la législature sortante (127 députés sur 165) soit passée de mode. En cela, la mise en œuvre d’une inter-coalition inédite entre Yewwi Askan Wi (YAW) dirigée par le duo Ousmane Sonko/ Khalifa Sall et Wallu de l’ancien président Abdoulaye Wade.
Largement favorite dans les grands centres urbains, Yewwi Askan Wi a remis Dakar dans sa poche (après les élections de janvier 2022) et propulsé Guy Marius Sagna à Ziguinchor. Elle a fait sauter le verrou qui maintenait encore des départements comme Saint-Louis, Louga et Sédhiou dans la mouvance présidentielle. Pour sa part, Wallu s’est adjugée le département de Pikine.
Si elle a arraché la commune de Guédiawaye en janvier dernier des mains d’Aliou Sall, frère cadet du président Macky Sall, la coalition d’opposition a fini le travail en conquérant le département du même nom au nez et à la barbe des multiples figures du pouvoir dans cette grande banlieue de la région dakaroise confrontée à toutes sortes de difficultés.
L’offensive électorale de YAW s’est même prolongée jusqu’à Mbour où le département est tombé dans son escarcelle alors que la commune lui avait échappé aux élections locales de janvier dernier. Tout à côté, le département de Thiès devrait également tomber dans l’escarcelle de Yewwi Askan Wi vainqueur de la quasi-totalité des centres de votes, urbains comme ruraux.
Dans la soirée, l’affinement des résultats devrait permettre de voir plus clairement dans la répartition des sièges de députés et donner un aperçu des rapports de forces dans une assemblée nationale largement renouvelée. Pour Macky Sall, c’est peut-être le temps des grandes remises en cause et des incertitudes.
Dans la Diaspora, une majorité des 15 sièges de députés devrait également aller à l’inter-coalition Yewwi-Wallu, un autre échec qui rend plus béante la grande désillusion de juillet 2022 pour Macky Sall et Benno Bokk Yaakaar.
par Madiambal Diagne
UNE SI COURTE MAJORITÉ POUR MACKY SALL
Le président porte une grande responsabilité dans le recul de son camp aux législatives. Il s’était gardé de tirer les enseignements des élections locales de janvier. Il a eu tort de différer son remaniement, ménageant les carences de ses collaborateurs
Les électeurs ont fini de voter dans le calme et la sérénité pour choisir les députés de la nouvelle législature. Les résultats provisoires indiquent un vote quasi identique à celui du scrutin du 23 janvier 2022. Les électeurs ont voté de la même manière hier qu’ils ne l’avaient fait en janvier 2022. Les trois pôles politiques que sont les coalitions Benno Book Yaakaar (Bby), Yewwi Askan Wi (Yaw) et Wallu Sénégal ont pratiquement gardé leur électorat. Au finish, le camp du président Macky Sall semble sortir de ce scrutin avec une majorité absolue. L’opposition a conforté sa victoire au niveau des principales circonscriptions qu’elle avait gagnées aux dernières locales.
C’est ainsi que Yaw a remporté les suffrages à Dakar, Ziguinchor, Guédiawaye, Keur Massar, Rufisque. La coalition Wallu Sénégal a gagné le département de Mbacké grâce notamment aux votes massifs des électeurs de la commune de Touba traditionnellement favorables à l’ancien président Me Abdoulaye Wade qui ont fait basculer la balance du côté de l’opposition. Yaw a pu aussi gagner à Saint-Louis et Sedhiou. Ses bons scores de janvier 2022 ont donc été amplifiés. Le ralliement à la dernière minute de l’ancien ministre Marie Teuw Niane au camp de Yaw s’est révélé fatale au maire de Saint Louis Mansour Faye. À Louga, le ministre Moustapha Diop qui n’a pas été investi a pu sauver les meubles grâce aux résultats du département, en plus du soutien de Mamour Diallo à la liste Bby et qui était en dissidence lors des locales. L’opposition doit-elle sa victoire à Louga à la disgrâce des responsables socialistes ? À Kébémer, Modou Diagne Fada a lui aussi essuyé un revers à Darou Mousty, mais a pu se rattraper avec les résultats du département. D’un autre côté, la coalition Bby a réussi à inverser la tendance à Thiès, et à Kaolack.
Macky Sall paie l’absence d’une nouvelle offre politique…
La mayonnaise de l’élan unitaire au sein de Bby n’a pas pris. Les chiffres indiquent pertinemment que les différentes coteries politiques au sein de Bby qui s’étaient farouchement combattues lors des élections locales sont restées sur leurs hostilités. C’est notamment le cas à Dakar et à Ziguinchor. Les soutiens des autres responsables de Bby n’ont manifestement pas suffi pour permettre à Victorine Ndèye de gagner mais elle aura participé à limiter les dégâts !
Au demeurant, le président Macky Sall porte une grande responsabilité dans ces reculs pour ne pas dire dans ces nouvelles déconvenues électorales. En effet, il s’était gardé de tirer les enseignements des élections locales de janvier 2022. Il était attendu un remaniement gouvernemental pour nommer un Premier ministre et impulser dans la foulée une nouvelle dynamique politique. Le chef de l’État avait choisi de garder le statu quo, en ignorant le coup de semonce des électeurs. Qu’est ce qui expliquerait que les électeurs changent de perception alors que rien de nouveau ne leur a été proposé ? Les électeurs se sont-ils sentis snobés ? Le président Sall avait tort de choisir de différer son remaniement, ménageant les carences de ses collaborateurs et fermant les yeux sur des comportements d’arrogance décriés par les populations. En outre, les démarchages de responsables de Yaw qui ont été débauchés n’ont pas apporté de nouveaux électeurs. Si ces maires et autres leaders ont «transhumé», les masses d’électeurs ont continué à garder leur vote protestataire. On peut même augurer que ce débauchage a été contreproductif et a ainsi davantage pu renforcer un sentiment de révulsion. La facilité avec laquelle des maires élus de Yaw avaient rejoint le camp adverse renseigne sur le fait d’un racolage de Yaw qui avait investi des candidats ramassés au bord de la route et avec lesquels cette coalition n’avait pas de grands liens affectifs ou de réelle camaraderie ou de compagnonnage ou véritable ancrage politique. Ces maires ne pouvaient alors emporter avec eux les électeurs vers leur nouvelle destination.
On aura sans doute remarqué un relatif faible taux de participation, d’un peu plus de 40%, dans les mêmes eaux que celui des élections municipales du 23 janvier 2022 qui était de l’ordre de 48%. Il est également à rappeler qu’en 2007, le taux de participation aux législatives qui étaient boycottées par une bonne frange de l’opposition était de 34,7%. Le taux de participation aux législatives de 2012 a été de 36,67%. D’aucuns ont cherché à expliquer le fort taux d’abstention par l’alibi des intempéries météorologiques. Il a abondamment plu dans la journée d’hier, 31 juillet 2022, dans divers endroits du Sénégal mais force est de rappeler que lors des élections législatives du 30 juillet 2017, de fortes pluies s’étaient abattues sur tout le pays et pourtant, le taux de participation était de 53,66%.
Les scores de l’opposition sont respectables et donnent une configuration nouvelle à l’Assemblée nationale avec une forte représentation de députés qui vont occuper les bancs réservés à l’opposition. Si l’opposition a raté ses paris ou ses objectifs déclarés d’imposer une cohabitation au président Macky Sall, c’est parce que ses différentes franges n’arrivaient pas à s’entendre sur les conditions minimales pour constituer des listes encore moins sur un programme de gouvernement. On a vu la coalition Yaw voler en éclats dès la publication des listes. De même les invectives entre les différentes coalitions de l’opposition surtout entre Yaw et Aar Sénégal ont été acerbes tout le long de la campagne électorale. L’inédite initiative de l’inter coalition Yaw-Wallu a pu engendrer des gains électoraux et a permis à Wallu de revenir avec fracas sur le jeu politique.
L’opposition a fait quelques nouvelles conquêtes comme à Pikine et Sédhiou mais elle aurait pu faire plus mal. Elle a péché dans sa stratégie de campagne. Ousmane Sonko a manifestement confondu ces élections législatives à une présidentielle. Il a axé toute la campagne électorale de sa coalition exclusivement autour de sa propre personne. Le fait ne constitue pas une surprise car l’égocentrisme de l’homme est bien connu mais il apparaît assez surréaliste de demander à faire voter pour des personnes qui ne sont apparues nulle part dans la campagne. Ousmane Sonko s’est comporté comme un gourou qui inhibe ses fidèles alors que chaque candidat devrait pouvoir se prévaloir d’un coefficient personnel ou de relations de proximité ou de voisinage qui auraient pu lui permettre d’engranger des voix dans leurs milieux socio-professionnels. L’attitude de Ousmane Sonko a pu être délibérée car il se pose déjà en candidat de sa coalition pour la prochaine présidentielle.
…mais garde toutes les cartes en main
Le camp du président Sall devra faire le deuil des majorités « à la soviétique » mais elle peut s’adosser à une majorité parlementaire pour gouverner. La situation politique est porteuse d’un renforcement du modèle démocratique. Il appartiendra au chef de l’État de faire une lecture pointue de ces suffrages et d’en tirer les conséquences pour la suite de son mandat. Il a les coudées franches pour mettre en place l’équipe gouvernementale de son choix car n’étant tributaire ou dépendant d’aucune hégémonie politique, même dans son propre camp, qui pourrait lui en imposer. Il aura alors compris la nécessité de donner une nouvelle impulsion ou un nouvel élan à son action politique.
Le président Sall ne devrait pas manquer d’apprécier à sa juste valeur le vote que les populations viennent d’exprimer. Il est alors de la responsabilité du chef de l’État de veiller à garantir le fonctionnement normal et régulier des institutions républicaines et leur donner la plénitude de leurs missions. On devrait pouvoir considérer qu’il a bien pris la mesure du rejet par les populations de toutes les dérives tendant à instaurer une terreur dans ce pays et que l’État qu’il incarne ne devra pas hésiter à assurer la mission régalienne de les protéger.
LE MALI EXIGE DE MACRON D'EN FINIR AVEC SA POSTURE NÉOCOLONIALE
La junte au pouvoir à Bamako appelle le président français à cesser ses critiques contre l'armée malienne, l'accusant d'attiser les haines ethniques
La junte au pouvoir au Mali a "exigé" dimanche du président français Emmanuel Macron qu'il en finisse avec "sa posture néo-coloniale" et taise ses critiques contre l'armée malienne, l'accusant d'attiser les haines ethniques.
"Le gouvernement de transition exige du président Macron d'abandonner définitivement sa posture néo-coloniale, paternaliste et condescendante pour comprendre que nul ne peut aimer le Mali mieux que les Maliens", a déclaré à la télévision publique le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.
M. Maïga réagissait aux propos tenus jeudi à Bissau par M. Macron.
Évoquant le Mali, confronté à une grave crise sécuritaire et théâtre de deux coups d'Etat militaires en 2020 et 2021, M. Macron a estimé que la responsabilité des Etats ouest-africains était d’œuvrer pour que "le peuple malien puisse (...) exprimer sa souveraineté populaire" et "bâtir le cadre de stabilité" permettant de "lutter efficacement contre les groupes terroristes".
"Puisque force est de constater que les choix faits par la junte malienne aujourd'hui et sa complicité de fait avec la milice Wagner sont particulièrement inefficaces pour lutter contre le terrorisme, ça n'est d'ailleurs plus leur objectif et c'est ce qui a présidé à notre choix de quitter le sol malien", a-t-il ajouté.
La force française Barkhane est en train de plier bagages au Mali.
Bamako de son côté a toujours réfuté avoir fait appel au groupe paramilitaire russe Wagner, présent au Mali sur une "base commerciale" selon la Russie.
Dimanche soir, M. Maïga a aussi critiqué des "accusations erronées" de la part de M. Macron "malgré les démentis" du Mali.
Bamako a également condamné "avec la dernière rigueur" les propos "haineux et diffamatoires" du président Macron alertant sur les exactions imputées à l'armée malienne contre des membres de la communauté peul lors de récentes opérations.
L'armée malienne et les paramilitaires russes ont été notamment accusés de s'être livrés à un massacre de civils dans la localité de Moura (centre) où, selon l'ONG Human Rights Watch, quelque 300 civils auraient été exécutés fin mars.
Ces "accusations graves" de M. Macron sont de nature à "susciter la haine ethnique" au Mali où, reconnait Bamako, "ces dernières années le tissu social a été dégradé à cause des conflits communautaires".
"Il est important que le président Macron se remémore constamment le rôle négatif et la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda", a dit le porte-parole Maïga.
Les relations entre Paris et Bamako se sont fortement dégradées depuis un an. Après neuf ans de présence militaire au Mali, via l'opération Serval puis Barkhane, la France a été poussée vers la sortie par les autorités militaires maliennes, six mois après l'arrivée des paramilitaires du groupe Wagner.
SALL TEMPS POUR BENNO
Si les victoires de Yaw à Dakar, Pikine, Guédiawaye, Thiès, Diourbel et Ziguinchor étaient plus ou moins attendues, peu pouvaient prévoir la déroute du camp présidentiel dans des villes comme Louga ou Saint-Louis lors de ces législatives
Les revers enregistrés par la Coalition Benno dans la majorité des grandes villes du pays font juste écho aux résultats enregistrés durant les Locales. Si les causes en sont nombreuses, les silences et ambiguïtés du président Macky Sall sur bien de sujets ont pu aussi lui porter préjudice.
Hier soir, comme les premières tendances se précisaient, l’Assemblée nationale est partie pour se parer sur une grande partie, des couleurs de l’Inter-coalition Yewwi-Wallu. Les projections de certains spécialistes électoraux sur les plateaux de radios et télés, dessinaient une très forte poussée de ces deux coalitions, tandis que la Coalition Benno du Président Macky Sall semble subir une grosse déroute jusque dans les lieux qui lui semblaient définitivement acquis. Au point que certains prédisaient même une éventuelle cohabitation. Un résultat que rien ne semblait présager pourtant.
Si les victoires de Yaw à Dakar, Pikine, Guédiawaye, Thiès, Diourbel et Ziguinchor étaient plus ou moins attendues, dans la logique de leurs succès lors des Locales, peu pouvaient prévoir la déroute des partisans de Macky Sall dans des villes comme Louga ou Saint-Louis. Le plus inattendu est même la défaite des ténors de la majorité présidentielle -on ne devrait bientôt plus utiliser ce terme, semble-t-il- dans leurs propres bureaux de vote. Amadou Ba aux Parcelles Assainies, Mame Boye Diao à Kolda, Aminata Touré à Kaolack, Mansour Faye, entre autres, ont essuyé des revers qui pourraient s’assimiler à un rejet de la part des électeurs.
Hier soir, on pouvait sentir que les alliés des deux grandes coalitions de l’opposition avaient renforcé leur présence en termes de sièges à l’Assemblée. Les questions qui se posent maintenant sont de savoir ce qu’elles voudront faire de leur nouvelle force. Pour cela, il faudrait que leurs victoires ne les grisent pas, ce qui n’est pas donné.
Néanmoins, si le président Macky Sall a été fortement ébranlé, la Constitution lui garantit un certain nombre de leviers sur lesquels il pourrait jouer, pour sinon rester le maître du jeu, du moins ne pas s’en faire totalement sortir.
Il lui faudra nécessairement prendre l’initiative sur beaucoup de choses où il a pendant longtemps entretenu l’ambiguïté. Or, comme disait le Cardinal de Retz, on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment. Plusieurs personnes dans son parti et son entourage ont bénéficié d’une impunité qui a pu révulser l’opinion, sans que l’on l’entende s’exprimer. Pire, il en a même maintenu certains dans le gouvernement, en dépit de tout bon sens.
Sa réticence à nommer un Premier ministre alors que le poste venait d’être rétabli, n’a pas été comprise, alors que le pays traverse, à l’instar de bien d’autres dans le monde, une crise alimentaire assez sévère. Conséquence, tous les effets des hausses des prix des denrées alimentaires lui sont imputés, alors qu’il fait de grands efforts pour les atténuer !
De même, le silence sur une éventuelle troisième candidature à la Présidentielle a joué comme le prétexte à vouloir éliminer certains opposants politiques, même ceux sur les têtes desquels reposent de très graves imputations pénales.
Mais la politique est un miroir de la vie. Il est certain que rien ne pouvait durer indéfiniment. Macky Sall a déjà eu l’opportunité à plusieurs reprises de montrer sa capacité à rebondir et son flair politique. La nouvelle configuration politique qui se dresse lui donne une nouvelle occasion de faire montre de ses talents.
LES PREMIÈRES TENDANCES DES LÉGISLATIVES AU MENU DU RESUME DE L'ACTUALITE DE L'APS CE LUNDI
Les premières tendances des élections législatives de dimanche marquées par une percée de l’opposition dans certains bastions de la majorité sortante sont largement commentées par les quotidiens reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Dakar, 1er août (APS) – Les premières tendances des élections législatives de dimanche marquées par une percée de l’opposition dans certains bastions de la majorité sortante sont largement commentées par les quotidiens reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Près de sept millions d’électeurs sénégalais étaient appelés aux urnes, dimanche, pour le renouvellement des 165 sièges de l’Assemblée nationale. Le scrutin s’est déroulé ’’normalement sans incidents majeurs’’, selon des observateurs.
Selon Le Soleil, les coalitions Benno Bokk Yaakaar et Yewwi-Wallu ‘’sortent du lot’’ après le scrutin dont le taux de participation est en dessous de 50%. Le journal rapporte que plusieurs villes basculent dans l’opposition alors que le pouvoir reste solide dans le monde rural.
La coalition Benno Bokk Yaakaar revendique la victoire dans 30 départements sur les 46, indique la publication.
Libération parle de ‘’guerre des chiffres’’ entre BBY et Yewwi. A Aminata Touré qui déclare que ‘’nous sommes incontestablement majoritaire à l’Assemblée’’, Barthélémy Dias répond : ‘’BBY est minoritaire et la cohabitation aura lieu (….)’’.
Selon L’As, ‘’Benno réclame 30 départements’’ alors que ‘’Yewwi rafle les centres urbains’’. ‘’Yewwi opère une razzia à Dakar, Ziguinchor, Mbacké, Guédiawaye Bignona, Keur-Massar, Bambey, Rufisque…Wallu dicte sa loi à Pikine, Kébémer…Benno conserve Fatick, Podor, Matam, Linguère, Ranérou…’’, rapporte le journal.
Pour Sud Quotidien, ‘’Yewwi ratisse, Benno résiste’’.
Avec des premières tendances favorables à Yewwi-Wallu, ‘’Macky Sall est dos au mur’’, selon le quotidien Bës Bi Le Jour.
‘’Les Sénégalais ont lancé, hier, un message assez puissant au régime du Président Macky Sall. Si, pour le moment, on ne peut parler de cohabitation, il est clair, en revanche, que c’est parti pour une Assemblée nationale à forces égales. Et il y aura à boire et à manger pour ce qui est des conséquences pour la coalition présidentielle et son chef, Macky Sall’’, écrit la publication.
Elle ajoute : ‘’Ce scrutin a mis en suspens la carrière de nombre de responsables de son parti, dans le lot des potentiels successeurs. Se poseront les questions du choix du futur Premier ministre, de la suite du débat du 3e mandat. Mais aussi des négociations entre Benno bokk yaakaar et d’autres forces de l’opposition, y compris Abdoulaye Wade. Mais Macky Sall devra y mettre le prix : ce sera entre le choix du PM ou du président de l’Assemblée, mais aussi l’amnistie de Karim Wade’’.
Le Quotidien note ‘’une forte percée de l’opposition à l’Assemblée nationale’’ et affiche à la Une : ‘’Sall temps pour Benno’’. Le journal relève que l’inter-coalition Yewwi-Wallu gagne les élections à Dakar, Thiès, Ziguinchor, entre autres.
Enquête sent ‘’un parfum de cohabitation’’ et souligne que ‘’selon les tendances, la mouvance présidentielle n’aura pas la majorité absolue’’.
Selon Les Echos, ‘’Benno proclame sa victoire’’ et ‘’Yewwi parle de cohabitation’’.
L’Observateur évoque ‘’l’entente fatale’’ entre Yewwi et Wallu et signale que sur 140 sièges, l’inter-coalition obtiendrait 71 sièges ; Benno, 64 ; AAR Sénégal, 2 ; Bokk Gis Gis, 1 ; Bunti Bi, 1 ; Les Serviteurs, 1.
Le journal revient également sur ces ‘’grandes ville arrachées’’ par l’opposition et ces députés qui ‘’chutent de haut’’.
L’Info aussi relève la ‘’percée’’ de l’inter-coalition Yewwi-Wallu dans beaucoup de localité et affiche à la Une : ‘’Yewwi-Wallu, la jonction fatale’’.
Alors que Benno ‘’revendique la victoire’’, Yewwi ‘’crie au hold-up’’, note Walfadjri qui estime que ‘’ça sent le roussi’’.
Source A souligne qu’entre Macky Sall et les grandes villes ‘’c’en est fini’’. Selon le journal, ‘’au regard de l’humiliation infligée à la mouvance présidentielle, c’est le début de la fin pour le +Macky+’’.
La Tribune estime qu’avec la ‘’cohabitation’’ qui se dessine à l’Assemblée nationale, ‘’la question du 3e mandat a été réglée par les Sénégalais’’.
Tirant ‘’les leçons d’un scrutin’’, Le Vrai journal note : ‘’rejet de l’hyper-présidentialisme, nouvelle polarisation, hypothèque sur le 3e mandat, la chute des transhumants’’.
par l'éditorialiste de seneplus, jean-claude djéréké
DÉNIGRER LA RUSSIE NE PEUT REDORER LE BLASON DE LA FRANCE EN AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Quand on se gêne pas de courber l'échine devant le meurtrier de Khashoggi, quand on a avalisé un troisième mandat anticonstitutionnel ici et là, le bon sens voudrait qu'on se garde de donner des leçons de démocratie aux autres
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 01/08/2022
Au Bénin, comme au Cameroun, Emmanuel Macron a encore dénigré le pays de Vladimir Poutine et invité les Africains à s'en méfier. En somme, le successeur de François Hollande a tenu un discours haineux et mensonger dont voici un extrait : "La Russie est l'une des dernières puissances impériales et coloniales. Elle décide d'envahir un pays voisin pour y défendre ses intérêts. Quand vous les voyez poindre leur tête, n'y voyez pas autre chose, même s'ils tiennent le discours inverse."
Les vrais impérialistes ne sont-ils pas ceux qui se vantaient d'avoir "sorti Gbagbo et installé Ouattara" (Sarkozy), ceux qui voulaient renverser Bachar Al-Assad sous prétexte qu'il était dictateur et qu'il "ne devrait pas avoir sa place sur terre" (Laurent Fabius), ceux qui, sous couleur de protéger la population civile, assassinèrent Mouammar Kadhafi et détruisirent la Libye ? Les vrais colonialistes ne sont-ils pas ceux qui ont installé et maintiennent des bases militaires dans certains pays africains ? Les vrais bandits ne sont-ils pas ceux qui pillent l'or du Mali, l'uranium du Niger, les diamants de Centrafrique, le cacao de Côte d'Ivoire, le coton du Bénin, le pétrole du Congo-Brazzaville et du Gabon sans jamais songer à apporter un semblant de développement industriel et technologique à ces pays ? Bolloré, Bouygues, Elf et d'autres groupes français travaillent-ils gratuitement en Afrique ?
Et puis, à quoi cela sert-il de gueuler tout le temps contre la Russie qui vous a battus à plate couture en Syrie et vous en a délogés ? Pourquoi ne pas aller affronter Poutine chez lui ou en Ukraine si vous êtes aussi courageux ?
Macron, vos mises en garde contre la Russie sont inutiles, non pour les petits affamés et complexés que vous aviez invités à Montpellier le 8 octobre 2021, mais pour la jeunesse africaine consciente qui veut juger sur des faits et non entendre des discours creux. Or c'est un fait que, contrairement à l'Europe, jamais la Russie n'a eu de colonies en Afrique, jamais elle n'a renversé ou assassiné un dirigeant africain qui ne lui plaisait pas, jamais elle n'a fermé de banques ou décrété un embargo sur les médicaments.
Depuis que vous déblatérez, Poutine vous a-t-il répondu ? Non, parce qu'il sait que votre pays ne vaut rien, parce qu'il a compris que les Africains ont tourné le dos aux vrais esclavagistes et aux vrais hypocrites.
Monsieur Macron, quand on ne se gêne pas pour courber l'échine devant le meurtrier du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, quand on vend des airbus aux pays qui financent le terrorisme qui tue les Africains et déstabilise leurs pays, quand on a avalisé un troisième mandat anticonstitutionnel ici et là, le bon sens voudrait qu'on se garde de donner des leçons de morale et de démocratie aux autres.
Vous avez bombé le torse devant des Camerounais et Béninois qui devaient se demander si vous n’étiez pas en train de délirer. Vous vouliez peut-être leur dire que vous n’avez peur de rien. Mais le vrai courage eût été de confesser que votre pays a fait preuve de barbarie en massacrant des hommes et des femmes dont le seul crime est qu’ils voulaient un Cameroun libre et souverain. Le vrai courage eût consisté à présenter des excuses pour ces crimes pour lesquels une commission n’est plus nécessaire puisqu’ils ont déjà été documentés par des historiens camerounais et français.
LES PREMIERES TENDANCES DES LEGISLATIVES A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM CE LUNDI
Les quotidiens parus ce lundi 1 août 2022 commentent le déroulé et les premières tendances des élections législatives tenues le 31 juillet dernier et les différentes déclarations de victoire de ses candidats en lice.
Les quotidiens parus ce lundi 1 août 2022 commentent le déroulé et les premières tendances des élections législatives tenues le 31 juillet dernier et les différentes déclarations de victoire de ses candidats en lice. Ecoutez le point de l'actualité présenté par Fabrice Nguéma sur les ondes de la Zik Fm.
Par Seybani SOUGOU
LA BEREZINA ELECTORALE DE BENNO SIGNE L’ECROULEMENT DU REGIME DE MACKY SALL
« Personne ne peut modifier le sens du scrutin du 31 juillet 2022 : la cohabitation est irréversible »
Les tendances lourdes et irréversibles issues du scrutin du 31 juillet 2022 constituent une énorme déflagration, pour la coalition BENNO BOK YAKAR, qui en l’espace d’une journée a été totalement réduite en charpie, aussi bien l’échelle nationale qu’au niveau de la diaspora.
Malgré les dizaines de milliards de F CFA injectés au Sénégal et les centaines de milliers d’euros déversés un peu partout à l’étranger (en France, les centaines de milliers d’euros alloués pour des bus n’ont servi à rien, malgré le débauchage de maires et de dizaines de transhumants, malgré la propagande effrénée d’une partie de la presse corrompue ; les sénégalais ont assisté en direct le 31 juillet 2022, au crash de BENNO et à un tsunami électoral d’une ampleur inouïe (la vague YEWWI-WALLU a tout emporté sur son passage).
L’humiliation est historique pour Macky SALL qui vient incontestablement de subir son plus cuisant échec électoral depuis son accession « accidentelle » au pouvoir en 2012. Les résultats provisoires issus des urnes sont connus de tous, sans appel, et confirment totalement nos prévisions exposées dans une contribution en date du 05 juillet 2022 intitulée « Toutes les conditions, pour une cohabitation au soir du 31 juillet 2022, sont réunies ».
Pour la première fois, dans l’histoire électorale du Sénégal, une liste de suppléants, sans photo (équipe de seconde division), a pris le dessus sur une liste de titulaires composée de pontes du régime. Du jamais vu, dans l’histoire politique de notre pays. Totalement sonnés par l’avalanche des chiffres de BENNOI désastreux dans chaque localité, égrenés au fur et à mesure, les visages des imposteurs de la majorité sont défaits. Pour Macky SALL, le rêve d’une 3eme candidature en 2024 s’effondre comme un château de cartes (c’est le début de la fin).
Dans les « Carnets secrets de l’alternance, un soldat au cœur de la démocratie », le Général Lamine Cissé, ancien Ministre de l’Intérieur, restituait le contenu d’un échange téléphonique historique avec le Président Abdou DIOUF, au soir du 19 mars 2000 (à 23H40 précises), au cours duquel, il avait la lourde tâche d’annoncer à ce dernier qu’il avait définitivement perdu l’élection présidentielle : « Monsieur le Président, la situation est difficile pour vous et pour votre parti. Les tendances en votre défaveur sont désormais irréversibles. ».
Avec un sang-froid hors pair, une lucidité exceptionnelle et un professionnalisme remarquable, le Général Lamine Cissé avait fait preuve de responsabilité, en préparant le Président Abdou DIOUF à digérer sa défaite, lui communiquant dès 18H50, le 19 mars 2000, les premières tendances issues de 275 bureaux de vote tests répartis sur tout le Sénégal.
Tenter de confisquer la volonté populaire par une falsification des résultats (déclaration ubuesque d’Aminata TOURE qui fournit des chiffres préfabriqués) alors que les tendances sont claires, nettes et précises est ridicule et constitue par ailleurs une forfaiture d’une extrême gravité (tentative de coup d’état électoral). Aucun sénégalais qui jouit de ses facultés mentales ne croit à la victoire de BENNO. A la débâcle électorale, il ne faut pas ajouter l’indignité (refus de la défaite). Victorine NDEYE (candidate de Benno à Ziguinchor), et Modou Diagne FADA ( Dara MOUSTY) ont fait preuve de dignité et d’élégance républicaine, en reconnaissant leur défaite, avant la proclamation officielle des résultats. La souveraineté appartient au peuple. L’ère des coups d’état électoraux et des falsifications de résultats est révolu au Sénégal. Tous les républicains et démocrates, toutes les organisations de la société civile, tous les médias libres, sérieux et indépendants et tous les citoyens doivent se dresser contre ce régime moribond pour dire STOP : non à un coup d’état électoral au Sénégal. Comme le disait Charles Péguy, « qui ne crie pas tout haut la vérité quand il sait la vérité, se fait le complice des menteurs et des faussaires ».
Nous mettons solennellement en garde une partie de la presse corrompue, aux ordres du régime de Macky SALL qui serait tentée contre des espèces sonnantes et trébuchantes de publier de faux résultats préfabriqués fournis par le régime. De tels actes sont d’une extrême gravité et assimilables à une complicité d’une tentative de coup d’état électoral. Ces médias s’exposent à des poursuites judiciaires.
Tous les sénégalais ont qui suivi en direct les résultats savent ce qui s’est passé au soir du 31 juillet 2022. BENNO a été laminé presque partout. Le tsunami et la razzia électorale de YEWWI- WALLU est incontestable. Personne ne peut déformer ou nier la réalité électorale issue des urnes le soir du 31 juillet 2022.
Dans tous les pays démocratiques du monde, les tendances sont connues au soir du scrutin. Quand elles sont lourdes, elles sont irréversibles. En France, les estimations fournies par les instituts de sondage, dès 20 heures le soir de chaque scrutin, sur la base de résultats sortis des urnes sont toujours confirmés.
Macky SALL n’a ni l’élégance républicaine des Présidents Abdou DIOUF et Abdoulaye WAYE, ni la dignité dans l’épreuve et la défaite.
C’est le président le plus indigne de l’histoire du Sénégal.
DEUP CAISSE MOUNOU FI AME (il n’est pas possible d’inverser les résultats).