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24 septembre 2025
UN DG DE SOCIÉTÉ TOMBE, PLUSIEURS ARRESTATIONS EN VUE
Selon les informations de Libération, le parquet de Dakar a demandé l’ouverture d’une information judiciaire pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux et violation de la loi sur l’état d’urgence
Selon les informations de Libération, le parquet de Dakar a demandé l’ouverture d’une information judiciaire pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux et violation de la loi sur l’état d’urgence après une enquête de la Section de recherches sur une rocambolesque affaire de trafic d’autorisations de circuler entre les régions. Un directeur général de société et un de ses clients ont été arrêtés. En sus, plusieurs arrestations sont en vue.
Revenant sur les faits, le journal indique que tout a commencé avec l’arrestation d’un particulier qui détenait une autorisation de circuler entre Dakar et Saint-Louis. L’analyse du document a permis aux gendarmes de relever quelques incohérences notamment concernant l’identité du signataire de l’autorisation. Sur la base des aveux du voyageur, la Section de recherches a cueilli celui qui a remis le précieux sésame. Ce dernier, informe Libération, se trouve être un administrateur de société très connu. Plus grave, la perquisition effectuée à son domicile a permis aux enquêteurs de saisir plusieurs autorisations avec les mêmes caractéristiques ainsi que des cartes d’identité de clients.
Selon le journal, la grande question est maintenant de savoir comment un privé a pu se retrouver avec ces documents même s’ils sont présumés faux en raison de la signature inappropriée. L’affaire, renseigne le journal, risque de faire des vagues puisque lors de son audition, le mis en cause est complètement passé à table, allant même jusqu’à livrer des noms.
Dakar, 15 mai (APS) – La décision de familles religieuses et imams de ne pas ouvrir les mosquées sous leur tutelle alors que le chef de l’Etat a opté pour la réouverture des lieux de culte dans un contexte de propagation du Covid-19 est un des sujets en exergue dans les quotidiens reçus à l’APS, vendredi.
’’Tivaouane bloque le virus’’, affiche à sa Une le journal La Tribune qui écrit : ‘’Serigne Babacar Sy Mansour, Khalife général des Tidianes n’est pas du tout emballé par les mesures d’assouplissement prises par le président de la République (…). Conscient des dangers que cela peut engendrer, Serigne Babacar Sy Mansour a décidé du maintien de la fermeture des mosquées du niveau de la ville sainte bloquant ainsi le virus. C’est aussi le cas, après la mosquée omarienne, de la Zawiya El Hadji Malick’’, écrit La Tribune.
Dans un discours à la Nation, lundi soir, le chef de l’Etat a annoncé un "assouplissement" de l’état d’urgence comprenant la réduction de la durée du couvre-feu, la réouverture des lieux de culte et des marchés, la reprise des cours dans les classes d’examen, le 2 juin, et un réaménagement des horaires de bureau, fixés de 9 heures à 16 heures.
’’Réouverture des lieux de culte, les fidèles, Tivaouane, la Grande Mosquée de Dakar, la mosquée Omarienne ne sont pas prêts’’, selon Le Témoin qui titre : ‘’ Les religieux +lâchent+ Macky…’’
’’(…) malgré la capitulation du président de la République, l’écrasante majorité des mosquées du pays restent fermées. Et n’entendent pas rouvrir leurs portes. Une parenthèse pour parler de l’Eglise qui, elle, n’a jamais demandé la réouverture de ses chapelles’’, écrit la publication.
Source A parle de ‘’gros camouflet pour Macky Sall’’. ‘’(…) les lieux de culte, dans leur écrasante majorité ont rejeté (….)’’ la réouverture des lieux de culte dans un contexte de propagation du Covid-19.
’’Covid-19 divise les mosquées’’, titre Le Quotidien, informant que Tivaouane, la Grande mosquée de Dakar, Saint-Louis et Mpal maintiennent la fermeture.
La reprise de prières collective ‘’divise’’, selon Walfadjri, notant que la mosquée Massalilkoul Jinan à Dakar, ‘’est favorable au retour dans les lieux de prière’’ et ‘’les responsables comptent relever le défi. Ils sont à pied d’œuvre pour accueillir les fidèles’’.
Le quotidien Enquête signale que ‘’beaucoup de familles religieuses et imams de mosquées ont sorti des communiqués pour informer de leur décision de ne pas ouvrir les mosquées sous leur tutelle’’.
Selon L’As, ‘’la décision du président de la République d’ouvrir les mosquées ne semble pas avoir trouvé l’assentiment de tous les foyers religieux. Outre l’Eglise, la ville sainte de Ti-vaouane, la famille omarienne et l’imam de la Grande Mosquée maintiennent aussi la fermeture de leurs mosquées’’.
Mais pour Sud Quotidien, ’’Mosquées, Eglises, fermées ou ouvertes, Dieu reconnaitra les siens’’.
Dans le journal L’As, le ministre Conseiller en charge des questions culturelles, El hadj hamidou kassé explicite les dernières décisions du chef de l’Etat sur la gestion de la pandémie du Covid-19 ;
’’Gouverner, c’est aussi être à l’écoute des bruits de fond de la société, c’est ne pas céder à ses propres sentiments. Il s’agit donc d’un nouveau tournant dans la stratégie qui engage toute la communauté. Je ne crois pas que le moment soit propice pour la politique politicienne’’, dit-il.
Il ajoute : ’’Les Sénégalais attendent de tous les acteurs des propositions constructives pour plus d’efficacité et de performance dans la lutte contre la maladie, pas l’invective, la polémique futile ou la posture dénonciatrice qui n’est assortie d’aucune alternative à la stratégie en cours’’.
Enquête revient sur le rapatriement des Sénegalais de l’étranger et parle de ‘’vol polémique’’.
Selon le journal, ‘’des Sénégalais, bloqués en France, accusent Air Sénégal de ‘commercialiser’ les vols destinés à leur rapatriement’’.
’’D’après l’accusation, la compagnie nationale aurait transformé cette initiative tant attendue de l’Etat en une opportunité d’affaires. Elle aurait vendu des billets à des personnes ne figurant pas sur la liste des gens concernés par la mesure gouvernementale’’, explique la publication, ajoutant que ‘’dépitée par cette polémique, la compagnie botte en touche (…)’’.
Dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, Le Soleil souligne que Macky Sall et 149 personnalités plaident pour un vaccin gratuit.
Plus de 140 personnalités dont le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall ont demandé, jeudi, la gratuité des futurs vaccins et traitements contre la maladie à coronavirus, dans une tribune intitulée : "S’unir pour un vaccin pour tou-te-s contre le Covid-19".
Les personnes du 3ème âge sont les plus exposées à la maladie à coronavirus à cause du vieillissement de leur système de défense et des autres comorbidités qui les affectent. Selon le docteur Seydina Limamoul Mahdi Diagne, gériatre et nutritionniste au Centre médicosocial de l’Ipres de Pikine, en plus des mesures barrières édictées par le ministère de la Santé dans la lutte contre le coronavirus, il faut y associer le port de masque dans les maisons pour les personnes âgées et le suivi régulier des autres pathologies pour une stabilité afin de rendre la contamination difficile. Entretien……
Quelles sont les mesures à prendre à l’endroit des personnes âgées pour une meilleure protection ?
Ce sont les mesures que nous appliquons pour toutes les pathologies aigües. Pour ce qui concerne le coronavirus, il y a les mesures barrières comme ça été prescrit chez les sujets jeunes, ce sont les mêmes mesures valables pour les personnes âgées, à savoir le lavage des mains à l’eau et au savon, l’application du gel hydro-alcoolique, le respect de la distanciation sociale. Cependant, avec les personnes âgées, il faudrait renforcer ces mesures en y ajoutant le port d’un masque systématiquement, même si ce n’est pas une directive du ministère de la Santé et de l’action sociale. Il faut dans les familles, dans les maisons, pour les personnes âgées qui y vivent que cette mesure soit de mise. En général, ce ne sont pas elles qui sortent, c’est plutôt les autres, les jeunes, les adultes qui vont à l’extérieur. Il faut que ces jeunes avant d’être en contact avec la personne âgée, se lavent les mains systématiquement et cela doit être une règle établie dans les familles et si la personne âgée peut porter un masque devant les autres, pourquoi pas. Cela peut être une mesure supplémentaire pour les protéger. Dans les maisons avec plusieurs personnes, on a l’habitude de ne pas porter de masques, et c’est parce qu’on la porte toute la journée qu’on ne le fait pas à la maison. Cependant, si dans les demeures il y a une personne âgée, pour mieux la protéger, soit la personne âgée porte le masque ou tous les deux. Il y a aussi le terrain sur lequel surviennent toutes ces complications. C’est-à-dire, s’il y a une maladie chronique, faire tout pour qu’elle soit stable afin qu’elle ne soit difficilement déstabilisée par le coronavirus. Et en dernier, dès que vous voyez quelque chose d’anormal, d’inhabituel, un signe aussi minime qu’inhabituel chez une personne âgée, il faut se dire qu’il y a quelque chose de nouveau. Et dans le contexte épidémiologique où on est, il vaut mieux être prudent et faire appel à un médecin très rapidement.
Quelles sont les mesures prises dans votre structure de santé pour la dispensation des soins ?
Dans la dispensation des soins, ce sont des consultations sur rendez-vous mais il y a des consultations d’urgence. Pour la première option, on appelle le malade la veille de son rendez-vous pour lui demander s’il y a quelque chose de nouveau ou pas. Est-ce que sa pathologie chronique pour laquelle il était suivi est normale, est-ce qu’elle prend correctement ses médicaments ? Si tout va bien, on lui conseille d’envoyer un jeune, un membre de sa famille qui va venir et qui va nous présenter son ordonnance. On lui renouvelle les médicaments qui doivent l’être avant de lui donner un autre rendez-vous à distance et comme les patients que nous suivons ont nos cordonnées, ils nous appellent en cas de problème. La deuxième catégorie de patients est ceux qui n’ont pas de rendez-vous. On les reçoit et on les traite comme il se doit. Mais maintenant, la consultation médicale ne peut pas se faire en respectant la distanciation sociale, nous avons des mesures barrières qui sont des exigences pour entrer dans le centre à savoir le lavage des mains, la prise de température, le port de masques entre autres.
Avec l’ouverture des lieux de culte, ne nourrissez-vous pas des craintes quand on sait que les personnes âgées sont au premier plan ?
C’est la crainte de tout le monde. Dès que cette mesure a été prise, la crainte est que les personnes âgées fréquentent plus les lieux de culte par rapport aux jeunes et donc naturellement, ces dernières ont plus de risques d’attraper le virus que les autres et que surtout s’il y a les rassemblements. Nous, nous pensons que les raisons qui ont poussé le chef de l’Etat à prendre ces décisions, ne sont pas les raisons médicales mais plutôt peut-être économiques, socio culturelles et autres. Maintenant, ce qu’on peut recommander à tout le monde, parce que nous sommes laissés à nous-mêmes, que ce soit la population ou les médecins, c’est cette impression que j’ai, ceux qui peuvent rester à la maison continuent de prier chez eux et c’est ce que nous recommandons. Maintenant, ceux qui veulent absolument aller à la mosquée, qu’ils essaient de respecter cette distanciation sociale, se laver les mains. Je pense que si on le fait, on peut arriver à amoindrir les risques.
Par Ousseynou NDOYE,
QUELLES LEÇONS APPRISES DE LA COVID 19 ?
Pour toutes les denrées alimentaires de première nécessité comme le riz, l’huile, le blé, le lait, le Sénégal est toujours un pays importateur net. La pandémie de la Covid 19 doit être une opportunité à saisir pour renverser la tendance
Le Sénégal vient de célébrer soixante années d’indépendance dignement méritée après plusieurs siècles de colonisation. Durant la période coloniale, le Sénégal était spécialisé dans la production d’arachide pour satisfaire les besoins de la Métropole et en retour devait consommer le riz provenant d’Indochine. En effet, l’administration coloniale pouvait se procurer le riz d’Indochine à vil prix, ce qui lui permettait d’accroitre les superficies et la production arachidière pour l’exportation. C’est ainsi qu’entre 1956 et 1961, 77 pourcent des importations de riz de l’Afrique Occidentale Française (AOF) et 45 pourcent des importations de riz de l’Afrique de l’Ouest étaient destinées au Sénégal. Depuis l’indépendance du Sénégal en 1960 jusqu’à nos jours, la dépendance alimentaire du pays n’a pas encore été renversée malgré toutes les bonnes intentions des régimes qui se sont succédés. Il est regrettable de constater que les importations alimentaires continuent d’augmenter au Sénégal. Pour toutes les denrées alimentaires de première nécessité comme le riz, l’huile, le blé, le lait, le Sénégal est toujours un pays importateur net. La pandémie de la Covid 19 doit être une opportunité à saisir pour renverser la tendance.
II. COVID 19 ET INDÉPENDANCE ALIMENTAIRE
Le marché est un volet important de l’économie mais n’est pas l’économie. Le social, l’humain, la solidarité doivent être mieux intégrés dans les politiques publiques et ne pas considérer uniquement le marché. La pandémie du covid19 a montré les limites du système de marché ou laisser-faire. Les pays du monde ont fait un repli sur eux-mêmes en fermant leurs frontières, leurs aéroports empêchant la libre circulation des personnes. Le trafic par frêt aérien bien qu’autorisé ne peut pas garantir l’approvisionnement total des pays importateurs en produits alimentaires. Cela est dû au fait que la Covid 19 ayant surpris le monde entier, a créé une incertitude qui fait que les pays qui ont des excédents alimentaires seront obligés d’être prudents et garder leurs surplus pour détenir des stocks stratégiques de précaution afin de pouvoir lutter contre les pénuries éventuelles au cas où la Covid 19 devrait durer dans le temps et dans l’espace. Cela fait que les pays importateurs nets de produits alimentaires comme le Sénégal risquent de connaitre des difficultés d’approvisionnement si la pandémie perdure. La disponibilité de stocks alimentaires devient ainsi une arme stratégique très puissante ou un bouclier de protection qui permet de lutter contre les pénuries artificielles et les pénuries réelles. Il est donc nécessaire de promouvoir l’indépendance alimentaire du Sénégal comme stratégie de développement et de résilience agricole. La pandémie de la Covid 19 est une très bonne opportunité pour dérouler cette stratégie. Dans cette contribution, l’indépendance alimentaire est définie comme a) l’accès à une alimentation suffisante, sûre et nutritive pour mener une vie active et saine basée sur des politiques agricoles et alimentaires les mieux adaptées possibles; b) la constitution de stocks de sécurité; et c) la disponibilité éventuelle de surplus à exporter. Ainsi selon notre définition, l’indépendance alimentaire englobe la sécurité et la souveraineté alimentaires plus les stocks stratégiques et le surplus éventuel qui pourrait être exporté. Cela veut dire que pour le Sénégal, l’indépendance alimentaire doit s’appuyer sur un panier de produits locaux qui vont constituer les forces motrices endogènes de la stratégie au lieu de se baser sur un ou deux produits uniquement.
III. NÉCESSITÉ DE PRODUIRE CE qUE NOUS CONSOMMONS ET FAIRE LA TRANSFORMATION SUR PLACE
Avoir une indépendance alimentaire durable se pose avec acuité pour le Sénégal. Non seulement il faut produire ce que nous consommons, les transformer localement pour créer de la valeur ajoutée et des emplois, mais également promouvoir la consommation des produits locaux, constituer des réserves stratégiques de précaution pour faire face à des pandémies comme la Covid 19 et exporter le surplus éventuel. Les réserves stratégiques sont importantes car elles permettent de faire un rééquilibrage entre l’offre et la demande de produits alimentaires pour protéger les consommateurs. La valorisation de nos produits locaux et leurs consommations doivent être encouragées à cause de l’apport de ces produits en vitamines et en minéraux et leur impact sur la santé des populations. Les instituts de recherches et de transformation tels que l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), et l’Institut de Technologie Alimentaire (ITA) ont une très grande expérience dans la valorisation des produits locaux. Les produits comme le mil, le sorgho, le maïs, le niébé, le fonio, le sésame entre autres, devraient être mieux valorisés au Sénégal afin de faciliter une consommation de masse. La transformation des produits alimentaires sur place en respectant les normes de qualité et d’hygiène est une exigence du Plan Sénégal Emergent Industriel (PSE Industriel) et doit être une priorité nationale pour promouvoir l’indépendance alimentaire du pays. Elle doit également permettre au Sénégal de mieux se positionner dans la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECA). Quelles sont les actions qui doivent être menées pour le succès de la politique d’indépendance alimentaire?
IV. ACTIONS NÉCESSAIRES POUR FACILITER L’ATTEINTE DE L’INDÉPENDANCE ALIMENTAIRE AU SÉNÉGAL
1. Promouvoir l’Agriculture (avec A), incluant les productions agricoles, maraichères, l’élevage et les productions animales, la pêche et l’aquaculture, la foresterie, et l’agroforesterie ainsi que l’arboriculture fruitière et la transformation sur place des produits. Cela pourrait réduire notre dépendance alimentaire et augmenter notre résilience aux changements climatiques et à la pollution de l’air.
2. Créer de véritables pôles régionaux de développement et stimuler les échanges commerciaux entre les différentes régions sur la base de leurs avantages comparatifs et compétitifs en produisant ce que nous consommons et en consommant nos produits locaux. Ce serait un important bouclier de protection pour réduire le risque de dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur. Toutefois les produits locaux devraient être de très bonne qualité, respecter les normes d’hygiène, et être disponibles dans l’espace et dans le temps. Le Sénégal a des superficies et des technologies agricoles disponibles, des ressources humaines de qualité et des instituts de recherches agricoles et de technologie alimentaire appropriées pour réaliser une indépendance alimentaire endogène.
3. Allouer plus de ressources financières à la recherche Agricole (agriculture, élevage, pêche et aquaculture, horticulture, foresterie et agroforesterie) et la recherche sur les technologies modernes de transformation alimentaires pour libérer davantage le génie Sénégalais.
4. Développer l’aquaculture qui peut être une niche d’emplois et d’octrois de revenus pour les jeunes tout en renforçant la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.
5. Encourager une collaboration intersectorielle plus accrue entre le Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural (MAER) et le Ministère du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises. C’est-à-dire ces deux ministères doivent accroitre leur solidarité pour mieux planifier les importations de produits alimentaires pour éviter les méventes que les producteurs connaissent souvent à cause d’une présence massive de produits alimentaires importés sur le marché.
6. Réduire les importations de lait en poudre par la modernisation de l’élevage. Le Sénégal est classé deuxième pays importateur de lait en poudre en Afrique de l’Ouest derrière le Nigéria qui a une population estimée à 206 millions d’habitants contre 16 millions pour le Sénégal. En outre, le lait en poudre consommé au Sénégal contient 30% d’huile de palme, ce qui réduit sa richesse en protéines. Avec le nombre de médecins vétérinaires extrêmement qualifiés dont regorge le Sénégal et avec une population de plus de 3500000 têtes de bovins, les importations de lait en poudre devraient être réduites afin de revaloriser la production et la consommation locale de lait. Selon les statistiques disponibles, au Sénégal, les importations de lait en poudre sont passées de 35 milliards en 2012 à 70 milliards en 2017. En 2016, les importations de lait en poudre du Sénégal (29773 tonnes) ont été supérieures à celles de la Côte d’Ivoire (20000 tonnes) et du Ghana (10000 tonnes).
7. Promouvoir l’agriculture irriguée, surtout la petite irrigation, pour permettre une production continue de produits alimentaires et de production fourragère dans le pays au lieu de se baser uniquement sur les trois mois de pluviométrie. Si le Sénégal mettait l’accent sur l’utilisation des eaux souterraines tout en veillant à la recharge artificielle des nappes phréatiques pour augmenter la pérennité des sources, l’atteinte de l’indépendance alimentaire pourrait s’accélérer.
Dans chaque zone le peu de pluie qui existe devrait être collectée, décantée et filtrée avant d’être réinjectée vers les nappes d’eaux souterraines. Cela ferait durer plus longtemps la disponibilité de l’eau dans les nappes phréatiques.
Ousseynou NDOYE, PHD,
ECONOMISTE AGRICOLE ET FORESTIER ANCIEN FONCTIONNAIRE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE (FAO)
Par ALPHA AMADOU SY
AMADY ALY DIENG : AN 5 DE SON RAPPEL A DIEU
Par un confinement des plus féconds, nous allons, dans la solitude de nos demeures, dans un même élan, avec sa famille, ses amis et ses lecteurs commémorer l’an 5 de son rappel à Dieu.
Quand, le 15 mai 2018, nous nous quittions, Professeurs Buuba Diop, Thierno Diop, Abdourahmane Ngaidé, Dr Abdoulaye Diallo et moi, nous devions finaliser la forte décision retenue au terme de notre Table ronde, «Hommage à Amady Aly Dieng». Il était précisément question d’organiser un colloque consacré à la vie et l’œuvre de notre illustre compatriote. Les moyens ayant fait défaut en dépit de notre détermination, d’une part, et, soucieux, d’autre part, de tenir un banquet à la dimension de l’homme, nous avions opté de prendre le temps qu’il faut pour assurer un franc succès à ce rendez-vous.
Quand, le 15 mai 2018, nous nous quittions, Professeurs Buuba Diop, Thierno Diop, Abdourahmane Ngaidé, Dr Abdoulaye Diallo et moi, nous devions finaliser la forte décision retenue au terme de notre Table ronde, « Hommage à Amady Aly Dieng ». Il était précisément question d’organiser un colloque consacré à la vie et l’œuvre de notre illustre compatriote. Les moyens ayant fait défaut en dépit de notre détermination, d’une part, et, soucieux, d’autre part, de tenir un banquet à la dimension de l’homme, nous avions opté de prendre le temps qu’il faut pour assurer un franc succès à ce rendez-vous. Dans cet esprit, l’idée retenue, pour ce 13 mai 2020, était d’organiser une rencontre largement ouverte à des experts sur des questions d’ordre économique.
Le Doyen Buuba Diop avait initié des contacts des plus prometteurs quand vint avec une célérité inouïe… le coronavirus. Ce minuscule mais si dévastateur virus a pu certes venir à bout de notre volonté d’une rencontre physique, cependant, s’avère-t-il inefficace pour nous empêcher de réfléchir, encore moins de penser à nos illustres disparus au nombre desquels, évidemment, Amady Aly Dieng.
De l’homme, l’on a souvent retenu ce qui semblait le plus frappant, voire spectaculaire : le nombre de livres lus, les innombrables compte-rendu de lecture mis gracieusement à la disposition du public, le fait d’assister à n’importe quelle rencontre intellectuelle, fut-elle la soutenance d’un « petit » mémoire de maitrise ! Et dans ce lot, cet acte, à notre avis, inédit dans notre pays : le don de 1500 ouvrages tirés de sa bibliothèque personnelle à la Bibliothèque Centrale de l’Université Cheick Anta Diop !
Toutefois, ces faits, qui ont leur importance, risquent d’être noyés dans l’anecdotique dès l’instant où l’on perd de vue leur fondement qui les intègre dans une remarquable cohérence. Ce socle est son militantisme dont la vérité est perceptible dans cet effort continu pour rester en phase avec sa conviction selon laquelle la conquête de la liberté et de la justice sociale est impensable sans l’acquisition du savoir. «Partant, écrivions-nous en 2015, il s’intéresse à tous les continents du savoir, non sans faire voler d’un geste impérial les frontières artificielles malencontreusement mises en place par l’académisme réducteur. Dans la même dynamique que ses contradicteurs – mais jamais ennemis- comme Senghor et Cheikh Anta Diop, il milite pour l’interdisciplinarité. Comme eux, il taquine avec bonheur la théorie de la connaissance, en allant parfois beaucoup plus loin que les philosophes de formation ».
Dans cette quête du savoir, parallèlement à la détermination de plonger dans la lecture, l’esprit crique apparait comme un atout incontournable. Il en était d’autant plus conscient qu’il était persuadé que la configuration des sociétés africaines n’a pas toujours encouragé l’esprit de libre examen et que l’hégémonisme est prêt à nous servir toutes les camelotes « gnoséologiques » pour se perpétuer. Sous ce rapport, il a la même préoccupation que le philosophe camerounais Marcien Towa qui aurait commis « le crime » d’’avoir affirmé que l’Europe a vaincu l’Afrique par le … savoir.
Tel est aussi l’esprit qui a animé l’illustre Cheikh Anta Diop quand il mettait en demeure les Africains de s’armer de sciences jusqu’aux-aux dents ! C’est au nom de cette exigence militante qu’il a développé l’esprit critique à un degré tel que, pour parler comme Pr Abdoulaye Elimne Kane, l’on avait l’impression qu’il agaçait. Et comme pour reprendre le concept au bond, Lilian Kesteloot renchérit parce qu’il avait surtout « horreur du mimétisme, des excès de louange ».
Et nous avons tous en mémoire, sans doute aujourd’hui plus qu’hier, cette sérieuse mise en garde de l’auteur des Damnés de la terre : « L’Afrique peut tout réussir à condition de ne pas singer l’Europe.» Ce souci permanent de nous inviter à rester en éveil, avec une rigueur qui lui fait courir le risque d’être pris pour quelqu’un qui nous empêche de tourner rond, a inspiré à Mamoussé Diagne cette comparaison de notre compatriote avec Socrate : «Non pas, écrit-il dans son hommage., une référence doctrinale, mais une attitude intellectuelle, une «fonction» : celle de nous plonger dans l’embarras face à nos «vérités» furtives, de nous rendre à chaque moment moins assurés dans nos certitudes, moins douillettement installés dans nos somnolences. Dès qu’on le croisait dans une discussion, surgissait insidieusement la question : «Et si je n’avais pas raison ?» «Moins assurés dans nos certitudes, moins douillettement installés dans nos somnolences» ?
Comme si cet hommage était écrit aujourd’hui, confrontés que nous sommes nous tous, aux effets ravageurs du coronavirus ! Mais, ce contexte des plus singuliers, qui donne fraicheur à l’hommage du philosophe Mamoussé Diagne, atteste aussi, par ricochet, de la légitimité, de la pérennité et de la pertinence du combat mené, du lycée à son lit de malade, par Amady Aly Dieng : faire prévaloir, en tout temps et en tout lieu, l’esprit de libre examen ! Aussi le corona virus, en nous obligeant à décliner notre affection et nos compassions selon d’autres modalités, n’a pu en aucune manière nous empêcher de rendre hommage à Amady Aly Dieng.
Au contraire, par un confinement des plus féconds, nous allons, dans la solitude de nos demeures, dans un même élan, avec sa famille, ses amis et ses lecteurs commémorer l’an 5 de son rappel à Dieu.
Confinement extrêmement favorable à la relecture non seulement de ses propres livres, mais des ouvrages qui lui ont été consacrés dont notamment les deux d’Abdourahmane Ngaidé. Bien plus, nous penserons aussi à ceux qui, hier seulement, étaient avec nous pour nous évertuer ensemble, dans la même ferveur intellectuelle, à rester dans la réflexion Nous pensons notamment aux Professeurs Aminata Diaw Cissé, Lilian Kesteloot et Boubacar Ly.
Puissions-nous avoir assez d’énergie pour protéger nos mémoires si éprouvées contre l’oubli. En nous rappelant d’eux, nous n’aurions pas seulement été reconnaissants, nous nous aurions aussi prouvé que nous sommes déterminés à relever le défi fondamental que nous avons eu en partage avec nos disparus : rester dans la réflexion !
* PRÉSIDENT DE LA SECTION SÉNÉGALAISE DE LA COMMUNAUTÉ AFRICAINE DE CULTURE (CACSEN)
DIEU RECONNAITRA LES SIENS
Après la Mosquée Omarienne et l’Eglise, c’est au tour de Tivaouane, de la Grande Mosquée de Dakar et de la famille feu Madior Cissé de Saint-Louis, de mettre les scellés sur leurs mosquées et autres daaras.
La décision de non-réouverture de certains lieux de culte, malgré les mesures d’allègement des restrictions ad hoc prises par le président de la République Macky Sall, lundi dernier, est en passe de se généraliser au Sénégal. Et pour cause ! Après la Mosquée Omarienne et l’Eglise, c’est au tour de Tivaouane, de la Grande Mosquée de Dakar et de la famille feu Madior Cissé de Saint-Louis, de mettre les scellés sur leurs mosquées et autres daaras. Raison invoquée : les motifs pour lesquels les lieux de culte avaient été fermés sont toujours là et en pis, avec l’aggravation du nombre de cas et de décès de Covid-19. A Touba par contre, les lieux de prières ne soient pas…barricadés, quoique le Khalife général Serigne Mountakha se veuille intransigeant sur le respect des mesures barrières.
LA GRANDE MOSQUEE DE DAKAR ET IHSAANE DE ST-LOUIS CONFINENT LES FIDELES CHEZ EUX
La Grande Mosquée de Dakar ne sera pas rouverte. Il en sera ainsi aussi de la mosquée Ihasaane de Saint-Louis. Des communiqués publiés hier, jeudi 14 mai, reviennent sur cette décision prise par les imams des dits lieux de culte.
Après l’Eglise et la Mosquée Omarienne, c’est la Grande Mosquée de Dakar qui a décidé de maintenir ses portes fermées aux fidèles. Dans un communiqué parvenu à la rédaction hier, jeudi 14 mai, le grand Imam de la dite mosquée, El Hadji Alioune Moussa Samb, informe tous les Musulmans qu’il a pris bonne note des mesures d’allégement prises par le Chef de l’Etat dans le cadre de la riposte contre la Covid-19. Cependant, ajoute-t-il, en raison de l’évolution de la pandémie et du nombre de cas qui augmente de jour en jour, il rappelle aux fidèles que la mesure de suspension temporaire des prières à la Grande Mosquée de Dakar reste maintenue. A son avis, les raisons évoquées pour la fermeture des mosquées restent aujourd’hui plus valables que jamais. Mieux, ajoute-t-il, «Il est de notre responsabilité de veiller à la sécurité sanitaire des fidèles. Il advient que nous n’avons pas les moyens de faire respecter les gestes barrières pour éviter une éventuelle contamination dans la Grande Mosquée de Dakar». El Hadji Alioune Moussa Samb rappelle que «les fidèles doivent prier dans le calme, la sérénité, la tranquillité du cœur et de l’esprit ; donc sans stress». Par ailleurs, en accord avec le Grand Serigne de Dakar, El Hadji Abdoulaye Makhtar Diop, et les dignitaires, l’Imam invite les chefs des douze Pinthies et les Imams de la collectivité lébou à la prudence et à rester très vigilants tout en veillant à la fermeture des lieux de culte.
IHSAANE DE SAINT-LOUIS SE BARRICADE
A Saint-Louis également, des mosquées seront fermées. Dans une note publiée hier, l’Imam Mouhamedou Abdoulaye Cissé a décidé du maintien de la suspension des prières à la grande mosquée Ihsaane située au quartier Sud île de Saint-Louis. «Chers fidèles musulmans, nous accueillons avec égard la décision du Chef de l’État d’autoriser la réouverture des lieux de culte. Cependant, en notre qualité de guide religieux, la responsabilité nous incombe de veiller à l’agrément moral et spirituel des fidèles, en vue de leur permettre d’exercer pleinement leur foi et d’adorer leur Seigneur dans un climat apaisé, serein et exempt de tout facteur de risque ou de stress», dit-il dans le communiqué. Pour l’imam, au vu de la progression actuelle de la pandémie, le risque de contagion existe toujours. En pareille circonstance, explique-t-il, le Prophète Mouhammad (Psl) a dit, dans un Hadith : «Ne vous faites pas de mal, ne vous blessez pas vous-mêmes, n’en faites pas aux autres et ne les blessez pas.» Pour l’Imam Mouhamedou Abdoulaye Cissé, le respect des mesures barrières peut porter atteinte à la prière. «Le contrôle des entrées et sorties à la mosquée, la logistique propre à l’hygiène et à la prévention (dispositifs de lavage des mains, port du masque…), la distanciation sociale à respecter peuvent constituer des lourdeurs et entraves à la méditation et à la concentration requises pour accomplir sereinement la prière», juge-t-il. Avant d’ajouter que tout un chacun doit redoubler d’efforts dans la lutte contre cette maladie. En plus de la mosquée Ihasaane, l’Imam Cissé aussi décidé que les Zawiya Serigne El Hadj Madior Cissé à Rufisque et la Zawiya Abou Samakhoun à Ngor resteront closes.
TIVAOUANE MAINTIENT SES MOSQUEES ET DAARAS FERMES
Le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a décidé que toutes les mosquées et daaras sous son autorité resteront fermés, malgré les réaménagements apportés par le chef de l’Etat. Selon le site d’information Tidiane Asfiyahi, il n’a pas jugé nécessaire de les rouvrir à cause de l’ampleur actuelle de la pandémie de Covid-19.
Le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a décidé de s’en tenir aux décisions antérieures prises dans le cadre de la lutte contre Covid19. Selon le site d’information Tidiane Asfiyahi, le guide religieux a maintenu les dispositions restrictives applicables à toutes les mosquées et daaras relevant de son autorité, jusqu’à nouvel ordre. Ce, conformément aux enseignements prophétiques et dans la lignée de la pensée de Seydi Hadj Malick Sy. Les raisons évoquées sont, selon le site d’information, le fait que la cause de toutes les précédentes restrictions est toujours présente et gagne davantage du terrain, la multiplication des nouveaux cas avérés, contacts comme communautaires, dans toutes les communes du pays, le risque de propagation du virus Covid-19 et la hausse du nombre de décès lié à la maladie. A en croire le site, le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, invite tous les fidèles à rester chez eux, à prier, faire des incantations, à protéger les familles et à veiller au respect strict des mesures de prévention et des gestes barrières. A signaler qu’avant cette déclaration du Khalife, la Zawiya Seydi El Hadji Malick Sy de Dakar avait déjà fait pris les devants déclinant sa position. Dans un communiqué publié hier, jeudi 14 mai, l’imam râtib du lieu de culte, Ousmane Diop, a informé les fidèles du maintien de la fermeture de la Zawiya jusqu’à nouvel ordre, en raison de la crise sanitaire. Par ailleurs, l’Imam râtib a aussi invité les fidèles au respect des mesures barrières et à faire les prières recommandées par le Khalife général des Tidianes pour l’éradication de la maladie.
GRANDE MOSQUEE DE TOUBA SERIGNE MOUNTAKHA INTRANSIGEANT SUR LES REGLES
Avant même la décision du chef de l’Etat autorisant la réouverture des lieux de culte, la cité religieuse de Touba avait pris les devants. Dès le début du Ramadan, des instructions avaient été données au Dahira Khadimatoul Khidma, chargé de l’entretien de la Grande Mosquée et jusque-là dont seules les membres étaient autorisés à prier dans ce lieu de culte durant la période de restriction, à respecter les consignes des autorités sanitaires et les gestes barrières. Dans un communiqué publié par le Dahira Khadimatoul Khidma, chargé de faire respecter les directives du Khalife général des Mourides à Touba, Serigne Mountakha Mbacké a réitéré les mêmes injonctions, demandant à tous ceux qui se rendent à la Grande Mosquée pour la prière de se conformer aux règles ci-dessous: «1. Porter systématiquement un masque; 2. A l’entrée de la mosquée se soumettre systématiquement au lavage des mains ou d’utiliser les gels désinfectants; 3. Respecter la distance réglementaire dans les “sàppé” (rangs), tel que prescrit par les services sanitaires; 4. Respecter la discipline en sortant; le faire un à un, éviter de tousser ou d’éternuer», lit-on dans le texte
RÉACTIONS… RÉACTIONS…
OUSTAZ BAMBA NDIAYE, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES RELIGIEUSES «La mesure du président ne dit pas aux gens : ‘’ouvrer forcément vos mosquées’’ , mais ‘’vous avez maintenant la possibilité de rouvrir’’»
«Je trouve que les mesures prises par le chef de l’Etat sont les bienvenues parce qu’elles sont prises au moment opportun. C’est une décision bien logique, il n’y a aucune contradiction là-dedans. (…) Les gens ont mal lu le discours du président. Le chef de l’Etat a pris des mesures pour autoriser l’ouverture des lieux de culte, mais autoriser n’est pas une obligation. La mesure du président ne dit pas aux gens : «ouvrer forcément vos mosquées», mais «vous avez maintenant la possibilité de rouvrir». Il responsabilise les gens. Maintenant si nos amis chrétiens et une partie de la communauté musulmane jugent que, compte tenu de la situation, nous préférons continuer à fermer les églises et autres, je dis bravo, peut-être qu’ils ont étudié localement la situation au sein de leur communauté et pris la bonne décision. Et cette décision satisfait le président de la République.»
LA DISTANCE EST BIEN PERMISE PAR L’ISLAM DANS DES CONDITIONS EXCEPTIONNELLES
«En Islam, dans le droit positif également, il y’a l’état d’urgence : un état exceptionnel ou les lois qui entrent en vigueur peuvent être appliquées d’une autre manière. Dans la Jurisprudence Islamique, quand on est en situation de guerre ou dans une situation de pandémie, les lois ordinaires qui s’appliquaient de manière ordinaire sur les gens peuvent changer de forme. Donc, effectivement, avant on demandait aux fidèles qui font la prière dans la mosquée de serrer les rangs, de ne pas faire des distances. Mais, maintenant, on leur demandera de respecter la distance d’un mètre ; c’est le cas en Arabie Saoudite, au Maroc, en Iran et ailleurs, donc pourquoi pas le Sénégal. Nous ne somment pas des extra-terrestres. Cette pandémie exceptionnelle requiert un comportement exceptionnel.»
OUSTAZ MAODO FAYE, SUD FM «L’ouverture des mosquées est prématurée»
«Normalement, on ne devait pas ouvrir les mosquées parce qu’il y a un danger dans les mosquées. Cette crise sanitaire que nous vivons actuellement ne rime pas avec rassemblement. Maintenant, s’il y a toujours des récalcitrants, qu’ils nous fournissent des arguments valables. Est-ce que Dieu a dit quelque part dans le Coran que les mosquées sont les seules lieux de prières ? Je ne conseille personne d’aller prier à la mosquée tant que Covid est là. «Islamiquement» parlant, on doit fermer les mosquées ; mais surement il y a eu des pressions çà et là et le président a cédé. Au tout début, l’Etat a fermé les mosquées alors qu’en ce moment nous n’avions que moins d’une vingtaine de cas. Et là, pratiquement, on est à des milliers de cas et ils reviennent pour rouvrir si brusquement ; il y a paradoxe.
ABBE AUGUSTIN THIAW, SECRETAIRE DE LA CONFERENCE EPISCOPALE : «Les évêques ne voudraient pas participer à la propension du virus et avoir ça dans la conscience»
«Dans l’Eglise, on a décidé de suspendre nos évènements religieux et messes dès le 13 mars, avant même que le président de la République ne prenne un décret, parce qu’on nous a dit que c’est les rassemblements qui font que la maladie se transmet d’une personne à une personne. Alors du coup, pendant le Temps de Carême qui était bien nos moments favorables, on s’est appliqué dans ce sens. Je pense que si on ouvre nos églises, on n’aura pas assez de garanties pour que nos chrétiens ne soient pas transmetteur de virus dans les églises. Alors nos évêques restent fidèles à leur idéal et, à leur niveau, c’est un devoir de protéger les gens en toutes circonstances. Et aujourd’hui, les chiffres de la pandémie ne nous rassurent pas. Si la prière collective n’est pas bien encadré, elle peut être un élément phare de la transmission du virus. Et on ne voudrait pas participer sur la propension du virus et avoir ça dans la conscience. Je ne suis pas d’avis avec les personnes qui disent que c’est parce qu’on a fermé les lieux de cultes que la maladie continue de progresser. Dans l’Eglise Catholique, nous croyons à un Dieu qui est Miséricordieux, un Dieu qui ne se venge pas. Il a créé l’homme pour la vie et il restera patient jusqu’à ce que l’homme se convertisse. Et donc même si la pandémie peut être la conséquence de la mauvaise conduite de l’homme, il n’est pas une sanction. C’est ça la doctrine chrétienne. Maintenant, la maladie peut nous interpeller tous à revoir nos comportements envers notre Créateur, envers les autres et envers la nature.»
«UNE MESURE INACCEPTABLE ET IRRESPONSABLE»
La mesure de différer pour une durée de 8 mois le championnat national de football est loin de trouver l’adhésion de Mady Touré
La mesure de différer pour une durée de 8 mois le championnat national de football est loin de trouver l’adhésion de Mady Touré. Le président de Génération foot, équipe évoluant en Ligue 1 monte au créneau pour «déchirer» le protocole dégagé par la Fédération sénégalaise de football pour la reprise et faire à la pandémie du Covid 19 qui contraint les compétitions à l’arrêt depuis plus de deux mois. Le dirigeant du centre Amara Touré de Déni Biram Ndao qui compte saisir le président de la Ligue professionnelle (Saer Seck), estime que le comité d’urgence a agi «à-la-va-vite » à travers cette décision qu’il a qualifiée «d’irrespectueuse, d’irresponsable et d’inacceptable», prise sans consultations avec des présidents de clubs.
Les nouvelles mesures prises par le comité d’urgence de la Fédération sénégalaise de football pour différer le championnat au mois de novembre prochain, ne sont pas les plus appropriées. C’est l’avis de Mady Touré qui a élevé hier, la voix pour fustiger la décision ainsi que la démarche. Le président du club de Génération foot, équipe évoluant en L 1, estime que ledit comité a fait cavalier seul et «à-la-va-vite» en décidant de différer championnat au mois de novembre. Une décision qu’il a qualifié «d’irrespectueuse et de d’irresponsable» et prise sans consultations des présidents de clubs. «Le comité d’urgence a fait cavalier seul. C’est une décision irrespectueuse de la part de ce comité et de la Fédération sénégalaise de football. Personne n’a été consulté et je trouve qu’aujourd’hui, il faut cesser de se caresser dans le sens du poil pour faire plaisir. Le sentimentalisme va tuer notre football.
J’ai été dans ma bulle pendant une dizaine d’années. Je trouve cette mesure inacceptable, irrespectueuse et irresponsable. Aujourd’hui, je ne vais pas me faire manipuler par des gens qui n’ont pas de clubs ou par des gens qui sont là parce qu’ils sont des politiciens. Je refuse cela maintenant», a-t-il réagi. Le président du centre de Déni Biram Ndao fustige le format proposé avec une reprise des compétitions prévue dans 8 mois. «Du moment où l’on accepte le Play-off et le play-down dans ce cas là, il ne faut pas parler de Coupe du Sénégal. Quoi que l’on puisse dire, il restait six matchs à la Coupe du Sénégal. Il ne faut pas qu’il ait deux poids, deux mesures. Il faut rester dans la logique. Soit, on dit que l’on prend la décision d’arrêter le championnat. Soit, il faut aller jusqu’au bout. Car, en jouant six matchs, il en restera que sept. Donc, on peut le terminer. Aujourd’hui, il n’y a que Dieu qui sait quand est ce que la pandémie va disparaître. Rester 8 mois, il faut que l’on soit plus sérieux !», tonne-t-il, tout en déplorant le manque de consensus qui a prévalu pour les mesures. «On ne peut pas changer un règlement même en cas de force majeur, sans consensus. J’aurais souhaité qu’il ait un consensus de tous les clubs et de leurs dirigeants, qu’il ait un vote et que la majorité du groupe l’emporte. Prendre une décision à la va-vite, en nous disant d’arrêter le championnat et de rester 8 mois», regrette-t-il.
«LE MANQUE DE RESPECT NOTOIRE DOIT CESSER SI NOUS VOULONS QUE NOTRE FOOTBALL AILLE DE L’AVANT»
Poursuivant ses propos, le président de Génération foot d’ajouter : «il est temps que l’on se dise la vérité. Je ne suis contre personne. Le manque de respect notoire doit cesser si nous voulons que notre football aille de l’avant. La Fédération représente l’association des clubs. Donc, le comité d’urgence ne doit faire cavalier seul. Que soit Me Augustin Senghor ou un autre de ce comité, quand ils veulent briguer un nouveau mandat, ils appellent les présidents de clubs pour avoir leur voix. Qu’est ce qui empêche Me Augustin Senghor et Saër Seck d’appeler les présidents de clubs en urgence et de demander l’avis de chacun ? Ils ne l’ont pas fait !».
«SANS CONSENSUS, IL N’Y AURA PAS DE CHAMPIONNAT»
Devant cette situation, le président Mady Touré compte, suite à une concertation avec ses pairs présidents de club, saisir le président de la Ligue de football professionnel afin de trouver un consensus. «Je ne suis pas seul. En ce moment, je suis en train de faire une concertation avec des présidents de clubs et d’écrire un courrier au président de la Ligue professionnel Saër Seck pour appeler tous les présidents de clubs de Ligue 1 et 2 et de trouver un consensus. Sans consensus, il n’y aura pas de championnat. Aujourd’hui, la plupart des présidents, au moins 7 ou 8, ne sont pas d’accord. Il n’y aura pas de Play -off et pas de Play-down», conclut-il.