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24 septembre 2025
THIERNO MADANI TALL ET L’EGLISE DISENT NON
La décision d’assouplissement des restrictions, prises par le chef de l’État Macky Sall, concernant notamment la réouverture des lieux de culte est diversement appréciée.
La décision d’assouplissement des restrictions, prises par le chef de l’État Macky Sall, concernant notamment la réouverture des lieux de culte est diversement appréciée. Pour la famille omarienne, la situation n’est pas encore propice à une réouverture des mosquées, du moins à Dakar. Cette décision est contenue dans un communiqué signé par Thierno Madani Tall. Au niveau de l’Eglise également, les messes et autres commémorations religieuses ne seront pas effectuées, malgré les réaménagements apportés par le Chef de l’Etat, Macky Sall. Dans un communiqué également parvenu à la rédaction hier, mercredi 13 mai, la Conférence épiscopale déclare maintenir toutes les dispositions prises dans la cadre de la lutte contre la Covid-19.
La décision d’assouplissement des restrictions, prises par le chef de l’État Macky Sall, concernant notamment la réouverture des lieux de culte est diversement appréciée. Pour la famille omarienne, la situation n’est pas encore propice à une réouverture des mosquées, du moins à Dakar. À travers un communiqué qui nous est parvenu, le Khalife Thierno Madani Tall estime que « l’évolution de la situation (n’est) pas encore totalement maîtrisée sur le territoire nationale mais plus particulièrement dans la région de Dakar ». Par conséquent, sans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid19, il informe les fidèles que la Mosquée omarienne reste fermée au public. « Cette mesure de prudence restera en vigueur jusqu’à nouvel avis de sa part », indique le communiqué. Parmi les mesures d’assouplissement annoncées par le chef de l’État, Macky Sall, dans son adresse à la nation prononcé lundi dernier, 11 mai, figure la réouverture des Mosquées. Mais le respect strict des gestes-barrières est exigé aux fidèles.
PAS DE MESSES ET AUTRES COMMÉMORATIONS
L’Eglise catholique du Sénégal n’est pas, non plus prête à rouvrir ses lieux de cultes. Ce, en dépit des réaménagements décidés par le Chef de l’Etat, Macky Sall, dans son allocution du lundi 11 mai. Dans une note parvenue à la rédaction hier, mercredi 13 mai, elle indique son total désaccord avec la mesure annoncée par l’exécutif. «Nous avons accueilli avec attention et respect le message du Chef de l’Etat, Macky Sall, dans son adresse à la nation du 11 mai 2020 dans laquelle, nous retenons l’ouverture des lieux de cultes. Nous vos pères, évêques du Sénégal, comptons rester fidèles à notre devoir de protéger partout et en toutes circonstances la santé et la vie des populations», peut-on lire dans le communiqué.
Mieux, ajoute la Conférence épiscopale, «compte tenu de l’évolution actuelle de la pandémie, nous maintenons toutes les dispositions déjà prises dans nos précédents communiqués notamment celui en date du 6 mai dans lequel nous vous disions, nous maintenons jusqu’à une date favorable, toutes les dispositions antécédemment prises dans nos différents communiqués notamment celle relative à la suspension des messes à caractère public». L’église a aussi maintenu l’annulation de ses événements religieux. «Cette mesure concerne aussi le grand rendez-vous du pèlerinage marial de Popenguine qui devrait se dérouler le week-end de la pentecôte du 30 mai au 1er juin». Tout en insistant sur le respect des gestes barrières, les pères et évêques invitent également les fidèles à faire preuve de responsabilité. «Nous vous encourageons à persévérer dans l’effort sachant que le résultat est au bout de cet effort. L’église appelle aussi les fidèles à éviter les déplacements non nécessaires et à respecter les mesures barrières édictées par les autorités compétentes.
Pour rappel, dans son discours du lundi dernier, Macky Sall, parlant des nouvelles mesures prises dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, avait dit : «il nous faut adapter notre stratégie, de façon à mener nos activités essentielles et faire vivre notre économie, en veillant à la préservation de notre santé et celle de la communauté».
En conséquence, il avait annoncé la réouverture des lieux de cultes, avant d’exhorter le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique et celui de la Santé et de l’Action sociale à «engager les consultations nécessaires à cet effet avec les guides spirituels et les associations religieuses, pour convenir des conditions et modalités» d’ouverture des lieux de culte.
QUAND SONKO «S’INTRONISE» CHEF DE L’OPPOSITION !
Quelle est la posture que veut incarner le patron de Pastef/ Les patriotes, Ousmane Sonko ?
Après l’adresse à la Nation du chef de l’Etat, Macky Sall, le lundi 11 mai dernier, sur les nouvelles mesures de riposte contre Covid-19, les réactions des responsables politiques de l’opposition ont fusé de partout. Contrairement à tout ce beau monde, le leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko, a préféré mobiliser la presse et l’opinion sénégalaise pour s’épancher sur la gestion de la pandémie par le régime en place. Pendant ce temps Idrissa Seck de Rewmi, Me Abdoulaye Wade du Pds, et Khalifa Sall de Taxawu Dakar se sont tous emmurés dans un silence assourdissant.
Quelle est la posture que veut incarner le patron de Pastef/ Les patriotes, Ousmane Sonko ? Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’est démarqué de la démarche adoptée par nombre de ses camarades de l’opposition, dans sa stratégie d’analyse et de communication de la gestion de la pandémie par le régime du président Macky Sall.
En effet, dans la critique des nouvelles décisions d’allègement des mesures de restriction prises par Macky Sall, beaucoup de leaders politiques ont préféré utiliser les réseaux sociaux, notamment Tweeter pour exprimer leur déception, à l’image du patron de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), Abdoul Mbaye. D’autres, notamment le Vice-président du parti Rewmi, le député Déthié Fall, a adressé une lettre ouverte au chef de l’Etat. Certains ont préféré réagir, soit à chaud dans les médias, soit à travers des communiqués envoyés dans la presse.
Adoptant une stratégie toute autre, tel un chef de l’Etat, Ousmane Sonko programme son allocution à la Nation et passe la bande d’annonce bien avant dans beaucoup de supports médiatiques. Il y a annoncé son adresse aux populations sénégalaises en direct sur 3 chaines de télévisions traditionnelles, une chaine télé sur le net, deux sites d’informations générales et enfin une radio privée de la place.
Ainsi donc, le député de Pastef/Les Patriotes ameute les Sénégalais, tout comme les médias concernant sa sortie, qui sera finalement fort attendue. Une tribune lui est ainsi offerte pour tirer à boulets rouges sur le président Macky Sall et son régime concernant leur gestion de la pandémie, notamment avec les nouvelles mesures d’assouplissement prises dans la riposte contre le Covid19. Pendant presqu’un tour d’- horloge, Ousmane Sonko se défoule sur les tenants au pouvoir qui, selon lui, ont abandonné le peuple au moment où le virus gagne du terrain dans le pays et que le Sénégal emprunte une courbe ascendante. Pendant ce temps, le classé deuxième à la présidentielle de février 2019 s’emmure dans un silence assourdissant.
Le patron du parti Rewmi, Idrissa Seck, reste pour le moment aphone sur les nouvelles mesures «controversées» prises par Macky Sall dans cette nouvelle phase de la pandémie. Cela, même si son poulain, le député Déthié Fall, est monté au créneau. Le leader de Rewmi a opté pour la rétention délibérée et prolongée de la parole dans ces circonstances marquées par la pandémie. Cherche-t-il à ne pas se dévoiler ou à maitriser ses passions en choisissant délibérément de se taire ou du moins parler peu ? Une chose reste évidente. Au moment où il opte pour la raréfaction de la parole pour mieux la valoriser, son suivant cherche à dérouler à son absence. Il n’est d’ailleurs pas le seul. Il en est de même de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, considéré comme le chef de l’opposition parlementaire.
Le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds) n’a pipé mot de la gestion de la pandémie par son successeur. Cette neutralité risque de rendre floue sa position vis-à-vis des mesures jusqu’ici prises par le régime. Que dire du leader de Taxawu Dakar qui a semblé disparaitre des radars politiques ? Khalifa Sall a aussi choisi de se taire pour le moment sur cette question, optant pour la stratégie de l’abstinence médiatique. Un choix de l’ancien maire de Dakar certainement commandé par ses démêlés avec dame justice.
De toute évidence, Ousmane Sonko ne compte pas abandonner le terrain politique au régime en place qui déroulait jusqu’ici «seul», depuis le début de la pandémie au Sénégal. Il semble opter pour la méthode de la fréquence en intervenant plus souvent, dans le bon contexte comme celui-ci, de façon plus ramassée et avec la bonne intensité. Cela, même s’il justifie son choix de briser le silence par le constat d’un «fiasco» dans la gestion de la crise par le régime ?
Et ce, après sa dernière déclaration, courant mars, à sa sortie d’audience avec le chef de l’Etat, dans le cadre des consultations politiques et citoyennes. A dire vrai, Ousmane Sonko semble ainsi vouloir incarner la place de leader de l’opposition, en l’absence de Me Wade et d’Idy.
Par Calame
IL ETAIT UNE FOI : LE «MONEYTHEISME»
C’est un moment d’urgence sanitaire mondiale dans lequel nous a plongé un virus mystérieux, voyageur sans papier, fiché partout, mais qui a fait le tour du monde, immigré clandestin ayant plus que le don d’ubiquité.
La période que nous vivons depuis le mois de mars est absolument inédite. C’est un moment d’urgence sanitaire mondiale dans lequel nous a plongé un virus mystérieux, voyageur sans papier, fiché partout, mais qui a fait le tour du monde, immigré clandestin ayant plus que le don d’ubiquité.
Face à cette situation, la classe politique, celle au pouvoir comme celle de l’opposition, dont le seul horizon est la prochaine élection, s’est retrouvée projetée sur un terrain qu’il fallait éclairer. Et puisque la « déclaration de guerre » avait été annoncée dans un discours aux intonations martiales, il fallait demander conseil aux experts.
De la même manière qu’il sollicite l’avis des stratèges militaires, en période de guerre et/ou de crise, c’est au Président de la République, Chef des Armées, à qui revient la décision finale de signer, un traité de paix, un armistice ou une reddition. Une décision, finalement politique. Le hic, est que l’ennemi est sournois, inconnu, invisible.
Sur le terrain du Covid-19, les connaissances des experts, virologues, immunologistes, infectiologues, épidémiologistes, anesthésistes-réanimateurs, (qui au passage ne se sont pas exprimé d’une même voix), de qui doivent venir les informations et les stratégies pour vaincre cet ennemi, ont fini de mettre le politique face à un dilemme : tout sanitaire ou réalité sociale?
Entre le spectacle du début de la crise au cours duquel l’exécutif a appelé à l’unité nationale, l'émotionnel pur et les discours convenus en pareilles circonstances, il n’a fallu que peu de temps pour que fusent les critiques sur la gestion du Covid-19, auxquelles des interventions officielles répondent pour tenter d’enrayer la défiance de plus en plus grande et de plus en plus audible de pans entiers de la société sénégalaise.
Le président de la République, en cette soirée du 11 mai 2020 a-t-il été submergé par le blues du dominant, pris en étau entre cités de Dieu et cités humaines, dans une société où les références à l’histoire, aux « traditions », aux valeurs « religieuses », très souvent cosmétiques, sont évoquées régulièrement ?
La décision d’un assouplissement des mesures prises ce jour-là aura-t-elle pour conséquence de terrasser cet ennemi à qui la guerre a été déclarée par l’intermédiaire de cohortes célestes, au profit d’hommes de bonne volonté, mais qui n’ont d’armes que du gel hydroalcoolique, des masques et une distanciation sociale imposée et qui plus est sont contraints, par décret, à une immobilité hiératique de 21 heures à 5 heures du matin ? Assurément cette crise va laisser des traces et obligera à de profonds changements.
Même s’il est arrivé dans l’arène sanitaire en faisant un consensus autour de lui, le président de la République, n’en était pas moins vierge de mauvaise humeur citoyenne et de toute suspicion démocratique. Son bagage de soldat était déjà chargé, qui pesait lourd dans l’appréciation du traitement de la guerre au Covid-19 par le cumul délétère à son détriment de l’hostilité d’hier et du doute d’aujourd’hui.
C’est ainsi donc qu’il est parti à la guerre avec son gouvernement, tous lestés d’un passif certain (système éducatif affaissé, système judiciaire mis au service d’intérêts particuliers, clientélisme et corruption), et d’une très grande méfiance dans la gestion du fonds de guerre, plus généralement de l’argent public.
En arithmétique, on dit que les soustractions s’additionnent. Covid-19 semble avoir jeté aux orties toutes les convenances et toutes les conventions d’une République laïque. La faillite de l’Etat, -bien antérieure à Covid 19, la non-réalisation de l’intégration sont-elles la cause structurelle de cette situation et l’absence d’un sentiment d’appartenance à une même Nation. Tout semble accréditer le fait que nous vivons dans un univers de fragments qui se constituent des ressources de toutes natures qu’ils mettent au service de leurs communautés, de leurs clans et/ou de leurs familles, quelles qu’elles soient. On aurait dit que ce pays se retourne sur lui-même pour s’engouffrer dans une zone où il n’y a pas/plus de bornes pour délimiter un espace où normes, droits, responsabilités, sanctions et récompenses n’ont pas/plus de signification.
Dans ce no man’s land, s’est installée une culture arc-boutée sur elle-même, réfractaire aux lois que la République s’est données et qui les enfreint elle-même allègrement, prête à mordre et à aboyer contre qui sourcille ou élève la voix. Cette culture est entretenue par l’argent, les honneurs et les biens, souvent mal acquis et les pressions plus ou moins fortes dont on est capable. L’argent et les biens matériels en sont le ciment, le motif et la motivation. Certains diront on est dans le moneytheisme, qui entretient les amitiés et les querelles, consolide les alliances ou entraine leur effondrement.
Les idées démocratiques dont on se gausse n’ont pas résolu le problème du partage équitable, comme celui -le dernier en date- de la distribution chaotique des vivres « remis » dans le cadre de «Force Covid-19 », qui sera suivi par l’hivernage s’installant bientôt, de celui des semences et des engrais. Dans l’un comme dans l’autre cas, il sera encore question de quotas, de rétrocommissions, de contrats non exécutés mais payés et de non reddition des comptes. Ces actes ont infiltré l’architecture des institutions, affaiblissent la République et engendrent un ras-le bol de tous ces hommes et femmes qui les posent, considérés comme des sangsues et/ou des mercenaires. Comme en temps de guerre.
Covid-19 qui a mis à nu les tares que nous traînons mais qu’on cache avec le petit doigt, nous appelle cependant à un redressement qui devient urgentissime, dans un moule Etat/Société qui établisse le fonctionnement cohérent d’abord, harmonieux ensuite d’une République, aux grands enjeux captivants sans être captifs.
Calame
par Madiambal Diagne
MACKY A PRIS LES RISQUES DU CHEF
L'ignorance et l’irresponsabilité de nombreuses élites constituent un handicap pour le développement du pays. L’attitude des populations durant cet épisode doit convaincre de faire de l’éducation une nécessité impérieuse
On ignore les circonstances ou les paramètres sur lesquels le Président Macky Sall a fondé ses décisions, annoncées le 11 mai 2020, allégeant le dispositif de prévention contre le Covid-19. L’exercice a pu être très délicat, au moment où la propagation de la pandémie s’est accélérée (le 11 mai 2020, le record journalier de 177 nouveaux tests positifs au Covid-19 a été révélé). Mais pour diverses raisons, on peut trouver l’allégement du dispositif approprié dans le contexte.
1. La létalité du Covid-19 est assez marginale au Sénégal
On peut observer que pour la période du 2 mars 2020 (date de recensement du premier cas de malade du Covid-19) au 11 mai 2020 (soit 71 jours), le Sénégal a enregistré un nombre de 19 personnes malheureusement décédées de la pandémie. Trois nouveaux décès se sont ajoutés à ce bilan deux jours après. Cela équivaudrait à un ratio de moins de 2 morts par semaine. L’extrapolation donnerait un nombre de morts sur l’année de l’ordre de 100 cas. Le scénario le plus pessimiste, la situation la plus catastrophique, si on en juge par les méthodes de projection utilisées par les experts sur les statistiques du Covid-19 à travers le monde, serait la multiplication des cas par 3. Cette situation catastrophe nous amènerait à un nombre total de 300 morts sur l’année. On conviendrait que c’est beaucoup car toute mort de personne constitue une catastrophe, un drame pour les familles, les proches et la société de façon générale. En effet, «rien ne vaut une vie», mais on ne perdra pas de vue qu’il y aura fatalement des morts de personnes tous les jours que Dieu fait. Il reste que les statistiques montrent que le taux de mortalité au Sénégal est de 7,9 pour 1000, soit quelque 118 mille morts par an, sur une population moyenne de 15 millions d’habitants. Chaque année on recense plus de 13 mille cas de tuberculose avec plus de 300 décès. Quelque 750 mille personnes souffrent annuellement du paludisme avec des centaines de morts. C’est dire que le Covid-19 tue beaucoup moins que les autres causes de décès. 3000 enfants meurent chaque année de pneumonie. On remarquera pour l’anecdote, que le taux d’homicides au Sénégal est de 3 morts pour 100 mille habitants, soit une moyenne annuelle de 450 morts par homicide. Ce bilan macabre dépasse largement les projections les plus sombres pour le Covid-19. On retiendra également que les accidents de la route provoquent plus de 600 morts par an au Sénégal. Pour autant, le Sénégal n’a pas empêché la circulation des véhicules et autres engins sur les routes, encore moins décrété un couvre-feu permanent pour empêcher d’éventuels homicides ou fermé les marchés et les lieux de culte pour barrer la route à la propagation de la tuberculose.
2. L’Etat a commis l’erreur de prendre des mesures dont il ne peut assurer l’observance
On peut comprendre qu’à l’arrivée de la pandémie au Sénégal, le gouvernement ne pouvait pas ne pas s’inscrire dans le sillage des autres pays infectés et a alors préconisé des mesures de restriction des déplacements des populations et de leurs activités sociales. La maladie étant toute nouvelle et la vitesse de sa propagation, stupéfiante. Aussi, le grand nombre de décès, provoqués dans les premiers pays touchés, a pris tout le monde de court, qu’aucun protocole de riposte n’est encore jugé suffisamment efficace. Il n’y avait pas de leçon apprise, il fallait faire comme tout le monde et adapter la situation, au fur et à mesure. La peur était légitime et la psychose s’est installée car, même s’il était annoncé que ce serait une seule personne qui devrait mourir du Covid-19, chacun voudrait éviter d’être cette victime ou de voir son proche succomber. Le gouvernement n’aurait-il pas pris de telles mesures qu’il ne serait pas excusable. Seulement, était-il très vite apparu que les populations violaient allègrement le dispositif du couvre-feu ou de l’interdiction de rassemblement dans des lieux de culte, sans pour autant que les forces de sécurité, préposées à la mission de veiller à son application, n’arrivassent à empêcher cela. Il demeure qu’a posteriori, on peut considérer que les autorités de l’Etat avaient fait une mauvaise évaluation de la situation (c’est le sort ingrat de tout gouvernement), pour prendre des mesures de police dont elles ne pouvaient pas garantir ou assurer le respect. On a observé des situations qui pourraient engendrer des drames et de graves périls. Des populations ont bravé les Forces de l’ordre pour ouvrir certains lieux de culte. Fallait-il faire usage de la force armée pour faire appliquer la mesure ? Sans doute pas, car le remède aurait été pire que le mal. L’Etat n’avait aucun intérêt à déclencher une escalade qui pouvait être violente meurtrière même, quand on sait la détermination des groupes de populations à en découdre avec les éléments de police et de gendarmerie. Il y avait donc une grave menace à la paix et la sécurité publiques, avec des risques de confrontation et des actions manifestes de provocation. Encore une fois, l’Etat aura fait montre de sagesse en évitant de tomber dans une escalade. Il était illusoire de chercher à maintenir des mesures qui ouvriraient la porte à toutes les formes de défiance. On peut se rappeler qu’en 1999, les Forces de l’ordre s’étaient gardées de charger des hordes de «Baye Fall» qui assiégeaient la prison de Rebeuss, exigeant la libération de leurs condisciples emprisonnés pour avoir incendié la mosquée Ibadou de Niary Tally à Dakar. Le régime du Président Abdou Diouf avait convaincu le juge de prendre une ordonnance de main-levée pour élargir de prison les personnes mises en cause pour éviter que la situation ne dégénérât. La même attitude de retenue des Forces de l’ordre a été observée en France les mois derniers, quand des occupants de l’aire du projet de nouvel aéroport de Notre Dame des Landes de Nantes ou quand des manifestants «gilets jaunes» cherchaient à en découdre violemment avec l’autorité de l’Etat. Aux Etats-Unis, le Président John F. Kennedy avait ordonné, le 11 juin 1963, le retrait des troupes pour ne pas charger le Gouverneur George Wallace et ses affidés qui bloquaient l’entrée de l’université d’Alabama à des étudiants noirs. On ne manquera pas de regretter qu’avec l’épisode des fortes résistances enregistrées contre les mesures édictées par le gouvernement pour barrer la route au Covid-19, l’autorité de l’Etat en a encore pris un sacré coup, mais notre gouvernement devra apprendre qu’un Etat ne doit pas prendre des mesures qu’il ne peut pas faire observer. L’Etat devait bien savoir à quoi s’attendre car, des actes de rébellion provenant des mêmes milieux religieux ont été constatés plus d’une fois. C’est une désinvolture coupable de s’imaginer que les mêmes causes ne produiraient pas les mêmes effets et qu’il fallait mieux se préparer à faire accepter ou faire passer les mesures.
3. L’économie ne pourrait vivre en autarcie
Tous les pays ont pu mesurer que la pandémie du Covid-19 a déjà engendré une situation de régression économique jamais connue. En conséquence, on cherche partout à arrêter l’hémorragie. Après plus de trois mois de blocage des activités économiques, les pays cherchent à rouvrir leurs économies, à les faire redémarrer. Les mesures de limitation de la circulation des personnes et des biens ont freiné les activités économiques, le Sénégal ne pouvait donc continuer de fermer son économie, qu’on sait assez faible et fragile. Des pays voisins comme le Ghana, le Nigeria, la Côte d’Ivoire ou le Bénin, tout aussi touchés (ou parfois plus touchés) par la pandémie, ont desserré les vis pour permettre aux populations de reprendre le travail. Comment dans un tel contexte, le Sénégal pourrait-il aller à contre-courant et s’obstiner à chercher à renforcer davantage les mesures ? On a entendu des voix continuer de préconiser le confinement total des populations !
4. Impératif d’éducation
Tout le monde peut convenir que les difficultés constatées au Sénégal dans la mise en œuvre des mesures prophylactiques et d’hygiène contre le Covid-19 sont dues à l’obscurantisme. La situation d’ignorance des populations et l’irresponsabilité de nombreuses élites religieuses et sociales constituent un véritable handicap pour le développement économique et social du pays. Il faudrait investir et investir encore dans l’éducation, la seule panacée pour libérer les esprits. L’attitude des populations durant cet épisode doit convaincre davantage de faire de l’éducation une nécessité impérieuse. Il semble donc utile de rouvrir les écoles et permettre aux enfants de retourner en classe pour ne pas continuer de grossir les bataillons d’ignares. Il n’en demeure pas moins que l’allégement du dispositif de riposte ne devrait procéder d’un laisser-aller mais constituerait une volonté de permettre aux citoyens de pouvoir vaquer à leurs occupations essentielles, tout en gardant, encore une fois, des mesures de précaution individuelle. Le travail de discussion, de sensibilisation et de persuasion ne devrait pas être relâché. On jugera à l’heure du bilan si le chef de l’Etat s’était fourvoyé ou pas, quand il a décidé d’alléger son dispositif contre le Covid19. Mais il aura fait montre d’un certain courage. «Il est toujours facile de dire ou d’exiger quelque chose lorsque les gens autour de soi sont d’accord avec ce que l’on affirme. C’est à la portée de tous. C’est tout à fait autre chose lorsque ce que l’on déclare soulève l’hostilité dans son propre entourage.»
84 NOUVELLES CONTAMINATIONS ET 1 DÉCÈS SIGNALÉS CE JEUDI
Le ministère de la Santé a rapporté, ce jeudi, 84 nouvelles contaminations au covid-19 et 1 décès, le 23e depuis l’apparition de la maladie à coronavirus au Sénégal, le 2 mars.
Dakar, 14 mai (APS) - Le ministère de la Santé a rapporté, ce jeudi, 84 nouvelles contaminations au covid-19 et 1 décès, le 23e depuis l’apparition de la maladie à coronavirus au Sénégal, le 2 mars.
Sur 992 tests effectués, 84 sont revenus positifs au Covid-10, soit un taux de positivité de 8,46, a indiqué la directrice générale de la Santé, Marie Khémess Ngom Ndiaye.
Lors du point de presse quotidien sur la situation de l’épidémie, elle a précisé que 73 des nouvelles contaminations étaient issues des cas contacts suivis tandis que 11 provenaient de la transmission communautaire à Dakar, Ziguinchor, Nioro et Touba.
Le Sénégal vient d’enregistrer 1 décès supplémentaire liés au Covid-19, ce qui porte à 23 le nombre total de décès, a déclaré la directrice de la Santé.
Le patient décédé est un homme âgé de 74 ans résidant aux Parcelles-Assainies, à Dakar. Il est décédé ce jeudi à 5h à l’hôpital Principal de Dakar.
Soixante (60) patients ont été déclarés guéris, selon la directrice générale de la Santé, ajoutant que l’état de santé des autres patients est stable.
Six cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation de l’hôpital de Fann (01), l’hôpital de Ziguinchor (01) et l’hôpital Principal (04), a indiqué Marie Khémess Ngom Ndiaye.
A ce jour, le Sénégal compte 2189 cas de covid-19 dont 842 guéris, 23 décès et 1323 patients sous traitement.
par Ngor Dieng
LE COVID- 19 : LA PRISE EN CHARGE PSYCHOSOCIALE EN QUESTION
L’Etat qui a la charge de diriger le comité de riposte contre la pandémie, doit mettre en place une cellule de veille permanente, chargée d’accompagner toute personne en contact direct ou indirect avec la maladie afin d’adoucir le choc
« Elle [la psychologie] offre l’opportunité de cerner, non seulement les comportements directement et objectivement observables, mais aussi, les processus conscients et inconscients, cognitifs et affectifs. Autant dire que la psychologie nous permet d’étudier la vie mentale, les états de conscience, les comportements et les conduites (...). De même, elle s’attache à mettre en place des techniques et des moyens efficaces dans le domaine de la thérapie, de la prise en charge et de l’accompagnement psychosocial concernant les crises et les troubles du comportement qui peuvent affecter un sujet particulier. » - Babacar Diop,Jinne Maïmouna, Crises psychosociales et hystériformes dans l’école sénégalaise, Approche psychosociologique, L’Harmattan-Sénégal, Dakar, 2018, pp. 23-24.
Depuis le mois de décembre 2019, le monde subit le diktat d’une pandémie : le Covid-19. Cet infiniment petit a bouleversé l’agenda mondial et n’a épargné aucun secteur d’activités des sociétés humaines, et cela à travers toute la planète terre. Toutes les activités sont presque au ralenti et certaines sont tout bonnement à l’arrêt. L’humanité semble confrontée à ce que nous appelons le premier conflit mondial du XXIe siècle. Le Coronavirus est véritablement la première guerre mondiale de ce millénaire naissant. L’infiniment petit est en guerre contre la race mortelle des hommes.
L’homme, l’humanité sont en guerre contre une minuscule créature qui n’est visible qu’au microscope et qui, aujourd’hui, secoue la marche de l’humanité. Le semblant de pouvoir de l’homme est remis en cause frontalement par un ennemi invisible, mais aussi redoutable que l’arme nucléaire. La puissance de l’homme s’affaisse, son contrôle de la planète l’échappe et son orgueil est atteint de plein fouet.
De la même manière que Galilée a remis en cause le privilège de la terre par la victoire de l’héliocentrisme sur le géocentrisme, Darwin le privilège de l’homme par la théorie de l’évolutionnisme qui fait du singe l’ancêtre de l’homme et Freud le pouvoir de la conscience par la découverte de l’Inconscient, le Covid-19 a remis sérieusement en cause le privilège d’une humanité qui se croyait investie d’une mission de la fin de l’histoire et de l’accomplissement du dernier homme[1]. L’homme a encore beaucoup à apprendre de la nature et de lui-même. Il est loin de réaliser ce rêve cartésien de faire de l’homme le maître et le possesseur de la nature[2].
Le capitalisme [sauvage] qui criait victoire depuis le déclin du communisme, symbolisé par la chute du mur de Berlin en 1989, souffre aujourd’hui des bouleversements causés par le Coronavirus. Les grandes nations qui se considéraient comme les maîtres du monde ont subi la foudre de la pandémie, étant obligées de confiner leurs populations durant des mois pour endiguer la propagation du virus. Pourtant, le virus reste serein et imperturbable. Il ne se déplace pas de son propre gré, mais s’agrippe aux hommes qui se déplacent, l’homme étant un éternel pigeon voyageur, pour contaminer leurs semblables.
La pandémie a remis en cause l’hégémonie de nations qui se croyaient jusque-là invulnérables. Un nouvel ordre mondial est en train, peut-être, de naître comme certains chefs d’Etat l’ont annoncé. L’humanité est obligée de repenser sa relation avec la nature. Les hommes sont tenus de revoir leurs relations entre eux et les Etats gagneraient à redéfinir leurs rapports afin d’humaniser la terre comme le souhaite l’écrivain argentin Silo[3].
Sous nos tropiques, c’est-à-dire au Sénégal, la gestion de la pandémie nécessite une réflexion dans le but de contribuer à la riposte contre le Covid-19. Cette guerre annoncée par le chef de l’Etat, dans son adresse de la nation du 23 mars 2020, nécessite la participation de toutes les ressources humaines et de toutes les expertises aussi bien dans le domaine de la santé que dans celui des autres branches de la connaissance comme l’économie, la sociologie, la philosophie mais aussi et surtout la psychologie. N’oublions pas que la maladie [toute maladie] affecte aussi bien le physiologique que l’état mental ou psychologique du malade.
Et dans le cadre de cette pandémie, la gestion ne doit pas seulement se faire sur le plan médical. Autrement dit, gérer cette pandémie demande la prise en compte de la dimension psychosociale de la maladie qui ne cesse de se propager avec son lot d’infectés, de victimes, de stigmatisés et de confinés. Dans un pays où les populations, dans leur majorité, vivent au jour le jour, il importe de tenir compte de la dimension psychosociale dans la gestion de la pandémie. Le protocole thérapeutique doit intégrer la dimension psychologique des malades, des personnels de santé (médecin, infirmer, etc.), des familles des victimes, des cas suspects, des familles mises en quarantaine qui, d’une manière ou d’une autre, vivent une certaine psychose voire un stress lié à leur face à face direct ou indirect avec le Coronavirus.
C’est pourquoi l’Etat du Sénégal, qui a la charge de diriger le comité de riposte contre la pandémie, doit mettre en place une cellule de veille permanente, chargée d’accompagner toute personne en contact direct ou indirect avec la maladie afin d’adoucir le choc et de gérer le stress qui l’accompagne. Cette cellule jouera le même rôle que jouent les « soldats du feu », en étant toujours dans les dispositions d’intervenir, partout sur le territoire national où ses compétences seront sollicitées, pour aider des populations en souffrance physique, morale, mentale et psychologique. L’individu, étant aussi solide qu’il est fragile, se trouve souvent dans des situations où la résignation n’est qu’une solution de façade. Il a alors besoin d’être assisté psychologiquement pour réaliser ce qui lui arrive afin de « faire le deuil », c’est-à-dire d’accepter psychologiquement la réalité et/ou de s’accommoder d’elle, bien qu’elle soit parfois cruelle et difficilement acceptable.
Et de ce point de vue, notre société a encore des pas à faire. Elle ne mesure pas encore toute l’importance de la santé mentale dans une société qui devient de plus en plus individualiste et matérialiste, où la valeur humaine semble reléguée au second plan au profit de l’argent, du rang social et de la lutte des places (« palaces ») au sens où on l’entend en wolof.
Le malade du Covid-19 doit être traité par un protocole thérapeutique à la fois médical et psychologique pour accepter la maladie, la supporter et guérir. Il a besoin d’un soutien psychologique pour faire face à la stigmatisation à laquelle il est exposé afin de pouvoir se réinsérer facilement dans sa société. Le regard de l’autre est souvent, dans certaines situations, perturbant et ce n’est pas pour rien que Jean-Paul Sartre disait que « l’enfer, c’est les autres ».
Les mesures prises par l’Etat (et assouplies par le discours à la nation du président de la République du 11 mai 2020) ne peuvent être acceptées et intégrées qu’à travers une bonne campagne de communication qui nécessite des spécialistes de la « chose humaine », l’homme n’étant pas un objet des sciences exactes mais plutôt des sciences humaines et sociales. C’est cette dimension humaine et sociale qui fait que son vécu social, ses croyances religieuses, ses réalités socioculturelles et économiques doivent déterminer le type d’intervention dont le traitement de chaque cas de malade nécessite. Malheureusement, au Sénégal, la plupart des victimes et familles de victimes sont laissées à elles-mêmes, abandonnées souvent par la société, et dans certains cas, par les autorités étatiques elles-mêmes, alors qu’elles ont éminemment besoin d’un accompagnement psychosocial. Ainsi, brulent-elles et se consument-elles à petit feu, sous le regard indifférent et/ou insensible d’une société qui commence à perdre sa capacité d’indignation et de commisération.
Dès lors, nous lançons un appel aux autorités pour la prise en charge de cette dimension psychosociale dans la gestion de la pandémie et le renforcement du dispositif d’assistance psychologique par la création d’une cellule nationale de veille permanente pour la prise en charge psychologique de nos malades, victimes d’accidents, d’incendies, de catastrophes naturelles, bref des personnes traversant des moments très difficiles de leur vie[4]. C’est un gage de santé mentale pour une société et des populations fragilisée par la crise sanitaire du Covid-19 qui impacte la vie humaine sur tous les plans : sanitaire, économique, financière, religieux, social et psychologique.
Nous profitons de l’occasion pour lancer un appel à nos autorités à ne pas se désarmer bien que les stratégies soient revues depuis le 11 mai 2020, et aux populations à rester vigilantes et à respecter les mesures-barrières afin que les pessimistes et les tenants des « thèses complotistes » n’aient pas raison sur l’humain. Après tout, continuons à prier en tant que croyants pour que Dieu éradique, dans sa bonté immense, cette pandémie de la planète terre afin de la permettre de se ré-humaniser...
Nous soutenons nos autorités administratives à la tête desquelles se trouve le chef de l’Etat, son Excellence le président Macky Sall. Nous encourageons les efforts des personnels de santé dont l’autorité est incarnée par le ministère de la Santé et de l’Action sociale. Tout en manifestant notre soutien psychologique aux malades sous traitement, nous présentons nos condoléances les plus attristées aux familles des victimes du Covid-19, au Sénégal et à l’étranger. Que Dieu veille sur notre cohésion nationale et nous épargne d’une propagation exponentielle de la maladie avec les nouvelles mesures prises par le chef de l’Etat. Et pour cela, nous en appelons à la responsabilité de chacune et de chacun des Sénégalais.
Ngor Dieng est Psychologue-conseiller, Doctorant en philosophie à l’UCAD de Dakar
[1]. Francis Fukuyama, La Fin de l’histoire et le Dernier Homme, Free Press, 1992.
[2]. René Descartes, Discours de la méthode, Le Livre de poche, Librairie Générale Française, 2000.
[3]. SILO, Humaniser la terre, Editions Références, Paris, 1999.
[4]. Bien entendu, au niveau régional, on peut avoir des cellules régionales de veuille permanente au service des victimes locales. Elles pourraient être composées de sociologues, de psychologues, d’assistants sociaux, d’éducateurs spécialisés, de psychiatres, etc.
par Pascal Diouf et Ndèye Debo Seck
PROPOSITION DE RÉAMÉNAGEMENT DE L’ANNÉE SCOLAIRE
Il nous semble prématuré, pour ne pas dire hautement risqué de reprendre les cours le 2 juin. Il est primordial de préserver la santé d’une frange importante de ce que la nation a de plus cher, ses enfants les plus jeunes et les plus vulnérables
Pascal Diouf et Ndèye Debo Seck |
Publication 14/05/2020
Dans son discours du 11 mai 2020, le président Macky Sall a annoncé que « le Covid-19 continuera encore de circuler dans le pays jusqu’au mois d'août, voire septembre ». Il a par ailleurs confirmé la reprise des cours prévue le 2 juin prochain. Laquelle avait été annoncée dans une note d’orientation qu’enseignants et élèves s’étaient partagés, notamment sur les groupes de discussions en ligne. Il est à redouter que cette reprise des cours n’ait des répercussions néfastes. Ce sont des centaines de milliers d’élèves qui vont reprendre le chemin de l’école après deux mois d’interruption en raison du Covid-19. D’après la note d’orientation susmentionnée, les enseignant.e.s devront rejoindre leurs postes le 18 mai. Avec eux/elles, il faudra compter le personnel d’appoint, gardiens et personnes de charge, les administrateurs des écoles, etc.
La majorité des écoles du Sénégal sont dans des conditions d’hygiène et de logistiques déplorables. Bon nombre d’entre elles ne disposent pas de salles de classe permettant d’acter une distanciation sociale efficiente. La disponibilité de latrines, l’accès à l’eau, l’enclavement et/ou l’éloignement de beaucoup d’établissements ont toujours constitué un frein à des conditions d’enseignement-apprentissage idoines. Qui plus est l’hivernage a débuté par endroits et nombreux sont les élèves qui préfèreront rejoindre les champs (avec l’accord des parents) que de reprendre le chemin des écoles. Pour ce qui est des zones urbaines, avec la récurrente question des inondations, les écoles servent souvent de lieu de recasements de sinistrés.
Il faut aussi prendre en compte la situation de nombre d’enseignant.e.s et apprenants immunodéprimé.e.s ou souffrant de pathologies liées à leur environnement scolaire, mauvaise qualité de la craie, abris provisoires, humidité dans les salles de classes, etc.
Par ailleurs, qu’est-ce qui a été prévu pour les enseignantes en état de grossesse et celles qui allaitent. Notons que l’ANSD comptait dans sa Situation Économique et Sociale (SES) du Sénégal de 2016, 9827 établissements d’enseignement primaire, 1932 au niveau du Moyen et 827 établissements du secondaire. Le délai entre l’annonce de reprise des cours et la reprise effective nous paraît extrêmement court pour mettre en place, partout au Sénégal, un dispositif de prévention et de prise en charge d’éventuels contaminés (Dieu nous en garde). Toutes conditions qui permettraient aux enseignant.e.s, aux administrateurs et aux élèves de rejoindre les classes en toute confiance.
Tenant compte de tous ces paramètres, il nous semble prématuré, pour ne pas dire hautement risqué de reprendre les cours le 2 juin. Il est primordial de préserver la santé d’une frange importante de ce que la nation a de plus cher, ses enfants les plus jeunes et les plus vulnérables. Il est tout aussi primordial de préserver la santé de dizaines de milliers de mères et de pères de famille.
Nous proposons ainsi :
De reprendre les cours dès le 1er octobre : ce mois, de même que celui de novembre seront consacrés à la poursuite des enseignements-apprentissages, en vue de compenser le retard accusé à tous les niveaux ;
De consacrer le mois de décembre aux examens ou évaluations certificatives (qui prendront fin au plus tard le 22 décembre en tenant compte des congés de Noël) ;
De programmer la rentrée scolaire 2020-2021 dans la fourchette du 05 au 10 janvier 2021. Cette année se poursuivra jusqu’au 31 juillet comme d’habitude ;
De faire cours les samedis pour le compte de l’année scolaire 2020-2021 au niveau de l’élémentaire ;
De réaménager les emplois du temps en augmentant le crédit horaire selon les matières dominantes au niveau du Moyen-Secondaire. Par exemple, une classe de 3eme qui a 4h en Histoire-Géographie par semaine se verrait ajouté 2h dans la discipline.
Ce sont là nos propositions pour sauver l’année scolaire tout en limitant le risque de propagation du covid-19 chez les élèves et les enseignant.e.s.
Pascal Diouf est Professeur d’Histoire-Géographie
Ndèye Debo Seck est Professeure d’Anglais
par Ibrahima Cheikh Diong
PARTAGEONS DANS LA DIGNITÉ
Alors que certains d’entre nous ont encore la chance de pouvoir s’approvisionner dans des chers supermarchés du coin, des gens autour de nous (sans-abri, petits commerçants, handicapés, mendiants, etc.) qui sont dans le besoin
Le coronavirus est là, espérons qu’il disparaîtra un jour, pour ne plus jamais revenir afin que nous reprenions nos vies et nos activités. Mais, quelques belles histoires humaines et inspirantes qui en sortiront laisseront des souvenirs gravés en nous, pour toujours.
Voici la mienne en 10 points, l’histoire et les leçons de politiques publiques:
1. J’ai observé…
Alors que je faisais ma marche quotidienne dans les rues de mon quartier à Dakar (Les Almadies) pour préserver ma santé mentale et physique malgré le confinement partiel et le couvre-feu national au Sénégal, j’ai remarqué 4 dames, courageuses et dignes, qui vendaient, sans masques ou autres protections, toutes sortes de petites marchandises (noix, fruits, etc.). Malheureusement, il n’y avait presque aucun client autour d’elles à cause du virus.
Pourtant, je suis convaincu que les recettes de ces petits commerces serviraient certainement à nourrir leurs petites familles, en particulier leurs enfants qui les aident d’ailleurs dans ce petit commerce plutôt que d’étudier ou de jouer comme les autres enfants du quartier privilégié des Almadies.
2. J’ai constaté…
Ces dames semblent toutes avoir une chose en commun: beaucoup de marchandises invendues tout au long de la semaine à cause d’absence de clients dûe au coronavirus.
Cependant, ces femmes et leurs enfants semblaient tous garder une grande dignité et un gros sourire sur leurs visages chaque fois que je leur disais bonjour. Ce respect de leur dignité m’a d’ailleurs amené à ne pas montrer leurs visages dans ces photos de leurs marchandises
3. J’ai agi …
Après une semaine de marche tout en observant tous les jours cette vue insupportable (qui m’a rappelé les petites commerçantes de ma jeunesse dans ma ville natale de Thiès), j’ai décidé de les contacter pour savoir ce que je pouvais faire modestement pour faire preuve de compassion et de soutien, sans aucune démonstration de pitié de ma part envers elles, car après tout, elles gagnaient leurs vies à leurs manières et honnêtement .
J’ai demandé à chacune d’elles comment elles géraient l’impact visiblement négatif du coronavirus sur leurs petits commerces et que faisaient-elles pour trouver des acquéreurs pour leurs marchandises ou gérer leurs invendus. Elles m’ont affirmé qu’elles vendaient peu et que leurs stocks invendus coûteraient environ 10 000 Fcfa (équivalent à 15 USD) par stand! Au total, 40 000 Fcfa (75USD) pour les 4 dames.
Alors, je leur ai proposé d’acheter (le mot clé ici est acheter, pour respecter leur dignité, au lieu de leur faire un don) tous leurs invendus du jour. Les produits achetés ont ensuite été distribués aux gardiens des maisons aux alentours qui suivaient avec surprise nos échanges (bien sûr, j’avais mon désinfectant pour m’assurer que toutes les personnes, surtout ces bonnes femmes, qui étaient impliquées dans la transaction, étaient protègées, coronavirus oblige !
4. J’ai impacté modestement…
Je sais que mon geste symbolique (que j’aurais pu simplement garder pour moi mais l’histoire m’a tellement inspiré pour ne pas la partager) ne résoudra certainement pas toutes leurs difficultés du moment, mais pourrait leur apporter un petit soulagement à ces moments difficiles pour tous, même si certains d’entre nous s’en sortent mieux financièrement.
5. J’ai beaucoup appris…
Voici la meilleure partie de cette histoire. Alors que je continuais ma marche pour rentrer chez moi, je ne savais pas que 5000 Fcfa (8USD) était tombé de ma poche par accident et l’une des 4 femmes qui l’avait vu, a ramassé le billet et a couru vers moi pour me rendre mon argent. Je ne pouvais imaginer un meilleur geste d’honnêteté et de dignité car, malgré leurs difficultés financières apparentes, cette dame a choisi de garder sa fierté, son honnêteté et sa dignité en me rendant mon argent. Quel geste hautement humain et plein de bonnes leçons de valeurs pour nos enfants et pour l’humanité !
6. Morale de l’histoire…
Alors que certains d’entre nous ont encore la chance de pouvoir s’approvisionner dans des chers supermarchés du coin, il y a des gens autour de nous (sans-abri, petits commerçants, handicapés, mendiants, etc.) qui sont dans le besoin. Puisez dans votre cœur pour les aassister, si vous le pouvez, mais d’une manière digne, sans que cela soit une question de gloire pour vous !
7. Les héroïnes …
Encore une fois, rappelez-vous que les vraies héroïnes de cette belle et inspirante histoire sont ces 4 dames (et surtout pas moi) qui continuent de vendre leurs produits et se battent quotidiennement pour leurs familles malgré les risques de coronavirus.
8. Partageons…
Ces moments difficiles, qui seront certainement derrière nous un jour, nous interpellent tous humainement. Il est grand temps de réveiller en nous nos grandes et belles valeurs humaines, dormantes pour certains, et partager avec les moins nantis que nous.
9. Un Etat doit être présent en cas de catastrophe…
Au moment où les pays développés distribuent des chèques a tort et à travers a leurs citoyens en difficulté et/ou en chômage c’est le moment pour nos états en Afrique de revoir nos politiques sociales et de solidarité parce qu’un état doit être présent en cas de pandémie et/ou autres catastrophes. Gouverner c’est anticiper !
10. Soutenons le secteur informel en Afrique…
Nous souhaitons certes que nos économies post-covid 19 se reconstruisent pour retrouver ou dépasser les niveaux de croissance d’avant. Dans ces efforts de nos gouvernements, n’oublions pas de soutenir le secteur informel en Afrique en leur aidant dans la formalisation de leur business et, en leur facilitant l’accès au financement et au marché. Faut-il, enfin, encore le rappeler, 80% des emplois en Afrique proviennent du secteur privé (informel et formel).
Profitez de cette modeste nourriture de l’esprit et protégez vous !
J’AI ÉGORGÉ MES DEUX FILS MAIS JE NE SAIS PAS POURQUOI
Cette tragique nuit-là, Bara s’est faufilé dans la chambre où dormait ses deux enfants, couteau à la main. Il les a longuement regardés comme pour leur dire adieu avant de trancher leurs gorges
La reconstitution des faits dans l’affaire du double meurtre de Touba a été fait, ce mercredi au quartier Darou Rahman. Même si l’opération n’est pas terminé, Bara Touré, présumé meurtrier de ses deux fils a, selon Libération, fait des aveux glaçants, qui donnent des sueurs froides et heurtent les âmes sensibles.
Cette tragique nuit-là, Bara s’est faufilé dans la chambre où dormait ses deux enfants, couteau à la main. Il les a longuement regardés comme pour leur dire adieu. Ensuite, il a posé la main sur la bouche de Serigne Mbacké Touré avant de lui trancher la gorge. Sans hésitation, il égorgera à son tour Mame Daour Touré. Pourtant, informe Libération, dans sa furie macabre, il épargnera ses deux filles qui dormaient juste à côté. « J’ai égorgé mes deux fils. C’est moi mais je ne sais pas pourquoi. J’espère que le seigneur me pardonnera », a-t-il avoué devant les éléments enquêteurs. Après ce massacre, Bara Touré ne s’est pas gêné pour mettre des habits propres à ses deux enfants qu’il venait d’exécuter. Il cachera l’arme du crime ainsi que les deux tee-shirt, tachés de sang, dans une maison en construction avant de partir à la mosquée du coin accomplir la prière de l’aube.
Verdict scandaleux à Tambacounda
Alors que le vol de bétail est un crime, le sieur Samba Sow qui a volé deux bœufs qu’il a vendus à un boucher B. Haïdara à un vil prix, a été jugé en flagrant délit mercredi dernier par le tribunal régional de Tambacounda où il n’a écopé que de deux mois de prison ferme, assorti du remboursement des bœufs volés. Aussi cocasse que cela puisse paraître, le chauffeur dont le seul tort a été d’acheminer les deux bœufs a été condamné à six mois. Le délibéré du juge exhale un parfum d’injustice qui n’honore pas la justice censée appliquer la loi dans toute sa rigueur. Ce n’est sans doute pas pour rien que Me Ciré Clédor Ly a bravé la canicule de Tamba pour défendre le voleur Samba Sow et son receleur, le boucher B. Haïdara. Pourtant les enquêteurs ont eu tous les éléments accablant les mis en cause dont des témoins oculaires. Surtout que Samba Sow qui a pris les bœufs du troupeau pour les conduire au chauffeur, a la réputation d’être un grand voleur qui écume le département de Goudiry. Hélas ! L’aiguille de la balance s’est penchée du côté des faibles. Hier, il s’en est tiré à bon compte. A moins que le procureur Demba Traoré ne fasse appel de ce jugement qui suscite étonnement dans les chaumières de la justice, dans un contexte où un autre magistrat défraie la chronique pour avoir abusé de sa robe de juge. L’Ums ne peut pas se taire…
5 000 masques à Mékhé
La reprise des enseignements-apprentissages dans les classes d’examen est assortie de certaines mesures prises par le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, pour préserver le milieu scolaire de la tyrannie du Covid-19. Il s’agit entre autres du port obligatoire de masque pour les élèves et les enseignants. En tout cas, les élèves, enseignants et parents d’élèves ainsi que les daara de Mékhé n’auront pas de soucis à se faire dans ce cadre. En effet, Mor Diop, président du Mouvement «Song Daan», vient de donner sa contribution matérielle correspondant à un lot de 5 000 masques pour les jeunes élèves du primaire, du moyen et du secondaire de la commune de Mékhé qui sont en classe d’examen. Il ne s’est pas arrêté là, car pour accompagner également le processus de réouverture des mosquées, il a mis à la disposition des imams un lot de masques destinés aux fidèles. Et cerise sur le gâteau, la confection a généré une plus-value locale pour la simple raison qu’elle a été entièrement confiée aux tailleurs de Mékhé.
7 agents de santé de Tambacounda positifs au Covid-19
Après les trois urgentistes de l'hôpital régional de Tambacounda, 7 autres agents de santé ont été testés positifs au covid-19 hier. Ils travaillent tous à l'hôpital régional. Par ailleurs, 6 patients issus du département de Goudiry sont déclarés guéris. Au total, sur 76 personnes testées positives depuis le 2 avril dernier, 49 sont guéries et 27 encore sous traitement au centre de l’hôpital régional.
25 personnes contacts en quarantaine à Fatick
Vingt-cinq personnes parmi les proches et membres de la famille de l’homme testé positif au Covid-19 dans la commune de Diakhao ont été mises en quarantaine, a appris l’Aps du gouverneur de la région de Fatick, Seynabou Guèye. Cette mesure a été prise pour leur assurer un suivi médical et une prise en charge psychosociale, a dit Mme Guèye. Elles sont actuellement en isolement dans un réceptif hôtelier réquisitionné pour toute la durée du suivi sanitaire et psychosocial. Des prélèvements seront régulièrement effectués au cours des quatorze jours que va durer leur mise en quarantaine, pour vérifier s’ils ont contracté la maladie. Seynabou Guèye appelle toute personne non encore identifiée, mais qui est entrée en contact avec le malade, à se signaler pour que soient prises toutes les dispositions nécessaires à son examen médical. Elle assure que les recherches et investigations pour remonter tous les itinéraires du patient et détecter d’autres cas contacts dans la commune de Diakhao se poursuivent. Par ailleurs, elle informe que plusieurs voyageurs arrivés dans la région de Fatick sans autorisation spéciale délivrée par les autorités administratives pour les transports interrégionaux ont été appréhendés par les forces de l’ordre et placés en isolement dans un réceptif hôtelier de la capitale régionale.
La mosquée Omarienne fermée jusqu’à nouvel ordre
Le Serviteur de la Communauté Omarienne joue la carte de la prudence. Malgré l’arrêté du ministre de l’Intérieur autorisant l’ouverture des lieux de culte, le Khalife Thierno Madani Tall a opté pour la fermeture de la mosquée Omarienne au public. D’après le guide religieux, cette mesure de prudence restera en vigueur jusqu’à nouvel avis de sa part. La décision de Thierno Madani Mountaga Tall est motivée par l’évolution de la situation pas encore totalement maîtrisée du Covid-19 sur le territoire national, mais plus particulièrement dans la région de Dakar.
Mamadou Badji, nouveau Recteur de Ziguinchor
Restons à la réunion du conseil des ministres pour évoquer des nominations. Le chef de l’Etat a promu hier Pr Mamadou Badji Recteur de l’Université Assane Seck de Ziguinchor. Il remplace Courfia Kéba Diawara. Promotion est faite également à l’Inspecteur de l’Enseignement élémentaire Tenguella Ba qui devient Directeur de l’Education préscolaire au Ministère de l’Education nationale, en remplacement d’Ousmane Diouf. L’Inspecteur de l’Enseignement élémentaire, Serigne Sabou Badiane, est nommé Directeur des Ressources humaines au Ministère de l’Education nationale, en remplacement de Monsieur Ibou Ndiathe, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
Mort suspecte au marché aux poissons de Mbacké
Une panique générale s’était emparée des riverains du marché aux poissons de la commune de Mbacké, hier, lorsqu’un docker est tombé en syncope avant de rendre l’âme. La cinquantaine, l’homme qui était en train de décharger un chargement de caisses de poissons s’est brusquement affalé par terre. Ses camarades, qui ont témoigné qu’il se plaignait de fortes douleurs abdominales et à la tête, ont immédiatement alerté les secours. Mais les sapeurs-pompiers n’ont pu que constater le décès à leur arrivée sur les lieux. Suspectant le Covid-19, les individus présents sur place n’ont pas assisté la victime qui a finalement été transportée au centre de santé de Mbacké. Des prélèvements en vue des tests du Covid-19 ont été pratiqués sur la dépouille.
Arrestation des chauffeurs à Touba
La gendarmerie nationale n’a pas relâché dans la lutte contre le transport interurbain qui est formellement interdite depuis l’avènement du Covid-19. La brigade de recherche de Touba a procédé à l’immobilisation hier d’un véhicule qui a emprunté des voies de contournement. Bravant l’interdiction du transport interurbain, son conducteur a quitté Dakar pour se rendre à Touba. Il est tombé dans une embuscade des éléments de la brigade à hauteur du quartier Daroul Tanzil. Mais le conducteur a pris la fuite. Dans le même cadre, un conducteur de taxi «Allo Dakar» a été arrêté aussi à Touba avec deux clients à bord d’un véhicule en partance pour Dakar. Il sera déféré au tribunal de grande instance de Diourbel pour transport irrégulier et mise en danger de la vie d’autrui.
Procès de la dame qui avait ébouillanté son époux
Si elle est reconnue coupable devant le tribunal d’instance de Mbacké où elle sera jugée aujourd’hui, Maïmouna Diallo risque jusqu’à cinq années de prison. Ce jeudi, l’accusée, la trentaine, va devoir justifier devant le tribunal d’instance de Mbacké qui va siéger en audience correctionnelle son horrible acte perpétré sur la personne de son époux. Maimouna Diallo va donc répondre des charges de coups et blessures volontaires ayant entraîné une indisponibilité temporaire de travail (Itt) de quinze jours, avec circonstances aggravantes. Elle risque gros puisqu’elle pourrait être condamnée jusqu’à cinq ans de prison. Tout était parti d’une banale dispute entre les deux tourtereaux pour une insipide histoire d’ustensile de cuisine, le 02 mai dernier, à leur domicile à Touba. Ce jourlà, le mari Amath Fall, la quarantaine, tailleur de son état établi au marché Ocass de Touba, pensait avoir réglé l’affaire avec son épouse. Mais il avait mal interprété le sentiment de celle-ci. Après avoir fait ses ablutions, Amath Fall tourne le dos à sa femme et se met à prier. C’est à ce moment précis qu’elle file discrètement dans la cuisine d’où elle est revenue avec une marmite d’huile. Sans hésitation aucune, elle verse le liquide bouillant sur le corps de son époux.
La Police Nationale
La Police Nationale intensifie ses efforts dans la lutte contre la grande délinquance et la criminalité. Et les résultats obtenus dans ce sens son encourageants. En effet, les éléments de la police de Ziguinchor ont mis hors d’état de nuire un individu présumé être l’auteur principal de plusieurs cambriolages perpétrés dans la commune de Ziguinchor. Aussi, grâce à l’action conjointe entre les éléments du Commissariat Spécial de Touba et ceux de la Direction de la Police Judiciaire, le père des deux enfants égorgés le 27 septembre 2019 a été interpellé hier. Il est considéré comme étant le présumé meurtrier de ses enfants.
Boubacar Camara tacle Macky
Le leader du parti de la construction et de la solidarité (Pcs)/ Jengu tabax fait partie de ceux qui ne sont pas convaincus par l’assouplissement des mesures dans la lutte contre le Covid-19. Pour Boubacar Camara, le soi-disant « Général » (Macky, Ndlr) a jeté les armes de la lutte contre le covid-19. Il pense que Macky Sall s’est lourdement trompé en optant pour l’immunité collective qu’il n’assume d’ailleurs pas ouvertement. D’ailleurs, il condamne avec fermeté cette «option suicidaire» au moment où la pandémie se propage rapidement et que les populations commencent à peine à s’habituer aux gestes barrières de prévention. M. Camara s’étonne de l’attitude du chef de l’Etat qui invite le virus, l’ennemi d’hier malheureusement toujours en circulation, à vivre parmi nous et avec nous pour que les Sénégalais développent des anticorps après une contamination massive.