SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
28 juillet 2025
par l'éditorialiste de seneplus, mamadou mao wane
VIDEO
KHALIFA SALL, L'ESPOIR DU RENOUVEAU DU PS
EXCLUSIF SENEPLUS - Le Parti Socialiste a abdiqué sa souveraineté du fait de son compagnonnage avec BBY, devenant ainsi un parti sans substance programmatique
Le fait de rester dans la coalition Benno Bokk Yaakar est la preuve que le Parti Soialiste d'Ousmane Tanor Dieng a abdiqué sa souveraineté politique, selon Mamadou Mao Wane. L'éditorialiste de SenePlus soutient que le PS progressiste est aujourd'hui incontestablement incarné par Khalifa Sall. Ce dernier, relève-t-il, veut une autonomie pour la continuité de ce parti qui a présidé aux destinées du pays pendant près de 40 ans.
La plénière de l’Assemblée nationale prévue vendredi et ses implications politiques font partie des sujets les plus en vue dans la livraison de mardi de la presse quotidienne.
"Les réformes de Soweto", affiche à ce sujet le journal Le Quotidien, étant entendu que le township sud-africain a donné son nom à la place servant de siège à l’Assemblée nationale du Sénégal.
"La proposition de loi modifiant le règlement intérieur de l’Assemblée nationale a été votée hier à l’unanimité en commission", avec des "dispositions à supprimer" et de "nouvelles commissions" à créer, renseigne le journal.
Le Quotidien ajoute que lors de la plénière de vendredi au cours de laquelle les députés "examineront le rapport relatif à l’affaire des 94 milliards mais à huis clos", un dossier d’indemnisation foncière dans lequel de hauts fonctionnaires sont cités.
Une commission d’enquête parlementaire a été mise en place le 19 avril dernier dans cette affaire révélée par Ousmane Sonko, un ancien fonctionnaire des Imports radié avant d’embrasser une carrière politique.
Le député et ancien candidat à la présidentielle de février 2019 accuse l’ancien directeur des domaines Mamour Diallo d’avoir détourné 94 milliards de francs CFA lorsqu’il avait en charge la gestion d’un dossier lié à un titre foncier relatif à un vieux contentieux au sujet d’un terrain appartenant à des familles de la communauté léboue expropriées par l’Etat pour cause d’utilité publique.
Ousmane Sonko, soulignant avoir déjà porté plainte le 4 mai 2018 dans cette affaire pour détournement supposé de fonds publics, avait refusé de répondre à la convocation de la commission d’enquête parlementaire qu’il assimile à une ’’diversion’’, d’autant que le procureur n’a pas pris en compte sa plainte.
"Sonko menacé par le syndrome Khalifa ?", s’interroge ainsi Le Témoin quotidien, en mettant en parallèle ce qui pourrait attendre Ousmane Sonko et les ennuis judiciaires de l’ancien maire de Dakar à l’origine de l’invalidation de la candidature de Khalifa Sall à la présidentielle de février dernier.
De fait, relève Le Témoin quotidien, le député leader du parti PASTEF - Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité - "dénonce un complot ourdi contre lui pour l’écarter de la prochaine présidentielle".
"Comme Khalifa Ababacar Sall en son temps, Ousmane Sonko a lui aussi sans doute peur d’être conduit au bûcher, condmané et éliminé définitivement de la course à l’avenue Léopold Sédar Senghor en 2024", écrit le même journal.
"La real politik va tordre le coup à toutes les valeurs. Pour confondre Ousmane Sonko devant la justice et (faire) taire sa langue de vipère, les députés vont faire le boulot", avance le quotidien Kritik’.
"Après une enquête documentée sur les tenants des 94 milliards FCFA souelvés par le leader de PASTEF, la commission parlementaire a fini de laver Mamour Diallo. L’Assemblée nationale va maintenant exécuter le néo-opposant et la plénière de ce vendredi rappellera bien des jours noirs de la démocratie sénégalaise", ajoute Kitak’.
"L’Assemblée fonce, Sonko prépare la guerre", titre le quotidien Enquête, sur le même sujet. "La machine s’emballe contre Sonko", renchérit le quotidien L’As.
"Alors qu’on s’attendait à un règlement devant le tribunal, la majorité a décidé de mettre en place une commission d’enquête parlementaire qui va restituer ses travaux, vendredi prochain", souligne ce dernier journal.
Il ajoute : "En attendant la plainte pour diffamation de Mamour Diallo contre Sonko, attendue incesamment, le leader des Patriotes prépare sa défense" et "fera face à la presse aujourd’hui".
Walfquotidien donne de la perspective à cette affaire, en présentant le leader de PASTEF comme un "agneau du sacrifice" des retrouvailles entre le président Macky Sall et son prédécesseur Me Abdoulaye Wade jusque-là très lié politiquement à Ousmane Sonko.
"La réconciliation très médiatisée entre le pape du Sopi et le président Macky Sall risque de se faire sur le dos de Sonko. Le leader de PASTEF qui avaient noué une relation avec Wade risque d’être le dindon de la farce des retrouvailles", écrit Walfquotidien.
Sud Quotidien traite du même sujet sous un autre angle, celui de la "liquidation politique d’adversaire à la magistrature suprême". Sur ce plan, "Macky +double+ Diouf et Wade !", affiche le journal.
"Après le candidat du PDS, Karim Wade, et l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, d’ex-sérieux adversaires au fauteuil présidentiel, écartés de la course (...)" en 2019 "grâce à dame justice, le tour d’Ousmane Sonko (...), classé troisième avec 15,67% des suffrages valablement exprimés, serait-il arrivé ?", se demande Sud Quotidien.
Le journal répond que selon Ousmane Sonko et ses partisans, "les pièces de la +liquidation+ politique seraient en train de se poser petit à petit et devraient coïncider avec le traitement par l’Assemblée nationale du scandale des 94 milliards l’opposant à Mamour Dillo. Si cela s’avérait, le +Macky+ aurait en tout cas confirmé son leadership en matière de ...musèlement de ses adversaires à la magistrature suprême. Mieux que Diouf et Me Wade !"
Divers autres sujets sont au menu des quotidiens, parmi lesquels la nomination du nouveau directeur général de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES). "Macky Sall pris dans le piège de l’IPRES", souligne L’Observateur à sa une.
"Pour avoir nommé par décret le remplaçant de Mamadou Sy Mbengue" à la tête de l’IPRES, "le président Macky Sall est considéré par les syndicalistes de l’institution comme un +hors la loi+".
"Macky Sall, ajoute L’Observateur, a violé les statuts de l’IPRES et les centrales syndicales n’excluent pas de saisir le Bureau international du travail (BIT) pour dénoncer les +dérives+ du président".
L’As également se fait l’écho de la "levée de boucliers des syndicalistes" contre la nomination du nouveau directeur général de l’IPRES, Amadou Lamine Dieng.
Le Soleil, dans un tout autre domaine, s’inquiète de l’avancée de la mer à Pointe Sarène, Vox Populi rapporte qu’à Saint-Louis, "une centaine de maison (ont été) démolies" à Ngallèle nord et Bango Sinthiane.
"Près de 2000 familles à la rue", ajoute le journal selon lequel les victimes "accusent les autorités de vouloir faire venir les multinationales du pétrole et du gaz".
"Le site en question, qui est situé à la périphérie de l’aéroport de Saint-Louis, relève du domaine national. Il appartient à l’Agence des aéroports du Sénégal (ADS) et s’étend sur une superficie de 114 hectares", précise Vox Populi.
TROIS CONTRÔLEURS DE L’AIBD ARRÊTÉS POUR FRAUDE
Trois contrôleurs, en service à l’Aéroport international de Blaise Diagne (Aibd), ont été arrêtés par la gendarmerie. Selon Libération, ils fermaient les yeux sur de faux documents de voyage en échange d’argent.
Trois contrôleurs, en service à l’Aéroport international de Blaise Diagne (Aibd), ont été arrêtés par la gendarmerie. Selon Libération, ils fermaient les yeux sur de faux documents de voyage en échange d’argent. La Section de Recherches de Dakar a enquêté presque trois ans pour cerner cette mafia et neutraliser les deux cerveaux présumés.
Ils ont été signalés entre le 10 décembre 2013 et le 15 janvier 2014. Durant cette période, les agents ont laissé voyagé deux passagers, qui n’avaient pas les documents requis, sur des vols séparés à partir de l’aéroport LSS avec comme destination les Etats-Unis d’Amérique.
Depuis lors, les gendarmes de la Sr étaient sur la piste des contrôleurs fraudeurs. C’est le samedi 21 septembre 2019 qu’ils ont pu mettre la main sur eux les trouvant à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) en train d’embarquer un passager Sri Lankais qui leur avait donné 2 millions de F CFA pour pouvoir embarquer avec de faux documents.
L’ancien militaire Demba Dème écope un mois avec sursis
Arrêté pour appel à une rébellion dans l’armée, l’ancien militaire Demba Dème avait été cueilli manu militari à Saint Louis avant d’être placé en grade à vue à la Section recherches de Colobane. Il avait dénoncé sur sa page Facebook les conditions d’existence des militaires dans les casernes. Il a bénéficié de deux retours du parquet avant d’être déféré. Il s’en est sorti avec une liberté provisoire après son second face-à-face avec le procureur. Demba Dème a comparu libre au tribunal. Il a écopé d’une peine d’un mois avec sursis. Son avocat Me Barry a réussi à le tirer d’affaire d’autant que finalement l’article 80 visé par les gendarmes, n’a pas été pris en compte.Il a été reconnu coupable de diffusion de fausses nouvelles et d’usurpation de fonction. Puisque qu’il a présenté ses excuses, le juge a été clément.
Déballage contre Ablaye Sylla
Plus puissant que Abdoulaye Sylla Dg de Ecotra, tu meurs. Homme d’affaires, riche comme Crésus, il gagne quasiment tous les grands marchés de l’Etat intégralement ou en sous-traitant. L’ami de la première Dame gagne aussi tous ses procès en justice. Ce n’est pas Serigne Ahma Mbacké qui démentira. Devant la cour d’appel, le marabout Mbacké-Mbacké a perdu son procès l’opposant à son « ami d’homme d’affaires », Abdoulaye Sylla, patron d’Ecotra, représenté par Scp Wane et Fall. Libération a déjà donné l’information : Serigne Ahmadou Mbacké a été condamné à payer 480 millions de FCfa à Sylla et 10 millions de FCfa à titre de dommages et intérêts. Mais l’affaire risque de faire grand bruit les jours à venir. On parle de déballage contre l’homme d’affaire. Un enregistrement assez compromettant pourrait être rendu public…
Inquiétudes à la Cité Maristes
Malgré le danger qu’ils encourent à cause de l’état de délabrement des immeubles construits par la Sn Hlm, les occupants ne comptent pas quitter les lieux. Ils défient les autorités étatiques en déchirant la sommation qui leur a été adressée. Ils redoutent en effet le syndrome de 2006 où l’État leur avait proposé des immeubles, le temps de réhabiliter la cité. Mais c’était la galère. C’est pourquoi, en dépit de la proposition de leur payer le loyer le temps de la réhabilitation, ils campent sur leur position quitte à être déguerpis de force.
Moustapha Diakhaté leur apporte soutien
Les 350 familles occupant les immeubles de la Sn-Hlm des Maristes peuvent compter sur le soutien du ministre-conseiller, Moustapha Diakhaté. Ce dernier leur manifeste sa solidarité. L’ancien parlementaire accuse d’emblée l’Etat d’avoir failli à ses devoirs. Pour lui, dans le scandale des maristes, c’est la Sn-Hlm qui a fauté et elle doit assumer ses responsabilités et supporter toutes les conséquences de ses manquements. A ce propos, il demande à la Sn Hlm d’héberger gratuitement les familles et de reconstruire les immeubles avec toutes les normes de sécurité et de qualité requises. Pour lui, les 350 familles victimes de la SN-Hlm ne doivent pas quitter les lieux sans avoir les garanties de retrouver leurs appartements. Il pense qu’elles ne doivent pas être les victimes d’une situation qu’elles n’ont ni créée ni entretenue.
Nourrir les écoliers
Restons avec Moustapha Diakhaté qui loue le projet Repas universels solidaires écoles (Ruse) du ministre l’Education nationale, Mamadou Talla qui va permettre aux élèves surtout des régions de prendre le petit déjeuner à l’école. Pour lui, cette noble ambition de Mamadou Talla est à soutenir absolument. Le Ruse va contribuer inéluctablement au relèvement du niveau des élèves et par ricochet accroître les chances de réussite des potaches. Pour rappel dans un entretien accordé à «L’As», le ministre de l’Education nationale avait annoncé le projet. M. Talla a motivé cela par le fait que «les 2/3 des élèves vont à l’école sans prendre le petit déjeuner».
Diplomatie française
Le Secrétaire d’état français aux Affaires étrangères Jean Baptiste Lemoine séjourne au Sénégal. A la tête d’une délégation, il a été reçu par le président de la République hier dans l’après-midi. Il a fait au Président Macky Sall le point complet des relations bilatérales entre le Sénégal et la France. Il a évoqué la rentrée du campus franco-sénégalais, les enjeux sécuritaires en Afrique de l’Ouest, notamment dans le Sahel, le prochain séminaire intergouvernemental prévu à Dakar etc.
Un camion fou à Liberté six
Un camion fou a ravagé tout sur son passage hier à liberté 6. Le chauffeur qui a perdu le contrôle du vieux camion a foncé sur les personnes qui se trouvaient à bord de la route. Ce fut le sauve-qui-peut. Le camion a causé d’énormes dégâts matériels. Il a heurté plusieurs véhicules qui sont complétement endommagés. Les populations en ont profité pour inviter les autorités à interdire à la circulation de ces vieux camions. Toutefois, aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée.
Université de Bambey en grève illimitée
Le gouvernement est loin de sortir de l’ornière. En voulant éviter les écoles privées d’enseignement supérieur, le ministère de l’Enseignement Supérieur se retrouve face aux étudiants qui s’opposent à l’orientation de tous les nouveaux bacheliers dans les universités publiques. En effet, après les étudiants de l’université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), c’est au tour de leurs camarades de Bambey d’emboucher la même trompette. Ils décrètent une grève illimitée et exigent la construction de logements sociaux pour l’accueil des nouveaux bacheliers. En plus de l’orientation de tous les nouveaux bacheliers dans les universités publiques, la coordination des étudiants de l’Université Alioune Diop de Bambey réclame de meilleures conditions d’hébergement et d’hygiène dans le campus. D’après le porte-parole, Mouhamadou Sarr, les conditions ne sont pas réunies pour loger les étudiants et commencer les examens.
Plénière sans la presse
La presse et le public sont indésirables à l’Assemblée nationale qui sera en séance plénière vendredi prochain. A l’ordre du jour, l’examen du projet de loi n°12/2019 modifiant le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Ensuite les députés passeront à l’audition du rapport de la Commission d’enquête parlementaire relative à l’affaire dite des 94 milliards dans le dossier du titre foncier 1451/R. Cependant, l’Assemblée nationale rappelle que l’audition du rapport de la commission d’enquête parlementaire ne sera pas ouverte ni à la presse ni au public. Ce qui veut dire que la presse va rater cette plénière qui sera sans doute électrique vu la polémique que suscite déjà l’affaire des 94 milliards Fcfa.
Carte nationale de presse
Bientôt le vœu des professionnels de l’information et de la communication sera concrétisé. Le directeur de la Communication, Ousseynou Dieng qui recevait hier l’Association de la Presse en Ligne a assuré la disponibilité du ministre de la Communication Abdoulaye Diop à accélérer le processus de délivrance de la carte presse nationale. A l’en croire, dès son arrivée au département ministériel, Abdoulaye Diop lui a demandé de tout faire pour que la carte presse nationale soit disponible. D’ailleurs, le ministre de la Communication l’a informé de la mise en place de la commission de délivrance de la carte de presse. Dans les prochains jours, dit-il, la commission va définir le modèle et les critères d’obtention de la carte. Quant au ministre Abdoulaye Diop, il a invité les acteurs de la presse en ligne à veiller sur le contenu des portails web.
Kaffrine et la DER
La région de Kaffrine affiche un taux de remboursement de 71% des financements alloués par la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide pour les femmes et les jeunes (DER), a indiqué lundi, Papa Amadou Sarr, délégué général de la structure à l’Aps. Selon lui, la région a eu à bénéficier d’environ 759 millions Fcfa pour le premier exercice avec un taux d’absorption de 123 %. S’agissant du recouvrement, la région a un taux d’impayé de 29 % et 71 % en terme de remboursement. Ce taux de remboursement affiché à Kaffrine constitue un effort à saluer en comparaison avec d’autres régions. Papa Amadou Sarr a ainsi souligné la nécessité de poursuivre les efforts afin d’atteindre un taux de recouvrement de 90% et ainsi avoir la possibilité de réinjecter la totalité des montants voire doubler l’enveloppe dédiée à la région de Kaffrine. L’enveloppe pourrait atteindre 2 milliards entre 2019 et 2021. Il a également signalé qu’une enveloppe de 100 milliards Fcfa est attendue pour financer les secteurs prioritaires comme l’agriculture, l’élevage, la pêche et la transformation des produits halieutiques et céréaliers.
Les jeunes de BBY de Mbour menacent
C’est en passe de devenir une mode chez les jeunes de la majorité. Dans la commune de Mbour, ils sont très remontés contre les responsables politiques du département. Face à la presse hier, ils ont traité les responsables politiques du département de tous les noms d’oiseaux avant de menacer d’observer une grève de faim dans cinq jours. La Cojer avait fustigé le comportement des responsables de l’Alliance pour la République (Apr) du département. Elle déplore aussi le chômage des jeunes qui sont oubliés depuis la réélection du Président Macky Sall. Selon Khady Gueye Ba, les responsables politiques ont été nommés par le chef de l’Etat pour venir en aide à la population, mais ils se font remarquer par leur arrogance en privilégiant leurs familles au détriment des militants qui ont mouillé le maillot. Ils indexent les ministres Omar Youm et Sophie Gladima Siby. Les jeunes de la mouvance présidentielle du département de Mbour se sentent aussi lésés.
Pape Diop chez Me Wade
Le vent de décrispation continue de souffler dans le landerneau politique du Sénégal. Après les combats épiques, les leaders politiques en brouille sont en train de rabibocher. Le président du parti Bokk Gis Gis, Pape Diop a rendu hier une visite de courtoisie à Me Abdoulaye Wade.
La majorité a encore une fois raté l’occasion de rendre au parlement sa dignité de siège de représentation du peuple après les coups de boutoirs de l’exécutif qui ont fini par en faire une chambre d’enregistrement
La proposition de loi N12/2019 modifiant et complétant la loi organique 2002-20 du 15 mai 2002, modifiée, portant règlement intérieur de l’assemblée nationale a encore déçu tous ceux qui s’attendent à des réformes substantielles pour une meilleure prise en charge des préoccupations des populations.
Les termes de l’article 80 Bis sont révélateurs de la plume qui se cacherait derrière cette retouche mineure. Cet article corse les dispositions déjà existantes pour réduire à néant les marges d’intervention du député dans le cadre d’un projet de loi de finance accroché aux exigences de l’entrée en vigueur du budget-programme en 2020.
Tout laisse croire que les députés de la majorité se sont encore conformés à un texte de l’exécutif pour en faire une proposition de loi.
La majorité avait l’occasion de se doter les moyens de se pencher sur le contrôle effectif du budget-programme prévu par les directives de l’Uemoa de 2009 et que le Sénégal va finalement intégrer en 2020.
Ce budget-programme va obliger l’Etat sénégalais à ne pas s’en tenir à des principes de politique générale, mais à se doter d’objectifs précis, arrêtés en fonction des finalités d’intérêt général et des résultats attendus mesurés par des indicateurs de performance.
Le budget-programme devrait alors permettre de renforcer l’information de l’assemblée et de son contrôle de l’exécution des lois de finance. Il faudra alors mieux se préparer au débat d’orientation budgétaire, organisé au plus tard le 30 juin de chaque année avec la présentation du DPBEP (Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle) et des DPPD (Document de Programmation Pluriannuelle des Dépenses)…
Avec la toute prochaine application du budget-programme, la dite proposition de loi aurait pu, au moins, s’inspirer de l’évolution dans l’encadrement de l’initiative parlementaire avec notamment, par exemple, en France, le fait d’autoriser les parlementaires à opérer des mouvements entre les programmes d’une même mission sans augmenter le montant total des crédits de celle-ci. (la loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances (LOLF)).
À la place d’une extension des prérogatives des députés compte tenu des nouvelles opportunités de contrôle, l’article 80 bis de la dite proposition se limite à restreindre l’initiative parlementaire.
La majorité a encore une fois raté l’occasion de rendre à l’assemblée nationale sa dignité de siège de représentation du peuple sénégalais après les coups de boutoirs successifs de l’exécutif qui ont fini par en faire une chambre d’enregistrement.
Il est vraiment regrettable que la majorité n’ait pensé qu’à augmenter ses privilèges à la place de ses responsabilités et de ses prérogatives. En augmentant le nombre de commissions de 11 à 14, la majorité ne fait qu’augmenter les postes de dépenses à la charge du contribuable sénégalais tout en ignorant ses attentes, notamment en terme de prise en charge des mécanismes de transparence et de suivi de l’exécution des lois votées. La commission comptabilité et contrôle qui est chargée de la transparence des ressources allouées à l’assemblée nationale n’a jamais produit de rapports destinés à l’assemblée, portant sur l’exécution du mandat de contrôle qui lui est confié conformément à la loi. Idem pour la commission de délégation dont la mission est de faire l’évaluation et le suivi de l’exécution des lois votées qui ne fonctionne pas, et ne fait que consommer des crédits gracieusement alloués.
En dehors d’un toilettage des articles du règlement intérieur de l’assemblée nationale exigé par l’obligation de se conformer aux nouvelles dispositions de la constitution qui supprime le poste de premier ministre et touche aux jeux des pouvoirs, la proposition de modification du règlement intérieur n’a été finalement qu’un prétexte pour annihiler les prérogatives de contrôle des députés, et octroyer des privilèges à une clientèle politique.
Thierno Bocoum est ancien parlementaire, président du mouvement AGIR