Le 4 août 1983, Thomas Sankara prenait le pouvoir en Haute-Volta, qu’il rebaptisera Burkina Faso. Figure de l’anti-impérialisme en Afrique, il sera assassiné 4 ans plus tard. Voici son portrait
Le 4 août 1983, Thomas Sankara prenait le pouvoir en Haute-Volta, qu’il rebaptisera Burkina Faso. Figure de l’anti-impérialisme en Afrique, il sera assassiné 4 ans plus tard. Voici son portrait.
TABASKI, SUR LA ROUTE DES MOUTONS EN AFRIQUE DE L'OUEST
Le gouvernement sénégalais va acheter à la Mauritanie la moitié de ces besoins en ovins, soit 400 000 moutons
Dans une semaine, on célèbre la tabaski. D'ores et déjà, les familles cherchent le mouton qui sera sacrifié le jour de la fête du sacrifice. Témoignages du Mali au Congo, en passant par le Burkina Faso et la Mauritanie.
■ Au Sahel, l'insécurité déstabilise les marchés
Bien qu'arrivé tardivement dans certaines régions, l'hivernage s'est installé au Sahel. Les animaux ont bénéficié des bons pâturages laissés par les pluies de 2018. La saison devrait s'annoncer bonne mais il y a l'insécurité...
■ Mauritanie: cinq points de passages ouverts sur le fleuve Sénégal
Mauritanie, des milliers de moutons mauritaniens ont commencé à traverser le fleuve pour le Sénégal. Depuis quelques années, le gouvernement sénégalais s’approvisionne en moutons auprès de la Mauritanie pour les besoins de la fête religieuse. Pour cette année, les dispositions ont été prises à la fois par les autorités et par les associations des éleveurs.
■ À Brazzaville, les bêtes sont attendues avec impatience
Pays laïc, le Congo-Brazzaville dispose tout de même d’une importante communauté musulmane constituée essentiellement de commerçants ouest-africains. Malgré la crise économique, ils se préparent à acheter et immoler des moutons ; des bêtes qui viennent, là encore, en grande partie de l’étranger.
■ Nigeria: la baisse de vitalité du marché au mouton de Maiduguri réduit l'offre ovine dans tout le pays
L'insurrection de Boko Haram a provoqué le déplacement forcé de dizaines de milliers d'éleveurs et vendeurs depuis dix ans. Pour contrer le groupe armé Boko Haram qui s'était spécialisé dans le vol de bétail, l'armée a désormais le monopole du transport des bêtes.
PAR Ndeye Fatou Ndiaye Blondin Diop
LES GUY MARIUS SAGNA D’HIER ET D’AUJOURD’HUI
L'élite africaine formatée aux idéologies occidentales et les bénéficiaires des retombées du système, sont les plus ardents pourfendeurs des « Guy Marius » - Il s'agit de sévir et de le museler avant qu'il ne fasse des émules
L'arrestation de Guy Marius Sagna est loin d’être un fait anodin. Les thèmes pour lesquels il se bat représentent un enjeu énorme dans cet écosystème qu’est la mondialisation et qui se manifeste ici par une recolonisation de l'Afrique par un occident toujours à la recherche de matières premières et de nouveaux marchés. Dans tous les pays africains, nous pouvons remarquer l'arrivée massive de multinationales sous la houlette d'une diplomatie devenue essentiellement économique. Beaucoup de présidents africains maintiennent des systèmes corrompus et sont sous la coupe des bourreaux des peuples africains. En endossant le rôle de contestataire très actif de ces phénomènes, Guy Marius Sagna devient une cible à abattre. Il s'agit de sévir et de le museler avant qu'il ne fasse des émules auprès de cette jeunesse en mal de vivre et prête à exploser à tout moment.
Nos chers « partenaires »
Ce n'est pas un hasard si les espaces coloniaux étaient de vastes territoires tels que l'AOF ou l'AEF ; c’est parce qu’ils étaient économiquement viables. L'exploitation des peuples et des ressources matérielles et humaines de cette Afrique-là a largement contribué au développement industriel de l’Europe jusqu’à nos jours. Dans les années soixante, confrontés aux mouvements indépendantistes et voyant venir une tendance à rompre les filières d’exploitation des ressources et de l’asservissement, les colonisateurs ont balkanisé ces espaces en créant une multitude de pays faibles, gouvernés par des personnes chargées de garder l’ancien système économique. Les récalcitrants l’ont payé de leur vie ou ont vu leurs pays se disloquer. Ces désormais « partenaires », et la France plus particulièrement, ont tissé des accords économiques et monétaires qui rendent impossible tout développement de ces micro États. Le Sénégal en est un bon exemple. De nos jours, des accords tels que les APE ont fini de mettre nos économies par terre en cela qu'ils privent nos États de rentrées fiscales conséquentes et inondent nos marchés de produits qui auraient pus être fabriqués sur place et, ainsi, résorber l’énorme taux de chômage et en même temps favoriser l’industrialisation de nos pays.
Alors, il y a des « Guy Marius Sagna» qui se lèvent pour dire non !!
Nouvelles technologies
Coltan, or, tungstène, béryl, étain, pierres précieuses, cobalt, fer ou lithium sont nécessaires pour le développement des nouvelles technologies. L’Afrique regorge de ces minerais stratégiques. D’où une offensive tous azimuts du continent par les multinationales de tous bords. La gestion des contrats miniers est opaque, leur exploitation profite peu aux populations surtout locales et dégradent souvent l’environnement. Ces ressources sont aussi source d’instabilité politique voire de guerre. Face à tout cela, les peuples africains se lèvent pour remettre à plat les contrats et la gestion de ce secteur.
Alors il y a des « Guy Marius Sagna » qui se lèvent pour dire stop !!
L’intégration en panne
Les projets d'intégration africaine peinent à se concrétiser. Un exemple à suivre est la création de la monnaie commune au sein de l’espace CDEAO. Dans les travaux constitutifs, nous assistons à une contradiction qui pourrait aboutir à l’impasse. D’une part, il semble que les pays de la zone CFA n’ont rien entrepris pour rompre avec la zone Euro, notamment en mettant fin à la tutelle du trésor public français. D’autre part, il est clair que le puissant Nigéria ne saurait intégrer une zone monétaire avec un tel paramètre. Alors si cette question n’est pas réglée, qu’adviendra-t-il de ce projet ?
L’Afrique a lancé la ZLECA (zone de libre échange continentale africaine) le 7 juillet dernier. Dans le principe c’est une bonne nouvelle. Mais plusieurs défis sont sur le chemin de sa réussite. La ZLECA vient s’ajouter à plusieurs zones commerciales concurrentes qui se chevauchent - CEDEAO à l'ouest, EAC au centre, SADC au sud et COMESA à l'est et au sud ; des blocs régionaux caractérisés par de faibles échanges ainsi que de nombreuses et diverses monnaies. La faiblesse de l'industrialisation, le manque d'infrastructures et de diversification des produits commercialisés sur le continent seront aussi des freins à sa réussite et rendra inévitable une rude concurrence. Des liaisons maritimes, routières et ferroviaires médiocres, de vastes zones de troubles, une bureaucratie excessive aux frontières et la petite corruption sont des freins à la croissance et l'intégration et sont autant de problèmes à régler.
C’est dire que le chantier ne fait que commencer et des « Guy Marius Sagna» sont à la pointe de ce combat !!!
D’autres puissances veulent leur part du gâteau
Une autre donnée est l’offensive des pays émergents, les BRICS. Ceux-ci présentent une autre forme offre de coopération avec nos pays. Pour la plupart, ils proposent de résorber le déficit d’infrastructures dont souffre le continent. Si c’est un besoin effectif, cela ne doit pas empêcher d’être vigilant sur les termes des contrats et la transparence des marchés conclus. Nos « partenaires stratégiques » présentent ces nouvelles puissances comme des prédateurs peu soucieux des droits de l'homme. C’est vrai, mais les africains peuvent apprécier la composante des droits des citoyens dans le bilan de notre long compagnonnage avec les puissances européennes.
Là encore, il y a des « Guy Marius Sagna» qui disent attention !!!
Des ONG à la place des combats politiques
Une autre arme utilisée est une certaine "ONGénisation" qui vise à transposer la revendication active en un simple débat intellectuel en fustigeant les « Guy Marius ». Nos « partenaires » se saisissent de ces questions légitimes en maitrisant leurs porteurs. Il est clair que le financement d'une cause doit toujours poser la question du qui et du pourquoi. Cette nouvelle génération de militants civilo-politiques qui se bat pour la reprise en main de nos nations est à encourager et à soutenir. Mais la véritable solution passe par un état fort présent sur tout le territoire pour fournir les services publics vitaux et la sécurité des populations. Ce déficit d'état est le terreau fertile pour l'instabilité d'un pays.
On voit des « Guy Marius Sagna » se mettre bénévolement aux côtés des laissés pour compte !!!
Encore plus de « Guy Marius » pour sauver l’Afrique
A la lecture de tout ce qui précède et avec bien d’autres arguments, on ne peut que saluer le fait que « Guy Marius Sagna », représentant la jeunesse, conteste ces déséquilibres et milite pour une indépendance réelle de nos pays. Il rejoint le combat mené depuis longtemps par de nombreux et illustres africains. Mais, aujourd’hui encore, une telle personne est un ennemi public à abattre. L'élite africaine formatée aux idéologies occidentales et les bénéficiaires des retombées du système sont les plus ardents pourfendeurs des « Guy Marius » d’hier et d’aujourd’hui. Et nos gouvernements sont toujours prompts à mettre en branle leur police et leur justice pour les dénigrer en diffusant des fake news sur leur compte, les embastiller au mépris de leurs droits élémentaires et même plus dans certaines contrées.
Alors nous disons : Encore plus de Guy Marius Sagna
#FREEGUY
Diop Blondin – Ndeye Fatou Ndiaye est membre de la Plateforme Avenir Senegaal Bii Ñu Bëgg
L'AVENIR INCERTAIN DE LA FUTURE MONNAIE OUEST-AFRICAINE
Un simple tour de passe-passe consistant à débaptiser le franc CFA ne suffira sans doute pas à une partie des opinions publiques des pays concernés, bien déterminée à voir s’opérer un changement de paradigme
En théorie, la nouvelle monnaie de la Cédéao, baptisée éco, doit entrer en circulation en 2020. Mais c’est sans compter les difficultés inhérentes à sa mise en place, et aussi les réticences de certains pays de l’UEMOA à abandonner le franc CFA. Analyse.
L’avenir de la zone franc n’est plus un sujet tabou en Afrique de l’Ouest, où les opinions et les économistes débattent désormais publiquement de son futur. Ce ne fut pas toujours le cas.
Dans le sillage de l’année 1994 qui a vu Paris imposer de façon unilatérale, et sous la pression conjointe du FMI et de la Banque mondiale, une dévaluation du franc CFA (il a perdu la moitié de sa valeur), le mot dévaluation est longtemps resté tabou. Quant à la question de l’avenir de la zone franc, elle n’était abordée que dans les cercles restreints des économistes africains et des africanistes parisiens. Mais ces dernières années, les opinions ouest-africaines ont changé la donne, en même temps que la Cédéao relançait son vieux projet monétaire datant des années 1980.
Car ce qui n’était qu’une perspective lointaine est devenu une actualité brûlante fin 2017, lors du sommet de la Cédéao à Abuja. Le communiqué final du sommet précise ceci : « Les chefs d’État et de gouvernement ont réitéré leur ferme volonté à œuvrer à l’atteinte des objectifs des Pères fondateurs de la Cédéao de doter la région d’une union monétaire en vue d’accélérer la construction d’un espace de prospérité et de solidarité. À cet égard, ils ont exhorté les États membres à prendre les mesures nécessaires pour le respect des principaux critères de convergence nécessaire à la mise en place d’une union monétaire viable et crédible. » La task force mise en place pour définir les mécanismes et les modalités de cette future monnaie est priée d’accélérer la cadence, ce qu’elle fait depuis lors, jusqu’à l’adoption début juillet, du nom de la monnaie – ce sera l’éco – et de son taux de change, qui sera flexible.
Paris se défend
Parallèlement, en France, un discours apaisant voit le jour. Les officiels et les institutions comme la Banque de France, s’ingénient à répondre aux arguments d’une partie de l’opinion africaine qui taxe le franc CFA « d’impôt colonial ». Ils rappellent que le compte d’opération du Trésor français, où sont logées la moitié des réserves de change des huit pays de l’UEMOA, n’est qu’un pot commun qui sert à garantir la convertibilité du franc, et en aucun cas une ponction faite sur la richesse des pays concernés.
La démonstration a beau être facile – ce compte ne pèse que quelques milliards d’euros, il est rémunéré, et reste à disposition de leurs propriétaires, à savoir les pays de l’UEMOA –, elle n’arrive pas à convaincre tout le monde. Car le CFA est avant tout une affaire politique, notamment pour les nouvelles générations. C’est « une survivance du passé au relent colonialiste », avancent les partisans de la disparition du CFA, survivance qui n’a plus lieu d’être à l’heure où l’Afrique avance à marche forcée vers son intégration économique, plaident-ils.
Les débats sont si passionnés que certains acteurs perdent parfois leur sang-froid et leur retenue diplomatique. Ainsi, en juillet dernier, répondant aux questions des journalistes de Radio Omega à Ouagadougou, l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Xavier Lapeyre de Cabanes, s’est emporté : « La France ne gagne pas d’argent avec le CFA. Le jour où il n’y aura plus de CFA, vous arrêterez de raconter n’importe quoi sur le sujet, et de nous accuser de tous les maux ! On arrêtera de fantasmer ! »
Critiquer le franc CFA depuis certains postes administratifs parisiens est parfois risqué. En janvier 2019, un incident a fait couler beaucoup d’encre. L’économiste togolais Kako Nubukpo, dont les positions sont hostiles à la monnaie de l’UEMOA, est suspendu de son poste de Directeur de la francophonie économique et numérique à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), officiellement pour son « incapacité » à n’avoir pas su respecter « son droit de réserve ». Il venait de publier une tribune incendiaire dans Le Monde Afrique.
La présidence française, quant à elle, adopte un discours public bien plus conciliant tout en rappelant son attachement à la zone franc. À la mi-juillet, le président français Emmanuel Macron appelait de ses vœux un débat serein sur la question. Pour lui, le franc CFA est « un sujet qu'on doit pouvoir ouvrir et qu'on a décidé d'ouvrir ensemble avec nos partenaires africains, de manière apaisée, sans culte du symbole, sans tabou ni totem ». Il répondait au président ghanéen, Nana Akufo-Ado, qui estimait nécessaires des transformations dans « l’arrangement monétaire de ces pays » (avec la France, NDLR).
Ambiguïtés ivoiriennes
Mais cette position ne reflète pas l’âpreté du débat qui se joue en coulisse. On peut la mesurer à travers les ambiguïtés de certains dirigeants comme l’Ivoirien Alassane Ouattara. Alors que la Cédéao a décidé que l’éco bénéficierait d’un taux de change flexible, par rapport à un panier de devises, le président ivoirien a affirmé le contraire à l’issue du dernier sommet de l’UEMOA, le 12 juillet dernier.
Pour Alassane Ouattara, le taux de change fixe entre le franc CFA et l’euro a « fait ses preuves » pour apporter de la stabilité et réduire l’inflation. « Il faut que cela soit maintenu. » À travers les propos du chef d'État ivoirien transparaît l’idée que la zone CFA pourrait devenir le noyau dur de la future zone monétaire ouest-africaine. Le CFA serait alors rebaptisé éco et conserverait sa parité fixe avec l’euro « dans l’immédiat », c’est-à-dire tant que la zone ne serait pas élargie à d’autres pays.
Alassane Ouattara avance d’autant plus aisément ses arguments que la Cédéao, reconnaissant que la convergence des économies de la région est encore insuffisante, préconise désormais une approche « graduée ». Ce qui revient à démarrer l’éco avec un petit nombre de pays. Sans doute à l’exclusion du Nigeria.
Reste qu’un simple tour de passe-passe consistant à débaptiser le franc CFA ne suffira sans doute pas à une partie des opinions publiques des pays concernés, bien déterminée à voir s’opérer un changement de paradigme. Les arguments techniques et économiques, si valables soient-ils, seront toujours plus faibles, aux yeux d’une frange de l’opinion, que les slogans politiques.
VIDEO
PRÉSENCE AFRICAINE, 70 ANS DE COMBAT
A la fois librairie, maison d’édition et « revue culturelle du Monde Noir », Présence africaine, fondée par Alioune Diop, fête 70 ans de découvertes littéraires et de combats pour la culture africaine
Fondée en 1949 par Alioune Diop, Présence Africaine Editions a publié en France Césaire, Senghor, mais aussi Mabanckou ou Lopes…A la fois librairie, maison d’édition et « revue culturelle du Monde Noir », Présence africaine fête 70 ans de découvertes littéraires et de combats pour la culture africaine.
UN PÉRIMÈTRE DE 1, 2 MILLION DE MÈTRES CARRÉS TOUJOURS SOUS L’EMPRISE DES MINES EN CASAMANCE
’’Un total de 2 millions de métres carrés a été déminé. Mais les opérations sont à l’arrêt’’, selon le directeur général de l’ANRAC
Un périmètre de 1, 2 millions de métres carrés reste encore infecté par les mines en Casamance où les opérations de déminage sont à l’arrêt depuis quelques années, a alerté le directeur général de l’Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance (ANRAC) Ansou Sané.
’’Les opérations de déminage sont à l’arrêt en Casamance alors qu’il reste au total de 1,2 millions de mètres carrés à déminer dans 144 localités’’, a souligné Ansou Sané, insistant ’’sur l’urgence de reprendre les activités de déminage’’.
Le directeur général de l’ANRAC animait dimanche une conférence de presse sur les opérations de collecte de données concernant les populations impactées et déplacées, ainsi que les réfugiés au niveau des localités frontalières.
Ansou Sané a annoncé que ’’plusieurs opérations de collecte de données sont en cours pour recenser tous les réfugiés et personnes déplacées’’.
Il a indiqué que ’’sous la supervision de la Préfecture de Ziguinchor, un travail d’harmonisation et d’articulation des interventions des différentes structures est en cours’’.
M. Sané a signalé que ’’dans une même zone, plusieurs projets et programmes se déroulent au même moment pour les mêmes cibles’’.
’’Nous voulons jouer ce rôle d’harmonisation et d’articulation (…). Cela nous permettra d’élaborer un programme de structuration et d’enregistrement des données pour avoir toutes les statistiques qui nous permettront d’élaborer un plan efficace’’, a poursuivi Ansou Sané.
Pour ’’mieux accompagner le retour des populations, il est important de procéder au déminage’’, a t-il dit, rappelant que l’Etat avait créé en 2008 le Centre national antimines du Sénégal (CNAMS) pour ’’déminer la Casamance’’.
’’Un total de 2 millions de métres carrés a été déminé. Mais les opérations sont à l’arrêt’’, a fait observer le directeur général de l’ANRAC.
Ansou Sané a ensuite plaidé pour la reprise des activités de déminage pour ’’permettre à l’Etat du Sénégal de respecter son engagement d’avoir une Casamance totalement déminée d’ici à l’horizon 2021’’.
PAR Mame Birame WATHIE
OFFENSE AU PEUPLE, ARTICLE 6000 MILLIARDS
Après avoir longtemps vanté les mérites du PSE et fait tournoyer les Sénégalais dans les rues de Paris pour un Groupe consultatif qui a arrosé le pays de milliards fictifs, le régime de Macky est de nouveau, rattrapé par la patrouille
« Une antilope courait comme une folle. Un éléphant lui demanda: » antilope pourquoi cours- tu comme ça ? » Elle lui répondit: » on arrête toutes les chèvres du village! » L’éléphant rétorqua : » mais tu n’es pas une chèvre ! » L’antilope répliqua : » avec nos tribunaux, ça me prendra 20 ans pour le prouver. » Et l’éléphant se mit aussi à courir ».
Malick Sall, qui se distingue de plus en plus par la bouffonnerie, a confirmé ce que beaucoup de Sénégalais pensaient déjà de l’institution judicaire, inféodée au pouvoir exécutif qui lui dicte la conduite à tenir. Une justice, aux ordres, réduite à la plus risible expression. Pour avoir faussement alerté, Guy Sagna a perturbé le sommeil du « lion dormeur » qu’Adama Gaye a offensé en évoquant ses escapades dans la jungle. Une fable, certes en mesure de ravir la vedette à la célèbre histoire du « Loup et de l’agneau » contée par La Fontaine, mais, de laquelle se sert le régime de Macky Sall pour divertir les Sénégalais que la Coupe d’Afrique et les combats de lutte ne peuvent continuellement tenir en haleine. Plus que narquoise, cette diversion qui décline la Justice et incline le Peuple, est une offense aux Sénégalais dont les priorités sont occultées du débat public.
Après avoir longtemps vanté les mérites du Plan Sénégal émergent (PSE) et fait tournoyer les Sénégalais dans les rues de Paris pour un Groupe consultatif qui a arrosé le pays de milliards fictifs, le régime de Macky est, de nouveau, rattrapé par la patrouille. La bamboula d’avant la présidentielle est en train d’être payée cash. L’Etat s’est troué les poches après avoir culbuté ses caisses.
«Quels que soient les efforts consentis par le gouvernement, nous estimons que la question de la dette dans le secteur du BTP devrait trouver une solution. Parce que, les travailleurs sont fatigués. La CNTS sera aux côtés des travailleurs du bâtiment et partagera avec eux tous les plans d’actions. Nous serons devant avec vous. Nous pensons que les autorités vont nous entendre et particulièrement le président de la République, Macky Sall et le ministre de l’Economie, Amadou HOTT». C’est Mody GUIRO qui monte ainsi au créneau comme il ne le fait plus que les 1er mai. Tiré de sa léthargie que son poste au CESE semble avoir prolongée, le patron de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) bande les muscles et menace de descendre dans la rue, en soutien au Syndicat national des travailleurs de la construction du Sénégal. Entre 2016 et 2019, l’Etat a cumulé des dettes estimées, aujourd’hui, à plus de 250 milliards de francs CFA qu’il doit aux travailleurs du secteur du Bâtiment et des travaux publics (BTP). Ces derniers sont loin d’être les seuls que l’Etat du Sénégal doit de l’argent qu’il peine à rembourser. «On va vers des délestages. On a commencé déjà à délester légèrement. Mais si l’Etat ne fait rien, dès la semaine prochaine, on va procéder à des délestages. L’Etat doit une dette d’environ 247 milliards FCFA à la SENELEC … La SAR ne peut plus continuer à fournir du fuel aux producteurs indépendants sans le paiement de la dette». C’est Habib Aidara, secrétaire général du Syndicat Unique des travailleurs de l’électricité (SUTELEC), qui explique ainsi aux Sénégalais que les dernières coupures d’électricité ne sont pas dues à des problèmes techniques. Mais, que c’est la SENELEC qui cherche ainsi à se faire rembourser par l’Etat. Même son de cloche pour l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Sénégal (APBEFS) qui estime à 250 milliards la dette que l’Etat doit aux banques. Après avoir très clairement indiqué qu’il n’accueillera aucun nouveau bachelier en 2019, le Cadre unitaire des organisations des établissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal (CUDOPES) a aussi décidé de procéder à la rétention de tous les documents administratifs, notamment les relevés de notes, certificats de scolaire, diplômes et attestations etc. des étudiants que l’Etat a fait orienter dans le privé. La raison : non-paiement de la dette de l’Etat. Et c’est ce même Etat, incapable d’honorer ses engagements, qui a brutalement suspendu le programme national des bourses de sécurité familiale. « Certains doivent quitter le programme et laisser la place à d’autres ». C’est ainsi qu’expliquait Mansour FAYE cet arrêt. Et, malgré les assurances du ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, les bénéficiaires qui sont sevrés ne sont pas remplacés. Pendant ce temps, e Train express régional (TER) dont les premiers sifflements étaient annoncés pour janvier 2019 est en chantier abandonné. Pour une ardoise de près de 60 milliards, Eiffage-Sénégal qui pilote les travaux du TER, a fini par baisser les bras.
De 5 848,5 milliards en 2017, la dette est passée à 6 467,7 milliards en 2018, réduisant sensiblement les marges de manœuvre de l’Etat du Sénégal en totale faillite. Les Sénégalais peuvent accepter les délestages intempestifs, pendant que les nouveaux bacheliers sont orientés dans la rue où retrouvent d’autres millions de jeunes désemparés par le chômage. Mais, accepteraient-ils cette misère en sachant qu’Aliou Sall et Frank Timis ont mis la main sur quelques 6 000 milliards, l’équivalant presque de cette dette qui maintient davantage le pays dans le marasme ? Pour éviter les deux sujets et leur éventuelle corrélation, le régime de Macky Sall n’hésite pas à fracasser la démocratie sénégalaise, en lançant le musèlement national. Que faut-il sanctionner ? L’offense au Peuple dont on a gloutonnement bu le pétrole et laissé dans la misère ou l’offense au chef de l’APR qui refuse d’être le Président de tous ?
par Cheikh Ndiaye
RÉPONSE À SERIGNE SALIOU GUÈYE
EXCLUSIF SENEPLUS - Donc selon vous, insulter le président de la République procéderait d’un exercice démocratique normal ? Il faut plutôt arrêter cet ensauvagement croissant de l’espace politique avant qu’il ne soit trop tard !
Monsieur Guèye, la réponse que vous apporte toute personne sensée est simple, elle ne nécessite pas de niveau d’études particulier : Parce qu’il est tout simplement intolérable d’insulter son prochain ! N’est-ce pas ce que vous apprenez à vos propres enfants dès qu’ils sont en âge de faire la différence entre le bien du mal ?
Donc selon vous, M. Guèye, insulter le président de la République procéderait d’un exercice démocratique normal ? Renversant tout de même !
Monsieur Guèye, la démocratie est aussi un système qui intègre la morale et l’éthique. Même les démocraties occidentales que vous semblez sublimer n’acceptent pas tout et n’importe quoi ! Leurs journalistes savent où s’arrête la liberté d’expression et où commence le délit d’injure er d’outrage. A cet effet, je vous renvoie au Code pénal français qui régit ce délit dans ses articles R 621-1 et R 621-2.
Monsieur Guèye, que vous ne soyez pas d’accord avec le président Macky Sall, c’est votre droit constitutionnel, mais vouloir justifier l’injustifiable n’est tout simplement pas acceptable pour l’intellectuel que vous êtes. Vous êtes d’ailleurs l’un des rares journalistes à défendre les insanités qu’Adama Gaye a tenu à l’endroit du chef de l’Etat parce que les journalistes professionnels savent que l’insulte n’est pas une technique journalistique acceptable.
Monsieur Guèye, nous sommes dans un pays qui s’appelle le Sénégal et nous avons notre code de conduite moral et culturel fait de respect de l’autre, de décence dans l’expression orale et de retenue même en cas de désaccord radical. La haine viscérale qui anime certains acteurs politiques ne peut se cacher derrière des arguments « démocratiques » pour prospérer.
Avant qu’il ne soit trop tard, il est temps d’arrêter cet ensauvagement croissant de l’espace politique qui est la porte de tous les dangers. C’est en fait une véritable menace contre notre Démocratie. Les hommes et femmes politiques, comme tous les citoyens, ont droit au respect. Ils sont des pères et mères de familles, ils ont des amis et des supporters qui, si rien n’est fait, finiront par se faire justice eux-mêmes. Ceci ouvrirait l’ère du « oeil pour oeil » qui serait fatal à notre Démocratie si chèrement construite. Avant que ne reviennent les comités de bastonnades et d’expéditions punitives de naguère, il est temps d’adopter un code de conduite politique qui bannirait les propos et attaques avilissants.
À défaut, la Justice devrait arrêter cette violence verbale qui s’empare de notre scène politique avant qu’elle ne se transforme en violence tout court. Les intellectuels que nous sommes, vous M. Guèye et moi, devons, au-delà de nos appartenances politiques réciproques, plutôt oeuvrer ensemble pour rétablir des normes de communication décentes et dignes de la Démocratie sénégalaise qui fait notre fierté partout dans le monde.