Arrestation de 2 membres du gang de Koumpentoum
Le gang qui a tué Tamsir Sané est au complet depuis hier. D’après des sources de « L’As», deux autres membres ont été alpagués à Malème. Il s’agit de Demba Ba et Badou Sow.
Soham El Wardini annonce la libération de Khalifa
Vers un dénouement heureux dans l’affaire de la Caisse d’avance de la Mairie de Dakar qui vaut à Khalifa Sall une condamnation en prison depuis près de deux ans. Le maire de la capitale qui est au front pour faire libérer son mentor annonce une issue heureuse. Soham El Wardini, dit avoir parlé personnellement au Président Macky Sall de cette affaire. Elle s’exprimait en marge du Forum des femmes dakaroises pour les actions citoyennes, célébré à la mairie de Yoff, lors de la 57e édition de la journée panafricaine des femmes. Après s’être entretenue avec le chef de l’Etat, Mme Wardini rassure les partisans de l’ancien maire de Grand-Yoff, en révélant qu’elle espère une décision heureuse pour bientôt. Beaucoup attendent donc son élargissement à l’occasion de la tabaski.
Barth s’oppose à l’érection d’un mini parc attractif
L’aménagement du rond-point de la place Omvs divise la mairie de Mermoz Sacré Cœur et l’Ageroute. Le maire de la commune Barthelemy Dias, s’oppose à l’érection d’un mini parc attractif par l’Ageroute. D’ailleurs, il a saisi par voie épistolaire la direction de l’Ageroute pour lui signifier son opposition. Dans la missive dont «L’As » détient copie, Barthelemy Dias reproche à l’Ageroute la publicité sur ledit site (Rond-point, Ecole Normale) pour la construction du parc, à l’insu de la mairie. A l’en croire, la mairie n’a donné aucune autorisation d’un tel aménagement. Par conséquent, Dias-fils indique que toute occupation à titre précaire de la voie publique relève de la responsabilité de la mairie. Ainsi, il déclare que cet emplacement ne peut accueillir techniquement un tel projet. Les services de l’urbanisme de sa commune sont persuadés que le projet pourrait présenter bien des difficultés. Raison pour laquelle, Barth invite l’Ageroute à se rapprocher de la mairie pour échanger sur le projet afin de trouver une solution.
La Douane de Kaolack saisit 300 kg de chanvre indien
Les douaniers en service à Kaolack ont réussi un gros coup de filet. Les gabelous ont mis la main jeudi dernier aux environs de 22h sur une charrette chargée de chanvre indien. Il s’agit de 300 Kg de chanvre conditionnés dans six sacs, dont la valeur est estimée à 24 millions FCFA. Les hommes du Commandant Mame Assane Cissé, exploitant un renseignement, se sont rendus à Daga Secco et Touba Saloum dans le Département de Nioro pour mettre la main sur cette importante quantité de drogue. Toutefois, ils n’ont pas réussi à mettre la fin sur les fraudeurs qui ont pris la fuite. Cette prise porte à 1200 Kg de chanvre indien saisis par la Subdivision des Douanes de Kaolack d’avril.
Dix boulangers interpellés pour hausse du prix du pain à Pikine
Dix personnes ont été arrêtées hier vendredi à Pikine. Selon la «RFM» qui donne l’information, il s’agit de boulangers qui avaient délibérément augmenté le prix du pain. Ils avaient ajouté 25 francs au prix initial. Informé, le service départemental du Commerce n’a pas tardé à descendre les lieux et à mettre fin à leurs agissements. Le chef du service départemental du Commerce, Khadim Ndiaye, et ses hommes ont fait une descente à Pikine Dagoudane et interpellé les boulangers véreux. Il promet de faire cesser, pour de bon, ces pratiques. A l’en croire, les mis en cause vont payer pour leurs actes délictuels.
La Tabaski célébrée lundi 12 août au Sénégal
La Tabaski sera célébrée au Sénégal le 12 août prochain. Le président de la Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire en a fait la déclaration, après avoir confirmé l’apparition de la lune dans plusieurs localités. Selon Mourchid Iyane Thiam, toutes les familles religieuses ont également confirmé l’apparition du croissant. Donc, l’Aïd El Kabir sera célébrée le lundi 12 août.
Les trois corps coincés dans le camion repêchés
Les sapeurs-pompiers ont retrouvé finalement les trois corps des occupants du camion qui avait chuté du pont Emile Badiane de Ziguinchor. Ils étaient coincés dans le camion qui était submergé dans le fleuve. Les soldats du feu ont repêché les corps sans vie. Pour rappel, quatre personnes étaient à bord du camion au moment de l’accident, le jeudi vers 3 h du matin sur le pont Emile Badiane. Le seul rescapé est l’apprenti qui a été sauvé par des pêcheurs.
Un couple de magistrats fait prendre 6 mois ferme à un taximan
Si ce n’est pas de l’abus de pouvoir ou de la solidarité entre magistrats, ça y ressemble. Pour avoir utilisé un téléphone portable alors qu’il était au volant, transportant une femme magistrat, qui a un époux magistrat, le chauffeur de taxi A Ka a été condamné hier, 2 Juillet 2019, par le Tribunal des flagrants délits de Dakar, à six mois fermes. Il était poursuivi pour mise en danger de la vie d’autrui. Sur les circonstances des faits, la plaignante F Baldé a pris en location le taxi d’A Ka, chauffeur suppléant de taxi (« siroumane » en Wolof). En cours de route, il a reçu un appel téléphonique. Lorsqu’il a décroché, la jeune femme qui sert au tribunal militaire lui a intimé l’ordre de raccrocher. Il s’en est suivi des échanges de propos. La femme a relevé le numéro d’immatriculation du véhicule et saisi ses collègues du parquet de Dakar pour déclencher des poursuites contre le chauffeur. Finalement, ce dernier a été arrêté par la Section Recherches de la gendarmerie de Colobane et déféré au parquet.
Avec une moyenne de 11, il se donne une mention «assez bien»
M. Thioub, élève en classe de terminale L 2 au Lycée Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké de Mbacké, a fait le Bac deux fois sans succès. Ces échecs au premier diplôme universitaire bouleversaient ses plans et l’empêchaient de rejoindre son père qui vit en France. Voulant coûte que coûte aller dans ce pays, malgré son cuisant échec (ajourné avec une moyenne de 7,15 sur 20), il s’en est ouvert à son ami M. Dieng qui habite à Colobane de Dakar. Dieng l’a mis en rapport avec M. Traoré sérigraphe qui lui a falsifié ses notes pour lui donner une moyenne de 11,18 sur 20 avec la mention «assez bien». Le sérigraphe, qui n’a pas inventé le fil à couper le beurre, ignorait certainement qu’avec une telle moyenne, la mention est normalement «passable». Thioub et Traoré ont tous les deux été arrêtés par la Section de Recherches et déférés au parquet pour association de malfaiteurs et faux portant sur des documents.
Decroix accuse le député Cheikh Seck
Le laeder d’Aj/Pads accuse le président de la commission d’enquête parlementaire sur les fameux 94 milliards d’avoir fait entorse aux textes. Pour Mamadou Diop Decroix, en tenant une conférence de presse le député Cheikh Seck et compagnie ont violé de manière flagrante l’article 48 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. A l’en croire, l’article 48 dispose que seule la plénière de l’Assemblée nationale peut décider par un vote spécial la publication de tout ou partie du rapport d’une commission d’enquête. Mais, aujourd’hui, les députés sont informés du contenu du rapport par les journaux. Et comme si cela ne suffisait pas, s’en désole, le folliste, la commission elle-même décide de faire une conférence de presse pour divulguer le rapport. Decroix se demande comment peut-on, dans ces conditions, revendiquer un quelconque respect pour l’institution parlementaire au nom de laquelle cette commission a officié. Il s’interroge sur comment respecter quelqu’un qui ne se respecte pas lui-même. Decroix dira simplement que c’est dommage pour le Sénégal.
Nouveaux bureaux des Douanes du Centre
La Direction Générale des Douanes s’est félicitée des résultats de sa nouvelle politique orientée vers la restructuration effective de ses unités. Cette dernière a conduit à l’érection de bureaux frontaliers de plein exercice comme Ziguinchor, Moussala, Karang, Keur Ayip et Rosso, à la création de nouvelles brigades de surveillance et commerciale. Selon un communiqué, cette politique de proximité, qui se lit à travers le renforcement du maillage, le contrôle, la surveillance, le renseignement douanier et le dédouanement de proximité, est à la fois une vision, une adaptation et un droit des populations et des usagers. Les responsables des Douanes n’ont pas manqué de louer l’efficacité de cette stratégie qui a permis à ce secteur clé de l’économie de faire des saisies record de drogue avec au total 1110 kg de cocaïne en deux mois, la saisie d’une valeur d’un milliard de francs CFA en faux médicaments, sans compter la courbe ascendante des recettes douanières.
Dakar-Ports Centre démarre en fanfare
L’un des deux bureaux de douanes nouvellement crées au sein du Port Autonome de Dakar a commencé à apporter des résultats. En effet, Dakar-Port Centre a enregistré sa première déclaration. Cette première déclaration considérée comme historique a porté sur l’urée pour un montant total de 38 315 273 francs CFA. Quant à l’autre bureau, celui de Dakar-Port Secs, elle est compétente pour la prise en charge et la surveillance des magasins, des aires de dédouanement et de la plateforme de distribution situées à l’extérieur de l’enceinte portuaire. En plus de ces prérogatives, la Subdivision assure l’escorte etla surveillance des marchandises, la régularité des transferts et des enlèvements des marchandises ainsi que l’escorte des marchandises réexportées en suite des régimes suspensifs. Les locaux de l’ancienne Cellule Scanner lui servent de siège. Ainsi ces créations entrent donc dans le cadre de la réorganisation des services de dédouanement et de surveillance avec comme objectifs principaux de faciliter et d’accélérer davantage les opérations de dédouanement tout en renforçant la lutte contre les irrégularités et la fraude avec comme tableau de bord, la célérité, la qualité et la sécurité.
Inauguration d’une nouvelle usine de transformation de riz paddy
Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, son collègue de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Moussa Baldé et le Directeur du Fonsis ont inauguré hier, l’usine de transformation du riz Paddy, dénommée DB Foods. Ce produit sera destiné à la commercialisation sur le marché sénégalais, sous la marque «Tiep bi», de la même qualité que le riz importé. Pour l’ancien Directeur Général du Fonsis, Amadou Hott, DB Foods vient à point pour l’économie de la région de Saint-Louis mais également du pays. Selon lui, l’usine qui mettra sur le marché sénégalais, chaque année, quelques 21 000 tonnes de riz blanc de qualité meilleure ou tout au moins comparable au riz importé, contribuera à la réduction des importations de riz, et, par conséquent, à la réduction du déficit de la balance commerciale du Sénégal. Le Directeur du Fonsis, Papa Demba Diallo, quant à lui, a rappelé que DB Foods a été financé dans le cadre du Fonds Pme Fonsis-Saed. Un fonds doté d’un capital initial d’un milliard de franc CFA, initié par le Fonsis en partenariat technique avec la Saed. Le coût global du projet est de 450 millions de francs CFA. Pour le Directeur Général et promoteur de DB Foods, Momar Bâ, ce projet a nécessité la création de 53 emplois à cela s’ajoutent près de 20 emplois permanents et la mobilisation supplémentaire d’une centaine d’emplois journaliers.
Quelques mois après la réélection du président pour un second mandat, le pays vit une période de vive tension. A la contestation populaire et aux protestations de l’opposition, le pouvoir a pris l’option dure : l’arrestation des voix dissidentes
Lundi 29 juillet, aux premières heures de la journée, le journaliste et activiste politique Adama Gaye lance sur son profil Facebook, une alerte. La police est chez lui, annonce-il. Il sera aussitôt conduit à la Division des investigations criminelles (DIC) pour interrogatoire. Et 24 heures plus tard, il sera déféré au parquet pour «offense au chef de l’Etat et diffusion de propos contraires aux bonnes mœurs». Son dossier est encore entre les mains de la justice au moment où ces lignes sont écrites.
Journaliste talentueux et teigneux à la fois, fin connaisseur de la géopolitique mondiale et des questions africaines, il n’a pas sa langue dans sa poche. Sur le secteur du pétrole et du gaz, il a été avant son interpellation une des voix les plus fortes pour réclamer transparence et bonne gestion. Ayant flirté avec la politique à la faveur de la présidentielle de février 2019, où on l’a vu s’afficher dans les rangs de l’opposition, ses diatribes contre le régime, visant souvent directement le président Macky Sall, font le régal des opposants.
Au fil des jours et des mois, ces attaques essentiellement publiées sur sa page Facebook, sont devenues de plus en plus acerbes. Mais son style et son langage, parfois crus, dérangent y compris au sein de ceux qui s’opposent au président Sall.
Sur les réseaux sociaux et dans les émissions interactives des radios, ils sont nombreux les citoyens qui manifestent leur désaccord par rapport au style de M. Gaye, dont ils jugent le ton virulent et irrespectueux envers l’institution que représente le président Macky Sall.
Y compris parmi ceux qui soutiennent le journaliste, ce ton qui dépasse la seule irrévérence dérange. C’est la brèche dans laquelle s’engouffrera le procureur de la république pour lancer la DIC à ses trousses.
C’est aussi la DIC qui trouvera dans les propos de l’activiste Guy Marius Sagna de quoi l’inculper et l’envoyer en prison, en attendant son procès. Ce panafricaniste, anti-régime, anticolonialiste, aux positions radicales et aux méthodes parfois contestées croupit en prison depuis.
Bouillant et omniprésent activiste Guy Marius Sagna est un des leaders de «Frapp-France Dégage », un mouvement citoyen qui se donne comme mission de combattre «l’impérialisme français» au Sénégal.
Arrêté le 16 juillet 2019, il aura fallu trois jours pour que la justice annonce enfin, et à la surprise générale, le motif de sa détention : «fausse alerte au terrorisme ».
«Guy Marius Sagna est un activiste et un leader dynamique de la société civile qui gêne beaucoup. On cherche par tous les moyens à le faire taire», dénoncera son avocat Me Aly Kane. Il est reproché à l’activiste un communiqué de son organisation intitulé : «la France prépare un attentat terroriste au Sénégal ».
Dans ce texte, on peut lire ceci : «La France commence par des exercices de simulations de lutte anti-terroriste pour préparer psychologiquement les populations à vivre avec l’idée de la menace terroriste, puis avec le terrorisme lui-même».
Pour ses avocats pas question d’accepter le chef d’inculpation car leur client a nié être l’auteur de ce texte qui ne porte d’ailleurs pas sa signature mais celle de son organisation.
Quand le régime se braque !
Pour le gouvernement, confronté à une contestation naissante sur la gestion des nouvelles ressources pétrolières et gazières, en plus d’un espace politique crispé depuis la présidentielle, pas question de la jouer molle.
Réagissant à l’interpellation de M. Gaye, le ministre de la Justice Me Malick Sall a défendu l’arrestation en soulignant que : «l’Etat ne permettra plus à quiconque, quel que soit son statut, (de) fouler aux pieds par ses paroles ou par ses actes l’autorité, les fondamentaux de la République, de fouler aux pieds les institutions…»
Les défenseurs des droits de l’Homme et de la liberté d’expression récusent quant à eux les arguments du pouvoir. A leurs yeux, aussi bien pour le cas de Guy Marius Sagna que pour celui de M. Gaye, ces arrestations constituent rien de plus qu’une atteinte à la liberté d’expression.
«Au Sénégal, en 2019, une personne peut encore être arrêtée et jeter en prison pour diffusion d’écritures contraires aux bonnes mœurs. En réalité tout prétexte est bon pour réduire au silence ceux qui critiquent le régime de Macky Sall», écrit Seydi Gassama, le secrétaire général d’Amnesty Sénégal sur sa page Twitter.
Dans un communiqué posté sur sa page Facebook, l’organisation de défense des droits de l’Homme, Article 19 Afrique de l’Ouest, a qualifié l’arrestation de M. Gaye de « coup dur » pour la «liberté d’expression au Sénégal».
Contrairement à la tolérance zéro décrétée par le ministre de la Justice, le fondateur du Think Tank AfricaJom Center, Alioune Tine, estime que ce n’est par la puissance qu’il faut régler ce genre de problème.
«Quand vous avez un régime présidentiel très fort…le président de la république doit faire preuve de tolérance, il doit avoir le dos large», a-t-il déclaré dans un entretien avec la RFM (radio privée).
AfricaJom Center s’intéresse à cette question et a organisé plusieurs débats centrés sur les réformes démocratiques notamment sur la nécessité de limiter les pouvoirs « exorbitants » du président de la république, au Sénégal.
Les arrestations d’Adama Gaye et de Guy Marius Sagna qui polarisent l’opinion publique, loin d’être des premières, sont en réalité de nouvelles affaires où la liberté d’expression se heurte à des concepts juridiques qualifiés de flous, notamment le «délit d’offense au chef de l’Etat» ou encore «le délit d’outrage au chef de l’Etat ».
En réalité, pour le régime en place, comme pour ces prédécesseurs, il s’agit d’une continuité, vu le nombre de cas similaires qu’a connu le pays.
Liberté d’expression et de presse en danger ?
En mai 2017, l’outrage au chef de l’Etat a été invoqué comme motif de l’arrestation de quatre personnes dont la journaliste Oulèye Mané, qui a passé trois mois en prison avant de bénéficier d’une liberté provisoire. Elle avait partagé via le réseau WhatsApp une caricature du président Macky Sall.
Opposant et membre de l’ex-parti au pouvoir, le Parti Démocratique Sénégalais (PDS), Bara Gaye a été maintenu en détention entre mai et décembre 2013, pour offense au chef de l’Etat.
Des simples citoyens aux activistes, des journalistes aux opposants politiques, la toute puissance de l’institution présidentielle ne rate personne lorsqu’elle se sent égratignée.
En juillet 2015, les journalistes Alioune Badara Fall, Mamadou Seck du quotidien privé l’Observateur et Mamadou Wane du quotidien privé l’Enquête ont été accusés de «divulgation de secret d’Etat» et attraits devant les enquêteurs suite à la publication d’articles sur l’intention du président sénégalais d’envoyer des soldats au Yémen.
En novembre 2018, Lead Afrique francophone, une antenne de l’Ong EndaTiers monde (basé à Dakar) s’est vue momentanément retirer son agrément pour «participation à des opérations de financement irrégulières».
Selon les explications alors avancées par le directeur de Lead Afrique, Moussa Mbaye Gueye, il s’agissait au fond de faire payer à son organisation ses «relations privilégiées» avec le mouvement citoyen Y’en a marre.
Sur le qui-vive la communauté web, accompagnée d’organisations de défense des droits de l’Homme a tenu le 31 août 2018 à Dakar une rencontre publique pour avertir l’opinion sur de probables restrictions concernant l’usage des réseaux sociaux. Une menace d’autant plus sérieuse que le nouveau Code des Communications électroniquesle laisse entendre en son article 27.
Toutefois, l’usage incessant et parfois abusif du délit d’offense ou d’outrage au chef de l’Etat, n’est pas l’apanage du pouvoir actuel. Tous les régimes précédents, dont certains se retrouvent aujourd’hui dans l’opposition et le dénoncent, en ont aussi usé, et parfois abusé.
Consacré par l’article 80 du code pénal sénégalais, l’offense au chef de l’Etat reste une notion plus que contestée. C’est un «fourre-tout. Et de mon point de vue, le profil et le standard démocratiques du Sénégal ne doivent pas permettre des dispositions de ce genre, qui donnent au procureur la possibilité d’arrêter des citoyens comme cela», déclarait Moustapha Diakhaté (député et membre de l’Alliance pour la République, le parti de Macky Sall), cité par Pressafrik.
Outre la nature controversée de cette disposition juridique, les défenseurs d’Adama Gaye soulignent aussi le caractère inéquitable de la justice sénégalaise. Sur les réseaux sociaux, les internautes se plaisent à rappeler des propos injurieux tenus par des proches du parti au pouvoir qui ne sont point inquiétés.
Certains citent aisément les noms de «personnalités» proches du président qui ont eu à sortir des insanités, bien en deçà de la décence, mais qui bénéficient d’une totale impunité.
Ici, comme dans l’affaire Khalifa Sall, du nom de l’ex-maire de Dakar emprisonné depuis le 07 mars 2017, il est encore reproché à la justice de faire, face à la même faute, du «deux poids, deux mesures».
"JE ME REPOSE"
En convalescence à Paris, Mahammad Boun Abdallah Dionne a donné de ses nouvelles à L’Observateur
C’est l’un des hommes les plus épiés du Sénégal. Tout un pays s’est lancé à «ses trousses» depuis qu’il s’est effacé de la scène politique, au courant du mois de mai 2019. Dans la presse, une battue «médiatique» est organisée pour retrouver cette haute personnalité, dont la «disparition brutale» de l’espace public charrie encore un long fleuve de commentaires, les uns plus fous que les autres. Et devant le verrouillage presque parfait de l’Etat et de sa famille sur son état de santé qui a été au cœur des préoccupations des Sénégalais, les élucubrations les plus osées ont été faites sur son cas.
La dernière «nouvelle» reçue de lui, avait déjà plongé le Sénégal dans une profonde tristesse. C’était dans la nuit du 19 au 20 juillet 2019. La toile s’enflamme. Les photos de Mahammad Boun Abdallah Dionne ornent les profils dans les réseaux sociaux. L’inscription «Rip» (Repose en paix) renseigne sur le message qui est délivré. L’ancien Premier ministre du Sénégal est donné pour mort. Une «rumeur» qui finit par se dégonfler. C’est son frère, le député Cheikh Diop Dionne, qui monte au créneau pour rétablir la vérité : «Mahammad se porte bien.»
Une information confirmée par l’entretien téléphonique que L’Observateur a eu, hier mercredi, avec le Secrétaire général de la Présidence de la République. La voix aigue de l’ancien Premier ministre n’a pas changé. Avec un ton rassurant et jovial, il donne de ses premières nouvelles : «Je vais très bien. Alhamdoulilah (Dieu merci). Je me repose.»
L’ancien chef du gouvernement interné à l’hôpital américain de Neuilly, à Paris, est en convalescence depuis des jours. Il reprend des forces dans un luxueux palace parisien (nous avons pris l’option de ne pas donner le nom : Ndlr) situé dans le 8e arrondissement de Paris, sur une des artères bordant le «triangle d’or», dans le quartier des Champs-Élysées. Ses journées sont partagées entre relaxation, petite somme, lecture et prières. Hier, il a passé une bonne partie de l’après-midi avec deux invités et frères de parti, l’Alliance pour la République (Apr).
Le ministre-directeur cabinet politique du chef de l’Etat, Mahmoud Saleh et le député, vice-président de l’Assemblée nationale, Abdou Mbow, ont tenu compagnie à leur «frère». Sirotant, avec ses hôtes, le thé et autres boissons dans le salon cossu de la suite de l’hôtel, Mahammad Boun Abdallah Dionne a été très relax dans son Jean surmonté par une chemise et un léger spencer bleu.
Comme pour prendre ses hôtes à témoins, l’ancien Premier ministre a tenu, au cours de la conversation de quelques minutes, à remercier ses proches et amis qui ont formulé des prières pour son rétablissement. Il a même annoncé son retour au Sénégal dans les prochains jours, «pressé» qu’il est de reprendre le travail auprès de son «patron», comme il surnomme le Président Macky Sall.
Le bruit autour de l’état de santé de Mahammad Boun Abdallah Dionne a été amplifié par mille et une interprétations. Dans certains cercles, l’on a tenté de lier sa maladie au «choc» duquel il ne se serait pas remis après la suppression du poste de Premier ministre. D’autres, par contre, ont exploré les pistes mystiques pour aller à la recherche des causes réelles de la dégradation subite de l’état de santé du Secrétaire général de la Présidence de la République. Aujourd’hui, le mal est éloigné et l’homme en a appris.
AU BÉNIN, LE RÉGIME DE TALON SE DURCIT
La grande majorité des opposants au président vivent désormais en exil, déjà condamnés en leur absence ou craignant des mesures judiciaires à leur encontre s'ils reviennent au pays
L'opposant béninois Lionel Zinsou, arrivé second à la dernière élection présidentielle, a été condamné vendredi à Cotonou à cinq ans inéligibilité et six mois d'emprisonnement avec sursis pour usage de faux documents, dans un contexte de durcissement du régime du président Patrice Talon.
Lionel Zinsou, ancien Premier ministre qui vit en France, a été condamné "à cinq ans d’inéligibilité pour toutes les élections à venir en République du Bénin, à six mois d’emprisonnement assorti de sursis", a déclaré une source du tribunal de Cotonou qui l'a jugé.
Il est accusé d'avoir masqué ses dépassements de compte de la campagne électorale de 2016 en utilisant de "fausses attestations ou un certificat falsifié", note cette source.
Le procès contre Lionel Zinsou, grand rival de l'actuel président Talon, a démarré il y a environ deux mois, mais lui-même n'a pas assisté aux audiences.
L'opposant était déjà visé par une plainte liée au remboursement d'une dette de 15 milliards de francs CFA (23 millions d'euros) contractée durant la campagne auprès de la société Ebomaf, qui a depuis décroché plusieurs gros contrats avec l'Etat béninois.
Le procès n'a pas vu le jour mais des sources proches de M. Zinsou ont confié qu'il ne s'était pas rendu au mariage de sa fille en novembre dernier et qu'il évitait de revenir au Bénin par crainte d'être arrêté.
De nombreux observateurs locaux et internationaux dénoncent régulièrement un tournant autoritaire du président Talon, élu en avril 2016, dans un pays réputé pour être un exemple de démocratie en Afrique de l'Ouest.
La grande majorité des opposants à M. Talon vivent désormais en exil, déjà condamnés en leur absence ou craignant des mesures judiciaires à leur encontre s'ils reviennent au Bénin.
- "Recherchés" par la justice -
Condamné à 20 ans de prison pour trafic de drogue, Sébastien Ajavon, président du patronat béninois et richissime homme d'affaires qui vit également en France, a été condamné à 20 ans de prison dans une sombre affaire de trafic de cocaïne, jugée en quelques jours à peine par une Cour spéciale après qu'un premier tribunal l'eut acquitté.
Sébastien Ajavon était arrivé troisième à la présidentielle de 2016 et avait fait alliance avec Patrice Talon pour lui faire remporter l'élection contre Lionel Zinsou.
Fin juin, l'ancien président Thomas Boni Yayi, qui avait violemment condamné les élections législatives tenues en avril dernier et auxquelles l'opposition n'a pas pu présenter de listes, a été forcé à l'exil dans une destination inconnue après deux mois de siège des forces de l'ordre autour de son domicile.
Des manifestations ont éclaté début mai et mi-juin dans des bastions de l'opposition et ont été réprimées dans le sang, faisant une dizaine de morts par balle.
Fin juillet, le ministre de la Justice a signé un décret interdisant de délivrer tout document administratif (carte d'identité, passeport, quitus fiscal,...) aux personnes actuellement sous le coup d'une procédure judiciaire et qui ne se présentent pas aux convocations policières.
Une liste de plusieurs centaines de personnes dites "recherchées" a été publiée sur le site du ministère de la Justice, avec la mention de leur crime ou délit supposé.Parmi elles figurent plusieurs figures politiques, dont deux anciens ministres, des anciens députés ou l'ancien maire de Cotonou, accusés de se soustraire à la justice du pays.
Pour Vincent Foly, éditorialiste et rédacteur en chef de La Nouvelle Tribune, ce décret est une nouvelle manifestation de la "main-mise" de Patrice Talon sur le pays."Il prend des décisions qui, l'air de rien, visent les opposants", analyse le commentateur politique dans une interview avec l'AFP.
Cette stratégie et ce durcissement sont d'autant plus surprenants que Patrice Talon avait plaidé pour une réforme de la Constitution pour instituer un mandat présidentiel unique.Mais désormais "cela ne fait plus l'ombre d'un doute" que le chef de l'Etat souhaite se représenter en 2021, assène M. Foly.
"Il s'est rendu compte que cinq ans, ça ne suffit pas."
par Damien Glez
"JÉSUS" REVIENT ET REPART
Le Christ effectue-t-il une tournée en Afrique de l'Est ? Entre vraie-fausse escroquerie et crédulité spontanée, un buzz messianique agite le net...
Jeune Afrique |
Damien Glez |
Publication 02/08/2019
Tunique immaculée, modestes sandales, teint rosé et longs cheveux châtains : l’homme a tout de l’imagerie généralement associée au prophète ultime des chrétiens. Depuis quelques jours, c’est en Afrique que ce présumé Jésus pose sur des parkings, dédicace dans des salons, arpente des studios de télévision et apparaît devant des foules aussi enthousiastes que torrentueuses. Le buzz fait rage et le web s’agite, une partie de la toile attribuant même à cette réincarnation virale le don d’ubiquité.
En réalité, l’affaire relève tout autant de la scénographie que de l’autosuggestion. Certes, l’homme est invité, dans les lieux de cultes, par ce type d’évangélistes qui a démontré, ces derniers mois, son goût pour les mises en scène ambiguës. Mais la présence du simili-Christ n’est pas présentée formellement comme le retour annoncé du « fils de Dieu ».
Sur l’affiche de la « Kiserian mega interdenominational crusade », qui s’est déroulée au Kenya du 26 au 28 juillet, il est bien indiqué que la star du moment est l’Américain Michael Job, acteur du film « The Life of Jesus ». Il n’y aurait donc pas escroquerie, même si les pasteurs savent à quel point l’incrédulité de masses populaires désœuvrées et mal informées alimente leurs affaires.
Transparent sur ces pages Facebook, Michael Job se présente comme un comédien américain qui pratique l’incarnation sincère et pastorale comme d’autres interprètent le crucifié dans de ferventes reconstitutions sud-américaines de chemins de croix. Originaire de New York et résident d’Orlando, l’évangéliste acteur est le président du groupe « Jesus Loves You Evangelistic Ministries » et travaille dans un parc à thèmes rendant hommage à la religion. Crime de kitsch-majesté tout au plus…
Aux naïfs, rappelons que le Jésus du début du premier millénaire aurait certainement rechigné à faire des selfies avec des militaires bardés de kalachnikovs. De même, originaire de Palestine, il n’avait certainement pas les yeux bleus que l’iconographie occidentale lui attribua avant de re-exporter les religions chrétiennes vers les pays du Sud.
"ATLANTIQUE" ET L’HISTOIRE DU MASSACRE DE "THIAROYE 44"
La réalisatrice franco-sénégalaise, Mati Diop, affirme avoir choisi le cadre de Thiaroye pour son film Atlantique pour des raisons esthétiques, mais surtout historiques avec notamment le massacre de tirailleurs sénégalais le 1er décembre 1944
La réalisatrice franco-sénégalaise, Mati Diop, affirme avoir choisi le cadre de Thiaroye, un quartier de la banlieue dakaroise, pour son film Atlantique pour des raisons esthétiques, mais surtout historiques avec notamment le massacre de tirailleurs sénégalais le 1er décembre 1944.
"(…) J’ai choisi Thiaroye pour plusieurs raisons à la fois esthétiques mais surtout historiques, celles du massacre des tirailleurs sénégalais de Thiaroye 44", a dit la cinéaste lors d’une conférence de presse tenue au complexe cinématographique Sembène Ousmane du Magic Land à Dakar.
Mati Diop a voulu que son film soit ancré dans l’un de ces quartiers où "il y a eu énormément" de départs en mer pour l’Europe, notamment à Thiaroye, Ngor, Yarakh, Yoff.
"C’était presque un choix éthique et cela ne pouvait que se passer ici, une histoire de revenants qui réclamaient leur dû, cela ne pouvait être qu’à Thiaroye", a-t-elle précisé devant ses acteurs et ses producteurs français (Les films du bal) et sénégalais (Cinékap).
Le film "Atlantique", de plus d’une heure, raconte l’histoire d’un groupe de garçons et de filles. Les premiers, des ouvriers du bâtiment, frustrés après trois mois de travail acharné sans salaire, décident d’émigrer vers l’Espagne à travers l’Atlantique.
Les filles pour leur part décident de rester au pays pour se battre et exister malgré les pesanteurs sociales. Mais elles demeuraient hantées par les souvenirs de leurs amants partis.
Entre fiction et fantastique, "Atlantiques" se veut aussi une critique sociale des tares d’une société sénégalaise gangrenée par l’argent, le pouvoir, le prestige, l’injustice, la corruption, le mariage forcé, entre autres.
L’Histoire de Thiaroye 44 est celle des tirailleurs africains désignés sous le nom "Tirailleurs Sénégalais" et qui au retour de la guerre réclamaient leur pécule. Des gendarmes français renforcés de troupes coloniales tirent sur les manifestants au camp militaire de transit de Thiaroye.
Le cinéaste Ousmane Sembène a réalisé en 1988, sur ce massacre de 1944, un film intitulé "Camp de Thiaroye".
Une série de projections est prévue pour "Atlantique" à l’Université Cheikh Anta Diop, Thiaroye, Pikine, Médina, Yoff et Parcelles Assainies. La sortie en salle est prévue samedi.