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18 juillet 2025
par Mamoudou Ibra Kane
AUDIO
WADE-SONKO, BÉDIÉ-GBAGBO, NOUVEAU FEUILLETON POLITIQUE
Difficile d'imaginer que Wade accepte de sacrifier son fils qui nourrit l'ambition de succéder à Macky dans 4 ans - Sonko-Karim sous le mentorat de Wade-père, le nouveau feuilleton au tour d'un fauteuil
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Mamoudou Ibra Kane |
Publication 02/08/2019
Wade-Sonko, au Sénégal, Bédié-Gbagbo, en Côte d’Ivoire, Mamoudou Ibra Kane analyse les jeux d’alliances politiques improbables, pour la succession d’un côté de Macky Sall en 2024 et d’un autre, celle d’Ado en 2020.
L'HUMEUR DU DOYEN, PAR ALYMANA BATHILY
CASSE TOI POV’CON !
EXCLUSIF SENEPLUS - En démocratie, l'insulte et la diffamtion doivent être punies par des lois ordinaires, les mêmes auxquelles tous les citoyens ont recours - Pas de lois spécifiques pour le président de la République
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 02/08/2019
Casse-toi pov’con, disait la pancarte brandie par cet homme au nez du président français Nicolas Sarkozy. C’était en 2008.
L’homme retournait à Nicolas Sarkozy la phrase triviale que celui-ci avait lancé quelques mois plus tôt à un homme qui refusant de lui serrer la main lui avait balancé : « Ah non, touche-moi pas ! Tu me salis ! »
Celui qui avait retourné sa phrase au président français fut interpellé par la police et poursuivi devant le tribunal, condamné pour « offense à chef de l’Etat » en vertu des articles 23 et 26 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
Notez que « l’offenseur » n’a quand même pas été « cueilli chez lui » par une DIC, entendu pendant des heures et écroué aussitôt dans une sinistre prison. Non ! Il a été seulement « interpellé » puis poursuivi devant le tribunal. Et il n’est condamné qu’à une amende de …30 Euros…avec sursis. Il introduit un pourvoi en cassation pourtant ! Qui est rejetée.
Mais la Cour Européenne des droits de l’homme intervient. Elle condamne la France : « le recours à une sanction pénale était disproportionné pour une critique de nature politique ». Le Parlement français prend note et adapte la législation française en matière de justice au droit européen. Le délit d’offense au chef de l’Etat est abrogé le 15 mai 2013.
L’offense à chef de l’Etat est remplacé il est vrai par les délits de diffamation et d’injure. Pour lesquels une amende pouvant atteindre 45.000 euros peut être infligée. On pourrait penser que la peine s’est alourdie.
« Dans les faits, il est peu probable que vous écopiez d’une amende dépassant quelques centaines d’euros. Les dédommagements qui pourraient vous être demandés ne devraient pas non plus excéder 100 ou 200 euros", indique cet avocat cité par la revue Planète.
En fait dans les démocraties, on ne condamne plus, on ne poursuit même plus pour injure ou diffamation contre le chef de l’Etat encore moins pour « offense au chef de l’Etat ».
Ainsi, quand un stagiaire du Congrès, a insulté le président Donald Trump devant les caméras de télévision, en lui criant en face "Monsieur le président, allez-vous faire foutre ! (Mr President fuck off)" que croyez-vous qu’il s’est passé ? L’insulteur a reçu une mise à pied de son employeur d’une semaine ! Mais il y a pire concernant Donald Trump ! Il ne se passe pas de mois sans que n’apparaisse dans la presse des allégations sur sa vie sexuelle, avec souvent photos et des vidéos à l’appui.
Le président des Etats-Unis d’Amérique n’y répond jamais que par un communiqué de presse ou un tweet pour démentir catégoriquement. Ce n’est pas qu’en démocratie, l’insulte et la diffamation sont admises. C’est qu’elles doivent être punies par des lois ordinaires, les mêmes auxquelles tous les citoyens ont recours. Pas de lois spécifiques pour le président de la République.
D’abord précisément parce que le président de la République n’est pas au-dessus des lois comme le souverain en monarchie. Ensuite comme l’Assemblée Nationale française l’indique dans l’exposé des motifs de la loi du 13 mai 2013 "Si le président de la République mérite évidemment le respect de ses concitoyens, une telle disposition dérogatoire au droit commun n'apparaît plus justifiée dans une démocratie moderne". Et aussi surtout parce que cela menacerait les fondements de la démocratie que sont la liberté d’expression et la liberté de presse.
Quelqu’un m’a rétorqué en réponse à un précédent article sur ce même sujet : « Nous sommes des musulmans et notre société a des valeurs qui n’admettent pas qu’on insulte un ainé ou un supérieur hiérarchique »
A cela, je répondrais : « Fort bien, cher monsieur (c’est d’un homme qu’il s’agit), si cette société et ses valeurs vous conviennent ! Mon propos s’insère dans une critique de la société actuelle et se veut une contribution à l’avènement d’une société véritablement démocratique et plus développée économiquement, techniquement et culturellement.
On ne peut pas à la fois vouloir le développement dans la démocratie et vivre selon les valeurs et préceptes du 12eme siècle.
Retrouvez chaque semaine sur SenePlus, le billet de notre éditorialiste, Alymana Bathily
PAR l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
REVANCHISME D’ÉTAT
EXCLUSIF SENEPLUS - La répression carcérale est contre-productive pour gagner le respect des citoyens - Pourquoi dans un pays dit démocratique, le président souffrirait-il d’être raillé, caricaturé voire insulté ?
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 02/08/2019
Le journaliste Adama Gaye, titulaire d’un Master en Gestion internationale de pétrole et gaz de l’Institut des hautes études internationales de Genève, d’un certificat en pétrole, gaz et énergies renouvelables de l’institut international de droit de Washington, membre de l’association internationale des négociateurs de pétrole et gaz, qui a été cueilli dans sa résidence le lundi 29 juillet dernier par les limiers de la Division des Investigations criminelles, a été finalement inculpé et placé sous mandat de dépôt pour offense au chef de l’Etat et atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat. Il devient le deuxième activiste après Guy Marius Sagna à être envoyé à Rebeuss pour des motifs qui sont flous. Dans la réalité, rien dans les écrits d’Adama Gaye n’offense l’institution présidentielle et ne trouble la sécurité intérieure de l’Etat. Rien dans ses écrits n’est constitué de manœuvres internes qui ont pour but de déstabiliser l'organisation sociopolitique de l'Etat et porter atteinte à l'intégrité du territoire. Et rien dans ses écrits ne dissémine des nouvelles mensongères susceptibles de nuire aux autorités publiques ou à la cohésion nationale. On évoque ces motifs dans le seul but de rabattre le caquet à une grande gueule qui cause beaucoup d’insomnie au pouvoir en place. Et cela au bonheur du chef de l’Etat revanchiste, de ses courtisans et de ces journalistes-juges qui, le lundi 29, dès potron-minet, ont annoncé l’arrestation de l’ancien journaliste de Jeune Afrique et prononcé la sentence carcérale et pécuniaire afférente.
Ainsi comme l’avait vu juste le juriste Seybani Sougou dans sa dernière contribution « folie du régime », le doyen des juges n’a pas retenu le délit de « diffusion par écrit de propos jugés contraires aux bonnes mœurs » puisque cette notion dont la qualification juridique est floue, est extrêmement difficile à prouver dans le cas d’Adama Gaye ». Par conséquent, « l’invocation de l’article 256 du code pénal pour tenter de justifier du point de vue juridique l’interpellation d’Adama Gaye est un motif fallacieux et constitue un scandale absolu. L’invocation de l’article 256 concernant Adama Gaye est un argument juridique pour le moins léger, qui ne peut prospérer devant aucun tribunal sérieux », ajouta le juriste Sougou avant de prédire : « Le pouvoir connaissant parfaitement les failles liées au recours à l’article 256 du code pénal, il ne serait pas étonnant que de nouvelles infractions soient créées et notifiées à Adama Gaye pour assurer coûte que coûte son incarcération ».
Malick Sall, un piètre ministre de la Justice-juge
Mais cette incarcération était déjà prononcée par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux Malick Sall qui, lors d’un forum organisé par la Cour suprême ce 30 juillet 2019 sur le dialogue entre juges et juridictions de fonds, a scellé le sort du journaliste Adama Gaye. « Dans cette affaire, dite d’Adama Gaye, j’assume toute ma responsabilité. Je ne peux, personnellement, en tant que Garde des Sceaux, voir un individu, par ses écrits, ses déclarations, passer son temps à insulter celui qui incarne l’institution la plus sérieuse, la plus en vue de notre Etat : le président de la République. J’assume toute ma responsabilité. La Justice ne permettra et n’autorisera quiconque, quel que soit son statut, de fouler au pied les fondamentaux de la République, de fouler aux pieds les institutions. Des institutions faibles, des institutions banalisées ouvrent la voie à la déstabilisation. » Telle est la sentence débitée par le patron de la chancellerie dans l’affaire Adama Gaye. Ce n’est même pas la peine d’essayer de décrypter le message latent de cette déclaration tellement il appert que le délit d’offense au chef de l’Etat est clairement établi dans ses propos accusatoires.
Par conséquent, il a fallu 24 h pour que se réalise ce que tout le monde savait déjà après cette sortie malencontreuse du piètre ministre de la Justice qui viole la présomption d’innocence du journaliste, expert en ressources pétrolières et gazières. Où est Babacar Bâ, cette grande gueule du Forum du justiciable qui s’était fendu d’un communiqué où il demandait pitoyablement aux Sénégalais de respecter la présomption d’innocence du frangin d’Aliou Sall éclaboussé par l’enquête de BBC sur le scandale du pétrole et du gaz ? Au lieu cette fois d’exiger le respect de la présomption d’innocence aux journalistes-procureurs qui avaient fait leur jugement avant inculpation du doyen des Juges, voilà que le néophyte soi-disant militant des droits de l’homme déclare outrageants les propos d’Adama Gaye au nom d’une pseudo-protection de l’institution présidentielle.
Quand Ismaïla Madior Fall quittait le ministère, les Sénégalais dans leur grande majorité se délectaient de voir le tailleur haute couture du président (THCP) faire ses baluchons. Tellement ils pensaient que le nouveau Garde des Sceaux ne pourrait jamais avoir une posture pire que le TCHP. Mais que nenni ! Malick Sall ne semble pas comprendre le véritable rôle d’un ministre de la Justice. Il doit être à équidistance des chapelles et hommes politiques même s’il est reconnu qu’il est militant du parti présidentiel. Mais depuis qu’il est à la tête du département de la Justice, aux bourdes succèdent maintenant les déclarations comminatoires.
Dans l’effervescence du scandale de Pétrotim, le Garde des Sceaux a blanchi le frangin de Macky Sall éclaboussé par l’enquête de BBC en déclarant « qu’un musulman comme Aliou Sall, revenant de la Mecque pour la Oumra, puisse se fourrer dans ces histoires de corruption…» Sa première sortie à l’Assemblée nationale avait révélé son manque d’épaisseur intellectuelle. Ainsi lors de l’examen du projet de loi portant suppression du poste de Premier ministre, au moment où on l’attendait pour développer un argumentaire solide et convaincre les sceptiques et rétifs sur l’opportunité et la nécessité de la suppression du poste primo-ministériel, le ministre de la Justice lança avec morgue aux députés opposants : «Les victimes du 24 février qui n’ont pas encore digéré leur amertume, je ne peux que leur dire « massa »». Dès lors, les Sénégalais estomaqués par cette réponse digne d’un lymphatique Farba Ngom se firent une religion sur la capacité d’un tel ministre à donner une stature au département qu’il dirige.
Il est indéniable que le patron de la chancellerie est le protecteur de l’État de droit qui utilise la violence légitime pour sanctionner les fautifs qui s’affranchissent des règles collectives. Mais il ne doit pas être ce héron maquignonné en loup qui s’infiltre dans la bergerie judiciaire pour faire de la justice un instrument du pouvoir qui influence et pèse sur les décisions de justice des magistrats. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Dans les républiques bananières comme la nôtre, la justice est le bras séculier dont se sert le pouvoir central pour imposer arbitrairement son autorité. Et des articles liberticides comme l’article 80 de notre code pénal sont utilisés comme une épée de Damoclès pour abattre tout adversaire ou faire taire tout activiste qui importune le pouvoir en place. Ce qui détonne avec la liberté d’expression, ciment de toute démocratie. Le combat pour la liberté d’expression est un combat de principe qui ne change pas selon les visages. C’est pourquoi, nous dénonçons l’arrestation arbitraire dont sont victimes Guy Marius Sagna et Adama Gaye.
Tous ces politiques télécommandés, tous militants de la société civile duplices, tous ces journalistes stipendiés (et j’insiste) qui tirent à boulets rouges sur Adama Gaye n’ont jamais remis en question les idées qu’il développe sur le pétrole. Alors ils laissent la proie pour l’ombre. On en veut au journaliste expert en ressources pétro-gazières parce qu’il refuse la courbette et l’allégeance devant le prince ; on lui en veut parce qu’il n’hésite pas un tantinet à bloquer sur la toile un ami virtuel de facebook avec qui il ne partage pas la même position. Depuis 2012, Adama Gaye utilise la même insolence pour pilonner le régime de Macky. Puisque la loi, c’est la loi, pourquoi attendre sept ans après pour l’inculper sur la base des mêmes motifs et l’incarcérer ? Il faut avoir le courage de dire qu’Adama Gaye est victime du revanchisme médiatique et étatique.
Parlant d’insolence, le journaliste (même si Madiambal Diagne lui nie un tel titre) est un petit Poucet devant le colosse Moustapha Cissé Lô, maitre es-insulte. Aujourd’hui le président Sall devait stoïquement supporter toutes les attaques sur sa personne quelle que soit le degré de virulence puisque sous le régime de Wade, c’est lui qui finançait un journal dont la spécialité était de déverser quotidiennement des torrents d’insultes sur Idrissa Seck. Aujourd’hui, cet insulteur fieffé est recyclé par Macky dans un conseil d’administration où il se la coule douce.
L’article 80 liberticide, l’épée de Damoclès
Au Sénégal, l’article 80, transcende et survit à tous les régimes même si ses animateurs, une fois dans l’opposition, ont donné des gages solides pour le supprimer une fois arrivés aux responsabilités. Etant un fourre-tout, chaque président, par l’entremise de ses procureurs ou juges, peut l’utiliser arbitrairement à sa guise pour casser ses opposants. Dans cette optique, l’avocat Demba Ciré Bathily parle de cet article 80 comme une porte ouverte à l’arbitraire : « Ce maintien de l’article 80 a pour conséquence de laisser libre cours à l’arbitraire. Ce qui est reproché à l’article 80, c’est de ne pas être conforme aux principes de la légalité des peines et des délits parce que le contenu des infractions doit être dessiné pour qu’on puisse savoir ce qui est prévu par la loi. Mais, l’article 80 dit seulement des autres manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, à enfreindre les lois du pays… Donc, la notion d’acte n’est pas défini encore moins celle de manœuvre. Cela veut dire que c’est le procureur ou le juge qui donne un contenu à cet article ». Ce qui veut dire que dans ce pays, tous les démocrates épris de liberté d’expression sont en sursis.
Il est inconcevable qu’un tel article attentatoire à la liberté d’expression qui est une survivance de la loi française du 29 juillet 1881 et qui a été biffé du code pénal français en 2013, figure encore dans nos textes législatifs. Le délit d'offense au chef de l'État, au vu de l’évolution démocratique, est une disposition révolue, anachronique, anticonstitutionnelle donc anti-démocratique. Nous ne vivons plus l’antiquité et le Moyen-Age où le crime de lèse-majesté, ancêtre du délit d’offense au chef de l’Etat, était durement réprimé par sa Majesté impériale. L’utilisation de la répression carcérale est littéralement contre-productive et est loin d’être le moyen le plus adéquat pour gagner le respect des citoyens.
Certes on peut déceler plusieurs outrances dans le verbe d’Adama mais rien d’outrageant qui vaut de passer une seule nuit en prison. La force de l'insulte ne réside pas dans son rôle locutoire. Elle transcende sa dimension illocutoire pour être appréhendée dans sa fonction perlocutoire. Elle ne tient pas tant dans le texte scatologique choisi que dans l'intention ou le contexte d’émission. Les chanteurs de Keur Gui en l’occurrence Thiaat et Kilifeu ont traité Macky de « saï-saï ». Mais le contexte pré-électoral sensible les a sauvés d’une inculpation et certaine d’un visa pour la MAC.
Mais pourquoi dans un pays qui se dit démocratique, le président souffrirait-il d’être raillé, caricaturé voire insulté ? Indubitablement les pontifes moralistes et la bien-pensance médiatique qui pullulent sur la webosphère me rétorqueront que l’insolence jure avec nos valeurs morales, religieuses et culturelles. Mais le Sénégal n’est pas une terre d’exception ou un havre d’anges où la liberté d’expression doit être méticuleusement contrôlée comme à l’époque médiévale. On se croit un peuple élu de Dieu, plus religieux, plus pudique plus attaché aux valeurs morales alors que nous sommes comme les autres nations avec nos tares, nos vices, nos défauts abyssaux et nos incomplétudes.
Un journaliste de Baltimore Sun a crucifié récemment le président américain sans aménités « Nous voudrions dire à l’imbécile heureux de Vladimir Poutine (Ndlr : Trump) qu’il ne trompe toujours pas la majorité des Américains sur le fait qu’il ne serait qu’un tout petit peu compétent pour occuper son poste actuel. Ou qu’il possède une once d’intégrité » avant de le traiter de vermine : « Mieux vaut avoir un peu de vermine qui habite dans le quartier qu’être de la vermine ». David Simon, un ancien journaliste du Baltimore Sun renchérit : « Nous sommes une ville peuplée de bons Américains qui méritent mieux que l'imposture, le raté égocentrique et vide qu'ils ont pour Président ».«Vermine, malhonnête, imposteur, raté égocentrique et vide », ces diatribes contre Trump et qui ne désacralisent en rien l’institution présidentielle de la nation la puissante du monde, qui oserait au Sénégal les utiliser contre Macky sans tomber sous le coup du délit hérésiarque d’offense au chef de l’Etat ?
Dans l’édition de l’hebdomadaire Marianne du 7 au 13 août 2010, Jean-François Kahn, journaliste fondateur dudit magazine, avait traité à la une, le président Sarkozy de voyou de la République. Certes, il y a eu des réactions contradictoires sur l’emploi du terme « voyou » mais jamais il n’est venu à l’esprit de Sarkozy d’user de l’article afférent au délit d’offense au chef de l’Etat. Qui aurait le toupet de qualifier le président sénégalais de « voyou » sans courir le risque de séjourner à Rebeuss ?
Il n’y a que dans nos micro-Etats avec des chefs d’Etat infatués de leur personne où leur valetaille judiciaire passe tout leur temps à traquer des mots qui écorchent la soi-disant honorabilité de l’institution présidentielle au lieu de se focaliser sur les vrais scandales politiques et financiers qui assaillent la République.
Le citoyen Massamba Ndiaye, dans une de ses contributions écrit ceci : « Évoquer le motif d’offense à toute critique virulente à l'action politique du président de la République constitue une entrave grave à la liberté d'expression du citoyen. Dire une vérité même crue au chef de l’État en quoi constitue-t-elle une insulte, un outrage ? Les autorités publiques doivent apprendre à accepter les critiques à partir du moment où les citoyens décident librement de leur confier leur destin. C’est pour cela que les juges doivent prendre leur responsabilités et refuser de suivre le réquisitoire des magistrats du parquet pour condamner n’importe quel citoyen ou opposant politique pour délit d’opinion ». Malheureusement chaque fois qu’une affaire pareille atterrit chez le doyen des juges d’instruction, il s’ensuit l’inculpation et le mandat de dépôt. Mais personne ne peut plus imposer l’omerta aux citoyens quoique cela puisse leur coûter. Grand Alymana Bathily, éditorialiste à SenePlus, indigné par l’arrestation de la jeune journaliste Oulèye Mané, l’avait fait savoir sans circonlocution au président Sall dans sa publication du 10/08/2017, en ces termes : « C’est vrai qu’il y a toutes sortes de photos montages, de vidéos et de textes insultants à votre égard sur la toile. Sachez monsieur le président qu’il y en aura toujours et de plus en plus. Les condamnations à la prison et les amendes n’y feront rien. Considérez qu’il en circule 1000 fois plus encore chaque jour sur Macron, Merkel ou Trump. »
A défaut de réformer les articles liberticides qui peuplent le code pénal, nos gouvernants doivent faire fi des insultes en s’inspirant des sages conseils donnés par Sancho Panza à Don Quichotte : « Je ne mettrai en façon quelconque la main à l'épée, ni contre vilain ni contre chevalier, et que je proteste ici devant Dieu que je pardonne toutes les injures qu'on m'a faites et qu'on me fera... ».
Il est devenu de bon ton de s'attaquer aux personnes et non plus à leurs idées - Si les posts imputés à Adama Gaye par voie de presse sont exacts et qu'il en assume la paternité, il va falloir reconnaître qu'il aura péché par excès
Facebook a été lancé en 2004, soit il y a 15 ans. WhatsApp date de 2009 soit il y a 10 ans. En moins de 20 ans, ces espaces d’échanges, dits réseaux sociaux, ont connu un développement fulgurant. Ils semblent même avoir vocation à changer, de manière profonde et durable, les relations humaines, le rapport au Savoir et… aux pouvoirs ( !) Pour donner une échelle de l'amplitude des changements en cours, l'un des intervenants du cycle des « Ted's Conferences" disait déjà il y a quelques années : « WhatsApp a 4 ans, emploie 55 personnes et pèse 14 milliards de dollars. Comparativement, Peugeot, constructeur d’automobiles, a plus d'un siècle d'existence, emploie plus de 100.000 personnes et pèse… 12 milliards de dollars. » En une phrase ce conférencier souligne, à la fois la rapidité prodigieuse à laquelle les nouvelles richesses se créent, mais aussi le caractère volatile et immatériel de ces nouveaux services qui drainent les passions humaines et font la fortune de leurs promoteurs à la vitesse du son.
Nous changeons donc d’époque. De nouveaux paradigmes doivent être forgés pour faire face et…survivre. Les enjeux de la nouvelle économie, liée aux développements, encore à venir de l'intelligence artificielle et de la maîtrise du cyberespace, mériteraient un traitement approprié par nos pays qui pourraient faire des pas de géants dans des domaines qui sont à la portée de nos intelligences. Il suffirait de créer l’environnement favorable à l’éclosion des nombreux talents qui rongent leurs freins ou alors s'exportent, d'autant plus qu'il n'est plus nécessaire de se trouver physiquement là où l’on travaille ! Sujet trop vaste pour mon propos de ce jour.
Je vais m'interroger ici, actualité oblige, sur les distorsions qui se font jour sur les réseaux sociaux, et qui nous font prendre le mauvais versant de la pente du progrès. Alors que d'autres choix, plus passionnants, sont possibles.
En effet, le développement sans brides des Nouvelles Technologies de l’Information et de la communication (NTIC) a produit, notamment dans notre pays, un type de discours et de travers dont la particularité est le désir de heurter pour se faire remarquer. Depuis notamment « les lignes ennemies » titre de la chronique de Souleymane Jules Diop (SJD) devenu ministre après avoir trempé sa plume dans le fiel durant les deux mandats du président Abdoulaye Wade, il est devenu de bon ton de s'attaquer aux personnes et non plus à leurs idées ou opinions exprimées. La vie privée n’étant plus une frontière. L'émission radiophonique via internet de SJD « Degg Deugg » qui reprenait en langue nationale wolof l'essentiel de ses écrits en français, était de la même veine, avec l'avantage de démultiplier son impact. S'il faut trouver un inspirateur à la prolifération des discours incendiaires sur le web, il faut remonter au moins à ces années-là. N'est ce pas Madiambal Diagne ?
Le mal est donc profond, plus ou moins lointain et, si l'on n'y prend garde, définitivement installé. D'ailleurs, les forums de plusieurs sites internet sont de véritables caniveaux où se débattent, dans la fange de leurs propos malodorants, une espèce nouvelle de prédateurs : les courageux anonymes. C'est en effet forts d'une impunité relative que cette espèce prolifère et.. prospère ( ?) Car il semblerait que certains gagnent ainsi leur pitance quotidienne. On peut se demander pourquoi, les services du ministère de la Justice n'ont jamais diligenté des enquêtes pour assainir ces bas-fonds et limiter les nuisances causées par tous ces psychopathes … Techniquement rien ne s'y oppose. On serait alors surpris de découvrir qui se cache derrière certaines adresses IP !
Cela étant dit, l’actualité récente est marquée par l'arrestation de deux « activistes » qui eux au moins s'affichent et défendent, à visage découvert, leurs opinions. On peut ne pas les partager mais nul ne pourrait leur reprocher une quelconque lâcheté. Identifiables, il devrait suffire de leur porter la réplique de face dans le cadre d'un débat public contradictoire sur la RTS chaîne de télévision et de radiodiffusion qui nous appartient à tous. Nous aurions presque tendance à l'oublier.
Pour ce qui est de Guy Marius Sagna, et depuis le temps qu'il investit l’espace public, aucun débat contradictoire ne lui aura été sérieusement opposé par ceux qui auraient des arguments pour ce faire. Il est présent dans plusieurs manifestations et paie souvent de sa personne la défense de ses idées. Si les raisons de son arrestation sont celles évoquées dans la presse, elles semblent plutôt minces. Rien de vraiment périlleux pour la République ne suinte des propos qu'on lui prête. On a vu et entendu pire dans notre pays où la liberté d’expression est constitutive de l'ADN citoyen. A moins que la fébrilité de nos autorités ne s'explique par un certain agacement de la France. Les intérêts français sont, en effet, la cible privilégiée de Guy Marius Sagna qui a une autre idée des intérêts du Sénégal et de l'Afrique. Ce qui n'est pas criminel que je sache !
Pour ce qui concerne Adama Gaye, journaliste de talent et professionnel chevronné, si les posts qui lui sont imputés par voie de presse sont exacts et qu'il en assume la paternité, il va falloir reconnaître qu'il aura péché par excès. Tant la forme que le fond, s'il en est, des posts diffusés à travers les médias en ligne ne correspondent pas à ce qu'il a incarné de meilleur jusqu’ici. Plume distinguée des belles années du Quotidien National, Le Soleil, il a mené une carrière internationale honorable jalonnée de spécialisations diverses. Ayant plusieurs fois échangé avec lui sur sa page Facebook, j’ai pu noter la virulence de certains de ses propos. Question de tempérament et colère certainement légitime. Pour autant, et si ce qui a été publié est avéré et lui était opposable, je trouve indéfendables les propos qui lui sont attribués. Il a suffisamment de ressources intellectuelles et linguistiques pour dire son fait à n’importe qui avec hauteur et discernement.
Pour cette raison, je ne signerai pas la pétition qui confond, dans une même cause, Guy Marius Sagna et Adama Gaye. Deux causes qui ne me semblent pas de même nature en l’occurrence. Les amalgamer dans la notion de « liberté d’expression » me semble hasardeux. Même si je souhaite vivement qu’ils retrouvent la liberté. Rebeuss n'est pas la place de ceux qui n'ont ni tué, ni volé, ni violé ! Il est regrettable, à cet égard, que dans notre pays les canaux de médiation soient obstrués à un point tel que les missions de bons offices qui auraient permis de désamorcer certaines crises soient devenues quasi inexistantes. Il est vrai que le président Macky Sall semble plus à l'aise dans l’adversité que dans la recherche et la construction de consensus forts et refondateurs. A de rares exceptions près d'ailleurs, la classe politique actuelle affectionne les effets de manches diurnes et les négociations nocturnes. Une manière de faire de la politique plutôt moyenâgeuse…
Au demeurant, je trouve les diligences du parquet particulièrement discriminatoires. Des personnalités de premier plan, aujourd’hui au pouvoir ou dans les bonnes grâces de celui-ci, ont tenu des propos peu amènes à l'endroit de monsieur le président de la République ou de notables de notre cité. Ces personnes, dont les propos sont encore vivaces sur YouTube ou autres archives écrites conservées par des internautes, sont disponibles et faciles d’accès. Et pourtant, certains font mine de n'avoir jamais rien entendu de tel. Cela commence à être tellement flagrant, ce deux poids et deux mesures, que le véritable danger qui pèse sur notre système démocratique est à rechercher de ce coté-la…
Revenons au potentiel énorme, en termes de création de richesses et d'emplois qu'offre à l'Afrique l’avènement de la nouvelle économie. Au lieu de nous égarer dans les méandres de vocaux sordides à partager entre oisifs aigris, inventons une vision d'avenir qui nous fasse entrer de plein pied dans une nouvelle ère de progrès. Il suffit de voir autour de soi ce que font des jeunes entrepreneurs sénégalais en développant leurs affaires par le e-commerce. Envisager le potentiel de l'irrigation assistée par ordinateur. Comprendre la simplification et la démocratisation des procédures d'une administration très hautement informatisée. Et tant de potentiels qui dorment faute d'un leadership adéquat. Je rencontre des tas de jeunes gens qui pourraient faire du Sénégal entier une start-up ! Ouvrons leur des espaces d’expression de leurs rêves. Les générations qui montent n'ont pas connu la guerre froide, ni intégré ses schèmes manichéens. Nos enfants sont aptes à conquérir le monde ! A nous de leur en donner la possibilité.
L'erreur est de croire qu'un pays peut se développer avec un plan. Un pays est entraîné par une vision. Le plan vient après. Lorsque vous voulez construire une maison et que vous allez voir un architecte, vous lui déclinez votre vision. Votre rêve. Il le décline en plans. Puis il en confie les quantifications à des ingénieurs qui les font, à leur tour, réaliser par des constructeurs. Notre pays a besoin de générer une vision, de stimuler les rêves de ses habitants. La vision doit être le fruit d'intelligences diverses et non une recette de cabinet de consultants, encore moins une ordonnance des Institutions de Bretton Woods. C'est cela que les peuples attendent de leurs élites : être tirées vers le haut. Toujours plus haut !
Devrons-nous encore attendre longtemps ?
par Daouda Gueye
À PROPOS DU CONCEPT "FRANCE DÉGAGE"
Ce slogan vise la France institutionnelle qui en collusion avec le capitalisme, vampirise les peuples ici en Afrique francophone et ailleurs - Comment pouvons-nous vivre la souveraineté monétaire pendant que notre monnaie est frappée en France ?
Nous tenons à apporter des précisions après la lecture du texte de tonton Demba Ndiaye intitulé "Les sales coups d'hivernage d’un État voyou", publié sur seneplus.com, le 29 juillet 2019. Si notre réaction a tardé, c'est dû, comme vous le savez, au fait que tout notre psychisme, toute notre énergie sont polarisés aujourd'hui sur le combat contre l'arbitraire de la détention de notre camarade Guy Marius Sagna, combat que nous partageons sans doute avec tonton Demba Ndiaye et d'autres défenseurs des libertés.
Nous faisons nôtre le tableau peint sur tous ses aspects, et nous nous inclinons devant le style et la liberté de ton de l'oncle Demba Ndiaye qui en rendent la contemplation agréable. Et pourtant, ce sont nos misères, notre faillite (celle de notre État), bref ce que nous n'aimerions pas voir qui est représenté sur ce tableau. Mais n'est-ce pas précisément là le lieu de l'art qui, d'après le philosophe de Koenigsberg, n'est pas la représentation d'une belle chose, mais la belle représentation d'une chose ?
Ceci étant dit, nous apprécions également l'esprit de tolérance que transpire à grosses gouttes ce passage : "Je suis opposé au délirant slogan de « France dégage », mais je serai toujours aux côtés de ceux qui le hurlent ; pour qu’ils aient ce droit." Un tel esprit devrait être le socle du jeu intellectuel, du jeu politique. Alors tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles parmi tous les agencements possibles.
En revanche, et c'est la précision que nous tenons à apporter, tonton Demba Ndiaye, avec lui beaucoup de nos compatriotes d'ailleurs, semble ne pas bien saisir le contenu notionnel du concept "France Dégage". Nous comprenons qu'à priori ce "slogan" rebute tous ceux qui font l'effort d'une élévation intellectuelle dans une perspective internationaliste. Pourtant, le FRAPP est dans le même effort.
Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste, Populaire et Panafricaine (FRAPP) est né en 2017 d'une jonction entre dix-sept organisations autour d'une campagne dénommée "Pour la SOUVERAINETÉ MONÉTAIRE, France Dégage". "France Dégage vise qui ?", demande l'oncle Demba Ndiaye. En fait, la cible ce n'est pas le peuple français dont tout ou partie est autant opprimé, exploité par les mêmes qui oppriment, exploitent le nôtre. France Dégage vise la France institutionnelle qui en collusion avec le capitalisme vampirise les peuples ici en Afrique francophone et là-bas en France.
Comment prétendre à la souveraineté monétaire sans se battre pour que la France Dégage des conseils d'administration de nos banques centrales où elle détient un droit de véto ? Comment pouvons-nous parler d'une souveraineté monétaire quand nos réserves de change restent entre les serres de la France ? Comment pouvons-nous vivre la souveraineté monétaire pendant que notre monnaie est frappée dans une petite commune en France ?
C'est en ce sens que nous crions "France Dégage !". Et nous savons que tonton Demba l'a déjà hurlé, et continuera de crier avec nous : Pour la souveraineté monétaire, France Dégage.
Daouda Gueye de Pikine Frapp / France Dégage
"QUE LES DÉPUTÉS DE MACKY N'ESPÈRENT PAS FAIRE PASSER LE DOSSIER DES 94 MILLIARDS À LA TRAPPE"
Ousmane Sonko apporte la réplique à la Commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale qui a blanchi Mamour Diallo dans l’affaire relative au titre foncier 1451/R
Ousmane Sonko apporte la réplique à la Commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale qui a blanchi Mamour Diallo dans l’affaire des 94 milliards de francs CFA relative au titre foncier 1451/R. Face à la presse, ce vendredi 2 juillet 2019, à son siège Ousmane Sonko a qualifié les membres de la commission d’enquête parlementaire de complices de Mamour Diallo pour détournements de deniers publics. « Les membres de cette commission avaient deux objectifs à savoir absoudre Mamour Diallo et ternir l’image de Ousmane Sonko », a déclaréle leader de Pastef. Qui annonce qu’il va trainer en justice tous les membres de cette commission parlementaire pour divulgation de secrets de l’enquête. « Ils n’ont pas le droit de communiquer sur les résultats de l’enquête. Nous les poursuivrons tous pour violation de secret de l’instruction. Ils sont trop petits pour m’intimider », annonce-t-il.
« J’ai une dizaine de dossiers scandaleux qui inculpent Mamour Diallo »
Poursuivant son propos, il déclare haut et fort qu’il maintient ses accusations de fraude fiscal, faux et usage de faux et concussion dans ce dossier de 94 milliards de francs CFA. A l’en croire, la procédure utilisée par Mamour Diallo avec la complicité de certains hommeS d’Etat est assise sur du faux. « C’est un crime financier qu’il a commis. Je maintiens que la moitié de la somme est déjà décaissée et si la justice me convoque je leur communiquerai le compte bancaire dans lequel l’argent a transité. Si la Justice ne le fait pas, je distribuerai dans les prochains jours les documents à la presse. J’ai une dizaine de dossiers scandaleux qui inculpent Mamour Diallo », révèle Sonko.
« Je vais saisir le doyen des juges avec constitution de partie civile »
Dans le même sillage, Ousmane Sonko a fait savoir qu’il ne va plus saisir le procureur de la République, Serigne Bassirou Gueye qu’il considère comme un militant de « L’alliance pour la république ». Ainsi, il a annoncé la saisine du Doyen des juges avec constitution de partie civile pour que la vérité éclate dans cette affaire. « Je ne vais plus saisir le procureur de la République parce que nous l’avons déjà fait et, cela n’a abouti à rien. Nous ne lui faisons plus confiance. Nous allons saisir directement le Doyen des juges pour l’ouverture d’une information judiciaire. Nous avons déjà commis un pool d’avocats pour assurer notre défense », annoncé le leader de Pastef. Qui n’a pas manqué de demander au président de la République de revenir à raison et de rectifier ses erreurs pendant qu’il est temps. « Macky Sall ne peut négocier qu’avec les condamnés. Il ne traite qu’avec des gens qui ont maille à partir avec la justice comme Franck Timis. Nous lui demandons de revenir à la raison parce que le pouvoir n’est pas éternel », prévient-il.
Avant de clore son propos, Ousmane Sonko a réitéré son soutien à l’activiste Guy Marius Sagna , en détention provisoire à la maison d’arrêt de Rebeuss avant de demander aux populations de sortir massivement prendre part à la manifestation de "Aar Li Nu Book" prévue ce vendredi 2 juillet 2019 à 15h.
par Charles Faye
AUDIO
L'HEURE EST GRAVE !
Chers messieurs, dames émergentistes où est passé la tune ? Comment est-on passé des promesses du gap distributeur à tout va, à la dèche qui n’épargne plus personne. Même pas les haut d’en haut ?
Je ne sais si tout le monde vit la même galère financière, ou alors, suis-je le seul à dégoupiller d’une embellie générale, de laquelle je me suis dépareillé, pour ne voir que le système est assez nanti. Et que tout le monde se la coule suffisamment douce, pour exploser, au moment opportun, le volumineux coffre-fort de Baye Aladji, dont Adja Marème vantera à forts ngoyane, les mérites de sa gestion émérite, en claquant, comme seules savent le faire nos belles Sénégalaises, le chiffre d’affaire réalisé, si ce ne sont les tontines ou retombées d’investissements et autres placements nationaux de notre vaillant secteur privé désargenté ?
L’heure est grave.
La tabaski approche, à grandes pattes gambadées de ladoum, et point de généreux preneurs, dans cette anarchie citadine, instaurée en mode de gouvernance sociale, de la fête la plus importante et populaire du pays.
Un autre problème me diriez-vous, dont il conviendrait de faire tout un tintamarre. La tabaski ce n’est pas le foutoir, et Dakar qui en a marre du désordre, n’est pas un enclos à ciel ouvert !
Mais chaque chose en son temps et celui qui urge, est de savoir où trouver le fric qui fait grandement défaut aux concepteurs de l’émergence.
Chers messieurs, dames émergentistes où est passée la tune ?
Comment est-on passé des promesses du gap distributeur à tout va, à la dèche qui n’épargne plus personne. Même pas les haut d’en haut ? Notamment ces cols blancs du secteur des BTP, qui crient leur ras-le-bol.
Il paraîtrait que près de 3000 de leurs travailleurs seraient en sursis, à cause d’arriérées de paiement qui s’élèveraient à plus de 250 milliards de francs CFA.
J’entends même dire que tous les grands chantiers de l’Etat sont à l’arrêt pour défaut de cash. Tout comme, j’ai cru entendre que la très importante Délégation générale des pôles urbains du très silencieux Seydou Sy Sall n'est pas dans le flow. Pas un Kopeck de reçu en 2019 !
Pas besoin en tout cas d’un bac plus 50 pour comprendre que ce n’est pas le Pérou et que le Trésor de l’émergence expire la tension financière et ne fait pas dans le blow.
Les délestages de dame Senelec sont de plus en plus fréquents. Ce n’est pas encore l’inquiétude, mais il y a de quoi être sur les dents.
Encore heureux que le prix du baril du pétrole ne flambe et que le dollar ne se hisse sur les incertitudes de l’Euro et de son Union en perte de vitesse.
Moi qui me disais : enfin une tabaski digne de l’émergence, me voilà encore parti de l’endroit pour l’envers et un appel à la mobilisation générale de solidarité, pour une tabaski partagée et dans la dignité.
Je ne regarde pas du côté du Maroc, mais il est temps de s’inspirer du courage de souverain et d’apporter les corrections nécessaires à ce manque de tunes qui nous pourrit la vie.
D ‘ici là, ne me parlez pas d’émergence d’autant que cela ne fait pas tendance dans cette immersion de pensions ! Normal, je n’ai pas la pêche, tout est à la dèche ! Pardon !
Joummah Moubarak et bon week-end à tous !
par Nioxor Tine
DIALOGUE OU CONFRONTATION ?
Il est difficile de comprendre les atermoiements des ténors de BBY sur la nécessité de revoir leur copie. Il ne leur est plus possible de gouverner comme ils l’ont fait durant le premier mandat, car la base sociale de leur régime est en train de rétrécir
D’un côté, les autorités politiques proclament leur volonté inébranlable de tenir un dialogue avec les forces vives de la Nation. De l’autre, elles accroissent la tension ambiante, en brimant les libertés d’expression et de manifestation et en emprisonnant, à tour de bras, des citoyens, surtout coupables de continuer à exiger la transparence dans la gestion des ressources publiques, au-delà des arguties juridiques concoctées par un ministre zélé et son procureur.
Cette manière de faire est en train de décrédibiliser le processus de concertation ainsi que les acteurs politiques, qui lui sont favorables. À ne considérer que le dialogue politique, portant principalement sur les questions électorales, son opportunité et sa pertinence sont profondément remises en cause par les tentatives de report unilatéral des prochaines élections locales et le refus obstiné de la coalition au pouvoir, d’abroger la loi scélérate sur le parrainage.
Que dire alors de cette atmosphère délétère que nous vivons depuis le hold-up électoral du 24 février dernier ?
Il est clair que nous vivons une crise sociopolitique manifeste, qui ne constitue qu’un retour de manivelle d’une pseudo-victoire électorale, obtenue au forceps et reposant sur des engagements faits durant la campagne électorale, que la situation économique du pays ne permet plus de tenir. Il en est ainsi des postes juteux des transhumants, des promesses d’emploi aux militantes apéristes de la banlieue, aux jeunes de Fatick et même aux marrons du feu.
La majorité est aussi victime du « syndrome du dernier mandat » lié au fait que la seule personne capable de fédérer les forces disparates de Benno Bokk Yakaar, à savoir, le président de la république ne peut plus rempiler et voit donc son autorité s’étioler, à mesure qu’approche la date fatidique des présidentielles de 2024.
De fait, la situation est caractérisée par d’inquiétants soubresauts au sein du pouvoir de Macky Sall, confronté à la quadrature du cercle sur le scandale Pétrotim, sans oublier des prémisses de plus en plus irréfutables d’un ajustement structurel inéluctable. Et comme pour corser l’addition, des phénomènes étranges, à forte connotation mystique se déroulent sous nos yeux d’africains superstitieux, depuis l’incendie mystérieux de la voiture présidentielle jusqu’à la disparition prématurée d’éminentes personnalités politiques de la majorité, en passant par les multiples frondes au sein de cercles très proches du président.
Mais ne nous y trompons pas !
Les causes de la défiance populaire, qui gagne en ampleur, n’ont rien de surnaturel. Elles ont trait au renchérissement du coût de la vie, dont la récente hausse du carburant est emblématique. Elles relèvent également de la dette intérieure, qui étouffe les entreprises du bâtiment, les établissements privés d’enseignement supérieur et beaucoup d’autres sociétés, auxquelles l’État doit beaucoup d’argent.
Au niveau du monde rural, les arriérés de bourses de sécurité familiale et les retards préoccupants de la pluviométrie augurent de lendemains cauchemardesques.
Ces difficultés économiques, qui n’épargnent que les cercles les plus proches du pouvoir, sont à l’origine de la détérioration du climat social, que les bureaucraties syndicales ont de plus en plus du mal à juguler, face au mécontentement des militants de base. Elles expliquent également l’insécurité croissante, avec de nouvelles formes de banditisme, auxquelles nos forces de sécurité ne sont pas préparées.
Face à ce tableau angoissant, très évocateur d’une explosion sociale imminente, il est difficile de comprendre les atermoiements des ténors de Benno Bokk Yakaar sur la nécessité de revoir leur copie.
Il ne leur est plus possible de gouverner comme ils l’ont fait durant le premier mandat, car la base sociale de leur régime est en train de rétrécir comme une peau de chagrin. Les masses fondamentales, longtemps envoûtées par les artifices de la communication présidentielle, ont de plus en plus l’impression d’être laissées pour compte par des politiques, dont les fruits attendus à l’entame de ce second mandat, sont loin d’avoir tenu la promesse des fleurs.
Elles attendent, de toute urgence, la rectification du processus électoral, la libération des prisonniers et otages politiques ainsi que la fin de l’impunité pour les hommes du pouvoir. Elles exigent aussi la refondation des institutions, une revalorisation de leur pouvoir d’achat, des solutions au chômage des jeunes, la réforme profonde des politiques publiques de santé, d’éducation, de sécurité, de transport...etc.
Elles ne comprennent pas l’attitude agressive des faucons du palais, - adeptes des libertés de répression et d’oppression à l’encontre de l’opposition - qui ne fait que favoriser une confrontation, qui pourrait être salutaire, si elle devait déboucher sur l’éviction de ce régime calamiteux et des perspectives d’une véritable alternative civile, pacifique au profit des masses laborieuses.
Malheureusement, en lieu et place d’un front unitaire reposant sur un programme alternatif, l’opposition offre le visage de la division, du culte des messies et des manœuvres politiciennes, à forte connotation crypto-personnelle. Elle devrait se ressaisir et faire preuve de plus de responsabilité, d’autant que notre pays est devenu de fait un pays pétrolier et gazier, avec tous les risques attachés à ce nouveau statut.
APPEL À CANDIDATURE POUR LE PRIX SARRAOUNIA DE LA FICTION JEUNE ADULTE 2020
Le Prix décerné tous les deux ans récompensera les auteurs et illustrateurs africains qui auront produit les meilleurs manuscrits et ouvrages de fiction inédits, en langue anglaise, française, ouhaoussa, destinés aux jeunes adultes
SenePlus publie ci-dessous, l'appel à candidature pour le Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte, édition 2020, récompensant la production africaine des meilleurs manuscrits et ouvrages de fiction inédits, en langue anglaise, française, ouhaoussa, destinés aux jeunes adultes.
"La filière Arts et Culture de l’Université Abdou Moumouni au Niger et la maison d’édition Amalion au Sénégal ont le plaisir de vous annoncer l’appel à candidature pour le Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte afin de contribuer à accroître l’offre de lecture pour les jeunes adultes africains et à promouvoir une littérature qui aide à mieux comprendre le monde des adolescents africains. Le Prix Sarraounia décerné tous les deux ans récompensera les auteurs et illustrateurs africains basés en Afrique qui auront produit les meilleurs manuscrits et ouvrages de fiction inédits, en langue anglaise, française, ouhaoussa, destinés aux jeunes adultes.
Pour l’édition 2020, le lauréat recevra 1.000 euros, et le manuscrit gagnant sera publié et diffusé par Amalion et ses partenaires à partir de mai 2020. Le Prix Sarraounia mettra à profit toutes les technologies des médias traditionnels et numériques afin de diffuser ses activités et atteindre le public concerné. Le Prix Sarraounia travaillera à la promotion des auteurs et de leurs ouvrages dans plusieurs forums auprès des acteurs du livre et du grand public.
Le règlement
Les règles, conditions et modalités de participation pour le Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte sont disponibles en intégralité sur le site www.sarraounia.com. La participation au Prix Sarraounia entraîne l’acceptation par le candidat du règlement dans son intégralité et sans réserve. Ce règlement est accessible pendant la durée du Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte sur Internet à l’adresse www.sarraounia.com. Pour participer, le/la candidat/e doit remplir le formulaire de participation disponible sur le site www.sarraounia.com. Ce siteweb sera le point focal pour toute l’information concernant le Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte.
La participation au Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte est gratuite et elle est ouverte à toute personne physique majeure ou mineure ayant la nationalité d’un pays africain et résidant dans le continent et qui a écrit une œuvre de fiction, illustrée ou non-illustrée, en langue anglaise, française, ou haoussa. Toute œuvre déjà publiée sur un support numérique ou papier ayant fait l’objet d’un contrat d’auteur ne pourra être acceptée.
S’agissant des mineurs au regard de la loi, leur participation est subordonnée à l’obtention d’une autorisation parentale (ou de la personne titulaire de l’autorité parentale).
Il est précisé que chaque candidat ne pourra participer qu’une seule fois. La collaboration entre deux écrivains ou entre un écrivain et un illustrateur sera considérée comme une seule candidature.
En prenant part au Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte, chaque candidat garantit que le texte est original, qu’il est / ou ils sont l’unique (s) auteur(s) du texte présenté, qu’il n’y est fait aucun emprunt ou contrefaçon relative à des œuvres protégées existantes et, de manière générale, garantit de ne pas soumettre des éléments qui portent ou pourraient porter atteinte aux droits de propriété intellectuelle ou à un quelconque droit de tiers notamment au titre de la diffamation.
L’inscription et le dépôt de candidature au Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte édition 2020 se font du 30 juin 2019 au 30 septembre 2019. Toute soumission faite en dehors du délai indiqué ci-dessus ne sera pas prise en compte.
Il est fortement conseillé aux candidats de ne pas attendre le dernier jour pour soumettre leurs candidatures.
Seul le lauréat sélectionné sera informé à travers aux coordonnées mentionnées dans le formulaire de participation.
Une cérémonie de remise de prix se tiendra en avril 2020 à Niamey, où le/la lauréat(e) sera invité(e) à se rendre à ladite cérémonie. Le voyage et le séjour du/de la lauréat/e seront pris en charge par le Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte.
Le candidat gagnant autorise le Prix Sarraounia et Amalion et ses partenaires à éditer, à publier et à diffuser l’ouvrage dans le monde entier.
CALENDRIER
30 juin 2019 : Lancement des inscriptions et dépôt de candidature en ligne.
30 septembre 2019 : Date limite de réception de candidature.
15 novembre 2019 : Délibération du Jury
15 décembre 2019 : Annonce officielle de lauréat.
15 avril 2020 : Cérémonie officielle de remise du Prix
15 mai 2020 : Sortie de l'ouvrage de lauréat
Partenaires
La filière Arts & Culture de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger offre des cursus en Arts et Culture de la License 3 au Doctorat. Ces cursus mêlent connaissances théoriques, apprentissages techniques et pratiques artistiques, accueillent des artistes en résidence de création, proposent des Master Class et des séminaires. Des stages professionnels au niveau local et international renforcent le volet professionnalisation. Les domaines de recherche en master et doctorat visent à valoriser le patrimoine artistique et culturel, à questionner les pratiques et à impacter les politiques.
Plus qu’un simple projet éditorial, Amalion a été fondée en 2009 à Dakar, Sénégal pour la publication et la dissémination du savoir africain pour renforcer la compréhension de l’humanité. Son but est de promouvoir une compréhension plus large de l’Afrique et de ses peuples en travaillant avec des auteurs, afin de diffuser ce savoir auprès d'une vaste audience sur le continent et ailleurs. Amalion publie des essais et des ouvrages littéraires en anglais et en français. http://www.amalion.net
Plus de 250 milliards de francs Cfa, c’est le montant de la dette intérieure que l’Etat doit aux travailleurs du secteur du Bâtiment et travaux publics (Btp). En conférence de presse hier à la Bourse du travail, les syndicalistes se disent prêts à descendre dans la rue pour que les entreprises entrent dans leurs fonds.
La dette intérieure du Sénégal concernant le secteur du Bâtiment et des travaux publics (Btp) est estimée à plus de 250 milliards de francs Cfa. La part que l’Etat doit aux entreprises sénégalaises en charge du projet du Train express régional (Ter) est évaluée à plus de 70 milliards de francs Cfa. Il s’agit des 5 majeures, à savoir le Consortium d’entreprises (Cde), la Soseter, la Compagnie sahélienne d’entreprises (Cse), Eiffage Sénégal, Getran. La révélation est du secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la construction de bâtiments et Tp privés du Sénégal (Sntc/Btp). Pour M. Diarraf Ndao, une dette évaluée à cette somme est devenue «inquiétante, à la limite alarmante». Selon lui, cela fait plus de 10 mois que l’Etat n’a payé aucune entreprise. D’ailleurs, il met au défi le ministre des Finances et du budget, qui a déclaré que l’Etat ne doit rien aux entreprises, de jurer la main sur le Coran. «Il ne le fera jamais. On ne dit pas la vérité au président de la République», atteste le syndicaliste. Il considère que la réaction du gouvernement à la suite de leur première sortie n’est qu’«une goutte d’eau dans l’océan».
Cette situation n’est pas sans conséquences, selon Diarraf Ndao qui informe que pour le cas du Ter, sur les 2 800 travailleurs engagés au départ, plus de 2 500 sont aujourd’hui licenciés. La faute, dit-il, l’ardoise que l’Etat doit à ces groupements qui ont réalisé le Ter est devenue très importante. Du coup, plusieurs chantiers sont à l’arrêt, des travailleurs envoyés en chômage technique, des fournisseurs qui attendent toujours leur argent. Les travailleurs en plus font face à des conséquences sociales «incalculables», relatives au problème lié au paiement du loyer, à la question des avances de Tabaski. «Quels que soient les efforts consentis par le gouvernement du Sénégal, nous estimons que la question de la dette dans le secteur du bâtiment devrait trouver une solution parce que les travailleurs sont fatigués. La Cnts sera au côté des travailleurs du secteur du bâtiment et partagera avec eux tous leurs plans d’actions. Nous pensons que les autorités vont nous entendre et particulièrement le président de la République et le ministre des Finances. On ne peut pas faire la sourde oreille devant des milliers et des milliers de travailleurs qui sont confrontés à des situations de ce genre», estime Mody Guiro, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts).
Il a interpellé le ministre des Finances et du budget Abdoulaye Daouda Diallo pour que, dans les délais les plus proches, une concertation soit engagée pour trouver des solutions à ce problème. La confédération s’engage à être aux côtés des travailleurs qui n’excluent pas de manifester pour se faire entendre.