SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
18 juillet 2025
par Amadou Tidiane Wone
CE QUE JE CROIS !
Il est devenu de bon ton de s'attaquer aux personnes et non plus à leurs idées - Si les posts imputés à Adama Gaye par voie de presse sont exacts et qu'il en assume la paternité, il va falloir reconnaître qu'il aura péché par excès
Facebook a été lancé en 2004, soit il y a 15 ans. WhatsApp date de 2009 soit il y a 10 ans. En moins de 20 ans, ces espaces d’échanges, dits réseaux sociaux, ont connu un développement fulgurant. Ils semblent même avoir vocation à changer, de manière profonde et durable, les relations humaines, le rapport au Savoir et… aux pouvoirs ( !) Pour donner une échelle de l'amplitude des changements en cours, l'un des intervenants du cycle des « Ted's Conferences" disait déjà il y a quelques années : « WhatsApp a 4 ans, emploie 55 personnes et pèse 14 milliards de dollars. Comparativement, Peugeot, constructeur d’automobiles, a plus d'un siècle d'existence, emploie plus de 100.000 personnes et pèse… 12 milliards de dollars. » En une phrase ce conférencier souligne, à la fois la rapidité prodigieuse à laquelle les nouvelles richesses se créent, mais aussi le caractère volatile et immatériel de ces nouveaux services qui drainent les passions humaines et font la fortune de leurs promoteurs à la vitesse du son.
Nous changeons donc d’époque. De nouveaux paradigmes doivent être forgés pour faire face et…survivre. Les enjeux de la nouvelle économie, liée aux développements, encore à venir de l'intelligence artificielle et de la maîtrise du cyberespace, mériteraient un traitement approprié par nos pays qui pourraient faire des pas de géants dans des domaines qui sont à la portée de nos intelligences. Il suffirait de créer l’environnement favorable à l’éclosion des nombreux talents qui rongent leurs freins ou alors s'exportent, d'autant plus qu'il n'est plus nécessaire de se trouver physiquement là où l’on travaille ! Sujet trop vaste pour mon propos de ce jour.
Je vais m'interroger ici, actualité oblige, sur les distorsions qui se font jour sur les réseaux sociaux, et qui nous font prendre le mauvais versant de la pente du progrès. Alors que d'autres choix, plus passionnants, sont possibles.
En effet, le développement sans brides des Nouvelles Technologies de l’Information et de la communication (NTIC) a produit, notamment dans notre pays, un type de discours et de travers dont la particularité est le désir de heurter pour se faire remarquer. Depuis notamment « les lignes ennemies » titre de la chronique de Souleymane Jules Diop (SJD) devenu ministre après avoir trempé sa plume dans le fiel durant les deux mandats du président Abdoulaye Wade, il est devenu de bon ton de s'attaquer aux personnes et non plus à leurs idées ou opinions exprimées. La vie privée n’étant plus une frontière. L'émission radiophonique via internet de SJD « Degg Deugg » qui reprenait en langue nationale wolof l'essentiel de ses écrits en français, était de la même veine, avec l'avantage de démultiplier son impact. S'il faut trouver un inspirateur à la prolifération des discours incendiaires sur le web, il faut remonter au moins à ces années-là. N'est ce pas Madiambal Diagne ?
Le mal est donc profond, plus ou moins lointain et, si l'on n'y prend garde, définitivement installé. D'ailleurs, les forums de plusieurs sites internet sont de véritables caniveaux où se débattent, dans la fange de leurs propos malodorants, une espèce nouvelle de prédateurs : les courageux anonymes. C'est en effet forts d'une impunité relative que cette espèce prolifère et.. prospère ( ?) Car il semblerait que certains gagnent ainsi leur pitance quotidienne. On peut se demander pourquoi, les services du ministère de la Justice n'ont jamais diligenté des enquêtes pour assainir ces bas-fonds et limiter les nuisances causées par tous ces psychopathes … Techniquement rien ne s'y oppose. On serait alors surpris de découvrir qui se cache derrière certaines adresses IP !
Cela étant dit, l’actualité récente est marquée par l'arrestation de deux « activistes » qui eux au moins s'affichent et défendent, à visage découvert, leurs opinions. On peut ne pas les partager mais nul ne pourrait leur reprocher une quelconque lâcheté. Identifiables, il devrait suffire de leur porter la réplique de face dans le cadre d'un débat public contradictoire sur la RTS chaîne de télévision et de radiodiffusion qui nous appartient à tous. Nous aurions presque tendance à l'oublier.
Pour ce qui est de Guy Marius Sagna, et depuis le temps qu'il investit l’espace public, aucun débat contradictoire ne lui aura été sérieusement opposé par ceux qui auraient des arguments pour ce faire. Il est présent dans plusieurs manifestations et paie souvent de sa personne la défense de ses idées. Si les raisons de son arrestation sont celles évoquées dans la presse, elles semblent plutôt minces. Rien de vraiment périlleux pour la République ne suinte des propos qu'on lui prête. On a vu et entendu pire dans notre pays où la liberté d’expression est constitutive de l'ADN citoyen. A moins que la fébrilité de nos autorités ne s'explique par un certain agacement de la France. Les intérêts français sont, en effet, la cible privilégiée de Guy Marius Sagna qui a une autre idée des intérêts du Sénégal et de l'Afrique. Ce qui n'est pas criminel que je sache !
Pour ce qui concerne Adama Gaye, journaliste de talent et professionnel chevronné, si les posts qui lui sont imputés par voie de presse sont exacts et qu'il en assume la paternité, il va falloir reconnaître qu'il aura péché par excès. Tant la forme que le fond, s'il en est, des posts diffusés à travers les médias en ligne ne correspondent pas à ce qu'il a incarné de meilleur jusqu’ici. Plume distinguée des belles années du Quotidien National, Le Soleil, il a mené une carrière internationale honorable jalonnée de spécialisations diverses. Ayant plusieurs fois échangé avec lui sur sa page Facebook, j’ai pu noter la virulence de certains de ses propos. Question de tempérament et colère certainement légitime. Pour autant, et si ce qui a été publié est avéré et lui était opposable, je trouve indéfendables les propos qui lui sont attribués. Il a suffisamment de ressources intellectuelles et linguistiques pour dire son fait à n’importe qui avec hauteur et discernement.
Pour cette raison, je ne signerai pas la pétition qui confond, dans une même cause, Guy Marius Sagna et Adama Gaye. Deux causes qui ne me semblent pas de même nature en l’occurrence. Les amalgamer dans la notion de « liberté d’expression » me semble hasardeux. Même si je souhaite vivement qu’ils retrouvent la liberté. Rebeuss n'est pas la place de ceux qui n'ont ni tué, ni volé, ni violé ! Il est regrettable, à cet égard, que dans notre pays les canaux de médiation soient obstrués à un point tel que les missions de bons offices qui auraient permis de désamorcer certaines crises soient devenues quasi inexistantes. Il est vrai que le président Macky Sall semble plus à l'aise dans l’adversité que dans la recherche et la construction de consensus forts et refondateurs. A de rares exceptions près d'ailleurs, la classe politique actuelle affectionne les effets de manches diurnes et les négociations nocturnes. Une manière de faire de la politique plutôt moyenâgeuse…
Au demeurant, je trouve les diligences du parquet particulièrement discriminatoires. Des personnalités de premier plan, aujourd’hui au pouvoir ou dans les bonnes grâces de celui-ci, ont tenu des propos peu amènes à l'endroit de monsieur le président de la République ou de notables de notre cité. Ces personnes, dont les propos sont encore vivaces sur YouTube ou autres archives écrites conservées par des internautes, sont disponibles et faciles d’accès. Et pourtant, certains font mine de n'avoir jamais rien entendu de tel. Cela commence à être tellement flagrant, ce deux poids et deux mesures, que le véritable danger qui pèse sur notre système démocratique est à rechercher de ce coté-la…
Revenons au potentiel énorme, en termes de création de richesses et d'emplois qu'offre à l'Afrique l’avènement de la nouvelle économie. Au lieu de nous égarer dans les méandres de vocaux sordides à partager entre oisifs aigris, inventons une vision d'avenir qui nous fasse entrer de plein pied dans une nouvelle ère de progrès. Il suffit de voir autour de soi ce que font des jeunes entrepreneurs sénégalais en développant leurs affaires par le e-commerce. Envisager le potentiel de l'irrigation assistée par ordinateur. Comprendre la simplification et la démocratisation des procédures d'une administration très hautement informatisée. Et tant de potentiels qui dorment faute d'un leadership adéquat. Je rencontre des tas de jeunes gens qui pourraient faire du Sénégal entier une start-up ! Ouvrons leur des espaces d’expression de leurs rêves. Les générations qui montent n'ont pas connu la guerre froide, ni intégré ses schèmes manichéens. Nos enfants sont aptes à conquérir le monde ! A nous de leur en donner la possibilité.
L'erreur est de croire qu'un pays peut se développer avec un plan. Un pays est entraîné par une vision. Le plan vient après. Lorsque vous voulez construire une maison et que vous allez voir un architecte, vous lui déclinez votre vision. Votre rêve. Il le décline en plans. Puis il en confie les quantifications à des ingénieurs qui les font, à leur tour, réaliser par des constructeurs. Notre pays a besoin de générer une vision, de stimuler les rêves de ses habitants. La vision doit être le fruit d'intelligences diverses et non une recette de cabinet de consultants, encore moins une ordonnance des Institutions de Bretton Woods. C'est cela que les peuples attendent de leurs élites : être tirées vers le haut. Toujours plus haut !
Devrons-nous encore attendre longtemps ?
par Daouda Gueye
À PROPOS DU CONCEPT "FRANCE DÉGAGE"
Ce slogan vise la France institutionnelle qui en collusion avec le capitalisme, vampirise les peuples ici en Afrique francophone et ailleurs - Comment pouvons-nous vivre la souveraineté monétaire pendant que notre monnaie est frappée en France ?
Nous tenons à apporter des précisions après la lecture du texte de tonton Demba Ndiaye intitulé "Les sales coups d'hivernage d’un État voyou", publié sur seneplus.com, le 29 juillet 2019. Si notre réaction a tardé, c'est dû, comme vous le savez, au fait que tout notre psychisme, toute notre énergie sont polarisés aujourd'hui sur le combat contre l'arbitraire de la détention de notre camarade Guy Marius Sagna, combat que nous partageons sans doute avec tonton Demba Ndiaye et d'autres défenseurs des libertés.
Nous faisons nôtre le tableau peint sur tous ses aspects, et nous nous inclinons devant le style et la liberté de ton de l'oncle Demba Ndiaye qui en rendent la contemplation agréable. Et pourtant, ce sont nos misères, notre faillite (celle de notre État), bref ce que nous n'aimerions pas voir qui est représenté sur ce tableau. Mais n'est-ce pas précisément là le lieu de l'art qui, d'après le philosophe de Koenigsberg, n'est pas la représentation d'une belle chose, mais la belle représentation d'une chose ?
Ceci étant dit, nous apprécions également l'esprit de tolérance que transpire à grosses gouttes ce passage : "Je suis opposé au délirant slogan de « France dégage », mais je serai toujours aux côtés de ceux qui le hurlent ; pour qu’ils aient ce droit." Un tel esprit devrait être le socle du jeu intellectuel, du jeu politique. Alors tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles parmi tous les agencements possibles.
En revanche, et c'est la précision que nous tenons à apporter, tonton Demba Ndiaye, avec lui beaucoup de nos compatriotes d'ailleurs, semble ne pas bien saisir le contenu notionnel du concept "France Dégage". Nous comprenons qu'à priori ce "slogan" rebute tous ceux qui font l'effort d'une élévation intellectuelle dans une perspective internationaliste. Pourtant, le FRAPP est dans le même effort.
Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste, Populaire et Panafricaine (FRAPP) est né en 2017 d'une jonction entre dix-sept organisations autour d'une campagne dénommée "Pour la SOUVERAINETÉ MONÉTAIRE, France Dégage". "France Dégage vise qui ?", demande l'oncle Demba Ndiaye. En fait, la cible ce n'est pas le peuple français dont tout ou partie est autant opprimé, exploité par les mêmes qui oppriment, exploitent le nôtre. France Dégage vise la France institutionnelle qui en collusion avec le capitalisme vampirise les peuples ici en Afrique francophone et là-bas en France.
Comment prétendre à la souveraineté monétaire sans se battre pour que la France Dégage des conseils d'administration de nos banques centrales où elle détient un droit de véto ? Comment pouvons-nous parler d'une souveraineté monétaire quand nos réserves de change restent entre les serres de la France ? Comment pouvons-nous vivre la souveraineté monétaire pendant que notre monnaie est frappée dans une petite commune en France ?
C'est en ce sens que nous crions "France Dégage !". Et nous savons que tonton Demba l'a déjà hurlé, et continuera de crier avec nous : Pour la souveraineté monétaire, France Dégage.
Daouda Gueye de Pikine Frapp / France Dégage
"QUE LES DÉPUTÉS DE MACKY N'ESPÈRENT PAS FAIRE PASSER LE DOSSIER DES 94 MILLIARDS À LA TRAPPE"
Ousmane Sonko apporte la réplique à la Commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale qui a blanchi Mamour Diallo dans l’affaire relative au titre foncier 1451/R
Ousmane Sonko apporte la réplique à la Commission d’enquête parlementaire de l’Assemblée nationale qui a blanchi Mamour Diallo dans l’affaire des 94 milliards de francs CFA relative au titre foncier 1451/R. Face à la presse, ce vendredi 2 juillet 2019, à son siège Ousmane Sonko a qualifié les membres de la commission d’enquête parlementaire de complices de Mamour Diallo pour détournements de deniers publics. « Les membres de cette commission avaient deux objectifs à savoir absoudre Mamour Diallo et ternir l’image de Ousmane Sonko », a déclaréle leader de Pastef. Qui annonce qu’il va trainer en justice tous les membres de cette commission parlementaire pour divulgation de secrets de l’enquête. « Ils n’ont pas le droit de communiquer sur les résultats de l’enquête. Nous les poursuivrons tous pour violation de secret de l’instruction. Ils sont trop petits pour m’intimider », annonce-t-il.
« J’ai une dizaine de dossiers scandaleux qui inculpent Mamour Diallo »
Poursuivant son propos, il déclare haut et fort qu’il maintient ses accusations de fraude fiscal, faux et usage de faux et concussion dans ce dossier de 94 milliards de francs CFA. A l’en croire, la procédure utilisée par Mamour Diallo avec la complicité de certains hommeS d’Etat est assise sur du faux. « C’est un crime financier qu’il a commis. Je maintiens que la moitié de la somme est déjà décaissée et si la justice me convoque je leur communiquerai le compte bancaire dans lequel l’argent a transité. Si la Justice ne le fait pas, je distribuerai dans les prochains jours les documents à la presse. J’ai une dizaine de dossiers scandaleux qui inculpent Mamour Diallo », révèle Sonko.
« Je vais saisir le doyen des juges avec constitution de partie civile »
Dans le même sillage, Ousmane Sonko a fait savoir qu’il ne va plus saisir le procureur de la République, Serigne Bassirou Gueye qu’il considère comme un militant de « L’alliance pour la république ». Ainsi, il a annoncé la saisine du Doyen des juges avec constitution de partie civile pour que la vérité éclate dans cette affaire. « Je ne vais plus saisir le procureur de la République parce que nous l’avons déjà fait et, cela n’a abouti à rien. Nous ne lui faisons plus confiance. Nous allons saisir directement le Doyen des juges pour l’ouverture d’une information judiciaire. Nous avons déjà commis un pool d’avocats pour assurer notre défense », annoncé le leader de Pastef. Qui n’a pas manqué de demander au président de la République de revenir à raison et de rectifier ses erreurs pendant qu’il est temps. « Macky Sall ne peut négocier qu’avec les condamnés. Il ne traite qu’avec des gens qui ont maille à partir avec la justice comme Franck Timis. Nous lui demandons de revenir à la raison parce que le pouvoir n’est pas éternel », prévient-il.
Avant de clore son propos, Ousmane Sonko a réitéré son soutien à l’activiste Guy Marius Sagna , en détention provisoire à la maison d’arrêt de Rebeuss avant de demander aux populations de sortir massivement prendre part à la manifestation de "Aar Li Nu Book" prévue ce vendredi 2 juillet 2019 à 15h.
par Charles Faye
AUDIO
L'HEURE EST GRAVE !
Chers messieurs, dames émergentistes où est passé la tune ? Comment est-on passé des promesses du gap distributeur à tout va, à la dèche qui n’épargne plus personne. Même pas les haut d’en haut ?
Je ne sais si tout le monde vit la même galère financière, ou alors, suis-je le seul à dégoupiller d’une embellie générale, de laquelle je me suis dépareillé, pour ne voir que le système est assez nanti. Et que tout le monde se la coule suffisamment douce, pour exploser, au moment opportun, le volumineux coffre-fort de Baye Aladji, dont Adja Marème vantera à forts ngoyane, les mérites de sa gestion émérite, en claquant, comme seules savent le faire nos belles Sénégalaises, le chiffre d’affaire réalisé, si ce ne sont les tontines ou retombées d’investissements et autres placements nationaux de notre vaillant secteur privé désargenté ?
L’heure est grave.
La tabaski approche, à grandes pattes gambadées de ladoum, et point de généreux preneurs, dans cette anarchie citadine, instaurée en mode de gouvernance sociale, de la fête la plus importante et populaire du pays.
Un autre problème me diriez-vous, dont il conviendrait de faire tout un tintamarre. La tabaski ce n’est pas le foutoir, et Dakar qui en a marre du désordre, n’est pas un enclos à ciel ouvert !
Mais chaque chose en son temps et celui qui urge, est de savoir où trouver le fric qui fait grandement défaut aux concepteurs de l’émergence.
Chers messieurs, dames émergentistes où est passée la tune ?
Comment est-on passé des promesses du gap distributeur à tout va, à la dèche qui n’épargne plus personne. Même pas les haut d’en haut ? Notamment ces cols blancs du secteur des BTP, qui crient leur ras-le-bol.
Il paraîtrait que près de 3000 de leurs travailleurs seraient en sursis, à cause d’arriérées de paiement qui s’élèveraient à plus de 250 milliards de francs CFA.
J’entends même dire que tous les grands chantiers de l’Etat sont à l’arrêt pour défaut de cash. Tout comme, j’ai cru entendre que la très importante Délégation générale des pôles urbains du très silencieux Seydou Sy Sall n'est pas dans le flow. Pas un Kopeck de reçu en 2019 !
Pas besoin en tout cas d’un bac plus 50 pour comprendre que ce n’est pas le Pérou et que le Trésor de l’émergence expire la tension financière et ne fait pas dans le blow.
Les délestages de dame Senelec sont de plus en plus fréquents. Ce n’est pas encore l’inquiétude, mais il y a de quoi être sur les dents.
Encore heureux que le prix du baril du pétrole ne flambe et que le dollar ne se hisse sur les incertitudes de l’Euro et de son Union en perte de vitesse.
Moi qui me disais : enfin une tabaski digne de l’émergence, me voilà encore parti de l’endroit pour l’envers et un appel à la mobilisation générale de solidarité, pour une tabaski partagée et dans la dignité.
Je ne regarde pas du côté du Maroc, mais il est temps de s’inspirer du courage de souverain et d’apporter les corrections nécessaires à ce manque de tunes qui nous pourrit la vie.
D ‘ici là, ne me parlez pas d’émergence d’autant que cela ne fait pas tendance dans cette immersion de pensions ! Normal, je n’ai pas la pêche, tout est à la dèche ! Pardon !
Joummah Moubarak et bon week-end à tous !
par Nioxor Tine
DIALOGUE OU CONFRONTATION ?
Il est difficile de comprendre les atermoiements des ténors de BBY sur la nécessité de revoir leur copie. Il ne leur est plus possible de gouverner comme ils l’ont fait durant le premier mandat, car la base sociale de leur régime est en train de rétrécir
D’un côté, les autorités politiques proclament leur volonté inébranlable de tenir un dialogue avec les forces vives de la Nation. De l’autre, elles accroissent la tension ambiante, en brimant les libertés d’expression et de manifestation et en emprisonnant, à tour de bras, des citoyens, surtout coupables de continuer à exiger la transparence dans la gestion des ressources publiques, au-delà des arguties juridiques concoctées par un ministre zélé et son procureur.
Cette manière de faire est en train de décrédibiliser le processus de concertation ainsi que les acteurs politiques, qui lui sont favorables. À ne considérer que le dialogue politique, portant principalement sur les questions électorales, son opportunité et sa pertinence sont profondément remises en cause par les tentatives de report unilatéral des prochaines élections locales et le refus obstiné de la coalition au pouvoir, d’abroger la loi scélérate sur le parrainage.
Que dire alors de cette atmosphère délétère que nous vivons depuis le hold-up électoral du 24 février dernier ?
Il est clair que nous vivons une crise sociopolitique manifeste, qui ne constitue qu’un retour de manivelle d’une pseudo-victoire électorale, obtenue au forceps et reposant sur des engagements faits durant la campagne électorale, que la situation économique du pays ne permet plus de tenir. Il en est ainsi des postes juteux des transhumants, des promesses d’emploi aux militantes apéristes de la banlieue, aux jeunes de Fatick et même aux marrons du feu.
La majorité est aussi victime du « syndrome du dernier mandat » lié au fait que la seule personne capable de fédérer les forces disparates de Benno Bokk Yakaar, à savoir, le président de la république ne peut plus rempiler et voit donc son autorité s’étioler, à mesure qu’approche la date fatidique des présidentielles de 2024.
De fait, la situation est caractérisée par d’inquiétants soubresauts au sein du pouvoir de Macky Sall, confronté à la quadrature du cercle sur le scandale Pétrotim, sans oublier des prémisses de plus en plus irréfutables d’un ajustement structurel inéluctable. Et comme pour corser l’addition, des phénomènes étranges, à forte connotation mystique se déroulent sous nos yeux d’africains superstitieux, depuis l’incendie mystérieux de la voiture présidentielle jusqu’à la disparition prématurée d’éminentes personnalités politiques de la majorité, en passant par les multiples frondes au sein de cercles très proches du président.
Mais ne nous y trompons pas !
Les causes de la défiance populaire, qui gagne en ampleur, n’ont rien de surnaturel. Elles ont trait au renchérissement du coût de la vie, dont la récente hausse du carburant est emblématique. Elles relèvent également de la dette intérieure, qui étouffe les entreprises du bâtiment, les établissements privés d’enseignement supérieur et beaucoup d’autres sociétés, auxquelles l’État doit beaucoup d’argent.
Au niveau du monde rural, les arriérés de bourses de sécurité familiale et les retards préoccupants de la pluviométrie augurent de lendemains cauchemardesques.
Ces difficultés économiques, qui n’épargnent que les cercles les plus proches du pouvoir, sont à l’origine de la détérioration du climat social, que les bureaucraties syndicales ont de plus en plus du mal à juguler, face au mécontentement des militants de base. Elles expliquent également l’insécurité croissante, avec de nouvelles formes de banditisme, auxquelles nos forces de sécurité ne sont pas préparées.
Face à ce tableau angoissant, très évocateur d’une explosion sociale imminente, il est difficile de comprendre les atermoiements des ténors de Benno Bokk Yakaar sur la nécessité de revoir leur copie.
Il ne leur est plus possible de gouverner comme ils l’ont fait durant le premier mandat, car la base sociale de leur régime est en train de rétrécir comme une peau de chagrin. Les masses fondamentales, longtemps envoûtées par les artifices de la communication présidentielle, ont de plus en plus l’impression d’être laissées pour compte par des politiques, dont les fruits attendus à l’entame de ce second mandat, sont loin d’avoir tenu la promesse des fleurs.
Elles attendent, de toute urgence, la rectification du processus électoral, la libération des prisonniers et otages politiques ainsi que la fin de l’impunité pour les hommes du pouvoir. Elles exigent aussi la refondation des institutions, une revalorisation de leur pouvoir d’achat, des solutions au chômage des jeunes, la réforme profonde des politiques publiques de santé, d’éducation, de sécurité, de transport...etc.
Elles ne comprennent pas l’attitude agressive des faucons du palais, - adeptes des libertés de répression et d’oppression à l’encontre de l’opposition - qui ne fait que favoriser une confrontation, qui pourrait être salutaire, si elle devait déboucher sur l’éviction de ce régime calamiteux et des perspectives d’une véritable alternative civile, pacifique au profit des masses laborieuses.
Malheureusement, en lieu et place d’un front unitaire reposant sur un programme alternatif, l’opposition offre le visage de la division, du culte des messies et des manœuvres politiciennes, à forte connotation crypto-personnelle. Elle devrait se ressaisir et faire preuve de plus de responsabilité, d’autant que notre pays est devenu de fait un pays pétrolier et gazier, avec tous les risques attachés à ce nouveau statut.
APPEL À CANDIDATURE POUR LE PRIX SARRAOUNIA DE LA FICTION JEUNE ADULTE 2020
Le Prix décerné tous les deux ans récompensera les auteurs et illustrateurs africains qui auront produit les meilleurs manuscrits et ouvrages de fiction inédits, en langue anglaise, française, ouhaoussa, destinés aux jeunes adultes
SenePlus publie ci-dessous, l'appel à candidature pour le Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte, édition 2020, récompensant la production africaine des meilleurs manuscrits et ouvrages de fiction inédits, en langue anglaise, française, ouhaoussa, destinés aux jeunes adultes.
"La filière Arts et Culture de l’Université Abdou Moumouni au Niger et la maison d’édition Amalion au Sénégal ont le plaisir de vous annoncer l’appel à candidature pour le Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte afin de contribuer à accroître l’offre de lecture pour les jeunes adultes africains et à promouvoir une littérature qui aide à mieux comprendre le monde des adolescents africains. Le Prix Sarraounia décerné tous les deux ans récompensera les auteurs et illustrateurs africains basés en Afrique qui auront produit les meilleurs manuscrits et ouvrages de fiction inédits, en langue anglaise, française, ouhaoussa, destinés aux jeunes adultes.
Pour l’édition 2020, le lauréat recevra 1.000 euros, et le manuscrit gagnant sera publié et diffusé par Amalion et ses partenaires à partir de mai 2020. Le Prix Sarraounia mettra à profit toutes les technologies des médias traditionnels et numériques afin de diffuser ses activités et atteindre le public concerné. Le Prix Sarraounia travaillera à la promotion des auteurs et de leurs ouvrages dans plusieurs forums auprès des acteurs du livre et du grand public.
Le règlement
Les règles, conditions et modalités de participation pour le Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte sont disponibles en intégralité sur le site www.sarraounia.com. La participation au Prix Sarraounia entraîne l’acceptation par le candidat du règlement dans son intégralité et sans réserve. Ce règlement est accessible pendant la durée du Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte sur Internet à l’adresse www.sarraounia.com. Pour participer, le/la candidat/e doit remplir le formulaire de participation disponible sur le site www.sarraounia.com. Ce siteweb sera le point focal pour toute l’information concernant le Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte.
La participation au Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte est gratuite et elle est ouverte à toute personne physique majeure ou mineure ayant la nationalité d’un pays africain et résidant dans le continent et qui a écrit une œuvre de fiction, illustrée ou non-illustrée, en langue anglaise, française, ou haoussa. Toute œuvre déjà publiée sur un support numérique ou papier ayant fait l’objet d’un contrat d’auteur ne pourra être acceptée.
S’agissant des mineurs au regard de la loi, leur participation est subordonnée à l’obtention d’une autorisation parentale (ou de la personne titulaire de l’autorité parentale).
Il est précisé que chaque candidat ne pourra participer qu’une seule fois. La collaboration entre deux écrivains ou entre un écrivain et un illustrateur sera considérée comme une seule candidature.
En prenant part au Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte, chaque candidat garantit que le texte est original, qu’il est / ou ils sont l’unique (s) auteur(s) du texte présenté, qu’il n’y est fait aucun emprunt ou contrefaçon relative à des œuvres protégées existantes et, de manière générale, garantit de ne pas soumettre des éléments qui portent ou pourraient porter atteinte aux droits de propriété intellectuelle ou à un quelconque droit de tiers notamment au titre de la diffamation.
L’inscription et le dépôt de candidature au Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte édition 2020 se font du 30 juin 2019 au 30 septembre 2019. Toute soumission faite en dehors du délai indiqué ci-dessus ne sera pas prise en compte.
Il est fortement conseillé aux candidats de ne pas attendre le dernier jour pour soumettre leurs candidatures.
Seul le lauréat sélectionné sera informé à travers aux coordonnées mentionnées dans le formulaire de participation.
Une cérémonie de remise de prix se tiendra en avril 2020 à Niamey, où le/la lauréat(e) sera invité(e) à se rendre à ladite cérémonie. Le voyage et le séjour du/de la lauréat/e seront pris en charge par le Prix Sarraounia de la Fiction Jeune Adulte.
Le candidat gagnant autorise le Prix Sarraounia et Amalion et ses partenaires à éditer, à publier et à diffuser l’ouvrage dans le monde entier.
CALENDRIER
30 juin 2019 : Lancement des inscriptions et dépôt de candidature en ligne.
30 septembre 2019 : Date limite de réception de candidature.
15 novembre 2019 : Délibération du Jury
15 décembre 2019 : Annonce officielle de lauréat.
15 avril 2020 : Cérémonie officielle de remise du Prix
15 mai 2020 : Sortie de l'ouvrage de lauréat
Partenaires
La filière Arts & Culture de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger offre des cursus en Arts et Culture de la License 3 au Doctorat. Ces cursus mêlent connaissances théoriques, apprentissages techniques et pratiques artistiques, accueillent des artistes en résidence de création, proposent des Master Class et des séminaires. Des stages professionnels au niveau local et international renforcent le volet professionnalisation. Les domaines de recherche en master et doctorat visent à valoriser le patrimoine artistique et culturel, à questionner les pratiques et à impacter les politiques.
Plus qu’un simple projet éditorial, Amalion a été fondée en 2009 à Dakar, Sénégal pour la publication et la dissémination du savoir africain pour renforcer la compréhension de l’humanité. Son but est de promouvoir une compréhension plus large de l’Afrique et de ses peuples en travaillant avec des auteurs, afin de diffuser ce savoir auprès d'une vaste audience sur le continent et ailleurs. Amalion publie des essais et des ouvrages littéraires en anglais et en français. http://www.amalion.net
Plus de 250 milliards de francs Cfa, c’est le montant de la dette intérieure que l’Etat doit aux travailleurs du secteur du Bâtiment et travaux publics (Btp). En conférence de presse hier à la Bourse du travail, les syndicalistes se disent prêts à descendre dans la rue pour que les entreprises entrent dans leurs fonds.
La dette intérieure du Sénégal concernant le secteur du Bâtiment et des travaux publics (Btp) est estimée à plus de 250 milliards de francs Cfa. La part que l’Etat doit aux entreprises sénégalaises en charge du projet du Train express régional (Ter) est évaluée à plus de 70 milliards de francs Cfa. Il s’agit des 5 majeures, à savoir le Consortium d’entreprises (Cde), la Soseter, la Compagnie sahélienne d’entreprises (Cse), Eiffage Sénégal, Getran. La révélation est du secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la construction de bâtiments et Tp privés du Sénégal (Sntc/Btp). Pour M. Diarraf Ndao, une dette évaluée à cette somme est devenue «inquiétante, à la limite alarmante». Selon lui, cela fait plus de 10 mois que l’Etat n’a payé aucune entreprise. D’ailleurs, il met au défi le ministre des Finances et du budget, qui a déclaré que l’Etat ne doit rien aux entreprises, de jurer la main sur le Coran. «Il ne le fera jamais. On ne dit pas la vérité au président de la République», atteste le syndicaliste. Il considère que la réaction du gouvernement à la suite de leur première sortie n’est qu’«une goutte d’eau dans l’océan».
Cette situation n’est pas sans conséquences, selon Diarraf Ndao qui informe que pour le cas du Ter, sur les 2 800 travailleurs engagés au départ, plus de 2 500 sont aujourd’hui licenciés. La faute, dit-il, l’ardoise que l’Etat doit à ces groupements qui ont réalisé le Ter est devenue très importante. Du coup, plusieurs chantiers sont à l’arrêt, des travailleurs envoyés en chômage technique, des fournisseurs qui attendent toujours leur argent. Les travailleurs en plus font face à des conséquences sociales «incalculables», relatives au problème lié au paiement du loyer, à la question des avances de Tabaski. «Quels que soient les efforts consentis par le gouvernement du Sénégal, nous estimons que la question de la dette dans le secteur du bâtiment devrait trouver une solution parce que les travailleurs sont fatigués. La Cnts sera au côté des travailleurs du secteur du bâtiment et partagera avec eux tous leurs plans d’actions. Nous pensons que les autorités vont nous entendre et particulièrement le président de la République et le ministre des Finances. On ne peut pas faire la sourde oreille devant des milliers et des milliers de travailleurs qui sont confrontés à des situations de ce genre», estime Mody Guiro, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts).
Il a interpellé le ministre des Finances et du budget Abdoulaye Daouda Diallo pour que, dans les délais les plus proches, une concertation soit engagée pour trouver des solutions à ce problème. La confédération s’engage à être aux côtés des travailleurs qui n’excluent pas de manifester pour se faire entendre.
MAMOUR DIALLO BLANCHIT PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Le rapport d’enquête parlementaire a conclu qu’il n’y a pas eu de détournement de deniers publics dans l'affaire dite des 94 milliards, contrairement aux accusations d'Ousmane Soko
La Commission d’enquête parlementaire sur l’affaire dite des 94 milliards de francs Cfa dans le dossier du Tf 1451/R tient un point de presse ce matin à l’Assemblée nationale. Mais il ne sera pas question pour son président, Cheikh Seck, de livrer le rapport qui a été bouclé depuis quelques jours. En attendant, Le Quotidien a appris que la conclusion principale qui en ressort est qu’il n’y a pas eu de détournement de deniers publics et que, par conséquent, «les allégations de Ousmane Sonko sont fausses». «Les responsables de l’Administration, que ce soit ceux des Domaines, des Impôts, des Régies financières n’ont relevé quelque détournement que ce soit dans ce dossier», a-t-on appris de sources proches de l’enquête. En clair, c’est l’ancien directeur des Domaines, remplacé par Mame Boye Diao, qui s’en sort blanc comme neige. Dans un entretien avec L’Observateur, Mamour Diallo avait brandi une plainte. «Je vais attendre jusqu’après l’élection présidentielle, quand le Peuple sénégalais lui (Sonko) aura infligé la raclée qu’il mérite et qu’il ne pourra plus prétendre que ma plainte est une stratégie de l’Etat pour torpiller sa campagne. Mais je peux vous dire que mes avocats piaffent d’impatience de le traîner en justice», avait-il déclaré.
Il faut souligner que 35 personnes au total ont été auditionnées par la Commission parlementaire dont des membres de l’Administration des domaines, des impôts, des journalistes, de la société civile. En revanche, le leader de Pastef qui avait accusé, lors d’une conférence de presse en octobre 2018 Mamour Diallo, d’avoir détourné «94 milliards de francs Cfa» a refusé d’être entendu par les enquêteurs parlementaires. Ce, en dépit des relances de la Commission d’enquête par voie d’huissier. Comme lui, son partenaire de Mercalex, Ismaïla Ba, n’a pas non plus déféré à sa convocation.
La Commission d’enquête parlementaire sur l’affaire du Tf 1451/R a été créée par résolution n° 01/2019. Elle est composée d’un président, Cheikh Seck, d’un rapporteur, Dieh Mandiaye Ba. Les autres membres sont Nicolas Ndiaye, Seydou Diouf, Papa Sagna Mbaye, Aymérou Gningue et Djibril War. Le bureau avait jusqu’au 15 août 2019 pour déposer ses conclusions.
ADAPTER L’AGRICULTURE AFRICAINE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
En Afrique, alors que le changement climatique met déjà à rude épreuve les systèmes de production alimentaire, les prévisions indiquent que le pire est à venir.
Tribune de Laura Tuck, vice présidente pour les questions de développement durable, et Hafez Ghanem, vice-président pour la Région Afrique à la Banque mondiale, avant le sommet qui se déroulera à Kigali du 5 au 6 août.
En Afrique, alors que le changement climatique met déjà à rude épreuve les systèmes de production alimentaire, les prévisions indiquent que le pire est à venir. La question d’un approvisionnement alimentaire sûr et durable doit être au cœur des préoccupations des ministres de l’Agriculture de l’ensemble du continent au moment où ils se retrouvent à Kigali pour participer à la conférence du Dialogue de leadership sur la sécurité alimentaire en Afrique. Au cours des 20 dernières années, le secteur agricole a connu une croissance plus rapide en Afrique subsaharienne que dans n’importe quel autre endroit du monde : le taux de croissance moyen du PIB agricole subsaharien a atteint 4,6 % entre 2000 et 2018, soit 1,4 point de plus que dans toute autre région. Grâce à l’amélioration d’infrastructures (routes, télécommunications, etc.) et à l’augmentation de la taille des exploitations, les agriculteurs disposent d’un meilleur accès aux marchés pour vendre leurs récoltes et leur bétail à des prix plus avantageux et acheter des intrants tels que les semences et des services comme les assurances.
Toutefois, en exerçant une pression sur la production, les chocs dus au changement climatique érodent la progression de la croissance agricole et font régresser les pays. Depuis 2007, l’Afrique subsaharienne a connu quatre baisses majeures de sa production alimentaire annuelle par habitant. Tous ces reculs ont coïncidé avec d’intenses sécheresses et inondations. La fréquence de fortes pertes de production dues aux aléas météorologiques est passée d’une fois toutes les 12,5 années (moyenne pour la période 1982–2006) à une fois toutes les 2,5 années (moyenne pour 2007–2016). La baisse considérable de la production alimentaire survenue en 2015 et 2016, qui a correspondu à de graves sécheresses en Afrique de l’Est et en Afrique australe, a contribué à la hausse du taux de prévalence de la faim — passé de 18,2 % en 2014 à 19,9 % en 2018 — dans l’ensemble de l’Afrique.
Que peuvent faire les dirigeants gouvernementaux, les institutions régionales, le secteur privé et les partenaires de développement pour intensifier l’adaptation climatique des systèmes alimentaires africains ? Nous distinguons deux axes d’intervention majeurs : libérer le pouvoir de la science et de la technologie et améliorer le financement.
Il est urgent de réaliser davantage de travaux de recherche et de développement en matière de cultures, d’élevage et de pratiques agricoles à l’épreuve des aléas climatiques pour accroître et préserver les rendements. Sans ces mesures, les zones de production agricole continueront de s’étendre en dégradant les sols, les bassins hydrographiques forestiers et les éco paysages dont dépend la production agricole.
Nous devons aussi faciliter l’adoption à plus grande échelle des technologies existantes intégrant la dimension climatique qui ont fait la preuve de leur efficacité. Là où les pratiques agricoles intelligentes sur le plan climatique sont appliquées aujourd’hui, les agriculteurs assistent à une amélioration de la sécurité et de la résilience alimentaires. Au Rwanda, par exemple, le projet d’aménagement du sol, de récupération de l’eau et d’irrigation par rigoles de niveau permet de maîtriser l’érosion, d’accroître les rendements sur les terres existantes et de renforcer la protection contre les sécheresses. Les rendements du maïs ont été multipliés par 2,6 entre 2009 et 2018, tandis que ceux des cultures de haricots, de blé et de pommes de terre progressaient même davantage. Le programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest a développé de nouvelles variétés de céréales — telles que le sorgho, le millet, l’arachide et le niébé — précoces, offrant des rendements élevés et résistantes à la sécheresse. Largement distribuées aux agriculteurs, ces espèces ont permis de relever les rendements de 30 % en moyenne, même avec des précipitations moindres et plus irrégulières. En 2014, en dépit de l’arrivée tardive des pluies et d’un volume total de précipitation inférieur de moitié à la moyenne, les rendements des cultivateurs de variétés améliorées de sorgho et de millet ont augmenté. Deuxième axe d’intervention : le financement.
Nous nous réjouissons des mesures prises par de nombreux pays pour optimiser leurs dépenses et produire davantage de biens publics avec chaque centime d’argent public. Dans plusieurs pays, les pouvoirs publics, au lieu de continuer à subventionner l’achat d’engrais au profit de tous les agriculteurs, ciblent les petits exploitants à l’aide de titres électroniques envoyés sur des téléphones portables. Cette méthode permet aux gouvernements de se concentrer sur les groupes prioritaires et d’économiser des millions de dollars. Au Nigéria, l’introduction d’un programme de portefeuille électronique pour l’achat d’engrais subventionnés a réduit le coût des subventions (passé de 180 millions à 96 millions de dollars entre 2011 et 2013) et a accru le nombre d’agriculteurs soutenus. Il est possible d’appliquer une démarche similaire pour promouvoir l’adoption de semences améliorées ou inciter les exploitants à cultiver des variétés de valeur supérieure, plus économes en eau et plus nutritives.
L’investissement dans une agriculture bien connectée et intégrant la dimension climatique peut aider à accélérer la réduction de la pauvreté sur le continent. Nous invitons tous les responsables de l’action publique, les entrepreneurs, les scientifiques et les financiers à relever le défi de l’adaptation climatique des systèmes alimentaires africains et à contribuer à la réalisation de ce programme qui ne présente que des avantages. En mettant en commun nos idées, nos techniques et nos ressources, nous pouvons répondre à l’un des enjeux les plus fondamentaux en matière de développement.
«CE DEBUT DE SAISON DES PLUIES EST SOURCE D’INQUIETUDES ET DE QUESTIONNEMENTS»
Le monde rural en détresse : Sidy Ba, Secrétaire général du Cadre de Concertation de Producteurs d’Arachide (CCPA) et chargé de Communication et Porte Parole du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux du Sénégal (CNCR) sonne l’alerte
Le monde rural en détresse : Sidy Ba, Secrétaire général du Cadre de Concertation de Producteurs d’Arachide (CCPA) et chargé de Communication et Porte Parole du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux du Sénégal (CNCR) sonne l’alerte après ces 24 jours de pause pluviométrique. Un drame se joue en sourdine et va se prolonger par «une longue période de soudure». D’où son appel à des mesures urgentes, mais aussi aux prières pour que le Ciel ouvre ses vannes «au moins jusqu’en octobre».
Alerte sur la situation dans le monde rural ! la rareté ou la non fréquence des pluies durant cette période hivernale ne reste pas sans conséquences fâcheuses pour le Sénégal. «Ce début de saison des pluies qui peine à prendre ses marques est source d’inquiétudes et de questionnements pour les producteurs agricoles que nous sommes», alerte Sidy Ba, Secrétaire général du Cadre de Concertation de Producteurs d’Arachide (CCPA) et chargé de Communication et Porte parole du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux du Sénégal (CNCR).
«On va connaître cette année une longue période de soudure»
Dans quasiment tout le pays, les ruraux sont dans le qui-vive. les paysans sénégalais attendaient la pluie, elle se fait désirer. A leur grand dam ! «on devrait normalement recevoir des pluies abondantes pour pouvoir récolter. mais de plus en plus, de fréquents déficits de la pluviométrie sont observés», constate Sidy Ba. or, souligne-t-il : «les variations de la pluviométrie entraînent une modification de la productivité des différentes cultures». Pis, dit-il : «l’observation des tendances de la pluviométrie et des rendements des cultures pluviales atteste que les années de mauvaise pluviométrie se traduisent généralement par une baisse de productivité. Ainsi les rendements des cultures non irriguées comme l’arachide, le mil/sorgho, le maïs et le coton pâtissent beaucoup des fluctuations de la pluviométrie». Comme c’est d’ailleurs le cas cette année.
«Ce manque de pluies rime toujours avec détresse pour ceux qui tirent leurs revenus des cultures sous pluie»
«Il y a une pluie qui est tombée le 1er juillet et depuis la pluie n'est pas retombée. Cela a occasionné des reculs sur la culture des céréales surtout pour le mil et le maïs et si les pluies demeurent absentes, ces plantes ne vont pas arriver à maturité au moment opportun. Je prends l'exemple du mil et du maïs qui n'arriveront pas à maturité mi-août début septembre et la mi-août, c'est une période assez délicate, assez compliqué pour le monde rural», se désole-t-il, redoutant le pire dans un futur très proche : «on va connaître cette année une longue période de soudure qui arrive précocement. Avec ce retard de la pluviométrie les récoltes en vert du maïs, du niébé et de l’arachide ne se feront pas aux dates habituelles c’est à dire la troisième décade du mois d’août. Elles permettaient aux exploitations familiales de disposer de ressources monétaires assez importants pour passer sans grandes difficultés la période de soudure». Pis, ajoute-t-il «une bonne partie des greniers est vide. Cela va être difficile d'assurer cette période qui s'avère un peu longue. Donc, ce manque de pluies rime toujours avec détresse pour ceux qui tirent leurs revenus des cultures sous pluie».
«Le tapis herbacé est quasi inexistant, le bétail n'a plus rien à manger»
le constat est donc là sans appel : «les semis sont tardifs dans presque la moitié du pays. Pis, il y a beaucoup de re semis pour le mil et même pour l’arachide dans certaines zones du pays avec cette pause de 24 jours sans pluie. C’est des pertes d’argent pour les efforts consentis par les exploitations familiales pour l’achat des semences d’arachides et du mil issu des récoltes de l’année précédente. Une perte de temps et d’efforts physiques fournis pour les opérations de sarclo binage appelées dans notre jargon de producteur agricole ‘Radou’ et ‘Tekhe’». Et il n’y a pas que les cultivateurs qui en pâtissent. les pasteurs aussi sont dans le desarroi. «le tapis herbacé pour bétail est quasi inexistant à cause de ce retard des pluies. le bétail n'a plus rien à manger parce c'est les foins qui servent d'aliments de bétail et qui sont rares présentement. Donc on prend les racines et les feuilles des arbres pour en faire de l'aliment de bétail. le cheptel est très éprouvé surtout les gros ruminants, vaches et chevaux et dans une moindre mesure, les ovins et les caprins. les animaux de trait (chevaux et ânes), également, sont très éprouvés par cette longue saison sèche», note-t-il. Sidy Ba relève aussi que cela a comme conséquences, des «transhumants (qui) vont beaucoup plus loin pour chercher des pâturages». Il souligne qu’«ils dépassent Koumpentoum et Koussanar dans la région de Tamba pour aller vers Vélingara voire Kolda avec un risque élevé de conflits entre éleveurs et agriculteurs».
«Il faut s’orienter vers les spéculations à cycle court et prier pour que le ciel ouvre ses vannes jusqu’en octobre au moins»
Il estime que «si les pluies tombent avec régularité, le tapis herbacé peut rapidement reverdir et les petits ruminants pourront vite tirer leur épingle du jeu, le gros bétail deux à trois semaines après». y a-t-il un moyen de rattraper le coup face à cette situation qui s’annonce désastreuse ? Sidy Ba pense qu’«il faut s’orienter vers les spéculations à cycle court arachide, niébé, sorgho et sésame et en bons croyants prier pour que le ciel ouvre ses vannes jusqu’en octobre au moins». Pour Sidy Ba, il demeure impératif de voir les aléas qui se posent et voir comment les parer pour ne plus dépendre de la saison hivernale. Parce qu'on peut faire recours à l'eau des pluies mais aussi à l'eau des surfaces, l'eau souterraine et des pluies artificielles. Si on veut un Sénégal qui émerge avec une agriculture en bonne santé, il faut une bonne politique de maitrise de l’eau.