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11 septembre 2025
LA DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE A LA UNE DE LA PRESSE DU JOUR
Les livraisons de ce vendredi sont concentrés sur la déclaration de politique générale (DPG) que le Premier ministre va faire ce vendredi à l’Assemblée nationale
La déclaration de politique générale (DPG) que le Premier ministre va faire ce vendredi à l’Assemblée nationale est le sujet le plus en exergue dans la presse quotidienne.
Comme on pouvait s’y attendre, la plupart des quotidiens ont abordé ce sujet en priorité, certains journaux établissant un lien entre la DPG et l’examen de la loi de finances initiale (LFI) 2025.
Le Soleil note que le ‘’grand oral’’ auquel Ousmane Sonko va se soumettre ‘’revêt […] une grande dimension politique’’, mais l’Assemblée nationale étant dominée par le Pastef (le parti au pouvoir), dont les députés occupent 130 des 165 sièges, ‘’cet exercice ne comporte aucun risque pour le Premier ministre’’.
‘’Aujourd’hui, tous les regards seront tournés vers l’Assemblée nationale’’, le face-à-face du Premier ministre avec les députés étant ‘’très attendu depuis sa nomination en avril dernier’’, souligne L’Observateur.
‘’Dans un contexte économique morose, marqué par des attentes sociales particulièrement complexes, le Premier ministre détaillera sa feuille de route et expliquera concrètement aux Sénégalais ce que son gouvernement compte faire à court et long terme’’, ajoute L’Observateur.
Une opportunité unique de présenter le programme du gouvernement
Ousmane Sonko ‘’fera face aux députés de la 15e législature, après un refus opposé à ceux de la 14e législature’’, fait remarquer le journal Le Quotidien.
Il signale que la déclaration de politique générale de M. Sonko va se tenir ‘’dans un contexte inédit’’, puisque l’examen de la LFI aura lieu ‘’à quelques heures de la fin de l’année’’.
L’As observe que la déclaration de politique générale du Premier ministre va mettre Ousmane Sonko ‘’face à ses promesses’’ relatives notamment à la bonne gouvernance, à la souveraineté économique et à la lutte contre le chômage.
‘’Vendredi de mise en scène’’, titre Source A, un quotidien selon lequel le chef du gouvernement, outre certains sujets relevant de ‘’l’actualité brûlante’’, sera amené à ‘’faire […] l’état des lieux des finances publiques’’ et à évoquer ‘’les scandales financiers et fonciers présumés’’.
Le Premier ministre aura aussi ‘’l’opportunité unique de présenter, devant [les députés], la vision stratégique du gouvernement, les réformes à venir, ainsi que les actions prioritaires à mettre en œuvre’’, lit-on sur la une du quotidien 24 heures.
‘’Sonko se dévoile…’’ titre cette publication.
‘’Sonko au révélateur des représentants du peuple’’, écrit Le Mandat en reprenant une dépêche de l’Agence de presse sénégalaise.
L’exercice auquel va se soumettre le Premier ministre est ‘’censé donner les indications, orientations et priorités des actions appelées à être mises en œuvre pour le développement socioéconomique du pays’’, lit-on lire dans les colonnes du quotidien Le Mandat.
Un ‘’passage en force’’ pour le vote du budget
Le Premier ministre, à la suite de son ‘’grand oral’’, va revenir à l’Assemblée nationale, samedi, ‘’pour faire passer un budget sans débat’’, selon Le Quotidien.
‘’Il est sûr que le Premier ministre va demander le vote de confiance pour l’adoption du budget, demain’’, ajoute-t-il, se demandant qu’elle serait l’attitude des députés de l’opposition, ceux de Takku Wallu Sénégal surtout, le groupe des élus de la liste dirigée par Macky Sall lors des élections législatives.
Le Soleil, citant le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions, annonce que ‘’le gouvernement va demander à l’Assemblée nationale d’adopter la loi de finances initiale sans passer par la plénière, comme l’autorise l’article 86, alinéa 6 de la Constitution’’.
‘’Le gouvernement accélère la cadence’’, note le quotidien Libération, annonçant que le Premier ministre, après la déclaration de politique générale, reviendra à l’Assemblée nationale pour demander ‘’l’adoption sans débat de la loi de finances, afin qu’elle puisse être adoptée avant la fin de l’année’’.
‘’Le même jour, poursuit Libération, l’Assemblée [nationale] devrait désigner et installer les membres de la Haute Cour de justice, qui ont déjà plusieurs dossiers en attente.’’
Un ‘’passage en force’’, juge WalfQuotidien, concernant l’adoption du projet de loi de finances sans débat, le Premier ministre devant ‘’engager la responsabilité du gouvernement’’, une procédure qui permettra d’adopter le texte sans débat.
Par Serigne Saliou DIAGNE
UNE ANNEE EN DENTS DE SCIE
L’année s’achève sur un rythme assez particulier dans notre pays. Le nouveau pouvoir, après avoir obtenu sa majorité confortable au Parlement, se décide enfin à procéder à la Déclaration de politique générale.
L’année s’achève sur un rythme assez particulier dans notre pays. Le nouveau pouvoir, après avoir obtenu sa majorité confortable au Parlement, se décide enfin à procéder à la Déclaration de politique générale. Pour une première, le pays aura connu un sacré retard à l’allumage avec une Primature qui aura consulté tous les oracles et tâté tous les pouls avant de finir par se jeter à l’eau. Cela, en ayant toutes les cartes en main. Cet attentisme ou cette logique du contrôle absolu dont auront fait montre nos nouvelles autorités aura fait tache d’huile dans bien des domaines de la vie nationale et dans des secteurs porteurs de notre économie.
L’industrie du bâtiment et tout le secteur de la construction auront été mis à genoux par des mesures rigoristes pour tenter de trouver des cafards dans la gestion foncière du pays et surtout ferrer des promoteurs immobiliers. On constatera avec regret que les objectifs voulus au départ seront noyés dans la mare des réalités de toute une industrie. Les interdictions de construction sur le littoral, le gel de certains chantiers et les restrictions sur les opérations foncières auront eu comme effet majeur le dépôt de bilan de nombreuses entreprises, les limogeages de travailleurs des Btp en centaines et la perte de gains quotidiens pour des milliers des travailleurs et négociants informels qui s’agrippaient à la locomotive du bâtiment et des constructions. Face à l’impopularité des mesures et surtout leurs conséquences dramatiques, l’Etat sénégalais se ravisera en prenant la logique d’une étude au cas par cas des dossiers des particuliers, des promoteurs et entrepreneurs concernés sur les divers sites ciblés. On verra même dans les rangs du nouveau pouvoir des voix assez connues faire le plaidoyer d’une relance du secteur des constructions. Si on ajoute aux interdictions de construction et au blocage de chantiers, le refus systématique du gouvernement actuel de poursuivre certains grands chantiers et programmes publics, on peut comprendre à juste titre pourquoi toute la machine des Btp dans notre pays est grippée. Un nouvel an s’annonce avec une nouvelle aube, espérons que nos autorités sauront danser à la musique de l’économie réelle plutôt que de s’aligner sur un mauvais tempo qui dépasse rarement le stade de fantaisies d’esprits fertiles.
Les médias auront été une industrie dans laquelle il fallait toute cette année avoir le cœur bien attaché. Le pouvoir aura trouvé un punching ball bien amusant sur lequel asséner des coups pour se donner des airs rigoristes, chanter le chœur d’une rupture systémique et surtout mettre au pas tout promoteur de discours contraires. Les offensives violentes auront été nombreuses, allant de convocations à la police à des blocages de comptes d’entreprises, sans oublier une flopée de redressements fiscaux. C’est ainsi que pendant près de six mois, plusieurs médias auront fonctionné en étant grandement handicapés par des mesures économiques hostiles (ruptures unilatérales de contrats de partenariat, refus de payer les ardoises publicitaires des ministères et agences d’Etat auprès des médias, refus de verser une subvention d’aide à la presse déjà budgétisée). Le dernier clou à enfoncer dans le cercueil bien poli des médias sénégalais sera la fameuse liste du ministère de la Communication pour se faire un gendarme des médias et tracer une ligne entre médias fréquentables et ceux infréquentables, entre des organes légaux et d’autres illégaux. On peut ainsi se dire qu’au vu de tous ces coups de bélier, la dégringolade de tous nos indicateurs mesurant le fonctionnement de la démocratie et le respect des libertés de presse et d’opinion sera sérieuse. Une nouvelle aube s’en vient, une prière fervente serait d’espérer qu’un retour à une orthodoxie et une lucidité se produise. Je ne vais pas me garder de laisser germer dans mon esprit un brin d’espoir.
La scène politique aura été pour sa part une arène de gladiateurs qui ont décidé de bander les muscles, de faire de l’invective et de la violence les modes premiers de fonctionnement et d’expression. Toutes les attaques ont pu être cautionnées, toutes les pratiques viles auront eu blanc-seing. Tout ce qu’il y a de méchant et d’abject aura pu voir le jour pour faire des adversaires d’un instant des ennemis à vie et troquer la lutte des idées avec une bataille d’égos surdimensionnés au point que tout le pays en pâtisse. Tout cela se produit devant l’œil complaisant et distant de la première autorité du pays, qui semble se satisfaire face à tout dossier d’une stratégie du pourrissement.
Le cycle infernal de l’information dans ce pays, avec un passage d’une polémique à une autre, peut donner l’impression que le silence est une arme pour tout détenteur de pouvoir. On se trompe malheureusement car tout excès dans l’arbitraire, tout acte injuste et toute cabale politique affaissent les fondations du modèle démocratique sénégalais. La République qui est l’idéal vers lequel beaucoup d’entre nous convergent se trouve vidée de ses valeurs les plus essentielles. Une métropole mondiale se voit privée de son premier magistrat, car des calculs politiques et une méchanceté de primates empêcheraient à ce qu’on puisse concevoir et laisser se faire une cohabitation harmonieuse. Tout est mis en branle pour tordre le bras à la justice, mettre au pas les imprudents et faire plus que tout plour plier la loi et l’ordre aux aspirations des vainqueurs. Les arrestations et emprisonnements arbitraires ne se comptent plus. La société civile aura décidé de se taire sur la majorité des sujets. Il reviendra à chacun de se débrouiller !
De son fauteuil sur la Corniche ouest, la statue de Léopold Sédar Senghor faisant face aux «Dents de la mer» doit s’interroger très curieusement sur ce Sénégal de 2024. Cet architecte de la République du Sénégal telle qu’on la connait et telle qu’on la chérit, doit se dire qu’il n’aurait pas pensé voir son pays passer de hauts en déclins à un rythme aussi fou, bien que «l’irrégularité dans la répétition» est ce qui fait le rythme africain pour ne pas dire le rythme sénégalais. Le parallélisme asymétrique qu’aura théorisé Léopold Sédar Senghor comme «une répétition diversifiée du rythme dans le temps et dans l’espace», qui se traduira dans l’architecture de sa demeure, est ce qui caractérise le mode de vie actuel dans notre pays. Et ce, dans tous les secteurs ! A cette chronique, chaque lecteur peut joindre les tumultes, hauts et bas connus dans son domaine d’activité, avec tous un dénominateur commun. Après une année en dents de scie, une prière fervente serait que ce pays et ses maîtres reviennent à la lucidité, à une orthodoxie et se décident enfin à affronter la réalité sincère du pouvoir et de la gestion des Etats, loin des considérations d’opposants excités, en ayant les intérêts de tous en considération et en agissant pour le bien commun.
Bonne année 2025 à vous, chers lecteurs.
DAKAR A L’HONNEUR
Dakar accueille un événement culturel majeur pour célébrer la diaspora et l’identité africaine. Cette fête culturelle va regrouper plusieurs artistes Sénégalais et des pays d’Europe et d’Amérique.
Dakar accueille un événement culturel majeur pour célébrer la diaspora et l’identité africaine. Cette fête culturelle va regrouper plusieurs artistes Sénégalais et des pays d’Europe et d’Amérique.
La Maison de la Culture Douta Seck à Dakar vibrera au rythme de l’Afrique les 27 et 28 décembre 2024, avec la tenue du tout premier Africa Diaspora Festival. Cet événement phare, porté par Senechala 2024 et animé par des figures emblématiques comme la chanteuse sénégalo-italienne Zebendizi, sera l’occasion de célébrer la richesse et la diversité des cultures africaines.
Le festival se déroulera sur deux jours avec une programmation à la fois festive et réflexive. Le 27 décembre, un concert spectaculaire rassemblera des artistes nationaux et internationaux pour une soirée placée sous le signe de la musique, de la danse et de la poésie. Zebendizi, qui sera sur scène, promet une performance vibrante et émotionnelle. Le lendemain, une conférence thématique mettra en lumière les enjeux de la diaspora et de l’identité africaine. Cet échange permettra de réfléchir à l’importance des traditions et des valeurs culturelles dans un monde en constante évolution. « Venez découvrir et mieux comprendre la tradition et la culture sénégalaise », invite Zebendizi. En mêlant art, réflexion et convivialité, le 1er Africa Diaspora Festival s’impose déjà comme un rendez-vous incontournable.
Pour sa part, l’administratrice de l’Orchestre national, Mme Ndèye Ngor Niang Gaye indique que « cette rencontre sera une occasion unique de mettre en valeur la diversité musicale du Sénégal et de montrer la polyvalence de nos musiciens, capables de jouer aussi bien des morceaux traditionnels que des partitions contemporaines venues d’ailleurs ». Au-delà de ces prestations, l’orchestre National souhaite renforcer son rôle en tant que cadre de formation pour les jeunes générations. Mme Gaye souligne que « l’Orchestre National doit servir de pont entre les anciens musiciens et les jeunes talents ». Et d’ajouter : « En mettant à contribution les expériences des aînés, nous pouvons former des artistes capables de perpétuer et de réinventer notre patrimoine musical ». Cette initiative s’inscrit dans un programme de renforcement des capacités prévues pour 2025. Depuis sa création en 1962 sous l’impulsion du président Abdou Diouf, l’Orchestre National du Sénégal s’est imposé comme un vecteur de diffusion et de modernisation du patrimoine musical national. Explorant les sonorités des différentes ethnies du pays, l’Orchestre réinvente les morceaux traditionnels en y intégrant des instruments modernes et occidentaux, créant ainsi un dialogue unique entre tradition et modernité. En 2024, cette dynamiAque s’étend au-delà des frontières avec des collaborations internationales marquantes.
LE BUDGET 2025 ARRETE A 3 MILLIARDS
L’Assemblée Générale de la Chambre de Commerce, d'Industrie et d'AgricuIture de Dakar(CCIAD), portant vote du budget 2025, s'est tenue hier jeudi 26 décembre dans le Hall Mamadou Lamine Niang de ladite institution consulaire.
La Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD) a tenu hier jeudi 26 décembre 2024, son Assemblée Générale. Son budget pour l’exercice 2025 a été arrêté à la somme de 3 009 125 094 de francs CFA.
L’Assemblée Générale de la Chambre de Commerce, d'Industrie et d'AgricuIture de Dakar(CCIAD), portant vote du budget 2025, s'est tenue hier jeudi 26 décembre dans le Hall Mamadou Lamine Niang de ladite institution consulaire.
La séance de l'AG a été marquée par la présence effective des 60 titulaires de l'Institution consulaire de Dakar et les débats se sont déroulés dans un climat apaisé », renseigne le communiqué final. Le budget 2025 de la CCIAD est élaboré en conformité avec les dispositions règlementaires du décret no 2003-827 du 10 octobre 2003 fixant les règles d'organisation et de fonctionnement des Chambres de Commerce, d'Industrie et d'Agriculture.
Les mesures qui ont présidé à l'élaboration du budget 2025 ont été reconduites, en adéquation avec les directives administratives que sont : la compression au maximum possible des dépenses de fonctionnement ; l'adaptation des effectifs aux besoins réels de l'Institution ; un budget d'investissement et d'équipement réaliste et réalisable ; un budget qui dans sa globalité s'oriente vers les nouveaux projets de l'Institution dans le but de diversifier les ressources.
Dans le détail, il faut retenir que le budget de fonctionnement pour l'exercice 2025 s'élève à 2 125 320 307 F CFA contre 2 062 440 094 F CFA en 2024 soit une légère hausse de 0,030% en valeur relative et 62 880 213 F CFA en valeur absolue.
Pour le budget d'investissements et d'équipements, il est arrêté à la somme de 758 575 000 F CFA contre 946 685 000 F CFA en 2024 soit une diminution de 188 110 000 F CFA en valeur absolue et 20% en valeur relative. Ce repli est expliqué la suspension des appuis budgétaires et la finalisation des travaux de rénovation.
Dans des documents transmis à la presse, les membres de l'AG de la CCIAD après en avoir délibéré, ont à travers une motion, réaffirmé leur soutien au Président de la CCIAD, M. Abdoulaye SOW et aux membres de son Bureau : Le leadership exemplaire dont fait preuve le Président dans la conduite des affaires de la Chambre de Commerce de Dakar ; Les nombreuses initiatives prises pour soutenir les entreprises et renforcer les capacités des acteurs du secteur privé ; les efforts entrepris pour unifierle secteur privé afin d'en faire un partenaire privilégié de l'Etat dans la mise en œuvre de l'Agenda national de Transformation systémique de l'économie horizon 2050 ; et la volonté manifeste de certains acteurs non membres de ladite Chambre de Commerce de discréditer l'institution consulaire de Dakar et de nuire à la cohésion de ses membres.
DIOMAYE, ENTRE CONTESTATIONS ET DÉFIANCE
Les désaccords s'expriment ouvertement au sein même du parti au pouvoir. Cette situation inédite questionne autant la vitalité démocratique du Pastef que l'autorité du président de la République
Les Sénégalais ne sont pas habitués à des contestations tous azimuts des choix du président de la République. Surtout quand la bronca vient de son camp. Et pourtant c’est ce que vit le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Après l’affaire dite de Samba Ndiaye, c’est le ministre-conseiller en charge de l’administration et de l’équipement à la présidence de la République, Cheikh Oumar Diagne, qui prend son contrepied sur la commémoration des Tirailleurs sénégalais. Alors que ses prédécesseurs avaient opté pour la tolérance zéro et la discipline du partie, le Président Faye, lui, autorise la contradiction tout en restant ferme et imperturbable.
Vitalité démocratique au sein du Pastef ou défiance au chef d’Etat, arrivé, par défaut au pouvoir ? Ces questions méritent d’être posées au vu des différentes contestations qui ont suivi un acte relevant de son pouvoir discrétionnaire et/ou visant à remettre en cause sa volonté d’honorer les Tirailleurs sénégalais.
D’abord c’est la nomination du Samba Ndiaye, comme président du Conseil d’administration de la société nationale des Habitations à Loyer Modéré (SN-HLM), en remplacement de Moustapha Fall, qui a fait l’objet d’un véritable bashing dans les réseaux sociaux.
Des militants du Pastef n’ont pas hésité à contester le choix du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye alors que la Constitution lui confère les prérogatives de nommer à tous les emplois civils et militaires.
Mais, le plus abracadabrant c’est la volée de bois vert issue des responsables du Pastef contre le choix du chef de l’Etat.
C’est d’abord, Waly Diouf Bodian qui a été le premier à allumer la mèche. Le directeur du Port Autonome de Dakar (PAD) sera suivi par le directeur général de l’Autorité pour la régularité des télécommunications et des postes (ARTP) Dahirou Thiam. « Samba Ndiaye doit dégager ! De même que le DG de l’Agetip El Malick Gaye», avait-il posté sur sa page Facebook.
L’actuel Ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, ira plus loin dans ce concert de désapprobations. « J’ai signé la pétition pour le départ immédiat d’un voyou qui nous a toujours insulté, nous et notre Pros (surnom donné à Ousmane Sonko. NDLR). Samba Ndiaye doit dégager», tonne Abass Fall.
Même Sadikh Top, président du conseil d’administration de l’Agence de presse sénégalaise (APS), a, lui aussi, encouragé la campagne de désapprobation : «Le nombre d’interpellations que j’ai reçues concernant le nommé Samba Ndiaye démontre une chose : vous tenez à la réussite de ce projet. Alors n’ayez aucun complexe à dénoncer ce genre de décision, d’où qu’elle vienne !»
Last but not least, le directeur général de la Caisse des dépôts et des consignations (CDC), Fadilou Keita, avance sur son réseau social Facebook que le «processus ayant conduit à ces nominations sera revu» et que «les personnes ayant proposé ces choix devront justifier leurs décisions et objectifs…». Selon lui, le président de la République «ne peut pas connaître personnellement tout le monde»
Alors qu’on s’attendait à ce que le chef du gouvernement mette le holà, Ousmane Sonko valide la bronca des militants. «Nous accusons réception des multiples expressions de votre indignation suite à une nomination intervenue récemment. Je ne doute pas que les mesures correctives idoines seront apportées au plus vite», a déclaré le leader du Pastef qui dit même se réjouir de la vigilance des militants, ce témoigne de «la maturité de la démocratie interne».
Comme Fadilou Keita, le Premier ministre ajoute que le Président Diomaye Faye, qui a certainement pris la décision sur proposition alliée, «n’avait aucune connaissance des faits dénoncés».
Rappelons que Samba Ndiaye, a vu sa candidature à l’élection présidentielle de mars 2024, invalidée par le Conseil constitutionnel pour défaut de parrainages. Ancien directeur général des Grands Trains du Sénégal (GTS) sous le magistère de Macky Sall, il va alors rejoindre a coalition Diomaye Président.
« Les tirailleurs sont des traitres »
«Ceux qui célèbrent les Tirailleurs ne savent pas qu’ils sont » en réalité ces soldats coloniaux. Les tirailleurs sont des traîtres qui se sont battus contre leurs frères, dans leur pays, pour de l’argent lors de révoltes ou de guerres anticoloniales en Afrique», avait estimé le Ministre-conseiller chargé de l’administration et de l’équipement à la présidence de la République, Cheikh Oumar Diagne, dans une interview sur chaine la télévision locale Fafa TV et diffusée le 21 décembre dernier.
Cette sortie d’un ministre de la République, quelques jours seulement après la commémoration avec une envergure inédite (présence du président en exercice de l’Union africaine, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et de quatre autres chefs d’État des Comores, du Gabon, de la Gambie, de la Guinée-Bissau) , sans occulter le ministre des Affaires étrangères de la France, Jean-Noël Barrot), des événements du 1er décembre 1944 au camp militaire de Thiaroye, fait forcément désordre. Cependant, qu’il ait tort ou raison, il appartient aux historiens de nous élucider. Notamment sur les nombreuses zones d’ombre qui subsistent sur les circonstances de ce drame, le nombre de tirailleurs tués, leur identité et le lieu de leur inhumation.
« Je suis d’accord que des gens ne soient pas d’accord avec moi »
Le 25 octobre dernier, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a montré à l’opinion publique nationale et internationale une autre facette de sa personnalité. De son caractère et surtout de sa fermeté.
«Je suis d’accord que les gens aussi bien de mon camp et de l’opposition ne soient pas d’accord avec moi. C’est ça la démocratie», avait d’emblée répondu le chef de l’Etat à une question relative à la volonté des membres de son camp de limoger Samba Ndiaye. Citant Nelson Mandela et d’autres Grands de ce monde, il demande à «faire preuve de dépassement».
«Je l’ai déjà dit : nous venons de loin, après des heurts qui ont marqué notre pays. Nous avons souffert et celui qui a subi le plus, Ousmane Sonko, a annoncé publiquement avoir pardonné. Nous devons faire preuve de dépassement (…) Nous avons annoncé des appels à candidature, donc nous ne nous bornons pas seulement aux gens qui font partie de nous (Pastef). Ceux qui, par le passé, nous ont injuriés yfont également partie. Les Sénégalais nous ont fait confiance grâce à notre projet, et ce projet inclut tous les Sénégalais», avait-il dit d’un ton ferme pour clore le débat. Ceux qui aiment la République avaient applaudi des deux mains.
Et pour cause, s’il avait cédé à la pression de son camp, il apporterait tout simplement de l’eau au moulin de ceux qui pensent qu’il ne détenait pas le pouvoir.
Reste maintenant à savoir l’attitude qu’il adoptera face au « cas » Cheikh Oumar Diagne, qui, pour la deuxième fois, fait face à un tsunami de contestations.
DES HABITANTS DE PLUSIEURS QUARTIERS DONT KHAR YALLAH DEPLACES
La situation causée par la crue du fleuve Sénégal dans le Nord du pays n’a pas épargné du tout la région de Saint-Louis où les débordements des eaux se sont faits sentir dans plusieurs localités.
La situation causée par la crue du fleuve Sénégal dans le Nord du pays n’a pas épargné du tout la région de Saint-Louis où les débordements des eaux se sont faits sentir dans plusieurs localités. C’est le cas pour le quartier Khar Yallah dans le département de Saint-Louis qui était sous les eaux. Plusieurs ménages étaient contraints de quitter le site envahi par les eaux du fleuve. Ces derniers ont été déplacés vers un site aménagé tout près parles autorités avec toutes les commodités. Ces habitants sinistrés ont parla suite reçu la visite de diverses autorités dont le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement venu s’enquérir de la situation. Elle était particulière la situation que vivaient les habitants du quartier Khar Yalla de Saint- Louis suite au débordement des eaux du Fleuve Sénégal. Cette crue du fleuve a lourdement affecté plusieurs ménages dans cette partie de la capitale du Nord. Ces derniers ont cohabité avec les eaux stagnantes, verdâtres et nauséabondes. Ce sont des maisons, des bâtiments inachevés, entourés d’eau. Il y a même un ballet de petits poissons qui dansent allègrement sous les algues verdâtres, renseignant sur la durée de l’eau dans ces lieux. Pour accéder à leurs maisons, les habitants qui ont dû patauger pendant un certain moment ont fini par superposer des briques de ciment, des pneus ou des sacs de sables à cet effet. Le quartier Khar Yalla situé sur la route de Bango, n’avait pourtant pas lieu d’être, la zone où il est situé est une zone à la limite inhabitable.
Ici, le Fleuve Sénégal étale l’un de ses bras pendant ces pics de septembre. Cette zone est aussi un réceptacle des eaux de pluie pendant la période hivernale. Ce qui explique les inondations auxquelles les habitants sont souvent confrontés depuis quelques années.
Cette situation n’a pas laissé indifférentes les autorités administratives de la région qui ont aussitôt mis en place une cellule de crise. Celle-ci a aménagé un site ayant servi à relogerles populations sinistrées de ce quartier Khar Yallah. « Ce n’était pas comme ça avant, il y avait de l’eau mais ça n’a jamais été à ce niveau. En plus, cette année, il n’a pas plu à Saint-Louis. Donc, c’est forcément le fleuve », déclare une habitante du quartier. Les habitants de Leybar Balnéaire également étaient confrontés à ces mêmes problèmes de débordements des eaux du Fleuve Sénégal. Les eaux ont envahi plusieurs de leurs maisons etinondé des terrains en chantier de construction. La situation a affecté aussi des localités du Département de Podor où en plus des maisons inondées, les eaux du Fleuve ont également envahi plusieurs périmètres rizicoles.
LES DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS PLAIDENT L’ADOPTION D’UNE LOI
La Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains (COSEDDH) veut l’adoption d’une loi qui les protège.
L’adoption d’une loi de protection des défenseurs des droits humains, c’est ce que les défenseurs de droits humains au Sénégal. Ils l’ont fait savoir hier, jeudi 26 décembre, à l’occasion du lancement du Rapport sur la situation des défenseurs des droits humains au Sénégal.
La Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains (COSEDDH) veut l’adoption d’une loi qui les protège. Ses membres en ont fait le plaidoyer hier, jeudi 26 décembre, à l’occasion du lancement du Rapport surla situation des défenseurs des droits humains au Sénégal intitulé « Défenseurs des droits humains en état de précarité : de la nécessité d’une loi de protection ».
Au regard des constatations et remarques de la pratique de l’espace public, qui rendent précaire la situation des défenseurs des droits de l’homme, il est urgent et impératif d’adopter une loi de protection des défenseurs des droits humains afin de protéger leur environnement et outils de travail. Selon Amnesty International, « l’intérêt d’une telle loi réside, entre autres, dans la définition de la notion et l’identification claire des acteurs qui bénéficieront de cette protection ».
En effet, le rapport sur la situation des défenseurs des droits humains au Sénégal révèle une situation de précarité de ces personnes. « L’examen de l’environnement de travail des défenseurs des droits humains au Sénégal met en exergue une précarité de leur situation. Assimilés en règle générale à des vecteurs de contestation du pouvoir établi, les défenseurs des droits humains subissent des contraintes aussi bien en tant que citoyens ordinaires qu’en tant que militants d’une cause spécifique. Il s’y ajoute qu’au nom d’impératifs sécuritaires, des législations et pratiques liberticides sont promues », lit-on dans le document.
Les défenseurs des droits humains au Sénégal ont rappelé « qu’au cours des dernières années, dans la région Afrique, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la République Démocratique du Congo (RDC) ont adopté une loi de protection des défenseurs des droits humains, reconnaissant ainsi leur rôle important dans la promotion et la protection des droits humains et l’observation des règles de bonne gouvernance économique et financière ». Le Directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal Seydi Gassama a rappelé qu’un avant-projet de loi de protection des défenseurs des droits humains, élaboré par la Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains, a été présenté au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, au mois de mai 2024 au Sénégal.
NDOFFENE DIAGNE, UNE PLUME AU SERVICE DES LANGUES NATIONALES
Grand passionné de littérature, l’enseignant à la retraite s’est illustré à travers cet ouvrage co-écrit avec Diéyi Diouf, enseignante à l’Ebad. Le sexagénaire a su, à travers ce roman bilingue écrit en français et en sérère, apporter sa pierre ...
Co-auteur du livre intitulé « Pantan né » (Le miroir, selon sa définition), Ndoffène Diagne est une bonne nouvelle pour la culture et la promotion des langues nationales. Grand passionné de littérature, l’enseignant à la retraite s’est illustré à travers cet ouvrage co-écrit avec Diéyi Diouf, enseignante à l’Ebad. Le sexagénaire a su, à travers ce roman bilingue écrit en français et en sérère, apporter sa pierre à l’édifice du patrimoine linguistique de notre pays.
De tout le temps, la nature a été une source d’inspiration pour les écrivains et penseurs. Ndoffène Diagne semble emboîter le pas à ces grands hommes de la plume. À Saagne, son village natal, situé dans la commune de Niakhar (Fatick), le co-auteur du livre « Pantan né », ou Le miroir, a élu domicile au milieu des champs et des arbres. Très loin du quotidien bruyant des cités urbaines.
Sa modeste maison, parée d’arbres, est encerclée de palissades. Dans la cour, deux manguiers s’entrelacent et dégagent une fraîcheur agréable. Cet espace ombrageux fait office de salon naturel, si l’on s’en tient aux explications de M. Diagne qui a co-écrit le livre avec Diéyi Diouf, enseignante-chercheure en Sciences de l’information à l’École des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (Ebad) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
Comme il aime le faire savoir à ses invités, d’un air tout souriant, « c’est ici mon salon ». Une preuve tangible de son attachement à la nature. Et c’est le même amour que l’enseignant à la retraite porte sur la littérature. La production du livre « Pantan né » le confirme à suffisance. Un roman bilingue écrit en français et en sérère, sa langue natale.
À travers cette oeuvre littéraire, l’écrivain, qui a passé trente-deux ans dans l’enseignement privé, a su vivre sa passion et valoriser les langues nationales. Ce, en dépit des maigres moyens. À la retraite depuis bientôt une dizaine d’années, l’enseignant continue tout de même l’aventure avec la plume. Aux pieds des deux manguiers enlacés, Ndoffène Diagne consulte d’anciens documents gardés dans un vieux sac plus ou moins abîmé. Il cherche des notes prises il y a plus de trente ans. D’un coup, il découvre des phrases répertoriées en 1987, lors d’une séance de lecture. « J’aimais la lecture et j’ai lu pas mal de livres. Ces phrases-là, je les avais notées en 1987 pendant que je lisais un livre », fait-il savoir. Ainsi, ses nombreuses lectures l’ont beaucoup inspiré dans sa production littéraire.
Une passion de longue date
De nature, très discret, M. Diagne, dont le physique défie encore le temps, malgré son âge avancé, a très tôt épousé l’écriture. C’est pourquoi la publication de son livre « Pantan né » n’est pas une surprise aux yeux de certains de ses proches. C’est le cas de Cheikh Faye, par exemple. Un ami qui le fréquente depuis l’école primaire. Ils ont partagé les bancs du Cours d’initiation (CI) au Cours moyen deuxième année (CM2). D’après lui, son ami a toujours été bon. L’écriture de ce livre n’est qu’une confirmation de son talent et de son don. « Nous avons fait l’école primaire ensemble. Mais franchement, Ndoffène était un très bon élève. La sortie de son livre m’a agréablement surpris », note Cheikh Faye.
En effet, « Pantan né » dont la rédaction a commencé en 2019 est, selon le co-auteur, une sorte de miroir qui reflète la culture sérère. « Ce livre est une promotion de notre langue et donc des langues nationales. Mais surtout la culture de notre ethnie. C’est un miroir pour ceux qui veulent se reconnaître à notre langue. Je souhaite vraiment qu’il soit enseigné dans nos écoles pour montrer la richesse de nos cultures », explique Ndoffène Diagne. Les qualités humaines qui animent le fils de Saagne font de lui un homme apprécié à sa juste valeur. En plus de son intelligence et de son attachement à l’éducation, l’homme est d’un commerce facile. Une petite moustache blanche est visible. Presque chaque phrase se fait suivre d’un sourire aux lèvres. Une humilité qui se répercute dans son roman de 198 pages, oeuvre littéraire écrite avec art et simplicité.
La passion de Ndoffène Diagne pour l’écriture a commencé depuis l’école élémentaire. « Je commençais déjà à écrire des lettres en 1972 au Cours élémentaire deuxième année (Ce2). À cette époque, il y avait un vieux pour qui j’en écrivais beaucoup », se rappelle-t-il. Ces souvenirs de Ndoffène montrent la passion de la plume qui la suit depuis son jeune âge. Très tôt, engagé dans la lecture, il a compris qu’il faut beaucoup lire pour être un bon écrivain. Cette conviction a poussé l’ancien enseignant à aimer des oeuvres littéraires mythiques comme « Les Misérables » de Victor Hugo, « Les Fleurs du mal » de Charles Baudelaire…Sans compter les hebdomadaires tels que « Jeune Afrique », « Afrique nouvelle », etc. Bien qu’il soit quelqu’un de sympa, Ndoffène a aussi ses principes et n’hésite pas à faire preuve de fermeté très souvent. Comme le témoigne Ndiougue Faye, une cousine qui l’a fréquenté. À en croire la dame, M. Diagne a le sens de l’écoute et de la concertation. Mais surtout, il est animé d’une passion sans faille pour tout ce qu’il fait. « Nous sommes des parents. Je le connais assez bien. Il a eu à encadrer mes enfants à la maison malgré son âge. Ce qui prouve son amour pour l’enseignement. C’est un homme de principe respectueux, mais respectable à la fois », témoigne Mme Faye.
Sur le visage de l’écrivain, se lit la nostalgie du passé. Toutefois, son livre constitue, en quelque sorte, un moyen de reprendre contact avec l’enseignement et avec le monde littéraire. D’ailleurs, Ndoffène a d’autres manuscrits avec lui. Mais, à cause du manque de moyens, il peine à les éditer. Ses proches demandent à l’État de l’accompagner pour le développement de nos langues nationales.
ISMAÏLA SARR ET ILIMAN NDIAYE, LE BOUT DU TUNNEL EN ANGLETERRE
Au revoir Marseille, bonjour l’Angleterre. Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye ont retrouvé la Premier League, espérant se relancer après une année compliquée à l’Olympique de Marseille
Les premiers mois de 2024 qui s’achèvent n’ont pas été couronnés de succès pour Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye. Perdus à Marseille, éliminés prématurément en Coupe d’Afrique des nations, les deux Sénégalais retrouvent des jours meilleurs en Angleterre. Explications d’un rebond encore fragile.
Au revoir Marseille, bonjour l’Angleterre. Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye ont retrouvé la Premier League, espérant se relancer après une année compliquée à l’Olympique de Marseille. Depuis, le premier a participé à 18 matches de Premier League avec Crystal Palace, il reste sur 10 titularisations d’affilée, pour 4 réalisations et 2 passes décisives.
Le second a disputé 17 matches de Championnat avec Everton, dont 14 comme titulaire, avec 3 buts au compteur, plus un en Cup. Sarr comme Ndiaye n’est plus qu’à une unité de son nombre total de buts sur l’exercice 2023-2024, toutes compétitions confondues alors Ndiaye l’a atteint jeudi, lors du Boxing Day en égalisant face au champion sortant Manchester City. Plusieurs témoins racontent leur quête de relance.
Avec Watford, Sarr avait déjà passé quatre saisons outre-Manche, dont deux dans l’élite. « Quand on l’a affronté en Premier League en 2021-2022, j’avais mis en garde nos joueurs, à la perte de balle, il est redoutable, confie Saïd Aïgoun, entraîneur adjoint de Crystal Palace de 2021 à 2023. Tu as un corner offensif, il peut te piquer en transition, il aime partir de loin, répéter les courses longue distance. »
L’ancien bras droit de Patrick Vieira est attentif à la production de Sarr, dans un club qu’il connaît par cœur : « Le directeur sportif de Palace l’aimait déjà à notre époque. En L1, le jeu est plus fermé, moins intense, il faut être patient. En Premier League, les équipes viennent presser, les blocs hauts te laissent des espaces dans leur dos, cela lui correspond. Cela va mieux depuis mi-novembre, il n’avait été que deux fois titulaire d’août à octobre. Là, il a pris son élan, à l’image de l’équipe, depuis Tottenham, la première victoire de la saison (1-0, le 27 octobre). Il s’est installé. Il a une position plus axiale, dans un 3-4-2-1. Il est souvent dans les deux attaquants derrière l’avant-centre. Il peut être plus efficace devant le but, dans ses positions de corps, ses gestes de frappe. »
Pour l’ex-international sénégalais Diomansy Kamara, Sarr évolue dans le bon sens, à 26 ans : « Il a embauché un préparateur physique et un expert dans l’entraînement spécifique, pour plancher sur la finition devant le but. Il s’est bien restructuré. Les résultats commencent à arriver. Ismaïla est casanier, mais il avait besoin de se staffer, d’avoir des gens compétents autour. »
Pour Kamara, « lliman (Ndiaye) a sans doute été étouffé par le contexte marseillais, l’attente était beaucoup trop grande. À Everton, il est plus dans un club à sa dimension, l’Angleterre met mieux en avant ses qualités, et lui aussi a pris un préparateur physique (Raphaël Guinguincoin). » Joint, par L’Equipe, après le match nul entre Everton et Chelsea (0-0), dimanche, Idrissa Gueye est ravi d’évoquer son coéquipier sénégalais : « Il était très content de revenir en Angleterre, un pays qui lui convient bien, avec un jeu ouvert, du box-to-box sans arrêt. Il n’était pas titulaire car le coach voulait qu’il s’adapte à la Premier League, qu’il découvrait après des années de Championship (2021-2023 avec Sheffield United) et une expérience à l’OM dans son club de cœur, d’enfance. »
Gueye veille sur « un garçon super gentil, super déterminé. Les gens n’ont pas été trop patients avec lui, il est jeune (24 ans), il n’a pas encore montré 50 % de sa qualité. Il faut qu’il bosse dur, qu’il ait envie d’aller plus loin, qu’il se fixe des objectifs en équipe nationale comme en club, le Ballon d’Or africain. Il peut porter l’équipe. Quand on est en difficulté, on peut lui donner le ballon, il va nous sortir quelque chose, faire des différences. Iliman doit prendre conscience que le talent ne suffit pas. Nous, on le pousse. Au club, tout le monde est très content de lui, les supporters, les joueurs, le coach. » Avec L’Equipe
Par Pr Meïssa DIAKHATE
LE PREMIER MINISTRE ET L’EXPLOIT CONSTITUTIONNEL
Nous le connaissons en fin stratège politique, mais le Premier ministre Ousmane Sonko entre définitivement dans nos Facultés de droit, en décidant d’engager la responsabilité du Gouvernement sur un « projet de loi de finances »
Nous le connaissons en fin stratège politique, mais le Premier ministre Ousmane Sonko entre définitivement dans nos Facultés de droit, en décidant d’engager la responsabilité du Gouvernement sur un « projet de loi de finances », Bien entendu, c’est un exploit constitutionnel d’activer utilement une disposition, parmi tant d’autres, qui est jusque-là « inexploitées » voire « dormantes ».
Il faut bien en convenir que c’est une véritable réduction du carré des angles morts de notre Constitution. En effet, pour écrire ou enseigner le droit constitutionnel, en général, et le droit parlementaire, en particulier, il conviendrait désormais de citer son nom. Le recours à l’article 86.6 de la Constitution est un haut fait marquant, parce qu’il vient ainsi de rendre vivante une disposition de la procédure législative.
Autant dire qu’il a décidément levé un tabou constitutionnel. Monsieur le Premier ministre, Vous aurez la légitimité, le jour où l’Université décidera de Vous rendre hommage, de nous d’enseigner aux étudiants que « la Constitution, c’est un esprit » et « des institutions » aussi « une pratique ». Oui, rien n’est plus embarrassant pour un Professeur de droit que vouloir documenter ses enseignements sur « la question de confiance posée par un Premier ministre sénégalais pour engager la responsabilité du gouvernement ».
Il se noie finalement dans des vues de l’esprit et finit, par conséquent, par se mettre hors du sujet en versant dans des digressions sur la « motion de censure ». La motion de censure, à la différence de la question de confiance qui n’a jamais été osée par un Premier ministre du Sénégal, sauf preuve contraire à administrer, a été pratiquée à certaines rares occasions : 1°) En 1962, une motion contre le Gouvernement du Président du Conseil Mamadou Dia, la seule aboutie dans l’histoire parlementaire sénégalaise ; 2°)
En 1998, une motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre Mamadou Lamine Loum par le Groupe parlementaire « Démocratie et Liberté » (Djibo Leity KA).3°)
En 2001, une motion de censure contre le Gouvernement du Premier Ministre Mame Madior Boye relativement à la situation des bons impayés aux paysans (Moussa TINE du parti JëfJël ) 4)
En 2012, une motion de censure contre le Premier ministre Abdoul Mbaye, reprochant à ce dernier d’avoir blanchi de l’argent de l’ex-Président tchadien, Hissène Habré ; 5) En 2023, une motion de censure contre le gouvernement, faute pour le Premier ministre Amadou Ba de n’avoir pas posé la question de confiance et de n’avoir pas aussi opéré une rupture et une politique économique exclusivement centrée sur les intérêts des compatriotes (Birame Soulèye Diop du Pastef-les Patriotes).
L’Assemblée nationale vient de vivre son premier exercice en matière de « question de confiance ».
Au demeurant, l’évidence force alors à croire que la question de la constitutionnalité de la décision du Premier Ministre de recourir à l’article 86 alinéa 6 ne souffre d’aucune zone d’ombre. C’est une décision du Premier ministre dont le fondement est acté dans la Constitution en vigueur. Les dispositions l’article 86 alinéa 6 sont insérées dans la Constitution lors de la révision constitutionnelle de 2016 en ces termes : « Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un projet de loi de finances. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l’alinéa précédent ».
D’ailleurs, et c’est convaincant, ces dispositions font partie des textes constitutionnels rarement soumis à l’approbation par voie référence. Elles constituent exactement la 3e révision constitutionnelle qui a suivi la voie royale consistant à restituer au Peuple sa souveraineté, elles le sont à la suite du 1er référendum constitutionnel du 3 mars 1963 et du 2e référendum constitutionnel du 22 février 1970.
En l’espèce, les seules conditions qui encadrent la procédure sont ainsi remplies : i) Le texte délibéré en Conseil des ministres porte sur un « un projet de loi de finances » ; ii) Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi « par session » ; iii)
Pendant la durée de la suppléance, les dispositions de l’article 86 ne sont pas applicables (article 40 de la Constitution). Oui, Monsieur le Premier ministre, en traduisant en acte les dispositions contenues dans l’article 86 alinéa 6 de la Constitution, et en l’absence de conditions dirimantes, Vous avez la Constitution avec Vous. Autant dire que c’est même un exploit constitutionnel qui devient manifestement un indicateur clé du jeu démocratique consigné dans nos enseignements du droit constitutionnel.